contexte - Le SNEP
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contexte - Le SNEP
Quelques éléments de contexte, partiels (voire partiaux) et de questionnements Si la candidature de Paris est retenue pour les JO 2024, le dépôt doit se faire en septembre 2015. La décision du CIO pour le choix de la ville interviendra en juillet 2017. Plusieurs villes ou pays sont déjà candidats dont Boston, Hambourg, Rome, Turquie, Afrique du sud, Hongrie, Azerbaïdjan. Le Qatar pourrait également se porter candidat Face au constat que de moins en moins de villes se portent candidates (8 désaffections suite à des consultations des citoyens en raison notamment du coût (Munich, Une ville en Norvège,...) surtout pour les JO d'hiver, face au gigantisme et au mercantilisme grandissant, le CIO a construit 40 recommandations applicables pour les candidatures 2024. Ces recommandations visent à rendre plus transparentes les attributions des JO, à en diminuer le coût (y compris de candidature), à rendre durables et plus écologiques les installations sportives (IS), à la non-discrimination sur l'orientation sexuelle, mais elles insistent aussi pour donner une plus grande place aux partenariats économiques... La ville de Boston se trouve bien placée pour remporter cette compétition car il y a normalement une alternance des continents et ce serait « le tour » de l'Amérique du Nord. Cette ville envisage en 2016 un référendum sur la candidature car il y a aussi une forte contestation. Les prochain JO d'été de 2016 se dérouleront au Brésil puis au Japon en 2020. Les JO d'Hiver de 2018 se dérouleront en Corée du Sud, le Kazakhstan et la Chine candidatant pour 2022 . Quelques chiffres sur les JO : Les Jeux durent environ 15 jours plus 10 jours (paralympique).100 000 heures de TV (3,5 Mds de téléspectateurs ou audience cumulée ?). Ils regroupent: 10 500 athlètes plus 4500 paralympiques – 20 000 journalistes (plus d'un journaliste par athlète : on voit le poids là des médias)… 70 000 bénévoles... L'essentiel des revenus du CIO (5,4 Mds dollars) est lié aux droits de retransmissions TV (4,1 Mds) et de marketing-sponsors (1 Mds). Le point sur la candidature de Paris pour les JO de 2024. Le président de la République et le gouvernement sont favorables à la candidature de Paris. Selon eux, cet événement est vecteur d'attractivité, de rayonnement et de démonstration du savoir-faire français. Il rendrait la France plus compétitive et « boosterait » l’économie en particulier en se centrant sur l'innovation (emplois, transports, logements...) Pour le ministère des sports, selon les ministres, les JO permettraient une démocratisation. En rendant les sports plus « visibles », ils donneraient envie aux jeunes de s’engager dans les pratiques au sein des clubs. Les JO donneraient du sens à la pratique pour la jeunesse et renforceraient la cohésion sociale. Ces JO seraient un instrument de diplomatie en particulier économique. Le gouvernement a fait passer un texte à l’assemblée l'exonération fiscale pour ces JO afin d’être compétitif et attractif. La ville de Paris Mme Hidalgo n’était pas initialement favorable au projet. Maintenant la mairie de Paris s’y engage avec sa majorité (moindre coût, engagement de l'Etat, et de la région IDF). Ces JO seraient un moyen de développer la Seine Saint Denis qui souffre d’un retard en particulier en termes d’équipements Sportifs et d’un « déficit d'image positive ». Les élus Verts se sont positionnés en contre, l’UDI, l’UMP, le PS, le PC ont voté pour, et ils se prononcent pour qu’un débat citoyen puisse se tenir. Le CESER d’île de France s’est prononcé favorablement (avec abstention de la FSU après avis du SNEP) Le rapport Lapasset : Le SNEP n’a pas été auditionné ni consulté. Ce groupe qui a construit ce rapport était constitué en grande partie d’acteurs économiques, institutionnels et sportifs mais un seul universitaire et pas de syndicat... Dans ce rapport on y dit que les JO redonneraient espoir au peuple Français et à sa jeunesse qui seraient enclin au pessimisme. « La France a besoin d'un grand projet fédérateur » pour la société. « Les JO peuvent en être un : une opportunité pour la France... et de porter une ambition ». Ces jeux pourraient répondre aux enjeux de cohésion sociale, de santé, de développement économique (innovation), de favoriser le développement du grand Paris, de développement de territoires, et porteur pour la jeunesse. Ce rapport pointe que la France a trois représentants au CIO (Jean-Claude Killy, Tony Estanguet et Guy Drut). La faisabilité technique pour ces JO est bien là car l'IDF et Paris ont déjà beaucoup d'installations sportives existantes et un cadre historique prestigieux. Mais il y en a encore des équipements important à construire (le village olympique et le centre de Presse : 1, 7 Mds). Le rapport estime le coût autour de 6 Mds dont 3Mds seraient financés par le Comité d’Organisation des JO et fonds privés (les jeux paient les jeux)... La participation publique tournerait autour de 2 à 3Mds ? Les « flous » dont le modèle économique : La France et Paris ont été « échaudés » par différents échecs. Le plus cuisant est celui de la candidature des JO de 2012 remporté par Londres sur le fil alors que Paris avait le meilleur dossier. (M. Amsalem (président de la FFA) demande que Paris soit candidate plus tard (2028) car Boston a une bonne candidature (le poids des médias américains et leur apport aux budget du CIO pèseront. De plus le CIO insiste sur l’alternance des continents... Selon les sondages, il y aurait une adhésion populaire pour que Paris soit candidate. Mais d'autres sondages plus contradictoires apparaissent dont celui où les Franciliens préféreraient avoir l'exposition universelle 2025. (« Faut-il croire les sondages et que valent-ils dans un débat? ») Le problème du CIO : Le CIO : le processus de désignation du gagnant ? 60 Millions minimum pour avoir le droit de « jouer à candidater »? Le coût est élevé, la non transparence actuelle du CIO et le choix fait par celui-ci ne se fait pas forcément sur la qualité. La corruption a été possible au CIO et qu'en est-il aujourd'hui ? Le CIO ne portent pas nos revendications sur les ESI même si des évolutions semblent-ils ont lieu (voir leurs 40 recommandations)... La question du coût et des bénéfices économiques : Un coût minimal qu'il faudra engager pour porter et vendre la candidature de Paris de 60 Millions ! (on peut estimer que cela montera autour de 80 à 100 Ms) Un autre élément qui vient dans le débat est que Paris se porterait également candidate à l'expo universelle en 2025. Cette expo qui dure six mois... nécessite un investissement moindre. Les estimations de coût ont toujours été revues à la hausse (multiplié par 1, 5 minimum) et finalement sont souvent payées par emprunt et donc avec une hausse de l’endettement (Athènes, Montréal fin en 2008)... Les Emplois créés ne sont pas pérennes... Les équipements ne sont plus utilisés ou sous utilisés, ce que l'on appelle des éléphants blancs.... Ce rapport gain/perte est très discuté car il est très compliqué à établir par les économistes et on a un début d’estimation environ 10 ans après la déroulement des Jeux. On assiste souvent à une socialisation des pertes et une privatisation des bénéfices. Les JO sont très controversés sur leurs aspects « marchandisés » et mercantilisés. Pour la population quelles retombées ? Si le sport se fixe comme enjeu celui de la santé, la question de partenariats avec des marques comme mac do, coca, kellogg’s pose de réels problèmes de cohérence. Deux Commentaires SNEP sur l’aspect économique et investissement : Si le financement n’est que privé ou que par Partenariat Public Privé (PPP), cela renforce la privatisation de ces jeux. Or si le sport est un bien commun, d’intérêt général, il doit y avoir un financement public important et majoritaire (Exemple : constructions et fonctionnement des piscines (toujours déficitaires) ou les Opéras, les constructions d'écoles...). Si ces JO étaient donc d’intérêt général et apportaient un bénéfice social, éducatif, culturel émancipateur, les investissements devraient être majoritairement publics. Des JO, dans un contexte austéritaire de diminution des dépenses publiques notamment pour les Collectivités Territoriales (jusqu'en 2017), pour les services publics, posent la question de l’investissement public.