Évaluation de l`activité antioxydante et antimicrobienne des feuilles
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Évaluation de l`activité antioxydante et antimicrobienne des feuilles
Phytothérapie (2014) 12:15-24 © Springer-Verlag France 2014 DOI 10.1007/s10298-014-0832-z Article original Pharmacognosie Évaluation de l’activité antioxydante et antimicrobienne des feuilles et des sommités fleuries de Marrubium vulgare L. N. Ghedadba1, H. Bousselsela2, L. Hambaba1, S. Benbia2, Y. Mouloud2 1 Laboratoire de chimie des matériaux et des vivants : activité et réactivité, département des sciences de la nature et de la vie, faculté des sciences, université El-Hadj-Lakhdar, 05000 Batna, Algérie 2 Laboratoire de biotechnologie des molécules bioactive et de la physiopathologie cellulaire, département des sciences de la nature et de la vie, faculté des sciences, université El-Hadj-Lakhdar, 05000 Batna, Algérie Correspondance : [email protected] Résumé : Dans cette étude in vitro, des activités antioxydante et antimicrobienne des extraits organiques et de l’extrait aqueux des feuilles et des sommités fleuries du Marrubium vulgare ont été étudiées. L’activité antioxydante a été évaluée par la méthode de radical-balayage du diphényl1-picrylhydrazyl (DPPH) et le test de blanchiment du βcarotène. L’activité antimicrobienne a été évaluée par la méthode de diffusion en milieu gélosé. L’analyse qualitative des extraits par la chromatographie sur couche mince (CCM) a indiqué la présence de l’acide gallique, de la quercétine et l’absence d’atropine. D’ailleurs, l’identification préliminaire de l’activité antiradicalaire envers le DPPH par CCM indique que l’activité est concentrée dans l’extrait méthanolique brut (EMeOH). La quantification des phénols totaux par la méthode de Folin-Ciocalteu et des flavonoïdes par la méthode AlCl3 a donné des valeurs plus élevées avec l’EMeOH, où la valeur la plus élevée est estimée par mesures au spectrophotomètre : 3,42 ± 0,85 mg EAG/g d’extrait ; 18,0 ± 0,75 mg EQ/g d’extrait. Marrubium vulgare n’a eu aucune activité contre les micro-organismes examinés (Staphylococcus aureus ATCC 25923, Pseudomonas aeruginosa ATCC 27853 et Escherichia coli ATCC 25922). La méthode de βcarotène a attiré l’attention sur l’existence de trois temps : « temps de repos, temps de génération et temps d’épuisement » dans lequel l’EMeOH a été caractérisé par une activité antioxydante très élevée (63,77 %). L’évaluation quantitative de l’activité antiradicalaire a prouvé que l’EMeOH est le plus actif (IC50 = 1,5 μg/ml) ; cependant, la quercétine (utilisée comme témoin) a montré une activité approximativement équivalente (IC50 = 0,81 μg/ml), ce qui indique la présence de composés efficaces dans la composition biochimique de la plante qui ont une capacité élevée dans la réduction du DPPH. Ces composés sont caractérisés par une polarité élevée et sont identifiés par chromatographie liquide sous haute pression (HPLC) dans l’EMeOH de la plante ; ces composés s’appellent les « phénylpropanoïdes glycosides ». Mots clés : Marrubium vulgare – Extraits organiques – Flavonoïdes – Activité antimicrobienne – Activité antioxydante Evaluation of the Antioxidant and Antimicrobial Activities of the Leaves and Flowered Tops of Marrubium vulgare L. Abstract: In the current in vitro study, antioxidant and antimicrobial activities of the organic solvents and aqueous extracts of the leaves and flowered tops of Marrubium vulgare were investigated. Antioxidant activity was evaluated by 2,2’diphenyl-1-picrylhydrazyl (DPPH) radical-scavenging activity and β-carotene bleaching method, and the antimicrobial activity was evaluated by disc diffusion method. Qualitative analysis of the extracts by thin layer chromatography (TLC) revealed the presence of gallic acid, quercetin and the absence of atropin. Moreover, preliminary identification of the radicalscavenging activity toward DPPH by TLC indicated that the activity is concentrated in the crude methanol extract (MeOHE). Quantification of total phenols by Folin-Ciocalteu method and flavonoids by AlCl3 method gave higher values with the MeOHE, where the highest value estimated by spectrophotometer measurement: (3.42 ± 0.85 mg GAE/g of extract; 18.0 ± 0.75 mg QE/g of extract). Marrubium vulgare had no activity against tested microorganisms (Staphylococcus aureus ATCC 25923, Escherichia coli ATCC 25922, and Pseudomonas aeruginosa ATCC 27853). The β-carotene method focused on the existence of three times: “rest time, generation time, and exhaustion time” with which the MeOHE was characterized by a very high antioxidant activity (63.77%). The quantitative evaluation of the antiradical activity showed that the MeOHE is the most active (IC50 = 1.5 μg/ml); however, quercetin (used as standard) showed approximately equivalent scavenger activity (IC50 = 0.81 μg/ml), indicating the presence of compounds effective in the biochemical 16 composition of the plant which have a high capacity in the reduction of DPPH. These compounds are characterized by a high polarity and are identified by HPLC in the MeOHE of the plant; these compounds are called “phenylpropanoids glycosides”. Matériel et méthodes Keywords: Marrubium vulgare – Organic extracts – Flavonoids – Antimicrobial activity – Antioxidant activity L’échantillon de la plante de Marrubium vulgare a été rassemblé pendant le mois d’avril 2011 dans la région de Touffana à 52 km de Batna dans le nord-est de l’Algérie. La plante a été identifiée par M. Hamchi au département de biologie de la faculté des sciences de Batna, et séchée dans une salle foncée pour empêcher la photo-oxydation, puis écrasée en une poudre fine. Introduction La résistance aux antibiotiques atteignant le point de crise dans beaucoup d’hôpitaux autour du monde, il y a des besoins urgents de compléter le niveau de notre arsenal d’agents anti-infectieux [6]. De plus, les effets nuisibles du stress oxydant sur la santé des personnes sont devenus un problème grave. Les antioxydants synthétiques, tels que l’hydroxytoluène butylé (BHT), ont été employés couramment comme antioxydants dans l’industrie alimentaire et peuvent être responsables des dommages du foie et de la carcinogenèse [8]. Pour cette raison, l’intérêt d’utilisation des antioxydants et antimicrobiens d’origine naturelle a considérablement augmenté. Dans diverses plantes médicinales, différentes molécules bioactives, telles que les flavonoïdes, les acides phénoliques, les tanins, les caroténoïdes, les stérols et les terpénoïdes, ont été identifiées [4]. Marrubium vulgare L. (Lamiaceae), généralement connue sous le nom « Horehound », riche essentiellement en composés phénoliques, est employée couramment dans la médecine traditionnelle pour guérir certaines maladies [4,10,15]. Marrubium vulgare possède des effets hypoglycémiants et hypolipidémiants [10] (par une stimulation de sécrétion d’insuline par les cellules β-pancréatique), vasorelaxant et antihypertensif [9], anticholinestérase contre l’acétylcholinestérase et butyrylcholinestérase [14], antioxydant et antimicrobien [15], antispasmodique, anti-inflammatoire, analgésique [15,20]. Il possède les activités tonique, aromatique, stimulante, expectorante, diaphorétique et diurétique [1]. C’est également un ingrédient des pastilles contre la toux, par exemple, Ricola® [15]. Il a été très employé dans les affections hépatiques [1]. Le principe actif principal de cette plante a été identifié en tant que marrubiine, un diterpène labdane furanique [20]. D’autres composés sont présents dans la plante, parmi lesquels on peut citer l’acide caffeoylL-malique, l’actéoside, l’arénarioside, le forsythoside B et le ballotétroside [16], le vulgarol, le β-sitostérol [1], le lupéol, l’apigénol et la ladanéine [13,15]. L’objectif principal de notre étude est d’élucider in vitro l’activité antimicrobienne du Marrubium vulgare (des feuilles et des sommités fleuries) contre quelques bactéries Gram positives et Gram négatives. Le deuxième but de cette étude est de déterminer son activité antioxydante au moyen de deux tests différents : le balayage des radicaux libres de DPPH (2,2′-diphényl-1-picrylhydrazyl) et la méthode de blanchiment du β-carotène. Matériel végétal Chémicals et réagents Les solvants suivants ont été employés pour l’extraction : méthanol, éther de pétrole, dichlorométhane. Solvants utilisés pour la chromatographie préparatoire et l’activité antioxydante : chloroforme, acétate éthylique, n-butanol. Des standards des acides phénoliques (acide gallique) et des flavonoïdes (quercétine) ont été obtenus à partir de « Sigma Aldrich ». Le réactif des phénols de Folin-Ciocalteu et le chlorure d’aluminium (AlCl3) ont été achetés de « Fluka Chemie ». Les réactifs suivants ont été employés dans les expériences d’activité antioxydante : tween 60, β-carotène, acide linoléique (pureté CA 99 %), 2,2′-diphényl-1picrylhydrazyl (DPPH) (Sigma-Aldrich Chemie). Le α-tocophérol a été obtenu à partir de l’alcool de laboratoire pharmaceutique API. Préparation des extraits organiques Selon Stanković [19], la poudre sèche broyée est d’abord mise en contact avec l’éther de pétrole à raison de 100 ml de solvant pour 10 g de poudre dans un récipient qui est enrobé par la suite par un papier d’aluminium, afin de préserver l’obscurité, en conservant au maximum les métabolites contre les effets de l’oxydation par les photons. Une agitation manuelle simple a été effectuée au début pour assurer que toute la surface de la poudre est imprégnée par le solvant, puis une agitation mécanique a été effectuée pour accélérer le processus d’extraction. Après une période d’incubation de 24 heures à température ambiante, le mélange hétérogène est filtré sur filtre de papier plissé, et le résidu de l’extraction précédente (retentât) a été repris par 100 ml de dichlorométhane et laissé reposé (sous une agitation manuelle + mécanique) pendant 24 heures, le résidu est à nouveau extrait par 100 ml de méthanol pendant 24 heures dans les mêmes conditions. À la fin de l’extraction, les extraits organiques (EEp, EDCM, extrait méthanolique brut [EMeOH]) sont évaporés au moyen d’un évaporateur rotatif (Heidolph Rotavapor) aux températures 40, 35 et 50 °C respectivement. 17 Préparation de l’extrait aqueux Détermination des flavonoïdes totaux L’extrait aqueux a été obtenu par la macération agitée pendant 24 heures de 10 g de l’échantillon de poudre en volume de 100 ml d’eau distillée, la phase aqueuse du macérat a été alors filtrée sur un papier-filtre et lyophilisée. L’extrait obtenu a été maintenu dans les tubes stériles et stocké dans un réfrigérateur à +4 °C [19]. Une quantité de 1 ml de chaque échantillon et de standard (préparée dans le méthanol) est ajoutée à 1 ml de la solution d’AlCl3 (2 % dissous au méthanol). Après dix minutes, l’absorbance a été mesurée par rapport au blanc préparé de réactif au λmax = 430 nm. Les concentrations des flavonoïdes ont été déduites à partir de la gamme de la courbe d’étalonnage établie avec la quercétine (0–35 μg/ml). Les résultats ont été exprimés en milligrammes d’équivalents de quercétine par gramme d’extrait (mg EQ/g d’extrait) [3]. Chromatographie sur couche mince (CCM) Les quatre extraits ont été analysés en utilisant la CCM en tant qu’empreinte digitale. Plats du silica-gel (Merck) [60 GF254 de taille 20 × 20 cm], en utilisant : n-butanol/acide acétique/eau (60:15:25 ; v/v/v) et : chloroforme/méthanol/ eau (65:35:5 ; v/v/v) en tant que systèmes de solvants pour les extraits polaires, tandis que pour les extraits apolaires en utilisant l’éther de pétrole/acétate éthylique (80:20 ; v/v) [7]. Trois témoins ont été employés : la quercétine, l’acide gallique et un alcaloïde : l’atropine (Sigma-Aldrich). La CCM a été observée après la pulvérisation du réactif : la vanilline sulfurique. La détection des composés ayant un balayage d’activité de DPPH est effectuée par pulvérisation d’une solution méthanolique de DPPH (2 mg/ml), les taches jaunes ont indiqué la présence des composés actifs. Le rapport frontal (Rf) des taches résultant de la séparation a été calculé et comparé à ceux des témoins, permettant ainsi l’identification des divers composés des extraits [7]. Activité antimicrobienne Des plats d’agar nutritif stériles ont été préparés et incubés à 37 °C pendant 24 heures pour vérifier une éventuelle contamination. Des disques de papier-filtre stériles (Wathman no 1) de 6 mm de diamètre, stérilisés avant avec l’étuve (120 °C pendant 15 minutes) sont imbibés par les diverses solutions (1 g/ml) dissoutes dans le DMSO (diméthylsulfoxyde) pour les extraits organiques. L’activité antibactérienne in vitro des différents extraits de Marrubium vulgare a été étudiée par la méthode de diffusion de disque contre Escherichia coli, Staphylococcus aureus et Pseudomonas aeruginosa, en utilisant la gélose de Mueller-Hinton. Les boîtes de Pétri ont été incubées à 37 °C pour 24 heures et le diamètre de la zone de l’inhibition mesurée en millimètre [5]. Activité antioxydante Analyse qualitative par chromatographie liquide sous haute pression (HPLC) L’analyse qualitative des flavonoïdes est réalisée par HPLC (VP Shimadzu Liquid Chromatograph). Pour cela, 20 μl de chaque extrait ont été injectés sur une colonne de type phase inverse C18, de dimensions égales à 125 × 4,6 mm. La phase mobile est constituée de trois éluants : l’eau distillée, le méthanol et l’acide acétique (50:47:2,5 ; v/v/v). Le gradient d’élution appliqué est de type isocratique étalé sur dix minutes. Le débit est de 1 ml/ min. La détection a été effectuée par un détecteur UV-Vis à une longueur d’onde égale à 330 nm [2]. Dosage des polyphénols totaux Les quatre extraits (200 μl) ont été mélangés à 1 ml de réactif de Folin-Ciocalteu et à 2 ml d’H2O, et incubés à la température ambiante pendant quatre minutes. Après l’addition de 0,8 ml de bicarbonate de sodium de 7,5 % au mélange, les polyphénols totaux étaient déterminés après deux heures d’incubation à la température ambiante. L’absorbance de la couleur bleue en résultant a été mesurée au λmax = 765 nm avec un spectrophotomètre de Shimadzu UV-Vis. La quantification a été faite en ce qui concerne la courbe standard de l’acide gallique. Les résultats ont été exprimés en milligrammes d’équivalents d’acide gallique (EAG) par gramme d’extrait (mg EAG/g d’extrait) [22]. Test de blanchiment du β-carotène L’activité antioxydante des quatre extraits du Marrubium vulgare a été mesurée selon le protocole décrit par Kartal et al. [12] avec de légères modifications. L’émulsion de βcarotène/d’acide linoléique a été préparée par la solubilisation de 0,5 mg de β-carotène dans 1 ml de chloroforme, 25 μl d’acide linoléique et 200 mg de tween 60 ont été ajoutés. Le chloroforme a été complètement évaporé dans le rotavapor à 40 °C, ensuite 100 ml d’eau oxygénée ont été ajoutés, l’émulsion en résultant a été agitée vigoureusement. Cinq cents microlitres de solution d’extrait ou d’antioxydant de la référence (α-tocophérol) [solubilisé dans le méthanol] ont été ajoutés à 2,5 ml de l’émulsion précédente. L’absorbance a été mesurée à 490 nm avant et après le traitement thermique avec des intervalles de temps réguliers pendant 48 heures. L’analyse de blanchiment du β-carotène a été calculée comme suit : AAR = [Abst:48h (sample)/Abst:48h (α-toco)] × 100 %. Effet radical-balayage de DPPH Afin d’étudier l’activité antiradicalaire des différents extraits de feuilles et de sommités fleuries de Marrubium vulgare, nous avons utilisé la méthode fondée sur le DPPH (1,1diphényl-2-picrylhydrazyl) comme un radical relativement stable, selon le protocole décrit par Sanchez-Moreno [17]. Brièvement, la solution de DPPH a été préparée par la 18 solubilisation de 2,4 mg de DPPH dans 100 ml de méthanol. Cinquante microlitres des solutions des extraits du Marrubium vulgare ou du standard (quercétine) ont été ajoutés à 1,95 ml de DPPH, les mélanges ont été incubés dans l’obscurité pendant 30 minutes, et la décoloration comparée au contrôle négatif contenant seulement la solution de DPPH mesurée à 517 nm en utilisant un spectrophotomètre UV/visible type Biotech Engineering Management CO. LTD. (UK). L’activité de radical-balayage de DPPH a été calculée comme suit : %(AA) = [(A517 control – A517 échantillon)/A517 control] × 100. Là où le control A517 est l’absorbance de la réaction de control (contenant tous les réactifs, excepté l’échantillon d’essai), et l’échantillon A517 est l’absorbance des extraits ou de la référence. Analyse statistique Toutes les mesures expérimentales ont été effectuées en triple et sont exprimées en tant que moyenne d’écart-type ± de trois analyses (moyen (SE) ± d’écart-type). L’analyse statistique a été exécutée en utilisant l’analyse de la variance à sens unique (Anova). Si la p-valeur globale s’avérait statistiquement significative (p < 0,05). Toute l’analyse statistique et l’importance de la corrélation entre les variables ont été exécutées en utilisant le logiciel (Graph Pad Prism V 5.00). Résultats et discussion Criblage phytochimique Le criblage phytochimique des extraits indique la présence des polyphénols, des flavonoïdes et des tanins dans les extraits polaires, des stérols et/ou des terpénoïdes dans l’EEp et des saponines dans l’extrait aqueux (EAQ). CCM La CCM a montré la probabilité de la présence de l’acide gallique (Rf = 0,80) et de la quercétine (Rf = 0,84) dans l’EMeOH et l’absence de l’atropine dans tous les extraits, ce qui peut être expliqué par l’effet que l’atropine n’ait pas migré dans différents éluants utilisés, ou que l’atropine ait migré ; cependant, leur révélation nécessite un révélateur spécifique caractéristique des alcaloïdes comme le réactif de Dragendorff [7]. Avec la connaissance des auteurs, l’acide gallique est identifié pour la première fois comme nouveau composé de Marrubium vulgare. L’EMeOH a montré l’activité préliminaire antiradicalaire (tache jaune) après la révélation par une solution méthanolique de DPPH à 2 mg/ml, qui ont indiqué que les composés antioxydants inclus par l’extrait ont la capacité de réduire le radical de DPPH. Analyse qualitative par HPLC Le chromatogramme de HPLC (Bruker 300 UltraShield™) (Fig. 1) de l’extrait méthanolique de Marrubium vulgare peut être commodément divisé en deux parts différentes : la première de 20,00 à 26,50 minutes est celle où le verbascoside et ses dérivés complexes de sucre s’éluent, tandis que les flavonoïdes glycosides apparaissent dans la gamme entre 26,51 et 42,50 minutes. La comparaison des temps de rétention des standards (Tableau 1) avec ceux enregistrés dans le chromatogramme (Fig. 1) permet l’identification probable de différents composés dans l’extrait méthanolique de Marrubium vulgare. Les résultats montrent la présence de l’acide gallique (14,5 minutes) qui a été identifié pour la première fois comme nouveau composé des feuilles de Marrubium vulgare, la quercétine (35 minutes) et quatre phénylpropanoïdes glycosides : le forsythoside B (20,5 minutes), le ballotétroside (22 minutes), l’arénarioside (23 minutes) et le verbascoside (24,5 minutes). Dosage des polyphénols et des flavonoïdes Tout le contenu phénolique dans les extraits examinés de la plante utilisant le réactif de Folin-Ciocalteu est exprimé en termes d’équivalent d’acide gallique (l’équation standard de courbe : y = 0,0115 x ; r2 = 0,9989). Les valeurs obtenues pour la concentration des phénols totaux sont exprimées en mg EAG/g d’extrait (Tableau 2). Tout le contenu phénolique dans les extraits examinés s’est étendu de 1,2 à 3,42 mg EAG/g d’extrait. La concentration la plus élevée des phénols a été mesurée dans l’extrait méthanolique et aqueux. Tout le contenu phénolique dans les extraits du Marrubium vulgare dépend du type d’extrait, c’est-à-dire de la polarité du solvant utilisé dans l’extraction. La solubilité élevée des phénols dans les solvants polaires donne la concentration élevée de ces composés dans les extraits obtenus en utilisant les solvants polaires pour l’extraction [19]. La concentration des flavonoïdes dans divers extraits du Marrubium vulgare L. était déterminée en suivant la méthode spectrophotométrique avec du chlorure d’aluminium. Le contenu des flavonoïdes a été exprimé en termes de mg EQ/g d’extrait, l’équation standard de courbe : y = 0,066 x = 0,04 ; r2 = 0,9988 (Tableau 3). La concentration des flavonoïdes dans les extraits de Marrubium vulgare s’est échelonnée de 0,70 à 18,0 mg EQ/g d’extrait : l’extrait méthanolique contenant la concentration de flavonoïde la plus élevée. La concentration des flavonoïdes dans l’extrait de méthanol était 18,0 ± 0,75 mg EQ/g d’extrait : la plus basse concentration de flavonoïdes a été mesurée dans l’EEp (0,70 ± 0,05 mg EQ/g d’extrait). La concentration des flavonoïdes dans les extraits de la plante dépend de la polarité des solvants utilisés dans la préparation d’extrait [19]. Le type de standard utilisé peut également changer les résultats [8]. 19 Fig. 1. Chromatogramme de chromatographie liquide sous haute pression d’extrait méthanolique de Marrubium vulgare, visualisé à λ = 330 nm (les pics 4–9 sont des esters de phénylpropanoïdes) Tableau 1. Temps de rétention des différents composés standards. Tableau 3. Contenu total de flavonoïdes dans les extraits de Marrubium vulgare. Temps de rétention (min) Standards Extraits Flavonoïdes totauxa 14,5 35 20,5 22 23 24,5 Acide gallique Quercétine Forsythoside B Ballotétroside Arénarioside Verbascoside Éther de pétrole Dichlorométhane Méthanol Eau (EAQ) 0,70 ± 0,05 0,94 ± 0,14 18,0 ± 0,75b 4,34 ± 0,78 a b Équivalent quercétine (mg EQ/g d’extrait). Valeur hautement significative (p < 0,0001). Activité antimicrobienne Tableau 2. Contenu phénolique de Marrubium vulgare. total dans les extraits Extraits Polyphénols totauxa Éther de pétrole Dichlorométhane Méthanol Eau (EAQ) 1,2 ± 0,52 1,27 ± 0,94 3,42 ± 0,85b 3,07 ± 0,76 a b Équivalent acide gallique (mg EAG/g d’extrait). Valeur significative (p < 0,05). Les résultats de l’activité antimicrobienne des sommités fleuries et des feuilles du Marrubium vulgare obtenus sont négatifs. Aucun extrait n’a eu d’effet contre les bactéries examinées (Staphylococcus aureus ATCC 25923, Pseudomonas aeruginosa ATCC 27853 et Escherichia coli ATCC 25922). Les résultats ont indiqué que plusieurs paramètres peuvent influer la détermination de l’activité antimicrobienne comme : le type des micro-organismes ciblés, la méthode d’évaluation de l’activité antimicrobienne, la concentration, le type de l’extrait et particulièrement la nature et la structure moléculaire des molécules bioactives des métabolites secondaires [6]. 20 La paroi de Pseudomonas aeruginosa et d’Escherichia coli (bactéries Gram négatives) est très riche en lipopolysaccharides (LPS) [lipide A, noyau oligosaccharidique et antigène O], qui empêchent les molécules comme les terpènes hydrophobes d’adhérer à lui. D’ailleurs, ces micro-organismes sont mobiles, il est probablement possible à ces bactéries d’être déplacées profondément dans l’agar nutritif de gélose, et par conséquent d’échapper ainsi à l’action des métabolites contenus dans les extraits du Marrubium vulgare. La plus grande résistance du Gram (+) de Staphylococcus aureus vers les extraits peut être expliquée par la structure de paroi hétérogène de la bactérie : la présence de l’exopolysaccharide contenant une couche externe (glycocalyxe), la présence de certains composants comme l’acide techoique et quelques liens entre les divers composants donnent au polymère fortement réticulé de parois une structure tertiaire inconnue [18]. Test de blanchiment du β-carotène Les activités inhibitrices de peroxydation des lipides par les polyphénols et les flavonoïdes ont été évaluées par l’essai du blanchiment du β-carotène qui est fondé sur la perte de la couleur jaune de β-carotène due à sa réaction aux radicaux qui sont constitués par oxydation d’acide linoléique dans une émulsion. La présence de différents antioxydants peut gêner l’ampleur du blanchiment du β-carotène en neutralisant le radical libre de linoléate et d’autres radicaux libres formés dans le système [11]. Cette méthode est employée couramment parce que le β-carotène montre une activité biologique forte et est un composé physiologique important [11]. En outre, le β-carotène est employé comme agent de coloration en boissons, et sa décoloration réduirait nettement la qualité de ces produits [11]. De ce fait, il est employé dans l’évaluation de l’activité antioxydante des extraits de Marrubium vulgare. La cinétique de blanchiment du β-carotène selon la présence ou l’absence dans les extraits du Marrubium vulgare, de l’antioxydant standard (α-tocophérol) est montrée dans la Figure 2. Comme l’indique la Figure 2, les courbes ont la même allure, ce qui implique la même interprétation : – au temps (t0) : la densité optique de tous les extraits, le standard et le contrôle (–), étant presque la même et présentant un seuil d’absorbance d’environ 2. Cela est expliqué par le fait qu’à ce moment-là il n’y a aucun RL qui a été formé dans le milieu réactionnel, par conséquent le β-carotène reste hautement insaturé, la couleur jaune confère alors une absorbance maximale, ce temps peut être nommé « temps de repos » ; – au temps (t :2h) : l’absorbance commence à diminuer progressivement pour tous les extraits, le standard et le contrôle (–), ce qui indique sans doute le début de la formation des RLs dans le milieu réactionnel généré par l’acide linoléique suite à la rupture des doubles liaisons par le tween 60, on préfère nommer ce temps « temps de génération » ; – après ce temps (2h < t ≤ 48h) : l’étude de cinétique de blanchiment du β-carotène montre que celui-ci diminue graduellement avec le temps, pour atteindre un état stationnaire au bout de 48 heures, étant donné que le nombre de RLs devient important. Après ce temps-là, il reste constant, ce qui montre que toutes les doubles liaisons présentes dans le β-carotène sont dégradées, ce qui s’achève à l’épuisement irréversible de la coloration jaune par la transformation en une couleur blanche, c’est donc le blanchiment total du β-carotène, ce temps est dit « temps d’épuisement ». Par ailleurs, d’après la Figure 2, on remarque que la courbe qui correspond au contrôle (–) diminue d’une façon rapide, car il n’y a aucun antioxydant qui puisse inhiber ou diminuer l’oxydation du β-carotène, ce qui facilite l’action des RLs. Les résultats de blanchiment du β-carotène (Fig. 3) ont indiqué que l’activité la plus élevée (dans le système de modèle à l’acide linoléique) a été montrée par l’extrait au Fig. 2. Cinétique de blanchiment du β-carotène (0,5 mg) à 490 nm des extraits de la partie aérienne du Marrubium vulgare (500 μl) et de l’α-tocophérol. Chaque valeur est la moyenne de trois analyses 21 Effet scavenger du radical DPPH Fig. 3. Activité antioxydante relative (AAR) des extraits de Marrubium vulgare et de l’α-tocophérol dans le système acide linoléique/β-carotène méthanol du Marrubium vulgare (AAR = 63,77 %) et par l’extrait aqueux (AAR = 56,63 %). L’éther de pétrole et le dichlorométhane ont présenté des activités inférieures. Nos résultats sont en accord avec ceux de Pukalskas et al. [15] qui ont indiqué que le coefficient le plus élevé de l’activité antioxydante du Marrubium vulgare dans le système de blanchiment du β-carotène est apporté par l’extrait méthanol–eau du marrube. L’analyse statistique montre la présence d’une corrélation linéaire significative entre la teneur de ces extraits en polyphénols totaux, en flavonoïdes et le pourcentage d’inhibition de l’oxydation de l’acide linoléique (r = 0,85 ; r = 0,80, respectivement), ce qui indique la contribution de ces composés qui sont les antioxydants dominants dans ces extraits (pouvoir antioxydant de la plante). Ces résultats sont en accord avec les résultats de plusieurs groupes de recherche, qui ont rapporté une corrélation positive entre tout le contenu phénolique et l’activité antioxydante [15]. L’activité antioxydante dépend de plusieurs facteurs, par exemple : la concentration des extraits, la méthode d’évaluation, la sensibilité des antioxydants à la température de l’essai et la nature hydrosoluble ou liposoluble de l’antioxydant [11,15]. L’activité antiradicalaire des différents extraits a été évaluée par leur activité inhibitrice sur une solution méthanolique de DPPH, mesurée à 517 nm. Les standards utilisés étaient la quercétine et l’acide ascorbique (vitamine C). L’activité antiradicalaire des différents extraits de Marrubium vulgare, ainsi que les standards, a été illustrée sur la Figure 4. D’après la Figure 4, on constate que les extraits de Marrubium vulgare possédant une activité antiradicalaire dosedépendante, les IC50 de chacun des différents extraits ont été déterminés. Selon Kadri et al. [11], une valeur plus faible de l’IC50 (la concentration du substrat qui cause une inhibition de 50 % de l’activité de DPPH) indique une activité antioxydante plus élevée. L’EMeOH a donc présenté l’activité antiradicalaire la plus élevée (IC50 = 1,5 μg/ml ; APR = 15), en confirmant le résultat du CCM de criblage, suivi par l’EAQ avec une IC50 de l’ordre de 125 μg/ml et un APR de 0,076 ± 0,90. Par contre, l’activité antiradicalaire la plus faible a été exprimée par l’EDCM et l’EEp (IC50 = 500 μg/ml, 720,1 μg/ml et APR de 0,019 ± 0,22 et 0,012 ± 0,66 respectivement), ce qui ne présente pas une différence significative de leur activité (p < 0,05). Nos résultats sont en accord avec ceux de Pukalskas et al. [15] qui ont prouvé que l’extrait méthanolique de Marrubium vulgare de Pologne s’est avéré pour montrer l’activité antioxydante remarquable dans le balayage de radical DPPH (IC50 = 1,15 μg/ml). D’après la Figure 4, on remarque aussi que les courbes ont la même allure qui implique la même interprétation. Plus on augmente la concentration, plus l’activité antiradicalaire augmente jusqu’à atteindre un palier. Au-delà de ce maximum, l’activité reste constante. Nous interprétons ce phénomène par le transfert de(s) électron(s) célibataire(s) qui sont localisés dans l’orbitale externe du DPPH, et après avoir atteint une concentration Fig. 4. Activité antiradicalaire des extraits de Marrubium vulgare, la quercétine et l’acide ascorbique (chaque valeur représente la moyenne de trois essais ± ET) 22 donnée, l’antioxydant va réagir complètement avec le radical, et quand nous augmentons la concentration, l’activité antioxydante reste constante puisque cela s’accompagne par la saturation des couches électroniques du radical. L’activité antiradicalaire de l’EEp (0,012 ± 0,66) pourrait être expliquée par la présence des terpénoïdes ayant été révélée auparavant dans les tests préliminaires avec le même extrait (voir les tests de criblage phytochimique). Plusieurs auteurs ont rapporté que l’activité antioxydante de Marrubium vulgare est due aux huiles essentielles qui ont une capacité importante d’agir comme donateurs d’atomes d’hydrogènes ou d’électrons, d’où la transformation réductive de DPPH • en DPPH-H, et par conséquent la formation de la coloration jaune était attribuée à la présence de nombreuses molécules bioactives telles que : les monoterpènes oxygénés, le mélange de mono- et ses quiterpènes hydrocarbures, βcitronellol, thujones, camphre, β-bisabolène et l’eugénol [11,14]. Ainsi, Kadri et al. [11] ont mentionné qu’une concentration de 300 μg/ml de l’hydrodistillat de Marrubium vulgare donne une inhibition de 79,00 ± 3,00 % contre DPPH. Par ailleurs, d’après la Figure 4, on constate aussi que l’EMeOH a un pouvoir antiradicalaire important (APR = 15 ± 0,00) et proche à celui de la quercétine (APR = 16,74 ± 0,00), cela ne peut être expliqué que si on se réfère à la composition biochimique de Marrubium vulgare où on trouve que l’espèce renferme également des phénylpropanoïdes glycosylés (voir HPLC), qui sont des puissants antioxydants [4]. Les plus importants sont le forsythoside B (4) le ballotétroside (5), l’arénarioside (7) et l’actéoside (verbascoside ou kusagénine) [8] (Fig. 5) [15,16,21]. Sahpaz et al. [16] ont pu isoler quatre phénylpropanoïdes à partir de l’extrait méthanolique de Marrubium peregrinum dont le forsythoside B, le ballotétroside et le verbascoside, des flavones dont la cosmosiine (apigénine-7-glycoside) et la ladanéine (5,6-dihydroxy-7,4’-diméthoxyflavone) puis évaluer leur activité antiradicalaire sur une solution méthanolique de DPPH en utilisant le Trolox comme standard. Ils ont remarqué que les flavones testées montrent une certaine activité, mais insuffisante pour qu’une IC50 puisse être établie, en revanche tous les phénylpropanoïdes testés se sont révélés très actifs [21]. Selon Sahpaz et al. et Wojdylo et al. [16,21], les groupements ortho-diphénoliques des phénylpropanoïdes (Fig. 5) leur confèrent une activité antioxydante bien supérieure à celle des flavones. Cela peut être dû à un transfert de radical entre les deux OH de façon intramoléculaire, qui permet une forte stabilisation et évite un transfert intermoléculaire [16]. En outre, Marrubium vulgare contient un autre phénylpropanoïde mais cette fois non glycosylé, il s’agit de : l’acide (+) (E)-caffeoyl-L-malique qui peut participer dans l’activité antiradicalaire de la plante comme illustré sur la Figure 6 [16]. Conclusion Les résultats de notre étude suggèrent l’importance de l’espèce du Marrubium vulgare d’Algérie pour l’usage dans la pharmacie et la phytothérapie. Si l’on se fonde sur cette information, on pourrait conclure que cette plante est l’une des sources naturelles de substances antioxydantes d’importance élevée. L’analyse qualitative par la CCM et l’HPLC a montré la présence de l’acide gallique qui a été identifié pour la première fois comme nouveau composé des feuilles de Marrubium vulgare. La concentration la plus élevée des composés phénoliques a été obtenue en utilisant des solvants de polarité croissante. L’extrait méthanolique a donné la plus grande valeur en composés phénoliques et en flavonoïdes. Le contenu élevé des composés phénoliques et la corrélation linéaire significative entre les valeurs de la concentration des composés phénoliques et l’activité antioxydante ont indiqué que ces composés contribuent à l’activité antioxydante. Les résultats obtenus pour l’activité antimicrobienne sont négatifs, ils pourraient être expliqués par l’influence de plusieurs facteurs : structure des parois des bactéries, leur mobilité dans l’agar nutritif de la gélose, la concentration des extraits, la nature et la structure des substances actives dans les extraits, la méthode employée pour l’évaluation et la matrice biologique (les parties de la plante) qui font l’objet de l’étude. Des études plus approfondies in vivo seraient nécessaires dans les années à venir pour mieux comprendre le mécanisme d’action des molécules bioactives, leur dose thérapeutique ainsi que leur site d’action au niveau de la cellule. Cela permettrait de préparer des produits pharmaceutiques de grand intérêt thérapeutique. Fig. 5. Structure chimique des phénylpropanoïdes glycosides de Marrubium vulgare et leur activité antioxydante [15,16] 23 Fig. 6. Activité antiradicalaire de l’acide (+) (E)-caffeoyl-L-malique par piégeage du DPPH [16] Conflit d’intérêt : 5. Choi YM, Noh DO, Cho SY, et al. (2006) Antioxidant and antimicrobial activities of propolis from several regions of Korea. LWT 39: 756–61 les auteurs déclarent ne pas avoir de conflit d’intérêt. 6. Cushnie TPT, Lamb AJ (2011) Recent advances in understanding the antibacterial properties of flavonoids. Int J Antimicrob Agents 38: 99-107 Références 1. Ahmed B, Masoodi MH, Siddique AH, Khan S (2008) A new monoterpene acid from Marrubium vulgare with potential antihepatotoxic activity. Nat Prod Res 24: 1671–80 2. Athamena S, Chalghem I, Kassah-Laouar A, et al. (2010) Activité antioxydante et antimicrobienne d’extraits de Cuminum cyminum L. Lebanese Sci J 11: 69–81 3. Bahorun T, Gressier B, Trotin F, et al. (1996) Oxygen species scavenging activity of phenolic extract from Hawthorn fresh plant organs and pharmaceutical preparation. Arznein Forsch/Drug Res 46: 1–6 4. 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