la candidature de paris aux jo 2012

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la candidature de paris aux jo 2012
LA CANDIDATURE DE
PARIS AUX JO 2012
Décembre 2013
Raphaëlle DUCHAMP
Charles CASTA
Jean-Baptiste CLERC
Anthony PIERINI
Bertrand LAUMONDAIS
Mathieu PIEROTTI
Avertissement et Copyright
Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de
l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil
scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais
l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont
valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le
contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures.
Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du(des)
employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de
ministères pouvant êtres concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des
seuls auteurs.
Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources
auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou
étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.
Association de l’Ecole de Guerre Economique©
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peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans
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Executive Summary
« L’amour des Jeux »1 résume bien l’esprit de la candidature parisienne. Le dossier
technique, l'implication des politiques, le respect des plafonds de financement ainsi que le
respect de la charte olympique ont été identifiés comme les forces de la candidature de Paris.
En revanche, l'inadaptation de la stratégie d'influence face à des concurrents peu respectueux
des règles d’éthique est considérée comme sa faiblesse majeure.
Ainsi, la décision du CIO découle moins de l’évaluation de la qualité technique des
dossiers que de la stratégie de communication et de lobbying des candidats. Les quinze
derniers jours se sont avérés déterminants dans l’attribution de la XXXème Olympiade à
Londres.
« Rien ne sert de courir, il faut partir à point »
Jean de la Fontaine, Le Lièvre et la Tortue, 1668
1
Slogan de la candidature de Paris2012 Association de l’Ecole de Guerre Economique©
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le temps.
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I.
II.
Présentation du projet
p. 5
A. Calendrier imposé par le CIO
p. 5
B. Calendrier adopté par Paris 2012
p. 6
Etude de la candidature
p. 7
A. Les acteurs extérieurs
p. 7
1. Le CIO
p. 7
2. Villes concurrentes
p. 9
B. Les acteurs nationaux
p. 11
1. Les acteurs politiques
p. 11
2. Les acteurs économiques
p. 13
C. Le dossier technique et sécurité
p. 16
D. La stratégie d’influence
p. 19
1. Stratégie globale
p. 19
2. Forces
p. 20
3. Faiblesses
p. 22
III. Analyse succincte
p. 25
IV. Annexes
p. 26
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I. Présentation du projet
Le contexte dans lequel s’inscrit la candidature de Paris aux jeux olympiques de 2012
est particulier, car la France a déjà essuyé deux échecs durant la même décennie. La 1ère fois
avec la candidature de Lille aux jeux de 2004, remportés par Athènes, puis avec celle de Paris
aux jeux de 2008, remportés par Pékin. Lors de cette dernière candidature, le dossier présenté
par Paris avait été jugé trop approximatif. Il était donc impératif pour Paris de présenter un
dossier très solide pour les jeux olympiques de 2012. Après avoir longuement attendu le
moment propice (la candidature de Paris était déjà évoquée depuis 2001, date de la visite de
Jacques Rogge, fraîchement élu président du CIO, dans la capitale française)2, Bertrand
Delanoë, maire de Paris, lance officiellement la candidature de la France à la XXXème
olympiade le 21 mai 2003.
Calendrier imposé par le CIO3
15/07/2003 •  Date limite à laquelle les CNO devaient avoir soumis le nom de la ville requérante •  Date limite pour le versement au CIO d'un droit d'acceptaWon des candidatures non remboursable de 150.000 USD 08/2003 15/01/2004 18/05/2004 15/11/2004 17/03/2005 •  Date limite à laquelle les villes requérantes devaient avoir fourni leurs "quesWonnaires" •  PrésentaWon des villes candidates sélecWonnées parmi les villes requérantes •  Date limite à laquelle les villes candidates devaient fournir un nouveau dossier de candidature •  Fin de la période d'invesWgaWon / visites sur place des membres du CIO •  Ouverture de la 117ème session du CIO le 2 juillet et vote le 6 juillet. 07/2005 2
JO 2012 Paris Perdu – Alain Mercier – Editions Publibook 2005, p. 20 http://www.olympic.org/fr/content/le-­‐cio/candidature-­‐aux-­‐jo/-­‐propos-­‐du-­‐processus-­‐de-­‐candidature/ 3
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Calendrier adopté par « Paris 2012 »
21 / 05 /
2003 • Bernard Delanoë, annonce officiellement la candidature de Paris pour l'accueil des jeux olympiques de 2012 09 / 07 / 2003 • créaWon du groupe d’intérêt public « Paris Ile-­‐de-­‐France 2012 ». JORF n°161 du 13 juillet 2003. 15 /01 /2004 01 / 03 / 2004 12 / 03 /
2004 19 / 10 / 2004 02 / 11 /
2004 11 / 11 / 2004 09 AU 12 / 03 / 2005 05 / 06 /
2005 06 / 06 /
2005 • réponses aux quesWons du CIO • créaWon du club des entreprises • choix des villes candidates par le CIO • vote des garanWes par la ville de Paris • vote des garanWes par le gouvernement • envoi du dossier de candidature au CIO • visite du CIO à Paris • grande manifestaWon à Paris "les champs olympiques" • rapport de la commision d'évaluaWon Association de l’Ecole de Guerre Economique©
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II. Etude de la
candidature
A. Les acteurs extérieurs
Le CIO4
En 2005, lors de la décision d’attribuer les jeux olympiques au Royaume-Uni, le CIO était
composé ainsi5, sous la présidence de Jacques Rogge (Belgique). La présence de la France et
du Royaume-Uni y est comparable.
Membres actifs
(116 / 110)
Membres honoraires
(20 / 32)
Membres d’honneur
(3 / 1)
France 2005 / 2013
3 /3
Royaume-Uni 2005 / 2013
3/1
1/0
1/1
1/0
0/0
Les membres du CIO ont ainsi voté au scrutin secret en fonction de critères plutôt
abstraits6. Ce mode de scrutin n’améliore pas la transparence du CIO, une institution
généralement considérée comme opaque et corrompue. L’absence de publicité des votes
favorise les accords secrets et permet aux membres d’échapper à leurs responsabilités.
Le tableau ci-dessous7 permet de visualiser les reports de votes des membres des villes
éliminées. Il apparaît que les soutiens à la candidature de Moscou sont majoritairement venus
4
Voir annexe – Eléments de présentation du CIO Liste des membres du CIO, archives du web, disponible à : https://web.archive.org/web/20050630011719/http://www.olympic.org/uk/organisation/ioc/members/index_uk.asp 6
Procédure d’acceptation des candidatures – Jeux de la XXXe Olympiade 2012, 20 février 2003, disponible à : http://www.olympic.org/Documents/Reports/FR/fr_report_711.pdf 7
CIO, Election de la ville hôte 2012. Disponible à : http://www.olympic.org/fr/content/le-­‐cio/candidature-­‐aux-­‐
jo/procedures-­‐de-­‐candidature-­‐passees-­‐/election-­‐de-­‐la-­‐ville-­‐hote-­‐2012/ 5
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renforcer les voix madrilènes, puis les voix de New-York se sont très majoritairement
reportées sur la candidature de Londres. Les jeux d’alliance sont évidents mais restent secrets,
d’où l’importance considérable que revêtent les membres au CIO de la nationalité de l’Etat
présentant sa candidature.
Paris
New-York
Moscou
Londres
Madrid
1er tour
21
19
15
22
20
2ème tour
25
16
27
32
3ème tour
33
39
31
4ème tour
50
54
-
Sur les 116 membres qui composaient le CIO à la date du 6 juillet 2005, lorsque Londres s’est
vue attribuer les jeux de 2012, 39 étaient accusés d’actes contraires au code d’éthique du CIO,
en particulier de corruption, et 8 étaient entourés de circonstances douteuses8.
Les multiples scandales lors de l’attribution des jeux de Salt Lake City et l’image déplorable
dont a jouit le CIO par la suite ont fait de l’éthique un sujet très sensible. L’affaire Slavkov
faisait encore des remous lorsque Guy Drut – membre français du CIO et du comité Paris
2012 – a été accusé dans le procès des marchés publics de la région Ile-de-France9. La
conjointe de Jean-Paul Huchon – président du conseil régional Ile-de-France et membre du
comité Paris 2012 – a également été impliquée, dans la même affaire10. Enfin, la résidence de
Christian Bid, vice président du comité olympique français, a été perquisitionnée une semaine
avant l’arrivée à Paris des membres du CIO pour leur investigation sur place11.
Dans un tel contexte, les actions de lobby peuvent prendre une tournure tout à fait particulière.
Ainsi, le maire de Paris Bertrand Delanoë écrivait après l’annonce de la victoire de
Londres que les anglais auraient clairement franchi « la ligne jaune »12. Le CIO a émis trois
rappels à l’ordre au cours de la campagne13. Le 16 septembre, le CIO a émis son premier
rappel sur l’application des règles de bonne conduite 201214. Le 5 novembre, le CIO a émis
un nouveau rappel15 sur les restrictions quant au lobbying international. Le territoire de la
8
Voir Annexes, Le CIO lors de l’attribution des jeux de Londres 2012 Le Monde, « L’amnistie accordée par Jacques Chirac à Guy Drut provoque des remous », 25 mai 2006 10
Le Figaro, « Huchon et son épouse devant le tribunal correctionnel », 8 janvier 2007 11
Gamesbid.com, « Day one of Paris 2012 inspection by IOC », 8 mars 2005, disponible à : http://www.gamesbids.com/eng/index.php?news=1110389129 12
Libération, « Mauvaises manières ou corruption ? », 12 juillet 2005 13
Documents liés à l’attribution de la ville hôte 2012. http://www.olympic.org/fr/elections-­‐des-­‐villes-­‐hotes/documents-­‐
rapports-­‐etudes-­‐publications 14
Rappel sur l’application des règles de bonne conduite 2012 – Relations avec les médias. 16 septembre 2004. Disponible à : http://www.olympic.org/Documents/Reports/FR/fr_report_887.pdf 15
Rappel sur l’application des règles de bonne conduite 2012. 5 novembre 2004. Disponible à : http://www.olympic.org/Documents/Reports/FR/fr_report_884.pdf 9
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Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne
reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres
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Suisse doit rester neutre et le rappel anticipe puisqu’il interdit également toute forme de
promotion dans la ville de Singapour où s’est déroulée la 117ème session qui a donné lieu au
vote. Ceci n’a pas empêché la présence des figures politiques les plus importantes16. Enfin, le
13 décembre, le CIO a émis un rappel complémentaire à celui du 5 novembre17. Réaffirmant
que la promotion de la candidature auprès des membres du CIO était interdite, le communiqué
précise qu’elle est également interdite à l’occasion des grands événements sportifs
internationaux reconnus par le CIO. T. Blair a pourtant profité des jeux du Commonwealth de
2002 pour lancer la candidature de Londres18. Les membres du comité Londres 2012 se sont
empressés de préciser qu’il n’y avait là aucune intention de promouvoir la candidature.
Les villes concurrentes
Le 18 mai 2004, le CIO retient la candidature de 5 métropoles : Paris, Londres, New York,
Moscou et Madrid. Les dossiers de candidature des villes ont été évalués selon onze critères19.
Toutefois, les stratégies mises en place par chacune des villes sont allées bien au-delà de
simples campagnes de promotion de leur candidature.
1. Moscou
Moscou a été très tôt qualifiée de « lanterne rouge » pour les jeux de 201220. Les raisons de ce
retard résident dans son dossier technique beaucoup trop approximatif : absence de
planification détaillée et manque d’informations de base21. Il s’agit de la seule ville dont la
candidature n’est pas qualifiée positivement par le CIO dans son rapport d’évaluation.
Sachant que les quatre autres villes ont toutes obtenu des considérations et remarques très
positives dans le rapport de la commission d’évaluation du CIO, il devenait très improbable
que Moscou passe le premier tour.
16
Libération, « Delanoë tacle Londres à retardement », 12 juillet 2005 ; Dépêche AFP, « JO-­‐2012 – Bertrand Delanoë ravive la polémique », 11 juillet 2005 17
Rappel sur l’application des règles de bonne conduite 2012. 13 décembre 2004. Disponible à : http://www.olympic.org/Documents/Reports/FR/fr_report_888.pdf 18
BBC Sport, « Blair denies Olympic pitch », 22 décembre 2003 19
Rapport du groupe de travail du CIO pour l'acceptation des candidatures à la commission exécutive du CIO du 12 mars 2004, P8 20
Rapport du groupe de travail du CIO pour l'acceptation des candidatures à la commission exécutive du CIO du 12 mars 2004, P100 21
Rapport de la commission d'évaluation du CIO pour les Jeux de la XXXème Olympiade en 2012 du 22 mars 2005, P109 Association de l’Ecole de Guerre Economique©
9
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Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne
reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres
concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs.
Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction,
en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.
2. New-York
La candidature de New-York a été qualifiée de « grande qualité22 » par le CIO, mais le dossier
technique de la ville n’est toutefois pas le meilleur. Beaucoup d’infrastructures sont à
construire, notamment un nouveau stade. Son financement a été refusé par la commission
compétente de la ville de New-York. Après de nombreuses négociations, New-York est
finalement revenu dans la course, mais sa crédibilité était entachée, d’autant plus que les
Etats-Unis souffraient encore du scandale de corruption de Salt Lake City pour le choix de la
ville organisatrice. L’absence de réelle stratégie et de soutien politique a également été
soulignée23.
3. Madrid
La candidature de Madrid a été qualifiée de « grande qualité24 » par le CIO. Madrid était au
départ l’une des deux villes favorites avec Paris. Techniquement, la ville possède déjà de
nombreuses infrastructures, elle n’a donc pas tout à construire, et surtout, elle bénéficie d’un
engouement réel de tout le pays pour sa candidature. Les sondages d’opinion réalisés par le
CIO sont en effet les plus élevés parmi les 5 villes candidates. Madrid déploie également
beaucoup d’énergie à mettre en avant ses avancées juridiques en matière de lutte contre le
dopage, thématique sur laquelle l’Espagne est souvent pointée du doigt. Les faiblesses du
dossier madrilène résident dans le budget, l’hébergement (possibilité que d’autres grandes
villes à une heure de train soient mises à contribution) et la sécurité (attentats récents).
Madrid a failli atteindre la phase finale de la candidature des Jeux de 2012 à deux voix près25
bien qu’elle ait été le sujet d’attaques ciblées de la part du Royaume-Uni26.
4. Londres
La candidature a été qualifiée « de très grande qualité27 » par le CIO. Il s’agit du principal
rival de Paris au moment des votes, même si son dossier technique est beaucoup moins bon et
que la ville a longtemps hésité à présenter sa candidature jusqu’en mai 2003. Londres a
d’ailleurs refusé au dernier moment d’organiser les championnats du monde d’athlétisme de
2005, ce qui ne jouait pas en sa faveur. En outre, Londres ne s’inscrit pas dans la nouvelle
perspective du CIO de proposer des budgets plus réduits pour l’organisation des jeux.
22
Rapport de la commission d'évaluation du CIO pour les Jeux de la XXXème Olympiade en 2012 du 22 mars 2005, P30 Andrew H. Levin, No Olympics, No Problem: New York City’s Political Regime after the Bid for the 2012 Games, 2007 24
Rapport de la commission d'évaluation du CIO pour les Jeux de la XXXème Olympiade en 2012 du 22 mars 2005, P87 25
http://objectifjo.blogs.lequipe.fr/tag/lobbying/ 26
http://www.intelpage.info/desestabilizacion-­‐de-­‐la-­‐marca-­‐espana.html 27
Rapport de la commission d'évaluation du CIO pour les Jeux de la XXXème Olympiade en 2012 du 22 mars 2005, P69 23
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Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou
diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne
peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans
le temps.
Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne
reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres
concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs.
Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction,
en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.
Le Royaume Uni a donc fait le choix de tout miser sur l’influence et le lobbying, sachant
pertinemment que s’il se contentait du dossier technique, la candidature serait perdue.
Londres a pu également bénéficier de l’implication très forte du premier ministre Tony Blair.
Celui-ci a joué de toute son influence pour faire pencher les votes en faveur de Londres28.
On peut également constater que le report des voix des pays anglo-saxon a bien fonctionné,
notamment via le Commonwealth. Nelson Mandela avait d’ailleurs assuré Londres de son
soutien en avril 200429.
B. Les acteurs nationaux
Les acteurs politiques
1. Forces
• Implication du ministre de la jeunesse, des sports et de la vie associative
Jean-François Lamour, a voulu harmoniser la réglementation française avec celle de l'agence
mondiale antidopage. Il s'est inscrit en rupture avec son prédécesseur Marie-Georges Buffet à
la tête du ministère des sports30.
• Implication des représentants des collectivités territoriales
Jean-Paul Huchon, le président de la région Île-de-France, a annoncé qu'il financerait entre 50
et 70 % des investissements publics liés à la candidature de Paris 201231. Par ailleurs Bertrand
Delanoë partage son souhait d'organiser les jeux olympiques à Paris32. Le maire de Paris est
devenu le président du groupement d’intérêt public (GIP) « Paris Ile-de-France 2012 »
défendant la candidature33.
28
http://www.ladepeche.fr/article/2005/07/07/318256-­‐jo-­‐2012-­‐la-­‐grande-­‐desillusion.html ; http://www.rfi.fr/actufr/articles/067/article_37345.asp ; http://news.bbc.co.uk/sport2/hi/other_sports/olympics_2012/4672477.stm 29
http://www.french.xinhuanet.com/french/2005-­‐04/07/content_100387.htm 30 F.Potet, Paris, le fol espoir de l'élève modèle, Le Monde, 06/07/2005 31 E.Commissaire, 2008, c'est déjà du passé, Sud-­‐Ouest, 07/01/2004 32 M.Payot, P-­‐Y.Lautrou et P.Miquel, Chronique d'une défaite, l'Express, 11/07/2005 33 AFCOS, http://www.premiumwanadoo.com/afcos/paris2012.htm Association de l’Ecole de Guerre Economique©
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peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans
le temps.
Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne
reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres
concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs.
Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction,
en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.
• Souhait et implication du Président de la République
Il a toujours soutenu l'idée de présenter la candidature de Paris et s'est investi personnellement
en se déplaçant à Singapour pour faire vaincre Paris34. Il a réaffirmé son engagement dans
différents discours et allocutions. Il avait déjà défendu la candidature de Paris lorsqu'il était
maire de Paris en 198635.
• Présence des acteurs politiques majeurs dans le comité d'organisation
La présence de l'ensemble des acteurs locaux (maire, président de la région, préfet) ainsi que
celle des membres de l'exécutif et leurs proches (ministre des sports) d'un bord politique
opposé démontrait la force d'un souhait dépassant les clivages politiques36.
2. Faiblesses
• Dissensions entre les élus locaux PS et l'exécutif UMP
La présence massive de proches du Président de la République et son engouement pour le
projet fait face à l'implication des élus locaux du PS qui ont une vision différente du projet.
Les membres français du CIO, tous proches de Jacques Chirac, contribuent à tendre les
rapports37.
• Dissensions entre la mairie de Paris et la présidence de la République
Le syncrétisme de façade masque des tensions entre Bertrand Delanoë et Jacques Chirac, tous
deux cherchant à placer des proches à des postes clés afin de favoriser leur vision du projet38.
• Dissensions entre la majorité au conseil de Paris et l'opposition
La relativement courte période séparant l'alternance politique au conseil de Paris et le
lancement du GIP « Paris Ile-de-France 2012 » tend à expliquer la présence de ressentiments
au sein de l'opposition vis-à-vis de la nouvelle majorité. L'attaque est centrée sur une
éventuelle hausse d'impôts39.
•
Dissensions entre les chiraquiens du comité d'organisation
Les dissensions entre les chiraquiens au sein du comité d'organisation s’ajoutaient aux
tensions existant déjà entre le PS et l'UMP40.
34 Jacques Chirac pour une candidature de Paris, Le Monde, 10/12/2002 B.Gurrey, Epreuve de vérité pour Jacques Chirac à Singapour, Le Monde, 05/07/2005 36 AFCOS, http://www.premiumwanadoo.com/afcos/paris2012.htm 37 S.Cyrel, Les raisons d'un fiasco, Le Monde, 20/04/2006 38 D.Sévérac et D.Romain, Chirac-­‐Delanoë la rencontre décisive le 27 février, Le Parisien, 04/02/2003 39
M.Payot, P-­‐Y.Lautrou et P.Miquel, Chronique d'une défaite, l'Express, 11/07/2005 40 S.Cyrel, Les raisons d'un fiasco, Le Monde, 20/04/2006 35 Association de l’Ecole de Guerre Economique©
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le temps.
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reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres
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Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction,
en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.
• Dissension entre la majorité parlementaire et la mairie de Paris
Françoise de Panafieu, député-maire UMP du XVIIème arrondissement de Paris soulève
régulièrement la menace de la hausse de la fiscalité au détour de ses interventions dans les
médias41.
• Interventions extérieures de chefs d’États et de membres du CIO
Plusieurs chefs d’États42 43 44 45 46 ainsi que certains membres du CIO47 48 49 qui en étaient
proches ont noué un pacte contre la candidature de Paris à l'organisation de la XXXème
Olympiade.
•
Choix de l'enfermement dans le strict respect des règles du CIO empêchant Jacques
Chirac de jouer le jeu de l'influence comme Tony Blair
Le choix du respect des règles établies par le CIO (à la suite du scandale lié à l'attribution des
JO d'hiver à Salt Lake City) n'a pas été payant50 51 52 53.
• Absence de sportifs à la tête de l'exécutif du Comité d'organisation
Paris 2012 ne comptait pas dans ses rangs de sportifs ayant également une dimension
politique54. En dépit du fait que des sportifs fassent partie du comité d'organisation Paris
2012, ils n'occupaient pas des rôles de premier rang55.
41 M.Payot, P-­‐Y.Lautrou et P.Miquel, Chronique d'une défaite, l'Express, 11/07/2005 G.Hinsliff, D.Campbell et D.MacKay, Jowell promises to drive rip-­‐off merchants out of the Olympics, The Guardian, 10/07/2005 43 S.Cyrel, Les raisons d'un fiasco, Le Monde, 20/04/2006 44
London 2012 Olympics : Tony Blair feared humiliation by French in final IOC votes, The Telegraph, 02/09/2010 45 A.Mazzoleni, Les français n'ont pas compris le CIO, Le Temps, 21/04/2006 46 M.Payot, P-­‐Y.Lautrou et P.Miquel, Chronique d'une défaite, l'Express, 11/07/2005 47 A.Warner, Controversial Samaranch made London 2012 happen, BBC.co.uk, 21/04/2010 48
S.Cyrel, Londres l'a emporté grâce à un lobbying efficace auprès du CIO, sensible à ses promesses, Le Monde, 08/07/2005 49 Entretien avec Armand de Rendinger réalisé le 17/12/2013 50 S.Cyrel, Les raisons d'un fiasco, Le Monde, 20/04/2006 51 Entretien avec Armand de Rendinger réalisé le 17/12/2013 52 A.Mazzoleni, Les français n'ont pas compris le CIO, Le Temps, 21/04/2006 53
S.Cyrel, Londres l'a emporté grâce à un lobbying efficace auprès du CIO, sensible à ses promesses, Le Monde, 08/07/2005 54 S.Cyrel, Les raisons d'un fiasco, Le Monde, 20/04/2006 55 Entretien avec Armand de Rendinger réalisé le 17/12/2013 42
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peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans
le temps.
Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne
reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres
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Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction,
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Les acteurs économiques
1. Forces
• Un montage financier solide
D’un montant total de 24M€, le budget de la candidature était financé par le GIP « Paris Ile de
France 2012 ». Cette structure mixte regroupait la ville de Paris, la région Ile-de-France et
l’Etat qui ont financé 75% du budget (25% chacun), le reste étant subventionné par le « club
des entreprises »56. Ce budget, bien que deux fois supérieur à la candidature Paris 2008, restait
bien inférieur à celui de la ville de Londres (40M€). En cas de victoire, le budget global des
jeux olympiques aurait été de 4,1Md€, financé conjointement par le COJO, l’OCOO et
l’ORTO (droits télévisuels) l’OSEO (sécurité olympique) et l’OTRO (transports
olympiques)57 58.
• Mobilisation du secteur privé
Consécutivement à la volonté de B. Delanoë d’associer les grands groupes nationaux à la
candidature française, A. Lagardère propose la création d’une structure privée distincte du
GIP « Paris Ile-de-France 2012 ». Cet organisme avait pour missions de soutenir
financièrement et techniquement la candidature, mobiliser les acteurs économiques français et
renforcer la communication autour du projet. Afin d’augmenter sa visibilité et son périmètre
d’action, le club ouvre ses portes à l’ensemble des secteurs d’activités. Deux ans après sa
création, il regroupe vingt « supporters officiels » et sept-cent PME. Le ticket était fixé à
1000€ pour ces dernières contre 1,5M€ pour les « supporters officiels ». Les deux tiers des
collectes du club sont versés directement au comité Paris 2012, le reste servant à financer les
actions du club59.
Le club rassemble en son sein plusieurs membres du CAC40 qui emploient 2,68 millions de
personnes à travers le monde et totalisent 418,9Md€ de chiffre d’affaires dans plus de deuxcent pays60. Cela constitue un levier considérable, comme le souligne L. Boyer, directeur
général de Havas Sports, société en charge de la communication de Paris 2012, « Nous devons
maintenant relayer les différents aspects de la candidature. Il s’agit aujourd’hui de
transformer la notoriété du projet en adhésion ». La candidature a grandement bénéficié de
56
Réponse au questionnaire des villes candidates à l’accueil de la XXXe Olympiade de 2012 Dossier de candidature de la ville de Paris 58
Comité d’Organisation des Jeux Olympiques (COJO) ; Organisation de Coordination Olympique (OCOO) ; Organisation de Sécurité Olympique (OSEO) ; Organisme de Radio Télévision Olympique (ORTO) ; Organisation de Transport Olympique (OTRO) 59
Alain Mercier, JO 2012, Paris perdu – Editions Publibook, 2005 60
Alain Mercier, JO 2012, Paris perdu – Editions Publibook, 2005 57
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l’implication du club : le groupe Accor a relooké les façades de ses établissements aux
couleurs de Paris 2012 ; le Crédit Agricole a lancé une opération avec l’Education Nationale
sur le thème « Chroniques électroniques : Paris 2012 » ; sans oublier les actions de
communications menées par la RATP61.
Paris 2012 fut la seule candidature à avoir un appui de cette nature : « Nous sommes les seuls,
parmi les villes candidates, à avoir eu l’idée de regrouper ainsi les entreprises partenaires,
assurait Arnaud Lagardère, le 6 juin 2005, prenant la parole après Bertrand Delanoë, JeanFrançois Lamour et Henri Sérandour, lors d’une conférence de presse dans les salons de
l’Hôtel de Ville. Cette formule préfigure peut-être ce qui pourrait être mis en place en cas de
victoire parisienne »62.
2. Faiblesses
Aucune faiblesse n’est à mentionner.
3. Retour sur investissement
• Etude du Boston Consulting Group:
Une étude récemment publiée a confirmé l'opportunité extraordinaire que constituerait
l'organisation des jeux olympiques en 2012 pour la France. Les résultats sont éloquents :
entre 2005 et 2012, l'impact direct des jeux serait de 6 Md€ et entre 2012 et 2019, l'héritage
des jeux, pourrait atteindre 35 Md€ de retombées et pourrait déboucher sur la création de
42.000 emplois pérennes63.
• Sponsoring
Le sponsoring des entreprises notamment étrangères est un enjeu important car elles associent
leur nom de marque avec le logo des jeux olympiques de la ville candidate. Cela constitue un
vrai levier dans leurs ventes. De plus, les entreprises qui sponsorisent les jeux ont un réel
impact sur l’économie en général puisqu’elles apportent de nouveaux capitaux dans le pays
d’accueil. La ville de Londres a pour avantage d’être la « plaque » financière de l’Europe et
devance Paris dans ce domaine. En outre, les entreprises seront plus sujettes à investir pour la
capitale anglaise64.
61
http://www.bombas.online.fr/sportmag/sport.pdf Alain Mercier, JO 2012, Paris perdu – Editions Publibook, 2005 63
http://essec2012.metawiki.com/DOC/Essec2012.pdf 64
http://www.cereg.dauphine.fr/publications/18_07_2005.pdf 62
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diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne
peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans
le temps.
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reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres
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C. Le dossier technique et
sécurité
Dossier technique
Le dossier des infrastructures pour le projet Paris 2012 est confié à madame Emmanuelle
Obligis, experte en ouvrages publics. Nommée par le comité directeur du GIP « Paris Ile-deFrance 2012 » comme directrice déléguée aux infrastructures. Elle est à ce titre chargée du
pilotage du dossier technique : sites et aménagement, transports, village olympique,
environnement et développement durable65.
Le dossier technique représente plus d’un quart du budget de la candidature, soit 6,9 M€ sur
un budget total de 24 M€66. Cet effort répond aux critères de pondération imposés par le
CIO67.
Le dossier technique s’avère être l’un des plus solide68.
1. Forces du dossier technique
La structure administrative développée pour soutenir la candidature de Paris est très
pertinente. Les outils de gouvernance sont mis en place immédiatement après l’annonce de la
candidature. Ainsi le GIP « Paris Ile-de-France 2012 » est créé le 9 juillet 200369. Il est
immédiatement doté d’une subvention de 2 millions d’euros70. Les différentes garanties
financières (Etat, région et ville) permettent de consolider le dossier de candidature71.
Le respect des conseils de la commission d’études des JO remis lors de la 115e session du
CIO démontre la volonté de s’inscrire dans une véritable dynamique olympique72.
Le concept « un village, deux noyaux »73 permet de présenter un projet recentré proposant un
bilan neutre en termes d’émission de gaz à effet de serre74. Cet effort est souligné par le
CIO75.
65
Profil LINKEDIN de madame Emmanuelle Obligis_15 décembre 2013 www.parisjo2012.fr 67
e
Rapport du groupe de travail du CIO pour l’acceptation des candidatures aux Jeux de la XXX Olympiade en 2012_12 mars 2004_page 10 68
e
Rapport de la commission d’évaluation du CIO pour les Jeux de la XXX Olympiade en 2012_22 mars 2005_p 105 69
JORF 161 du 13 juillet 2003 70
Décision JS 421 du conseil municipal de la ville de Paris _juillet 2003 71
https://web.archive.org/web/20041026183210/http:/www.parisjo2012.fr/fr/actualites/20041019_conseil_paris.jsp 72
Dossier de candidature de la ville de Paris_11 novembre 2004_volume 1_thome 1_page 28 66
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le temps.
Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne
reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres
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Le réseau de transport public en place couvre largement les besoins76. 100% des sites sont
déjà reliés en 200477.
16 des 31 sites olympiques sont déjà en place en 2005. La France bénéficiant d’une réelle
expertise dans les évènements sportifs mondiaux (coupe du monde de football FIFA en 1998,
championnat du monde d’athlétisme en 2003, coupe du monde de rugby en 2007) elle est en
mesure de proposer un certain nombre d’infrastructures déjà en place78.
Le concept du village olympique, situé à dix minutes des deux noyaux accueillant environ
75% des épreuves, est qualifié de bon par le CIO79. La prise en compte des mesures pour le
bien être des athlètes est aussi soulignée.
2. Faiblesse du dossier technique
Aucune faiblesse dans le dossier technique n’est à mentionner.
3. Outil d’influence ?
Il s’avère que le GIP « Paris Ile-de-France 2012 » a parfaitement analysé l’échec de la
candidature de 2008. En présentant un dossier technique pratiquement parfait dès le dépôt de
la candidature (11 novembre 2004)80.
Cet atout n’a cependant pas suffit81 comme l’affirmait monsieur Delanoë le 6 juillet 2005
après l’annonce de la victoire de Londres.
Le Dossier Sécurité
Le dossier de candidature souligne que « la sécurité est un enjeu clé pour les jeux
olympiques »82. Cette volonté est reprise par le ministre de l’intérieur83.
73
Dossier de candidature de la ville de Paris _11 novembre 2004_volume 1_introduction_p14 Dossier de candidature de la ville de Paris _11 novembre 2004_volume 1_thome 5_p98 75
e
Rapport de la commission d’évaluation du CIO pour les Jeux de la XXX Olympiade en 2012_22 mars 2005_p 14 76
e
Rapport du groupe de travail du CIO pour l’acceptation des candidatures aux Jeux de la XXX Olympiade en 2012_12 mars 2004_page 25 77
Dossier de candidature de la ville de Paris _11 novembre 2004_volume 3_thome 14_p106 78
e
Rapport de la commission d’évaluation du CIO pour les Jeux de la XXX Olympiade en 2012_22 mars 2005_p 18 79
e
Rapport de la commission d’évaluation du CIO pour les Jeux de la XXX Olympiade en 2012_22 mars 2005_p 21 80
https://web.archive.org/web/20050608022543/http:/www.parisjo2012.fr/fr/actualites/20050606_rapport_cev.jsp 81
http://www.ina.fr/video/2871282001017 82
Dominique de Villepin_ministre de l’intérieur devant la commission du CIO à Paris_12 mars 2005 83
Dossier de candidature de la ville de Paris _11 novembre 2004_volume 3_ p4 74
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reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres
concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs.
Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction,
en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.
1. Forces du dossier
La France dispose d’une réelle expertise dans le domaine sécuritaire. Elle fait partie des
quelques pays capables de conseiller les autres pays en matière de sécurité. Les différents
organismes de sécurité du pays disposent d’une véritable expérience et expertise84.
La France fait partie du club très fermé des pays capables de faire face à une prise d’otage
massive, menace réelle et à fort impact pour le mouvement olympique (cf. JO Munich en
1972)85.
Les effectifs déployés pendant les olympiades doivent permettre à chaque athlète et touriste
de se sentir en parfaite sécurité. Évalué dans un premier temps à 28 850 personnes auxquels
pourraient s’ajouter 3000 militaires86, le ministre de l’intérieur décide de porter à 41 000
policiers, gendarmes et militaires le dispositif de sécurité87.
Le dispositif Vigipirate en place depuis 1991 a facilité l’intégration des forces armées au sein
des forces de police et de gendarmerie. Il y a dès lors une certaine efficience dans la chaine de
commandement88.
2. Faiblesses du dossier
L’analyse des menaces et de leur impact sur les jeux olympiques reste conceptuelle. Les
moyens de dissuasion essentiellement basés sur la surveillance et la prévention ne peuvent
qu’apporter une atténuation de la menace mais non sa disparition89.
Une présence policière trop présente lors des grands évènements sportifs peut nuire à
l’ambiance festive qu’ils véhiculent.
La mobilisation de l’ensemble des personnes nécessaires à la sécurité/sûreté pendant les
olympiades, soit du 27 juillet au 9 septembre 2012, risque de se répercuter durant le semestre
suivant (congés à prendre, récupération, réaffectation..).
84
e
Rapport de la commission d’évaluation du CIO pour les Jeux de la XXX Olympiade en 2012_22 mars 2005_p 23 Ministère de l’intérieur_16 décembre 2013 86
Dossier de candidature de la ville de Paris _11 novembre 2004_volume 3_thome 12_ p52 87
Dominique de Villepin_ministre de l’intérieur devant la commission du CIO à Paris_12 mars 2005 88
Ministère de l’intérieur_16 décembre 2013 89
Ministère de l’intérieur_16 décembre 2013 85
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18
Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’Association de l’Ecole de Guerre Economique. Préalablement à leurs publications et/ou
diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne
peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans
le temps.
Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne
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3. Outil d’influence ?
Face à ses principaux concurrents, Londres et Madrid, Paris a bénéficié d’un soutien
inconditionnel de l’État. Il a ainsi autorisé et favorisé le déploiement de moyens conséquents
au profit d’un évènement majeur90 en préparant notamment un projet de loi « olympique ».
Cependant, ce volet sécuritaire ne semble pas avoir été plus en avant qu’un autre. Il a
participé à l’excellence du dossier de candidature, sans plus91.
D. La stratégie d’influence
La stratégie globale de Paris
1. Le pari stratégique d’un CIO en pleine
mutation
Suite au scandale dans la procédure d’attribution des Jeux Olympiques d’Hiver 2002 à Salt
Lake City92, le CIO a adopté lors de sa 110e session de 1999 à Lausanne une série de mesures
destinées à encadrer les contacts entre les villes candidates et les membres du CIO : plus de
cadeaux, plus d’invitations, et des rencontres uniquement lors des grandes manifestations
internationales93. Persuadé que la structure olympique était en train de changer en profondeur,
Paris a joué la carte du règlement et de l’excellence du dossier. En consacrant 17% de son
budget à la communication et aux relations internationales (5M€ sur 29M€), Paris a envoyé
un signal fort aux autres délégations quant à la stratégie choisie94. En se limitant à une
stratégie d’influence respectueuse des nouveaux principes du CIO95, Paris, contrairement aux
candidatures de Londres et de Madrid, a commis une erreur tactique. B. Delanoë résumait
ainsi la situation à son retour de Singapour : «La candidature de Paris était supérieure à
90 http://www.assemblee-­‐nationale.fr/12/cri/2004-­‐2005/20050242.asp 91 Assemblée nationale_question 42083 p7598 sports-­‐jeux olympiques_jeux de 2012.candidature de Paris_28 septembre 2004 92 Dr. B.Mallon, « The Olympic Bribery Scandal », The Journal of Olympic History, International Society of Olympic Historians, vol. 8, no 2, 2000 (B2) 93 http://www.olympic.org/Documents/Reports/FR/fr_report_588.pdf 94 A. Mercier, « JO 2012, paris perdu : comment la France a manqué les Jeux », Ed. Publikbook, 2005 95 http://www.olympic.org/Documents/Commissions_PDFfiles/Ethics/code-­‐ethique-­‐interactif_fr_2013.pdf (A1) Association de l’Ecole de Guerre Economique©
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diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne
peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans
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en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.
celles de Londres, mais nous n’avons pas su la vendre. C’est toute la différence de culture
entre les lobbyings français et anglais»96.
2. Changement d’approche par rapport à la lutte
contre le dopage
En 2001, la candidature française a été pénalisée par la loi antidopage répressive promulguée
en 1999. Le CIO demanda donc à la France d’affaiblir sa législation afin d’être en accord
avec les standards olympiques. La France accepta à condition qu’une agence mondiale
antidopage (AMA) soit mise en place, ce qui ne fut pas le cas97. Avec Paris 2012, la France a
entièrement revu sa stratégie vis-à-vis du CIO. Jean-François Lamour, ministre des sports et
membre de la délégation, présenta en 2005 un projet de loi prévoyant la mise en conformité
des règles françaises avec les normes internationales édictées par l’AMA98.
Les forces de l’approche française
1. L’internationalisation de la candidature
Contrairement aux précédentes candidatures, Paris a décidé de sortir de l’approche francofrançaise qui avait été critiquée et mise en avant pour expliquer la défaite de 2008. Philippe
Baudillon, directeur du comité de direction Paris 2012, déclarait avoir retenu les leçons du
passé : « J'ai voulu que notre projet soit totalement international. Le seul moyen, pour espérer
gagner, c'était de ne pas rester entre nous, de nous ouvrir à d'autres points de vue »99. Cette
volonté s’est traduite par plusieurs actions :
Le recrutement d’event junkies : Paris a recruté douze de ces spécialistes des grands
évènements qui ont déjà travaillé au sein d'un comité d'organisation de jeux olympiques ou
pour le compte de précédentes candidatures, (six australiens, trois grecs, un américain, un
britannique et un néerlandais). Chacun est spécialiste d’un domaine particulier : les transports,
les relations publiques ou la rédaction en anglais des dossiers de candidature100.
Le choix de Weber Shandwick : l’internationalisation de la stratégie de Paris se retrouve
également dans le choix de ses partenaires. Suite à un appel d'offres international qui a opposé
96
http://www.lexpress.fr/actualite/sport/chronique-­‐d-­‐une-­‐defaite_485208.html JF Vilotte et A.Grynbaum, La face cachée du sport, Chap 1 : Pourquoi nous irons à Londres…La France et les JO, 2012 98
http://french.cri.cn/1/2005/02/17/[email protected] , interview de JF.Lamour, consulté le 16/12/13 99
http://www.lexpress.fr/actualite/sport/chronique-­‐d-­‐une-­‐defaite_485208.html 100
Le Monde, Le « franco-­‐français », cet ennemi identifié, Article publié le 06.07.05 97
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peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans
le temps.
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reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres
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sept agences, l'agence de relations publiques Weber Shandwick a été retenue dans le but de
promouvoir le projet à l'international. Cette agence, d’envergure mondiale (présente dans
soixante-quinze pays), a participé aux candidatures victorieuses de Pékin et de Sydney101.
Paris 2012 s’est également entourée de Jon Tibbs, expert en relations publiques, qui a
notamment dirigé les candidatures de Pékin 2008 et d'Athènes 2004, en qualité de conseiller
international102.
L’argument des camps de jeunesse : Paris a fait part de son intention d’inviter de jeunes
représentants des CNO à participer à un camp olympique de jeunesse, avec voyage,
hébergement et repas gratuits avant de les rassembler à Paris pendant les jeux103.
2. Une campagne de communication
globalement réussie
Soutien populaire : Le projet Paris 2012 a bénéficié d’un soutien populaire important qui a
contribué à faire bonne figure dans les sondages d’opinion réalisés par le CIO. Si Madrid
présente des taux inédits (un soutien de 91% de la population madrilène et 85% dans le reste
du pays), Paris 2012 affiche un soutien fort (85% et 79%). Les projets concurrents
bénéficient de nettement moins d’appui : Moscou (77% et 76 %), Londres (68% et 70 %) ou
New-York (59% et 54 %)104. Ce soutien s’explique par une campagne de communication
réussie via la mise en place de plusieurs évènements fédérateurs. Le point d’orgue de la
campagne de communication intervient le 5 Juin 2005, soit un mois avant le vote final.
L’opération « Champs Olympiques » prévoit de transformer les Champs Elysées en terrain de
sport. L’organisation est confiée à la filiale événementielle de l’agence Havas Sports. Un
million de personnes ont participé à la manifestation et l’opération a eu un écho positif
mondial : trois-cent-deux sujets télévisés diffusés sur soixante-quatre chaines dans le monde
dont seize hors d’Europe et la « une » du Financial Times et du Herald Tribune105.
101
http://www.strategies.fr/actualites/agences/r79274W/weber-­‐shandwick-­‐s-­‐occupera-­‐des-­‐rp-­‐internationales-­‐de-­‐paris-­‐
2012.html 102
Le Monde, « Jon Tibbs, l’homme qui promeut la candidature française » article publié le 9 Mars 2005 103
Rapport 22 Mars 2005 du CIO suite aux visites 104
Rapport de la commission d’évaluation du CIO pour les Jeux de la XXXe Olympiade en 2O12, Annexe D, 2005 (http://www.olympic.org/Documents/Host_city_elections/2012JO-­‐Rapport_de_la_commission_d_evaluation.pdf 105
A. Mercier, « JO 2012, paris perdu : comment la France a manqué les Jeux », Ed. Publikbook, 2005 Association de l’Ecole de Guerre Economique©
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Les faiblesses de l’approche lobbyiste
1. Un lobbying trop timide
Dès 2001 et l’annonce de la victoire de Pékin, C. Bébéar, président de la candidature Paris
2008 militait pour la création d’une cellule de veille destinée à préparer efficacement les
prochaines candidatures. Cette cellule serait chargée de suivre les évolutions du CIO et de
repérer les possibilités d’accroître l’influence de la France auprès des instances sportives
internationales106. Ce souhait restera pieux, tout comme celui de Jean-François Lamour qui
avait commandé, suite à l’annonce de la candidature Paris 2012, un rapport sur la présence
française et son poids dans les instances sportives internationales. Ce rapport listait pourtant
500 personnes potentiellement susceptibles d’être des relais d’influence107.
L’absence d’une vision globale et de stratégie d’influence a donc pénalisé la candidature
française, d’autant plus que le lobbying français a souffert d’un manque de préparation et de
consensus collégial. En effet, là encore, les leçons des précédents échecs n’ont pas été
retenues. Comme le souligne C. Bébéar, « dans nos actions de lobbying, nous avons
scrupuleusement respecté les règles du CIO, trop peut-être. Pas de visites, pas de contacts.
Or étant donnée l'importance de l'élément sentimental, dans les décisions prises, nous n'avons
pas assez cultivé nos relations affectives. Nous devons parvenir à créer une équipe
connaissant bien ce monde et capable de développer des relations personnelles avec des
membres du CIO »108. La France, en privilégiant l’aspect technique du dossier, a ignoré le
fonctionnement du CIO, qui se situe à l'opposé d'une démarche uniquement rationnelle. Or,
d’une part une majorité de membres ne lisent pas les dossiers techniques, et d’autre part,
l’aspect relationnel avec les membres du CIO est capital dans la promotion de son projet109.
Pour compenser la sous-représentation du mouvement sportif français à l’international, et
notamment au CIO, le comité s’est appuyé sur des personnes chargées de rencontrer ses
membres comme A. de Rendinger, le directeur de la promotion internationale du projet.
Celui-ci juge d’ailleurs que la France n’a pas su cibler les votants indécis, au contraire de
Londres qui a parfaitement profilé les personnes susceptibles de faire basculer le vote110.
Deux problèmes apparaissent dans la stratégie de lobbying de Paris. Premièrement, l’absence
de stratégie collégiale. A. de Rendinger est allé voir chaque membre du CIO mais seuls, là où
les anglais envoyaient plusieurs lobbyistes à la rencontre des membres du CIO111. Il explique
106
Ibid. Ibid. 108
Interview de C.Bébéar, Le CIO est sourd, L’Équipe, 28/07/2001 109
Interview téléphonique d’A. de Rendinger, 18/12/2013 110
Interview téléphonique d’A. de Rendinger, 18/12/2013 111
P. Issert, "Il n'y eut aucune naïveté", L’Équipe, 02/08/2005 107
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le temps.
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qu’à Paris, "il y a eu confusion des responsabilités sur toute la chaîne du lobbying"
reprochant ainsi le non-engagement total du plus haut niveau de l'Etat112. Le second
problème concerne l’absence de véritable stratégie d’influence à long terme. Le lobbying ne
peut être efficace que s’il est couplé à une présence permanente et constante à Genève ou
Lausanne. La stratégie de Paris 2012 qui consistait, quelques jours avant le vote, à envoyer
Jacques Chirac ou Philippe Baudillon à la rencontre des membres du CIO le temps d’une
soirée est insuffisante. De plus, ce n’est qu’en juin 2005 qu’une délégation s’est rendue en
Afrique afin de présenter aux 53 membres de l’association des comités nationaux olympiques
africains le programme parisien113. Selon A. de Rendinger, tout s’est joué dans la dernière
semaine où Londres a mis en place une stratégie agressive de lobbying114.
Le lobbying se résume souvent à du « donnant-donnant ». Or ce type d’engagement ne peut
pas être pris par un lobbyiste mais seulement par un membre du milieu connaissant
parfaitement les arcanes olympiques115. A ce titre, Henry Kissinger, membre d’honneur nonvotant du CIO, déclarait lors d’une visite en France en septembre 2005 que « les français
n’ont pas compris ce qu’était le CIO. Beaucoup de ses membres viennent des pays
pauvres »116. A l’inverse de Londres et de Pékin qui ont su utiliser tous les outils
d’influence117.
2. Un choix des membres de la délégation
cohérent ?
A la lecture des membres composant la délégation française, on observe un non
renouvellement des principaux acteurs des dernières candidatures. Ainsi, Jacques Chirac et
Henri Sérandour ont participé aux campagnes de 2008 et de 2012 mais avec des rôles
différents. Guy Drut ou Alain Danet ont également participé aux campagnes perdantes. On
remarque également que le plus proche conseiller du directeur de Paris 1992, Alain Danet,
était déjà Philippe Baudillon. Or, ce dernier, directeur de la candidature de 2012 avait pour
conseiller, entre autres Alain Danet118. La France n’a pas utilisé l’ensemble de son réseau
pour arriver à mettre en place une stratégie d’influence efficace.
112
A. de Rendinger, « Jeux perdus, Paris 2012, pari gâché », Fayard, 2006 http://www.sportstrategies.com/actualites/paris-­‐2012/136235-­‐paris-­‐2012-­‐a-­‐la-­‐conquete-­‐de-­‐l-­‐afrique 114
Interview téléphonique avec A. de Rendinger, 18/12/2013 115
JF Vilotte et A.Grynbaum, La face cachée du sport, Chap 1 : Pourquoi nous irons à Londres…La France et les JO, 2012 116
http://www.lemonde.fr/sport/article/2006/04/28/comment-­‐paris-­‐a-­‐perdu-­‐les-­‐jo-­‐2012_763131_3242.html 117
P.Issert et A. Luzenfichter, Malheureux aux Jeux, Ed. Prolongations, 2006 118
Ibid. 113
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peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans
le temps.
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reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres
concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs.
Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction,
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3. Une approche trop centrée sur le politique et
une trop grande représentation du milieu des
affaires
H. Sérandour déclarait suite à la défaite que : « Londres avait un programme sportif entouré
de politique et que Paris avait un programme politique entouré de sport »119. Alors que
Londres bénéficiait d’un représentant à plein temps, B. Delanoë ne consacrait qu’un tiers de
son temps au soutien de la candidature de Paris 2012120. Un autre argument régulièrement
avancé concerne les possibles stratégies personnelles des politiques entourant le projet, leurs
objectifs individuels prenant le pas sur la défense du projet. De plus, la candidature fut menée
par des personnes étrangères à la sphère olympique ou ne la fréquentant que trop rarement121.
Hervé Madoré, dans son rapport sur les causes de la défaite de 2008, soulignait les dangers
d’une trop grande représentation du milieu des affaires par rapport au milieu sportif122. Selon
lui, la relation avec les entreprises relève du sponsoring, qui dépend lui-même du CIO. En ce
sens, le « club des entreprises » Paris 2012 aurait pu aboutir à un conflit d'intérêt avec le CIO,
ce dernier souhaitant garder la mainmise sur le choix des sponsors olympiques.
4. Un film de présentation du projet inadapté
Le clip de présentation final, réalisé par L. Besson, n’a pas eu l’effet escompté. Axé sur la
promotion de la culture française plus que sur les valeurs olympiques, il n’a pas atteint
l’objectif fixé123. Pour A. de Rendinger, si le clip ne permet pas de faire gagner une
candidature, il peut au contraire, contribuer à sa défaite. Un clip à ranger, selon lui, dans cette
catégorie124.
119
http://www.humanite.fr/node/117672 P.Issert et A. Luzenfichter, Malheureux aux Jeux, Ed. Prolongations, 2006 121
P.Issert et A. Luzenfichter, Malheureux aux Jeux, Ed. Prolongations, 2006 122
P.Issert et A. Luzenfichter, Malheureux aux Jeux, Ed. Prolongations, 2006 123
P.Issert et A. Luzenfichter, Malheureux aux Jeux, Ed. Prolongations, 2006 124
Interview téléphonique avec A. de Rendinger, 18/12/2013 120
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diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne
peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans
le temps.
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reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres
concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs.
Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction,
en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.
III. Analyse succincte
A l’issue des travaux de recherches, une analyse succincte permettrait de souligner la
prédominance du facteur humain sur le facteur technique dans la procédure d’attribution des
jeux olympiques.
Tout d’abord, la supériorité du dossier technique de Paris 2012 apparaît clairement dans les
résultats des évaluations menées par le groupe de travail du CIO pour l’acceptation des
candidatures. Des infrastructures (transport, hôtellerie, énergie, environnement, etc.) de
qualité, un concept novateur « un village, deux noyaux », le tout compris dans un budget
raisonnable, dénotent une attention particulière de la France quant aux critères de choix
imposés par le CIO. Ce choix a été salué dès les premières commissions d’évaluation. En ce
sens, la stratégie française semblait être la plus adéquate.
Cependant, Londres a su exploiter dans la dernière ligne droite les lacunes de la stratégie
d’influence de Paris. La politique du « chevalier blanc » retenue par le GIP « Paris Ile-deFrance 2012 » s’est révélée inefficace face aux actions offensives des villes concurrentes.
Paris n’a pas su identifier les relais d’influence dont elle aurait pu bénéficier au sein du
mouvement olympique. Elle n’a donc pas tiré les leçons des échecs de 1992 et 2008. De
même, Paris n’a pas entrepris, pendant la dernière semaine, les actions de lobbying ciblées
vers les votants indécis qui auraient été nécessaires pour remporter la victoire.
De même, l’absence de communication parisienne en matière de contre-influence a amplifié
les effets des attaques londoniennes. Cet écueil est d’autant plus surprenant que Paris avait
instauré une politique de relations publiques inédite.
Ainsi, la principale erreur stratégique de Paris 2012 a été de considérer le CIO comme une
institution intègre dont les décisions ne sont fondées que sur des éléments découlant du Code
d’Ethique.
« Pour réussir, il faut pouvoir instaurer un dialogue permanent avec le monde de
l’olympisme »125. Ce constat du ministre des sports témoigne d’une prise de conscience
indispensable à la réussite des candidatures futures.
125
Jean-­‐François Lamour, Ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, 2005 Association de l’Ecole de Guerre Economique©
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peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans
le temps.
Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne
reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres
concernés pas ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs.
Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction,
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V. Annexes
I.
II.
Plan de recherche du renseignement JO Paris 2012
Tableau des sources Paris 2012
III.
Élements de présentation du CIO
IV.
Le CIO lors de l’attribution des jeux olympiques de Londres 2012
V.
Paris Carte A
VI.
Paris Carte B
VII.
VIII.
« Club des entreprises »
Acteurs politiques gravitant autour de la candidature Paris 2012
Association de l’Ecole de Guerre Economique©
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