- US Chartrons

Transcription

- US Chartrons
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Cent pour 100
Chartrons
Une association, un quartier.
Eric
ic COT
2
Table des matières
Préfaces
Introduction
Le fer et la fonte et les Chartrons
La mixité et l’évolution
Le cours du Médoc et Saint-Louis - Picard
Le négoce
Les maires de Bordeaux
La paroisse
Le sport en 1900
La naissance
Les croissants et le label Chartrons
L’arène du nord
Les années noires
L’incontournable basket
Le sport féminin
Le patro
La tempête
Le cinquantenaire
L’émancipation
La consécration
Le calvaire
L’errance
Le tournant
Un esprit, un quartier
Crescendo
Hors jeu
L’évènement
L’abnégation
Maison de Quartier
Le vingt et unième et le haut niveau
L’US Chartrons aujourd’hui
Les révélations
Conclusion
Le bloc-mémo
3
3à5
7
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11 et 13
16 et 18
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33 et 34
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88 et 89
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98
Préface
LE MAIRE
A E
DE BORDEAUX
A
Le 20ème siècle avait 8 ans quand, à l’initiative de quelques uns, fut
créée l’US Chartrons.
Depuis lors des générations d’hommes et de femmes, jeunes et moins
jeunes se sont succédées sur le site emblématique de la place SaintMartial.
Tous y ont trouvé de multiples occasions de se rencontrer, d’échanger, de
se former et de partager autour de pratiques sportives, socioculturelles ou
de détente.
L’US Chartrons est l’illustration même de ce que doit être une
maison de quartier forte, tournée vers l’avenir et qui est, pour ses
adhérents, le lieu où l’on vient certes pratiquer une activité mais aussi
partager un état d’esprit fait de passion commune et de solidarité.
Bon anniversaire et longue vie à l’US Chartrons !
Alain JUPPE
4
Préface
LE PRESIDENT
I N
DE L’US CHARTRONS
A R N
Ni nostalgie, ni regards embués vers le passé. Ni esprit rétro, ni litanie
autour de ce qui fut. Ce qui nous intéresse, c’est ce qui sera. C’est Demain et ce
que nous construirons ensemble dans la passion et le désir d’assumer notre
mission sociale confiée par la ville de Bordeaux.
Car ce qui habite notre association, c’est de s’enrichir de l’expérience
accumulée depuis tant d’années pour mieux appréhender l’avenir et servir plus et
mieux les publics avec lesquels nous vivons une véritable aventure collective.
L’horizon s’offre à nous et à nos imaginations fertiles.
Des milliers d’adhérents, des centaines de bénévoles, des dizaines de
salariés, plusieurs Présidents se sont succédés depuis 1908. Chacun a apporté son
dévouement, l’expression de son caractère, son sourire pour donner à L’US
Chartrons le visage qui est le sien aujourd’hui : un pôle vivant d’accueil qui
fédère les diversités pour l’épanouissement de tous, une structure ancrée dans les
réalités qui vit en relation constante avec les habitants du quartier.
La seule performance que nous recherchons, c’est la performance
humaine : apporter cette lueur de solidarité, ce supplément d’âme à ceux qui
viennent pratiquer une activité culturelle ou sportive, rechercher des liens
intergénérationnels, ou tout simplement faire la fête pour célébrer la joie d’être
en ensemble. Cette démarche humaniste est le fondement même de notre identité.
Notre travail aujourd’hui n’a de sens que pour transmettre cet amour de la
vie et du partage, faire résonner les valeurs de Fraternité et de tolérance vers
ceux qui vont déployer leur dévouement sur les cent prochaines années. Une tâche
exaltante les attend.
Bon anniversaire à chacun d’entre nous. Restons fidèles à l’esprit de
convivialité qui anime notre association depuis l’origine. Et restons jeunes… car
quand on est membre de l’US Chartrons, on a toujours 20 ans.
Pascal JARTY
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Cent pour 100 Chartrons
L’UNION SPORTIVE LES CHARTRONS
1908–2008
IINTRODUCTION
D CI N
C’est sans aucune prétention historique que ce modeste ouvrage
témoigne de l’importance et de l’action menée par l’association
depuis sa naissance. Mission délicate certes, mais nécessaire
pour la mémoire de ce club qui a vu et fait grandir tant et tant de
passionnés.
La richesse de l’histoire de notre quartier est telle que deux dates
parmi tant d’autres demeurent essentielles pour l’identité et
l’étique de l’US Chartrons : 1383 et 1908 (1).
1) 1383 : Naissance du quartier des Chartrons.
1908 : Naissance de l’US Chartrons.
Durant cent ans, de générations en générations de nombreuses
personnes souvent atypiques se sont transmis de mains en mains
un patrimoine sportif et socioculturel qui a de toute évidence très
bien résisté au temps et se trouve désormais bien ancré dans la
mémoire des bordelais.
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L’implication sans
limite
des
bénévoles
en
particulier a permis
de transmettre bon
gré mal gré ces
valeurs associatives
qui nous unissent
toujours.
Ils
demeurent
la
colonne vertébrale
des
structures
ALSH 3-5 ans 2007/2008
comme la notre au
prix de bien des
sacrifices. Souvent
décriés par les envieux et les contestataires (qui ne s’engagent
jamais c’est bien connu), l’enthousiasme fait parfois place au
découragement. Durs au mal, ils abandonnent rarement. Mais
pour combien de temps encore ? Chacun aura donc l’occasion de
se situer dans une époque où sûrement de nombreux souvenirs
subsistent.
Au cours de ce siècle d’intense activité, nombreux sont ceux qui
ont marqué d’une manière ou d’une autre ce passé pas toujours
simple. Une attention particulière s’imposait envers les acteurs
principaux qui ont contribué à l’expansion de l’association et de
son environnement. Choix difficiles car tous ceux qui sont
passés un jour par « les Chartrons » se sont forcément inscrits
dans l’histoire du club.
Au moins « cent » excuses pour les autres qui ne sont et ne
seront pas pour autant oubliés.
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LE FER ET LA FONTE
F
Combien de marins, combien de capitaines ont fait escale dans
cette ville baptisée Emporium (1) par le géographe grec Strabon
au premier siècle de notre ère ? Ce n’est que plus tard, vers le
troisième siècle que le poète Ausone (309-394) la rebaptisera
Burdigala : « Burdi » le fer et « Gala » la fonte en bascoaquitain. Lieu où l’on forgeait des armes et des objets de la vie
courante. Burdigala se serait transformé en « Bordigala » puis
« Bordale » en Euskara (basque) ; « Bordèu » en gascon et enfin
Bordeaux.
Après avoir traversé
les siècles sans pour
autant perdre de sa
candeur, la ville est
aujourd’hui classée
au
Patrimoine
mondial
de
l’Unesco. Bordeaux
est parmi les 830
sites dans le monde
reconnus
« exceptionnels et
universels ».
1) Lieu d’échange, comptoir de commerce.
LES
LE CHARTRONS
A R N
Peu d’associations peuvent revendiquer l’appartenance à un
quartier aussi prodigieux et prestigieux que celui des Chartrons.
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Chassés des bords de l’Isle où le comte de Périgord les avait
attirés, préférant une protection anglaise, les Chartreux (1) de
Vauclaire en Périgord, cherchèrent refuge à Bordeaux.
1) Les Chartreux : religieux et religieuses de l’ordre de Saint-Bruno.
Le notaire Pierre de Maderan leur donna le 5 septembre 1383 les
chais et le jardin qu’il possédait dans la Palu (2). Ils s’installent
alors dans le marais de l’Audeloya situé en aval du château
Tropeyte. Un terrain désertique, inaccessible, inondable et
malsain. Ils baptisèrent de leur nom, devenu « les Chartrons »,
un quartier promis à la célébrité, aujourd’hui de renommée
mondiale.
2) La palu : espace aujourd’hui limité par le quai, le cours Xavier-Arnozan, la
rue Notre-Dame et la rue Latour.
Les
Hollandais,
désireux de vendre
tous
les
vins
Gascons,
arrivent
aussi au nord de la
ville au début du
XVè siècle. Les
chais se développent
à partir de 1450.
Le
quartier
des
Chartreux, dit aussi
« quartier
des
Hollandais »
va
devenir
après
Bordeaux vers 1450
9
l’arrivée des Espagnols, Portugais et Italiens, un exemple de
tolérance.
En 1650, le quartier s’étend plus au nord. Inondable en raison
des crues fréquentes de la Garonne, le Maréchal d’Ornano alors
maire de Bordeaux décide l’assainissement du marais. Un
Hollandais, Conrad Gaussen prend à sa charge les frais, en
échange de pouvoir exploiter les terres.
Le Chartron (l’habitant) tel qu’il était appelé à l’époque est
généralement un homme d’affaire avisé, érudit, philanthrope,
amateur d’art, voire parfois collectionneur. Un « Sportsman »
mais toujours parfait gentleman.
LA MIXITE
MXT
Les étrangers, juifs, protestants et catholiques y œuvrent en
parfaite harmonie. « L’intelligence commerciale » entre les
diverses communautés n’empêche pas les différences. Depuis
la révocation de l’édit de Nantes en 1685, les protestants furent
contraints,
comme les juifs,
d’établir
leurs
nécropoles
à
l’extérieur de la
ville. Avant la
création de ces
cimetières,
ils
enterraient leurs
morts dans des
Le cimetière des Etrangers, cours Saint-Louis - Journu-Auber
jardins, dans des
cours ou dans les
fosses des marais
10
de l’Archevêché lorsqu’ils mouraient dans les hôpitaux. Un
membre de la famille Guestier a été inhumé dans une cave…
Les catholiques leur ayant toujours refusé le droit d’inhumation
dans leurs cimetières, un négociant, Philippe Weltner, Consul
de Lübeck achète avec l’approbation du Roi Louis XV un
terrain appartenant aux chanoines de Saint-Seurin, situé entre
les actuels cours Saint-Louis, Journu-Auber (ancien chemin de
la Grange-Rouge) et Balguerie-Stuttenberg (ancien chemin du
Roi, puis chemin de Labarde et cours Dupré de Saint-Maur).
Désormais cimetière pour les protestants étrangers (1),
Monsieur Cruse, au nom des héritiers Weltner qui habitaient
tous hors de nos frontières, offre de faire don à la ville du
cimetière des Etrangers. Les propriétaires des caveaux ne
voulant pas consentir à les abandonner, une demande de
concession perpétuelle est demandée en échange.
1) Première inhumation le 14 octobre 1769, la dernière le 14 mai 1886.
les
conseil
Le
municipal décide le
21 mars 1889 de sa
désaffection
et
interdit
toutes
inhumations. Entre
temps,
des
familles très
connues
du
XIXème siècle dans
Bordeaux XVIIè siècle
le quartier des
Chartrons comme
Barton, Jonhston, Wustenberg, de Luze, Lawton,
11
Brandenburg, Stuttenberg et Hovyn entre autres ont pu profiter
de ce cimetière. Il sera démoli en 1965. De nos jours et depuis
1975, c’est le (CCAS) Centre Communal d’Action Sociale sis
cours Saint-Louis, qui occupe l’emplacement.
L’ EVOLUTION
I
La forte mixité de l’époque avec son mélange de nationalités et
de langues a sûrement contribué à transformer certains noms.
C’est ainsi que vers 1700, Chartreux se serait transformé en
« Chartrons » tout comme le château Tropeyte en « Trompette ».
Ce site exceptionnel qu’est la ville, avec son port donnant accès
directement en son centre et aux portes des négociants, attire
naturellement un grand nombre de prospecteurs. La première
avenue pavée de Bordeaux va naître, c’est le Pavé des Chartrons
(cours Xavier Arnozan).
Les
Allemands,
Irlandais,
Anglais,
Danois, arrivent tout
au long du XVIIIè
siècle. Ce n’est qu’à
la
fin
de
la
démolition
du
château Trompette en
1819 que le faubourg
des Chartrons est
rattaché à la ville de
Le quartier en 1879
Bordeaux.
Descendants directs
de
protestants
Allemands, Hollandais, Irlandais ou Ecossais venus dans la
12
région au début du XVIIIè, tenus à l’écart parce qu’étrangers, les
Chartrons ont fini par prospérer non seulement dans le négoce
du vin, mais aussi dans la bonne société bordelaise au point de
lui transmettre ce style si « british » qui enchante ou exaspère
ses hôtes. Le quartier prend encore de l’ampleur vers le nord.
Toujours au XVIIIè
siècle,
l’Intendant
Tourny
relie
le
quartier à la ville par
un cours planté
d’arbres
(l’actuel
cours de Verdun)
prolongé par le cours
Saint-André (cours
La place Paul Doumer vers 1910
Portal). Dès le début
du siècle suivant, ce
dernier cours se
prolonge à son tour par le cours Saint-Louis préalablement arrêté
au cimetière des Etrangers. Il va aller jusqu’au chemin de la
Grange-Rouge (cours Journu-Auber) en traversant la propriété
d’un négociant, Monsieur Danflou.
Ce n’est qu’en 1829 que le cours Saint-Louis fut prolongé audelà du cours Journu-Auber. A la fin du XIXè siècle, grâce aux
négociants, on perce de nouvelles voies. Le cours du Médoc
(cours Larcher à l’époque) sur l’estey Crébat (1) ainsi que le
cours de la Martinique apparaissent. C’est le tonneau, qui servira
de gabarit de largeur pour certaines rues.
1) L’estey Crébat : ruiseau qui drainait les anciens marais le long du cours
Journu Auber et cours Larcher (du Médoc) fut canalisé en 1883.
13
Les historiens ne sont pas d’accord : pour les uns, la limite entre
les quartiers de Bacalan et des Chartrons se situe rue Poyenne,
pour d’autres, la frontière est marquée par l’estey Crébat
aujourd’hui canalisé le long des cours Journu-Auber (ancien
chemin de la Grange-Rouge) et du Médoc (ancien cours
Larcher).
Cette
limite
était
matérialisée par un
ormeau géant taillé en
parasol qui se dressait,
entouré de bancs à
l’endroit où l’estey
Crébat se jetait dans la
Garonne.
Majestueux et mythique
il ornait les abords du
quai sous lequel se
Quai des Chartrons - cours du Médoc 2008
regroupaient gabariers
et
manutentionnaires
dans l’attente d’une embauche. « L’ormeau des Amants » puis
« l’orme de la bonne Duchesse » dénommé ainsi en souvenir de
la duchesse d’Aiguillon cousine du duc de Richelieu alors
gouverneur de Guyenne, il sera sauvé de la hache en 1760.
Aujourd’hui, le quartier des
Chartrons s’étend jusqu’au quartier
dit de Bacalan (2).
2) Arnaud de Bacalan : avocat général au
XVIIè siècle, a donné son nom au quartier
qui s’est appelé aussi Mugron ou VigneGaronne.
14
Ets Secrestat, cours du Médoc 1900
LE COURS
R DU
D MEDOC
D
En 1865, c’est la création du cours Larcher (futur cours du
Médoc), nom de la raffinerie fondée en 1800 qu’il traverse. Une
voie de 25 mètres de large, entre le quai et le chemin de
Labarde, (ancien chemin du Roi et cours Dupré de Saint-Maur)
devenu cours Balguerie-Stuttenberg (1) depuis le 25 août 1864.
Puis en juin de la même année, on décida de prolonger le cours
Larcher jusqu’aux allées de Boutaut.
Le boulevard étant achevé à cet endroit mais pas commencé
entre les allées de Boutaut et le passage de Lormont (future rue
Achard) sur le quai. La raffinerie Larcher sera détruite par le feu
en 1886. Cette artère essentielle du même nom devient alors la
même année le cours du Médoc à présent bordé de magnifiques
platanes.
1) M. Balguerie-Stuttenberg : président de la Chambre de Commerce
de Bordeaux en 1820.
La convention signée avec
Ravezies, propriétaire des
terrains et d’importants
domaines
dans
cette
« palu de Bordeaux »
longtemps refuge des
bécassines, des râles et
des
poules
d’eau,
prévoyait
aussi
le
prolongement du cours
La place Ravezies 2008
15
Saint-Louis depuis le chemin de la Grange-Rouge (devenu le
cours Journu-Auber en 1864) jusqu’au terrain acquis par « la
compagnie de chemin de fer du Médoc ».
C’est ainsi que la
place
située
à
l’extrémité opposée à
la Garonne prend le
nom
de
place
Ravezies en souvenir
de cette famille. Pour
compléter
cet
aménagement, la rue
du Jardin Public
Hôtel-restaurant DUBROCA, 99 cours St. Louis vers 1920
devait être portée
jusqu’à la limite
projetée de la gare Saint-Louis.
L’ouverture du cours du Médoc n’apporta pas ce que l’on
attendait. En effet, du fait de son orientation vers les allées de
Boutaud dans un désert marécageux, les communications
devenaient plus
difficiles entre les
nouveaux
quartiers qui s’y
installèrent et le
fleuve.
Ce n’est qu’en
1869
que
la
construction des
bassins à flots
Le bassin à flot en 1879
vont
ouvrir
16
d’autres perspectives au bout du cours Balguerie-Stuttenberg.
SAINTS N LOUISS - PICARD
C D
Une ligne de chemin de fer en direction du Médoc est enfin
réalisée. La gare du Médoc (future Saint-Louis) est construite en
bois sur les prés de la Grange Rouge en 1865 grâce à l’apport
d’une partie des capitaux anglais.
La ligne Bordeaux-Macau est inaugurée le 24 novembre 1868
mais la première gare sera détruite par un incendie en 1874 puis
reconstruite l’année suivante. Le Verdon pourra fêter l’arrivée
du train de Bordeaux
le 14 août 1875.
Remplacée en 1920
par une gare plus
confortable dont la
ligne est électrifiée
en 1934 au sein
d’une toute nouvelle
gare Saint-Louis en
La première gare du Médoc (St Louis) en 1868
béton armé.
Un terrain vacant est
aménagé
à
la
jonction des cours Saint-André (cours Portal), Saint-Louis et
cours Balguerie-Stuttenberg. La place populaire par excellence,
théâtre de fêtes mémorables : c’est la place Picard. Erigée en
1888 face au Grand café des Chartrons, une fontaine surmontée
de la statue de la Liberté (œuvre de Bartoldi en réduction) orne
ce carrefour. La Liberté est « enlevée » en 1941. Depuis 2000
une copie trône plus modestement au milieu de la place devenue
17
aujourd’hui mémorial des victimes du 11 septembre 2001 à New
York.
Le cours de la
Martinique
est
ouvert entre 1898 et
1902 à la place des
petites rues SaintEsprit, Doidy et
Plantey. La place
Féger (place Paul
Doumer)
sera
agrandie vers 1910
La statue de la Liberté place Picard vers 1900
afin de pouvoir
raccorder
le
nouveau cours Evrard de Fayolle qui reliera l’avenue de
Boutaud. La rue Notre-Dame perd alors de son importance au
profit des nouvelles rues.
Les abords de la gare du Médoc et du bassin à flots sont aussi
peu habités et le boulevard Albert Brandenbourg (1) qui limite le
nord, s’ouvre à travers la palu déserte propice à l’expansion de
la ville.
1) Albert Brandenbourg : maire de Bordeaux 1877-1882.
Flanqués de deux gares, une SNCF (la gare du Médoc cours
Saint-Louis), l’autre maritime et à quelques minutes du port où
l’activité y est dense, les négociants en vin, en bois et en
capsules souvent équipés de voitures attelées œuvrent en toute
quiétude.
Le vin reste encore de nos jours, l’âme du quartier bien qu’audelà de Saint-Martial et surtout à partir de la rue Chantecrit (2), le
18
secteur acquiert une polyvalence qui n’en fait plus un territoire
particulier du vin.
2) M. Chantecrit : Conseiller-Trésorier de France.
La chambre de
commerce créée en
1882
s’installe
dans un ancien
entrepôt
abritant
les warrantages (3)
des
rhums
et
spiritueux.
La nouvelle gare St Louis
3) Warrantages : marchandises garanties et entreposées dans un magasin
général en attente des négociants.
Le bâtiment est divisé en deux car la partie droite était occupée
par l’importante machinerie des docks frigorifiques qui
fabriquaient la glace pour les chambres froides.
Ce magnifique bâtiment est à
présent devenu la Galerie Tatry.
Le premier canton constitué en
1900 détermine le territoire nord de
la ville et les quais jusqu’à une
ligne suivant le cours du Pavé des
Tatry Fréres, cours du Médoc
Chartrons ; traversant le Jardin
Public ; suivant la rue David
Johnston et le Chemin d’Eysines jusqu’à l’ouest en contournant
Le Bouscat et Eysines ; longeant la jalle de Blanquefort au nord
jusqu’à la limite est du fleuve. Le périmètre et la volonté
19
politique de développement sont désormais clairement affichés
ainsi que le secteur éducatif devenu prépondérant (4).
4) Deux écoles maternelles :
rue Joséphine (4 classes) et
rue Lucien Faure (1
classe) ; deux écoles de
garçons : rue du Jardin
Public (8 classes) et rue de
New York (5 classes) pour
les cinq à quatorze ans ;
trois écoles de filles : rue
David Johnston (7 classes),
rue de Lormont devenue rue
Achard (5 classes), SaintLouis (5 classes) et deux
écoles mixtes : Cruse (2
Ecole Dupaty, classe de CM1 1938.
classes) et Dupaty (15 classes).
LE NEGOCE
GO E
Limitrophes ou en bordure du cours du Médoc, souvent
méconnues bien que renommées, de nombreuses entreprises ont
fortement contribué à l’explosion du quartier. Outre les
« pinardiers » (nom populaire mais néanmoins respectueux
qualifiant les métiers du vin et dérivés), certaines ont imposé
leur savoir faire et leur identité.
Regroupées sur une surface d’une poignée de kilomètres carrés
où on y trouve de tout : négociants en tous genres, usines à
bois, verreries, imprimeries
et bien d’autres, mais avec
toujours en filigrane ce
breuvage incontournable à
J. Calvet et Cie, cours du Médoc
base de raisins qui a fait la
20
richesse du secteur.
Une école d’infirmières « l’Ecole de la Croix de lorraine » va
s’installer au 148 cours du Médoc dans l’ancien hôtel particulier
appartenant à Monsieur Emile Counord (1). Domaine qui
deviendra la propriété de la
Fédération
des
Œuvres
Antituberculeuses jusqu’en 1943,
puis servira de PC des aérostiers
allemands. L’immeuble abritera par
la suite la Caisse Primaire
d’Assurance Maladie de la
William Gillet, cours du Médoc
Gironde.
1) Emile Counord : Ingénieur Civil. 27/10/1842 - 23/02/1927.
Ce développement suscite l’intérêt
de se surpasser pour les plus
anciens et de s’imposer non sans
difficultés pour les nouveaux car
Hanappier Bernard, Henri
s’intégrer parmi les « historiques »
cours du Médoc
n’est pas une mince affaire.
L’activité économique se verra plus tard encore plus dynamisée
par l’arrivée d’industriels séduits par les sites proposés dans les
proches environs eux aussi sujets à une forte expansion.
LES MAIRES DDE BORDEAUX
LE
O
Les premiers maires, de Laurent Lafaurie de Monbadon en 1805
à Albert Brandenburg en 1882 ont été nommés par différentes
décisions. Par ordonnances royales (1816-1848) ; par arrêtés des
21
commissaires provisoires, des préfets, du Président de la
République (1848-1849) ; par décrets impériaux (1860-1870) ;
par arrêtés des préfets ou du Président de la République (18701878). Puis, les maires seront élus ensuite conformément à la loi
du 28 mars 1882 relative à l’élection du maire et des adjoints par
le conseil municipal. C’est Albert Brandenburg en 1882 qui est
élu premier Maire de Bordeaux. Seize maires lui
succéderont, dont Alfred Daney (trois mandats de quatre ans) et
Jacques Chaban Delmas, « le recordman » (quarante huit années
consécutives ; de 1947 à 1995 à la tête de la mairie).
Soucieux de marquer son passage, comme tous les élus, Alfred
Daney (1) lance en 1893-1894 un projet de pont inspiré par celui
de Brooklin sur l’East River à New-York. Le pont à
transbordeur devait résoudre les problèmes de traversées de la
Garonne en reliant le cours du Médoc au quai de Queyries.
1) Alfred Daney : maire de Bordeaux, (1884-1888, 1892-1896 et 1904-1908).
A la fois, un point de
repère
visuel
incontournable dans les
méandres du fleuve et
l’espoir
d’un
futur
prometteur.
Longtemps
délaissé, c’est la fierté du
quartier et le symbole de
son expansion.
Le projet de pont en 1893-1894
La première pierre est posée le 19 septembre 1910 par Armand
Fallières, Président de la république.
22
Les deux pylônes sont
dressés en 1917 et seront
malheureusement détruits le
18 mai 1942 par l’occupant.
Dommage car cet ouvrage
représentait un véritable
défi technique : 400 mètres
entre les 2 pylônes ; un
tablier à 45 mètres au
dessus des quais avec une
plate forme mobile de 10
mètres sur 12. Une idée
avant-gardiste
pour
l’époque et surtout une
Le pont à transbordeur en 1917
ouverture non négligeable
vers l’autre rive.
Allons-nous voir un jour les deux berges réunies dans ce
secteur ? Peut-être.
LA PAROISSE
PA
Deux paroisses sont créées à la Révolution : Saint-Martial pour
« la palu de Bordeaux » et Saint-Louis pour les Chartrons. La
paroisse Saint-Martial, (du latin « martius » : guerrier) est créée
par décret de l’Assemblée constituante en date du 3 mars 1791.
Elle devient une des dix paroisses de la ville et des faubourgs de
Bordeaux. Les limites en sont ainsi définies : au nord par la jalle
de Blanquefort, au midi par la rue Barreyre, au levant par la
rivière « de Garonne » et au couchant par l’allée Boutaut.
233
La paroisse compte 4592
âmes. Elle a pour premier
centre culturel la petite
chapelle
Saint-Louis
de
Bacalan, édifiée en 1690 et
située dans le domaine de
Mugron au voisinage du port
de
Bacalan.
Elle
peut
accueillir
environ
300
personnes.
Monseigneur d’Aviau, à son
arrivée dans le diocèse en
1802, l’érige canoniquement
sous le vocable de « patronage
La paroisse en 1891
de Saint-Martial ».
Dès 1791, les habitants de
la
nouvelle
paroisse
demandent la construction
d’une véritable église.
Les événements de la
Révolution ne permettent
pas l’aboutissement des
projets.
Pierre
Drivet,
premier Curé de SaintMartial de Bacalan (18031834), achète au 48 rue
Poyenne, un immeuble
appartenant à un fabricant
de savon nommé Poyen. De
fabrique à salle de bal,
connue sous le nom de « bal
L’ancienne église St Martial
rue Poyenne
24
anglais » et après des réparations exigées pour sa nouvelle
utilisation, l’immeuble devient l’église paroissiale.
Elle est inaugurée le 2 août 1804 et le culte y sera célébré de
1804 à 1840. Le souvenir de l’ancienne église est de nos jours
rappelé non seulement rue Poyenne mais
aussi par le nom de l’impasse SaintMartial débouchant dans cette dernière.
Pas en adéquation avec le quartier
d’après les paroissiens, un projet de
construction d’église est alors proposé
par un Conseil de fabrique (1) désigné le
22 août 1834 sous l’administration du
Le sceau du Conseil de fabrique
en 1834
curé de la paroisse.
1) MM. Mittchell, Prom, Maubourguet et Guilhou.
Suite au décès du Père
Pierre Drivet survenu fin
novembre 1834, c’est le
Père Paul Rigagnon (2)
ancien vicaire de SaintLouis, nommé Curé de
Saint-Martial (1834-1871)
par
Monseigneur
de
Cheverus qui dirigera
désormais le projet.
Vivement réclamée par la
population, le Conseil
municipal de Bordeaux
vote le 14 avril 1834 la
construction d’une église
L’église St Martial avec l’ancien clocher en 1838
25
sur le site choisi en 1791 par l’architecte M. Clochar. La maîtrise
d’œuvre est confiée à M. Bonfin architecte de la ville.
2) Père Paul Rigagnon : né à Bordeaux dans le quartier des Chartrons en 1792,
ordonné en 1814 par Mgr Daviau. Il célébra ses noces d’or en 1864 à St
Martial. Décède à Bordeaux le 31janvier 1871 victime d’un coup mortel.
Le plan du quartier en 1838
Le nouveau bâtiment en forme de temple grec s’éleva sur deux
prairies au bout de la rue Denise entre le Chemin du Roi et la
Chaussée du port. Monseigneur François, Auguste, Ferdinand
Donnet, Cardinal et Archevêque de Bordeaux consacra le nouvel
édifice le 29 octobre 1840. Mais l’église, bâtie sur un terrain
d’alluvions se fissure rapidement en de nombreux endroits.
26
Le clocher est démoli en
1845. Les travaux de
reconstruction auront lieu
en 1851. A cette même
date, l’église s’enrichit de
trois cloches, acquises grâce
à la générosité des fidèles.
L’église Saint-Martial est
désormais, extérieurement,
telle que nous la voyons
aujourd’hui.
Le
Curé
Despax (1871-1882) neveu
et successeur du Curé
Rigagnon,
entreprend
L’église St Martial en 1852
d’embellir l’intérieur de
l’édifice
par
des
applications de marbre et de peintures murales. L’église est alors
meublée et embellie autant que le permet l’austérité de son style.
LE SPORT
R EN 1900
1 00
Sport populaire par excellence, la bicyclette (appelé cyclisme de
nos jours) est déjà très suivi. C’est de loin le sport le plus
pratiqué. Bien avant la création du tour de France à bicyclettes
qui ne partira que le 1er juillet 1903, le premier Bordeaux-Paris
(1) à vélocipèdes (d’environ vingt kilos) a lieu le 23 mai 1891
avec vingt huit concurrents et remporté par le coureur anglais
Georges Mills.
1) Jean-François Rault sera vainqueur du dernier Bordeaux-Paris en 1988.
27
Les diverses fédérations nationales sont en cours de
structuration, certaines n’existent pas encore. La plupart des
associations de confession chrétienne adhérent en priorité à la
Fédération
Culturelle
et
Sportive
de
France fondée par
le Docteur Paul
Michaux en 1898.
Ouverte à tous
sans distinction, et
bien
organisée
pour l’époque, la
FSCF
est
à
Le départ de Bordeaux-Paris le 23 mai 1891
l’origine
de
nombreuses
compétitions et innovations (2). Elle est le seul organisme
français à avoir reçu de l’Etat le triple agrément : sportif, socioéducatif et d’éducation populaire centre de vacances et de
loisirs. Rattrapée par le temps et les fédérations nationales, la
FSCF est moins sollicitée aujourd’hui mais néanmoins toujours
membre du Comité National Olympique et Sportif Français.
2) La FSCF est à l’origine du serment olympique en 1906 ; de la licence
nominative en 1907 ; de l’avènement du sport féminin en 1919 ; de la coupe de
France de football en 1919 ; de l’assurance sportive en 1923 ; du contrôle
médical en 1930.
LA NAISSANCE
N S AN E
Provoquée par une politique anticléricale depuis 1900, la
séparation de l’Eglise et de l’Etat est proclamée en 1905.
28
L’inertie de sa mise en pratique va contraindre les laïcs à subir et
à patienter. Conformes à la tradition bordelaise, les collèges
secondaires réputés (Tivoli, Grand-Lebrun et Saint-Genès) se
maintiennent malgré tout avec un personnel laïcisé. D’autres
feront de même.
Dans le but de
rassembler
les
jeunes « anciens
élèves »
de
l’école
des
Chartrons de la
rue Flèche, Frère
Hidelmondus,
directeur, assisté
par Frère Gersien
va fonder en 1905
une
Amicale.
Diverses activités
L’école chrétienne des frères de la rue Fèche
comme
la
gymnastique, le
théâtre et la musique sont désormais proposées en supplément
d’un soutien social et scolaire. Très vite le groupe va atteindre
une soixantaine d’exécutants. Le 31 août 1908, l’Amicale se
transforme en patronage « les Chartrons ».
Une seconde naissance en quelque sorte et le début d’une longue
histoire. Semblable à toutes ses aînées et comme le veut l’usage
à l’époque, son but est de préparer les jeunes adhérents aux
futures incorporations (1) par le biais de la pratique sportive.
1) Extrait des statuts de l’époque ; article II : « Elle a pour but de développer par
l’emploi rationnel de la gymnastique, du tir et des sports, les forces physiques
et morales des jeunes gens, de préparer au pays des hommes robustes et de
29
valeureux soldats et de créer entre tous ses membres des liens d’amitié et de
solidarité ».
Adhésion à URGSPSO, le 21 octobre 1908
Sous la direction d’un ecclésiastique, l’administration est
composée de laïcs et présidée par Jules Lafon. Ce nouveau patro
régi par la jeune loi du 1er juillet 1901 s’installe naturellement
au 12 rue Flèche dans l’enceinte de l’école des Frères du même
nom et à proximité d’une autre école (l’école des sœurs de la
présentation de Marie), aujourd’hui Sainte-Thérèse. Le
patronage « les Chartrons » est à présent une association de plein
droit dans lequel tous les jeunes sont admis sans distinction. Le
comité directeur administrera aussi l’Amicale de l’école des
Frères (2).
2) Le comité directeur : MM. Jules Lafon, président ; G. Désardurats, viceprésident ; Joseph Mau, secrétaire ; L. Liebe, trésorier et les membres :
Maurice André ; Louis Bert ; Jean Beynard ; Jean Bonzoumet ; Pierre
Burguière ; Boulerne ; Cazamajor (ainé) ; Cazamajor (jeune) ; Ernest
Congnoux ; Dugad (père) ; Alex Dugad ; Jean Dugad ; Fernand Dupont ; G.
Freylon ; M. Lagorce ; Mauvigney (père) ; André Mauvigney ; Louis Noirit ;
Pascarel ; Paul Tapie ; Térré ; Paul Chermac ; Jacques Vigier.
30
L’association « les Chartrons » vient
compléter la liste déjà conséquente
des clubs de la ville. Le patronage le
Groupe Saint-Genès créé en 1875
propose déjà à ses adhérents de
pratiquer tous les exercices de plein
air, mais le plus ancien club de la
ville demeure le Bordeaux Athlétic
Club fondé en 1877.
Puis d’autres vont apparaître (3). A la
fin du XIXè siècle, les patronages
L’accès au patro rue Flèche
catholiques dans le cadre de la
par le 48 crs Balguerie
formation de la jeunesse, accueillent
les jeunes pour leur faire pratiquer le
sport en dehors de l’école le jeudi après-midi. Les laïcs vont
jouer un rôle important pour leur développement.
3) Le Stade girondin (1881) ; Les Girondins de Bordeaux (1881) ; Le Stade
bordelais (1889) fusionna avec le Bordeaux Université Club pour devenir le
Stade Bordelais Université Club ; Le Sport athlétique bordelais (1893) ; Le
Racing Club de Bordeaux (1898) ; L’ASPTT de Bordeaux (1898) ; La Société
Burdigala (1899) où les femmes sont admises, ce n’est pas toujours le cas
ailleurs ; Le Sport athlétique de Bordeaux (1899) ; Le Club athlétique des
Sports généraux (1901) ; Le Bordeaux Etudiants Club (1903) ; L’Union SaintJean (1906) ; Les Coqs rouges (1907) ; L’Union Saint-Bruno (1907) ; L’Avant
Garde de Caudéran (crée en 1903, déclarée en 1907 devenue AGJA en 1972).
Le groupe artistique des Chartrons présente alors avec talent et
sans complexe des spectacles de Molière, Courteline et Labiche
mais la gymnastique, l’escrime avec M. Villetorte comme maître
d’armes ainsi que la pelote basque sont malgré tout fortement
31
appréciées. En effet, le sport et l’activité sportive commencent à
prendre de plus en plus de place dans les emplois du temps.
LES
LE CROISSANTS
R
LILIA SOLA REGVNT LVNAM, VNDAS,
CASTRA, LEONEM « Les lis seuls règnent sur la
lune, les flots, le château et le lion » est la devise de
la ville et les armes sont : « De gueules, à la Grosse
Cloche ouverte, ajourée et maçonnée de sable et
sommée d’un léopard d’or ; à la mer d’azur
chargée d’un croissant d’argent ; au chef de
France ancien ».
Les armoiries de Bordeaux
Composées par les fleurs de lys qui
représentent les armes des rois de France ; le léopard d’or
rappelle les armes de la province de Guyenne dont Bordeaux est
la capitale ; le château reproduit les tours de l’ancien hôtel de
ville dont il reste aujourd’hui la Grosse Cloche ; le croissant
figure la courbe formée par la Garonne devant la ville ; les eaux
(bleues) du fleuve baignent les tours de l’hôtel de ville.
L’unique croissant d’argent sur les anciennes
armoiries semblait de toute évidence peu
représentatif pour servir d’emblème à lui tout
seul. Bordeaux se serait donc inspiré du chiffre de
Diane de Poitiers afin d’identifier la ville par des
Le logo 2007
croissants entrelacés. Les petites armoiries ou le
chiffre de Bordeaux vont donc apparaître au milieu du XVIè
siècle. Dès le XVIIIè siècle et depuis on retrouvera « le chiffre
de Bordeaux » sur de nombreux monuments. De nos jours, ils
figurent un peu partout et marquent discrètement tout ce qui est
la propriété ou associé à la ville. Pendant de nombreuses années
l’US Chartrons, comme de nombreuses associations portait haut
32
ce fameux signe qui s’est réduit à un seul croissant dans son
nouveau logo. L’expression moderne d’une cohésion sans faille
avec la ville. Tout un symbole.
LE LABEL
B L « CHARTRONS
H
N »
L’association compte déjà en 1911 plus de 300 jeunes. C’est à
cette époque que sont choisies les couleurs du patro : noir et
jaune avec les fameux croissants de Bordeaux. Les Chartrons
possèdent dès lors leur écusson qui scelle leur identité.
Attirés par les activités mises à leur disposition comme la
batterie composée de 20 tambours, 30 à 40 clairons et une
vingtaine de fifres sous la baguette de M. Vonney qui fait
partout sensation ; la natation ; le tir et la centaine de gymnastes,
tous s’expriment à souhaits. L’Abbé Leuret, successeur de
l’Abbé Pommier en tant que directeur saura maîtriser l’essor
considérable des effectifs pour que tous s’épanouissent
pleinement parmi les diverses compétitions et représentations.
La première guerre va « anesthésier »
l’association jusqu’en 1920 date de la
création d’une équipe de football. L’entre
deux guerres ne sera pas non plus d’une
grande tenue. L’Abbé Lilet assurant la
direction et Guillaume Puygauthier la
L’écusson de 1911
présidence, vont soutenir le groupe
artistique dirigé par M. Oraste pour qu’il
puisse continuer à produire les excellentes représentations qui
enthousiasment tant les spectateurs et animent le patro. En
manque d’installations pour les sports collectifs, les Chartrons
vont utiliser en attendant mieux un terrain aménagé derrière
33
l’usine Wetterwald. Les sports de plein air dont le football
peuvent alors y être pratiqués sans compter.
L’ARENE
L’
E DU NORD
O
Malgré la disparition de l’école en 1937, les locaux de la rue
Flèche resteront à la disposition de l’association. Une
infrastructure d’une richesse incommensurable pour développer
les activités et y fabriquer des centaines de souvenirs. La même
année, le premier coup de pioche est donné sur un terrain
d’environ 16800 m² rue de Leybardie, campé en bordure du
bassin à flots, entouré de corons et de cheminées d’usines.
C’est le début de la construction d’un nouveau stade à
dimension nationale voire internationale destiné au football
professionnel et en particulier pour le club les Girondins
Guyenne
Sport
devenu grâce à sa
fusion avec le
Bordeaux FC le
17 octobre 1936 :
les Girondins de
Bordeaux FC. A
l’époque,
les
Bordelais
en
manque
d’installations
Le stade des Chartrons 1938
évoluent au stade
Roger-Lamire de
Caudéran
ainsi
qu’à Suzon et Galin. Les exigences du championnat de
deuxième division nécessitent un stade à la hauteur des
34
ambitions et malgré la probable et inévitable concurrence de
Lescure encore en chantier, le quartier compte bien profiter de la
dynamique engendrée par le projet.
Sous forte influence rugbystique, sport numéro un dans la
région, l’effet coupe du monde de football va faire basculer
l’engouement du public girondin vers le ballon rond en 1938.
Cette grande manifestation internationale et l’apport du stade de
Lescure (devenu Chaban Delmas) vont changer le paysage
sportif bordelais. Les 25000 spectateurs que contient à présent
cette nouvelle et grandiose installation, découvrent des matchs
de haut niveau (Brésil-Tchécoslovaquie) et un spectacle de
grande qualité. Pas de doute, la ferveur pour ce sport est bien là
et va se confirmer.
Peu de temps après le
stade municipal (1) le
stade des Chartrons est
inauguré à son tour le
18 septembre 1938.
Pour sa deuxième
saison en division 2
c’est
l’équipe
de
Bénito Diaz (2) qui est
la première à fouler la
Les Girondins de Bordeaux FC 1938
pelouse à l’occasion
d’un
match
de
championnat de France face à l’Olympique de Dunkerque. Le
scapulaire sur le maillot devient désormais la marque de
fabrique du club et perdurera contrairement aux autres (comme
Lille, Lens, Valenciennes, Rouen et Nantes). Les Chartrons s’en
inspireront comme beaucoup à l’époque.
35
1) Le stade municipal est inauguré à l’occasion de l’ouverture de la coupe du
monde en juin 1938.
2) MM. Gérard, Arana, Mancisidor, Urtizberrea, Pignol, Catherineau, Artigas,
Rubi, Maurice, Ben Arab, Salson, Matéo, Gallice et consorts.
Malgré la proximité des usines à charbon qui noircissent quelque
peu le tableau, les plus anciens adhérents ou habitants du
quartier évoquent encore avec une certaine nostalgie bien
compréhensible ces rencontres qui faisaient vibrer les fervents
spectateurs et supporters.
A deux pas de son siège, le patro profitera de l’engouement dû à
cette magnifique installation. Le site idéal pour développer la
section foot en particulier.
Vétuste et peu utilisé malgré un petit lifting effectué à l’après
guerre et une remise en service officielle le 7 octobre 1945,
«l’arène du Nord» vivra sa dernière rencontre professionnelle,
Bordeaux - US Forbach le 21 septembre 1958. Vendu à une
société (Bernard Lévy),
il sera détruit début 1962
pour céder la place
quelques temps plus tard
à un ensemble de
logements avec une
piscine,
rue
de
Leybardie qui portera le
nom de « Girondins ».
L’équipe de football poussin 2007/2008
Une partie de la
charpente métallique de
ses tribunes est transférée au CA Béglais rugby pour être
installée au stade de Musard. Les Girondins vont s’installer
désormais au domaine de Rocquevielle à Mérignac. Une perte
36
pour le quartier et ses alentours car celui-ci méritait sûrement
mieux. Le stade Alfred Daney compensera le manque
d’installations sportives dans le secteur.
LES ANNEES
LE
E NOIRES
E
Durant la seconde guerre mondiale, les activités du patronage
sont très limitées voire dissolues à l’image des animations
sportives et de loisirs dans la ville et le pays. Il faudra attendre
l’arrivée de l’Abbé Caudet-Boisse (1) dans les années 1939-1940
pour voir les créations de deux activités supplémentaires : les
Cœurs vaillants et la section basket déjà composée de deux
équipes (2).
1) Les directeurs jusqu’en 1939 : MM. les Abbés Daviaud, Duffo, Lapeyre et
Martinet.
2) L’équipe de basket minime 1939 : MM. Saint-Marc, Deruineau, Pigot, Saurin,
Dano, Barthe, Ardeven, Dufour et Goillandeau.
Le deuxième confit mondial va
ralentir
considérablement
l’activité de l’association sans
pour autant l’interrompre. La
jeune section basket, le football
et la gymnastique vont résister
malgré tout. Les différents
La section gymnastique en 1941
directeurs aidés par le président
Puygauthier et le comité
directeur vont tout faire pour survivre (3). Les Chartrons vont se
maintenir essentiellement avec les Cœurs Vaillants, une équipe
de foot en formation et la gymnastique qui devra s’associer aux
37
activités de l’Aiglon une association voisine vouée à la
formation de gymnastes.
3) Le comité directeur 1941 : MM. Puygauthier, président ; Morlannes ; Builles ;
Cornac ; André Avril ; Paul Avril et l’Abbé Codet-Boisse comme directeur.
Le quartier va subir un bombardement le 17 mai 1943 qui va
encore un peu plus perturber le fonctionnement de son patro et
les activités des alentours. L’Abbé Geneau alors directeur,
assurera malgré tout la bonne marche d’une équipe de football
cadet, d’une équipe d’athlétisme et d’une section boxe jusqu’à la
libération. Compte tenu du contexte international, il est devenu
très difficile de conserver les effectifs.
Les jeunes du patro en 1949
L’après-guerre est naturellement peu resplendissante, tout est à
remettre en route et la vie associative est un des atouts de
38
relance. Après tout, comme le disait Monsieur le Curé
Desardurats : « il faut être en premier lieu, là où l’on doit être ».
Après avoir mis une équipe sur trois en sommeil, la section
basket (née en 1939) disparaît hélas en 1946 (4). Malgré les
balbutiements du football, de l’éducation physique et du pingpong, l’association va fonctionner jusqu’en 1947 essentiellement
avec les Cœurs vaillants dirigés par les Abbés David et Dave.
Avec un effectif énormément réduit et très peu d’activité, il sera
difficile de remplir à nouveau les 200 places de la salle de
spectacle des Chartrons chère à tous ses adhérents.
4) Le comité directeur 1946 : MM. Puygauthier, président ; Builles, secrétaire ;
l’Abbé David, directeur ; Docteur Bary, médecin de l’association.
Après plusieurs années d’austérité, l’Abbé Lestel récemment
arrivé dans la paroisse et Serge Deu, vont donner un nouvel élan
en remettant sur pied une équipe de football ainsi qu’une troupe
théâtrale en 1947.
L’INCONTOURNABLE
BASKET
L’
N
S
La Fédération Sportive des Patronages Laïcs et Jeunesse
Républicaine Française confirme en 1910 que 120 patronages
permettent déjà la pratique du basket-ball. De sport de « patros »
depuis 1908 à sport de démonstration aux Jeux Olympiques de
Paris en 1924, le basket n’a jamais eu une très grande audience à
Bordeaux bien que les Américains l’y aient amené avec eux en
1917. Implanté réellement vers 1927, il se développe malgré tout
rapidement, à la fois dans les grands clubs, dans les patronages
39
et dans les petites sociétés de quartiers car il n’exige que des
terrains de dimensions modestes.
Dans l’euphorie générée par les bons résultats obtenus par
l’équipe nationale aux J.O. de Londres (médaille d’argent),
toutes les conditions sont alors réunies pour développer aux
Chartrons ce sport
attachant.
Yves
Couthouis en 1948 l’a
bien compris. Il donne
l’impulsion
déterminante à la petite
section
au
passé
chaotique
composée
seulement de trois
équipes (senior, cadet
et minime) pour en
L’équipe de basket senior Promotion Excellence
Aquitaine 2006/2007
faire
une
activité
vainqueur du trophée du fair-play
majeure (1).
1) Créée en 1939 par l’Abbé Caudet-Boisse, la section avait disparu en 1946.
Comptant sur l’implication de André Sarraud
ainsi que sur les prestations des frères Maudru et
de Guy Alexandre en particulier, le président
Roger Bugat (2) successeur de Guillaume
Puygauthier ne peut qu’approuver cette initiative
A. Sarraud
qui s’avèrera déterminante pour l’avenir de
l’association. C’est la seule activité qui survivra à
l’érosion naturelle et aux vicissitudes de la vie de l’association.
La section incontournable soixante ans après.
40
2) Roger Bugat, président de 1947 à 1949 suite à la démission pour raison
personnelle de Guillaume Puygauthier.
Dès sa prise de fonction en 1949, l’Abbé Joubert
(3) va insuffler son dynamisme « aux Chartrons »
avec l’aide du comité directeur (4) dirigé de main
de maître par son nouveau président Paul Avril.
Ils vont alors oeuvrer pour retrouver la prospérité
L’Abbé
A. Joubert
d’antan. Dévoués et passionnés, les dirigeants
vont donner à l’association une place importante
dans la vie du quartier et un grand rayonnement à travers la ville.
3) L’Abbé André Joubert, directeur du patronage du 28/08/1949 au 19/09 1958
durant le sacerdoce des Chanoines Piarrette, Bloy et Caupenne curés de St
Martial. Malgré le passage du Père Jean-Marie Morin, c’est l’Abbé Bernard
Vincent qui lui succédera.
4) Le comité directeur de 1949 : MM. Paul Avril, président ; Roger Bugat ; André
Sarraud ; Serge Deu ; Raud ; Cabaret ; Bergot ; Mayaux …
L’équipe de football 1950
41
Rapidement confronté à certaines divergences, éconduit, Yves
Couthouis (5) quitte alors l’association en 1950. Suite à ce départ
précipité, c’est André Sarraud (6) qui assurera la destinée de la
section basket avec le soutien du président Paul Avril. Bien que
le football marque le pas, la mission du président Sarraud
s’avère délicate mais néanmoins excitante.
5) Yves Couthouis, après quelques années d’infidélité il restera lié à l’USC par
une simple licence. Accord tacite pour un sésame indispensable afin d’exercer
ses fonctions à la ligue d’Aquitaine (FFBB). En retour, et sans jamais prendre
des fonctions officielles il saura plaider la cause du patro en toutes
circonstances. Chartronnais dans l’âme, c’est bien plus tard en 1985/1986,
qu’il participera à l’encadrement, mais demeurera toujours en marge tout en
restant « le trait d’union » avec la ligue.
6) André Sarraud, premier réel président de la section basket de 1948 à 1964.
Après avoir véritablement lancé la section basket, il sera remplacé par Jean
Ouzeau.
Le comité de quartier St Martial 1950
42
LE SPORT
R FEMININN
Dans la dynamique d’un effectif croissant, les dirigeants de la
section mettent en place en 1951 la première équipe de basket
senior féminine de l’histoire du club. Action novatrice qui
démontre que l’activité sportive et la compétition ne sont plus
des exclusivités masculines depuis pas mal d’années au grand
dam de certains.
Rappelons que Hippodomie, femme de Pelops (petit fils de
Zeus) crée en 1360 à 1350 avant J-C les jeux féminins
(HERACEES). Ce n’est que le 22 juillet 1168 que la première
course féminine a lieu en France à l’occasion de la foire de
Beaucaire en Languedoc. N’en déplaise à Pierre De Coubertin
refusant leur participation aux jeux qui aurait dit : « Les
Olympiades avec des femelles seraient inintéressantes et
inesthétiques ».
L’équipe de basket senior féminine 1951
43
Il faudra attendre le 20 août 1922, grâce à Alice Millat militante
du sport féminin pour découvrir les premiers championnats
mondiaux de la catégorie (dits Olympiques) qui se déroulèrent
au stade Pershing à Paris.
Le premier match de basket féminin (interdit au public
masculin) se déroula aux USA en 1893. Malgré les bons
résultats de l’équipe de France qui remporte le tournoi face aux
USA aux jeux mondiaux féminins de Londres en 1934, faute de
soutien, le basket féminin va sombrer dans l’anonymat.
Il faudra attendre les années
1970
et
l’équipe
du
Clermont Université Club
(CUC) avec Joé Jaunay à sa
tête pour retrouver un
niveau européen en club et
avec l’équipe nationale
(deuxième
aux
championnats d’Europe à
L’équipe de basket senior féminine 2007/2008
Rotterdam en 1970).
De nos jours, exceptées
certaines disciplines, le sport féminin en général demeure malgré
tout dans l’ombre du masculin.
Hélas, pour la section basket des Chartrons, l’équipe senior
féminine succombera en 1954 par manque d’effectif. A cette
époque le sport pour dames et jeunes filles en général dont le
basket-ball féminin en particulier était peu prisé.
44
LE PATRO
T
Dans ce secteur émergeant de Bordeaux composé en majorité de
professionnels du vin et dérivés, cette nouvelle association
qu’est « les Chartrons » propose de nombreux loisirs aux
habitants du quartier : Cœurs vaillants, louveteaux (Xème Jean
de Vienne), scouts de France (1), escrime, gymnastique, théâtre,
fanfare, football et basket-ball.
Le football demeure pendant longtemps l’activité principale du «
patro » puisque c’est maintenant comme ça que tout le monde
l’appelle. Les patronages qui ne pratiquent pas le rugby ont
majoritairement une équipe de football.
1) Créé par un anglais, Lord Baden-Powell (1857-1941) en 1907 et d’inspiration
militaire, le scoutisme catholique est né dans les années 1920. Le Père Sevin,
jésuite français, va contribuer à la naissance des scouts de France.
Aujourd’hui, le scoutisme est une activité mondialement pratiquée.
La
position
socioculturelle
des
Chartrons dans ses
environs est affirmée.
Des colonies de
vacances
sont
désormais organisées
chaque année en plus
des
activités
Les animations du quartier, le 14 juillet 1951
régulières
pour
permettre aux jeunes
de la paroisse de
passer un mois d’été inoubliable. A présent installé et reconnu,
les dirigeants des Chartrons (1) scellent l’identité du patro et
45
décident en 1953, que « les Chartrons » s’appelleront désormais
« Patronage les Chartrons ».
1) Les dirigeants en 1953 : MM. Paul Avril, Roger Bugat, Charles Cornac, Serge
Deu, Joseph Builles, Duchartre, Raud, Bergot, Mayaux, Masson et Escureix.
LA TEMPETE
T E
Que de rencontres de basket passionnées « les jaunes et noirs »
ont disputé sur le terrain mythique du patro rue Flèche. Aire de
jeu fabriquée de toutes pièces par les amoureux de la balle
orange sous la vigilance accrue de la famille Maudru résidant
sur place.
L’équipe de basket des Chartrons 1954
46
Le 12 décembre 1955, une violente tempête va tout bouleverser
et anéantir des années de souvenirs.
Les vieux locaux de la rue Flèche n’ont pas résisté. Le conseil
d’administration toujours sous la présidence de Paul Avril et
tous les adhérents sont partagés entre deux options : reconstruire
ou déménager. Ne pouvant plus rester sous les décombres, ils
sont forcés d’adopter la deuxième solution.
Le hasard veut qu’à l’ombre du clocher de Saint-Martial, un
terrain à côté de la Maison des Œuvres se trouvait libre. Un
ancien entrepôt de futailles sur plus de 1000 mètres carrés qui
abritait préalablement une crèche. Les dirigeants et l’Abbé
Caupenne, Curé de la paroisse, convaincus que l’endroit
convenait parfaitement vont tout mettre en oeuvre pour en
devenir acquéreur. Ce qui fut fait en 1957.
A peine en possession des lieux, des
manifestations parfois les plus impensables sont
organisées. C’est sans compter sur le président
Avril qui n’est jamais à court d’idées pour
promouvoir l’association.
P. Avril
Entouré de son équipe (1) avec le concours de
l’URPSO (2), du comité de quartier (coprésidé par MM. SaintAmon, Delobelle et Poisson) et de la paroisse, il organise des
manifestations hors du commun comme celle du dimanche 2
mars 1957 par exemple.
1) Le comité d’organisation : MM. Avril, Sarraud, Deu, Raud, Bergot, Cabaret,
Masson, Montano, Queyron, Metereau, Dumas, Gauthier et Laffaye.
2) URPSO : Union Régionale des Patronages du Sud-Ouest.
47
Suite
à
une
propagande intense
(affiches,
presse,
radio,
tracts
et
caravane publicitaire
avec fourgons-radio),
le
grand
cirque
Zerbini et l’orchestre
Carlo-Gilbert Layens
présentés et animés
Le terrain mythique en 1990
par Guy Georgil
viennent déchaîner
l’enthousiasme du quartier sous le chapiteau installé dans les
locaux du futur patro.
Le tout Bordeaux est représenté : la mairie, les associations,
l’archevêché et la presse entre autres. Une prouesse de plus et
une bonne répétition pour préparer le futur cinquantenaire.
L’équipe de football des Chartrons 1956
48
LE CINQUANTENAIRE
N R
A l’occasion de ses cinquante ans, le patronage les Chartrons
inaugure le mercredi 14 mai 1958 (à 20h45) le nouveau terrain
de basket. C’est la concrétisation de son installation place SaintMartial. Cette toute nouvelle aire de jeux bien éclairée, permet
désormais les rencontres en nocturne.
Les fêtes pour l’anniversaire et en particulier le point d’orgue du
dimanche 22 juin 1958 pourront alors se dérouler dans les
nouveaux locaux en toute sérénité.
Au cours de ce bref transfert, la majorité des sections sont
dissoutes au grand regret de Serge Lolong chef des Cœurs
vaillants. Il ne reste plus que les sections football, dirigée par
Serge Deu et le basket-ball toujours conduite par André Sarraud.
Les louveteaux avec Pierre Vidal chef des scouts de St Martial
se « dissocient » du patro pour dépendre directement des prêtres
de la paroisse. Depuis toujours, les prêtres de Saint-Martial ont
souvent joué les
premiers
rôles
dans la vie de
l’association
d’autant
plus
qu’ils demeurent
les garants
des
installations
utilisées en tant
que représentants
directs
de
l’archevêché,
Le défilé du patro pour le cinquantenaire
propriétaire des
lieux.
49
L’EMANCIPATION
L’ M C P
Les curés de la paroisse ne pouvant plus s’investir autant que par
le passé délèguent alors une partie de leurs prérogatives tout en
se réservant un droit de regard sur toutes les décisions liées au
foncier. La représentation de l’association au sein du quartier et
les compétences de ses dirigeants ne sont plus à démontrer.
La fonction de directeur disparaissant, le curé de Saint-Martial
sera naturellement nommé président d’honneur. Un pas vers le
laïcisme intégral et l’autonomie. Rappelons que depuis la
création des patronages, leurs directions étaient assurées par les
prêtres des paroisses, donc membres actifs des conseils
d’administration
ou
comités directeurs des
associations.
Une
organisation classique à
l’époque.
Les alentours de la place
Saint-Martial sont le
théâtre d’animations et
de fêtes organisées par
Rue Flèche – place Saint-Martial
un comité de quartier
composé de membres de
tous horizons (1) au sein duquel Jean Monier (2) figure en tant
que représentant du patro.
1) Le comité de quartier 1960 : MM. Docteur Barry, Docteur Ferrand, Carrère,
Emperauger, Treuil, Dumas, Florenceau, J-B. Saintamon, G. Lougarre,
Cherblanc, G. Aymar, R. Montano, Viau et Lassale.
50
2) Jean Monier, président d’honneur de toujours, entre au « patronage les
Chartrons » en 1937 et ne le quittera plus jamais. C’est en 1956 que la
paroisse a décidé de l’héberger sur place avec une mission essentielle confiée
par l’Abbé André Joubert : « tu ouvriras les portes du patro tous les matins ».
Après 70 années de fidélité, c’est l’incontournable « patron du foyer ». A la
fois un symbole et le trait d’union entre les générations. L’archétype du
bénévole.
Les membres du comité de quartier St Martial 1967
l’urbanisme
Mais
grandissant
avec
ses
contraintes associées sonne
le glas des multiples
activités organisées. Les
animations sont dans un
premier
temps
décentralisées avant de
disparaître totalement.
L’engouement
provoqué
par ce nouveau sport qu’est le basket-ball va entraîner lentement
la disparition du football aux Chartrons en 1961.
Officiellement : « la section a été abandonnée en raison du
terrain
attribué
jugé trop éloigné
(près
de
Gradignan) ».
Rétrospectivement,
peut-être n’y avaitil pas à l’époque
assez de place dans
le club pour deux
grandes sections et
USC - Coqs Rouges, place St Martial en 1960
la disparition du
51
stade des Chartrons a probablement accéléré le processus.
Profitant de l’arrivée d’une partie de l’effectif du football, la
section basket-ball prend alors un nouveau départ. L’association
ne vit alors que par et pour le basket. Animés par le désir de
vouloir s’affirmer parmi les meilleurs clubs de la région,
l’équipe dirigeante (3) et ses adhérents vont entamer une longue
ascension.
3) Le comité directeur 1962 : MM. Paul Avril, président ; André Sarraud, viceprésident ; Raud, trésorier ; Jean Ouzeau, secrétaire.
en
Tout
conservant
une
fonction
bien
légitime
de
simple dirigeant,
le
président
André
Sarraud
cédera sa place à
Jean Ouzeau en
1964.
Les
dirigeants
ne
s’embarrassaient
L’équipe de basket senior 1962/1963
pas à l’époque de
contraintes
administratives pour structurer l’association. L’organisation
s’articulait autour d’un Comité directeur présidé par Paul Avril
qui administrait à la fois le club et les différentes activités avec
l’aide de volontaires. Les nominations se faisaient en toute
simplicité « en se tapant dans la main ».
52
LA CONSECRATION
T
1965 est l’année de la réussite. C’est la montée en régionale, une
accession tant attendue. Déjà, des nouveaux talents s’affirment,
ce qui ne laisse pas indifférents les clubs voisins, d’ailleurs
certains ont fait et feront les beaux jours de grandes équipes dans
la région et ailleurs.
La séparation avec la
paroisse n’a jamais été totale.
Les animations sportives se
déroulent au patronage et
celles dites « religieuses » se
passent à la paroisse sous la
responsabilité du prêtre.
Depuis des années, les
louveteaux et enfants de cœur
cumulent
souvent
les
activités.
L’équipe de basket cadet 1967/1968
Les Enfants de cœur de St Martial à Padirac en 1968
53
Louveteau le jeudi et
le samedi, enfant de
cœur le dimanche
matin et basketteur
ou footballeur le
dimanche après-midi.
Aprement discutée,
mais le bon sens
s’imposant,
une
nouvelle
équipe
senior féminine voit
le jour en 1968 avec
l’espoir cette fois de l’inscrire dans la durée contrairement à son
aînée en 1951.
L’équipe de basket senior Honneur Aquitaine 1969/1970
C’est la fin d’un cycle qui est annoncé avec le départ du
président Paul Avril (1), mais l’association demeure tournée vers
un avenir prometteur.
1) Paul Avril, arrive au patro en 1940 ; succède au président Roger Bugat qui
assura « l’intérim » suite au départ de Guillaume Puygauthier en 1949 ;
visionnaire, administrateur et orateur hors pair il sera à la tête des Chartrons
jusqu’en 1968. Il a su dynamiser et valoriser l’association par la création de
multiples activités annexes au sport qui ont facilité le développement du
« patronage ».
Le basket-ball étant l’unique animation du patronage les
Chartrons, Jean Ouzeau va en assurer la présidence.
54
Deux années plus tard en 1970, après avoir éliminé la
« brillante » formation de l’EB Orthez, l’équipe cadet (2) à la fois
espoir et vivier de l’association, échoue de peu à Tours en demifinale de la coupe de France contre Saint-Thomas d’Aquin du
Havre. Il sera très difficile de faire aussi bien voire mieux.
L’équipe de basket cadet 1969/1970
½ finaliste de la coupe de France 1970 à Tours
L’équipe de basket minime 1967/1968
2) L’équipe cadet demi-finaliste de la coupe de France 1970 : MM. JeanFrançois Bordas, Bernard Bülher, Patrick Dinghin. Jean-François Gratadour,
Yvon Rosso, Philippe Vignes, Didier Molas, Encadrés par MM. Michel Colin
(entraîneur), Jean Ouzeau et Jean Monier.
Gravissant lentement les échelons avec une certaine
désinvolture, l’équipe senior parfaitement préparée accède en
1974 pour la première fois au plus haut niveau régional : l’
Excellence Aquitaine.
Grisé probablement par la réussite, c’est sans
mesurer réellement l’importance de l’événement
que le petit patro se retrouve parmi l’élite du
basket aquitain. Une grande première pour les
Chartrons surtout pour une section d’une
J. Ouzeau
cinquantaine de licenciés représentant à elle
seule l’association toute entière. La mobilisation
55
de tous est requise pour faire face à ce très bon résultat devenu
en peu de temps embarrassant.
LE CALVAIREE
Bien que l’équipe ait été renforcée à l’intersaison, la saison
1974/1975 promise à une consécration est en fait un calvaire.
Descente rapide et logique, suivie de l’explosion de l’effectif.
Cette désillusion laissera des traces mais servira de leçon.
Heureusement que dans l’euphorie de ces dernières années, la
formation des jeunes n’a jamais été négligée.
L’équipe de basket senior Excellence Aquitaine 1974/1975
56
En effet, la relève est en partie prête et de nouvelles perspectives
peuvent être envisagées.
Peut-être dans le but de tourner définitivement la page ou simple
coïncidence, le 13 juin 1975, « le patronage les Chartrons »,
devient l’Union Sportive les Chartrons. Le changement de nom
scelle sans doute l’identité de l’association, mais la disparition
de « patronage » dans le vocable ne remet nullement en cause
l’esprit de l’association et de ses adhérents. Pour tous, cela reste
et restera « le patro ».
Les relations de
plus en plus
rares avec la
paroisse et ses
représentants ont
sans
doute
contribué
au
changement.
Les dirigeants
s’interrogent car
le quartier se
vide de ses
L’équipe de basket cadet 1972/1973
habitants.
Les
entreprises
et
entrepôts sortent de terre.
Il faut aller parfois loin voire très loin de la place St Martial pour
compléter les effectifs. Confrontés à un problème
démographique important, il est de plus en plus difficile
d’assurer l’avenir.
57
Beaucoup de clubs de la ville ne disposent pas de gymnase et la
politique municipale ne permettant pas de satisfaire tout le
monde, la concurrence est rude.
Des nouvelles dispositions sont
alors mises en place. Une école
de basket fonctionne désormais le
mercredi toute la journée mais
toujours dehors. C’est le handicap
majeur de notre association, seuls
« les durs » font face. Il fallait
être courageux, aimer son sport et
son club pour tenir.
Malgré tout, cette infrastructure
ouverte à tous sept jours sur sept
en pleine ville représente un actif
d’une valeur inestimable. Il est
Match en plein air en 1980
évident que la pérennité doit être
assurée, les dirigeants l’ont bien
compris et vont se battre pour réussir.
Le marché St Martial
couvert en 1910, puis
rénové en 1929 va
disparaître lui aussi en
1975, laissant un goût
amer
à
tous
les
commerçants du secteur
et aux habitués de ce
lieu
convivial
où
l’activité
bien
que
Le marché St Martial en 1929
58
ralentie ne justifiait peut-être pas sa totale destruction.
Le rythme sur lequel les
dirigeants
mènent
l’évolution
de
l’association ne semble
pas être apprécié par
tout le monde. La
génération
montante
commence à se faire
entendre.
Les
accrochages
sont
Le marché St Martial en 1973
grandissants.
Les
véritables
problèmes
résident dans les priorités car les buts apparaissent identiques.
Certains voient même l’association condamnée. La saison
1980/1981 sera déterminante pour la nouvelle équipe dirigeante
en place.
L’ERRANCE
L’
N E
Les réunions se multiplient, les divergences aussi. Forts de leurs
mandats et malgré les mises en gardes, les membres du bureau
directeur décident la continuité. C’est la rupture.
Etroitement liée à l’état de santé de ses dirigeants, comme
toujours, c’est l’US Chartrons toute entière qui est malade. Le
virus se propage rapidement, accéléré par les mauvais résultats.
Deux années d’errance et de déconvenues viennent noircir un
peu plus le maillot.
59
Conscients du danger de voir s’éteindre doucement
l’association, certains responsables soutenus par une majorité
d’adhérents décident de mettre en place rapidement une
opération de relance.
La
concurrence
étant de plus en
plus sévère et les
espèces sonnantes
et
trébuchantes
faisant souvent la
différence,
le
moment est venu
de faire les bons
choix car les
autres patros de
Bordeaux ont déjà
L’équipe senior Promotion Excellence Aquitaine 1977/1978
flairé les bonnes
opportunités.
La mairie prépare des grands projets pour le quartier qui
devraient semble-t-il entraîner un repeuplement progressif des
environs. L’USC a sûrement une carte importante à jouer. Sous
la présidence d’honneur du Père Plages curé de la paroisse et
avec le soutien de la majorité des adhérents, un nouveau bureau
est élu le 28 avril 1983 pour administrer l’association avec de
nouveaux objectifs. La présidence est confiée à Didier
Gardennes membre du conseil d’administration depuis 1980. Il
devient alors le plus jeune président de « l’histoire des
Chartrons ». Les projets vont naturellement s’articuler autour de
la section basket qui demeure toujours la seule et unique activité.
60
LE TOURNANT
R T
Ce renversement de situation ne satisfait pas tout le monde. Les
déçus préfèreront partir avec en tête le président Jean Ouzeau (1).
Ayant jugé qu’il ne pourrait plus rien apporter au club, il décide
alors de le quitter définitivement. Triste épilogue d’un
« sacerdoce » de près de vingt ans.
1) Jean Ouzeau, succède à André Sarraud en 1964 en tant que président de la
section basket puis succède à Paul Avril en 1968 comme président de
l’association jusqu’en 1983. Membre éminent du comité de Gironde de basketball et de la ligue d’Aquitaine de basket-ball.
Un appel à la sérénité
et
aux
bonnes
volontés est lancé, il
en va de la survie de
l’association.
Le
conseil
d’administration
décide alors de tendre
la main à JeanFrançois Gratadour
L’équipe benjamins 1982/1983
« exilé » dans un club
de
la
banlieue
bordelaise suite aux précédents événements afin qu’il conduise
le futur projet.
Assuré de la confiance et du soutien du plus grand nombre, il
accepte le challenge provoquant le retour d’adhérents et exdirigeants qui avaient préféré eux aussi partir quelques années
plus tôt. Quand on est un enfant du quartier qui a grandi dans
61
une telle structure qui nous a tant apporté, on ne peut pas la
laisser disparaître sans tenter de pérenniser cet esprit et ces
valeurs qui nous ont été transmis.
Le pari est certes osé mais tout à fait réalisable
avec la collaboration du plus grand nombre et
pourquoi pas avec celle des « partants ». La
porte reste et restera toujours ouverte.
J-F. Gratadour est chargé des relations
extérieures en juillet 1983 afin de traiter
JF. Gratadour
certains dossiers tout en préparant l’avenir avec
une poignée « d’anciens ».
Satisfait de son
court
mandat,
Didier Gardennes
se retire convaincu
d’avoir marqué un
tournant
de
l’histoire du club
par un intérim
prometteur et plein
d’espoir.
JeanFrançois Gratadour
est élu président de
l’US Chartrons le
26 juin 1984.
L’équipe de basket cadette 1982/1983
UN ESPRIT,
R UN QUARTIER
Q
Les nouvelles orientations de cette année 1984 entraînent des
créations de sections et commissions. Afin de diversifier les
62
animations et compte tenu d’une demande de plus en plus forte
due à un nouveau style de vie basé sur l’entretien du corps, la
section gymnastique adultes animée et dirigée par Françoise
Gratadour est créée, tout comme la section photo proposée par
Eric Cot. Ces petites dernières vont très vite se faire une place au
sein de l’association.
Rassembler et retrouver une union à toutes épreuves sont les
objectifs de la jeune commission animation. Mission délicate
mais essentielle pour l’avenir de l’association.
La commission basket est confiée à Michel Colin de retour dans
son club d’origine après de longues années passées dans le
limousin. Fortement impliqué dans le milieu du basket à
Limoges depuis son départ de Bordeaux il compte bien faire
profiter le club de
son
expérience.
Une très grosse
responsabilité au
vu des attentes de
l’ensemble
des
adhérents
et
sympathisants.
Personne
n’est
dupe, c’est en
quelque
sorte
l’avenir de l’USC
qui est en jeu à
L’équipe senior féminine 1982/1983
travers
cette
section.
63
Le quartier retrouve lentement une activité longtemps mise en
sommeil par l’absence d’habitants. Les nouvelles résidences et
la rénovation de certaines habitations témoignent de la
résurrection d’un secteur délaissé pendant plusieurs années.
Contrairement au passé, les entreprises, entrepôts et autres
sociétés s’expatrient vers des zones aménagées en bordure de la
ville.
L’US Chartrons est
très préoccupée par
son image, mais
malgré ses 76 ans
d’existence,
le
constat est navrant :
l’association
est
mal connue, voire
pas connue du tout
surtout dans ses
L’équipe cadet 1982/1983
proches environs.
Tout reste à faire.
Ceux qui devinent
une animation grandissante à l’intérieur de cet endroit réputé
« confidentiel » sont loin de pouvoir témoigner des disciplines
pratiquées.
Un énorme effort de communication est à envisager. Le premier
journal interne parait en octobre 1984, modeste, ce moyen
d’informations et de promotion est difficile à faire vivre même
avec la meilleure volonté de sa rédaction. Il va malgré tout
faciliter les échanges.
64
L’association doit être représentative dans le quartier par la
variété de ses activités et surtout par son nombre d’adhérents.
Conditions incontournables pour obtenir les subventions
institutionnelles.
L’objectif
étant
clair,
un
conseil
d’administration « de choc » présidé par Jean-François
Gratadour est alors constitué avec trois commissions (basket,
gym tonic et animation). Le basket étant toujours le sport
numéro un de l’association, c’est cette section qui est
naturellement choisie comme « vitrine » afin de pouvoir obtenir
les moyens nécessaires pour multiplier les activités sportives et
culturelles.
L’US Chartrons va
s’ouvrir
comme
prévu
à
l’omnisports
au
cours de la saison
1984/1985. Mais
l’innovation
de
cette année 1985
est l’embauche du
premier
La section gymnastique adultes en 1986
animateur de
l’association.
Evidemment, c’est un basketteur et fils d’un ancien
« Chartronais » lui aussi adepte du ballon orange.
Patrick Jan devient animateur de basket et chargé du secrétariat.
Inimaginable il y a quelques années, mais d’une nécessité
incontestable.
Pratiqué en loisir depuis de nombreuses années comme le babyfoot, le « ping-pong » va franchir le pas. L’initiative de Patrice
65
Blanquard de créer la section tennis de table le 11 avril 1985 est
motivée par le nombre grandissant de pratiquants.
Cette discipline apporte un nouveau moyen d’expression qui va
très vite atteindre sa pleine activité quelques années plus tard en
1991, année de son affiliation à la FFTT. Laurent Suberroque en
assure ensuite la direction et l’encadrement.
La toute nouvelle école
de basket attire de plus
en plus de jeunes joueurs
et le nombre de licenciés
augmente
progressivement
à
contrario des équipes
aînées qui végètent au
niveau
départemental.
Rétablir l’équilibre sera
L’équipe de basket réserve 1984/1985
la priorité pour retrouver
le véritable niveau de la
section. Renforcé par l’arrivée et le retour de plusieurs joueurs
confirmés, le groupe est confié à Michel Colin, le nouvel
entraîneur avec l’objectif de réussir vite même très vite. C’est à
dire, remonter rapidement en régionale.
Malgré les rapides résultats obtenus dont le franchissement de la
première marche effectuée par l’équipe fanion (le retour en
aquitaine dès la première saison 1984/1985 (2), la cohésion du
bureau directeur devenu conseil d’administration s’effrite à
nouveau de jour en jour. Les objectifs d’hier sont durement
contestés aujourd’hui. Un terrible affrontement d’idées et de
66
personnes commence ou recommence. Encore convalescente,
l’association replonge à l’automne 1986 dans un climat à très
haute tension.
1) MM.. Guibert, P. Ouzeau, A. Ouzeau, C. Bastide, B. Seguin, Y. Couthouis, E.
Cot, J-F. Gratadour et M. Colin entraîneur.
CRESCENDO
C E E D
La majorité confortable au sein d’un CA réduit à cinq membres
(1) encourage le président Gratadour à afficher haut et clair ses
intentions. Malgré un rapport de forces démesuré digne des plus
grands mouvements sociaux, il est alors mis en évidence que
l’avenir dépend de la détermination des dirigeants confortés par
la confiance et le soutien du prêtre de la paroisse. Rien ni
personne ne peut éviter l’issue fatale d’une grosse fracture.
1) MM. J-F. Gratadour, J. Monier, M. Guibert, E. Cot et V. Castet.
L’équipe de basket senior II - 1985/1986
67
les
Prévisibles,
conséquences
sont
énormes
(catastrophiques pour
certains) surtout en
perte
d’effectifs.
Paradoxalement, ce
qui peut paraître
comme un coup de
poker, ravive l’union
et motive encore plus
tous les adhérents qui
soutiennent et ont
soutenu les dirigeants dans cette pénible période. Cette
expérience a permis de définir de nouvelles structures et un
nouveau mode de fonctionnement pour faire face à un avenir
probablement difficile mais plein d’espoir.
En totale harmonie
avec le quartier car
lui aussi en plein
renouveau, l’USC
fait le choix de
l’expansion
en
s’efforçant
de
s’extérioriser
au
maximum. Le but
est d’accueillir le
plus et le mieux
possible
en
L’équipe de basket senior Honneur Aquitaine 1985/1986
diversifiant
les
activités afin de
s’ouvrir à tous au
maximum. Briser cette image de patro replié sur lui-même et
réservé aux seuls initiés. Un sentiment fortement ressenti en tant
que tel dans les environs.
Saisissant la balle au rebond, le conseil d’administration met sur
pieds un projet fou pour certains et à la hauteur des ambitions du
club et de ses représentants pour d’autres. « Maison de
Quartier » : l’assurance pour tous les adhérents d’obtenir
l’infrastructure rêvée pour toutes les sections comme l’a fait « le
grand frère » les JSA Bordeaux.
Séduit par l’ambiance et l’idée du projet, Pascal Jarty passionné
par l’associatif propose son aide pour mener à terme cet
important dossier entre autres.
68
Il devient alors « le porte-parole » et le conseiller de l’US
Chartrons. Parallèlement, les efforts consentis pour l’élaboration
d’une section basket forte et représentative commencent à porter
ses fruits. Des dispositions sont prises dans le même esprit afin
de promouvoir les autres sections récemment installées.
La fin des années 1980 sera sans aucun doute le
point d’orgue de l’histoire du basket de l’US
Chartrons. Les choix judicieux de l’encadrement
ont facilité la rapide remontée en régionale en
1984/1985, puis le recrutement comprenant entre
P. Jarty
autres un nouvel entraîneur expérimenté, réputé,
reconnu pour son exigence et sa rigueur va
répondre aux attentes des dirigeants.
L’équipe fanion va survoler les diverses compétitions disputées.
La saison 1985/1986 sera une réussite totale. Alain Comet et son
groupe vont accéder à la Promotion Excellence Aquitaine en
1986 et dans la foulée atteindre l’Excellence en 1987. Après
trois accessions au niveau régional en trois saisons, l’USC
retrouve l’élite du
basket
aquitain
treize ans plus tard.
L’association
(basket) s’affirme
parmi
les plus
importantes
du
département et sa
toute
nouvelle
notoriété
la
propulse en haut de
l’affiche.
L’équipe de basket senior Promotion Excellence
Aquitaine 1986/1987
69
L’US Chartrons est élue le 7 novembre 1987 « club de basket de
la région » récompensée par un « Walter du sport » (2) attribué
par le service des sports d’une radio locale. Retransmissions
radio des matchs en direct, faveurs de la presse, résultats
largement développés par des commentaires cossus et réceptions
en tous genres vont accompagner les exploits de l’équipe fanion.
2) Walter Notz, sculpteur.
Même en dehors du département l’USC fait figure de grand
club. Le président Gratadour et son entourage peuvent être
satisfaits, mais contrairement à ce que l’on pourrait penser cette
débauche d’honneurs ne fait pas perdre la tête aux dirigeants et à
l’encadrement, la situation est même jugée inquiétante. L’aspect
extérieur est loin mais alors très loin de ressembler à la réalité
quotidienne. Le pari est gagné, mais dans un délai qui dépasse
toutes les espérances.
La « vitrine » est devenue trop belle
par rapport au « fond de
commerce ». Néanmoins, comme
prévu, cette promotion brutale
favorise l’arrivée de nouveaux
adhérents, permet de compléter les
effectifs et de créer aussi de
nouvelles activités. Les locaux sont
encore plus insuffisants pour
répondre à toutes les demandes
Match au patro en 1986
d’inscriptions.
Dans le même temps, le quartier en
pleine mutation se repeuple très rapidement. Des nouvelles
résidences sortent de terre. Profitant de cette opportunité, les
70
dirigeants au bord de l’asphyxie mais encore lucides, décident
d’interpeller à nouveau les élus. Le dossier « Maison de
Quartier » prend alors une nouvelle dimension d’autant plus que
dans les alentours tout le monde est conscient de l’intérêt du
projet.
Fidèle à son style, l’USC enchante mais exaspère aussi. 1988
sera l’année de la retombée sur terre pour la section basket en
aquitaine.
HORS
HO S JEU
Après une saison exceptionnelle, à quelques rencontres de la fin
et aux portes du championnat de France nationale 4 c’est la
stupeur. Un vice de qualification concernant un des joueurs
recruté en début de saison va venir détruire en quelques
semaines une poignée d’années de travail.
L’équipe de basket senior Excellence Aquitaine 1987/1988
71
La fédération va donc engager « une procédure d’élimination »
sans tenir compte du passé du joueur en question (?). La
décision tombe un mois avant la fin du championnat
bouleversant forcément la compétition en cours.
Coupable ou victime ? Malgré tous les moyens de défense
utilisés la sanction est sans appel évidemment. Les instances
fédérales s’en tiennent au lot habituel des sanctions
administratives (rétrogradation, suspensions, amendes etc...) et
occultent les responsabilités des contrefaçons antérieures ce qui
semble convenir à pas mal de monde. « Règlement, règlement »
(de compte). C’est le sentiment qui restera gravé dans la
mémoire de tous ceux qui ont vécu cette malencontreuse
aventure.
L’immense déception est rapidement apaisée par la raison. Il
aurait été difficile pour ne pas dire impossible d’assurer une
montée au niveau national avec les moyens de l’époque. La
rancœur reste et restera féroce malgré tout. Cette expérience
malheureuse dans
sa phase finale
mais
si
enrichissante pour
tous ceux qui l’ont
vécue et orchestrée
démontre à quel
point les enjeux
quelqu’ils
soient
peuvent pervertir
un milieu et un
L’équipe de basket senior Promotion Excellence
Aquitaine 1988/1989
esprit
dit
à
caractère sportif.
72
Ayant joué les funambules avec un budget que certains de nos
adversaires n’auraient sûrement pas voulu pour leur équipe
départementale et compte tenu que certains joueurs se sont
valorisés au cours de ces dernières années, il n’est plus possible
de conserver en l’état l’effectif qui vient de connaître la plus
grande désillusion de son existence. Des circonstances et une
expérience rarement vécues dans une carrière sportive.
Amener une équipe aux
portes du championnat de
France et de ce fait, donner
une notoriété amplement
méritée à l’association, sans
pour cela tomber dans la
spirale de l’encouragement
financier, sera la seule
consolation
pour
les
L’équipe de basket minime 1988/1989
dirigeants. Le constat est
évident : l’amitié, la
sympathie et un esprit de club « patro » ne sont plus de mise de
nos jours pour composer un effectif de bon niveau.
Un événement tragique viendra hélas assombrir encore plus
cette année 1988 et ramener tout à sa juste valeur. Victime de
son envie de vivre, l’un des plus fervents membres du conseil
d’administration (1), né presque dans le patro, disparaît
brutalement en juillet. C’est l’effroi, Dominique Gascon,
secrétaire général néanmoins basketteur depuis toujours nous a
quitté à jamais.
1) Dominique Gascon élu au CA depuis le 25 juin 1984.
733
Fortement choqués, mais animés par un esprit rageur et
revanchard, les dirigeants relancent les dossiers en cours et ceux
mis en sommeil. Les retombées du travail accompli les années
précédentes ne se font pas attendre.
Désormais, il y aura des
activités
pour
tous.
Longtemps souhaitée puis
fortement réclamée par une
partie non négligeable des
adhérents, la section thé
dansant apparaît en octobre
1988. Le besoin de se
L’équipe de basket poussine 1988/1989
rencontrer et de partager
une activité ancestrale
qu’est la danse sera sous la responsabilité de Robert Verneuil.
L’EVENEMENT
L’ VE E N
Le 9 février 1989, en présence de nombreuses personnalités et
amis du quartier le maire de la ville de Bordeaux (depuis 42 ans)
Monsieur Jacques Chaban-Delmas confirme que l’association
sera dotée dans un proche avenir des structures nécessaires pour
redonner une vie en matière de sports, loisirs et culture au
quartier qui l’entoure. Suite à un commentaire préalable de Jean
Monier : « pour une fois, tous ces gens sont venus pour moi et
non pour vous, Monsieur le maire », le premier magistrat de la
ville lui rétorquera au cours de son discours : « vous et le maire
de Bordeaux, c’est la même chose » avant de lui remettre la
médaille de la ville de Bordeaux qui récompense cinquante
années de fidélité à l’US Chartrons.
74
Il est à noter que curieusement cette glorieuse époque
correspond avec la non moins glorieuse épopée des Girondins de
Bordeaux FC. Le sport à Bordeaux est en pleine euphorie, ce qui
n’est pas pour déplaire à la municipalité.
La
vocation
associative étant de
toujours se relancer
voire
de
redémarrer,
une
nouvelle
page
basket est tournée.
Les
mauvais
résultats aidant, un
remaniement
au
sein de l’équipe
Jean Monier et Jacques Chaban-Delmas
fanion est effectué
en février 1989
et l’entraîneur est
remercié
(surtout
dans le sens propre du terme) en 1989. L’obsession du
championnat de France est à présent définitivement inhibée, les
époques se suivent et ne se ressemblent pas toujours. Des
décisions qui ne vont pas pour autant redorer la vitrine basket
qui se ternit petit à petit mais heureusement resteront sans
conséquences sur la formation des équipes de jeunes dont les
résultats sont très encourageants. L’effectif de la section est
grandissant, à la hauteur des espérances. La section féminine par
l’intermédiaire de l’équipe senior en particulier domine et
survole à son tour le championnat départemental. L’accession au
niveau régional sera volontairement refusée par l’ensemble des
protagonistes privilégiant le jeu à la compétition à outrance.
75
Le président Gratadour et le conseil d’administration avec les
précieux conseils de Pascal Jarty encouragés par l’ensemble des
sections, continuent leur marche en avant.
Le
nombre
d’adhérents
ne
cesse de croître et
les sections se
multiplient.
L’espoir de voir
se concrétiser les
projets annoncés
par la mairie
s’estompe
légèrement car les
résultats
des
L’équipe de basket senior féminine
Excellence Gironde 1988/1989
contacts répétés
auprès
des
instances municipales et régionales ne réconfortent pas les
anxieux et les pessimistes.
C’est sous-estimer l’ardeur et le dynamisme de l’équipe
dirigeante qui fait valoir sans cesse l’association et le quartier
auprès de ceux qui auraient une tendance à vouloir l’oublier.
Contrairement aux rumeurs, le dossier
« Maison de Quartier » s’avère bien
engagé mais avec toujours quelques
incertitudes. Grâce à l’attribution par la
municipalité, d’un budget supplémentaire
non négligeable, un premier pas est
franchi en 1991. l’USC peut désormais
s’offrir les services d’un animateur
Le logo 1990
76
permanent. De plus, la mairie accepte de détacher à mi-temps
Jean-François Gratadour pour assurer l’administration de
l’association.
L’activité de l’association
prend un essor considérable
et pouvoir compter sur un
permanent
facilite
les
choses. La demande se fait
de plus en plus forte. Grâce
à la pratique d’une activité,
de plus en plus de jeunes et
moins
jeunes
(300
L’équipe benjamine 1989-1990
Futures championnes de gironde 1990-1991
adhérents environ) trouvent
dans le club les éléments
nécessaires à un bon équilibre et à une bonne hygiène de vie.
Les générations passent mais l’esprit reste intact. « Le patro »
reste et restera toujours le lieu de rencontre où s’échafaudent les
projets parfois les plus fous.
A présent très impliqué
dans
l’association
et
plébiscité par l’ensemble
des dirigeants, Pascal
Jarty, le conseiller d’hier
est élu président de l’US
Chartrons
(1).
JeanGratadour
François
devient alors secrétaire
général tout en conservant
la présidence de la section
basket-ball.
Stage basket au patro 1989/1990
77
1) Pascal Jarty est élu président le 14 juin 1991.
Malgré le statut quo dans l’évolution du quartier par rapport aux
projets annoncés, un complexe socio-sport-scolaire est construit
à proximité. L’US Chartrons peut enfin se faire valoir auprès des
établissements scolaires avoisinants. Un geste fort de la mairie,
le signe sans doute de sa volonté à redonner vie au quartier si
longtemps délaissé.
L’ABNEGATION
L’
Malgré les efforts consentis à notre encontre par la municipalité,
nombreux sont ceux qui doutent encore de la sincérité de sa
politique concernant le quartier dans son ensemble.
De nouvelles sections se créent, mais les orientations changent.
Après la politique « d’élite », à hauts risques, c’est vers une
politique
de
masse, plus sage,
que les objectifs
vont s’orienter.
C’est l’explosion
de la section
loisirs enfants du
mercredi
créée
depuis deux ans
dont l’effectif est
L’école de basket 1990/1991
multiplié
par
cinq.
La section basket affiche des bons résultats, surtout dans les
catégories jeunes et le nombre d’adhérents ne cesse de grossir,
78
ce qui promet un avenir pour l’équipe fanion qui n’a pu se
maintenir en régionale. La section phare et colonne vertébrale de
l’association doit changer de président. En cette fin de saison
1991/1992, Jean-François Gratadour (1) fait le choix de se
consacrer essentiellement à la gestion générale du club et laisse
la présidence de la section basket à Didier Seguin.
1) Jean-François Gratadour, succède à Didier Gardennes ; président de l’USC
du 26/06/1984 au 14/06/1991 ; président de la section basket jusqu’en fin 1992
date à laquelle il devient directeur de la Maison de Quartier.
L’équipe de basket cadet
championne d’Excellence Gironde 1990/1991
La saison 1992/1993 sera marquée en particulier par la
résurrection de la section football au sein de l’association. En
juillet 1992, le président Guy Deffe avec Jean-Claude Badaut
comme entraîneur va relancer l’activité majeure d’antan.
79
Séduits par cette discipline en vogue et au développement
prometteur, Eric Marsaudon et Jacques Chambon rejoints par
Dominique Lizot, Evelyne et Noël Puyo vont proposer en
janvier 1993 de s’exercer au badminton. Encore une nouvelle
section qui apparaît. L’US Chartrons omnisports devient petit à
petit réalité.
L’association
compte
environ trois cents
adhérents répartis dans
les
nombreuses
disciplines. Etranglée
par
l’absence
d’infrastructures,
la
toute nouvelle salle
Dupaty vient à point
nommé malgré tout et
concrétise le travail de
L’équipe de basket senior féminine 1992/1993
fond effectué sans cesse
par les dirigeants.
Inadapté
pour
certains sports de
compétition,
ce
nouveau gymnase
est quand même
un outil essentiel
pour accueillir et
développer
nos
activités sportives.
Le
manque
d’installations
Le badminton loisirs en 1994
80
sportives à Bordeaux est évident. L’USC démontre qu’elle
évolue plus rapidement que le quartier qui l’entoure. Certains
élus ne semblent pas le ressentir de la même manière car les
priorités tardent à être définies ce qui nourrit l’impatience.
Vivre pour et avec le quartier au service du plus grand nombre
sont les objectifs qui unissent tous les adhérents. Tous espèrent
voir un jour leurs efforts récompensés.
L’essor du football est
significatif. Après une
saison réussie, une
école de football est
mise en place pour
pérenniser
cette
section et proposer aux
jeunes adhérents une
orientation
supplémentaire.
L’équipe de football senior 1993/1994
Le CLSH (2) 7/11 ans
fonctionne à plein régime
et le centre de loisirs
organise des vacances
sportives pendant les
vacances scolaires. Les
activités complémentaires
et sportives grossissent
aussi dans l’engouement
général.
L’ASLH 7-12 ans 2007-2008
81
La gymnastique sportive et acrobatique, la gymnastique adulte et
le badminton représentent l’essentiel des adhérents du club.
L’association est à présent ouverte à tous et n’est plus
uniquement tournée vers le quartier qui la porte mais rayonne
bien au-delà.
2) CLSH : Centre de Loisirs Sans Hébergement, devenu ALSH : Accueil de
Loisirs Sans Hébergement.
Fidèle à son éthique et malgré son exiguïté chronique, l’US
Chartrons propose toujours son aide à tous ceux qui le désirent.
Le club « maquette 33 » en est l’illustration. Cette association
présidée par Alain Bertin est devenue partenaire de l’USC en
1991. Ce partenariat a permis de palier à son manque de siège
social et de locaux avant qu’elle ne s’assume totalement et
retrouve sa totale indépendance.
Toujours dynamiques
ces basketteurs, mais
face à la concurrence
et à l’évolution des
autres activités la
section historique de
l’association
longtemps
prépondérante
et
incontournable est à
Quelques anciens basketteurs réunis en 1995
la recherche d’un
deuxième
souffle.
Les équipes dirigeantes se succèdent avec à leurs têtes des
nouveaux présidents pour retrouver sa notoriété (1).
82
1) MM. Didier Seguin (1992/1993) ; Michel Sarraud, fils de André Sarraud
(1993 /1994) ; Eric Cot en mai 1994.
MAISON
QUARTIER
M
S N DE QUA
I
L’année 1994 est marquée en septembre par le recrutement d’un
animateur à temps complet supplémentaire, ce qui porte à deux
le nombre de permanents puis c’est la confirmation que l’US
Chartrons est officiellement instituée par la mairie : Maison de
Quartier.
Patros catholiques d’origine, les Maisons
de Quartier correspondent à une volonté
d’administration et de rassemblement des
habitants autour d’activités sportives et
culturelles. Reconnues aujourd’hui pour
leur faculté d’intégration elles restent un
Le logo 1995
lieu privilégié pour l’échange, le dialogue
et forment une structure où l’éducation
des jeunes est une priorité. Depuis la création de la première en
1980, la ville en compte désormais sept. L’USC est très honorée
de faire partie de la famille.
La dynamique provoquée par la Maison de Quartier fait émerger
plusieurs sections. Le kick-boxing et l’omnisports enfants
viennent rejoindre leurs aînées en octobre 1996.
L’administration du club devenue de plus en plus importante, les
administrateurs soucieux d’optimiser leur gestion vont confier le
contrôle de la comptabilité en décembre 1996 à Philippe
Versailles, expert comptable.
833
Après quelques années de doutes et grâce à l’effet Maison de
Quartier qui dope le nombre d’adhérents, la saison 1996/1997
est marquée par le retour de la section basket dans le giron
aquitain avec la volonté d’y rester le plus longtemps possible.
L’équipe de basket senior Excellence Gironde 1995/1996
L’US Chartrons peut espérer en toute sérénité. L’apport de
nouvelles infrastructures longtemps souhaitées facilite le
fonctionnement de l’association ainsi que son développement.
Rapidement à l’étroit, compte tenu de l’expansion de la section
présidée par Emmanuel Darmon et n’ayant pas d’autre solution,
le choix d’une location extérieure s’impose. La section boxe est
installée en juillet 1997 dans le quartier au 24, rue Gouffrand en
attendant mieux. Une salle de boxe y est aménagée sur les fonds
propres de l’association.
84
Frappé par le cumul des
fonctions,
Jean-François
Gratadour quitte le conseil
d’administration
en
décembre 1997 pour se
consacrer uniquement à son
rôle de directeur de la
Maison de Quartier. La
gestion de l’association étant
devenue comparable à celle
d’une entreprise tant sur le
plan économique que social,
il est à présent nécessaire de
ne pas mélanger les genres.
Il en va de la cohérence du
L’USC en travaux 1997/1998
fonctionnement.
L’année 1998 restera sans aucun doute une
référence. Certes au niveau sportif national
(champion du monde de football) mais
surtout pour l’association. C’est la fête place
Saint-Martial : Le tout Bordeaux associatif
est réuni ainsi que toutes les « générations
Le logo 1998
Chartrons » pour célébrer ses quatre vingt dix
ans d’existence dont cinquante pour la
section basket et l’inauguration de la toute nouvelle Maison de
Quartier de l’US Chartrons (1) par Monsieur Alain Juppé, maire
de Bordeaux.
1) La septième Maison de Quartier de Bordeaux.
85
L’inauguration de la Maison de Quartier 09/1998
Sur la lancée de la
diversité, l’Ecole de
tai-chi-chuan
des
Chartrons
viens
compléter l’éventail
des activités en
octobre 1999. Cet
exercice de défense
d’origine chinoise,
conjugue
sans
agressivité,
les
Le gala du cinquantenaire du basket 09 /1998
techniques
d’arts
martiaux à la bonne
santé du corps et de l’esprit. Le « bien être » tout simplement.
Elle sera rejointe par l’aïkido en septembre 2006.
86
LE VINGT
N ET UNIEME
UN
Bordeaux change de visage et de tempérament. De « vieille
endormie » froide, austère, elle devient chaleureuse, dynamique
et pourvue de nombreuses animations. Un changement
esthétique tout en conservant les traces de son prestigieux passé.
Une évolution encourageante et pleine d’espoirs pour entrer de
plein pied dans ce nouveau siècle qui nous tend les bras.
Et oui, ce n’est plus de
la fiction, l’an 2000 est
là et pour l’occasion,
les théories les plus
extravagantes
vont
s’affronter.
Un passage rempli de
craintes et d’inconnues
ou
changement
Les fêtes à l’USC
d’année comme tant
d’autres ? En fait, il
suffira tout simplement
de modifier les calendriers et de réajuster les divers systèmes
informatiques pour que ça ne soit pas la fin du monde annoncée.
L’entrée dans le vingt et unième siècle est marquée par quelques
changements notoires comme la disparition de notre monnaie
nationale pour faire place à l’ « euro » ainsi que la mise en place
d’une politique d’environnement jamais autant élaborée. L’un
des premiers signes pour le quartier est la mise en lumière du
clocher de Saint-Martial comme beaucoup d’autres. Souvent
controversé à cause de son style, il demeure le symbole d’un
passé haut en couleurs.
87
Quarante années après
sa
disparition,
le
nouveau tramway fait
son apparition dans le
centre-ville
le
23
octobre 2003. Il a fallu
environ quatre années
pour mettre en service la
première
phase
du
La section gymnastique 2007/2008
réseau, soit 22,2 km.
L’arrivée programmée
de ce nouveau moyen de transport bouleverse considérablement
le paysage ainsi que la circulation. Néanmoins il parait adapté et
en harmonie au vu des critiques. Contrairement à son illustre
prédécesseur, il ne traversera pas le quartier (1). Seule la ligne B
desservira le secteur en longeant les quais jusqu’au bassin à flots
avec un arrêt cours du Médoc.
Les bordelais vont devoir faire preuve de beaucoup de patience
et d’abnégation car les travaux vont se multiplier du nord au sud
sans sous estimer la réfection totale du pont d’Aquitaine qui a
déjà débuté.
1) Le quartier était desservi en 1929 par les lignes 12 (gare « du midi » St JeanPicard-cours St Louis et Balguerie-Lucien Faure-quai de Bacalan)
et 14 ( cours du Médoc-boulevards-Ornano).
LE HAUT
AUT NIVEAU
E
« L’US Chartrons championne d’Europe ». Installée à deux pas
du siège dans une salle mieux adaptée depuis 1997, la jeune
88
section de boxe thaïlandaise porte au-delà de nos frontières les
couleurs du club.
Grâce à un travail assidu et à une
persévérance à toute épreuve, José
Cerquiera décroche le titre de champion
d’Europe WKA en juin 2004 à Turin en
Italie. Un exemple à suivre pour les 137
licenciés de muay thaï (dont trente pour
cent sont des femmes).
L’USC est le premier club féminin
d’Aquitaine. De toute évidence, un sport
José Cerquiera 2004
convenant au sexe dit faible. Ces résultats
récompensent et encouragent aussi les
entraîneurs MM. Yan Buléon et Fred Castets à prodiguer leur
savoir au plus grand nombre, toujours dans un esprit familial et
convivial (1).
1) MM. Wilfried Saulière et Sékou Kandé, médaillés de bronze aux championnats
du monde amateur de kick boxing K1 à Karlsruhe (Allemagne).
Insatiables ces « Chartrons ».
Après la boxe, c’est à présent
le badminton qui transperce
le plafond. Le baroud
d’honneur de l’équipe (2)
contre le Havre, Luneray et
Ramonville a permis à
Guillaume
Grassin
son
capitaine, accompagné par
son président Noël Puyo
L’US Chartrons boxe 2007 à Valence
89
d’ouvrir de nouveaux horizons. Ratée de justesse la saison
passée, cette montée, même obtenue à la limite, reste un moment
mémorable.
2) MM. Jérémie et Benjamin Puyo, Fabien Leclanche, Guillaume Grassin, Julien
Guenon, Yéléna Shutenko, Sarah Couturier, Marie Laborde-Le Pape et
Céline Pimot.
Il en a connu des montées le président depuis la création de la
section en 1993, mais celle-ci est particulière car elle propulse la
section au plus haut niveau national. Désormais, le badminton de
haut niveau à Bordeaux c’est aussi l’US Chartrons et que « le
volant sans permis » (slogan de la section) puisse continuer à
développer cette activité sportive et de loisir pour que l’aventure
continue.
L’équipe badminton 2004/2005 : la montée en N1
90
Passant directement de la discipline loisirs au plus haut niveau
national, c’est l’absence d’équipes de jeunes, devenues
obligatoires qui a contraint les dirigeants à s’associer en
2005/2006 avec le voisin Chantecler.
Le Badminton Bordeaux Gironde Chartrons
Chantecler est né. Conservant le niveau national,
c’est Christophe Constans, successeur de Noël
Puyo qui en assure la présidence depuis mars
2007. Les renforts de marque vont asseoir la Nabil Lasmari
notoriété du club (3).
3) Nabil Lasmari, 62ème joueur mondial, médaille de bronze aux championnats de
France 2008, sélectionné pour les JO de Pékin 2008.
Organiser pour la première fois les championnats de France
2006 à Bordeaux après huit mois de préparation, la très jeune
section de football de table (4) créée en février 2002 et son
dynamique président Gilbert Dacunha (classé quinzième joueur
français) ont parfaitement réussi leur challenge.
Cinquante
baby-foot
attendaient dans la salle Jean
Dauguet les deux cent
meilleurs joueurs et joueuses
français, pour disputer douze
titres nationaux, durant deux
jours.
De
nombreux
spectateurs avertis ou curieux
Championnat de France 2006
ont encouragé les participants.
à Bordeaux
4) La fédération française de football de table existe depuis 1979.
91
Composée d’une vingtaine d’adhérents âgés de
14 à 50 ans, l’US Chartrons représente une des
dix meilleures équipes nationales évoluant de
la Division 1 à la Division 2.
Sophie Dacunha (5) (petite sœur de Gilbert)
s’impose elle aussi au niveau national et
international.
Sophie Dacunha
5) Sophie Dacunha, vice championne du monde de football de table en 2004, et
vice championne de France 2005.
S’inscrivant dans le programme d’ouverture proposé par la
Maison de Quartier, la section football de la Sécucaf (6),
anciennement CASS, au passé glorieux dans le sport corporatif
et à présent membre de l’élite nationale du football d’entreprise,
a choisi d’installer son siège dans les locaux de l’US Chartrons
en mars 2001. Une marque de reconnaissance supplémentaire
pour l’association.
6) L’association de la Sécurité Sociale de la Gironde et de la Caisse
d’Allocations Familiales.
L’ US CHARTRONS
C
O AUJOURD’
UR ’ HUI
Toujours régie par la loi du 1er juillet 1901, l’association à
présent Maison de quartier accueille 1600 adhérents répartis
dans plusieurs activités. Fidèle à ses convictions, l’assise
principale de l’association est constituée par environ 60
bénévoles. Le fonctionnement est assuré par une quinzaine de
permanents et une cinquantaine d’intervenants (animateurs et
professeurs), tous salariés de l’association. La direction est
92
assurée par Jean-François Gratadour sous la tutelle du conseil
d’administration présidé par Pascal Jarty (1) .
1) Pascal Jarty, président de l’USC depuis le 14/06/1991
Tous diplômés, les
animateurs sportifs
de la Maison de
quartier participent
aux
interventions
scolaires dans les
établissements
du
quartier (2).
Les animations places St. Martial
2) Plusieurs cycles ont été mis en place pendant le temps scolaire avec les écoles,
collèges et autres groupes scolaires : Balguerie, Susa Mendés, Dupaty,
Stendhal, Saint-Louis / Sainte-Thérèse et Edouard Vaillant.
« Vacances-Séjours »
Des
pour les 3 à 83 ans sont
proposés tout au long de
l’année. Les week-end, les
séjours
et
mini-camps
sportifs ou loisirs (ski,
montagne ados, montagne
adultes, landes et mer) sont
encadrés par des animateurs
diplômés.
L’ASLH 7-12 ans 2007-2008
La Maison de Quartier est ouverte tous les jours, sept jours sur
sept, toute l’année. Bien que participant à toutes les
933
manifestations organisées au sein du quartier, la Maison de
quartier fidèle à elle-même, met à disposition ses installations
pour plusieurs associations ou sections diverses (football
Sécucaf, tai-chi-chuan et comité de quartier) ainsi que pour les
adhérents désireux d’organiser des manifestations.
Présente au niveau national et international (boxe, badminton et
football de table), l’US Chartrons s’affiche aujourd’hui comme
l’association moteur du quartier et indissociable du paysage
bordelais.
LES
LE REVELATIONS
LA O S
Depuis le temps que le club optimise la formation à tous les
niveaux, il est presque naturel mais néanmoins cruel que
certains aillent exprimer leur savoir ailleurs.
Conscients des qualités de chacun, jamais les dirigeants ne se
sont opposés à un départ bien qu’il soit toujours difficile de
laisser partir des éléments de valeurs plus souvent considérés
comme les enfants du club que sportifs confirmés.
La plupart ont évolué au haut niveau et même au très haut
niveau national (1).
L’exemple et l’espoir
d’un retour suffisent à
redonner de l’allant et
à motiver encore un
peu
plus
les
formateurs.
En
général, on ne quitte
jamais définitivement
ALSH 2007-2008
le patro.
94
1) Tous ont débuté et ont été formés à l’Union Sportive les Chartrons : Gilbert
Puygauthier, basket-ball ; Jean-Marie Gratadour, basket-ball ; Michel Le
Moal, basket-ball ; Philippe Scholastique, basket-ball ; Bernard Bülher,
basket-ball ; Muriel Leroy, basket-ball et athlétisme ; Yvan Couthouis, basketball ; Fabien Aguilar, basket-ball ainsi que Benjamin et Jérémy Puyo,
badminton.
CONCLUSION
C N L
100 ans de participation active à la vie de ce quartier prestigieux
avec un esprit inchangé depuis sa création. De petit patronage à
société d’économie mixte ou presque ; vecteur d’emplois et de
bien-être dans une époque pour le moins chaotique ; reconnue
par tous, l’US Chartrons doit à présent confirmer son statut
d’association incontournable et complémentaire pour encore
mieux vivre ensemble.
Bien qu’aujourd’hui elle
soit un peu à l’étroit dans
son costume, cette «
vieille dame » à présent
centenaire est toujours
aussi
dynamique
et
entreprenante. Elle peut
compter
sur
la
détermination de ses
ALSH 2007-2008
dirigeants pour relever de
nouveaux challenges et en
particulier celui qui dotera l’association d’une infrastructure à la
hauteur de son expansion correctement maîtrisée.
En route pour le bi-centenaire de sports, de loisirs et culture.
95
Compte tenu du peu de traces concernant certaines périodes de
la vie de l’association et de son quartier, nous remercions toutes
les personnes dont les témoignages pertinents ont contribué à
l’élaboration de ce mémoire, par leurs témoignages et
documents.
Ce document a pu être rédigé grâce à :
L’Histoire de Bordeaux, M. Ch. Higounet professeur à
l’Université de Bordeaux ; les archives municipales ; les
archives départementales ; le Courrier français et tous ceux qui
ont vécu cette belle histoire.
96
LE BLOCL MEMOO
• L’historique de l’économie du quartier
J. Calvet et Cie : vins ; fondée en 1808 par Jean-Marie Calvet (1780-1873)
originaire de la Drôme ; devient J. Calvet et Cie en 1823 ; s’installe en 1870 au
75 cours Larcher (du Médoc) c’est Octave Calvet qui fera construire les
bâtiments pur style Louis XVI pour une superficie totale de 30 000 m². Au grand
dam du Colonel Commandant Saldou et Hubert Calvet, tout sera détruit par un
énorme incendie le 7 juillet 1966 entraînant la mort de trois pompiers. Un nouvel
immeuble, hélas moins majestueux, est reconstruit en 1970.
Hanappier Bernard, Henri : Maison de
vins puis producteur de liqueurs fondée
en 1817 par Léon Hanappier. Associés à
Peyrelongue en 1894 ils vont s’installer
dans les chais à l’angle St. Louis –
Médoc. Consul de Suède, Michel
Hanappier et Gérard Peyrelongue vont
Hanappier – Peyrelongue
louer les chais à Meynac puis ils seront
Angle
cours du Médoc – St Louis
repris par le voisin Calvet. Bien que le
château Hanappier cours du Médoc
n’appartient plus à la famille depuis 1919 (vendu à Edourd Margnat), il en
conserve toujours le nom.
William Gillet : successeur (anciennement P. Sartre 1875-1918) ; spécialiste des
machines maritimes ; constructeur-mécanicien ; machines à bois ; 142 et 143
cours du Médoc et 293 rue du Jardin Public.
Lafitte Henri : constructeur automobile et
carrossier, 124 cours du Médoc. Il construit sa
première voiture en 1893 ; primé au concours
d’élégance automobile de Monté-Carlo du 8
mars 1898.
Tatry frères : 170 cours du Médoc.
Wetterwald frères : imprimerie ; Michel
Wetterwald originaire de Guebwiller, successeur
Lafitte Henri
de Cyprien Gaulon et de sa veuve en 1874 (17771858) l’inventeur des étiquettes de bouteilles ;
après le 41 de la façade des Chartrons s’installe au 110 cours Saint-Louis en
1900 à la place d’anciens chais Duchon Doris sous la direction de ses fils Charly
97
et Louis ; Guy et Gérard Wetterwald, arrières petits fils de Cyprien Gaulon
dirigent désormais la société à présent disparue du quartier.
Ferdinand Petit : négociant en bois
merrains et bois du nord ; 246 cours
Balguerie-Stuttenberg.
Larousse : laboratoire ; crée en 1912 au
93 cours Balguerie-Stuttenberg par Hubert
Larousse. Laboratoire de
spécialités
Petit Ferdinand
pharmaceutiques, dont la
plus connue est la
« Farine Larousse » pour bébé. Usine laboratoire parmi les
plus importantes de la région. Ancien anesthésiste au service de
santé en 1914 ; ancien élève de la faculté de Bordeaux ;
Farines Larousse
cofondateur du BEC en 1903 ; fervent animateur de la
formation sportive de la jeunesse ; administrateur délégué à la
société du Parc des Sports de Bordeaux - Lescure ; cofondateur du stade
municipal de Bordeaux en 1923 ; un des créateurs du Stadium universitaire de
Pessac en 1932.
Canivenc, F. : négociant en bois ; 176 cours Balguerie-Stuttenberg.
Secrestat : Bitter Secrestat ; cours du Médoc.
Turrel : tonneliers ; 96 cours du Médoc.
Cémoi : chocolat ; cours du Médoc (à la place des bouchons franco-portugais)
Duquesne : rhums ; cours du Médoc ; dirigée par la famille Des Grottes.
Cruse : vins ; quai des Chartrons ; fondée par Herman Cruse en 1819 ; possède
des chais qui sont parmi les plus vastes et les plus beaux de Bordeaux. Napoléon
III et le roi de Suède furent des visiteurs attentifs et admiratifs.
De Luze et fils : vins et Cognac ; quai des Chartrons ; fondée en 1820 par le
baron Alfred de Luze originaire de Neuchâtel en Suisse ; devenu De Luze et fils
fournisseur de la cour royale du Danemark entre autres.
Marie Brizard : liqueurs ; fondée en 1755 ; quai des Chartrons.
Bardinet : rhums ; fondée en 1892 : quai des Chartrons ; popularise les rhums
NEGRITA.
Vieillard frères : faïencerie et verrerie ; 77
quai de Bacalan ; fondée par David Johnston
en 1835 ; Jules, Etienne Vieillard lui succède
en 1845 et devient J. Vieillard et Cie ; la
verrerie sera créée en annexe en 1861.
Faïences très recherchées par les amateurs. De
Vieillard frères
98
très belles pièces sont conservées au Musée d’art ancien.
Maurel : huileries ; Olibet : biscuiterie et Rödel : Conserveries, sont fondées
entre 1880 et 1900 quai de Bacalan.
La Société Aéronautique du Sud-Ouest (SASO) :
Unité de fabrication créée en 1935 par Marcel Bloch (Dassault) et Henry Potez,
reprenant dans les vétustes chantiers de la Société Aéronautique Bordelaise (SAB)
née en 1929 suite à la disparition du département aviation créé en 1924 dans la
société Dyle et Bacalan fondée en 1879 cours Dupré de Saint-Maur à Bacalan.
De retour de déportation, Marcel Dassault, s’installera à Mérignac en 1947 avant
d’ouvrir l’usine de Talence l’année suivante.
• Les curés de Saint-Martial
MM. Drivet, Curé 1803-1834 ; Rigagnon, Chanoine Honoraire 1834-1871 ;
Despax, Chanoine Honoraire 1871-1882 ; Sérafon, Chanoine Honoraire 18821884 ; Moreau-Venot, Chanoine Honoraire 1884-1890 ; Pailhès, Chanoine
Honoraire 1890-1896 ; Beaupertuis, Chanoine Honoraire 1897-1912 ;
Desardurats, Chanoine Honoraire 1912-1943 ; Piarrette, Chanoine Honoraire
1943-1954 ; Bloy, Chanoine Honoraire 1954-1956 ; Caupenne, Curé 1956-1961 ;
Guérin, Curé 1961-1963 ; Lurton, Curé 1963-1969 ; Montillaud, Curé 19691974 ; Grange, G. Curé 1974-1981 ; Plagès, H. Curé 1981-1992 ; Lemasurier, R.
Curé 1992-1998. Depuis, la paroisse n’a plus de Curé attitré. Les Pères De
Lassat, D. 1998-2001, Maupeu, J. 2001-2005 et à présent Ayliés, F. depuis 2005
officient également à St. Rémi, La Trinité et ND de Lourdes des Chartrons.
• Les présidents de l’association depuis 1908
MM. Jules Lafon (1908-…), Puygauthier (1920-1947), Roger Bugat (1947-1949),
Paul Avril (1949-1968), Jean Ouzeau (1968-1983), Didier Gardennes (19831984), Jean-François Gratadour (1984-1991) et Pascal Jarty (1991).
Liste non exhaustive compte tenu de l’absence d’informations entre 1908 et 1920.
• Les présidents de la section basket depuis 1948
MM. André Sarraud (1948-1964), Jean Ouzeau (1964-1983), Didier Gardennes
(1983-1984), Jean-François Gratadour (1984-1992), Didier Seguin (1992-1993),
99
Michel Sarraud (1993-1994), Eric Cot (1994-1999), Jean-Marc Labeyrie (19992004), Didier Seguin (2004)
• Les administrateurs 2008
Mmes et M. Pascal Jarty, président ; Muriel Bleu, vice-présidente ; Eric Cot,
vice-président ; Michèle Goliet, trésorière ; Philippe Montano, secrétaire ;
Gérard Collineau, secrétaire adjoint ; Didier Seguin, trésorier adjoint ; Claude
Bourezg, membre et Jean Monier, président d’honneur.
• Les salariés 2008
Mmes, Mlles, Mrs Jean-François Gratadour, directeur ; Nathalie Portal,
directrice adjointe ; Myriam Fédali et Laure Richard, secrétaires ; Gaëlle
Azoulay ; Julie Beaufrère ; Mélanie Burel ; Karine Cot ; Julia Cottorel ; Valérie
Da Costa ; Laure Debieux ; Laetitia Di Prinzio ; Florence Felgines ; Jennyfer
Fouquet ; Françoise Gratadour ; Pascale Guibert ; Anouck Laurent ; Audrey
Ganier ; Oriane Lefeuvre ; Caroline Perez ; Aurélie Perrin ; Caroline
Planckaert ; Aurélie Plichet ; Carole Renouf ; Marine Seguin ; Yéléna Shutenko ;
Karine Suberroque ; Elodie Vignot ; Marc Alise ; Frédéric Balade ; Mathieu
Colomban ; Cyril David ; Fabrice Laurent ; Nabil Lasmari ; Kevin Midenet ;
Emery Mirabel ; Abdoulaye N’Diaye et David Sillere, animateurs et intervenants.
Kheira Bekkadour ; Katia Bezaguet ; Hadda Driddi ; Laetitia Arge ; Nathalie
Dumont et Mme Guimberteau, personnel de service.
• Les sections et activités 2008
ENFANCE
ADOS
LLE SECTEUR
EC
N
D :
Accueils de Loisirs Sans Hébergement (Accueil de loisirs maternel 3-5 ans,
Accueil de loisirs primaire 6-12 ans) ; Accueil périscolaire (pause méridienne) ;
Accueil périscolaire du matin et du soir ; Sport scolaire ; Pole initiative
jeunes et anniversaires : Nathalie Portal, responsable.
1000
LLES SSECTIONS
T O CULTURELLES
L :
Arts plastiques : Mirabel Emery, professeur
Cercle des Arts : Marie-France Cuadrado, présidente
Modern’jazz : Valérie Da Costa et Jennifer Fouquet, professeurs
Multimédia : Cyril David, responsable
Musique, chorale et éveil musical : Gaëlle Azoulay et Marc Alise, professeurs
Photo : Frédéric Boucharé, président
Théâtre : Pauline Lahousse, intervenante
LES
L SECTIONS
S T O SPORTIVES
P T VE :
Aïkido : Javier Iglésias, président
Boxe : José Cerqueira, président
Basket-ball : Didier Seguin, président
Badminton : Christophe Constans, président
Ecole multisports (3/5 ans) : Frédéric Balade et Fabrice Laurent, animateurs
Football : Christophe Bonnet, président
Foot de table : Gilbert Da Cunha, président
Gymnastique : Chantal Guibert, présidente
Marche et découverte de la ville : Catherine Vernier, présidente
Roller-hockey : Pascal Ducos, président
Randonnée pédestre : Catherine Zopke, présidente
Sport scolaire : Yves Augier, directeur
Tennis : Serge Gourdon, président
LES
L SECTIONS
S T O LOISIRS :
Après-midi dansantes (seniors) : Jean Monier, responsable
Centre de loisirs-mercredis et vacances : N. Portal, K. Suberroque, K. Cot
et C. David, directeurs
LES
L ADHESIONS
A H O DIVERSES
ES :
Football SECUCAF : Georges Soler, président
Les amis de l’US Chartrons : Jean Monier, président
Taï chi chuan : Régis Boy, président
1011
Cent pour 100 Chartrons.
Le seuil de ce deuxième siècle ne pouvait pas être totalement
franchi sans rendre hommage à ceux et celles qui ont construit le
précédent. Ce modeste recueil de mémoires témoigne avec
parfois quelques clins d’œils du rayonnement et de la
complémentarité du triptyque constitué par la ville, le quartier et
l’association depuis cent ans. Une union sacrée depuis les
origines pour garantir l’épanouissement de tous par le sport, les
loisirs et la culture.
Un retour vers le passé sans grande prétention historique afin
que chacun puisse mesurer l’importance de l’association dans
l’histoire locale voire régionale.
Eric Cot.
Né à deux pas « du patro » (cours St Louis) ; scolarisé à Sainte-Thérèse puis Saint-Louis ; louveteau (Xè Jean de
Vienne) et Enfant de cœur à St Martial en 1966 ; 1ère licence basket à l’US Chartrons en 1972 ; dirigeant
bénévole élu et réélu jusqu’à ce jour depuis le 9 mai 1986.
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