Les insultes dans l`œuvre culte de Mohamed Choukri Le pain nu : d

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Les insultes dans l`œuvre culte de Mohamed Choukri Le pain nu : d
Les insultes dans l’œuvre culte de Mohamed Choukri Le pain nu :
d’un aspect linguistique à un aspect symbolique.
El Arbi El Bakkali (Dhar El Mehraz)
Le Pain nu est un roman autobiographique où son auteur Mohammed Choukri raconte son
enfance et son adolescence marquée par la misère et l’exil. Ce classique de la littérature
marocaine a été interdit au Maroc jusqu’en 2000, cette censure était motivée par l’évocation des
expériences sexuelles multiples du narrateur.
Mohammed Choukri a rapporté les événements choquants qui ont marqué sa vie sans avoir
le souci de les atténuer puisque le Maroc des années quatre-vingt était une société conservatrice
vu sa culture arabo-musulmane. Ce qui fait l’originalité de ce livre, sont les mauvaises paroles
rapportées vulgairement par notre auteur. Nous citons un exemple de ces paroles où il dit à la
page 84 de son œuvre :
« Fous le camp ! Va-t-en ! Maudit soit le vagin qui t’a mis au monde ! Vous avez envahie cette
ville heureuse ; comme des sauterelles ! ».
Ces propos s’inscrivent dans la rubrique des insultes. Ainsi, notre tâche consiste à extraire
les insultes qui figurent dans Le Pain nu et à essayer de les analyser selon deux optiques :
sémantique et syntaxique, puis interpréter symboliquement les résultats de cette analyse.
En somme, nous viserons par une telle étude linguistique justifier symboliquement la
censure du Pain nu au Maroc pendant dix sept ans (1983 à 2000).
Références
Mohamed choukri, Le pain nu, traduction française de Tahar Benjelloun, éditions du Seuil, 1983.
Jean Claude Milner, De la syntaxe à l’interprétation. Quantités, insultes, exclamations, Le Seuil, collection
« Travaux linguistiques », 1978.
Pierre Guiraud, « Les gros mots » in Que sais- je ? n° 1597, Paris, 1975.