Compte-rendu (PDF - 209 ko)

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Compte-rendu (PDF - 209 ko)
Séance d’ouverture
Bilan critique du Predit, les avancées de la recherche
Animateur :
Jérôme Bonaldi, journaliste
Intervenants :
 Jean-Louis Léonard, Président du Predit
 Laurent Tapadinhas, Directeur de la recherche et de l'innovation,
MEDDE/CGDD/DRI
 Louis Fernique, Secrétaire permanent du Predit, MEDDE/CGDD/DRI/SPP
Jean-Louis Léonard
Président du Predit
Je vous remercie de votre présence à ce Carrefour du Predit. C’est l’occasion pour nous de
revenir sur les temps forts de l’année 2013. Je cède d’ailleurs tout de suite la place à l’image
qui va retracer l’ensemble des colloques thématiques, avant de laisser la parole à Laurent
Tapadinhas, le directeur de la recherche et de I’innovation du ministère de l’Écologie, du
Développement durable et de l’Environnement.
Diffusion d’une séquence vidéo de lancement, illustrant les débats et les messages-clés des
colloques préparatoires conçus et organisés par le groupes opérationnels du Predit de mars
à septembre 2013
Laurent Tapadinhas
Directeur de la recherche et I’innovation, ministère de l’Écologie, du Développement
durable et de l’Environnement (MEDDE)
Je voudrais d’abord vous faire part des regrets du ministre en charge des transports, Frédéric
Cuvillier, ainsi que de la ministre en charge de la recherche, Geneviève Fioraso, qui, tous
deux en déplacement, n’ont pu se libérer pour ce colloque. C’est la raison pour laquelle j’ai
l’honneur en tant que directeur de la recherche et de l’innovation d’intervenir devant vous
ce midi
Le Predit 4, qui a été lancé initialement pour 5 ans en 2008 par un protocole d’accord signé
entre 3 ministères et 3 agences, s’achève fin 2013, au terme d’une année de prolongation.
Dans la lignée de ses prédécesseurs, il se conclut par un « Carrefour » final, qui a vocation à
être à la fois :

un forum d’échanges sur les avancées de la recherche engrangées dans le
périmètre du Predit,

une instance de revue critique des activités déployées sur la période,

l’occasion de commencer à tracer l’avenir.
Au nom du ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie et du ministre
délégué en charge des transports, j’ai donc le plaisir d’ouvrir ce Carrefour final de Paris, avec
Jean-Louis Léonard, président successif des Predit 3 et 4, et qui a donc déjà connu plusieurs
Carrefours.
Beaucoup d’entre vous avaient déjà rallié le Carrefour à mi-parcours du Predit4 qui s’était
tenu en mai 2011 à la Bourse de Bordeaux, pour un point d’étape intermédiaire d’une
grande richesse de contenu et d’enseignements. D’une bourse à l’autre et de Carrefour en
Carrefour, j’espère que nous pourrons mesurer ensemble le chemin parcouru.
Je voudrais rapidement vous faire part de l’engagement du ministère auquel j’appartiens
dans le Predit, vous dire quelques mots de ce que nous avons appelé le Temps du Bilan, et
indiquer ce que nous attendons de ce Carrefour.
Le ministère sectoriel en charge des transports est partenaire du Predit depuis l’origine (et
déjà, il y a 30 ans, de son ancêtre le PRD3T). Il en est même un pilier, très naturellement.
Aujourd’hui ce ministère, dont le champ couvre désormais un large spectre autour du
développement durable englobant les problématiques d’énergie, est d’autant plus
concerné par le champ de recherche englobé dans le périmètre fédérateur du Predit.
Bien sûr, le MEDDE est d’abord porteur d’un fort besoin de recherches venant en appui à ses
politiques publiques sectorielles et à leur mise en œuvre dans les territoires. Ces enjeux sont
portés par ses directions ou directions générales chargées des infrastructures et des services
de transports, de l’énergie, de l’aménagement, et du développement durable, toutes
impliquées dans le Predit, à des degrés divers.
C’est ainsi que le MEDDE aura assuré le secrétariat de quatre des six groupes opérationnels
(ou « GO ») du Predit 4, traitant de : qualité et sécurité, logistique et fret, politiques de
transport et mobilités ; l’ADEME, pour sa part, animant le GO « Energie et environnement » et
la DGCIS le GO « Compétitivité de l’industrie des transports ».
Au sein du MEDDE, la Direction de la recherche et de l’innovation du Commissariat général
au développement durable est le point d’entrée privilégié pour la recherche et l’innovation
transports.
C’est ainsi :

qu’elle héberge le Secrétariat permanent du Predit, programme interministériel, et le
dote des moyens indispensables à son action ; je salue les secrétaires permanents,
Bernard Duhem, jusqu’à l’année dernière, Louis Fernique, qui lui a succédé et a
préparé ce Carrefour ;


que la DRI elle anime aussi trois des GO du Predit que j’ai déjà cités.

qu’elle assure par ailleurs, avec la direction générale des infrastructures, des transports
et de la mer (DGITM), la maîtrise d’ouvrage et le suivi de recherches dans le domaine
des transports terrestres au bénéfice de l’ensemble des directions du MEDDE ;
qu’elle assure enfin, par l’orientation et le financement d’actions de recherches, le lien
entre les transports et les autres problématiques ministérielles de recherche et
d’innovation dans des domaines tels que la biodiversité, la qualité de l’air, la ville
durable ou encore le changement climatique.
Dans le champ des transports terrestres, l’existence du Predit, plateforme fédératrice à très
large rayon d’action et d’influence, a toujours été un atout formidable, producteur de
cohérence et de vision collective, bien au-delà des services de l’administration et même des
pouvoirs publics en général : il apporte une dimension, importante, d’orientation de la
recherche, qui fait sans doute défaut dans des secteurs autres que celui des transports, cela
a été largement souligné lors des auditions de la Commission d’évaluation sur laquelle nous
reviendrons.
C’est bien pourquoi la direction de la recherche et de l’innovation et les structures qui l’ont
précédé se sont toujours mobilisées dans le cadre du Predit dont les acquis, aujourd’hui
encore, sont tout à fait motivants. Et tout en tenant compte des réalités institutionnelles et
budgétaires, nous nous employons à ce que cette dynamique perdure.
Novation imposée par le contexte budgétaire – justement -, le Carrefour final qui s’ouvre
aujourd’hui est organisé dans un format plus réduit que ses prédécesseurs et selon un déroulé
linéaire autour de quatre tables rondes essentielles, sans le foisonnement traditionnel
d’ateliers parallèles consacrés aux revues des projets-phares et aux débats thématiques de
pointe. Mais ces échanges ont, cette fois-ci, été réalisés au préalable, dans le cadre du
« Temps du Bilan » du Predit 4. C’est le deuxième point que je voulais développer. Ce temps
du bilan s’était ouvert dès octobre 2012 avec le lancement des travaux d’évaluation externe
du programme, dont il sera rendu compte, notamment, en séance plénière de clôture
demain après-midi.
Une série de huit colloques thématiques – nous l’avons vu il y a quelques instants - s’est ainsi
tenue de mars à septembre 2013, à Paris ou en région parisienne, mais aussi dans plusieurs
autres régions. Ils visaient à partager les acquis les plus prometteurs de la recherche (autour
de revues des projets les plus remarquables de la période récente) et à discuter
collectivement les grandes inflexions à engager dans la recherche et l’innovation en matière
de transports terrestres. Chacun de ces colloques a été initié, conçu et monté par l’un des
groupes opérationnels (GO) du Predit en coproduction avec divers partenaires (pôles de
compétitivité, industriels, universités, organes professionnels, etc.). Que ces partenaires,
certains très impliqués sur le fond et sur les messages, en soient vivement remerciés !
Réunissant de 80 à 140 participants selon les cas, intégrant ou non des mini-séquences de
« poster session », tous se sont achevés par une table-ronde consacrée à la prospective
thématique, réunissant des intervenants de haut niveau et dégageant des conclusions
collectives à forte valeur ajoutée.
Le montage vidéo que vous venez de voir reflète, de façon très compacte – et donc
forcément réductrice - les travaux de ces colloques et met en exergue un certain nombre
d’idées-forces qui y ont été émises… et dont beaucoup devraient revenir dans le débat à
travers nos discussions d’aujourd’hui et de demain
Qu’attendons-nous, justement des travaux du Carrefour ? Ce sera mon dernier point.
Le choix des sujets des 4 tables rondes du Carrefour n’est pas innocent : sur la base des bilans
autocritiques tirés par les groupes opérationnels du Predit dans le cadre de l’évaluation finale
et des travaux des colloques qui sont venus les renchérir, nous avons identifié quelques sujets
critiques : des questionnements qui peuvent déranger parce qu’ils pointent des failles ou des
lacunes dans le dialogue entre la recherche, ses prescripteurs et ses bénéficiaires ; ou encore
des quasi-certitudes des communautés de recherche qui peinent à convaincre l’opinion et
les marchés.
Cela renvoie à de nécessaires choix stratégiques pour l’orientation de la recherche demain :
réviser la carte de nos impasses et de nos paris, dans un univers de la technologie et de la
connaissance de plus en plus volatil.
L’intelligence collective, la concertation des sachants, ne produisent pas directement de la
vision – on n’évite pas le risque de certains formatages ; et la vision stratégique comporte
aussi ses taches aveugles. Ainsi, on peut se demander pourquoi, par exemple, le Predit est
passé à côté du regain des téléphériques urbains ? Sans doute parce qu’à un moment de la
réflexion collective, il y a certains acteurs autour de la table et d’autres qui n’y sont pas.
Ce qu’on peut attendre des actes de ce Carrefour, qui vont couronner six années de
recherche et d’innovation, et de réflexion sur la recherche et l’innovation, c’est donc sans
doute un certain nombre de questionnements encore vivants, mais aussi, espérons-le, une
vision opérationnelle, décantée ce tout ce travail, la plus collectivement assumée possible,
et des inflexions thématiques à donner à la recherche en transports pour les 5 ans qui
viennent.
Avec près de 450 inscrits, ce Carrefour s’annonce d’ores et déjà comme un rendez-vous
important. J’espère que vous apprécierez ce temps d’arrêt d’un jour et demi au Carrefour et
saurez en profiter pleinement. Je vous remercie.
Jérôme Bonaldi
Je redonne la parole au président du Predit Jean-Louis Léonard, ainsi qu’à son secrétaire
permanent Louis Fernique, pour la présentation de quelques chiffres.
Jean-Louis Léonard
Président du Predit
Je remercie Laurent Tapanidhas de nous avoir délivré ce message institutionnel, cet espoir et
aussi ces critiques.
Le Predit a peut-être manqué d’originalité. Sans refaire tout l’historique de notre institution, il
est bon de rappeler que notre visée est d’organiser la recherche. Depuis 1983, le Predit a été
l’outil de mise en cohérence de l’innovation dans les transports. Il a su s’adapter aux
évolutions technologiques et au paysage de la recherche qui a considérablement changé à
partir des années 2000. Il vous revient, au cours de ce Carrefour, d’imaginer ce que sera le
futur de la recherche sur les transports. Je rappelle que le programme de recherche et de
développement technologique dans les transports terrestres (PRD3T) avait donné naissance il
y a 30 ans au Predit 1, avec un budget qui a permis l’essor de la recherche et des crédits
incitatifs. Le Predit 2 s’était ensuite tourné vers les SHS (et je souhaite que le futur visage de la
recherche ne donne pas trop de puissance aux constructeurs, mais donne de grandes
possibilités aux promoteurs des SHS). Le Predit 3 a vu ensuite apparaître de grandes
modifications : à l’origine, le Predit était géré par les ministères et quelques agences –
Ademe, Oséo ; mais le Predit 3 a eu à intégrer l’Agence nationale de la recherche (ANR) et
les pôles de compétitivité, ce qui a transformé les relations au sein du milieu de la recherche.
C’est pourquoi, à la suite, le Predit 4 a pris une forme différente, avec une nouvelle
gouvernance et des objectifs plus singuliers. Le Predit 3 avait institué des groupes
opérationnels avec des binômes : à chaque groupe technologique était associé un groupe
opérationnel SHS. Cela avait abouti à une grande ouverture sur l’environnement et aussi sur
la sécurité, créant des relations plus poussées entre la technologie et l’applicatif. Le Predit 4,
lui, a démarré dans le contexte du Grenelle de l’Environnement qui a intègré rapidement les
propositions de la communauté scientifique du Predit. C’est pourquoi nous nous sommes
retrouvés rapidement bien dotés, avec un budget de 400 millions d’euros et des objectifs de
développement durable, et aussi la transition énergétique immédiatement cadrée.
Le Predit 4 aura vécu deux grandes phases, avant et après Bordeaux. Avant, nous avions
absorbé le choc de l’ANR, intégré l’arrivée des pôles de compétitivité labellisant eux-mêmes
leurs projets en cohérence avec l’ensemble du monde de la recherche. Nous allions donc
intégrer tous ces acteurs et ces facteurs au sein d’une gouvernance plus difficile à piloter. En
effet, avec l’arrivée de nouveaux financements, chaque entité tend à reprendre sa liberté.
C’est pourquoi s’est imposée la nécessité de redéfinir le Predit qui, après Bordeaux, va
renaitre avec une gouvernance modifiée. Le nouveau comité de pilotage fait intervenir les
financeurs, mais également les collectivités. La gouvernance est renforcée, s’appuyant sur
un secrétariat permanent dirigé par Bernard Duhem, puis par Louis Fernique, avec à ses
côtés un comité d’orientation stratégique. Nous avons voulu que ce comité trace des
orientations stratégiques fortes. Cependant, le Predit disposait déjà des axes clés fixés par le
gouvernement, et chaque groupe opérationnel établissait sa propre stratégie. Cela explique
pourquoi le comité n’a pas toujours été aussi efficient que ce que nous avions désiré à
l’origine. Les six groupes opérationnels, dont je remercie l’ensemble des présidents et des
participants qui se réunissent bénévolement, ont par ailleurs été le bras armé du Predit.
Malgré toutes ces complexités, la gouvernance du Predit n’a, je crois, jamais failli. Nous avons
su gérer notre budget et les crédits incitatifs qui nous étaient alloués. Cela a d’ailleurs été une
des grandes conclusions du Carrefour à mi-parcours : la recherche, même en pleine crise, a
toujours été une des priorités. Peu d’institutions peuvent affirmer avoir mis en œuvre leurs
objectifs budgétaires comme nous l’avons fait. Les crédits du périmètre budgétaire du Predit
ont été mobilisés au mieux, et le seront jusqu’à la fin des projets engagés au cours de ce
programme. En revanche, seulement 4 % du financement ont été utilisés pour des appels à
projet de recherche (APR) directement émis par le Predit, ce qui signifie que contrairement
aux Predit précédents, les projets sont essentiellement sélectionnés et traités ailleurs. Nous
devons donc continuer d’assurer la cohérence des travaux menés dans le milieu de
l’innovation, et nous pouvons nous féliciter de l’efficacité avec laquelle nous avons su gérer
les problématiques qui nous sont déléguées. Je laisse la parole à notre secrétaire permanent,
Louis Fernique, pour la suite de la présentation.
Louis Fernique
Secrétaire permanent du Predit
Nous allons à présent nous intéresser au portefeuille des projets gérés par le Predit. Chacun
des 6 groupes opérationnels (GO) disposait d’objectifs budgétaires initiaux, ventilés selon les
sources de financement. Les réalisations effectives, si elles ont été sensiblement conformes en
masse, ont nettement différées dans le détail par GO et par financeur. Un certain nombre de
groupes ont été confrontés à des déboires budgétaires en raison de la diminution des crédits
de l’ADEME et du MEDDE confiés à leur mise en œuvre directe.
Le bilan s’établi d’une part en millions d’euros d’aides publiques mobilisées, mais aussi en
nombre de projets financés : ainsi le budget réalisé s’élève à 349 millions d’euros, avec 1 121
projets générés à la date d’arrêt des comptes retenue pour l’évaluation (fin 2012). On peut
juger de l’effet de levier : le volume global des projets financés totalise 1,12 milliard d’euros.
Sur l’ensemble des crédits mobilisés, seuls 4% (correspondant à 10% de l’effectif des projets)
ont été traités en appels à projets de recherche (APR) confiés aux GO du Predit, le reste
étant mis en œuvre par les financeurs eux-mêmes. Concernant le ratio entre projets à
dominante SHS et projets à dominante technologique, on constate que 18 % des projets
financés au cours du Predit 4 étaient à dominantes de SHS, contre 30 % pour le Predit 3 (en
montant des aides : 9% contre 11%).
La répartition par financeurs du budget réalisé peut être trompeuse. En effet, n’y figurent pas
les instruments de financement nouveaux constitués en cours de période, hors protocole du
Predit : Fonds démonstrateurs et Investissements d’avenir, pourtant administrés par l’ADEME et
qui ont éventuellement pesé sur ses dotations ordinaires.
À présent, passons en revue ce portefeuille des projets, GO par GO.
Le GO1 concerne l’énergie et l’environnement, des thèmes phares en termes de projets et
de crédits mobilisés : cela représente 421 projets avec une forte implication
d’Oséo/Bpifrance (265 projets), un acteur un peu à part du bloc de financeurs du périmètre
du Predit puisqu’il finance les PME sur un mode guichet. Aucun APR n’a été traité par le GO
lui-même. Les deux lignes thématiques de ce portefeuille du GO1 étaient (1) la connaissance
des impacts environnementaux des transport, en termes d’impacts locaux (oxydes d’azote,
particules, ozone, bruit) et globaux (effet de serre), et aussi de politiques de préservation de
la biodiversité, des écosystèmes et des paysages ; et (2) les technologies plus propres et plus
économes (marges de progrès sur les motorisations thermiques ; chaînes de traction
électriques et hybrides ; allègement ; récupération et gestion de l’énergie).
Le GO2, dédié à la qualité et à la sécurité des systèmes de tranport, a mené 234 projets,
toujours avec une majorité Bpifrance (165 projets) et un faible taux d’APR Predit (6% de
l’effectif des projets). Le GO2 s’est employé à prolonger et amplifier les progrès importants
réalisés en termes de sécurité routière l’effort engagé pour l’accessibilité des personnes à
mobilité réduite. Parmi les sujets connexes abordés, citons : sécurité des transports ferroviaires,
gestion des trafics, sûreté, fiabilité, ergonomie et confort. Enfin de nouvelles thématiques de
recherche ont émergé ou ont été consolidées en cours de période : économie de la sécurité
routière, vieillissement de la population, gestion des crises et des perturbations.
Le GO3 a travaillé sur la mobilité dans les régions urbaines et périurbaines. Il s’agit d’un petit
groupe en termes de volume – 52 projets –, mais qui a été largement suivi par le MEDDE et
l’ADEME qui lui ont souvent confié la gestion des APR (recouvrant 56% des projets financés).
Le GO3 s’est attaché (1) à la conception de systèmes et services de transports adaptés aux
régions urbaines étendues et aux modes de vie contemporain au regard des trois types
d’enjeux du développement durable (environnement, financement et cohésion sociale), et
(2) à l’émission de Connaissances et de recommandations pour produire des urbanismes
minimisant la dépendance à l’égard de l’automobile. En fin d’exercice, il a abordé les
questions du périurbain et de l’innovation sociale (nouveaux services de mobilité - NSM).
Le GO 4 traite de la logistique et des transports de marchandises, et a totalisé 140 projets
avec l’aide de Bpifrance et du MEDDE, avec un taux d’APR Predit à 26%. L’approche
retenue a été celle d’une vision systémique de la chaîne logistique sans opposer les modes
(la grande prospective 2040 ; une vision en rupture, l’Internet physique ; la mutualisation des
données, des infrastructures et des services). Dans le champ urbain, ont été ciblés le
renouvellement des enquêtes des années 90 pour alimenter les outils d'aide à la décision,
ainsi que l’optimisation de l'espace (livraisons) et de la localisation (ELU). Enfin, sous les signe
des « transports propres », ont été traités : la modélisation pour simuler des politiques
publiques ; l’approche multiservices et la productivité des chantiers intermodaux ; la
pertinence de l'UTI 45‘ ; l’attractivité du fret ferré diffus (opérateurs de proximité).
Le GO5 tient un rôle particulier puisqu’il était dédié au sujet transversal de la compétitivité
dans l’industrie des services. 225 projets lui sont rattachés, dont beaucoup portés par
Bpifrance (182). Aucun APR Predit. En début de période, ce groupe a essentiellement oeuvré
pour la structuration sectorielle (constitution d’une vision partagée pour structurer l’action des
pôles de compétitivité transports ; création du collectif industrie-laboratoires ; émergence des
IRT / IEED). A travers les pôles, les besoins des industriels ont pu être formulés sur six nouvelles
thématiques : interaction portant sur l'analyse des usages et des attentes du marché ;
systèmes de systèmes ; systèmes logiciels enfouis ; outils de conception ; mécatronique ;
process et matériaux (avec le focus allègement).
Enfin, le GO6, en charge des politiques de transport, n’a compté que 49 projets, avec une
double dominante MEDDE et ADEME. 65% sont passés par des APR émis par le groupe. Le
GO6 a misé sur la prospective, ainsi que sur la révision des outils classiques de prévision et
d’évaluation, et, par suite, des méthodes et outils de régulation (financements et tarifications
notamment). Une attention particulière a été portée aux questions d’équité et
d’acceptabilité. L’accent a été mis sur l’aide à la décision, en insistant sur les outils :
modélisation transport-urbanisme, indicateurs et outils de régulation.
Le Predit a également développé des partenariats internationaux. En bilatéral, il faut signaler
les liens privilégiés entretenus avec son homologue allemand, le programme «Mobilität und
Verkehrstechno-logien», au titre de la coopération bilatérale Deufrako. Cependant, avec le
temps, il est devenu de plus en plus difficile de considérer des projets en cofinancement – le
Predit n’accordant qu’une labellisation qui n’engage pas le financeur français pressenti,
alors que nos partenaires allemands s’engagent directement à financer. Par ailleurs, dans
l’optique de la construction de l’Espace européen de la recherche, le Predit a permis de
développer des stratégies de complémentarité avec le 7e PCRDT (qui débouche sur Horizon
2020) et de favoriser la participation d’équipes françaises à ces programmes. Les
coopérations multilatérales se sont principalement développées dans le cadre de l’ERANET
transport. En 2010 et 2011, cette plate-forme a servi à construire un large programme
transnational relatif à l’électromobilité, impliquant 11 pays ou régions avec l’appui de la
Commission Européenne.
Tel a été l’ensemble de l’activité du Predit au cours de ces six dernières années.
Jean-Louis Léonard
Merci Louis. Nous aurons l’occasion de revenir sur ces actions. Nous allons maintenant
démarrer les travaux de groupe et la première table ronde.
Jérôme Bonaldi
Pour cette première table ronde, je vais tout de suite laisser la parole à Michel Savy.

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