Les fringues made-in mondialisation

Transcription

Les fringues made-in mondialisation
Les fringues made-in mondialisation !
L'effondrement d'ateliers de textile au Bangladesh fin avril a jeté une
lumière crue sur les conditions de travail de ceux qui nous habillent. En
tant que consommateurs responsables, comment devons-nous réagir ?
Plus de 700 morts ! Des ruines du Rana Plaza, cet immeuble qui accueillait
cinq ateliers de confection dans la banlieue de Dacca, la capitale
bangladaise, seuls des corps sans vie ont été retirés. Suite à des malfaçons
– dénoncées par quelques-uns des 3 000 employés qui y étaient entassés –
l’immeuble s’est écrasé comme un mille-feuille le 24 avril dernier. Depuis,
peut-être avez-vous eu une pensée pour ces petites mains payées environ
30 euros par mois pour 60 heures de travail par semaine quand vous avez
ouvert votre placard. Les fringues que vous y entassez, c’est peut-être elles
qui les ont cousues.
H&M, Mango, Gap, Tex de Carrefour, Zara, Levi’s, Benetton, etc. Toutes
ces marques occidentales sous-traitent la confection de leurs collections
dans les pays où la main-d’œuvre ne coûte presque rien, au premier rang
desquels le Bangladesh.
En tant que consommateur/trice, il est de votre droit de fermer les yeux !
…Vous pouvez aussi vous retrouver face à un dilemme éthique. Que
pouvez-vous faire pour éviter qu’une telle catastrophe ne se reproduise ?
A quel niveau agir ? Voici quelques pistes.
- Devrais-je boycotter les marques impliquées dans la catastrophe ?
Les associations de défense des travailleurs estiment que cette réaction
serait contre-productive car boycotter les marques entraînerait le
licenciement des travailleurs bangladais. Or ce travail est un revenu vital
pour eux. Le supprimer reviendrait à mettre en péril leur moyen de survie.
- Faut-il militer pour l’arrêt du « made in Bangladesh » ?
Cela entraînerait à coup sûr, si toutes les marques s’y mettaient, une
dégringolade de l’économie du pays.
Or, l’industrie a joué un rôle clé dans le développement du Bangladesh et
dans l’émancipation des femmes. Ce pays demeure certes l’un des plus
pauvres d’Asie, mais l’industrialisation a permis de faire passer le taux de
pauvreté de 60% en 1992 à 30% aujourd’hui selon une étude récente de la
Banque mondiale.
- Interpeller les marques sur les réseaux sociaux ?
Pourquoi ne pas interpeller directement les marques de vêtements sur le
réseau social (et tous les autres réseaux où elles sont présentes) et exiger
d’elles une prise de position, une explication, un mea culpa, des
engagements à ne plus recommencer, etc. ?
- Se mobiliser aux côtés des ONG ?
La puissance de frappe des ONG peut jouer. Les consommateurs peuvent
également agir en signant des pétitions, comme celles lancées par le site de
mobilisation citoyenne Avaaz ou celle de l’ONG Peuples solidaires. La
pression conjuguée des ONG et des pétitions citoyenne a permis la
signature par plus de 100 multinationales d’un accord contraignant
renforçant la santé et la sécurité des travailleurs bangladais le 10 décembre
dernier
- Dois-je dire adieu aux fringues pas chères et acheter équitable ?
Là encore, une réflexion individuelle doit être menée. Souvent, dans le
secteur du textile, aucune entreprise n’est vraiment transparente et les
informations sont fournies par les entreprises elles-mêmes Toutefois, on
peut espérer que le droit et la dignité des travailleurs sont mieux respectés
dans le commerce équitable.
Pour en savoir plus :
http://www.ethique-sur-etiquette.org/
http://www.avaaz.org/fr/
http://www.peuples-solidaires.org/

Documents pareils