Le Programme National Nutrition Santé (PNNS - Serveur UNT-ORI

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Le Programme National Nutrition Santé (PNNS - Serveur UNT-ORI
Cahiers de nutrition et diététique (2011) 46, S11-S25
Le Programme National Nutrition Santé (PNNS) :
bilan des études et résultats observés
TheFrenchNationalNutritionandHealthProgram(PNNS):
Reportofthestudiesandobservedresults
Katia Castetbona,LionelLafayb,Jean-LucVolatierb,
HéleneEscalonc,CorinneDelamairec,MichelChauliacd,
Bernard Ledéserte,SergeHercbergf,*
a Unité de surveillance et d’épidémiologie nutritionnelle, Institut de veille sanitaire,
Université Paris 13, 74 rue Marcel Cachin, 93000 Bobigny, France
b Anses, 27-31 avenue du général Leclerc 94701 - Maisons-Alfort, France
c INPES, 42 Bd de la libération 93203 Saint Denis cedex, France
d DGS, Ministère de la Santé 14 avenue Duquesne 75007 Paris, France
e ORS Languedoc-Roussillon, Fédération nationale des Observatoires régionaux de la
santé, 209 rue des Apothicaires 34196 Montpellier cedex 5, France
f U557 Inserm/Inra/Cnam, Université Paris13, 74 rue Marcel Cachin, 93000 Bobigny,
France
MOTS CLéS
Evaluation ;
Surveillance
nutritionnelle ;
Etat nutritionnel ;
Obésité ;
Connaissances
nutritionnelles
Résumé
Dès sa conception, le PNNS a programmé l’évaluation de l’atteinte des objectifs qu’il s’est
fixé. Des structures de surveillance ont été mises en place, des méthodologies développées
et des études d’évaluation organisées pour évaluer l’atteinte des objectifs fixés et mettre
en évidence l’évolution de l’état nutritionnel, des habitudes alimentaires, des modes de vie
liés à la nutrition, des connaissances et perceptions de la population française en matière
de nutrition. Ces éléments permettent, aujourd’hui de disposer d’informations précises
sur la situation nutritionnelle actuelle notamment au regard des objectifs du PNNS, de
suivre l’évolution des connaissances et perceptions de la population depuis la mise en
place du PNNS et d’évaluer les processus mis en place dans le cadre de certaines actions
de communication. Ces données ont été collectées par les agences sanitaires nationales
(InVs, ANSES, INPES) en charge de la surveillance, de l’expertise et de la communication
et de l’éducation pour la santé.
© 2011 Société française de nutrition. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Summary
From the very beginning, the PNNS has a special agenda to evaluate the level of achievement
of the objectives it has already defined. Surveillance structures have been set up, fitfor-purpose methodologies and evaluation studies have been organised to evaluate the
*Auteur correspondant.
[email protected] (S. Hercberg)
© 2011 Société française de nutrition. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
S12
Keywords
Evaluation;
Nutritional surveillance;
Nutritional status;
Obesity;
Nutritional knowledges
K. Castetbon et al.
objectives’achievement level and to determine the evolution of the nutritional status,
the dietary habits, the food-linked lifestyles, the knowledge and perception of the French
population regarding nutrition. At present, these elements are important tools to get precise
information on the current nutritional situation in relation to the objectives of the PNNS, to
track the evolution of knowledge and perception of the population from the time the PNNS was
first set up, and to evaluate the procedures that were especially developed for communication
purposes. Such data are collected by the national sanitary agencies (InVS, ANSES, and INPES)
that are in charge of surveillance, expertise and communication and health education.
© 2011 Société française de nutrition. Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Introduction
Le PNNS, dès sa mise en place en 2001, a eu l’ambition
d’être un vrai programme de santé publique intégrant une
dimension de surveillance et d’évaluation de la réalisation
de ses objectifs dans le temps du programme. Des structures
ont été mises en place, des méthodologies développées et
des études d’évaluation organisées pour évaluer l’atteinte
des objectifs fixés et mettre en évidence l’évolution de l’état
nutritionnel, des habitudes alimentaires, des modes de vie
liés à la nutrition, des connaissances et perceptions de la
population française en matière de nutrition. Ce chapitre
reprend quelques uns de ces éléments qui permettent,
aujourd’hui, d’évaluer la situation nutritionnelle actuelle,
en France, notamment au regard des objectifs du PNNS, de
suivre l’évolution des habitudes alimentaires, de l’état nutritionnel et des connaissances et perceptions de la population
vivant en France depuis la mise en place du PNNS et d’évaluer
les processus mis en place dans le cadre de certaines actions
de communication. Ces données ont été collectées par les
agences sanitaires nationales (InVs, ANSES, INPES) en charge
de la surveillance, de l’expertise et de la communication
et de l’éducation pour la santé. Enfin ce chapitre présente
également l’effort méthodologique fait, avec l’aide de la
FNORS, pour harmoniser les études en nutrition pour les
études réalisées au niveau régional ou local
Le PNNS est constitué d’un ensemble d’actions et de
mesures. Aucune, aussi-bien faite soit-elle, ne peut
avoir, à elle seule, un réel impact sur les indicateurs des
objectifs fixés, mais la cohérence, la complémentarité et
la synergie des mesures peut être efficace. Il n’est donc
pas envisageable de mesurer l’impact de telle ou telle
action spécifique sur l’état nutritionnel voire même sur les
comportements alimentaires mais les grandes études nationales, ENNS, INCA2 et le baromètre Nutrition permettent
de mesurer les indicateurs nutritionnels dont le niveau
actuel ou l’évolution est vraisemblablement déterminées
par l’addition des actions mises en place.
L’étude nationale nutrition santé
(ENNS 2006-2007) : les enseignements
pour le PNNS
L’Institut de veille sanitaire (InVS), en charge de la surveillance de l’état de santé de la population en France, a
mis en place dans le cadre du PNNS, une étude permettant
de décrire les consommations alimentaires, l’état nutritionnel et l’activité physique sur un large échantillon de
la population vivant en France. Cette enquête, « Etude
nationale nutrition santé » (ENNS), a été réalisée en
2006-2007. Ses objectifs et méthodes ont été définis pour,
en particulier, décrire la situation nutritionnelle au regard
des objectifs nutritionnels et repères de consommation du
PNNS [1].
L’ENNS a porté sur un échantillon de 3 115 adultes de 18
à 74 ans et de 1 675 enfants de 3 à 17 ans tirés au sort
sur l’ensemble du territoire de la France métropolitaine.
Après avoir été contacté par téléphone, chaque participant
devait décrire aux diététiciens de l’étude, l’ensemble des
aliments et des boissons consommés au cours de la journée
précédant l’interview. Ces informations étaient recueillies
à trois reprises sur une période de quinze jours. Chaque
enfant et chaque adulte ont été pesés et mesurés. Les
deux tiers des adultes ont accepté une prise de sang, un
prélèvement d’urines et, pour certains, un prélèvement de
cheveux pour des dosages biologiques.
Les données alimentaires recueillies dans l’ENNS ont été
analysées au regard des repères de consommation du PNNS
et les résultats présentés lors du colloque PNNS organisé
par la DGS en décembre 2007. Le rapport détaillé est disponible sur http://www.invs.sante.fr/publications/2007/
nutrition_enns/index.html.
Les consommations alimentaires en fonction
des repères de consommation du PNNS
Fruits et légumes : « au moins 5 par jour »
Entre 18 et 74 ans, 43 % des adultes en consomment « au
moins 5 par jour », (soit au moins 400 grammes par jour).
Un tiers des adultes sont cependant des « petits consommateurs » avec une consommation inférieure à l’équivalent de
3,5 par jour. La consommation de fruits et légumes augmente
avec l’âge : si les deux tiers des seniors de 55-74 ans en
consomment « au moins 5 par jour », c’est seulement le cas
de 20 % des jeunes adultes de 18-29 ans.
Seuls 20 % des enfants en consomment « au moins 5 par
jour », plus de la moitié (58 %) moins de 3,5 portions par jour,
(« petits consommateurs »). Les consommations de fruits et
légumes varient peu avec l’âge et sont identiques entre les
garçons et les filles.
Pains, céréales, pommes de terre et légumes
secs : « à chaque repas selon l’appétit »
Au total, 49 % des adultes (60 % des hommes et 38 % des
femmes) suivent le repère du PNNS pour ces aliments sans
le dépasser cependant (3 à 6 portions par jour). Les femmes
sont rares à en consommer au-delà de la recommandation
(2 %), tandis que 15 % des hommes consomment plus de
6 portions de féculents par jour.
PNNS : bilan des études et résultats observés
Un tiers des enfants (33 %) consomment 3 à 6 portions de
féculents par jour : 38 % des garçons contre 28 % des filles.
Entre 15 et 17 ans, 8 % des garçons consomment plus de
6 portions par jour.
Viandes, produits de la pêche, œufs :
« 1 à 2 fois par jour »
La moitié des adultes (52 %) suivent ce repère. Mais près de 30 %
des hommes ont une consommation supérieure à ce repère,
surtout les jeunes hommes (près d’un quart en consomment
l’équivalent de plus de 2 fois par jour). Globalement, les
produits de la pêche restent trop peu consommés : seuls 30 %
des adultes en mangent au moins deux fois par semaine (28 %
chez les hommes et 32 % chez les femmes).
Près de la moitié des enfants (47 %) consomment des « viandes,
produits de la pêche, œufs » 1 à 2 fois par jour. Les garçons
dépassent plus fréquemment le repère du PNNS que les filles
(32 % contre 23 %). Chez les jeunes enfants de 3 à 10 ans 40 %
dépassent le repère de consommation. De façon comparable
à ce qui est observé chez les adultes, seuls 28 % des enfants
mangent du poisson au moins deux fois par semaine.
Produits laitiers : « 3 par jour »
Seuls 29 % des adultes ont des apports en produits laitiers
conformes au repère du PNNS. Cette consommation est
insuffisante pour 44 % des hommes et 56 % des femmes.
En revanche, un quart des hommes en consomment trop.
A nouveau, les seniors de 55-74 ans sont les plus nombreux
à avoir une consommation conforme au repère du PNNS (la
moitié des hommes et 40 % des femmes).
Près de la moitié des enfants (43 %) consomment 3 (ou 4)
produits laitiers par jour. Peu d’enfants en consomment
plus (moins de 10 %) mais un pourcentage élevé de filles de
15-17 ans (plus de 70 %) en consomme moins que le repère
du PNNS.
Apports en sel : « à limiter »
En moyenne, les apports en sel s’élèvent à 8,5 grammes
par jour chez les adultes avec une différence importante
selon le sexe : 10 grammes par jour pour les hommes et
7 pour les femmes. Au final, 54 % des adultes respectent
l’objectif visé dans le cadre du PNNS avec une consommation
de sel inférieure à 8 grammes par jour. En revanche, 24 %
des hommes (et 5 % des femmes) ont une consommation qui
dépasse 12 grammes par jour.
Les trois quart (77 %) des enfants consomment moins de
8 grammes par jour de sel (et 52 % en consomment moins
de 6 grammes par jour). Mais ces apports en sel augmentent
avec l’âge et sont plus élevés chez les garçons que chez
les filles. Ainsi 23 % des garçons de 15 à 17 ans ont-ils des
consommations en sel supérieures à 12 grammes par jour,
seuil considéré comme néfaste à la santé.
L’adhésion globale aux repères
de consommation du PNNS
Un score a été développé pour décrire de façon globale,
l’adhésion des adultes aux recommandations du PNNS [2]. Ce
S13
score, appelé PNNS-GS (pour « PNNS guideline score »), comprend 13 composantes, 12 sur l’alimentation et 1 sur l’activité
physique. Il a été montré qu’une meilleure adhésion globale
aux recommandations, comme décrite par le PNNS-GS, est
associé à de meilleurs apports en nutriments et à un meilleur
état nutritionnel [3] et présente un bénéfice à moyen terme
pour la santé, en permettant par exemple un gain de poids
moindre au cours de l’âge adulte [4]. Le principe général est
d’attribuer un point lorsque la recommandation est atteinte,
voire 1,5 ou 2 points lorsque l’individu a un comportement
« meilleur » que celui actuellement recommandé en France
(par exemple, < 6 g/j pour le sel ; plus de 7,5 portions de
fruits et légumes par jour...). Des points intermédiaires ont
aussi été attribués lorsque la recommandation n’était que
partiellement atteinte (3,5 à 5 portions de fruits et légumes
par exemple), tandis que des points ont été soustraits lorsque
le fait de dépasser des apports recommandés est considéré
comme néfaste à la santé (sel > 12 g/j). Enfin, son calcul
intègre une notion de « pénalisation proportionnelle »,
lorsque les apports énergétiques dépassent les besoins,
estimés en tenant compte du métabolisme de base et de
l’activité physique.
Ce score a permis de montrer que, en moyenne, les hommes
atteignent 6,7 recommandations et les femmes, 7,2
(Tableau 1) sur 13 recommandations prises en compte. La
distribution de ce score montre que 4,7 recommandations
étaient atteintes pour le 1er quartile et 8,8 pour le dernier. Ces
variations étaient particulièrement importantes pour les fruits
et légumes, les produits complets, les produits de la pêche,
le type de matières grasses ajoutées, les produits sucrés et
l’activité physique. C’était également le cas pour le groupe
des « viandes, volaille, produits de la pêche, œufs » et le sel
chez les hommes, et les produits laitiers chez les femmes. Ce
sont des groupes d’aliments sur lesquels les actions de santé
publique devraient être particulièrement ciblées.
L’état nutritionnel des adultes
L’état nutritionnel est un reflet des consommations alimentaires et de l’activité physique pratiquée, d’autres éléments
pouvant interférer. La mesure des marqueurs de l’état
nutritionnel permet de rendre objectifs les déséquilibres
alimentaires supposés et de décrire les risques de maladies
associées à la nutrition. L’ENNS a permis la mesure de nombre
de ces marqueurs chez les adultes grâce aux mesures et
aux prélèvements biologiques réalisés : quelques uns sont
présentés ici.
Près de la moitié (49 %) des adultes de 18-74 ans sont classés
en surpoids ou obèses d’après les références de l’Organisation mondiale de la santé : Indice de masse corporelle
[IMC = poids (kg) / taille² (m)] supérieur ou égal à 25. Les
hommes (16 %) sont autant concernés que les femmes (17 %)
par l’obésité (IMC ≥ 30). Les hommes sont en revanche plus
fréquemment en surpoids (30 > IMC ≥ 25) que les femmes :
41 % comparé à 24 %. Ces fréquences augmentent avec l’âge
quel que soit le sexe. Ainsi, l’obésité concerne près d’un
quart des adultes de 55-74 ans contre 8 à 10 % des jeunes de
18-29 ans. A noter que 11 % des jeunes femmes de 18-29 ans
ont un IMC inférieur à 18,5 et sont donc considérées comme
« maigres ». Différents facteurs sociodémographiques sont
associés au surpoids et à l’obésité, de façon un peu différente
chez les hommes et les femmes [5].
La pression artérielle a été mesurée dans des conditions
standardisée au moment de l’enquête. L’hypertension artérielle (PAS/PAD supérieures à 140/90 mmHg ou traitement
S14
K. Castetbon et al.
Tableau 1. Proportionsa d’adultes adhérant aux recommandations du PNNS selon les quartiles de score PNNS-GSb.
Etude nationale nutrition santé, 2006-2007
Hommes (n = 952c)
Bornes de
PNNS-GS dans
chaque quartile
Q1
Q2
Q3
Q4
≤ 6,30
]6,307,75]
]7,759,00]
> 9,00
Femmes (n = 1625c)
Tous
Q1
Q2
Q3
Q4
≤ 7,30
]7,308,55]
]8,559,80]
> 9,80
Toutes
% d’adhésion à chaque recommandation du PNNS
Fruits et légumes
19,4
34,1
45,6
78,8
44,2
24,6
30,2
49,9
76,1
44,3
Pains, céréales,
pommes de terre
et légumineuses
46,5
58,2
61,4
70,7
59,0
34,0
32,3
37,4
53,2
38,9
Produits complets
5,4
13,0
10,6
25,6
13,5
5,9
10,0
22,3
41,8
19,4
Lait & produits
laitiers
21,5
31,3
32,7
39,9
31,2
13,1
26,6
32,3
44,3
28,5
Viandes, volaille,
produits de la
mer, œufs
34,6
47,7
53,8
66,5
50,4
40,9
57,0
54,7
66,9
54,4
Produits
de la mer
12,2
16,1
31,5
52,2
27,9
11,6
24,4
36,0
60,4
32,3
Matières grasses
ajoutées
80,6
82,9
90,2
93,8
86,9
75,1
77,9
84,5
91,1
81,9
Type de matières
grasses
18,4
37,1
43,8
68,0
41,5
25,8
35,5
56,4
75,3
47,5
Produits sucrés
45,8
77,5
82,6
93,6
74,4
45,7
80,9
82,9
93,3
74,8
Boissons non
alcoolisées
51,0
65,7
75,1
78,5
67,4
53,4
66,7
82,0
86,2
71,6
Boissons
alcoolisées
69,1
71,9
87,6
91,9
80,1
88,6
94,3
96,0
97,6
94,0
Sel
19,2
23,2
29,6
44,9
29,2
62,8
65,3
76,2
76,6
70,0
Activité physique
48,2
54,4
75,7
78,5
64,1
41,9
59,7
69,8
87,3
63,9
Nombre moyen de
recommandations
atteintes
4,7
6,1
7,2
8,8
6,7
5,2
6,6
7,8
9,5
7,2
a : Données pondérées et redressées. b : « Programme National Nutrition Santé Guideline Score ». c : effectif non pondéré.
anti-hypertenseur) concerne 31 % des adultes dont un peu plus
de la moitié est traitée par des médicaments. La fréquence
de l’hypertension artérielle augmente fortement avec l’âge :
elle concerne moins de 5 % des adultes de 18-29 ans, mais
plus de la moitié de ceux de 55-74 ans.
La mesure des lipides sanguins (cholestérol et triglycérides)
est l’un des éléments d’appréciation du risque cardiovasculaire. Les anomalies lipidiques ou la prise de médicaments
permettant de les traiter concernent 44 % des adultes
(définition HAS). Comme précédemment, leur fréquence
augmente avec l’âge : les deux tiers des hommes et 60 %
des femmes de 55-74 ans sont touchés (contre un peu moins
de 20 % entre 18 et 29 ans). Quel que soit l’âge, les hommes
présentent plus fréquemment des anomalies lipidiques (ou
sont sous traitement pour cette indication) que les femmes.
Par ailleurs, 3,4 % des adultes enquêtés prennent un médicament contre le diabète, cette fréquence augmente avec
l’âge et concerne près de 9 % des adultes de 55-74 ans.
Une des vitamines mesurées dans l’ENNS est la vitamine D.
D’après les analyses biologiques réalisées, seuls 4,4 % des
adultes sont concernés par un déficit modéré en vitamine D
(25OH-Vitamine D compris entre 5 et 10 ng/ml). Les valeurs
< 5 ng/ml sont quasi inexistantes. Il n’y a pas de variations
statistiques entre les hommes et les femmes, ni selon l’âge.
La fréquence de l’anémie ferriprive (hémoglobine < 12 g/dl
et ferritinemie < 15 microg/l) est estimée à 3,0 % chez les
femmes de plus de 18 ans non ménopausées. Ce pourcentage
correspond à l’objectif fixé par le PNNS. Par ailleurs, près
PNNS : bilan des études et résultats observés
de 7 % de ces femmes présentent des taux plasmatiques
en folates < 3 ng/ml, qui peut constituer un risque de malformation fœtale au cours d’une grossesse. Cela souligne
l’importance des mesures de supplémentation mises en place
en période périconceptionnelle.
Le surpoids et l’obésité chez les enfants
D’après les mesures de poids et de taille recueillies dans
l’étude ENNS, 18 % des enfants de 3 à 17 ans sont considérés en surpoids ou obèses ; parmi eux, 3,5 % sont obèses
(cf. infra).
Au total, les données de l’étude ENNS permettent de dresser
un panorama complet de la situation nutritionnelle en France.
Elles sont particulièrement utiles pour orienter les décisions
de santé publique, notamment dans le cadre du PNNS comme
pour la loi de santé publique. La situation nutritionnelle est
contrastée selon les aspects considérés. En effet, certains
indicateurs montrent une situation relativement satisfaisante
comme pour l’anémie ferriprive chez les femmes en page de
procréer, le déficit en vitamine D ou encore les consommations alimentaires de certains groupes d’aliments qui sont
perfectibles mais montrent que des améliorations pourraient
être atteintes en améliorant l’information et l’accessibilité
d’aliments de bonne qualité nutritionnelle. Pour autant,
il reste des efforts à produire pour éviter une dégradation
de la situation, notamment envers les populations les plus
défavorisées d’un point de vue économique.
Evolution des consommations alimentaires
et des apports nutritionnels en France
entre les études INCA1 (1998/1999)
et INCA2 (2006/2007)
La comparaison des études nationales sur les consommations
alimentaires des adultes et des enfants INCA1 en 1999 et
INCA2 en 2007 permet de mettre en évidence des évolutions
en termes de consommations alimentaires et d’apports
nutritionnels. Pour estimer les apports en nutriments, ces
données de consommation alimentaire sont couplées à la
banque de données de composition nutritionnelle que gère
le Centre d’Information sur la Qualité des Aliments (Ciqual)
de l’Anses [8].
L’étude INCA2 a porté sur 2 624 adultes de 18 à 79 ans (dont
1 087 Hommes et 1 537 Femmes) et 1 455 enfants de 3 à
17 ans (dont 574 de 3-10 ans, 456 de 11-14 ans et 425 de
15-17 ans). Un carnet de consommation alimentaire de sept
jours rempli par chaque participant ou les parents des jeunes
enfants a permis de recueillir 28 169 journées de consommations alimentaires, 118 823 repas et prises alimentaires.
L’échantillon représentatif de la population métropolitaine
a été tiré aléatoirement dans le recensement. Les données
ont été analysées après un redressement effectué selon
plusieurs critères socio-démographiques. Des informations
détaillées sur la méthodologie de l’étude INCA2 et sur la
comparaison avec INCA1 sont fournies dans un rapport
disponible sur internet [9] ainsi que dans des publications
scientifiques [10, 11]. Les comparaisons ont porté sur les
moyennes évaluées sur 1 345 et 1 918 adultes et sur 1 128
et 1 444 enfants respectivement pour INCA1 et INCA2. Les
principales évolutions des consommations alimentaires et
des apports nutritionnels, chez les adultes et les enfants,
sont présentées dans le tableau 2.
S15
Evolution des consommations alimentaires
Dans la population des adultes (18-79 ans)
Plusieurs évolutions peuvent être considérées comme favorables au regard des recommandations du PNNS :
• La consommation quotidienne de boissons alcoolisées
continue à diminuer entre 1999 et 2007 : - 27 % chez les
femmes et - 9 % chez les hommes.
• La consommation de fruits frais augmente de 11 % chez
les hommes et de 22 % chez les femmes et celle des fruits
cuits et transformés de 44 % chez les femmes.
• La consommation de légumes (hors ingrédients) reste stable
à 135 g/j chez les hommes et a augmenté légèrement de
7 % chez les femmes pour atteindre 141 g/j.
Au total, la consommation de fruits et légumes reste
cependant insuffisante chez beaucoup de consommateurs.
D’autres évolutions sont moins significatives ou moins aisées
à interpréter. C’est notamment le cas des produits d’origine
animale :
• La consommation de produits laitiers est en baisse de 16 %
chez les femmes et de 6 % chez les hommes et ce sont
principalement les consommations de lait et de fromages
qui diminuent alors que celle des yaourts et fromages
blancs augmente légèrement.
• La consommation de viandes (bœuf, porc, veau, mouton) continue sa lente décroissante constatée depuis
plusieurs décennies (-18 % pour les femmes et -7 % pour
les hommes).
• La consommation de poissons reste stable, voisine de
30 g/j aussi bien chez les hommes que chez les femmes
alors que les recommandations portent sur au moins deux
portions par semaine soit environ 45 g/j.
Les consommations de produits glucidiques suivent des
évolutions contrastées :
• Baisse de la consommation :
◦◦ du groupe « sucre et dérivés », qui inclut, notamment, le
sucre de table, les confitures, le miel et les confiseries.
Cette baisse est de 27 % chez les hommes et 22 % chez
les femmes,
◦◦ des viennoiseries, pâtisseries, gâteaux et biscuits : une
baisse un peu plus marquée chez les hommes (-16 %) que
chez les femmes (-10 %).
• Augmentation de consommation pour d’autres groupes de
produits comprenant du sucre comme ingrédient augmentent par ailleurs :
◦◦ les glaces et desserts glacés augmentent de 37 % chez
les hommes et de 27 % chez les femmes,
◦◦ les chocolats et produits à base de chocolat de plus
de 50 %.
La consommation de produits céréaliers et féculents reste
stable en moyenne aussi bien chez les hommes (294 g/j)
que chez les femmes (203 g/j), mais certains aliments de
ce groupe connaissent une diminution modérée de leur
consommation - par exemple, le pain dont la consommation diminue de 11 % et 7 % respectivement chez les
hommes et les femmes - tandis que d’autres voient leur
consommation augmenter - par exemple, la consommation
de riz augmente de plus de 20 %. Enfin, les aliments de
« snacking » tels que les pizzas ou les sandwichs restent
stables, proches de 50g/j chez les hommes et de 32 g/j
chez les femmes.
S16
K. Castetbon et al.
Tableau 2. Evolution des consommations alimentaires moyennes et des apports nutritionnels moyens entre les études
INCA1 (1998/99) et INCA2 (2006/07) chez les adultes et les enfants
Hommes
18-79 ans
Femmes
18-79 ans
Enfants
3-14 ans
Enfants
15-17 ans
-4,0 %*
-4,8 %*
-9,0 %***
-0,5 %
dont pain et panification sèche
-11,2 %***
-7,1 %*
-17,8 %***
+2,8 %
dont pâtes, riz, blé dur concassé
+19,5 %***
+4,2 %
+7,0 %
+5,8 %
-13,5 %***
-8,8 %**
-15,1 %***
-3,0 %
dont viennoiseries, pâtisseries, gâteaux, biscuits sucrés
-16,2 %***
-10,2 %**
-19,3 %***
-8,8 %
dont glaces et desserts glacés
+37,1 %*
+26,5 %*
+20,7 %*
+29,9 %
dont chocolat
+58,8 %**
+56,5 %***
+2,8 %
+53,8 %**
dont sucres et dérivés
-26,8 %***
-22,3 %***
-26,9 %***
-28,4 %*
-6,1 %
-16,1 %***
-10,5 %***
-8,3 %
dont lait
-14,8 %*
-31,4 %***
-14,9 %***
-1,7 %
dont ultra-frais laitier
+14,3 %
+7,7 %
+2,8 %
-16,3 %
-14,8 %***
-18,1 %***
-13,9 %***
-24,3 %**
-6,5 %***
-9,1 %***
-12,7 %***
-12,7 %**
-25,3 %***
-7,6 %
-8,3 %
-26,7 %**
dont charcuteries
-6,7 %
-4,7 %
-7,7 %*
+7,7 %
dont viandes
-7,5 %*
-17,9 %***
-18,9 %***
-19,7 %***
dont volailles et gibiers
+6,0 %
-14,3 %**
-17,3 %***
-8,0 %
dont produits de la mer (poissons, crustacées et mollusques)
-6,6 %
+5,5 %
+0,5 %
-12,0 %
+6,3 %*
+14,1 %***
-0,1 %
+1,5 %
+1,9 %
+7,3 %*
-1,0 %
-5,8 %
+10,9 %**
+21,6 %***
+1,0 %
+11,7 %
-4,5 %
+44,1 %**
+75,8 %***
+16,6 %
-9,0 %*
-27,0 %***
-
-
Energie totale (kcal/j)
-0,4 %
-0,3 %
-7,5 %***
-0,6 %
Protides (% énergie sans alcool)
-1,1 %
-4,4 %***
-0,7 %
-5,6 %**
Glucides (% énergie sans alcool)
-0,1 %
+0,1 %
-1,1 %*
+4,3 %**
Lipides (% énergie sans alcool)
+0,6 %
+1,9 %**
+1,7 %**
-2,5 %
Protides (g/j)
-1,3 %
-3,5 %***
-7,9 %***
-4,5 %
Glucides totaux (g/j)
-0,4 %
+0,6 %
-9,1 %***
+2,9 %
Amidon (g/j)
-6,8 %***
-7,2 %***
-15,8 %***
-2,1 %
Glucides simples (g/j)
+4,9 %*
+5,8 %**
-6,9 %***
+3,5 %
Fibres (g/j)
-2,5 %
+6,7 %***
-8,0 %***
-0,6 %
Lipides (g/j)
+0,4 %
+2,7 %*
-5,9 %***
-4,0 %
Sel (g/j) a
-6,6 %**
-4,1 %*
-4,0 %
-1,8 %
Groupes d’aliments (g/j)
Groupe produits céréaliers et féculents
Groupe aliments sucrés
Groupe produits laitiers
dont fromages
Groupes des viandes, poissons, œufs
dont œufs et dérivés
Groupe des fruits et légumes
dont légumes (hors pomme de terre)
dont fruits frais
dont compotes et fruits cuits
Boissons alcoolisées
Nutriments
a : pour les 3-14 ans et les 15-17 ans, l’évolution a été étudiée en g/1000 kcal/j ;
*, **, *** : p < 0,05, p < 0,01, p < 0,001 (test de différence à 0)
PNNS : bilan des études et résultats observés
Dans la population des enfants (3-17 ans)
Chez les enfants et adolescents de 3 à 14 ans, les évolutions de consommation sont assez proches des évolutions
constatées chez les adultes. Parmi les produits d’origine
animale, les consommations de lait et fromages diminuent
respectivement de 15 % et 14 % alors que celle des yaourts
et produits laitiers frais demeure stable. Chez les filles
et les garçons la consommation de viandes (bœuf, veau,
porc, mouton) diminue d’environ 19 %. Celle de poissons
et produits de la mer est stable autour de 19 g/j. Chez
les 15-17 ans, la consommation de lait reste stable alors
que celles des fromages et des yaourts et fromages blancs
diminuent. La consommation des viandes (bœuf, veau, porc,
mouton) diminue également dans cette tranche d’âge.
Parmi les produits d’origine végétale, on observe une
baisse de la consommation du groupe des sucres et dérivés
de 27 %, chez les filles comme les garçons, les 3-14 ans
comme les 15-17 ans. Il en est de même des viennoiseries,
pâtisseries et biscuits sucrés, dont la consommation baisse
principalement chez les 3-14 ans. En revanche, les glaces et
desserts glacés, le chocolat, connaissent une augmentation
marquée de leur consommation. Comme chez les adultes,
la consommation de pain diminue légèrement chez les 3-14
ans et atteint en moyenne 57 g/j chez les garçons et 46
g/j chez les filles mais reste stable chez les 15-17 ans à 81
g/j et 71 g/j chez les garçons et les filles. Les apports en
fruits et légumes demeurent très stables avec des niveaux
de consommation proches de 145 g/j chez les 3-14 ans et
de 155 g/j chez les 15-17 ans. Cette stabilité concerne
aussi bien les fruits que les légumes. Chez les 15-17 ans,
la consommation de fruits frais a cependant légèrement
augmentée (+12 %). Dans les produits à base de fruits,
les compotes et fruits cuits voient leur consommation
augmenter d’environ 76 % chez les 3-14 ans et 17 % chez les
15-17 ans. Comme pour les adultes, il n’a pas été possible
d’interpréter les évolutions de boissons non alcoolisées
(boissons sucrées gazeuses, jus de fruits...), mais d’autres
sources statistiques montrent que les jus de fruits ont vu
leur consommation augmenter.
Evolution des apports nutritionnels
Dans la population des adultes (18-79 ans)
En contraste avec les évolutions de consommation des
aliments, les évolutions d’apports en macronutriments
sont moins nettes en raison de phénomènes de compensation-substitution. L’apport calorique total demeure stable
dans la population adulte autour de 2474 kcal/j chez les
hommes et 1923 kcal/j chez les femmes. Les apports bruts
en macronutriments restent globalement stables. Chez les
hommes, la ration se compose en moyenne de 259 g/j de
glucides, de 99 g/j de lipides et de 99 g/j de protéines. Chez
les femmes, elle contient en moyenne 207 g/j de glucides,
82 g/j de lipides et 76 g/j de protéines (en légère diminution
par rapport à INCA1).
Rapportés à l’apport calorique sans alcool, les contributions
des trois macronutriments restent globalement similaires à
celles observées dans INCA1, en 1998/99 :
• les lipides apportent en moyenne 38,5 % de l’apport
calorique sans alcool des hommes et 39,6 % de celui des
femmes,
• les protéines apportent en moyenne 17,3 % de l’apport
calorique sans alcool chez les hommes et 16,4 % chez
S17
les femmes ; chez les femmes, cette contribution est
légèrement en baisse,
• les glucides apportent en moyenne 44 % de l’apport
calorique sans alcool, proportion qui reste inférieure à la
recommandation de 50 % avec une diminution des apports
en glucides complexes (-6,8 % chez les hommes et -7,2 %
chez les femmes), et une augmentation des apports en
glucides simples chez les femmes (+5,8 %).
Les apports en fibres restent stables chez les hommes
(18,8 g/j), et augmentent légèrement (+6,7 %) chez les
femmes (16,4 g/j). Ces niveaux restent inférieurs aux
recommandations de 25 à 30 g/j.
Enfin, les apports en sel provenant des aliments consommés
par la population adulte (hors sel ajouté à table) ont diminué
en moyenne de 5,2 %, passant de 8,1 g/j à 7,7 g/j, à apport
calorique constant. Cette réduction est plus marquée chez
les hommes (-6,6 % : 9,3 g/j à 8,6 g/j) que chez les femmes
(-4,0 % : 6,9 g/j à 6,6 g/j). Elle est identique, quel que
soit l’âge, chez les hommes, mais plus importante chez les
femmes de plus de 55 ans (-11,6 %) que chez les plus jeunes
(-1,3 % chez les 18-34 ans et -3,4 % chez les 35-54 ans).
Cette baisse de la consommation sodée se caractérise
par une réduction notable de la proportion de « forts »
consommateurs (plus de 12 g/j de sel en provenance des
aliments) : 15,8 % des hommes et 2,2 % des femmes en
1998/1999, contre 10,5 % des hommes et 1,7 % des femmes
en 2006/2007.
Dans la population des enfants (3-17 ans)
Chez les enfants entre 3 et 14 ans, on observe globalement
une diminution de l’apport calorique, plus marquée chez les
11-14 ans (-10 %) que chez les 3-10 ans (-6 %). En 2006/2007,
l’apport calorique des adolescents de 11-14 ans est un peu
en dessous de 1 900 kcal/j et celui des enfants de 3 à 10 ans
proche de 1 650 kcal/j. Chez les 15-17 ans, comme chez
les adultes, cet apport est très stable. Les apports bruts en
protéines, glucides et lipides diminuent chez les 11-14 ans
aussi bien chez les garçons que chez les filles. Chez les plus
jeunes (3-10 ans), seuls les apports protéiques et glucidiques
diminuent notablement. Cependant, la contribution respective des protéines, glucides et lipides à l’apport calorique est
stable entre les deux études INCA1 et INCA2, avec 15-17 %
pour les protéines, 45-47 % pour les glucides et 37-39 % pour
les lipides ; cette observation est vérifiée pour les 2 tranches
d’âge (3-10 ans et 11-14 ans) et pour les filles et les garçons.
La diminution des glucides complexes est marquée chez
les 3-14 ans (-16 %), en lien avec la baisse observée de la
consommation de pain et produits de panification, vecteurs
d’amidon. Chez les 15-17 ans, les apports bruts en lipides,
protides et glucides sont très stables. Rapportés à l’apport
calorique sans alcool, la part des protides diminue légèrement au profit de celle de celle des glucides (principalement
les glucides simples). La diminution des apports en fibres
est plus marquée chez les 11-14 ans (-11 %) que chez les
3-10 ans (-6 %) alors que cette cet apport est stables chez les
15-17 ans. La baisse observée chez les 3-14 ans est également
à rapprocher notamment de la baisse de la consommation
de pain. La consommation de sel apporté par les aliments a
tendance également à baisser mais lorsqu’elle est ajustée
sur l’apport calorique (qui baisse chez les 3-14 ans), cette
diminution est moins marquée et n’est plus significative
(-4,0 % chez les 3-14 ans et -1,8 % chez les 15-17 ans).
S18
K. Castetbon et al.
Au total, si des évolutions importantes d’habitudes alimentaires ont eu lieu entre 1999 et 2007 pour les adultes
comme pour les enfants, ces changements ont peu impacté
les apports nutritionnels qui apparaissent plus difficiles
à modifier, compte tenu des effets de substitution entre
aliments. Plusieurs évolutions vont cependant dans le sens
des recommandations nutritionnelles actuelles : la diminution modérée des apports en sodium, l’augmentation de la
consommation de fruits pour les adultes et les adolescents,
la baisse de consommation de boissons alcoolisées chez
les adultes, la baisse des apports énergétiques chez
les enfants. Cependant, la consommation de glucides
complexes et de fibre n’augmente pas. Les apports en
fibres restent nettement en dessous des recommandations
nutritionnelles.
Synthèse des études spécifiques
sur l’évolution de l’obésité de l’enfant
en France
Chez les enfants les résultats de nombreuses études, réalisées tant au niveau national que local, sur des enfants de
divers groupes d’âge, menées initialement à la fin des années
90 ou au début des années 2000 (période de mise en place
du PNNS) et renouvelées avec la même méthodologie dans
la deuxième moitié des années 2000 montrent toutes une
stabilisation ou une diminution de la prévalence du surpoids
et de l’obésité (Tableau 3). Les résultats de l’enquête
nationale triennale réalisée par la DREES en milieu scolaire,
en 2005-2006 sont décrits à titre d’illustration. L’étude a
été réalisée sur 23 365 enfants de 5-6 ans (grande section
de maternelle), dans 3 459 écoles réparties dans toute la
France. Le poids et la taille des enfants ont été mesurés dans
des conditions standardisées et la prévalence du surpoids
et de l’obésité évaluée par l’index de masse corporelle.
Cette étude permet de suivre l’évolution de la prévalence
de surpoids et d’obésité des enfants, depuis la mise en place
du Programme national nutrition santé (PNNS), l’enquête
ayant été réalisée dans les mêmes conditions en 1999-2000.
Elle met en évidence :
• 1/ Une diminution de la fréquence de surpoids et d’obésité
entre 1999-2000 et 2005-2006, passant de 14,4 % (dont 3,9 %
d’obésité) à 12, 1 % (dont 3,1 % d’obésité). Ceci correspond
à une baisse de plus de 16 % pour le surpoids et de plus de
20 % pour l’obésité.
• 2/ La persistance de des disparités sociales importantes : les
enfants dont le père est ouvrier sont, en 2005-2006, 13,9 % à
présenter une surcharge pondérale (4,3 % une obésité) contre
8,6 % (1,2 % une obésité) pour ceux dont le père est cadre.
En terme évolutif, il est intéressant de noter que, depuis la
mise en place du PNNS, la diminution de la prévalence est
observée dans toutes les catégories sociales, même si elle se
fait de façon plus importante chez les enfant appartenant à
des couches favorisées : la baisse observée en ZEP est plus
faible que hors ZEP, aussi bien pour l’obésité (-8 % contre
-21 %) que pour le surpoids (-8 % contre -13 %) mais elle est
significative dans les différentes couches sociales.
• 3/ Des disparités régionales importantes avec des prévalences
de surpoids nettement plus élevées dans les régions proches
de la Méditerranée ainsi que celles les plus au Nord et à l’Est
de la France.
Au total ces résultats portant sur un large échantillon
d’enfants de 5-6 ans, au niveau national, corroborent les
résultats d’autres études nationales ou régionales dont les
résultats allaient dans le même sens. La France est ainsi un
des très rares pays au monde qui met en évidence une tendance favorable de l’évolution de la corpulence des enfants.
Un tel constat a été fait dans deux villes de Suède entre 1999
et 2003 ainsi qu’en Suisse entre 2002 et 2007. En France, ceci
est d’autant plus intéressant que la prévalence du surpoids
et de l’obésité chez l’enfant, s’il demeure trop élevé, est
l’un des plus faibles des pays industrialisés (Tableau 4).
Cependant persistent de fortes inégalités sociales, même
si la baisse globale observée profite également aux couches
plus défavorisées.
Tableau 3. Evolution de la prévalence de surpoids et d’obésité chez les enfants et adolescents dans les années 2000 en
France métropolitaine (diverses études)
Obésité
Surpoids
Obésité + surpoids
Avant*
Après**
Avant*
Après**
Avant*
Après**
InVS-DESCO (7-9 ans) - 2000-2007 (12)
3,8
2,8
14,3
13
18,1
15,8
INCA1- INCA2 (3-14 ans) – 1998 – 2006 (13)
3,5
2,9
11,6
11,6
15,1
14,5
DREES (CM2) – 2001/2002-2004/2005 (14)
4,1
3,7
15,8
16
19,1
19,7
DREES (5-6 ans) 1999/2000 – 2005/2006 (15)
3,9
3,1
10,6
9,0
14,5
12,1
Val de Marne (10-18 ans) – 1998-2005 (16)
3,6
3,1
12,7
13,9
16,3
17,0
Département Hérault (4/5 ans) 2002-2007
3,9
3
12,8
10,9
16,7
13,9
EPODE (5-12 ans) 2005-2007
4,7
4,1
15,8
14,4
20,5
18,6
Haute Savoie (5-6 ans) 1998-2008 (17)
2,4
1,9
9,7
7,8
12,1
9,7
Avant : première date de la colonne de gauche
** Après : seconde date de la colonne de gauche
Toutes ces études reprennent les définitions internationales de l’obésité et du surpoids.
PNNS : bilan des études et résultats observés
S19
Tableau 4. Prévalence de surpoids et obésité chez les enfants et adolescents dans divers pays européens
(données mesurées postérieures à 2002)
Date
Age (ans)
Garçons
Filles
2001/2
8-9
22,9
22,7
Angleterre
2007
5-17
17
19,6
Allemagne
2003/6
5-17
15
15,1
Grèce
2003
13-17
22,2
13,5
Portugal
2008
10-18
17,7
17
Finlande
2006
12
18,9
15,9
Source : IASO www.iaso.org
Evolutions des représentations,
connaissances et comportements
en matière d’alimentation et d’activité
physique : résultats du Baromètre santé
nutrition 2008
Depuis 1996, l’INPES mène tous les six ans un Baromètre
santé nutrition, enquête en population générale dont
l’objectif est d’analyser et de suivre les connaissances, les
perceptions et les comportements des Français en matière
d’alimentation et d’activité physique. Le troisième exercice
réalisé en 2008 met en avant un certain nombre de résultats
positifs par rapport aux objectifs du PNNS tout en pointant
certains facteurs moins favorables. Les résultats détaillés du
Baromètre santé nutrition 2008 sont fournis dans un ouvrage
[18] et des publications plus synthétiques de l’INPES [19, 20],
l’ensemble étant disponible sur internet (http://www.inpes.
sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1270.pdf).
Le Baromètre santé nutrition 2008 a été mené auprès d’un
échantillon aléatoire de 4 714 personnes francophones âgées
de 12 à 75 ans, représentatif de la population résidant
en France métropolitaine. L’enquête a été effectuée par
téléphone en tenant compte de l’évolution du paysage
téléphonique.
Les consommations alimentaires ont principalement été
recueillies à partir d’un rappel des 24 heures semi-quantitatif, sans recueil des quantités : le choix de rester fidèle au
mode de recueil utilisé lors du premier exercice de l’enquête
a été privilégié afin de pouvoir suivre les évolutions des
consommations ainsi mesurées. Certains aliments consommés
peu fréquemment ont été recueillis par le biais d’un questionnaire fréquentiel sur les quinze derniers jours.
Evolution de la représentation de l’équilibre
alimentaire
La représentation d’une alimentation équilibrée a légèrement évolué entre 2002 et 2008, dans le sens des repères
du PNNS qui promeuvent la consommation de certains types
d’aliments et limitent celle d’autres moins favorables à la
santé. Ainsi, en 2008, à la question « Pour vous, qu’est-ce
qu’une alimentation équilibrée ? » sont davantage citées les
réponses « favoriser certains aliments » (51,5 % vs 46,2 %
en 2002, p < 0,001), « éviter certains aliments » (27,6 % vs
20,6 %, p < 0,001) ou « ne pas grignoter » (8,9 % vs 5,3 %,
p < 0,001) au détriment d’« une alimentation variée » (60,2 %
vs 65,8 %, p < 0,001) et de « faire des repas réguliers »
(15,3 % vs 17,1 %, p < 0,05). L’assimilation d’une alimentation
équilibrée à une alimentation variée sans précisions reste
tout de même la plus fréquente.
Connaissances nutritionnelles : évolutions
et associations avec les comportements
On observe une augmentation de la connaissance nutritionnelle globale en particulier entre 2002 et 2008. Un score
de connaissances, calculé à partir d’une série de réponses
à onze questions de type « vrai/faux », augmente de 5,8
sur 10 en 2002 à 6,4 sur 10 en 2008.
Par ailleurs, le taux d’individus connaissant le repère du
PNNS relatif aux fruits et légumes décuple entre 2002 et
2008. Une hausse, de moindre ampleur est aussi observée
pour le repère sur les produits laitiers : le pourcentage
de personnes citant correctement le repère augmente de
38 % en 6 ans.
De fortes disparités dans la connaissance des repères apparaissent néanmoins en 2008. Le repère sur les féculents est
de loin le moins bien connu, cité par à peine plus d’une
personne sur dix. Il est suivi de celui relatif aux produits
laitiers, connu par près d’une personne sur trois. Les autres
repères (quantifiés) concernant les fruits et légumes, le
groupe des VPO et le poisson sont en revanche connus par
plus de 60 % de la population (Fig. 1).
Le repère sur l’activité physique (au moins 30 minutes par
jour) est connu de 62,6 % des individus. Il est à noter que
cette question relative à la connaissance du repère sur
l’activité physique n’intègre pas la notion d’intensité de
l’activité physique, dimension qu’il aurait été très complexe
d’introduire dans une question de ce type.
Des associations positives entre les connaissances et les
comportements sont observées, en particulier chez les
adultes. Ceci est observé parmi les 18-75 ans pour la quasitotalité des repères étudiés (excepté pour les VPO) dans le
cadre de régressions logistiques, après ajustement sur le
sexe, l’âge, le niveau de diplôme, le revenu par unité de
consommation, la région et la taille d’agglomération. Les
individus connaissant les repères fruits et légumes, produits
laitiers, féculents et activité physique ont « près de deux
fois plus de chances » d’avoir un comportement conforme
aux recommandations. Pour le repère poisson et produits de
la mer, l’association entre la connaissance du repère et le
fait de déclarer en manger au moins deux fois par semaine
s’avère encore plus marquée.
S20
Chez les jeunes, ce type d’association
entre connaissance et comportement
n’apparaît de façon significative que pour
le poisson. Cependant les connaissances
nutritionnelles des jeunes, généralement
moins impliqués dans la préparation
des repas et les achats alimentaires,
sont probablement moins susceptibles
d’influencer directement leur propre
consommation.
Evolutions des consommations
et des habitudes alimentaires
K. Castetbon et al.
80
75,0
70
61,8
63,1
60
50
% 40
30
30,8
20
10,3
Plusieurs évolutions apparaissent favo10
rables au regard des recommandations
du PNNS. Ainsi, entre 2002 et 2008, le
0
pourcentage de personnes ayant mangé
Féculents
Produits laitiers
Fruits
VPO
Poisson
(au moins
(3 à 4/j
et légumes
(1 ou 2 fois/j)
(au moins
au moins 5 fruits et légumes la veille
3 fois/j)
selon l'âge)
(au moins 5/j)
2 fois/sem)
augmente de 17 %1. Celui de personnes
déclarant manger du poisson au moins
Figure 1 : Pourcentage d’individus de 12 à 75 ans citant correctement les repères de
deux fois par semaine connaît une
consommation du PNNS.
augmentation relative de 13 % chez les
adultes entre 1996 et 2008, après avoir
nettement diminué en 2002.
L’habitude de mettre sur la table du sel ou
certaines matières grasses diminue entre
70
2002 2008
61,7
2002 et 2008 (Fig. 2).
54,4
60
Le grignotage, considéré comme le fait
50
de manger à plusieurs reprises en dehors
40
30
des trois repas principaux, baisse entre
23,8
20,7
15,2 13,4
15,1
14,5
20
2002 et 2008, passant de 8,8 % à 5,6 %
6,5 3,8
10
en 2008. Cela est également observé
0
chez les jeunes de 12 à 18 ans (13,3 % en
Sel
Mayonnaise
Beurre
Huile d'olive
Crème faîche
2002 contre 8,5 % en 2008) qui restent
néanmoins proportionnellement les plus
Figure 2 : Pourcentage d’individus déclarant avoir l’habitude de mettre sur la table du
nombreux à grignoter.
sel ou des matières grasses, évolution chez les 12-75 ans.
D’autres évolutions des comportements alimentaires apparaissent moins
favorables.
Le taux de consommateurs de boissons sucrées est en
Prix et comportements alimentaires :
augmentation depuis 2002 passant de 19,5 % à 22,0 %.
évolutions observées
Cette hausse est observée en particulier chez les hommes
qui étaient déjà, en 1996 comme en 2002, les plus gros
Le prix est un critère plus mentionné dans les choix alimenconsommateurs de boissons de ce type. Bien qu’ils n’aient
taires en 2008 qu’en 2002. Parmi les personnes qui consipas augmenté, les taux de consommateurs parmi les jeunes
dèrent ne pas manger suffisamment de fruits et légumes,
demeurent de loin les plus élevés. Chez les 12-17 ans, il est
le prix est un obstacle à leur consommation plus souvent
de 36,2 % et est particulièrement élevé chez les garçons
mentionné : ce facteur est cité par 14,8 % en 2002 et 42,9 %
(43,6 %). Il est de 39,9 % chez les 18 à 25 ans.
en 2008 pour les fruits et respectivement 15,4 % et 37,1 %
Le recours aux plats tout prêts est par ailleurs de plus en
pour les légumes.
plus utilisé. La proportion de personnes déclarant en avoir
Par ailleurs, le prix comme critère de choix du lieu d’achat
consommé un au moins une fois par semaine augmente
a presque doublé entre 2002 et 2008, passant de 15,5 % à
nettement entre 2002 et 2008 (de 32,2 % à 47,3 %) après
25,7 % chez les 15-75 ans. En revanche, la proportion de
avoir diminué, chez les adultes, entre 1996 et 2002. Cette
personnes citant le critère de qualité et variété a diminué
tendance s’observe quel que soit l’âge. Le taux de consomde moitié (de 41,1 % à 24,3 %). La distance reste néanmoins
mateurs reste néanmoins nettement plus important chez les
le premier critère évoqué.
jeunes (12-17 ans) et les jeunes adultes (18-34 ans).
Au total, le Baromètre Nutrition Santé met en évidence
une augmentation de la connaissance nutritionnelle globale
et importante pour le repère sur les fruits et légumes. La
connaissance demeure insuffisante pour le repère féculents
1 Le mode de recueil des consommations alimentaires étant
et dans une moindre mesure le repère sur les produits laidifférent de celui d’autres enquêtes nationales présentées
tiers. Parmi les adultes, des associations positives entre les
dans ce numéro, les prévalences des taux de consommateurs
connaissances et les comportements sont mises en évidence
atteignant les repères du PNNS ne sont pas directement
pour la quasi-totalité des repères étudiés. Des évolutions
comparables. De ce fait, seules les évolutions relatives les
positives des comportements alimentaires apparaissent
concernant sont présentées.
PNNS : bilan des études et résultats observés
entre 2002 et 2008 : elles concernent la consommation
d’au moins cinq fruits et légumes par jour, de poisson au
moins deux fois par semaine, la baisse de l’habitude de
mettre sur la table du sel et des matières grasses et du
grignotage. En revanche la hausse du taux de consommateurs de boissons sucrées et le recours aux plats tout
prêts nécessite un approfondissement. Par ailleurs, on
observe une accentuation de la sensibilité au prix dans
les comportements alimentaires, très probablement liée
au contexte économique moins favorable de ces dernières
années. Cette évolution de l’environnement risque de toucher particulièrement les populations les plus défavorisées
dont l’alimentation s’avère moins diversifiée, et dans les
situations extrêmes, moindre en quantité [18].
Harmoniser les études en nutrition :
un guide de bonnes pratiques pour
les études régionales et locales
Le programme national nutrition santé (PNNS) se concrétise
notamment par la mise en œuvre à des niveaux territoriaux
variables d’actions de prévention et de promotion de la
santé ou de prise en charge des personnes en situation de
surcharge pondérale ou de dénutrition. En amont, une phase
de diagnostic peut être nécessaire pour faire un état des
lieux de la situation, déterminer les cibles d’action ou servir
de point de départ à leur évaluation. Elles permettent de
déterminer l’état nutritionnel d’une population, sa pratique
de l’activité physique, son niveau de sédentarité ou ses
connaissances, attitudes, comportements et pratiques ainsi
que ses représentations dans le domaine de la nutrition, ou
plusieurs de ces aspects à la fois.
Au-delà des travaux nationaux, les études menées en région
ou plus localement sont très nombreuses. Un recensement
non exhaustif réalisé début 2008 par le biais des observatoires régionaux de la santé a permis d’identifier plus
de 130 études conduites depuis 2001 au niveau régional
ou local. Elles permettent de documenter selon les cas
différents objectifs du PNNS : prévalence du surpoids ou
de l’obésité, consommation de telle ou telle catégorie de
produits alimentaires, activité physique quotidienne ou
sédentarité...
La variété de ces travaux ne permet pas toujours de comparer dans l’espace ou dans le temps les informations et estimations produites : utilisation de méthodologies d’enquête
différentes avec des processus d’échantillonnage variables,
diversité des outils de mesures des apports alimentaires,
de l’activité physique ou des représentations vis-à-vis de
l’alimentation, modalités d’analyse variables, etc. Aussi, les
possibilités d’exploitation et d’utilisation de cet ensemble
très riche de travaux restent limitées.
Dans ce contexte, la Direction générale de la santé a
souhaité que soit élaboré un guide de bonnes pratiques
pour la réalisation d’études régionales et locales liées aux
orientations fixées par le PNNS. Elle en a confié la réalisation à la Fédération nationale des observatoires régionaux
de la santé (FNORS). L’objectif est de permettre une
harmonisation des méthodologies, des données collectées
et des indicateurs utilisés dans le champ de la nutrition
afin de permettre une meilleure comparaison des travaux
entre eux.
Après un rappel de quelques bases indispensables à la réalisation d’études et d’enquêtes, ce guide propose, sous la
S21
forme d’un ensemble de fiches thématiques, des méthodes
et des références pour la réalisation d’études en lien avec
le PNNS. Sont passés ainsi en revue la question de la mesure
de l’état nutritionnel, l’évaluation des consommations
alimentaires, l’étude de l’alimentation en restauration
collective, l’approche de la structure et de l’environnement des repas, la mesure de l’activité physique et de la
sédentarité, l’étude des perceptions, représentations et
connaissances sur l’alimentation, la nutrition des femmes
enceintes et l’allaitement, la dénutrition des personnes
âgées et l’approche de la précarité dans les enquêtes
nutritionnelles. Dans chaque partie, une place importante
est dédiée à la présentation d’outils (le plus souvent des
modules de questions) pouvant permettre d’explorer les
différents thèmes traités. La majorité de ces exemples
sont tirés des études nationales menées dernièrement
dans le domaine de la nutrition. Chacune de ces enquêtes
fait l’objet d’une courte présentation assortie de ses
références. L’utilisation de ces outils doit permettre de
faciliter les comparaisons avec le niveau national ou avec
d’autres travaux les utilisant : dans ce cas, il est souligner
l’intérêt de les utiliser sans les modifier afin d’assurer la
comparabilité des résultats.
Ce guide a été conçu pour servir aussi bien aux organismes
réalisant des études dans le champ de la nutrition, qu’aux
responsables régionaux et locaux en charge des politiques
sanitaires et sociales et pouvant être commanditaires de
ce type d’études. De façon plus large, il est destiné aux
membres des conférences régionales de santé, aux acteurs
de santé impliqués dans le domaine de la nutrition et aux
élus des collectivités territoriales.
Ce guide est disponible dans les ARS et sur internet :
http://www.sante.gouv.fr/htm/pointsur/nutrition/
guide_fnors_nutrition.pdf
http://www.fnors.org/uploadedFiles/pagedaccueil/
guide_fnors_nutrition.pdf
Evaluation des actions d’information
nutritionnelle de l’INPES
L’INPES est en charge, depuis le début du PNNS, de l’élaboration et de la diffusion des campagnes et outils de promotion
des repères nutritionnels. L’objectif premier de ces actions
est de porter à la connaissance du public l’ensemble des
informations nutritionnelles scientifiquement validées et
qui concourent à une alimentation et une activité physique
favorables à la santé.
Les campagnes de communication mises en œuvre ont
concerné la promotion des fruits et légumes « frais, en
conserve et surgelés » (2001 et 2008), des féculents (2008),
la pratique régulière d’une activité physique (2004) et la
limitation des produits gras, sucrés, salés (2005 et 2009).
Elles ont été accompagnées de la diffusion de plusieurs
millions d’exemplaires de guides nutrition qui ont permis
d’amplifier la diffusion des messages nutritionnels du PNNS.
Afin d’évaluer la portée de ces actions, l’INPES met en œuvre
trois types d’étude :
• Des post-tests classiques pour mesurer les niveaux de
mémorisation et de compréhension des messages des
campagnes, ainsi que leur valeur incitative (via des indicateurs d’implication et de déclaration d’incitation aux
changements de comportement) [21].
• Une étude régulière menée depuis 2005 pour mesurer
l’évolution de la notoriété de différents indicateurs (le logo
S22
PNNS, les guides nutrition, le site internet mangerbouger.fr
et les repères nutritionnels du PNNS).
• Le Baromètre santé nutrition, mené depuis 1996, tous les
6 ans et qui permet de recueillir des données à la fois de
comportement, de perceptions et de connaissances en
matière de nutrition (cf. article dans ce même chapitre).
Synthèse des principaux résultats
des post-tests de campagnes et l’évolution
de la notoriété des outils et messages
nutritionnels du PNNS
Les post-tests des campagnes de communication reposent
sur l’utilisation d’un questionnaire standardisé ; ils sont
menés au plus tard une semaine après la fin de la diffusion
des campagnes, en face à face, à domicile, auprès d’un
échantillon représentatif de la population vivant en France
âgée de 15 ans et plus (d’environ 1000 individus).
Concernant la campagne de 2008 sur les fruits, légumes et
féculents, l’évaluation a été complétée par la mesure de
l’impact de la campagne sur les connaissances et opinions
relatives aux repères des fruits et légumes et des féculents ;
à cette fin, des questions sur ces repères ont été posées de
manière identique juste avant la diffusion de la campagne,
puis via le questionnaire du post-test.
Pour suivre l’évolution des indicateurs de notoriété du PNNS,
quatre études ont été menées tous les 18 mois depuis 2005.
Elles reposent sur la méthodologie décrite ci-dessus avec
un questionnaire spécifique passé auprès d’un échantillon
d’environ 1000 sujets pour les enquêtes réalisées entre 2005
et 2008 et d’un échantillon de 2005 sujets pour celle de 2009.
Les échantillons sont constitués selon la méthode des quotas
appliquée au sexe, à l’âge, et à la PCS (profession et catégorie sociale) du chef de famille après stratification par région
et catégorie d’agglomération. Les analyses (univariées) sont
faites en fonction des variables socio démographiques, de
l’indice de masse corporelle et la perception de son poids
(le poids et la taille sont déclarés par les adultes interrogés).
Le tableau 5 présente les principaux scores d’évaluation des
campagnes de communication du PNNS depuis 2001. Il est
difficile de comparer ces scores étant donné que plusieurs
paramètres changent d’une campagne à une autre :
• le thème (fruits et légumes ; féculents ; activité physique,
etc.),
• le conseil donné (encourager la consommation de certains
aliments ou la pratique de l’activité physique et limiter la
consommation d’autres aliments),
• le dispositif de communication (le (s) média (s) impliqué (s),
un ou plusieurs spots ou annonces, les GRP, etc.),
• la diffusion plus ou moins intense et la durée variable (ex :
messages sanitaires apposés sur les publicités alimentaires
qui durent dans le temps et apparaissent très souvent
versus une campagne classique de 3 semaines).
Cependant, on peut dégager quelques tendances. Quelle que
soit la valeur du GRP, les scores de mémorisation spontanée
sont assez comparables, excepté pour la campagne de promotion de l’AP (qui obtient un score nettement plus élevé
(37 % vs 2-4 %). Cette campagne ne se distingue plus, en
revanche, par son score de reconnaissance, score très stable
pour les différentes campagnes. Quant aux scores d’implication et d’incitation au changement de comportement, si le
premier atteint à nouveau un maximum pour la campagne
K. Castetbon et al.
sur l’AP, le second est comparable à ceux obtenus pour les
autres campagnes. Il est ensuite intéressant de comparer
les résultats de ces deux scores dans le cas de campagnes
traitant d’un thème identique : ainsi, la première campagne
sur les produits gras et sucrés de 2005 a été moins implicante
et moins incitative que celle de 2009 sur le même thème ; de
même, la seconde prise de parole sur les fruits et légumes
en 2008 aurait été nettement plus performante que celle
de 2001.
Des analyses univariées en fonction de la PCS, du niveau
d’études ou de revenu ont été réalisées pour chacun des
scores des campagnes menées entre 2004 et 2009. Si la
mémorisation spontanée semble meilleure chez les catégories les plus favorisées, la reconnaissance des spots télévisés
est, en revanche, meilleure pour les plus modestes. Quant
aux scores d’implication et d’incitation, trois campagnes sur
cinq auraient concerné davantage les plus favorisés, et seule
la campagne de 2005 sur les produits gras et sucrés aurait
été plus incitative au changement de comportement auprès
de cette même population.
L’évaluation avant/après de la campagne de 2008 sur les
fruits, les légumes et les féculents, a montré une amélioration des connaissances : le repère sur les féculents était
davantage cité après la campagne (29 % vs 23 % avant la campagne) et 53 % des personnes considèrent que les « 5 fruits et
légumes par jour » intègrent aussi bien les produits frais que
les conserves et les surgelés contre 36 % avant la campagne.
L’étude de notoriété menée depuis 2005 met en évidence
que les outils d’information du PNNS sont de plus en plus
connus : le logo est reconnu par 25 % des sujets en 2009
(vs 19 % en 2005), 24 % reconnaissent au moins l’un des
guides nutrition (vs 17 % en 2005), essentiellement grâce
aux praticiens (salles d’attente), à l’école ou sur son lieu de
travail et la notoriété du site mangerbouger.fr est passée de
13 % en 2006 à 62 % en 2009. Parmi les messages nutritionnels
du PNNS, le message dont la notoriété a le plus évolué est
celui des fruits et légumes : 75 % le citent en 2009 vs 36 %
en 2005. Enfin, de plus en plus de Français se déclarent
satisfaits sur « l’information nutritionnelle transmise par les
pouvoirs publics, comme le ministère de la santé » (72 % en
2009 contre 55 % en 2006).
Si la notoriété des guides nutrition a augmenté de manière
globale en 4 ans (+41 %), elle est assez stable pour chacun des
guides. Ainsi, en 2009, 12 % des 15 ans et plus reconnaissent
« la santé vient en mangeant, le guide alimentaire pour tous »,
8 % le guide « ados », 7 % le guide « parents », 7 % le guide
« la santé vient en bougeant, le guide nutrition pour tous »,
5 % le guide « pendant et après la grossesse » et 4 % pour le
« guide nutrition à partir de 55 ans ». Les jeunes de 15-24 ans
reconnaissent davantage le guide « ados » (20 % vs 8 % de
l’ensemble de l’échantillon). En revanche, le guide nutrition
pour les plus de 55 ans n’est pas significativement plus reconnu
par le public auquel il est destiné (5 % vs 4 % de l’ensemble).
Parmi les personnes ayant reconnu au moins un des guides,
67 % déclarent le ou les avoir lu (s) (en entier ou en partie)
ou survolé (s), soit 16 % de la population totale interrogée.
Comme pour le logo pour lequel 48 % des personnes trouvent
qu’il attire l’attention et 50 % approuvent le fait « quand on
voit ce logo, on se dit immédiatement qu’il est diffusé par
le ministère de la santé », seulement 52 % des personnes
approuvent le fait « quand on voit ces guides, on se dit
immédiatement qu’ils sont diffusés par le Ministère de la
Santé », alors que leur diffusion via le Ministère de la Santé
« rend crédibles les informations données sur la nutrition
dans ces guides » pour 74 % de l’échantillon.
PNNS : bilan des études et résultats observés
S23
Tableau 5. Scores d’évaluation des principales campagnes nationales d’information nutritionnelle
entre 2001 et 2009 (en % d’individus)
Fruits
et légumes
(2001)
Presse
GRP
Activité
physique
(2004)
Affichage
415
Produits
gras et
sucrés
(2005)
Fruits
et légumes
/féculents
(2008)
fruits et
légumes
féculents
Produits
gras, sucrés, salés
(2009)
gras
sucre
600
900
600
600
2
2
Mémorisation
spontanée
4
2
37
4
Reconnaissance*
24
17
44
47
48
45
29
45
Implication
43
65
39
58
59
43
Incitation
au
changement
38
48
38
64
49
52
(manger
plus de fruits
et légumes)
(faire plus
d’AP au
quotidien)
(manger
moins de
produits
gras,
sucrés)
(manger
plus de
fruits et
légumes)
(manger
plus de
féculents)
(manger
moins de
produits gras,
sucrés, salés)
sel
42
* concerne la reconnaissance du spot télévisé sauf pour la campagne de 2001 (presse et affiche)
GRP (Gross rating point) : nombre moyen de chances de contacts d’une campagne publicitaire rapporté à 100 personnes de la cible
étudiée
Mémorisation spontanée : Pourcentage d’individus se souvenant spontanément avoir vu, lu ou entendu la campagne testée
Reconnaissance : Pourcentage d’individus qui reconnaissent avoir vu la campagne testée sur présentation des supports
(annonces presse, affiches, spots, etc).
Implication : Pourcentage d’individus ayant reconnu la campagne et se sentant concernés, pour soi-même, par cette campagne
Incitation : Pourcentage d’individus ayant reconnu la campagne et se sentant incités à changer de comportement par cette campagne
En 2009, le site mangerbouger.fr est cité spontanément
comme moyen d’information sur la nutrition par 11 % des
personnes interrogées (vs 1 % en 2006). En assisté, le taux
de notoriété atteint les 51 % (vs 12 % en 2006), soit un taux
de notoriété globale de 62 % (vs 13 % en 2006). Cependant,
9 % des interviewés déclarent avoir déjà consulté le site. Ce
score, stable depuis juin 2008 (7 %), est très faible comparé
à sa notoriété.
Si le site est surtout associé au Ministère de la Santé (53 % vs
39 % en 2006), 23 % des personnes (vs 36 % en 2006) ignorent
qui peut être l’émetteur.
Le message nutritionnel du PNNS dont la notoriété a le plus
évolué est celui des fruits et légumes (au moins 5 fruits et
légumes par jour) : 75 % le citent en 2009 vs 36 % en 2005.
A noter que ce message est moins cité par les hommes de plus
de 50 ans (67 %), les ouvriers (63 %) et les personnes disposant
des plus faibles revenus (70 %).
Le message « 3 produits laitiers par jour » a lui aussi bénéficié
d’une augmentation de sa notoriété puisqu’il a été cité par 40 %
des personnes en décembre 2009 vs 28 % en 2008 (29 % en 2006).
La campagne du CNIEL (Centre National Interprofessionnel de
l’Economie Laitière), massivement diffusée en octobre 2009,
a probablement contribué à ce gain de connaissance. A noter
que ce message est moins connu par les hommes de 50 ans et
plus (26 %) et les cadres supérieurs (31 %).
Le repère sur le groupe « viandes, poissons, œufs » (1 à
2 portions par jour) est cité par 66 % des personnes (vs 74 %
en 2006), surtout par celles disposant des plus hauts revenus
(74 % vs 65 % des revenus les plus faibles).
Le repère sur les féculents (un à chaque repas) est le repère
le moins bien connu de tous : 19 % le citent (vs 15 % en
2006). Il est surtout cité par les 65 ans et plus (23 %) et les
personnes en surpoids (22 %).
Le repère sur l’activité physique (au moins 30 min/j) est cité
par 90 % des personnes. Ce chiffre évolue peu depuis 2004,
année de la campagne de promotion de l’activité physique.
Le pourcentage d’individus citant précisément « 30 min/j »
est de 39 % en 2009 (vs 36 % en 2006).
Globalement, la notoriété des outils (logo, guides nutrition,
site mangerbouger.fr) et messages du PNNS est meilleure
auprès : des femmes, des plus jeunes, des employés, des
professions intermédiaires, des salariés du secteur public,
des plus diplômés, des plus hauts revenus et de ceux se
percevant trop gros.
Au total, le très bon score de mémorisation spontanée
observé pour la campagne sur l’activité physique de 2004
est vraisemblablement en partie dû au thème. En effet, si
l’on voit peu de publicités sur le rôle de l’activité physique
sur la santé à la télévision, de très nombreuses publicités
concernent l’alimentaire. De même, sur des thèmes de santé
publique comme le tabac ou l’alcool dont les publicités
sont interdites à la télévision, on obtient un score moyen
de 20 %. Le dispositif de communication de cette campagne
a participé probablement aussi à ce bon score de mémorisation : plusieurs médias ont été mobilisés (télévision,
radio, presse, affichage) et des actions d’information plus
« communautaires » ont pu être menées (envoi de brochures
dans les Comités d’entreprise et campagne d’affichage dans
S24
les transports en commun). Les scores de mémorisation spontanée très faibles pour les autres campagnes dont les sujets
concernent l’alimentation, sont, quant à eux, le résultat du
fort télescopage avec, d’une part, les nombreuses publicités
télévisées en faveur des aliments, et d’autre part, depuis
2007, avec les messages sanitaires apparaissant sur ces
mêmes publicités.
Le seul dispositif qui ait été plus performant en termes de
score de mémorisation spontanée et de reconnaissance
est la diffusion de ces messages sanitaires (cf. article sur
l’évaluation de ces messages sanitaires p.xxx de ce numéro).
Mais la puissance de diffusion de ces messages est sans commune mesure avec la diffusion plus modeste des campagnes
classiques du PNNS (3 semaines avec un GRP moyen de 600).
Les études de notoriété du PNNS montrent que l’image du
Ministère de la santé, ainsi que les informations nutritionnelles qu’il diffuse sont crédibles et satisfaisantes auprès de
la population. Cependant, le logo du PNNS est peu identifié
comme émanant de ce ministère.
Concernant le site mangerbouger.fr, le décalage entre sa
forte notoriété et sa consultation pose la question des motivations et des éléments déclencheurs à la visite d’un tel site.
Comme pour le logo, le bilan d’image des guides nutrition du
PNNS est mitigé. Pour ces derniers, l’augmentation globale de
leur notoriété est le résultat du nombre croissant de guides
diffusés au fil des années ciblant différentes populations.
Le guide destiné aux adolescents semble atteindre préférentiellement sa cible. Ceci est probablement le résultat
de la diffusion annuelle de ce guide dans tous les collèges
de France depuis 2005.
Quant aux messages diffusés par le PNNS, celui sur les fruits
et légumes, l’activité physique, le groupe des « viandes,
poissons, œufs » sont assez bien connus, tandis que ceux
sur les produits laitiers et les féculents le sont beaucoup
moins. A noter que les repères du PNNS relatifs aux fruits
et légumes et au poisson sont très significativement moins
cités par les catégories les plus modestes (les ouvriers, les
individus les moins diplômés et ceux disposant des plus
faibles revenus). Ceci peut-être lié au coût économique de
ces produits considéré particulièrement élevé.
Il semble que certaines populations aient été plus réceptives
aux actions de communication menées dans le cadre du
PNNS comme le montre la notoriété des outils testés (logo,
guides nutrition, site mangerbouger.fr) et messages du PNNS
nettement meilleure auprès des femmes, des plus jeunes,
de certaines PCS (employés et professions intermédiaires),
des plus diplômés, des plus hauts revenus et de ceux se
percevant trop gros.
Non détaillées dans cet article, des études qualitatives
menées auprès d’adultes ont montré que si certains messages du PNNS comme celui relatif aux fruits et légumes
sont maintenant bien connus, les individus sont aujourd’hui
en demande d’explications sur la signification de ces recommandations et de conseils leur permettant de les mettre en
pratique.
Conclusion
Les résultats disponibles concernant récente de l’évolution
de l’alimentation dans la population française montrent
des signes encourageants, bien qu’encore insuffisants, tels
que les niveaux de consommation en fruits et légumes et
d’alcool chez les adultes ou les moyennes d’apports en sel
dans la population générale. Cependant ces éléments positifs
K. Castetbon et al.
restent contrastés selon les âges, les niveaux d’étude ou de
professions et catégories socioprofessionnelles, etc. D’autres
aliments ou groupes d’aliments comme les produits sucrés
chez les enfants ou les aliments pourvoyeurs de fibres par
exemple, nécessiteront probablement plus d’attention dans
les années à venir.
Concernant les marqueurs de l’état nutritionnel, cliniques et
biologiques, là aussi, la situation est contrastée. Les données
montrent un ralentissement probable de l’augmentation des
prévalences de surpoids et d’obésité chez les enfants, voire
une diminution. Les prévalences de déficience en vitamine D,
ou d’anémie ferriprive chez les femmes en âge de procréer
sont également plutôt favorables. Plus préoccupants restent
les niveaux mesurés des marqueurs du risque cardiovasculaire, précurseurs de maladies chroniques dont le poids de
santé publique est majeur en France.
Il n’est évidemment pas possible d’établir avec certitude une
relation de causalité entre les améliorations nutritionnelles
observées et le développement du PNNS. Cependant, on doit
constater que ces améliorations (stabilisation de la prévalence du surpoids chez l’enfant, augmentation des apports
de fruits et légumes...) sont récentes, contemporaines de
la mise en place des actions du PNNS et qu’elles font suite
à de nombreuses années d’évolution défavorables.
Remerciements
Les auteurs remercient les membres de l’équipe de l’ENNS
et de l’équipe de l’étude INCA2.
Conflits d’intérêt
Serge Hercberg est président du comité de pilotage du
PNNS2. Les auteurs (sauf Bernard Ledésert) appartiennent
à la fonction publique et interviennent soit comme salariés
d’agences sanitaires ou du ministère chargé de la santé
dans divers comités du PNNS. Bernard Ledésert a une sœur
salariée de l’entreprise Nestlé à l’étranger.
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