Sarkozy: 32 propositions, 3 sur l`école
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Sarkozy: 32 propositions, 3 sur l`école
Sarkozy: 32 propositions, 3 sur l’école Parmi les trente-deux propositions de Nicolas Sarkozy "pour une France forte" dévoilées ce jeudi 5 avril, trois concernent l’école. Et aucune ne créé la surprise. Proposition n°9 : « Généraliser l’alternance en dernière année de baccalauréat professionnel et de CAP, année au cours de laquelle les élèves passeront 50 % de leur temps en entreprise. » Une redite ? C’est la cinquièm e fois, depuis l’autom ne 2011, que Nicolas Sarkozy évoque le sujet. Effet d’annonce ? Les élèves de la voie professionnelle sont déjà en alternance : ceux qui préparent le bac ont vingt-deux semaines de stage sur trois ans. Ceux qui visent un CAP, entre dix et quinze sem aines. Près de 17 % des élèves de terminale bac pro et 40 % des élèves de CAP sont apprentis. La mesure telle que la dessine aujourd’hui Nicolas Sarkozy supposerait que, chaque année, 250 000 élèves de lycées professionnels trouvent un employeur pour partager leur temps entre l’école et l’entreprise. Or des deux côtés, l’accueil est m itigé. La proposition semble peu réaliste : les entreprises les plus demandeuses - plutôt de petites entreprises, dans les secteurs du bâtiment, de la coiffure, de la restauration ou de la m écanique autom obile - sont limitées en capacité d’accueil. Proposition n°17 : « Ne plus accepter qu’aucun enfant rentre au collège sans savoir lire, écrire et compter, en prenant systém atiquement en charge les élèves de maternelle ou de CP en grande difficulté. » La formulation de la première partie de phrase peut laisser penser au retour masqué d’un examen d’entrée en 6e, comm e JeanFrançois Copé l’avait proposé à l’automne 2010, suscitant une levée de boucliers. « Ce n’est pas du tout l’idée », répond, catégorique, Jean-Baptiste de From ent, conseiller de Nicolas Sarkozy, et précédemment « Monsieur Education » à l’Elysée. « La proposition fait référence aux ‘conseils de soutien’ », précise-t-il, le dispositif soufflé par Jean-Louis Borloo que Nicolas Sarkozy s’est engagé à mettre sur pied pour les élèves en difficulté, avec « les spécialistes nécessaires », lors de son m eeting à Nantes le 27 m ars. La Lettre au peuple français diffusée ce jeudi 5 avril en précise les contours et le fonctionnement, évoquant un investissement de « 2 000 euros par enfant ». « Dès que l’enseignant, en dernière année de m aternelle ou au CP, aurait donné le signal, le chef d’établissement enclencherait avec le m aire, la communauté éducative, les nombreuses associations compétentes, un suivi particulier de l’enfant en lien avec sa fam ille. Ce suivi comprendrait si besoin l’aide spécifique de professionnels, du secteur de la santé notamment », peut-on y lire. « 100 000 élèves par an pourraient bénéficier du dispositif », précise M. de Froment. Soit un investissement de 200 millions d’euros. Proposition n°18 : « Au collège, accroître la présence des professeurs en dehors des heures de cours pour soutenir les élèves qui en ont besoin, en contrepartie d’une augm entation de leur rémunération. » C’est, une fois encore, le « travailler plus pour gagner plus » qui ressurgit. Après les heures supplémentaires défiscalisées, Nicolas Sarkozy propose aux enseignants d’assurer 26 heures de présence au collège, plutôt que 18 heures de cours. Sur la base du volontariat, et pour 500 euros en plus par mois – quelque 25 % d’augmentation. Pour assurer cette présence accrue, le candidat a prévu… des bureaux. Coût du bâti : 0,1 milliard d’euros. Autres propositions en lien avec la jeunesse : n°19 : « Créer une ‘banque de la jeunesse’ qui se portera caution pour les jeunes et leur permettra de financer leurs études ou un projet de création d’entreprise. » N°29 : « Renforcer l’accueil des étudiants handicapés au lycée et dans les universités. » Oubli ou évolution ? Nicolas Sarkozy n’a pas abordé, ce 5 avril, trois dossiers sensibles : l’autonomie accrue des établissements, le « collège unique » et la réforme du baccalauréat.