Les monocoques de course ont fait des progrès immenses depuis

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Les monocoques de course ont fait des progrès immenses depuis
Les monocoques de course ont fait des progrès immenses depuis une vingtaine d’années. Ils
ne cessent de tourner autour du monde, comme satellisés (Vendée Globe, Volvo, Barcelona) à
des vitesses moyennes impressionnantes.
Les voiliers de croisière bénéficient assez peu des recherches effectuées sur ces bateaux
exceptionnels, à l’exclusion des enrouleurs de voiles d’avant. Les bateaux de série continuent
à ressembler à des loges de concierge (à l’intérieur) et à des produits Jacob Delafon ( à
l’extérieur).
Quelle surprise de voir entrer dans le port d’Auckland le week-end dernier un
bateau enfin nouveau !
On parle à l’anglaise de “Gentleman Farmer”. Jean-Pierre Dick est un “Gentleman Marin”. Il
n’a jamais été pris au sérieux parce qu’il ne vient pas de l’Ouest mais du Sud. Il a pourtant
accumulé un palmarès impressionnant depuis 8 ans qu’il a décidé de tout lâcher pour devenir
coureur océanique professionnel en solitaire.
Rien ne semblait conduire ce calme vétérinaire vers le grand large si ce n’est sa passion.
Ce sentiment a été suffisant pour soulever des océans et en surprendre plus d’un !
Comme beaucoup, Jean-Pierre souhaite faire partager son bonheur du large à ses amis. Il a
donc eu l’idée de créer un bateau totalement novateur et directement inspiré des choix les plus
récents de la course au large. Des idées que l’on ne voit pas encore sur le bateau “lambda” :
quille basculante, aménagements mobiles, ballasts, voile à corne.
A l’extérieur, l’Absolute Dreamer 54 (quel nom curieux !) ressemble à un bateau de course :
coque légère flottant haut, bout dehors, mât carbone, toutes les voiles d’avant sur enrouleurs,
longueur à la flottaison identique à la longueur pont.
Il peut être manoeuvré avec un équipage très réduit en toutes circonstances.
A l’intérieur : révolution ! Au milieu du bateau, au maître beau, un manège, un carrousel sur
lequel sont installés les systèmes les plus lourds : batteries, hydraulique, stockage mais aussi
cuisine et table à carte.
Un bouton actionne un petit moteur. Il permet de faire tourner manège et d’avoir TOUJOURS
du côté au vent les objets les plus lourds (600 kg) et ceux qui travaillent : navigateur ou
cuisinier.
C’est spectaculaire et certainement très efficace, même sur le plan du confort.
Quatre cabines respectables sans aucun morceau de bois verni, une grande douche (avec un
WC à cardans pas très tentant), une annexe qui s’escamote dans l’immense tableau arrière,
des winches hydrauliques, un moteur puissant : les ingrédients de la croisière sont là.
Le bateau est très rapide ! A Auckland il tournait,
dimanche dernier, autour de tout ce qui flottait là-bas.
La quille basculante, le ballast arrière pour donner encore
plus de puissance au largue et cet aménagement mobile
permettront au bateau de maintenir des vitesses très
élevées (16 à 20 noeuds) en toute sécurité.
Un exercice de style ? Une vraie revolution dans la façon
de faire de la croisière ? L’avenir le dira. Pour l’instant le
marché n’existe pas.
Jean-Pierre Dick, avec son enthousiasme et son charme, a
décidé de le créer et d’être celui qui fait partager le fruit
de ses cavalcades du large.
Le prix de cette révolution ? Je n’ai pas osé le demander.
Source : http://voile.blog.lemonde.fr/2010/03/29/ne-de-la-course/

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