Alfred-Nicolas Normand - Médiathèque de l`architecture et du

Transcription

Alfred-Nicolas Normand - Médiathèque de l`architecture et du
Alfred-Nicolas Normand (1822-1909)
Architecte et photographe
Pompéi, 1851, photographie d'Alfred-Nicolas Normand,
d'après un interpositif obtenu à partir d'un calotype de format 21,7x16,2cm
(en dépôt au Musée d'Orsay, cote DO 1982 276).
Dès 1851, Alfred-Nicolas Normand s'initie à la photographie. Elle va jouer un
rôle important dans son parcours d'architecte. Brillant calotypiste au mitan
du siècle, il reviendra à la pratique de la photographie dans les quinze
dernières années du dix-neuvième siècle. Les fonds de la Médiathèque
témoignent de cette fructueuse activité photographique.
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Alfred-Nicolas Normand, calotypiste
Son activité d'architecte
La photographie : reprise d'une pratique
Le fonds Normand à la Médiathèque de l'architecture et du patrimoine
Descriptif du fonds
Notes
Sources et orientation bibliographiques
Accès aux images
Les séries en ligne
Alfred-Nicolas Normand est fils d'architecte. Il est admis en section architecture à l'école des
Beaux-arts de Paris en 1842 et obtient le Grand Prix de Rome en 1846. Pensionnaire à la Villa
Médicis de 1847 à 1851, il travaille sur des projets de restauration de monuments antiques en
Italie.
Alfred-Nicolas Normand, calotypiste
« On appelle génériquement "calotype" la technique, élaborée en 1841 par l'anglais William
Henry Fox Talbot, permettant d'enregistrer son point de vue, au fond d'une chambre obscure,
sur une simple feuille de papier enduite d'un produit sensible à l'action de la lumière. Cette
image aux valeurs inversées, le négatif, appelé aussi "cliché", rendu translucide, permet de
réaliser une infinité d'épreuves positives » (Sylvie Aubenas, Paul-Louis Roubert) (1).
En avril 1851, lorsqu’il rencontre à Rome Maxime Du Camp et Gustave Flaubert qui rentrent de
leur périple en Orient en possession d' un volume conséquent de négatifs réalisés par Du
Camp, Alfred-Nicolas Normand a déjà produit quelques vues de la ville.
Il effectue plusieurs tirages d'après les négatifs de Du Camp. Conforté dans sa pratique, il
entame une série de calotypes de Rome, Pompéi, Palerme, Athènes, puis de Constantinople
(1851-1852).
« Certains artistes venus de France, d'Angleterre ou d'autres régions d’Italie, présents à Rome
autour de 1850, se sont passionnés pour la photographie. Il semble donc naturel qu'ils aient
choisi comme point de ralliement le fameux Caffè Greco, situé dans l'environnement immédiat
de la Villa Medicis et de la Piazzia di Spagna, au cœur de leur territoire. Rome devint ainsi le
siège d'un des premiers cercles photographiques de calotypistes (...) » : Flachéron, Constant,
Normand, Caneva et Anderson sont considérés comme les plus représentatifs de ce cercle
photographique romain (2).
Vue générale, ruines et colonnes du Forum romain, 1851, photographie d'Alfred-Nicolas
Normand, d'après un interpositif obtenu à partir d'un calotype de format 17,6 x 22,2 cm en
dépôt au Musée d'Orsay, cote DO 1982 192.
« En dehors des nombreuses vues de la Villa Médicis qui représentent son environnement
immédiat, l'architecte produit des calotypes de monuments antiques sur le Forum
correspondant, pour la plupart, à son projet de restauration » (Guillaume Le Gall) (3).
Son activité d'architecte
De retour à Paris, il est nommé inspecteur des travaux de la ville de Paris et travaille sous la
direction de Victor Baltard (1805-1874). En 1853, il reçoit une commande importante du
prince Jérôme Napoléon : l’édification d’un palais Pompéien, avenue Montaigne à Paris : les
travaux commencent en 1854 mais le bâtiment sera abandonné après 1870 puis finalement
détruit en 1891. « L'originalité de la construction, l'intelligence que montre Normand dans
l'utilisation d'éléments et de motifs antiques adaptés à une construction moderne, et aussi les
fêtes somptueuses qui y sont données, lui assurent une grande notoriété (...) » (Philippe
Néagu) (4).
La maison Pompéienne du 16/18 rue Montaigne à Paris : le portique et l'immeuble
voisin en construction, 1891, photographie d'Alfred-Nicolas Normand,
d'après un négatif souple au gélatino-bromure.
Une brillante carrière s'ouvre désormais à lui : château et tombeau de Liancourt, marché public
de Grenelle, hospice de ville de Saint-Germain-en-Laye, restaurations de l’Arc de Triomphe de
la place de l’Étoile à Paris et de la colonne Vendôme.
Intérieur de la prison de Melun : le quartier cellulaire de nuit, 1890, photographie
d'Alfred-Nicolas Normand, d'après un négatif souple au gélatino-bromure.
En 1861, Alfred-Nicolas Normand est nommé Inspecteur général des édifices pénitentiaires.
Dans ce domaine, il faut particulièrement distinguer la construction de la prison de Rennes
(1867-1876). Il devient membre de l’Institut en 1890 puis, de 1898 à 1900, Président de la
Société Centrale des Architectes.
La photographie : reprise d'une pratique
Sa passion pour la photographie le reprend en 1887. Jusqu’en 1891, il réalise, à l’occasion de
voyages qui le conduisent en Tunisie, en Égypte, en Russie, en Suède, au Danemark, dans
l’Empire austro-hongrois, en Suisse, en Italie, plus de trois mille cinq cents clichés sur support
souple de format 18 x 24 cm. La grande qualité plastique de son œuvre photographique est
reconnue par ses pairs : il est nommé vice-président de la Société française de photographie
quelques années avant sa mort.
Alfred Normand. Architecte. Membre de l'Institut 1822-190[9].
A l'exposition de 1889, photographie anonyme, d'après un tirage au gélatino-bromure.
Le fonds Normand à la Médiathèque de l'architecture et du patrimoine
En 1946, les Archives photographiques (intégrées depuis 1995 à la Médiathèque de
l’architecture et du patrimoine) ont reçu en don du docteur Cayla une partie de la collection de
négatifs au gélatino-bromure d’argent avant de procéder à l’acquisition d’un ensemble de
calotypes, en 1975.
Le docteur Cayla était le petit-fils de Normand. Il en a dressé un portrait sensible dans un
texte paru en 1978 : « Alfred-Nicolas Normand eut pendant toute sa vie le besoin de voir et de
connaître les chefs-d’œuvre du passé (…) Notre époque prend conscience de l'importance des
images photographiques anciennes (…) En présentant celles d'un architecte de haute
conscience, nous [rappelons] qu'il était le contemporain de Garnier et d'Hermant, [qu' il] était
proche de Baltard et de Labrouste (…) formant une riche lignée française » (5).
Descriptif du fonds
Le fonds est composé de mille sept cent vingt et un négatifs souples au gélatino-bromure de
format 18 x 24 cm, de deux cent cinquante-deux tirages sur papier albuminé dont vingt-trois
tirages sans négatifs.
Cent trente-quatre calotypes sont en dépôt au Musée d'Orsay (Paris).
Notes
1- Le calotype en France, 1843-1860, Paris, Bibliothèque nationale de France/Éditions
Gallimard, 2010
2- Maria Elisa Tittoni, « Il Caffè Greco : « le petit café le plus plaisant du monde », in
Rome 1850, Le cercle des artistes photographes du Caffè Greco.
3-Guillaume Le Gall, «Photographie d'architecture et autorité académique : l'exemple
d'Alfred-Nicolas Normand, Pensionnaire à la Villa Médicis », op. cit.
4- Alfred-Nicolas Normand architecte, photographies de 1851-1852.
5- Quelques souvenirs sur Alfred-Nicolas Normand, Dr Alfred Cayla, in Alfred-Nicolas
Normand architecte, photographies de 1851-1852.
Sources et orientation bibliographiques
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Le calotype en France, 1843-1860 [catalogue d'exposition], Paris, Bibliothèque
nationale de France-Editions Gallimard, 2010
Éloge du négatif: les débuts de la photographie sur papier en Italie (1846-1862)
[catalogue d'exposition], Paris, Paris musées, 2010
Voir l'Italie et mourir. Photographie et peinture dans l'Italie du XIXe siècle [catalogue
d'exposition], Paris, Musée d'Orsay, Skira/Flammarion, 2009
Roma 1850, Il circolo dei pittori fotografi del Caffè Greco - Rome 1850, Le Cercle des
artistes photographes du Caffé Gréco [catalogue d'exposition], Milan, Electa, 2003
Alfred-Nicolas Normand, architecte photographe, Sylvie Lécallier, Mission du patrimoine
photographique, Ministère de la culture et de la francophonie, 1994
Alfred Normand : Caloptypes 1851-52, photographies d'Italie, de Grèce et de
Constantinople [catalogue d'exposition], Gorle/Bergame, Grafica Gutenberg, 1978
Alfred-Nicolas Normand architecte, photographies de 1851-1852 [catalogue
d'exposition], s.l., s.d. [1978]
Les séries en ligne
● Les calotypes
● Alfred-Nicolas Normand, Inspecteur général des édifices pénitentiaires
● L’œuvre architecturale d'Alfred-Nicolas Normand
● La maison pompéienne du prince Jérôme Napoléon
● Paris : l’Exposition universelle de 1889
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Médiathèque de l'architecture
photographie, février 2011.
et
du
patrimoine,
département
de
la

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