trans atlantique - Auditorium
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JE. 13 DÉC. 20H00 SA. 15 DÉC. 18H00 SYMPHONIQUE ONL Le concert du jeudi 13 décembre est capté par Radio France pour une retransmission le 15 janvier 2013 à 14 heures sur les ondes de France Musique. «L’Auditorium scintille de mille feux», ALE mécène du projet. TRANS ATLANTIQUE Orchestre national de Lyon Boris Berezovski, piano Josep Pons, direction Alberto Ginastera (1916-1983) Estancia, quatre danses op. 8a I. Los trobajadores agricolas [Les Travailleurs agricoles] : Tempo giusto II. Danza del trigo [Danse du blé] : Tranquillo III. Los peones de hacienda [Les Ouvriers de l’hacienda] : Mosso e rúvido IV. Danza final (Malambo) [Danse finale] : Allegro – Tempo di malambo Manuel de Falla (1876-1946) Nuits dans les jardins d’Espagne, impressions symphoniques pour piano et orchestre I. En el Generalife [Au Generalife] II. Danza lejana [Danse lointaine] III. En los jardines de la Sierra de Córdoba [Dans les jardins de la Sierra de Cordoue] Entracte Alberto Ginastera Variations concertantes op. 23 Manuel de Falla Le Tricorne, suite d’orchestre no 2 (Trois Danses) I. Danza de los vecinos (Seguidillas) [Danse des voisins (Séguedille)] II. Danza Del Molinero (Farruca) [Danse du Meunier (Farruca)] III. Danza Final (Jota) [Danse finale (Jota)] -Boris Berezovski dédicacera ses disques à l’entracte des deux concerts. -Retrouvez les biographies des artistes sur notre site Internet www.auditorium-lyon.com. «Nous demeurons encore, Maria et moi, dans cette province de Cordoue qui ressemble tant à l’Espagne, non seulement par ses paysages, mais aussi par la cordialité simple de ses habitants et le bonheur d’entendre ici comme là-bas notre bel et bon castillan. Rassurez-vous, don Segis, cela n’affaiblit en rien notre désir de retrouver l’Andalousie, désir que nous réaliserons, avec l’aide de Dieu, lorsque les nuées de cette horrible guerre se seront dispersées.» (Falla, 26 mai 1941) Bien que l’on connaisse mieux l’Espagnol Manuel de Falla que l’Argentin Alberto Ginastera, on ne sait guère que l’auteur de La Vie brève a quitté le Vieux Continent en 1939, tandis que la Guerre civile faisait rage, puis a gagné l’Amérique du Sud, a vécu à Buenos Aires et a tiré sa dernière révérence à Alta Gracia, dans la région de la Cordoue argentine. Alberto Ginastera n’était alors qu’un tout jeune musicien à peine sorti du conservatoire. Mais on imagine les deux hommes se croisant au Teatro Colón, en 1939, pour la création des Hommages de Falla dans leur version orchestrale, ou un an plus tard pour la première du ballet Panambi d’un Ginastera profondément marqué par son aîné espagnol… Alberto Ginastera Estancia, quatre danses op. 8 Composition : 1941. Création (suite d’orchestre) : Buenos Aires, Teatro Colón, mai 1943, sous la direction de Ferruccio Calusio. «Toutes les fois que j’ai traversé la Pampa ou que j’y ai vécu pendant un certain temps», confiait Ginastera, «mon esprit s’est senti inondé d’impressions changeantes, tantôt joyeuses et tantôt mélancoliques, certaines pleines d’euphorie et d’autres pleines d’un calme profond, produites par son immensité sans limite et par la transformation que le paysage subit au cours d’une journée.» C’est en passant d’un nationalisme «objectif» à un autre plus «subjectif», c’est-à-dire en permettant au matériau populaire de se fondre dans l’œuvre, de la nourrir plus profondément encore que s’il n’avait été qu’évoqué ou cité, que Ginastera comprit les avantages de la modernité, plus universelle, pour bâtir un nouveau répertoire national. Destiné à une chorégraphie de Balanchine pour une tournée du Ballet Caravan, Estancia est plutôt représentatif du premier style. Dans sa version complète, un baryton reprenait quelques extraits du poème de José Hernández Martín Fierro, pour raconter la vie des gauchos, jusqu’à ce que leur quotidien fût troublé par l’arrivée d’un homme de la ville. Le Ballet Caravan ayant cessé ses activités, Ginastera tira dès 1942 de son ouvrage une suite d’orchestre. S’ouvrant de façon très cinématographique sur un rythme frénétique, la première danse traduit parfaitement le mouvement des foules vers les lieux de travail. Puis le compositeur s’attache à «la beauté profonde et pure du pays, sa richesse et sa force naturelle, les fondements mêmes de la vie argentine». Avec des hommes à la fois rustres et nobles, puissants et vigoureux, prêts à s’affronter dans un malambo furieux et envoûtant... Manuel de Falla Nuits dans les jardins d’Espagne, impressions symphoniques pour piano et orchestre Composition : 1911-1915. Dédicace : à Ricardo Viñes. Création : Madrid, Teatro Real, 9 avril 1916, sous la direction de Fernandez Arbos. Résidant à Paris de 1907 à 1913, Falla a côtoyé maints compatriotes parmi lesquels le pianiste Ricardo Viñes, les compositeurs Albéniz et Turina. Et sans doute s’est-il d’autant moins senti dépaysé que les plus français des compositeurs s’engouffraient à leur tour dans la mode hispanique, Debussy avec Iberia, Ravel avec sa Rapsodie espagnole. C’est ainsi que les Nuits dans les jardins d’Espagne ont aussi quelque chose de très français, les termes d’«impressions symphoniques» en disant long sur la façon dont, inspiré par les peintres, Falla a pensé représenter les paysages et la vie de son pays natal. Nous voici donc dans la résidence estivale des sultans de Grenade. Nuance misterioso, harpe et altos au chevalet produisent un effet de flou que l’orchestre ne dissipera qu’en plaçant ses motifs sous divers éclairages. La manière dont les lignes mélodiques émergent du fond sonore n’est pas sans rappeler certaines techniques picturales. Mais il nous faut aussi nous souvenir que Falla fut inspiré par Chopin, étant en fait parti d’un projet de Nocturnes pour piano seul. Commence alors, avec la tombée de la nuit, une «Danse lointaine» se transformant en folle zambra, qui aurait été inspirée à Falla par un tableau de Rusinol. Dans un mode de mi caractéristique et sur des pizzicati de cordes dignes de quelque guitare espagnole, la fête bat bientôt son plein et nous entraîne dans une danse populaire telle qu’on en aurait peut-être entendues autrefois dans le califat de Cordoue… Alberto Ginastera Variations concertantes op. 23 Composition : 1953. Création : Buenos-Aires, 1953, sous la direction d’Igor Markevitch. Troisième phase de l’évolution stylistique de Ginastera, son «néoexpressionnisme» s’abreuve aux sources de Stravinsky et de l’école de Vienne pour faire entrer la musique argentine dans la «grande histoire de la musique». Certes, on entendra de nouveau de la guitare dans les Variations concertantes. Du moins une guitare imaginaire, évoquée par les six premières notes de harpe qui sonnent comme les cordes à vide de l’instrument traditionnel. Certes encore, l’enchaînement rapide des idées et quelques rythmes enjoués ne seront pas sans rappeler le ton populaire. Mais on sentira aussi dans ces Variations une volonté de se libérer de modèles sonores ou visuels trop évidents. Si la forme déclarée est celle des variations, chaque partie semble être une petite pièce autonome, participant à l’ensemble grâce à de subtiles correspondances stylistiques ou instrumentales (I et V notamment). Solos et duos s’opposent régulièrement au reste des instruments, tandis que certains tutti servent plutôt d’interludes pour passer d’une section à l’autre. Jusqu’à un finale «dans le style d’un rondo» qui ne manquera pas de rappeler la façon dont le postmodernisme a souvent puisé ses forces dans le concerto pour orchestre. Manuel de Falla Le Tricorne Composition (ballet complet) : 1917-1919. Création (ballet complet) : Londres, Théâtre de l’Alhambra, 22 juillet 1919, sous la direction d’Ernest Ansermet ; production des Ballets russes. Au moment où Falla réside à Paris, Diaghilev s’y impose avec ses Ballets russes. S’étant rendu en 1914 à Grenade avec le chorégraphe et Stravinsky, Falla reçoit en 1916 la commande d’une musique de ballet et retient pour sujet la pièce Le Magistrat et la meunière de Pedro Alarcón pour composer Le Tricorne. Avec cette partition, il signe une véritable suite de danses espagnoles. L’argument ? Persuadé que sa fonction l’autorise à disposer des femmes des autres comme il l’entend, un magistrat entreprend de séduire l’épouse irréprochable d’un meunier jaloux. Pour lui, des motifs musicaux grotesques ; pour le Meunier et la Meunière, des thèmes plus populaires. C’est alors une réjouissante fable qui se livre à la chorégraphie de Massine, quelques échanges de costumes ajoutant à la confusion. Chacun a sa danse : la meunière un fandango, le meunier une farruca, les paysans une séguedille, jusqu’à la conclusion sur une brillante jota. La seconde suite d’orchestre aménagée par Falla pour le concert retient ces trois dernières danses. François-Gildas Tual PROCHAINS CONCERTS Di. 16 16h Récital DÉCEMbre grimaud & gabetta Sol Gabetta, violoncelle / Hélène Grimaud, piano Ve. 14 20h LES Grands Interprètes Je. 20 20h / Ve. 21 20h Sa. 22 18h / Di. 23 16h J. L. Prats Jorge Luis Prats, piano ciné-concert Symphonique Fantasia de disney – live in concert Di. 16 11h Musique de chambre Orchestre national de Lyon / Alondra de la Parra, direction orgue et trompettes Pierre Méa, orgue / Musiciens de l’ONL CONFÉRENCES LE VENDREDI À 12H30 AU CAFÉ-COMPTOIR VE. 14 DÉC. CORRESPONDANCES EN MUSIQUE Avec Pierre-Alain BrayeWeppe VE. 21 déc. G ratuit VE. 11 janv. LE MUSICIEN ET L’INSTRUMENT l’orchestre et la voix Avec Benoît Cambreling, timbalier de l’ONL Avec Sophie Miczka