la candidature de paris aux jo 2012
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LA CANDIDATURE DE PARIS AUX JO 2012 Décembre 2013 Raphaëlle DUCHAMP Charles CASTA Jean-Baptiste CLERC Anthony PIERINI Bertrand LAUMONDAIS Mathieu PIEROTTI Avertissement et Copyright Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du(des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux. Association de l’Ecole de Guerre Economique© 1 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux. Association de l’Ecole de Guerre Economique© 2 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux. Executive Summary « L’amour des Jeux »1 résume bien l’esprit de la candidature parisienne. Le dossier technique, l'implication des politiques, le respect des plafonds de financement ainsi que le respect de la charte olympique ont été identifiés comme les forces de la candidature de Paris. En revanche, l'inadaptation de la stratégie d'influence face à des concurrents peu respectueux des règles d’éthique est considérée comme sa faiblesse majeure. Ainsi, la décision du CIO découle moins de l’évaluation de la qualité technique des dossiers que de la stratégie de communication et de lobbying des candidats. Les quinze derniers jours se sont avérés déterminants dans l’attribution de la XXXème Olympiade à Londres. « Rien ne sert de courir, il faut partir à point » Jean de la Fontaine, Le Lièvre et la Tortue, 1668 1 Slogan de la candidature de Paris2012 Association de l’Ecole de Guerre Economique© 3 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux. I. II. Présentation du projet p. 5 A. Calendrier imposé par le CIO p. 5 B. Calendrier adopté par Paris 2012 p. 6 Etude de la candidature p. 7 A. Les acteurs extérieurs p. 7 1. Le CIO p. 7 2. Villes concurrentes p. 9 B. Les acteurs nationaux p. 11 1. Les acteurs politiques p. 11 2. Les acteurs économiques p. 13 C. Le dossier technique et sécurité p. 16 D. La stratégie d’influence p. 19 1. Stratégie globale p. 19 2. Forces p. 20 3. Faiblesses p. 22 III. Analyse succincte p. 25 IV. Annexes p. 26 Association de l’Ecole de Guerre Economique© 4 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux. I. Présentation du projet Le contexte dans lequel s’inscrit la candidature de Paris aux jeux olympiques de 2012 est particulier, car la France a déjà essuyé deux échecs durant la même décennie. La 1ère fois avec la candidature de Lille aux jeux de 2004, remportés par Athènes, puis avec celle de Paris aux jeux de 2008, remportés par Pékin. Lors de cette dernière candidature, le dossier présenté par Paris avait été jugé trop approximatif. Il était donc impératif pour Paris de présenter un dossier très solide pour les jeux olympiques de 2012. Après avoir longuement attendu le moment propice (la candidature de Paris était déjà évoquée depuis 2001, date de la visite de Jacques Rogge, fraîchement élu président du CIO, dans la capitale française)2, Bertrand Delanoë, maire de Paris, lance officiellement la candidature de la France à la XXXème olympiade le 21 mai 2003. Calendrier imposé par le CIO3 15/07/2003 • Date limite à laquelle les CNO devaient avoir soumis le nom de la ville requérante • Date limite pour le versement au CIO d'un droit d'acceptaWon des candidatures non remboursable de 150.000 USD 08/2003 15/01/2004 18/05/2004 15/11/2004 17/03/2005 • Date limite à laquelle les villes requérantes devaient avoir fourni leurs "quesWonnaires" • PrésentaWon des villes candidates sélecWonnées parmi les villes requérantes • Date limite à laquelle les villes candidates devaient fournir un nouveau dossier de candidature • Fin de la période d'invesWgaWon / visites sur place des membres du CIO • Ouverture de la 117ème session du CIO le 2 juillet et vote le 6 juillet. 07/2005 2 JO 2012 Paris Perdu – Alain Mercier – Editions Publibook 2005, p. 20 http://www.olympic.org/fr/content/le-‐cio/candidature-‐aux-‐jo/-‐propos-‐du-‐processus-‐de-‐candidature/ 3 Association de l’Ecole de Guerre Economique© 5 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux. Calendrier adopté par « Paris 2012 » 21 / 05 / 2003 • Bernard Delanoë, annonce officiellement la candidature de Paris pour l'accueil des jeux olympiques de 2012 09 / 07 / 2003 • créaWon du groupe d’intérêt public « Paris Ile-‐de-‐France 2012 ». JORF n°161 du 13 juillet 2003. 15 /01 /2004 01 / 03 / 2004 12 / 03 / 2004 19 / 10 / 2004 02 / 11 / 2004 11 / 11 / 2004 09 AU 12 / 03 / 2005 05 / 06 / 2005 06 / 06 / 2005 • réponses aux quesWons du CIO • créaWon du club des entreprises • choix des villes candidates par le CIO • vote des garanWes par la ville de Paris • vote des garanWes par le gouvernement • envoi du dossier de candidature au CIO • visite du CIO à Paris • grande manifestaWon à Paris "les champs olympiques" • rapport de la commision d'évaluaWon Association de l’Ecole de Guerre Economique© 6 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux. II. Etude de la candidature A. Les acteurs extérieurs Le CIO4 En 2005, lors de la décision d’attribuer les jeux olympiques au Royaume-Uni, le CIO était composé ainsi5, sous la présidence de Jacques Rogge (Belgique). La présence de la France et du Royaume-Uni y est comparable. Membres actifs (116 / 110) Membres honoraires (20 / 32) Membres d’honneur (3 / 1) France 2005 / 2013 3 /3 Royaume-Uni 2005 / 2013 3/1 1/0 1/1 1/0 0/0 Les membres du CIO ont ainsi voté au scrutin secret en fonction de critères plutôt abstraits6. Ce mode de scrutin n’améliore pas la transparence du CIO, une institution généralement considérée comme opaque et corrompue. L’absence de publicité des votes favorise les accords secrets et permet aux membres d’échapper à leurs responsabilités. Le tableau ci-dessous7 permet de visualiser les reports de votes des membres des villes éliminées. Il apparaît que les soutiens à la candidature de Moscou sont majoritairement venus 4 Voir annexe – Eléments de présentation du CIO Liste des membres du CIO, archives du web, disponible à : https://web.archive.org/web/20050630011719/http://www.olympic.org/uk/organisation/ioc/members/index_uk.asp 6 Procédure d’acceptation des candidatures – Jeux de la XXXe Olympiade 2012, 20 février 2003, disponible à : http://www.olympic.org/Documents/Reports/FR/fr_report_711.pdf 7 CIO, Election de la ville hôte 2012. Disponible à : http://www.olympic.org/fr/content/le-‐cio/candidature-‐aux-‐ jo/procedures-‐de-‐candidature-‐passees-‐/election-‐de-‐la-‐ville-‐hote-‐2012/ 5 Association de l’Ecole de Guerre Economique© 7 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux. renforcer les voix madrilènes, puis les voix de New-York se sont très majoritairement reportées sur la candidature de Londres. Les jeux d’alliance sont évidents mais restent secrets, d’où l’importance considérable que revêtent les membres au CIO de la nationalité de l’Etat présentant sa candidature. Paris New-York Moscou Londres Madrid 1er tour 21 19 15 22 20 2ème tour 25 16 27 32 3ème tour 33 39 31 4ème tour 50 54 - Sur les 116 membres qui composaient le CIO à la date du 6 juillet 2005, lorsque Londres s’est vue attribuer les jeux de 2012, 39 étaient accusés d’actes contraires au code d’éthique du CIO, en particulier de corruption, et 8 étaient entourés de circonstances douteuses8. Les multiples scandales lors de l’attribution des jeux de Salt Lake City et l’image déplorable dont a jouit le CIO par la suite ont fait de l’éthique un sujet très sensible. L’affaire Slavkov faisait encore des remous lorsque Guy Drut – membre français du CIO et du comité Paris 2012 – a été accusé dans le procès des marchés publics de la région Ile-de-France9. La conjointe de Jean-Paul Huchon – président du conseil régional Ile-de-France et membre du comité Paris 2012 – a également été impliquée, dans la même affaire10. Enfin, la résidence de Christian Bid, vice président du comité olympique français, a été perquisitionnée une semaine avant l’arrivée à Paris des membres du CIO pour leur investigation sur place11. Dans un tel contexte, les actions de lobby peuvent prendre une tournure tout à fait particulière. Ainsi, le maire de Paris Bertrand Delanoë écrivait après l’annonce de la victoire de Londres que les anglais auraient clairement franchi « la ligne jaune »12. Le CIO a émis trois rappels à l’ordre au cours de la campagne13. Le 16 septembre, le CIO a émis son premier rappel sur l’application des règles de bonne conduite 201214. Le 5 novembre, le CIO a émis un nouveau rappel15 sur les restrictions quant au lobbying international. Le territoire de la 8 Voir Annexes, Le CIO lors de l’attribution des jeux de Londres 2012 Le Monde, « L’amnistie accordée par Jacques Chirac à Guy Drut provoque des remous », 25 mai 2006 10 Le Figaro, « Huchon et son épouse devant le tribunal correctionnel », 8 janvier 2007 11 Gamesbid.com, « Day one of Paris 2012 inspection by IOC », 8 mars 2005, disponible à : http://www.gamesbids.com/eng/index.php?news=1110389129 12 Libération, « Mauvaises manières ou corruption ? », 12 juillet 2005 13 Documents liés à l’attribution de la ville hôte 2012. http://www.olympic.org/fr/elections-‐des-‐villes-‐hotes/documents-‐ rapports-‐etudes-‐publications 14 Rappel sur l’application des règles de bonne conduite 2012 – Relations avec les médias. 16 septembre 2004. Disponible à : http://www.olympic.org/Documents/Reports/FR/fr_report_887.pdf 15 Rappel sur l’application des règles de bonne conduite 2012. 5 novembre 2004. Disponible à : http://www.olympic.org/Documents/Reports/FR/fr_report_884.pdf 9 Association de l’Ecole de Guerre Economique© 8 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux. Suisse doit rester neutre et le rappel anticipe puisqu’il interdit également toute forme de promotion dans la ville de Singapour où s’est déroulée la 117ème session qui a donné lieu au vote. Ceci n’a pas empêché la présence des figures politiques les plus importantes16. Enfin, le 13 décembre, le CIO a émis un rappel complémentaire à celui du 5 novembre17. Réaffirmant que la promotion de la candidature auprès des membres du CIO était interdite, le communiqué précise qu’elle est également interdite à l’occasion des grands événements sportifs internationaux reconnus par le CIO. T. Blair a pourtant profité des jeux du Commonwealth de 2002 pour lancer la candidature de Londres18. Les membres du comité Londres 2012 se sont empressés de préciser qu’il n’y avait là aucune intention de promouvoir la candidature. Les villes concurrentes Le 18 mai 2004, le CIO retient la candidature de 5 métropoles : Paris, Londres, New York, Moscou et Madrid. Les dossiers de candidature des villes ont été évalués selon onze critères19. Toutefois, les stratégies mises en place par chacune des villes sont allées bien au-delà de simples campagnes de promotion de leur candidature. 1. Moscou Moscou a été très tôt qualifiée de « lanterne rouge » pour les jeux de 201220. Les raisons de ce retard résident dans son dossier technique beaucoup trop approximatif : absence de planification détaillée et manque d’informations de base21. Il s’agit de la seule ville dont la candidature n’est pas qualifiée positivement par le CIO dans son rapport d’évaluation. Sachant que les quatre autres villes ont toutes obtenu des considérations et remarques très positives dans le rapport de la commission d’évaluation du CIO, il devenait très improbable que Moscou passe le premier tour. 16 Libération, « Delanoë tacle Londres à retardement », 12 juillet 2005 ; Dépêche AFP, « JO-‐2012 – Bertrand Delanoë ravive la polémique », 11 juillet 2005 17 Rappel sur l’application des règles de bonne conduite 2012. 13 décembre 2004. Disponible à : http://www.olympic.org/Documents/Reports/FR/fr_report_888.pdf 18 BBC Sport, « Blair denies Olympic pitch », 22 décembre 2003 19 Rapport du groupe de travail du CIO pour l'acceptation des candidatures à la commission exécutive du CIO du 12 mars 2004, P8 20 Rapport du groupe de travail du CIO pour l'acceptation des candidatures à la commission exécutive du CIO du 12 mars 2004, P100 21 Rapport de la commission d'évaluation du CIO pour les Jeux de la XXXème Olympiade en 2012 du 22 mars 2005, P109 Association de l’Ecole de Guerre Economique© 9 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux. 2. New-York La candidature de New-York a été qualifiée de « grande qualité22 » par le CIO, mais le dossier technique de la ville n’est toutefois pas le meilleur. Beaucoup d’infrastructures sont à construire, notamment un nouveau stade. Son financement a été refusé par la commission compétente de la ville de New-York. Après de nombreuses négociations, New-York est finalement revenu dans la course, mais sa crédibilité était entachée, d’autant plus que les Etats-Unis souffraient encore du scandale de corruption de Salt Lake City pour le choix de la ville organisatrice. L’absence de réelle stratégie et de soutien politique a également été soulignée23. 3. Madrid La candidature de Madrid a été qualifiée de « grande qualité24 » par le CIO. Madrid était au départ l’une des deux villes favorites avec Paris. Techniquement, la ville possède déjà de nombreuses infrastructures, elle n’a donc pas tout à construire, et surtout, elle bénéficie d’un engouement réel de tout le pays pour sa candidature. Les sondages d’opinion réalisés par le CIO sont en effet les plus élevés parmi les 5 villes candidates. Madrid déploie également beaucoup d’énergie à mettre en avant ses avancées juridiques en matière de lutte contre le dopage, thématique sur laquelle l’Espagne est souvent pointée du doigt. Les faiblesses du dossier madrilène résident dans le budget, l’hébergement (possibilité que d’autres grandes villes à une heure de train soient mises à contribution) et la sécurité (attentats récents). Madrid a failli atteindre la phase finale de la candidature des Jeux de 2012 à deux voix près25 bien qu’elle ait été le sujet d’attaques ciblées de la part du Royaume-Uni26. 4. Londres La candidature a été qualifiée « de très grande qualité27 » par le CIO. Il s’agit du principal rival de Paris au moment des votes, même si son dossier technique est beaucoup moins bon et que la ville a longtemps hésité à présenter sa candidature jusqu’en mai 2003. Londres a d’ailleurs refusé au dernier moment d’organiser les championnats du monde d’athlétisme de 2005, ce qui ne jouait pas en sa faveur. En outre, Londres ne s’inscrit pas dans la nouvelle perspective du CIO de proposer des budgets plus réduits pour l’organisation des jeux. 22 Rapport de la commission d'évaluation du CIO pour les Jeux de la XXXème Olympiade en 2012 du 22 mars 2005, P30 Andrew H. Levin, No Olympics, No Problem: New York City’s Political Regime after the Bid for the 2012 Games, 2007 24 Rapport de la commission d'évaluation du CIO pour les Jeux de la XXXème Olympiade en 2012 du 22 mars 2005, P87 25 http://objectifjo.blogs.lequipe.fr/tag/lobbying/ 26 http://www.intelpage.info/desestabilizacion-‐de-‐la-‐marca-‐espana.html 27 Rapport de la commission d'évaluation du CIO pour les Jeux de la XXXème Olympiade en 2012 du 22 mars 2005, P69 23 Association de l’Ecole de Guerre Economique© 10 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux. Le Royaume Uni a donc fait le choix de tout miser sur l’influence et le lobbying, sachant pertinemment que s’il se contentait du dossier technique, la candidature serait perdue. Londres a pu également bénéficier de l’implication très forte du premier ministre Tony Blair. Celui-ci a joué de toute son influence pour faire pencher les votes en faveur de Londres28. On peut également constater que le report des voix des pays anglo-saxon a bien fonctionné, notamment via le Commonwealth. Nelson Mandela avait d’ailleurs assuré Londres de son soutien en avril 200429. B. Les acteurs nationaux Les acteurs politiques 1. Forces • Implication du ministre de la jeunesse, des sports et de la vie associative Jean-François Lamour, a voulu harmoniser la réglementation française avec celle de l'agence mondiale antidopage. Il s'est inscrit en rupture avec son prédécesseur Marie-Georges Buffet à la tête du ministère des sports30. • Implication des représentants des collectivités territoriales Jean-Paul Huchon, le président de la région Île-de-France, a annoncé qu'il financerait entre 50 et 70 % des investissements publics liés à la candidature de Paris 201231. Par ailleurs Bertrand Delanoë partage son souhait d'organiser les jeux olympiques à Paris32. Le maire de Paris est devenu le président du groupement d’intérêt public (GIP) « Paris Ile-de-France 2012 » défendant la candidature33. 28 http://www.ladepeche.fr/article/2005/07/07/318256-‐jo-‐2012-‐la-‐grande-‐desillusion.html ; http://www.rfi.fr/actufr/articles/067/article_37345.asp ; http://news.bbc.co.uk/sport2/hi/other_sports/olympics_2012/4672477.stm 29 http://www.french.xinhuanet.com/french/2005-‐04/07/content_100387.htm 30 F.Potet, Paris, le fol espoir de l'élève modèle, Le Monde, 06/07/2005 31 E.Commissaire, 2008, c'est déjà du passé, Sud-‐Ouest, 07/01/2004 32 M.Payot, P-‐Y.Lautrou et P.Miquel, Chronique d'une défaite, l'Express, 11/07/2005 33 AFCOS, http://www.premiumwanadoo.com/afcos/paris2012.htm Association de l’Ecole de Guerre Economique© 11 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux. • Souhait et implication du Président de la République Il a toujours soutenu l'idée de présenter la candidature de Paris et s'est investi personnellement en se déplaçant à Singapour pour faire vaincre Paris34. Il a réaffirmé son engagement dans différents discours et allocutions. Il avait déjà défendu la candidature de Paris lorsqu'il était maire de Paris en 198635. • Présence des acteurs politiques majeurs dans le comité d'organisation La présence de l'ensemble des acteurs locaux (maire, président de la région, préfet) ainsi que celle des membres de l'exécutif et leurs proches (ministre des sports) d'un bord politique opposé démontrait la force d'un souhait dépassant les clivages politiques36. 2. Faiblesses • Dissensions entre les élus locaux PS et l'exécutif UMP La présence massive de proches du Président de la République et son engouement pour le projet fait face à l'implication des élus locaux du PS qui ont une vision différente du projet. Les membres français du CIO, tous proches de Jacques Chirac, contribuent à tendre les rapports37. • Dissensions entre la mairie de Paris et la présidence de la République Le syncrétisme de façade masque des tensions entre Bertrand Delanoë et Jacques Chirac, tous deux cherchant à placer des proches à des postes clés afin de favoriser leur vision du projet38. • Dissensions entre la majorité au conseil de Paris et l'opposition La relativement courte période séparant l'alternance politique au conseil de Paris et le lancement du GIP « Paris Ile-de-France 2012 » tend à expliquer la présence de ressentiments au sein de l'opposition vis-à-vis de la nouvelle majorité. L'attaque est centrée sur une éventuelle hausse d'impôts39. • Dissensions entre les chiraquiens du comité d'organisation Les dissensions entre les chiraquiens au sein du comité d'organisation s’ajoutaient aux tensions existant déjà entre le PS et l'UMP40. 34 Jacques Chirac pour une candidature de Paris, Le Monde, 10/12/2002 B.Gurrey, Epreuve de vérité pour Jacques Chirac à Singapour, Le Monde, 05/07/2005 36 AFCOS, http://www.premiumwanadoo.com/afcos/paris2012.htm 37 S.Cyrel, Les raisons d'un fiasco, Le Monde, 20/04/2006 38 D.Sévérac et D.Romain, Chirac-‐Delanoë la rencontre décisive le 27 février, Le Parisien, 04/02/2003 39 M.Payot, P-‐Y.Lautrou et P.Miquel, Chronique d'une défaite, l'Express, 11/07/2005 40 S.Cyrel, Les raisons d'un fiasco, Le Monde, 20/04/2006 35 Association de l’Ecole de Guerre Economique© 12 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux. • Dissension entre la majorité parlementaire et la mairie de Paris Françoise de Panafieu, député-maire UMP du XVIIème arrondissement de Paris soulève régulièrement la menace de la hausse de la fiscalité au détour de ses interventions dans les médias41. • Interventions extérieures de chefs d’États et de membres du CIO Plusieurs chefs d’États42 43 44 45 46 ainsi que certains membres du CIO47 48 49 qui en étaient proches ont noué un pacte contre la candidature de Paris à l'organisation de la XXXème Olympiade. • Choix de l'enfermement dans le strict respect des règles du CIO empêchant Jacques Chirac de jouer le jeu de l'influence comme Tony Blair Le choix du respect des règles établies par le CIO (à la suite du scandale lié à l'attribution des JO d'hiver à Salt Lake City) n'a pas été payant50 51 52 53. • Absence de sportifs à la tête de l'exécutif du Comité d'organisation Paris 2012 ne comptait pas dans ses rangs de sportifs ayant également une dimension politique54. En dépit du fait que des sportifs fassent partie du comité d'organisation Paris 2012, ils n'occupaient pas des rôles de premier rang55. 41 M.Payot, P-‐Y.Lautrou et P.Miquel, Chronique d'une défaite, l'Express, 11/07/2005 G.Hinsliff, D.Campbell et D.MacKay, Jowell promises to drive rip-‐off merchants out of the Olympics, The Guardian, 10/07/2005 43 S.Cyrel, Les raisons d'un fiasco, Le Monde, 20/04/2006 44 London 2012 Olympics : Tony Blair feared humiliation by French in final IOC votes, The Telegraph, 02/09/2010 45 A.Mazzoleni, Les français n'ont pas compris le CIO, Le Temps, 21/04/2006 46 M.Payot, P-‐Y.Lautrou et P.Miquel, Chronique d'une défaite, l'Express, 11/07/2005 47 A.Warner, Controversial Samaranch made London 2012 happen, BBC.co.uk, 21/04/2010 48 S.Cyrel, Londres l'a emporté grâce à un lobbying efficace auprès du CIO, sensible à ses promesses, Le Monde, 08/07/2005 49 Entretien avec Armand de Rendinger réalisé le 17/12/2013 50 S.Cyrel, Les raisons d'un fiasco, Le Monde, 20/04/2006 51 Entretien avec Armand de Rendinger réalisé le 17/12/2013 52 A.Mazzoleni, Les français n'ont pas compris le CIO, Le Temps, 21/04/2006 53 S.Cyrel, Londres l'a emporté grâce à un lobbying efficace auprès du CIO, sensible à ses promesses, Le Monde, 08/07/2005 54 S.Cyrel, Les raisons d'un fiasco, Le Monde, 20/04/2006 55 Entretien avec Armand de Rendinger réalisé le 17/12/2013 42 Association de l’Ecole de Guerre Economique© 13 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux. Les acteurs économiques 1. Forces • Un montage financier solide D’un montant total de 24M€, le budget de la candidature était financé par le GIP « Paris Ile de France 2012 ». Cette structure mixte regroupait la ville de Paris, la région Ile-de-France et l’Etat qui ont financé 75% du budget (25% chacun), le reste étant subventionné par le « club des entreprises »56. Ce budget, bien que deux fois supérieur à la candidature Paris 2008, restait bien inférieur à celui de la ville de Londres (40M€). En cas de victoire, le budget global des jeux olympiques aurait été de 4,1Md€, financé conjointement par le COJO, l’OCOO et l’ORTO (droits télévisuels) l’OSEO (sécurité olympique) et l’OTRO (transports olympiques)57 58. • Mobilisation du secteur privé Consécutivement à la volonté de B. Delanoë d’associer les grands groupes nationaux à la candidature française, A. Lagardère propose la création d’une structure privée distincte du GIP « Paris Ile-de-France 2012 ». Cet organisme avait pour missions de soutenir financièrement et techniquement la candidature, mobiliser les acteurs économiques français et renforcer la communication autour du projet. Afin d’augmenter sa visibilité et son périmètre d’action, le club ouvre ses portes à l’ensemble des secteurs d’activités. Deux ans après sa création, il regroupe vingt « supporters officiels » et sept-cent PME. Le ticket était fixé à 1000€ pour ces dernières contre 1,5M€ pour les « supporters officiels ». Les deux tiers des collectes du club sont versés directement au comité Paris 2012, le reste servant à financer les actions du club59. Le club rassemble en son sein plusieurs membres du CAC40 qui emploient 2,68 millions de personnes à travers le monde et totalisent 418,9Md€ de chiffre d’affaires dans plus de deuxcent pays60. Cela constitue un levier considérable, comme le souligne L. Boyer, directeur général de Havas Sports, société en charge de la communication de Paris 2012, « Nous devons maintenant relayer les différents aspects de la candidature. Il s’agit aujourd’hui de transformer la notoriété du projet en adhésion ». La candidature a grandement bénéficié de 56 Réponse au questionnaire des villes candidates à l’accueil de la XXXe Olympiade de 2012 Dossier de candidature de la ville de Paris 58 Comité d’Organisation des Jeux Olympiques (COJO) ; Organisation de Coordination Olympique (OCOO) ; Organisation de Sécurité Olympique (OSEO) ; Organisme de Radio Télévision Olympique (ORTO) ; Organisation de Transport Olympique (OTRO) 59 Alain Mercier, JO 2012, Paris perdu – Editions Publibook, 2005 60 Alain Mercier, JO 2012, Paris perdu – Editions Publibook, 2005 57 Association de l’Ecole de Guerre Economique© 14 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux. l’implication du club : le groupe Accor a relooké les façades de ses établissements aux couleurs de Paris 2012 ; le Crédit Agricole a lancé une opération avec l’Education Nationale sur le thème « Chroniques électroniques : Paris 2012 » ; sans oublier les actions de communications menées par la RATP61. Paris 2012 fut la seule candidature à avoir un appui de cette nature : « Nous sommes les seuls, parmi les villes candidates, à avoir eu l’idée de regrouper ainsi les entreprises partenaires, assurait Arnaud Lagardère, le 6 juin 2005, prenant la parole après Bertrand Delanoë, JeanFrançois Lamour et Henri Sérandour, lors d’une conférence de presse dans les salons de l’Hôtel de Ville. Cette formule préfigure peut-être ce qui pourrait être mis en place en cas de victoire parisienne »62. 2. Faiblesses Aucune faiblesse n’est à mentionner. 3. Retour sur investissement • Etude du Boston Consulting Group: Une étude récemment publiée a confirmé l'opportunité extraordinaire que constituerait l'organisation des jeux olympiques en 2012 pour la France. Les résultats sont éloquents : entre 2005 et 2012, l'impact direct des jeux serait de 6 Md€ et entre 2012 et 2019, l'héritage des jeux, pourrait atteindre 35 Md€ de retombées et pourrait déboucher sur la création de 42.000 emplois pérennes63. • Sponsoring Le sponsoring des entreprises notamment étrangères est un enjeu important car elles associent leur nom de marque avec le logo des jeux olympiques de la ville candidate. Cela constitue un vrai levier dans leurs ventes. De plus, les entreprises qui sponsorisent les jeux ont un réel impact sur l’économie en général puisqu’elles apportent de nouveaux capitaux dans le pays d’accueil. La ville de Londres a pour avantage d’être la « plaque » financière de l’Europe et devance Paris dans ce domaine. En outre, les entreprises seront plus sujettes à investir pour la capitale anglaise64. 61 http://www.bombas.online.fr/sportmag/sport.pdf Alain Mercier, JO 2012, Paris perdu – Editions Publibook, 2005 63 http://essec2012.metawiki.com/DOC/Essec2012.pdf 64 http://www.cereg.dauphine.fr/publications/18_07_2005.pdf 62 Association de l’Ecole de Guerre Economique© 15 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux. C. Le dossier technique et sécurité Dossier technique Le dossier des infrastructures pour le projet Paris 2012 est confié à madame Emmanuelle Obligis, experte en ouvrages publics. Nommée par le comité directeur du GIP « Paris Ile-deFrance 2012 » comme directrice déléguée aux infrastructures. Elle est à ce titre chargée du pilotage du dossier technique : sites et aménagement, transports, village olympique, environnement et développement durable65. Le dossier technique représente plus d’un quart du budget de la candidature, soit 6,9 M€ sur un budget total de 24 M€66. Cet effort répond aux critères de pondération imposés par le CIO67. Le dossier technique s’avère être l’un des plus solide68. 1. Forces du dossier technique La structure administrative développée pour soutenir la candidature de Paris est très pertinente. Les outils de gouvernance sont mis en place immédiatement après l’annonce de la candidature. Ainsi le GIP « Paris Ile-de-France 2012 » est créé le 9 juillet 200369. Il est immédiatement doté d’une subvention de 2 millions d’euros70. Les différentes garanties financières (Etat, région et ville) permettent de consolider le dossier de candidature71. Le respect des conseils de la commission d’études des JO remis lors de la 115e session du CIO démontre la volonté de s’inscrire dans une véritable dynamique olympique72. Le concept « un village, deux noyaux »73 permet de présenter un projet recentré proposant un bilan neutre en termes d’émission de gaz à effet de serre74. Cet effort est souligné par le CIO75. 65 Profil LINKEDIN de madame Emmanuelle Obligis_15 décembre 2013 www.parisjo2012.fr 67 e Rapport du groupe de travail du CIO pour l’acceptation des candidatures aux Jeux de la XXX Olympiade en 2012_12 mars 2004_page 10 68 e Rapport de la commission d’évaluation du CIO pour les Jeux de la XXX Olympiade en 2012_22 mars 2005_p 105 69 JORF 161 du 13 juillet 2003 70 Décision JS 421 du conseil municipal de la ville de Paris _juillet 2003 71 https://web.archive.org/web/20041026183210/http:/www.parisjo2012.fr/fr/actualites/20041019_conseil_paris.jsp 72 Dossier de candidature de la ville de Paris_11 novembre 2004_volume 1_thome 1_page 28 66 Association de l’Ecole de Guerre Economique© 16 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux. Le réseau de transport public en place couvre largement les besoins76. 100% des sites sont déjà reliés en 200477. 16 des 31 sites olympiques sont déjà en place en 2005. La France bénéficiant d’une réelle expertise dans les évènements sportifs mondiaux (coupe du monde de football FIFA en 1998, championnat du monde d’athlétisme en 2003, coupe du monde de rugby en 2007) elle est en mesure de proposer un certain nombre d’infrastructures déjà en place78. Le concept du village olympique, situé à dix minutes des deux noyaux accueillant environ 75% des épreuves, est qualifié de bon par le CIO79. La prise en compte des mesures pour le bien être des athlètes est aussi soulignée. 2. Faiblesse du dossier technique Aucune faiblesse dans le dossier technique n’est à mentionner. 3. Outil d’influence ? Il s’avère que le GIP « Paris Ile-de-France 2012 » a parfaitement analysé l’échec de la candidature de 2008. En présentant un dossier technique pratiquement parfait dès le dépôt de la candidature (11 novembre 2004)80. Cet atout n’a cependant pas suffit81 comme l’affirmait monsieur Delanoë le 6 juillet 2005 après l’annonce de la victoire de Londres. Le Dossier Sécurité Le dossier de candidature souligne que « la sécurité est un enjeu clé pour les jeux olympiques »82. Cette volonté est reprise par le ministre de l’intérieur83. 73 Dossier de candidature de la ville de Paris _11 novembre 2004_volume 1_introduction_p14 Dossier de candidature de la ville de Paris _11 novembre 2004_volume 1_thome 5_p98 75 e Rapport de la commission d’évaluation du CIO pour les Jeux de la XXX Olympiade en 2012_22 mars 2005_p 14 76 e Rapport du groupe de travail du CIO pour l’acceptation des candidatures aux Jeux de la XXX Olympiade en 2012_12 mars 2004_page 25 77 Dossier de candidature de la ville de Paris _11 novembre 2004_volume 3_thome 14_p106 78 e Rapport de la commission d’évaluation du CIO pour les Jeux de la XXX Olympiade en 2012_22 mars 2005_p 18 79 e Rapport de la commission d’évaluation du CIO pour les Jeux de la XXX Olympiade en 2012_22 mars 2005_p 21 80 https://web.archive.org/web/20050608022543/http:/www.parisjo2012.fr/fr/actualites/20050606_rapport_cev.jsp 81 http://www.ina.fr/video/2871282001017 82 Dominique de Villepin_ministre de l’intérieur devant la commission du CIO à Paris_12 mars 2005 83 Dossier de candidature de la ville de Paris _11 novembre 2004_volume 3_ p4 74 Association de l’Ecole de Guerre Economique© 17 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux. 1. Forces du dossier La France dispose d’une réelle expertise dans le domaine sécuritaire. Elle fait partie des quelques pays capables de conseiller les autres pays en matière de sécurité. Les différents organismes de sécurité du pays disposent d’une véritable expérience et expertise84. La France fait partie du club très fermé des pays capables de faire face à une prise d’otage massive, menace réelle et à fort impact pour le mouvement olympique (cf. JO Munich en 1972)85. Les effectifs déployés pendant les olympiades doivent permettre à chaque athlète et touriste de se sentir en parfaite sécurité. Évalué dans un premier temps à 28 850 personnes auxquels pourraient s’ajouter 3000 militaires86, le ministre de l’intérieur décide de porter à 41 000 policiers, gendarmes et militaires le dispositif de sécurité87. Le dispositif Vigipirate en place depuis 1991 a facilité l’intégration des forces armées au sein des forces de police et de gendarmerie. Il y a dès lors une certaine efficience dans la chaine de commandement88. 2. Faiblesses du dossier L’analyse des menaces et de leur impact sur les jeux olympiques reste conceptuelle. Les moyens de dissuasion essentiellement basés sur la surveillance et la prévention ne peuvent qu’apporter une atténuation de la menace mais non sa disparition89. Une présence policière trop présente lors des grands évènements sportifs peut nuire à l’ambiance festive qu’ils véhiculent. La mobilisation de l’ensemble des personnes nécessaires à la sécurité/sûreté pendant les olympiades, soit du 27 juillet au 9 septembre 2012, risque de se répercuter durant le semestre suivant (congés à prendre, récupération, réaffectation..). 84 e Rapport de la commission d’évaluation du CIO pour les Jeux de la XXX Olympiade en 2012_22 mars 2005_p 23 Ministère de l’intérieur_16 décembre 2013 86 Dossier de candidature de la ville de Paris _11 novembre 2004_volume 3_thome 12_ p52 87 Dominique de Villepin_ministre de l’intérieur devant la commission du CIO à Paris_12 mars 2005 88 Ministère de l’intérieur_16 décembre 2013 89 Ministère de l’intérieur_16 décembre 2013 85 Association de l’Ecole de Guerre Economique© 18 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux. 3. Outil d’influence ? Face à ses principaux concurrents, Londres et Madrid, Paris a bénéficié d’un soutien inconditionnel de l’État. Il a ainsi autorisé et favorisé le déploiement de moyens conséquents au profit d’un évènement majeur90 en préparant notamment un projet de loi « olympique ». Cependant, ce volet sécuritaire ne semble pas avoir été plus en avant qu’un autre. Il a participé à l’excellence du dossier de candidature, sans plus91. D. La stratégie d’influence La stratégie globale de Paris 1. Le pari stratégique d’un CIO en pleine mutation Suite au scandale dans la procédure d’attribution des Jeux Olympiques d’Hiver 2002 à Salt Lake City92, le CIO a adopté lors de sa 110e session de 1999 à Lausanne une série de mesures destinées à encadrer les contacts entre les villes candidates et les membres du CIO : plus de cadeaux, plus d’invitations, et des rencontres uniquement lors des grandes manifestations internationales93. Persuadé que la structure olympique était en train de changer en profondeur, Paris a joué la carte du règlement et de l’excellence du dossier. En consacrant 17% de son budget à la communication et aux relations internationales (5M€ sur 29M€), Paris a envoyé un signal fort aux autres délégations quant à la stratégie choisie94. En se limitant à une stratégie d’influence respectueuse des nouveaux principes du CIO95, Paris, contrairement aux candidatures de Londres et de Madrid, a commis une erreur tactique. B. Delanoë résumait ainsi la situation à son retour de Singapour : «La candidature de Paris était supérieure à 90 http://www.assemblee-‐nationale.fr/12/cri/2004-‐2005/20050242.asp 91 Assemblée nationale_question 42083 p7598 sports-‐jeux olympiques_jeux de 2012.candidature de Paris_28 septembre 2004 92 Dr. B.Mallon, « The Olympic Bribery Scandal », The Journal of Olympic History, International Society of Olympic Historians, vol. 8, no 2, 2000 (B2) 93 http://www.olympic.org/Documents/Reports/FR/fr_report_588.pdf 94 A. Mercier, « JO 2012, paris perdu : comment la France a manqué les Jeux », Ed. Publikbook, 2005 95 http://www.olympic.org/Documents/Commissions_PDFfiles/Ethics/code-‐ethique-‐interactif_fr_2013.pdf (A1) Association de l’Ecole de Guerre Economique© 19 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux. celles de Londres, mais nous n’avons pas su la vendre. C’est toute la différence de culture entre les lobbyings français et anglais»96. 2. Changement d’approche par rapport à la lutte contre le dopage En 2001, la candidature française a été pénalisée par la loi antidopage répressive promulguée en 1999. Le CIO demanda donc à la France d’affaiblir sa législation afin d’être en accord avec les standards olympiques. La France accepta à condition qu’une agence mondiale antidopage (AMA) soit mise en place, ce qui ne fut pas le cas97. Avec Paris 2012, la France a entièrement revu sa stratégie vis-à-vis du CIO. Jean-François Lamour, ministre des sports et membre de la délégation, présenta en 2005 un projet de loi prévoyant la mise en conformité des règles françaises avec les normes internationales édictées par l’AMA98. Les forces de l’approche française 1. L’internationalisation de la candidature Contrairement aux précédentes candidatures, Paris a décidé de sortir de l’approche francofrançaise qui avait été critiquée et mise en avant pour expliquer la défaite de 2008. Philippe Baudillon, directeur du comité de direction Paris 2012, déclarait avoir retenu les leçons du passé : « J'ai voulu que notre projet soit totalement international. Le seul moyen, pour espérer gagner, c'était de ne pas rester entre nous, de nous ouvrir à d'autres points de vue »99. Cette volonté s’est traduite par plusieurs actions : Le recrutement d’event junkies : Paris a recruté douze de ces spécialistes des grands évènements qui ont déjà travaillé au sein d'un comité d'organisation de jeux olympiques ou pour le compte de précédentes candidatures, (six australiens, trois grecs, un américain, un britannique et un néerlandais). Chacun est spécialiste d’un domaine particulier : les transports, les relations publiques ou la rédaction en anglais des dossiers de candidature100. Le choix de Weber Shandwick : l’internationalisation de la stratégie de Paris se retrouve également dans le choix de ses partenaires. Suite à un appel d'offres international qui a opposé 96 http://www.lexpress.fr/actualite/sport/chronique-‐d-‐une-‐defaite_485208.html JF Vilotte et A.Grynbaum, La face cachée du sport, Chap 1 : Pourquoi nous irons à Londres…La France et les JO, 2012 98 http://french.cri.cn/1/2005/02/17/[email protected] , interview de JF.Lamour, consulté le 16/12/13 99 http://www.lexpress.fr/actualite/sport/chronique-‐d-‐une-‐defaite_485208.html 100 Le Monde, Le « franco-‐français », cet ennemi identifié, Article publié le 06.07.05 97 Association de l’Ecole de Guerre Economique© 20 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux. sept agences, l'agence de relations publiques Weber Shandwick a été retenue dans le but de promouvoir le projet à l'international. Cette agence, d’envergure mondiale (présente dans soixante-quinze pays), a participé aux candidatures victorieuses de Pékin et de Sydney101. Paris 2012 s’est également entourée de Jon Tibbs, expert en relations publiques, qui a notamment dirigé les candidatures de Pékin 2008 et d'Athènes 2004, en qualité de conseiller international102. L’argument des camps de jeunesse : Paris a fait part de son intention d’inviter de jeunes représentants des CNO à participer à un camp olympique de jeunesse, avec voyage, hébergement et repas gratuits avant de les rassembler à Paris pendant les jeux103. 2. Une campagne de communication globalement réussie Soutien populaire : Le projet Paris 2012 a bénéficié d’un soutien populaire important qui a contribué à faire bonne figure dans les sondages d’opinion réalisés par le CIO. Si Madrid présente des taux inédits (un soutien de 91% de la population madrilène et 85% dans le reste du pays), Paris 2012 affiche un soutien fort (85% et 79%). Les projets concurrents bénéficient de nettement moins d’appui : Moscou (77% et 76 %), Londres (68% et 70 %) ou New-York (59% et 54 %)104. Ce soutien s’explique par une campagne de communication réussie via la mise en place de plusieurs évènements fédérateurs. Le point d’orgue de la campagne de communication intervient le 5 Juin 2005, soit un mois avant le vote final. L’opération « Champs Olympiques » prévoit de transformer les Champs Elysées en terrain de sport. L’organisation est confiée à la filiale événementielle de l’agence Havas Sports. Un million de personnes ont participé à la manifestation et l’opération a eu un écho positif mondial : trois-cent-deux sujets télévisés diffusés sur soixante-quatre chaines dans le monde dont seize hors d’Europe et la « une » du Financial Times et du Herald Tribune105. 101 http://www.strategies.fr/actualites/agences/r79274W/weber-‐shandwick-‐s-‐occupera-‐des-‐rp-‐internationales-‐de-‐paris-‐ 2012.html 102 Le Monde, « Jon Tibbs, l’homme qui promeut la candidature française » article publié le 9 Mars 2005 103 Rapport 22 Mars 2005 du CIO suite aux visites 104 Rapport de la commission d’évaluation du CIO pour les Jeux de la XXXe Olympiade en 2O12, Annexe D, 2005 (http://www.olympic.org/Documents/Host_city_elections/2012JO-‐Rapport_de_la_commission_d_evaluation.pdf 105 A. Mercier, « JO 2012, paris perdu : comment la France a manqué les Jeux », Ed. Publikbook, 2005 Association de l’Ecole de Guerre Economique© 21 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux. Les faiblesses de l’approche lobbyiste 1. Un lobbying trop timide Dès 2001 et l’annonce de la victoire de Pékin, C. Bébéar, président de la candidature Paris 2008 militait pour la création d’une cellule de veille destinée à préparer efficacement les prochaines candidatures. Cette cellule serait chargée de suivre les évolutions du CIO et de repérer les possibilités d’accroître l’influence de la France auprès des instances sportives internationales106. Ce souhait restera pieux, tout comme celui de Jean-François Lamour qui avait commandé, suite à l’annonce de la candidature Paris 2012, un rapport sur la présence française et son poids dans les instances sportives internationales. Ce rapport listait pourtant 500 personnes potentiellement susceptibles d’être des relais d’influence107. L’absence d’une vision globale et de stratégie d’influence a donc pénalisé la candidature française, d’autant plus que le lobbying français a souffert d’un manque de préparation et de consensus collégial. En effet, là encore, les leçons des précédents échecs n’ont pas été retenues. Comme le souligne C. Bébéar, « dans nos actions de lobbying, nous avons scrupuleusement respecté les règles du CIO, trop peut-être. Pas de visites, pas de contacts. Or étant donnée l'importance de l'élément sentimental, dans les décisions prises, nous n'avons pas assez cultivé nos relations affectives. Nous devons parvenir à créer une équipe connaissant bien ce monde et capable de développer des relations personnelles avec des membres du CIO »108. La France, en privilégiant l’aspect technique du dossier, a ignoré le fonctionnement du CIO, qui se situe à l'opposé d'une démarche uniquement rationnelle. Or, d’une part une majorité de membres ne lisent pas les dossiers techniques, et d’autre part, l’aspect relationnel avec les membres du CIO est capital dans la promotion de son projet109. Pour compenser la sous-représentation du mouvement sportif français à l’international, et notamment au CIO, le comité s’est appuyé sur des personnes chargées de rencontrer ses membres comme A. de Rendinger, le directeur de la promotion internationale du projet. Celui-ci juge d’ailleurs que la France n’a pas su cibler les votants indécis, au contraire de Londres qui a parfaitement profilé les personnes susceptibles de faire basculer le vote110. Deux problèmes apparaissent dans la stratégie de lobbying de Paris. Premièrement, l’absence de stratégie collégiale. A. de Rendinger est allé voir chaque membre du CIO mais seuls, là où les anglais envoyaient plusieurs lobbyistes à la rencontre des membres du CIO111. Il explique 106 Ibid. Ibid. 108 Interview de C.Bébéar, Le CIO est sourd, L’Équipe, 28/07/2001 109 Interview téléphonique d’A. de Rendinger, 18/12/2013 110 Interview téléphonique d’A. de Rendinger, 18/12/2013 111 P. Issert, "Il n'y eut aucune naïveté", L’Équipe, 02/08/2005 107 Association de l’Ecole de Guerre Economique© 22 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux. qu’à Paris, "il y a eu confusion des responsabilités sur toute la chaîne du lobbying" reprochant ainsi le non-engagement total du plus haut niveau de l'Etat112. Le second problème concerne l’absence de véritable stratégie d’influence à long terme. Le lobbying ne peut être efficace que s’il est couplé à une présence permanente et constante à Genève ou Lausanne. La stratégie de Paris 2012 qui consistait, quelques jours avant le vote, à envoyer Jacques Chirac ou Philippe Baudillon à la rencontre des membres du CIO le temps d’une soirée est insuffisante. De plus, ce n’est qu’en juin 2005 qu’une délégation s’est rendue en Afrique afin de présenter aux 53 membres de l’association des comités nationaux olympiques africains le programme parisien113. Selon A. de Rendinger, tout s’est joué dans la dernière semaine où Londres a mis en place une stratégie agressive de lobbying114. Le lobbying se résume souvent à du « donnant-donnant ». Or ce type d’engagement ne peut pas être pris par un lobbyiste mais seulement par un membre du milieu connaissant parfaitement les arcanes olympiques115. A ce titre, Henry Kissinger, membre d’honneur nonvotant du CIO, déclarait lors d’une visite en France en septembre 2005 que « les français n’ont pas compris ce qu’était le CIO. Beaucoup de ses membres viennent des pays pauvres »116. A l’inverse de Londres et de Pékin qui ont su utiliser tous les outils d’influence117. 2. Un choix des membres de la délégation cohérent ? A la lecture des membres composant la délégation française, on observe un non renouvellement des principaux acteurs des dernières candidatures. Ainsi, Jacques Chirac et Henri Sérandour ont participé aux campagnes de 2008 et de 2012 mais avec des rôles différents. Guy Drut ou Alain Danet ont également participé aux campagnes perdantes. On remarque également que le plus proche conseiller du directeur de Paris 1992, Alain Danet, était déjà Philippe Baudillon. Or, ce dernier, directeur de la candidature de 2012 avait pour conseiller, entre autres Alain Danet118. La France n’a pas utilisé l’ensemble de son réseau pour arriver à mettre en place une stratégie d’influence efficace. 112 A. de Rendinger, « Jeux perdus, Paris 2012, pari gâché », Fayard, 2006 http://www.sportstrategies.com/actualites/paris-‐2012/136235-‐paris-‐2012-‐a-‐la-‐conquete-‐de-‐l-‐afrique 114 Interview téléphonique avec A. de Rendinger, 18/12/2013 115 JF Vilotte et A.Grynbaum, La face cachée du sport, Chap 1 : Pourquoi nous irons à Londres…La France et les JO, 2012 116 http://www.lemonde.fr/sport/article/2006/04/28/comment-‐paris-‐a-‐perdu-‐les-‐jo-‐2012_763131_3242.html 117 P.Issert et A. Luzenfichter, Malheureux aux Jeux, Ed. Prolongations, 2006 118 Ibid. 113 Association de l’Ecole de Guerre Economique© 23 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux. 3. Une approche trop centrée sur le politique et une trop grande représentation du milieu des affaires H. Sérandour déclarait suite à la défaite que : « Londres avait un programme sportif entouré de politique et que Paris avait un programme politique entouré de sport »119. Alors que Londres bénéficiait d’un représentant à plein temps, B. Delanoë ne consacrait qu’un tiers de son temps au soutien de la candidature de Paris 2012120. Un autre argument régulièrement avancé concerne les possibles stratégies personnelles des politiques entourant le projet, leurs objectifs individuels prenant le pas sur la défense du projet. De plus, la candidature fut menée par des personnes étrangères à la sphère olympique ou ne la fréquentant que trop rarement121. Hervé Madoré, dans son rapport sur les causes de la défaite de 2008, soulignait les dangers d’une trop grande représentation du milieu des affaires par rapport au milieu sportif122. Selon lui, la relation avec les entreprises relève du sponsoring, qui dépend lui-même du CIO. En ce sens, le « club des entreprises » Paris 2012 aurait pu aboutir à un conflit d'intérêt avec le CIO, ce dernier souhaitant garder la mainmise sur le choix des sponsors olympiques. 4. Un film de présentation du projet inadapté Le clip de présentation final, réalisé par L. Besson, n’a pas eu l’effet escompté. Axé sur la promotion de la culture française plus que sur les valeurs olympiques, il n’a pas atteint l’objectif fixé123. Pour A. de Rendinger, si le clip ne permet pas de faire gagner une candidature, il peut au contraire, contribuer à sa défaite. Un clip à ranger, selon lui, dans cette catégorie124. 119 http://www.humanite.fr/node/117672 P.Issert et A. Luzenfichter, Malheureux aux Jeux, Ed. Prolongations, 2006 121 P.Issert et A. Luzenfichter, Malheureux aux Jeux, Ed. Prolongations, 2006 122 P.Issert et A. Luzenfichter, Malheureux aux Jeux, Ed. Prolongations, 2006 123 P.Issert et A. Luzenfichter, Malheureux aux Jeux, Ed. Prolongations, 2006 124 Interview téléphonique avec A. de Rendinger, 18/12/2013 120 Association de l’Ecole de Guerre Economique© 24 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux. III. Analyse succincte A l’issue des travaux de recherches, une analyse succincte permettrait de souligner la prédominance du facteur humain sur le facteur technique dans la procédure d’attribution des jeux olympiques. Tout d’abord, la supériorité du dossier technique de Paris 2012 apparaît clairement dans les résultats des évaluations menées par le groupe de travail du CIO pour l’acceptation des candidatures. Des infrastructures (transport, hôtellerie, énergie, environnement, etc.) de qualité, un concept novateur « un village, deux noyaux », le tout compris dans un budget raisonnable, dénotent une attention particulière de la France quant aux critères de choix imposés par le CIO. Ce choix a été salué dès les premières commissions d’évaluation. En ce sens, la stratégie française semblait être la plus adéquate. Cependant, Londres a su exploiter dans la dernière ligne droite les lacunes de la stratégie d’influence de Paris. La politique du « chevalier blanc » retenue par le GIP « Paris Ile-deFrance 2012 » s’est révélée inefficace face aux actions offensives des villes concurrentes. Paris n’a pas su identifier les relais d’influence dont elle aurait pu bénéficier au sein du mouvement olympique. Elle n’a donc pas tiré les leçons des échecs de 1992 et 2008. De même, Paris n’a pas entrepris, pendant la dernière semaine, les actions de lobbying ciblées vers les votants indécis qui auraient été nécessaires pour remporter la victoire. De même, l’absence de communication parisienne en matière de contre-influence a amplifié les effets des attaques londoniennes. Cet écueil est d’autant plus surprenant que Paris avait instauré une politique de relations publiques inédite. Ainsi, la principale erreur stratégique de Paris 2012 a été de considérer le CIO comme une institution intègre dont les décisions ne sont fondées que sur des éléments découlant du Code d’Ethique. « Pour réussir, il faut pouvoir instaurer un dialogue permanent avec le monde de l’olympisme »125. Ce constat du ministre des sports témoigne d’une prise de conscience indispensable à la réussite des candidatures futures. 125 Jean-‐François Lamour, Ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, 2005 Association de l’Ecole de Guerre Economique© 25 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux. V. Annexes I. II. Plan de recherche du renseignement JO Paris 2012 Tableau des sources Paris 2012 III. Élements de présentation du CIO IV. Le CIO lors de l’attribution des jeux olympiques de Londres 2012 V. Paris Carte A VI. Paris Carte B VII. VIII. « Club des entreprises » Acteurs politiques gravitant autour de la candidature Paris 2012 Association de l’Ecole de Guerre Economique© 26 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.