LES BRIGADES DU TIGRE» : rencontre
Transcription
LES BRIGADES DU TIGRE» : rencontre
© Bruno Calvo - Les films Manuel Munz Samedi, Clovis CORNILLAC et le réalisateur Jérôme CORNOUAU présentaient les Brigades du tigre aux spectateurs du Gaumont, le film sort cette semaine. En 1907. Devant les vagues de crimes et l’arrivée de nouveaux bandits mieux équipés que la police, comme la bande à Bonnot - les premiers à utiliser les célèbres voitures de Dion-Bouton pour leurs braquages - le ministre de l’intérieur de l’époque, Clémenceau - surnommé le Tigre - décide de créer des brigades mobiles rapidement baptisées “Les brigades du Tigre”. Ces policiers d’élite, rompus à toutes les techniques de combat, utilisent les dernières technologies : portrait-robot, empreintes, autopsie et biensûr la voiture. Ces brigades ont été rendues célèbres dans une série TV des années 70, le film y prend ses sources : ce sont les mêmes personnages, la même époque, il y a une fidélité par rapport à la série, mais la narration est plus moderne précise le réalisateur l’histoire est plus noire et plus dense. Le film démarre fort avec les attaques de Bonnot (Jacques GAMBLIN) et les anarchistes. S’ensuit la riposte de la brigade : Valentin (Clovis CORNILLAC) le chef et ses adjoints Pujol (Edouard BAER) et Terrasson (Olivier GOURMET). Nous voilà catapultés au début du XXe siècle. Dès qu’on croit à l’histoire, c’est une machine à remonter le temps explique Clovis CORNILLAC. Effectivement, ces aventures policières palpitantes sont l’occasion de faire un point historique : nous sommes partis d’éléments réels qu’on a fait attention à ne pas trop modifier, comme ce qui concerne Jaurès ou le mouvement contre l’alliance souligne Jérôme CORNOUAU, puis on a tissé une trame romanesque, l’intrigue politico-financière est inventée ainsi que les personnages de Constance (Diane KRUGER) et son mari le prince Bolkowski. La superbe Diane KRUGER fait le lien entre Bonnot, les emprunts russes et les brigades : je voulais des personnages forts, je ne voulais pas des potiches faire-valoir explique le réalisateur qui a aussi confié un très beau rôle à Léa DRUCKER. Le cœur de ce film, ce sont les “Mobilards” : en lisant le scénario, j’ai craqué pour le personnage de Valentin confie Clovis CORNILLAC, on se dit que c’est un gaillard qui ne pense qu’à la justice et on se rend compte qu’il est contre la peine de mort, c’est un héros mythique : il vit dans une chambre de bonne, il sera marqué par ses rencontres avec Jules Bonnot et Constance néanmoins il continue son chemin mais il est tailladé de l’intérieur, son objectif est d’arrêter les criminels mais pas de les massacrer, ce type de personnage me touche. C’est aussi une ambiance : les deux accolytes Olivier GOURMET à l’inattendu accent du Sud endosse un rôle rassurant de flic bon père de famille un peu gaulois alors qu’Edouard BAER, efficace, joue un inspecteur Pujol plutôt trouble, intime avec une prostituée (Léa DRUCKER) qu’il met dans le lit de certains personnages pour obtenir des confidences. Dans le casting de rêve on trouve aussi Thierry FRÉMONT en anarchiste incontrôlable, Gérard JUGNOT patron des Brigades mobiles, Didier FLAMENT ou Philippe DUQUESNE, pour un film riche à l’issue duquel on peut se demander ce qui a vraiR.M. ment changé en un siècle. D’autres photos sur www.cine35.com 8 Photo Benoît Meudec «LES BRIGADES DU TIGRE» : rencontre