- US Chartrons
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1 Cent pour 100 Chartrons Une association, un quartier. Eric ic COT 2 Table des matières Préfaces Introduction Le fer et la fonte et les Chartrons La mixité et l’évolution Le cours du Médoc et Saint-Louis - Picard Le négoce Les maires de Bordeaux La paroisse Le sport en 1900 La naissance Les croissants et le label Chartrons L’arène du nord Les années noires L’incontournable basket Le sport féminin Le patro La tempête Le cinquantenaire L’émancipation La consécration Le calvaire L’errance Le tournant Un esprit, un quartier Crescendo Hors jeu L’évènement L’abnégation Maison de Quartier Le vingt et unième et le haut niveau L’US Chartrons aujourd’hui Les révélations Conclusion Le bloc-mémo 3 3à5 7 9 11 et 13 16 et 18 21 22 24 28 29 33 et 34 35 38 40 44 46 47 50 51 54 57 60 62 63 68 72 75 79 84 88 et 89 93 95 96 98 Préface LE MAIRE A E DE BORDEAUX A Le 20ème siècle avait 8 ans quand, à l’initiative de quelques uns, fut créée l’US Chartrons. Depuis lors des générations d’hommes et de femmes, jeunes et moins jeunes se sont succédées sur le site emblématique de la place SaintMartial. Tous y ont trouvé de multiples occasions de se rencontrer, d’échanger, de se former et de partager autour de pratiques sportives, socioculturelles ou de détente. L’US Chartrons est l’illustration même de ce que doit être une maison de quartier forte, tournée vers l’avenir et qui est, pour ses adhérents, le lieu où l’on vient certes pratiquer une activité mais aussi partager un état d’esprit fait de passion commune et de solidarité. Bon anniversaire et longue vie à l’US Chartrons ! Alain JUPPE 4 Préface LE PRESIDENT I N DE L’US CHARTRONS A R N Ni nostalgie, ni regards embués vers le passé. Ni esprit rétro, ni litanie autour de ce qui fut. Ce qui nous intéresse, c’est ce qui sera. C’est Demain et ce que nous construirons ensemble dans la passion et le désir d’assumer notre mission sociale confiée par la ville de Bordeaux. Car ce qui habite notre association, c’est de s’enrichir de l’expérience accumulée depuis tant d’années pour mieux appréhender l’avenir et servir plus et mieux les publics avec lesquels nous vivons une véritable aventure collective. L’horizon s’offre à nous et à nos imaginations fertiles. Des milliers d’adhérents, des centaines de bénévoles, des dizaines de salariés, plusieurs Présidents se sont succédés depuis 1908. Chacun a apporté son dévouement, l’expression de son caractère, son sourire pour donner à L’US Chartrons le visage qui est le sien aujourd’hui : un pôle vivant d’accueil qui fédère les diversités pour l’épanouissement de tous, une structure ancrée dans les réalités qui vit en relation constante avec les habitants du quartier. La seule performance que nous recherchons, c’est la performance humaine : apporter cette lueur de solidarité, ce supplément d’âme à ceux qui viennent pratiquer une activité culturelle ou sportive, rechercher des liens intergénérationnels, ou tout simplement faire la fête pour célébrer la joie d’être en ensemble. Cette démarche humaniste est le fondement même de notre identité. Notre travail aujourd’hui n’a de sens que pour transmettre cet amour de la vie et du partage, faire résonner les valeurs de Fraternité et de tolérance vers ceux qui vont déployer leur dévouement sur les cent prochaines années. Une tâche exaltante les attend. Bon anniversaire à chacun d’entre nous. Restons fidèles à l’esprit de convivialité qui anime notre association depuis l’origine. Et restons jeunes… car quand on est membre de l’US Chartrons, on a toujours 20 ans. Pascal JARTY 5 Cent pour 100 Chartrons L’UNION SPORTIVE LES CHARTRONS 1908–2008 IINTRODUCTION D CI N C’est sans aucune prétention historique que ce modeste ouvrage témoigne de l’importance et de l’action menée par l’association depuis sa naissance. Mission délicate certes, mais nécessaire pour la mémoire de ce club qui a vu et fait grandir tant et tant de passionnés. La richesse de l’histoire de notre quartier est telle que deux dates parmi tant d’autres demeurent essentielles pour l’identité et l’étique de l’US Chartrons : 1383 et 1908 (1). 1) 1383 : Naissance du quartier des Chartrons. 1908 : Naissance de l’US Chartrons. Durant cent ans, de générations en générations de nombreuses personnes souvent atypiques se sont transmis de mains en mains un patrimoine sportif et socioculturel qui a de toute évidence très bien résisté au temps et se trouve désormais bien ancré dans la mémoire des bordelais. 6 L’implication sans limite des bénévoles en particulier a permis de transmettre bon gré mal gré ces valeurs associatives qui nous unissent toujours. Ils demeurent la colonne vertébrale des structures ALSH 3-5 ans 2007/2008 comme la notre au prix de bien des sacrifices. Souvent décriés par les envieux et les contestataires (qui ne s’engagent jamais c’est bien connu), l’enthousiasme fait parfois place au découragement. Durs au mal, ils abandonnent rarement. Mais pour combien de temps encore ? Chacun aura donc l’occasion de se situer dans une époque où sûrement de nombreux souvenirs subsistent. Au cours de ce siècle d’intense activité, nombreux sont ceux qui ont marqué d’une manière ou d’une autre ce passé pas toujours simple. Une attention particulière s’imposait envers les acteurs principaux qui ont contribué à l’expansion de l’association et de son environnement. Choix difficiles car tous ceux qui sont passés un jour par « les Chartrons » se sont forcément inscrits dans l’histoire du club. Au moins « cent » excuses pour les autres qui ne sont et ne seront pas pour autant oubliés. 7 LE FER ET LA FONTE F Combien de marins, combien de capitaines ont fait escale dans cette ville baptisée Emporium (1) par le géographe grec Strabon au premier siècle de notre ère ? Ce n’est que plus tard, vers le troisième siècle que le poète Ausone (309-394) la rebaptisera Burdigala : « Burdi » le fer et « Gala » la fonte en bascoaquitain. Lieu où l’on forgeait des armes et des objets de la vie courante. Burdigala se serait transformé en « Bordigala » puis « Bordale » en Euskara (basque) ; « Bordèu » en gascon et enfin Bordeaux. Après avoir traversé les siècles sans pour autant perdre de sa candeur, la ville est aujourd’hui classée au Patrimoine mondial de l’Unesco. Bordeaux est parmi les 830 sites dans le monde reconnus « exceptionnels et universels ». 1) Lieu d’échange, comptoir de commerce. LES LE CHARTRONS A R N Peu d’associations peuvent revendiquer l’appartenance à un quartier aussi prodigieux et prestigieux que celui des Chartrons. 8 Chassés des bords de l’Isle où le comte de Périgord les avait attirés, préférant une protection anglaise, les Chartreux (1) de Vauclaire en Périgord, cherchèrent refuge à Bordeaux. 1) Les Chartreux : religieux et religieuses de l’ordre de Saint-Bruno. Le notaire Pierre de Maderan leur donna le 5 septembre 1383 les chais et le jardin qu’il possédait dans la Palu (2). Ils s’installent alors dans le marais de l’Audeloya situé en aval du château Tropeyte. Un terrain désertique, inaccessible, inondable et malsain. Ils baptisèrent de leur nom, devenu « les Chartrons », un quartier promis à la célébrité, aujourd’hui de renommée mondiale. 2) La palu : espace aujourd’hui limité par le quai, le cours Xavier-Arnozan, la rue Notre-Dame et la rue Latour. Les Hollandais, désireux de vendre tous les vins Gascons, arrivent aussi au nord de la ville au début du XVè siècle. Les chais se développent à partir de 1450. Le quartier des Chartreux, dit aussi « quartier des Hollandais » va devenir après Bordeaux vers 1450 9 l’arrivée des Espagnols, Portugais et Italiens, un exemple de tolérance. En 1650, le quartier s’étend plus au nord. Inondable en raison des crues fréquentes de la Garonne, le Maréchal d’Ornano alors maire de Bordeaux décide l’assainissement du marais. Un Hollandais, Conrad Gaussen prend à sa charge les frais, en échange de pouvoir exploiter les terres. Le Chartron (l’habitant) tel qu’il était appelé à l’époque est généralement un homme d’affaire avisé, érudit, philanthrope, amateur d’art, voire parfois collectionneur. Un « Sportsman » mais toujours parfait gentleman. LA MIXITE MXT Les étrangers, juifs, protestants et catholiques y œuvrent en parfaite harmonie. « L’intelligence commerciale » entre les diverses communautés n’empêche pas les différences. Depuis la révocation de l’édit de Nantes en 1685, les protestants furent contraints, comme les juifs, d’établir leurs nécropoles à l’extérieur de la ville. Avant la création de ces cimetières, ils enterraient leurs morts dans des Le cimetière des Etrangers, cours Saint-Louis - Journu-Auber jardins, dans des cours ou dans les fosses des marais 10 de l’Archevêché lorsqu’ils mouraient dans les hôpitaux. Un membre de la famille Guestier a été inhumé dans une cave… Les catholiques leur ayant toujours refusé le droit d’inhumation dans leurs cimetières, un négociant, Philippe Weltner, Consul de Lübeck achète avec l’approbation du Roi Louis XV un terrain appartenant aux chanoines de Saint-Seurin, situé entre les actuels cours Saint-Louis, Journu-Auber (ancien chemin de la Grange-Rouge) et Balguerie-Stuttenberg (ancien chemin du Roi, puis chemin de Labarde et cours Dupré de Saint-Maur). Désormais cimetière pour les protestants étrangers (1), Monsieur Cruse, au nom des héritiers Weltner qui habitaient tous hors de nos frontières, offre de faire don à la ville du cimetière des Etrangers. Les propriétaires des caveaux ne voulant pas consentir à les abandonner, une demande de concession perpétuelle est demandée en échange. 1) Première inhumation le 14 octobre 1769, la dernière le 14 mai 1886. les conseil Le municipal décide le 21 mars 1889 de sa désaffection et interdit toutes inhumations. Entre temps, des familles très connues du XIXème siècle dans Bordeaux XVIIè siècle le quartier des Chartrons comme Barton, Jonhston, Wustenberg, de Luze, Lawton, 11 Brandenburg, Stuttenberg et Hovyn entre autres ont pu profiter de ce cimetière. Il sera démoli en 1965. De nos jours et depuis 1975, c’est le (CCAS) Centre Communal d’Action Sociale sis cours Saint-Louis, qui occupe l’emplacement. L’ EVOLUTION I La forte mixité de l’époque avec son mélange de nationalités et de langues a sûrement contribué à transformer certains noms. C’est ainsi que vers 1700, Chartreux se serait transformé en « Chartrons » tout comme le château Tropeyte en « Trompette ». Ce site exceptionnel qu’est la ville, avec son port donnant accès directement en son centre et aux portes des négociants, attire naturellement un grand nombre de prospecteurs. La première avenue pavée de Bordeaux va naître, c’est le Pavé des Chartrons (cours Xavier Arnozan). Les Allemands, Irlandais, Anglais, Danois, arrivent tout au long du XVIIIè siècle. Ce n’est qu’à la fin de la démolition du château Trompette en 1819 que le faubourg des Chartrons est rattaché à la ville de Le quartier en 1879 Bordeaux. Descendants directs de protestants Allemands, Hollandais, Irlandais ou Ecossais venus dans la 12 région au début du XVIIIè, tenus à l’écart parce qu’étrangers, les Chartrons ont fini par prospérer non seulement dans le négoce du vin, mais aussi dans la bonne société bordelaise au point de lui transmettre ce style si « british » qui enchante ou exaspère ses hôtes. Le quartier prend encore de l’ampleur vers le nord. Toujours au XVIIIè siècle, l’Intendant Tourny relie le quartier à la ville par un cours planté d’arbres (l’actuel cours de Verdun) prolongé par le cours Saint-André (cours La place Paul Doumer vers 1910 Portal). Dès le début du siècle suivant, ce dernier cours se prolonge à son tour par le cours Saint-Louis préalablement arrêté au cimetière des Etrangers. Il va aller jusqu’au chemin de la Grange-Rouge (cours Journu-Auber) en traversant la propriété d’un négociant, Monsieur Danflou. Ce n’est qu’en 1829 que le cours Saint-Louis fut prolongé audelà du cours Journu-Auber. A la fin du XIXè siècle, grâce aux négociants, on perce de nouvelles voies. Le cours du Médoc (cours Larcher à l’époque) sur l’estey Crébat (1) ainsi que le cours de la Martinique apparaissent. C’est le tonneau, qui servira de gabarit de largeur pour certaines rues. 1) L’estey Crébat : ruiseau qui drainait les anciens marais le long du cours Journu Auber et cours Larcher (du Médoc) fut canalisé en 1883. 13 Les historiens ne sont pas d’accord : pour les uns, la limite entre les quartiers de Bacalan et des Chartrons se situe rue Poyenne, pour d’autres, la frontière est marquée par l’estey Crébat aujourd’hui canalisé le long des cours Journu-Auber (ancien chemin de la Grange-Rouge) et du Médoc (ancien cours Larcher). Cette limite était matérialisée par un ormeau géant taillé en parasol qui se dressait, entouré de bancs à l’endroit où l’estey Crébat se jetait dans la Garonne. Majestueux et mythique il ornait les abords du quai sous lequel se Quai des Chartrons - cours du Médoc 2008 regroupaient gabariers et manutentionnaires dans l’attente d’une embauche. « L’ormeau des Amants » puis « l’orme de la bonne Duchesse » dénommé ainsi en souvenir de la duchesse d’Aiguillon cousine du duc de Richelieu alors gouverneur de Guyenne, il sera sauvé de la hache en 1760. Aujourd’hui, le quartier des Chartrons s’étend jusqu’au quartier dit de Bacalan (2). 2) Arnaud de Bacalan : avocat général au XVIIè siècle, a donné son nom au quartier qui s’est appelé aussi Mugron ou VigneGaronne. 14 Ets Secrestat, cours du Médoc 1900 LE COURS R DU D MEDOC D En 1865, c’est la création du cours Larcher (futur cours du Médoc), nom de la raffinerie fondée en 1800 qu’il traverse. Une voie de 25 mètres de large, entre le quai et le chemin de Labarde, (ancien chemin du Roi et cours Dupré de Saint-Maur) devenu cours Balguerie-Stuttenberg (1) depuis le 25 août 1864. Puis en juin de la même année, on décida de prolonger le cours Larcher jusqu’aux allées de Boutaut. Le boulevard étant achevé à cet endroit mais pas commencé entre les allées de Boutaut et le passage de Lormont (future rue Achard) sur le quai. La raffinerie Larcher sera détruite par le feu en 1886. Cette artère essentielle du même nom devient alors la même année le cours du Médoc à présent bordé de magnifiques platanes. 1) M. Balguerie-Stuttenberg : président de la Chambre de Commerce de Bordeaux en 1820. La convention signée avec Ravezies, propriétaire des terrains et d’importants domaines dans cette « palu de Bordeaux » longtemps refuge des bécassines, des râles et des poules d’eau, prévoyait aussi le prolongement du cours La place Ravezies 2008 15 Saint-Louis depuis le chemin de la Grange-Rouge (devenu le cours Journu-Auber en 1864) jusqu’au terrain acquis par « la compagnie de chemin de fer du Médoc ». C’est ainsi que la place située à l’extrémité opposée à la Garonne prend le nom de place Ravezies en souvenir de cette famille. Pour compléter cet aménagement, la rue du Jardin Public Hôtel-restaurant DUBROCA, 99 cours St. Louis vers 1920 devait être portée jusqu’à la limite projetée de la gare Saint-Louis. L’ouverture du cours du Médoc n’apporta pas ce que l’on attendait. En effet, du fait de son orientation vers les allées de Boutaud dans un désert marécageux, les communications devenaient plus difficiles entre les nouveaux quartiers qui s’y installèrent et le fleuve. Ce n’est qu’en 1869 que la construction des bassins à flots Le bassin à flot en 1879 vont ouvrir 16 d’autres perspectives au bout du cours Balguerie-Stuttenberg. SAINTS N LOUISS - PICARD C D Une ligne de chemin de fer en direction du Médoc est enfin réalisée. La gare du Médoc (future Saint-Louis) est construite en bois sur les prés de la Grange Rouge en 1865 grâce à l’apport d’une partie des capitaux anglais. La ligne Bordeaux-Macau est inaugurée le 24 novembre 1868 mais la première gare sera détruite par un incendie en 1874 puis reconstruite l’année suivante. Le Verdon pourra fêter l’arrivée du train de Bordeaux le 14 août 1875. Remplacée en 1920 par une gare plus confortable dont la ligne est électrifiée en 1934 au sein d’une toute nouvelle gare Saint-Louis en La première gare du Médoc (St Louis) en 1868 béton armé. Un terrain vacant est aménagé à la jonction des cours Saint-André (cours Portal), Saint-Louis et cours Balguerie-Stuttenberg. La place populaire par excellence, théâtre de fêtes mémorables : c’est la place Picard. Erigée en 1888 face au Grand café des Chartrons, une fontaine surmontée de la statue de la Liberté (œuvre de Bartoldi en réduction) orne ce carrefour. La Liberté est « enlevée » en 1941. Depuis 2000 une copie trône plus modestement au milieu de la place devenue 17 aujourd’hui mémorial des victimes du 11 septembre 2001 à New York. Le cours de la Martinique est ouvert entre 1898 et 1902 à la place des petites rues SaintEsprit, Doidy et Plantey. La place Féger (place Paul Doumer) sera agrandie vers 1910 La statue de la Liberté place Picard vers 1900 afin de pouvoir raccorder le nouveau cours Evrard de Fayolle qui reliera l’avenue de Boutaud. La rue Notre-Dame perd alors de son importance au profit des nouvelles rues. Les abords de la gare du Médoc et du bassin à flots sont aussi peu habités et le boulevard Albert Brandenbourg (1) qui limite le nord, s’ouvre à travers la palu déserte propice à l’expansion de la ville. 1) Albert Brandenbourg : maire de Bordeaux 1877-1882. Flanqués de deux gares, une SNCF (la gare du Médoc cours Saint-Louis), l’autre maritime et à quelques minutes du port où l’activité y est dense, les négociants en vin, en bois et en capsules souvent équipés de voitures attelées œuvrent en toute quiétude. Le vin reste encore de nos jours, l’âme du quartier bien qu’audelà de Saint-Martial et surtout à partir de la rue Chantecrit (2), le 18 secteur acquiert une polyvalence qui n’en fait plus un territoire particulier du vin. 2) M. Chantecrit : Conseiller-Trésorier de France. La chambre de commerce créée en 1882 s’installe dans un ancien entrepôt abritant les warrantages (3) des rhums et spiritueux. La nouvelle gare St Louis 3) Warrantages : marchandises garanties et entreposées dans un magasin général en attente des négociants. Le bâtiment est divisé en deux car la partie droite était occupée par l’importante machinerie des docks frigorifiques qui fabriquaient la glace pour les chambres froides. Ce magnifique bâtiment est à présent devenu la Galerie Tatry. Le premier canton constitué en 1900 détermine le territoire nord de la ville et les quais jusqu’à une ligne suivant le cours du Pavé des Tatry Fréres, cours du Médoc Chartrons ; traversant le Jardin Public ; suivant la rue David Johnston et le Chemin d’Eysines jusqu’à l’ouest en contournant Le Bouscat et Eysines ; longeant la jalle de Blanquefort au nord jusqu’à la limite est du fleuve. Le périmètre et la volonté 19 politique de développement sont désormais clairement affichés ainsi que le secteur éducatif devenu prépondérant (4). 4) Deux écoles maternelles : rue Joséphine (4 classes) et rue Lucien Faure (1 classe) ; deux écoles de garçons : rue du Jardin Public (8 classes) et rue de New York (5 classes) pour les cinq à quatorze ans ; trois écoles de filles : rue David Johnston (7 classes), rue de Lormont devenue rue Achard (5 classes), SaintLouis (5 classes) et deux écoles mixtes : Cruse (2 Ecole Dupaty, classe de CM1 1938. classes) et Dupaty (15 classes). LE NEGOCE GO E Limitrophes ou en bordure du cours du Médoc, souvent méconnues bien que renommées, de nombreuses entreprises ont fortement contribué à l’explosion du quartier. Outre les « pinardiers » (nom populaire mais néanmoins respectueux qualifiant les métiers du vin et dérivés), certaines ont imposé leur savoir faire et leur identité. Regroupées sur une surface d’une poignée de kilomètres carrés où on y trouve de tout : négociants en tous genres, usines à bois, verreries, imprimeries et bien d’autres, mais avec toujours en filigrane ce breuvage incontournable à J. Calvet et Cie, cours du Médoc base de raisins qui a fait la 20 richesse du secteur. Une école d’infirmières « l’Ecole de la Croix de lorraine » va s’installer au 148 cours du Médoc dans l’ancien hôtel particulier appartenant à Monsieur Emile Counord (1). Domaine qui deviendra la propriété de la Fédération des Œuvres Antituberculeuses jusqu’en 1943, puis servira de PC des aérostiers allemands. L’immeuble abritera par la suite la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de la William Gillet, cours du Médoc Gironde. 1) Emile Counord : Ingénieur Civil. 27/10/1842 - 23/02/1927. Ce développement suscite l’intérêt de se surpasser pour les plus anciens et de s’imposer non sans difficultés pour les nouveaux car Hanappier Bernard, Henri s’intégrer parmi les « historiques » cours du Médoc n’est pas une mince affaire. L’activité économique se verra plus tard encore plus dynamisée par l’arrivée d’industriels séduits par les sites proposés dans les proches environs eux aussi sujets à une forte expansion. LES MAIRES DDE BORDEAUX LE O Les premiers maires, de Laurent Lafaurie de Monbadon en 1805 à Albert Brandenburg en 1882 ont été nommés par différentes décisions. Par ordonnances royales (1816-1848) ; par arrêtés des 21 commissaires provisoires, des préfets, du Président de la République (1848-1849) ; par décrets impériaux (1860-1870) ; par arrêtés des préfets ou du Président de la République (18701878). Puis, les maires seront élus ensuite conformément à la loi du 28 mars 1882 relative à l’élection du maire et des adjoints par le conseil municipal. C’est Albert Brandenburg en 1882 qui est élu premier Maire de Bordeaux. Seize maires lui succéderont, dont Alfred Daney (trois mandats de quatre ans) et Jacques Chaban Delmas, « le recordman » (quarante huit années consécutives ; de 1947 à 1995 à la tête de la mairie). Soucieux de marquer son passage, comme tous les élus, Alfred Daney (1) lance en 1893-1894 un projet de pont inspiré par celui de Brooklin sur l’East River à New-York. Le pont à transbordeur devait résoudre les problèmes de traversées de la Garonne en reliant le cours du Médoc au quai de Queyries. 1) Alfred Daney : maire de Bordeaux, (1884-1888, 1892-1896 et 1904-1908). A la fois, un point de repère visuel incontournable dans les méandres du fleuve et l’espoir d’un futur prometteur. Longtemps délaissé, c’est la fierté du quartier et le symbole de son expansion. Le projet de pont en 1893-1894 La première pierre est posée le 19 septembre 1910 par Armand Fallières, Président de la république. 22 Les deux pylônes sont dressés en 1917 et seront malheureusement détruits le 18 mai 1942 par l’occupant. Dommage car cet ouvrage représentait un véritable défi technique : 400 mètres entre les 2 pylônes ; un tablier à 45 mètres au dessus des quais avec une plate forme mobile de 10 mètres sur 12. Une idée avant-gardiste pour l’époque et surtout une Le pont à transbordeur en 1917 ouverture non négligeable vers l’autre rive. Allons-nous voir un jour les deux berges réunies dans ce secteur ? Peut-être. LA PAROISSE PA Deux paroisses sont créées à la Révolution : Saint-Martial pour « la palu de Bordeaux » et Saint-Louis pour les Chartrons. La paroisse Saint-Martial, (du latin « martius » : guerrier) est créée par décret de l’Assemblée constituante en date du 3 mars 1791. Elle devient une des dix paroisses de la ville et des faubourgs de Bordeaux. Les limites en sont ainsi définies : au nord par la jalle de Blanquefort, au midi par la rue Barreyre, au levant par la rivière « de Garonne » et au couchant par l’allée Boutaut. 233 La paroisse compte 4592 âmes. Elle a pour premier centre culturel la petite chapelle Saint-Louis de Bacalan, édifiée en 1690 et située dans le domaine de Mugron au voisinage du port de Bacalan. Elle peut accueillir environ 300 personnes. Monseigneur d’Aviau, à son arrivée dans le diocèse en 1802, l’érige canoniquement sous le vocable de « patronage La paroisse en 1891 de Saint-Martial ». Dès 1791, les habitants de la nouvelle paroisse demandent la construction d’une véritable église. Les événements de la Révolution ne permettent pas l’aboutissement des projets. Pierre Drivet, premier Curé de SaintMartial de Bacalan (18031834), achète au 48 rue Poyenne, un immeuble appartenant à un fabricant de savon nommé Poyen. De fabrique à salle de bal, connue sous le nom de « bal L’ancienne église St Martial rue Poyenne 24 anglais » et après des réparations exigées pour sa nouvelle utilisation, l’immeuble devient l’église paroissiale. Elle est inaugurée le 2 août 1804 et le culte y sera célébré de 1804 à 1840. Le souvenir de l’ancienne église est de nos jours rappelé non seulement rue Poyenne mais aussi par le nom de l’impasse SaintMartial débouchant dans cette dernière. Pas en adéquation avec le quartier d’après les paroissiens, un projet de construction d’église est alors proposé par un Conseil de fabrique (1) désigné le 22 août 1834 sous l’administration du Le sceau du Conseil de fabrique en 1834 curé de la paroisse. 1) MM. Mittchell, Prom, Maubourguet et Guilhou. Suite au décès du Père Pierre Drivet survenu fin novembre 1834, c’est le Père Paul Rigagnon (2) ancien vicaire de SaintLouis, nommé Curé de Saint-Martial (1834-1871) par Monseigneur de Cheverus qui dirigera désormais le projet. Vivement réclamée par la population, le Conseil municipal de Bordeaux vote le 14 avril 1834 la construction d’une église L’église St Martial avec l’ancien clocher en 1838 25 sur le site choisi en 1791 par l’architecte M. Clochar. La maîtrise d’œuvre est confiée à M. Bonfin architecte de la ville. 2) Père Paul Rigagnon : né à Bordeaux dans le quartier des Chartrons en 1792, ordonné en 1814 par Mgr Daviau. Il célébra ses noces d’or en 1864 à St Martial. Décède à Bordeaux le 31janvier 1871 victime d’un coup mortel. Le plan du quartier en 1838 Le nouveau bâtiment en forme de temple grec s’éleva sur deux prairies au bout de la rue Denise entre le Chemin du Roi et la Chaussée du port. Monseigneur François, Auguste, Ferdinand Donnet, Cardinal et Archevêque de Bordeaux consacra le nouvel édifice le 29 octobre 1840. Mais l’église, bâtie sur un terrain d’alluvions se fissure rapidement en de nombreux endroits. 26 Le clocher est démoli en 1845. Les travaux de reconstruction auront lieu en 1851. A cette même date, l’église s’enrichit de trois cloches, acquises grâce à la générosité des fidèles. L’église Saint-Martial est désormais, extérieurement, telle que nous la voyons aujourd’hui. Le Curé Despax (1871-1882) neveu et successeur du Curé Rigagnon, entreprend L’église St Martial en 1852 d’embellir l’intérieur de l’édifice par des applications de marbre et de peintures murales. L’église est alors meublée et embellie autant que le permet l’austérité de son style. LE SPORT R EN 1900 1 00 Sport populaire par excellence, la bicyclette (appelé cyclisme de nos jours) est déjà très suivi. C’est de loin le sport le plus pratiqué. Bien avant la création du tour de France à bicyclettes qui ne partira que le 1er juillet 1903, le premier Bordeaux-Paris (1) à vélocipèdes (d’environ vingt kilos) a lieu le 23 mai 1891 avec vingt huit concurrents et remporté par le coureur anglais Georges Mills. 1) Jean-François Rault sera vainqueur du dernier Bordeaux-Paris en 1988. 27 Les diverses fédérations nationales sont en cours de structuration, certaines n’existent pas encore. La plupart des associations de confession chrétienne adhérent en priorité à la Fédération Culturelle et Sportive de France fondée par le Docteur Paul Michaux en 1898. Ouverte à tous sans distinction, et bien organisée pour l’époque, la FSCF est à Le départ de Bordeaux-Paris le 23 mai 1891 l’origine de nombreuses compétitions et innovations (2). Elle est le seul organisme français à avoir reçu de l’Etat le triple agrément : sportif, socioéducatif et d’éducation populaire centre de vacances et de loisirs. Rattrapée par le temps et les fédérations nationales, la FSCF est moins sollicitée aujourd’hui mais néanmoins toujours membre du Comité National Olympique et Sportif Français. 2) La FSCF est à l’origine du serment olympique en 1906 ; de la licence nominative en 1907 ; de l’avènement du sport féminin en 1919 ; de la coupe de France de football en 1919 ; de l’assurance sportive en 1923 ; du contrôle médical en 1930. LA NAISSANCE N S AN E Provoquée par une politique anticléricale depuis 1900, la séparation de l’Eglise et de l’Etat est proclamée en 1905. 28 L’inertie de sa mise en pratique va contraindre les laïcs à subir et à patienter. Conformes à la tradition bordelaise, les collèges secondaires réputés (Tivoli, Grand-Lebrun et Saint-Genès) se maintiennent malgré tout avec un personnel laïcisé. D’autres feront de même. Dans le but de rassembler les jeunes « anciens élèves » de l’école des Chartrons de la rue Flèche, Frère Hidelmondus, directeur, assisté par Frère Gersien va fonder en 1905 une Amicale. Diverses activités L’école chrétienne des frères de la rue Fèche comme la gymnastique, le théâtre et la musique sont désormais proposées en supplément d’un soutien social et scolaire. Très vite le groupe va atteindre une soixantaine d’exécutants. Le 31 août 1908, l’Amicale se transforme en patronage « les Chartrons ». Une seconde naissance en quelque sorte et le début d’une longue histoire. Semblable à toutes ses aînées et comme le veut l’usage à l’époque, son but est de préparer les jeunes adhérents aux futures incorporations (1) par le biais de la pratique sportive. 1) Extrait des statuts de l’époque ; article II : « Elle a pour but de développer par l’emploi rationnel de la gymnastique, du tir et des sports, les forces physiques et morales des jeunes gens, de préparer au pays des hommes robustes et de 29 valeureux soldats et de créer entre tous ses membres des liens d’amitié et de solidarité ». Adhésion à URGSPSO, le 21 octobre 1908 Sous la direction d’un ecclésiastique, l’administration est composée de laïcs et présidée par Jules Lafon. Ce nouveau patro régi par la jeune loi du 1er juillet 1901 s’installe naturellement au 12 rue Flèche dans l’enceinte de l’école des Frères du même nom et à proximité d’une autre école (l’école des sœurs de la présentation de Marie), aujourd’hui Sainte-Thérèse. Le patronage « les Chartrons » est à présent une association de plein droit dans lequel tous les jeunes sont admis sans distinction. Le comité directeur administrera aussi l’Amicale de l’école des Frères (2). 2) Le comité directeur : MM. Jules Lafon, président ; G. Désardurats, viceprésident ; Joseph Mau, secrétaire ; L. Liebe, trésorier et les membres : Maurice André ; Louis Bert ; Jean Beynard ; Jean Bonzoumet ; Pierre Burguière ; Boulerne ; Cazamajor (ainé) ; Cazamajor (jeune) ; Ernest Congnoux ; Dugad (père) ; Alex Dugad ; Jean Dugad ; Fernand Dupont ; G. Freylon ; M. Lagorce ; Mauvigney (père) ; André Mauvigney ; Louis Noirit ; Pascarel ; Paul Tapie ; Térré ; Paul Chermac ; Jacques Vigier. 30 L’association « les Chartrons » vient compléter la liste déjà conséquente des clubs de la ville. Le patronage le Groupe Saint-Genès créé en 1875 propose déjà à ses adhérents de pratiquer tous les exercices de plein air, mais le plus ancien club de la ville demeure le Bordeaux Athlétic Club fondé en 1877. Puis d’autres vont apparaître (3). A la fin du XIXè siècle, les patronages L’accès au patro rue Flèche catholiques dans le cadre de la par le 48 crs Balguerie formation de la jeunesse, accueillent les jeunes pour leur faire pratiquer le sport en dehors de l’école le jeudi après-midi. Les laïcs vont jouer un rôle important pour leur développement. 3) Le Stade girondin (1881) ; Les Girondins de Bordeaux (1881) ; Le Stade bordelais (1889) fusionna avec le Bordeaux Université Club pour devenir le Stade Bordelais Université Club ; Le Sport athlétique bordelais (1893) ; Le Racing Club de Bordeaux (1898) ; L’ASPTT de Bordeaux (1898) ; La Société Burdigala (1899) où les femmes sont admises, ce n’est pas toujours le cas ailleurs ; Le Sport athlétique de Bordeaux (1899) ; Le Club athlétique des Sports généraux (1901) ; Le Bordeaux Etudiants Club (1903) ; L’Union SaintJean (1906) ; Les Coqs rouges (1907) ; L’Union Saint-Bruno (1907) ; L’Avant Garde de Caudéran (crée en 1903, déclarée en 1907 devenue AGJA en 1972). Le groupe artistique des Chartrons présente alors avec talent et sans complexe des spectacles de Molière, Courteline et Labiche mais la gymnastique, l’escrime avec M. Villetorte comme maître d’armes ainsi que la pelote basque sont malgré tout fortement 31 appréciées. En effet, le sport et l’activité sportive commencent à prendre de plus en plus de place dans les emplois du temps. LES LE CROISSANTS R LILIA SOLA REGVNT LVNAM, VNDAS, CASTRA, LEONEM « Les lis seuls règnent sur la lune, les flots, le château et le lion » est la devise de la ville et les armes sont : « De gueules, à la Grosse Cloche ouverte, ajourée et maçonnée de sable et sommée d’un léopard d’or ; à la mer d’azur chargée d’un croissant d’argent ; au chef de France ancien ». Les armoiries de Bordeaux Composées par les fleurs de lys qui représentent les armes des rois de France ; le léopard d’or rappelle les armes de la province de Guyenne dont Bordeaux est la capitale ; le château reproduit les tours de l’ancien hôtel de ville dont il reste aujourd’hui la Grosse Cloche ; le croissant figure la courbe formée par la Garonne devant la ville ; les eaux (bleues) du fleuve baignent les tours de l’hôtel de ville. L’unique croissant d’argent sur les anciennes armoiries semblait de toute évidence peu représentatif pour servir d’emblème à lui tout seul. Bordeaux se serait donc inspiré du chiffre de Diane de Poitiers afin d’identifier la ville par des Le logo 2007 croissants entrelacés. Les petites armoiries ou le chiffre de Bordeaux vont donc apparaître au milieu du XVIè siècle. Dès le XVIIIè siècle et depuis on retrouvera « le chiffre de Bordeaux » sur de nombreux monuments. De nos jours, ils figurent un peu partout et marquent discrètement tout ce qui est la propriété ou associé à la ville. Pendant de nombreuses années l’US Chartrons, comme de nombreuses associations portait haut 32 ce fameux signe qui s’est réduit à un seul croissant dans son nouveau logo. L’expression moderne d’une cohésion sans faille avec la ville. Tout un symbole. LE LABEL B L « CHARTRONS H N » L’association compte déjà en 1911 plus de 300 jeunes. C’est à cette époque que sont choisies les couleurs du patro : noir et jaune avec les fameux croissants de Bordeaux. Les Chartrons possèdent dès lors leur écusson qui scelle leur identité. Attirés par les activités mises à leur disposition comme la batterie composée de 20 tambours, 30 à 40 clairons et une vingtaine de fifres sous la baguette de M. Vonney qui fait partout sensation ; la natation ; le tir et la centaine de gymnastes, tous s’expriment à souhaits. L’Abbé Leuret, successeur de l’Abbé Pommier en tant que directeur saura maîtriser l’essor considérable des effectifs pour que tous s’épanouissent pleinement parmi les diverses compétitions et représentations. La première guerre va « anesthésier » l’association jusqu’en 1920 date de la création d’une équipe de football. L’entre deux guerres ne sera pas non plus d’une grande tenue. L’Abbé Lilet assurant la direction et Guillaume Puygauthier la L’écusson de 1911 présidence, vont soutenir le groupe artistique dirigé par M. Oraste pour qu’il puisse continuer à produire les excellentes représentations qui enthousiasment tant les spectateurs et animent le patro. En manque d’installations pour les sports collectifs, les Chartrons vont utiliser en attendant mieux un terrain aménagé derrière 33 l’usine Wetterwald. Les sports de plein air dont le football peuvent alors y être pratiqués sans compter. L’ARENE L’ E DU NORD O Malgré la disparition de l’école en 1937, les locaux de la rue Flèche resteront à la disposition de l’association. Une infrastructure d’une richesse incommensurable pour développer les activités et y fabriquer des centaines de souvenirs. La même année, le premier coup de pioche est donné sur un terrain d’environ 16800 m² rue de Leybardie, campé en bordure du bassin à flots, entouré de corons et de cheminées d’usines. C’est le début de la construction d’un nouveau stade à dimension nationale voire internationale destiné au football professionnel et en particulier pour le club les Girondins Guyenne Sport devenu grâce à sa fusion avec le Bordeaux FC le 17 octobre 1936 : les Girondins de Bordeaux FC. A l’époque, les Bordelais en manque d’installations Le stade des Chartrons 1938 évoluent au stade Roger-Lamire de Caudéran ainsi qu’à Suzon et Galin. Les exigences du championnat de deuxième division nécessitent un stade à la hauteur des 34 ambitions et malgré la probable et inévitable concurrence de Lescure encore en chantier, le quartier compte bien profiter de la dynamique engendrée par le projet. Sous forte influence rugbystique, sport numéro un dans la région, l’effet coupe du monde de football va faire basculer l’engouement du public girondin vers le ballon rond en 1938. Cette grande manifestation internationale et l’apport du stade de Lescure (devenu Chaban Delmas) vont changer le paysage sportif bordelais. Les 25000 spectateurs que contient à présent cette nouvelle et grandiose installation, découvrent des matchs de haut niveau (Brésil-Tchécoslovaquie) et un spectacle de grande qualité. Pas de doute, la ferveur pour ce sport est bien là et va se confirmer. Peu de temps après le stade municipal (1) le stade des Chartrons est inauguré à son tour le 18 septembre 1938. Pour sa deuxième saison en division 2 c’est l’équipe de Bénito Diaz (2) qui est la première à fouler la Les Girondins de Bordeaux FC 1938 pelouse à l’occasion d’un match de championnat de France face à l’Olympique de Dunkerque. Le scapulaire sur le maillot devient désormais la marque de fabrique du club et perdurera contrairement aux autres (comme Lille, Lens, Valenciennes, Rouen et Nantes). Les Chartrons s’en inspireront comme beaucoup à l’époque. 35 1) Le stade municipal est inauguré à l’occasion de l’ouverture de la coupe du monde en juin 1938. 2) MM. Gérard, Arana, Mancisidor, Urtizberrea, Pignol, Catherineau, Artigas, Rubi, Maurice, Ben Arab, Salson, Matéo, Gallice et consorts. Malgré la proximité des usines à charbon qui noircissent quelque peu le tableau, les plus anciens adhérents ou habitants du quartier évoquent encore avec une certaine nostalgie bien compréhensible ces rencontres qui faisaient vibrer les fervents spectateurs et supporters. A deux pas de son siège, le patro profitera de l’engouement dû à cette magnifique installation. Le site idéal pour développer la section foot en particulier. Vétuste et peu utilisé malgré un petit lifting effectué à l’après guerre et une remise en service officielle le 7 octobre 1945, «l’arène du Nord» vivra sa dernière rencontre professionnelle, Bordeaux - US Forbach le 21 septembre 1958. Vendu à une société (Bernard Lévy), il sera détruit début 1962 pour céder la place quelques temps plus tard à un ensemble de logements avec une piscine, rue de Leybardie qui portera le nom de « Girondins ». L’équipe de football poussin 2007/2008 Une partie de la charpente métallique de ses tribunes est transférée au CA Béglais rugby pour être installée au stade de Musard. Les Girondins vont s’installer désormais au domaine de Rocquevielle à Mérignac. Une perte 36 pour le quartier et ses alentours car celui-ci méritait sûrement mieux. Le stade Alfred Daney compensera le manque d’installations sportives dans le secteur. LES ANNEES LE E NOIRES E Durant la seconde guerre mondiale, les activités du patronage sont très limitées voire dissolues à l’image des animations sportives et de loisirs dans la ville et le pays. Il faudra attendre l’arrivée de l’Abbé Caudet-Boisse (1) dans les années 1939-1940 pour voir les créations de deux activités supplémentaires : les Cœurs vaillants et la section basket déjà composée de deux équipes (2). 1) Les directeurs jusqu’en 1939 : MM. les Abbés Daviaud, Duffo, Lapeyre et Martinet. 2) L’équipe de basket minime 1939 : MM. Saint-Marc, Deruineau, Pigot, Saurin, Dano, Barthe, Ardeven, Dufour et Goillandeau. Le deuxième confit mondial va ralentir considérablement l’activité de l’association sans pour autant l’interrompre. La jeune section basket, le football et la gymnastique vont résister malgré tout. Les différents La section gymnastique en 1941 directeurs aidés par le président Puygauthier et le comité directeur vont tout faire pour survivre (3). Les Chartrons vont se maintenir essentiellement avec les Cœurs Vaillants, une équipe de foot en formation et la gymnastique qui devra s’associer aux 37 activités de l’Aiglon une association voisine vouée à la formation de gymnastes. 3) Le comité directeur 1941 : MM. Puygauthier, président ; Morlannes ; Builles ; Cornac ; André Avril ; Paul Avril et l’Abbé Codet-Boisse comme directeur. Le quartier va subir un bombardement le 17 mai 1943 qui va encore un peu plus perturber le fonctionnement de son patro et les activités des alentours. L’Abbé Geneau alors directeur, assurera malgré tout la bonne marche d’une équipe de football cadet, d’une équipe d’athlétisme et d’une section boxe jusqu’à la libération. Compte tenu du contexte international, il est devenu très difficile de conserver les effectifs. Les jeunes du patro en 1949 L’après-guerre est naturellement peu resplendissante, tout est à remettre en route et la vie associative est un des atouts de 38 relance. Après tout, comme le disait Monsieur le Curé Desardurats : « il faut être en premier lieu, là où l’on doit être ». Après avoir mis une équipe sur trois en sommeil, la section basket (née en 1939) disparaît hélas en 1946 (4). Malgré les balbutiements du football, de l’éducation physique et du pingpong, l’association va fonctionner jusqu’en 1947 essentiellement avec les Cœurs vaillants dirigés par les Abbés David et Dave. Avec un effectif énormément réduit et très peu d’activité, il sera difficile de remplir à nouveau les 200 places de la salle de spectacle des Chartrons chère à tous ses adhérents. 4) Le comité directeur 1946 : MM. Puygauthier, président ; Builles, secrétaire ; l’Abbé David, directeur ; Docteur Bary, médecin de l’association. Après plusieurs années d’austérité, l’Abbé Lestel récemment arrivé dans la paroisse et Serge Deu, vont donner un nouvel élan en remettant sur pied une équipe de football ainsi qu’une troupe théâtrale en 1947. L’INCONTOURNABLE BASKET L’ N S La Fédération Sportive des Patronages Laïcs et Jeunesse Républicaine Française confirme en 1910 que 120 patronages permettent déjà la pratique du basket-ball. De sport de « patros » depuis 1908 à sport de démonstration aux Jeux Olympiques de Paris en 1924, le basket n’a jamais eu une très grande audience à Bordeaux bien que les Américains l’y aient amené avec eux en 1917. Implanté réellement vers 1927, il se développe malgré tout rapidement, à la fois dans les grands clubs, dans les patronages 39 et dans les petites sociétés de quartiers car il n’exige que des terrains de dimensions modestes. Dans l’euphorie générée par les bons résultats obtenus par l’équipe nationale aux J.O. de Londres (médaille d’argent), toutes les conditions sont alors réunies pour développer aux Chartrons ce sport attachant. Yves Couthouis en 1948 l’a bien compris. Il donne l’impulsion déterminante à la petite section au passé chaotique composée seulement de trois équipes (senior, cadet et minime) pour en L’équipe de basket senior Promotion Excellence Aquitaine 2006/2007 faire une activité vainqueur du trophée du fair-play majeure (1). 1) Créée en 1939 par l’Abbé Caudet-Boisse, la section avait disparu en 1946. Comptant sur l’implication de André Sarraud ainsi que sur les prestations des frères Maudru et de Guy Alexandre en particulier, le président Roger Bugat (2) successeur de Guillaume Puygauthier ne peut qu’approuver cette initiative A. Sarraud qui s’avèrera déterminante pour l’avenir de l’association. C’est la seule activité qui survivra à l’érosion naturelle et aux vicissitudes de la vie de l’association. La section incontournable soixante ans après. 40 2) Roger Bugat, président de 1947 à 1949 suite à la démission pour raison personnelle de Guillaume Puygauthier. Dès sa prise de fonction en 1949, l’Abbé Joubert (3) va insuffler son dynamisme « aux Chartrons » avec l’aide du comité directeur (4) dirigé de main de maître par son nouveau président Paul Avril. Ils vont alors oeuvrer pour retrouver la prospérité L’Abbé A. Joubert d’antan. Dévoués et passionnés, les dirigeants vont donner à l’association une place importante dans la vie du quartier et un grand rayonnement à travers la ville. 3) L’Abbé André Joubert, directeur du patronage du 28/08/1949 au 19/09 1958 durant le sacerdoce des Chanoines Piarrette, Bloy et Caupenne curés de St Martial. Malgré le passage du Père Jean-Marie Morin, c’est l’Abbé Bernard Vincent qui lui succédera. 4) Le comité directeur de 1949 : MM. Paul Avril, président ; Roger Bugat ; André Sarraud ; Serge Deu ; Raud ; Cabaret ; Bergot ; Mayaux … L’équipe de football 1950 41 Rapidement confronté à certaines divergences, éconduit, Yves Couthouis (5) quitte alors l’association en 1950. Suite à ce départ précipité, c’est André Sarraud (6) qui assurera la destinée de la section basket avec le soutien du président Paul Avril. Bien que le football marque le pas, la mission du président Sarraud s’avère délicate mais néanmoins excitante. 5) Yves Couthouis, après quelques années d’infidélité il restera lié à l’USC par une simple licence. Accord tacite pour un sésame indispensable afin d’exercer ses fonctions à la ligue d’Aquitaine (FFBB). En retour, et sans jamais prendre des fonctions officielles il saura plaider la cause du patro en toutes circonstances. Chartronnais dans l’âme, c’est bien plus tard en 1985/1986, qu’il participera à l’encadrement, mais demeurera toujours en marge tout en restant « le trait d’union » avec la ligue. 6) André Sarraud, premier réel président de la section basket de 1948 à 1964. Après avoir véritablement lancé la section basket, il sera remplacé par Jean Ouzeau. Le comité de quartier St Martial 1950 42 LE SPORT R FEMININN Dans la dynamique d’un effectif croissant, les dirigeants de la section mettent en place en 1951 la première équipe de basket senior féminine de l’histoire du club. Action novatrice qui démontre que l’activité sportive et la compétition ne sont plus des exclusivités masculines depuis pas mal d’années au grand dam de certains. Rappelons que Hippodomie, femme de Pelops (petit fils de Zeus) crée en 1360 à 1350 avant J-C les jeux féminins (HERACEES). Ce n’est que le 22 juillet 1168 que la première course féminine a lieu en France à l’occasion de la foire de Beaucaire en Languedoc. N’en déplaise à Pierre De Coubertin refusant leur participation aux jeux qui aurait dit : « Les Olympiades avec des femelles seraient inintéressantes et inesthétiques ». L’équipe de basket senior féminine 1951 43 Il faudra attendre le 20 août 1922, grâce à Alice Millat militante du sport féminin pour découvrir les premiers championnats mondiaux de la catégorie (dits Olympiques) qui se déroulèrent au stade Pershing à Paris. Le premier match de basket féminin (interdit au public masculin) se déroula aux USA en 1893. Malgré les bons résultats de l’équipe de France qui remporte le tournoi face aux USA aux jeux mondiaux féminins de Londres en 1934, faute de soutien, le basket féminin va sombrer dans l’anonymat. Il faudra attendre les années 1970 et l’équipe du Clermont Université Club (CUC) avec Joé Jaunay à sa tête pour retrouver un niveau européen en club et avec l’équipe nationale (deuxième aux championnats d’Europe à L’équipe de basket senior féminine 2007/2008 Rotterdam en 1970). De nos jours, exceptées certaines disciplines, le sport féminin en général demeure malgré tout dans l’ombre du masculin. Hélas, pour la section basket des Chartrons, l’équipe senior féminine succombera en 1954 par manque d’effectif. A cette époque le sport pour dames et jeunes filles en général dont le basket-ball féminin en particulier était peu prisé. 44 LE PATRO T Dans ce secteur émergeant de Bordeaux composé en majorité de professionnels du vin et dérivés, cette nouvelle association qu’est « les Chartrons » propose de nombreux loisirs aux habitants du quartier : Cœurs vaillants, louveteaux (Xème Jean de Vienne), scouts de France (1), escrime, gymnastique, théâtre, fanfare, football et basket-ball. Le football demeure pendant longtemps l’activité principale du « patro » puisque c’est maintenant comme ça que tout le monde l’appelle. Les patronages qui ne pratiquent pas le rugby ont majoritairement une équipe de football. 1) Créé par un anglais, Lord Baden-Powell (1857-1941) en 1907 et d’inspiration militaire, le scoutisme catholique est né dans les années 1920. Le Père Sevin, jésuite français, va contribuer à la naissance des scouts de France. Aujourd’hui, le scoutisme est une activité mondialement pratiquée. La position socioculturelle des Chartrons dans ses environs est affirmée. Des colonies de vacances sont désormais organisées chaque année en plus des activités Les animations du quartier, le 14 juillet 1951 régulières pour permettre aux jeunes de la paroisse de passer un mois d’été inoubliable. A présent installé et reconnu, les dirigeants des Chartrons (1) scellent l’identité du patro et 45 décident en 1953, que « les Chartrons » s’appelleront désormais « Patronage les Chartrons ». 1) Les dirigeants en 1953 : MM. Paul Avril, Roger Bugat, Charles Cornac, Serge Deu, Joseph Builles, Duchartre, Raud, Bergot, Mayaux, Masson et Escureix. LA TEMPETE T E Que de rencontres de basket passionnées « les jaunes et noirs » ont disputé sur le terrain mythique du patro rue Flèche. Aire de jeu fabriquée de toutes pièces par les amoureux de la balle orange sous la vigilance accrue de la famille Maudru résidant sur place. L’équipe de basket des Chartrons 1954 46 Le 12 décembre 1955, une violente tempête va tout bouleverser et anéantir des années de souvenirs. Les vieux locaux de la rue Flèche n’ont pas résisté. Le conseil d’administration toujours sous la présidence de Paul Avril et tous les adhérents sont partagés entre deux options : reconstruire ou déménager. Ne pouvant plus rester sous les décombres, ils sont forcés d’adopter la deuxième solution. Le hasard veut qu’à l’ombre du clocher de Saint-Martial, un terrain à côté de la Maison des Œuvres se trouvait libre. Un ancien entrepôt de futailles sur plus de 1000 mètres carrés qui abritait préalablement une crèche. Les dirigeants et l’Abbé Caupenne, Curé de la paroisse, convaincus que l’endroit convenait parfaitement vont tout mettre en oeuvre pour en devenir acquéreur. Ce qui fut fait en 1957. A peine en possession des lieux, des manifestations parfois les plus impensables sont organisées. C’est sans compter sur le président Avril qui n’est jamais à court d’idées pour promouvoir l’association. P. Avril Entouré de son équipe (1) avec le concours de l’URPSO (2), du comité de quartier (coprésidé par MM. SaintAmon, Delobelle et Poisson) et de la paroisse, il organise des manifestations hors du commun comme celle du dimanche 2 mars 1957 par exemple. 1) Le comité d’organisation : MM. Avril, Sarraud, Deu, Raud, Bergot, Cabaret, Masson, Montano, Queyron, Metereau, Dumas, Gauthier et Laffaye. 2) URPSO : Union Régionale des Patronages du Sud-Ouest. 47 Suite à une propagande intense (affiches, presse, radio, tracts et caravane publicitaire avec fourgons-radio), le grand cirque Zerbini et l’orchestre Carlo-Gilbert Layens présentés et animés Le terrain mythique en 1990 par Guy Georgil viennent déchaîner l’enthousiasme du quartier sous le chapiteau installé dans les locaux du futur patro. Le tout Bordeaux est représenté : la mairie, les associations, l’archevêché et la presse entre autres. Une prouesse de plus et une bonne répétition pour préparer le futur cinquantenaire. L’équipe de football des Chartrons 1956 48 LE CINQUANTENAIRE N R A l’occasion de ses cinquante ans, le patronage les Chartrons inaugure le mercredi 14 mai 1958 (à 20h45) le nouveau terrain de basket. C’est la concrétisation de son installation place SaintMartial. Cette toute nouvelle aire de jeux bien éclairée, permet désormais les rencontres en nocturne. Les fêtes pour l’anniversaire et en particulier le point d’orgue du dimanche 22 juin 1958 pourront alors se dérouler dans les nouveaux locaux en toute sérénité. Au cours de ce bref transfert, la majorité des sections sont dissoutes au grand regret de Serge Lolong chef des Cœurs vaillants. Il ne reste plus que les sections football, dirigée par Serge Deu et le basket-ball toujours conduite par André Sarraud. Les louveteaux avec Pierre Vidal chef des scouts de St Martial se « dissocient » du patro pour dépendre directement des prêtres de la paroisse. Depuis toujours, les prêtres de Saint-Martial ont souvent joué les premiers rôles dans la vie de l’association d’autant plus qu’ils demeurent les garants des installations utilisées en tant que représentants directs de l’archevêché, Le défilé du patro pour le cinquantenaire propriétaire des lieux. 49 L’EMANCIPATION L’ M C P Les curés de la paroisse ne pouvant plus s’investir autant que par le passé délèguent alors une partie de leurs prérogatives tout en se réservant un droit de regard sur toutes les décisions liées au foncier. La représentation de l’association au sein du quartier et les compétences de ses dirigeants ne sont plus à démontrer. La fonction de directeur disparaissant, le curé de Saint-Martial sera naturellement nommé président d’honneur. Un pas vers le laïcisme intégral et l’autonomie. Rappelons que depuis la création des patronages, leurs directions étaient assurées par les prêtres des paroisses, donc membres actifs des conseils d’administration ou comités directeurs des associations. Une organisation classique à l’époque. Les alentours de la place Saint-Martial sont le théâtre d’animations et de fêtes organisées par Rue Flèche – place Saint-Martial un comité de quartier composé de membres de tous horizons (1) au sein duquel Jean Monier (2) figure en tant que représentant du patro. 1) Le comité de quartier 1960 : MM. Docteur Barry, Docteur Ferrand, Carrère, Emperauger, Treuil, Dumas, Florenceau, J-B. Saintamon, G. Lougarre, Cherblanc, G. Aymar, R. Montano, Viau et Lassale. 50 2) Jean Monier, président d’honneur de toujours, entre au « patronage les Chartrons » en 1937 et ne le quittera plus jamais. C’est en 1956 que la paroisse a décidé de l’héberger sur place avec une mission essentielle confiée par l’Abbé André Joubert : « tu ouvriras les portes du patro tous les matins ». Après 70 années de fidélité, c’est l’incontournable « patron du foyer ». A la fois un symbole et le trait d’union entre les générations. L’archétype du bénévole. Les membres du comité de quartier St Martial 1967 l’urbanisme Mais grandissant avec ses contraintes associées sonne le glas des multiples activités organisées. Les animations sont dans un premier temps décentralisées avant de disparaître totalement. L’engouement provoqué par ce nouveau sport qu’est le basket-ball va entraîner lentement la disparition du football aux Chartrons en 1961. Officiellement : « la section a été abandonnée en raison du terrain attribué jugé trop éloigné (près de Gradignan) ». Rétrospectivement, peut-être n’y avaitil pas à l’époque assez de place dans le club pour deux grandes sections et USC - Coqs Rouges, place St Martial en 1960 la disparition du 51 stade des Chartrons a probablement accéléré le processus. Profitant de l’arrivée d’une partie de l’effectif du football, la section basket-ball prend alors un nouveau départ. L’association ne vit alors que par et pour le basket. Animés par le désir de vouloir s’affirmer parmi les meilleurs clubs de la région, l’équipe dirigeante (3) et ses adhérents vont entamer une longue ascension. 3) Le comité directeur 1962 : MM. Paul Avril, président ; André Sarraud, viceprésident ; Raud, trésorier ; Jean Ouzeau, secrétaire. en Tout conservant une fonction bien légitime de simple dirigeant, le président André Sarraud cédera sa place à Jean Ouzeau en 1964. Les dirigeants ne s’embarrassaient L’équipe de basket senior 1962/1963 pas à l’époque de contraintes administratives pour structurer l’association. L’organisation s’articulait autour d’un Comité directeur présidé par Paul Avril qui administrait à la fois le club et les différentes activités avec l’aide de volontaires. Les nominations se faisaient en toute simplicité « en se tapant dans la main ». 52 LA CONSECRATION T 1965 est l’année de la réussite. C’est la montée en régionale, une accession tant attendue. Déjà, des nouveaux talents s’affirment, ce qui ne laisse pas indifférents les clubs voisins, d’ailleurs certains ont fait et feront les beaux jours de grandes équipes dans la région et ailleurs. La séparation avec la paroisse n’a jamais été totale. Les animations sportives se déroulent au patronage et celles dites « religieuses » se passent à la paroisse sous la responsabilité du prêtre. Depuis des années, les louveteaux et enfants de cœur cumulent souvent les activités. L’équipe de basket cadet 1967/1968 Les Enfants de cœur de St Martial à Padirac en 1968 53 Louveteau le jeudi et le samedi, enfant de cœur le dimanche matin et basketteur ou footballeur le dimanche après-midi. Aprement discutée, mais le bon sens s’imposant, une nouvelle équipe senior féminine voit le jour en 1968 avec l’espoir cette fois de l’inscrire dans la durée contrairement à son aînée en 1951. L’équipe de basket senior Honneur Aquitaine 1969/1970 C’est la fin d’un cycle qui est annoncé avec le départ du président Paul Avril (1), mais l’association demeure tournée vers un avenir prometteur. 1) Paul Avril, arrive au patro en 1940 ; succède au président Roger Bugat qui assura « l’intérim » suite au départ de Guillaume Puygauthier en 1949 ; visionnaire, administrateur et orateur hors pair il sera à la tête des Chartrons jusqu’en 1968. Il a su dynamiser et valoriser l’association par la création de multiples activités annexes au sport qui ont facilité le développement du « patronage ». Le basket-ball étant l’unique animation du patronage les Chartrons, Jean Ouzeau va en assurer la présidence. 54 Deux années plus tard en 1970, après avoir éliminé la « brillante » formation de l’EB Orthez, l’équipe cadet (2) à la fois espoir et vivier de l’association, échoue de peu à Tours en demifinale de la coupe de France contre Saint-Thomas d’Aquin du Havre. Il sera très difficile de faire aussi bien voire mieux. L’équipe de basket cadet 1969/1970 ½ finaliste de la coupe de France 1970 à Tours L’équipe de basket minime 1967/1968 2) L’équipe cadet demi-finaliste de la coupe de France 1970 : MM. JeanFrançois Bordas, Bernard Bülher, Patrick Dinghin. Jean-François Gratadour, Yvon Rosso, Philippe Vignes, Didier Molas, Encadrés par MM. Michel Colin (entraîneur), Jean Ouzeau et Jean Monier. Gravissant lentement les échelons avec une certaine désinvolture, l’équipe senior parfaitement préparée accède en 1974 pour la première fois au plus haut niveau régional : l’ Excellence Aquitaine. Grisé probablement par la réussite, c’est sans mesurer réellement l’importance de l’événement que le petit patro se retrouve parmi l’élite du basket aquitain. Une grande première pour les Chartrons surtout pour une section d’une J. Ouzeau cinquantaine de licenciés représentant à elle seule l’association toute entière. La mobilisation 55 de tous est requise pour faire face à ce très bon résultat devenu en peu de temps embarrassant. LE CALVAIREE Bien que l’équipe ait été renforcée à l’intersaison, la saison 1974/1975 promise à une consécration est en fait un calvaire. Descente rapide et logique, suivie de l’explosion de l’effectif. Cette désillusion laissera des traces mais servira de leçon. Heureusement que dans l’euphorie de ces dernières années, la formation des jeunes n’a jamais été négligée. L’équipe de basket senior Excellence Aquitaine 1974/1975 56 En effet, la relève est en partie prête et de nouvelles perspectives peuvent être envisagées. Peut-être dans le but de tourner définitivement la page ou simple coïncidence, le 13 juin 1975, « le patronage les Chartrons », devient l’Union Sportive les Chartrons. Le changement de nom scelle sans doute l’identité de l’association, mais la disparition de « patronage » dans le vocable ne remet nullement en cause l’esprit de l’association et de ses adhérents. Pour tous, cela reste et restera « le patro ». Les relations de plus en plus rares avec la paroisse et ses représentants ont sans doute contribué au changement. Les dirigeants s’interrogent car le quartier se vide de ses L’équipe de basket cadet 1972/1973 habitants. Les entreprises et entrepôts sortent de terre. Il faut aller parfois loin voire très loin de la place St Martial pour compléter les effectifs. Confrontés à un problème démographique important, il est de plus en plus difficile d’assurer l’avenir. 57 Beaucoup de clubs de la ville ne disposent pas de gymnase et la politique municipale ne permettant pas de satisfaire tout le monde, la concurrence est rude. Des nouvelles dispositions sont alors mises en place. Une école de basket fonctionne désormais le mercredi toute la journée mais toujours dehors. C’est le handicap majeur de notre association, seuls « les durs » font face. Il fallait être courageux, aimer son sport et son club pour tenir. Malgré tout, cette infrastructure ouverte à tous sept jours sur sept en pleine ville représente un actif d’une valeur inestimable. Il est Match en plein air en 1980 évident que la pérennité doit être assurée, les dirigeants l’ont bien compris et vont se battre pour réussir. Le marché St Martial couvert en 1910, puis rénové en 1929 va disparaître lui aussi en 1975, laissant un goût amer à tous les commerçants du secteur et aux habitués de ce lieu convivial où l’activité bien que Le marché St Martial en 1929 58 ralentie ne justifiait peut-être pas sa totale destruction. Le rythme sur lequel les dirigeants mènent l’évolution de l’association ne semble pas être apprécié par tout le monde. La génération montante commence à se faire entendre. Les accrochages sont Le marché St Martial en 1973 grandissants. Les véritables problèmes résident dans les priorités car les buts apparaissent identiques. Certains voient même l’association condamnée. La saison 1980/1981 sera déterminante pour la nouvelle équipe dirigeante en place. L’ERRANCE L’ N E Les réunions se multiplient, les divergences aussi. Forts de leurs mandats et malgré les mises en gardes, les membres du bureau directeur décident la continuité. C’est la rupture. Etroitement liée à l’état de santé de ses dirigeants, comme toujours, c’est l’US Chartrons toute entière qui est malade. Le virus se propage rapidement, accéléré par les mauvais résultats. Deux années d’errance et de déconvenues viennent noircir un peu plus le maillot. 59 Conscients du danger de voir s’éteindre doucement l’association, certains responsables soutenus par une majorité d’adhérents décident de mettre en place rapidement une opération de relance. La concurrence étant de plus en plus sévère et les espèces sonnantes et trébuchantes faisant souvent la différence, le moment est venu de faire les bons choix car les autres patros de Bordeaux ont déjà L’équipe senior Promotion Excellence Aquitaine 1977/1978 flairé les bonnes opportunités. La mairie prépare des grands projets pour le quartier qui devraient semble-t-il entraîner un repeuplement progressif des environs. L’USC a sûrement une carte importante à jouer. Sous la présidence d’honneur du Père Plages curé de la paroisse et avec le soutien de la majorité des adhérents, un nouveau bureau est élu le 28 avril 1983 pour administrer l’association avec de nouveaux objectifs. La présidence est confiée à Didier Gardennes membre du conseil d’administration depuis 1980. Il devient alors le plus jeune président de « l’histoire des Chartrons ». Les projets vont naturellement s’articuler autour de la section basket qui demeure toujours la seule et unique activité. 60 LE TOURNANT R T Ce renversement de situation ne satisfait pas tout le monde. Les déçus préfèreront partir avec en tête le président Jean Ouzeau (1). Ayant jugé qu’il ne pourrait plus rien apporter au club, il décide alors de le quitter définitivement. Triste épilogue d’un « sacerdoce » de près de vingt ans. 1) Jean Ouzeau, succède à André Sarraud en 1964 en tant que président de la section basket puis succède à Paul Avril en 1968 comme président de l’association jusqu’en 1983. Membre éminent du comité de Gironde de basketball et de la ligue d’Aquitaine de basket-ball. Un appel à la sérénité et aux bonnes volontés est lancé, il en va de la survie de l’association. Le conseil d’administration décide alors de tendre la main à JeanFrançois Gratadour L’équipe benjamins 1982/1983 « exilé » dans un club de la banlieue bordelaise suite aux précédents événements afin qu’il conduise le futur projet. Assuré de la confiance et du soutien du plus grand nombre, il accepte le challenge provoquant le retour d’adhérents et exdirigeants qui avaient préféré eux aussi partir quelques années plus tôt. Quand on est un enfant du quartier qui a grandi dans 61 une telle structure qui nous a tant apporté, on ne peut pas la laisser disparaître sans tenter de pérenniser cet esprit et ces valeurs qui nous ont été transmis. Le pari est certes osé mais tout à fait réalisable avec la collaboration du plus grand nombre et pourquoi pas avec celle des « partants ». La porte reste et restera toujours ouverte. J-F. Gratadour est chargé des relations extérieures en juillet 1983 afin de traiter JF. Gratadour certains dossiers tout en préparant l’avenir avec une poignée « d’anciens ». Satisfait de son court mandat, Didier Gardennes se retire convaincu d’avoir marqué un tournant de l’histoire du club par un intérim prometteur et plein d’espoir. JeanFrançois Gratadour est élu président de l’US Chartrons le 26 juin 1984. L’équipe de basket cadette 1982/1983 UN ESPRIT, R UN QUARTIER Q Les nouvelles orientations de cette année 1984 entraînent des créations de sections et commissions. Afin de diversifier les 62 animations et compte tenu d’une demande de plus en plus forte due à un nouveau style de vie basé sur l’entretien du corps, la section gymnastique adultes animée et dirigée par Françoise Gratadour est créée, tout comme la section photo proposée par Eric Cot. Ces petites dernières vont très vite se faire une place au sein de l’association. Rassembler et retrouver une union à toutes épreuves sont les objectifs de la jeune commission animation. Mission délicate mais essentielle pour l’avenir de l’association. La commission basket est confiée à Michel Colin de retour dans son club d’origine après de longues années passées dans le limousin. Fortement impliqué dans le milieu du basket à Limoges depuis son départ de Bordeaux il compte bien faire profiter le club de son expérience. Une très grosse responsabilité au vu des attentes de l’ensemble des adhérents et sympathisants. Personne n’est dupe, c’est en quelque sorte l’avenir de l’USC qui est en jeu à L’équipe senior féminine 1982/1983 travers cette section. 63 Le quartier retrouve lentement une activité longtemps mise en sommeil par l’absence d’habitants. Les nouvelles résidences et la rénovation de certaines habitations témoignent de la résurrection d’un secteur délaissé pendant plusieurs années. Contrairement au passé, les entreprises, entrepôts et autres sociétés s’expatrient vers des zones aménagées en bordure de la ville. L’US Chartrons est très préoccupée par son image, mais malgré ses 76 ans d’existence, le constat est navrant : l’association est mal connue, voire pas connue du tout surtout dans ses L’équipe cadet 1982/1983 proches environs. Tout reste à faire. Ceux qui devinent une animation grandissante à l’intérieur de cet endroit réputé « confidentiel » sont loin de pouvoir témoigner des disciplines pratiquées. Un énorme effort de communication est à envisager. Le premier journal interne parait en octobre 1984, modeste, ce moyen d’informations et de promotion est difficile à faire vivre même avec la meilleure volonté de sa rédaction. Il va malgré tout faciliter les échanges. 64 L’association doit être représentative dans le quartier par la variété de ses activités et surtout par son nombre d’adhérents. Conditions incontournables pour obtenir les subventions institutionnelles. L’objectif étant clair, un conseil d’administration « de choc » présidé par Jean-François Gratadour est alors constitué avec trois commissions (basket, gym tonic et animation). Le basket étant toujours le sport numéro un de l’association, c’est cette section qui est naturellement choisie comme « vitrine » afin de pouvoir obtenir les moyens nécessaires pour multiplier les activités sportives et culturelles. L’US Chartrons va s’ouvrir comme prévu à l’omnisports au cours de la saison 1984/1985. Mais l’innovation de cette année 1985 est l’embauche du premier La section gymnastique adultes en 1986 animateur de l’association. Evidemment, c’est un basketteur et fils d’un ancien « Chartronais » lui aussi adepte du ballon orange. Patrick Jan devient animateur de basket et chargé du secrétariat. Inimaginable il y a quelques années, mais d’une nécessité incontestable. Pratiqué en loisir depuis de nombreuses années comme le babyfoot, le « ping-pong » va franchir le pas. L’initiative de Patrice 65 Blanquard de créer la section tennis de table le 11 avril 1985 est motivée par le nombre grandissant de pratiquants. Cette discipline apporte un nouveau moyen d’expression qui va très vite atteindre sa pleine activité quelques années plus tard en 1991, année de son affiliation à la FFTT. Laurent Suberroque en assure ensuite la direction et l’encadrement. La toute nouvelle école de basket attire de plus en plus de jeunes joueurs et le nombre de licenciés augmente progressivement à contrario des équipes aînées qui végètent au niveau départemental. Rétablir l’équilibre sera L’équipe de basket réserve 1984/1985 la priorité pour retrouver le véritable niveau de la section. Renforcé par l’arrivée et le retour de plusieurs joueurs confirmés, le groupe est confié à Michel Colin, le nouvel entraîneur avec l’objectif de réussir vite même très vite. C’est à dire, remonter rapidement en régionale. Malgré les rapides résultats obtenus dont le franchissement de la première marche effectuée par l’équipe fanion (le retour en aquitaine dès la première saison 1984/1985 (2), la cohésion du bureau directeur devenu conseil d’administration s’effrite à nouveau de jour en jour. Les objectifs d’hier sont durement contestés aujourd’hui. Un terrible affrontement d’idées et de 66 personnes commence ou recommence. Encore convalescente, l’association replonge à l’automne 1986 dans un climat à très haute tension. 1) MM.. Guibert, P. Ouzeau, A. Ouzeau, C. Bastide, B. Seguin, Y. Couthouis, E. Cot, J-F. Gratadour et M. Colin entraîneur. CRESCENDO C E E D La majorité confortable au sein d’un CA réduit à cinq membres (1) encourage le président Gratadour à afficher haut et clair ses intentions. Malgré un rapport de forces démesuré digne des plus grands mouvements sociaux, il est alors mis en évidence que l’avenir dépend de la détermination des dirigeants confortés par la confiance et le soutien du prêtre de la paroisse. Rien ni personne ne peut éviter l’issue fatale d’une grosse fracture. 1) MM. J-F. Gratadour, J. Monier, M. Guibert, E. Cot et V. Castet. L’équipe de basket senior II - 1985/1986 67 les Prévisibles, conséquences sont énormes (catastrophiques pour certains) surtout en perte d’effectifs. Paradoxalement, ce qui peut paraître comme un coup de poker, ravive l’union et motive encore plus tous les adhérents qui soutiennent et ont soutenu les dirigeants dans cette pénible période. Cette expérience a permis de définir de nouvelles structures et un nouveau mode de fonctionnement pour faire face à un avenir probablement difficile mais plein d’espoir. En totale harmonie avec le quartier car lui aussi en plein renouveau, l’USC fait le choix de l’expansion en s’efforçant de s’extérioriser au maximum. Le but est d’accueillir le plus et le mieux possible en L’équipe de basket senior Honneur Aquitaine 1985/1986 diversifiant les activités afin de s’ouvrir à tous au maximum. Briser cette image de patro replié sur lui-même et réservé aux seuls initiés. Un sentiment fortement ressenti en tant que tel dans les environs. Saisissant la balle au rebond, le conseil d’administration met sur pieds un projet fou pour certains et à la hauteur des ambitions du club et de ses représentants pour d’autres. « Maison de Quartier » : l’assurance pour tous les adhérents d’obtenir l’infrastructure rêvée pour toutes les sections comme l’a fait « le grand frère » les JSA Bordeaux. Séduit par l’ambiance et l’idée du projet, Pascal Jarty passionné par l’associatif propose son aide pour mener à terme cet important dossier entre autres. 68 Il devient alors « le porte-parole » et le conseiller de l’US Chartrons. Parallèlement, les efforts consentis pour l’élaboration d’une section basket forte et représentative commencent à porter ses fruits. Des dispositions sont prises dans le même esprit afin de promouvoir les autres sections récemment installées. La fin des années 1980 sera sans aucun doute le point d’orgue de l’histoire du basket de l’US Chartrons. Les choix judicieux de l’encadrement ont facilité la rapide remontée en régionale en 1984/1985, puis le recrutement comprenant entre P. Jarty autres un nouvel entraîneur expérimenté, réputé, reconnu pour son exigence et sa rigueur va répondre aux attentes des dirigeants. L’équipe fanion va survoler les diverses compétitions disputées. La saison 1985/1986 sera une réussite totale. Alain Comet et son groupe vont accéder à la Promotion Excellence Aquitaine en 1986 et dans la foulée atteindre l’Excellence en 1987. Après trois accessions au niveau régional en trois saisons, l’USC retrouve l’élite du basket aquitain treize ans plus tard. L’association (basket) s’affirme parmi les plus importantes du département et sa toute nouvelle notoriété la propulse en haut de l’affiche. L’équipe de basket senior Promotion Excellence Aquitaine 1986/1987 69 L’US Chartrons est élue le 7 novembre 1987 « club de basket de la région » récompensée par un « Walter du sport » (2) attribué par le service des sports d’une radio locale. Retransmissions radio des matchs en direct, faveurs de la presse, résultats largement développés par des commentaires cossus et réceptions en tous genres vont accompagner les exploits de l’équipe fanion. 2) Walter Notz, sculpteur. Même en dehors du département l’USC fait figure de grand club. Le président Gratadour et son entourage peuvent être satisfaits, mais contrairement à ce que l’on pourrait penser cette débauche d’honneurs ne fait pas perdre la tête aux dirigeants et à l’encadrement, la situation est même jugée inquiétante. L’aspect extérieur est loin mais alors très loin de ressembler à la réalité quotidienne. Le pari est gagné, mais dans un délai qui dépasse toutes les espérances. La « vitrine » est devenue trop belle par rapport au « fond de commerce ». Néanmoins, comme prévu, cette promotion brutale favorise l’arrivée de nouveaux adhérents, permet de compléter les effectifs et de créer aussi de nouvelles activités. Les locaux sont encore plus insuffisants pour répondre à toutes les demandes Match au patro en 1986 d’inscriptions. Dans le même temps, le quartier en pleine mutation se repeuple très rapidement. Des nouvelles résidences sortent de terre. Profitant de cette opportunité, les 70 dirigeants au bord de l’asphyxie mais encore lucides, décident d’interpeller à nouveau les élus. Le dossier « Maison de Quartier » prend alors une nouvelle dimension d’autant plus que dans les alentours tout le monde est conscient de l’intérêt du projet. Fidèle à son style, l’USC enchante mais exaspère aussi. 1988 sera l’année de la retombée sur terre pour la section basket en aquitaine. HORS HO S JEU Après une saison exceptionnelle, à quelques rencontres de la fin et aux portes du championnat de France nationale 4 c’est la stupeur. Un vice de qualification concernant un des joueurs recruté en début de saison va venir détruire en quelques semaines une poignée d’années de travail. L’équipe de basket senior Excellence Aquitaine 1987/1988 71 La fédération va donc engager « une procédure d’élimination » sans tenir compte du passé du joueur en question (?). La décision tombe un mois avant la fin du championnat bouleversant forcément la compétition en cours. Coupable ou victime ? Malgré tous les moyens de défense utilisés la sanction est sans appel évidemment. Les instances fédérales s’en tiennent au lot habituel des sanctions administratives (rétrogradation, suspensions, amendes etc...) et occultent les responsabilités des contrefaçons antérieures ce qui semble convenir à pas mal de monde. « Règlement, règlement » (de compte). C’est le sentiment qui restera gravé dans la mémoire de tous ceux qui ont vécu cette malencontreuse aventure. L’immense déception est rapidement apaisée par la raison. Il aurait été difficile pour ne pas dire impossible d’assurer une montée au niveau national avec les moyens de l’époque. La rancœur reste et restera féroce malgré tout. Cette expérience malheureuse dans sa phase finale mais si enrichissante pour tous ceux qui l’ont vécue et orchestrée démontre à quel point les enjeux quelqu’ils soient peuvent pervertir un milieu et un L’équipe de basket senior Promotion Excellence Aquitaine 1988/1989 esprit dit à caractère sportif. 72 Ayant joué les funambules avec un budget que certains de nos adversaires n’auraient sûrement pas voulu pour leur équipe départementale et compte tenu que certains joueurs se sont valorisés au cours de ces dernières années, il n’est plus possible de conserver en l’état l’effectif qui vient de connaître la plus grande désillusion de son existence. Des circonstances et une expérience rarement vécues dans une carrière sportive. Amener une équipe aux portes du championnat de France et de ce fait, donner une notoriété amplement méritée à l’association, sans pour cela tomber dans la spirale de l’encouragement financier, sera la seule consolation pour les L’équipe de basket minime 1988/1989 dirigeants. Le constat est évident : l’amitié, la sympathie et un esprit de club « patro » ne sont plus de mise de nos jours pour composer un effectif de bon niveau. Un événement tragique viendra hélas assombrir encore plus cette année 1988 et ramener tout à sa juste valeur. Victime de son envie de vivre, l’un des plus fervents membres du conseil d’administration (1), né presque dans le patro, disparaît brutalement en juillet. C’est l’effroi, Dominique Gascon, secrétaire général néanmoins basketteur depuis toujours nous a quitté à jamais. 1) Dominique Gascon élu au CA depuis le 25 juin 1984. 733 Fortement choqués, mais animés par un esprit rageur et revanchard, les dirigeants relancent les dossiers en cours et ceux mis en sommeil. Les retombées du travail accompli les années précédentes ne se font pas attendre. Désormais, il y aura des activités pour tous. Longtemps souhaitée puis fortement réclamée par une partie non négligeable des adhérents, la section thé dansant apparaît en octobre 1988. Le besoin de se L’équipe de basket poussine 1988/1989 rencontrer et de partager une activité ancestrale qu’est la danse sera sous la responsabilité de Robert Verneuil. L’EVENEMENT L’ VE E N Le 9 février 1989, en présence de nombreuses personnalités et amis du quartier le maire de la ville de Bordeaux (depuis 42 ans) Monsieur Jacques Chaban-Delmas confirme que l’association sera dotée dans un proche avenir des structures nécessaires pour redonner une vie en matière de sports, loisirs et culture au quartier qui l’entoure. Suite à un commentaire préalable de Jean Monier : « pour une fois, tous ces gens sont venus pour moi et non pour vous, Monsieur le maire », le premier magistrat de la ville lui rétorquera au cours de son discours : « vous et le maire de Bordeaux, c’est la même chose » avant de lui remettre la médaille de la ville de Bordeaux qui récompense cinquante années de fidélité à l’US Chartrons. 74 Il est à noter que curieusement cette glorieuse époque correspond avec la non moins glorieuse épopée des Girondins de Bordeaux FC. Le sport à Bordeaux est en pleine euphorie, ce qui n’est pas pour déplaire à la municipalité. La vocation associative étant de toujours se relancer voire de redémarrer, une nouvelle page basket est tournée. Les mauvais résultats aidant, un remaniement au sein de l’équipe Jean Monier et Jacques Chaban-Delmas fanion est effectué en février 1989 et l’entraîneur est remercié (surtout dans le sens propre du terme) en 1989. L’obsession du championnat de France est à présent définitivement inhibée, les époques se suivent et ne se ressemblent pas toujours. Des décisions qui ne vont pas pour autant redorer la vitrine basket qui se ternit petit à petit mais heureusement resteront sans conséquences sur la formation des équipes de jeunes dont les résultats sont très encourageants. L’effectif de la section est grandissant, à la hauteur des espérances. La section féminine par l’intermédiaire de l’équipe senior en particulier domine et survole à son tour le championnat départemental. L’accession au niveau régional sera volontairement refusée par l’ensemble des protagonistes privilégiant le jeu à la compétition à outrance. 75 Le président Gratadour et le conseil d’administration avec les précieux conseils de Pascal Jarty encouragés par l’ensemble des sections, continuent leur marche en avant. Le nombre d’adhérents ne cesse de croître et les sections se multiplient. L’espoir de voir se concrétiser les projets annoncés par la mairie s’estompe légèrement car les résultats des L’équipe de basket senior féminine Excellence Gironde 1988/1989 contacts répétés auprès des instances municipales et régionales ne réconfortent pas les anxieux et les pessimistes. C’est sous-estimer l’ardeur et le dynamisme de l’équipe dirigeante qui fait valoir sans cesse l’association et le quartier auprès de ceux qui auraient une tendance à vouloir l’oublier. Contrairement aux rumeurs, le dossier « Maison de Quartier » s’avère bien engagé mais avec toujours quelques incertitudes. Grâce à l’attribution par la municipalité, d’un budget supplémentaire non négligeable, un premier pas est franchi en 1991. l’USC peut désormais s’offrir les services d’un animateur Le logo 1990 76 permanent. De plus, la mairie accepte de détacher à mi-temps Jean-François Gratadour pour assurer l’administration de l’association. L’activité de l’association prend un essor considérable et pouvoir compter sur un permanent facilite les choses. La demande se fait de plus en plus forte. Grâce à la pratique d’une activité, de plus en plus de jeunes et moins jeunes (300 L’équipe benjamine 1989-1990 Futures championnes de gironde 1990-1991 adhérents environ) trouvent dans le club les éléments nécessaires à un bon équilibre et à une bonne hygiène de vie. Les générations passent mais l’esprit reste intact. « Le patro » reste et restera toujours le lieu de rencontre où s’échafaudent les projets parfois les plus fous. A présent très impliqué dans l’association et plébiscité par l’ensemble des dirigeants, Pascal Jarty, le conseiller d’hier est élu président de l’US Chartrons (1). JeanGratadour François devient alors secrétaire général tout en conservant la présidence de la section basket-ball. Stage basket au patro 1989/1990 77 1) Pascal Jarty est élu président le 14 juin 1991. Malgré le statut quo dans l’évolution du quartier par rapport aux projets annoncés, un complexe socio-sport-scolaire est construit à proximité. L’US Chartrons peut enfin se faire valoir auprès des établissements scolaires avoisinants. Un geste fort de la mairie, le signe sans doute de sa volonté à redonner vie au quartier si longtemps délaissé. L’ABNEGATION L’ Malgré les efforts consentis à notre encontre par la municipalité, nombreux sont ceux qui doutent encore de la sincérité de sa politique concernant le quartier dans son ensemble. De nouvelles sections se créent, mais les orientations changent. Après la politique « d’élite », à hauts risques, c’est vers une politique de masse, plus sage, que les objectifs vont s’orienter. C’est l’explosion de la section loisirs enfants du mercredi créée depuis deux ans dont l’effectif est L’école de basket 1990/1991 multiplié par cinq. La section basket affiche des bons résultats, surtout dans les catégories jeunes et le nombre d’adhérents ne cesse de grossir, 78 ce qui promet un avenir pour l’équipe fanion qui n’a pu se maintenir en régionale. La section phare et colonne vertébrale de l’association doit changer de président. En cette fin de saison 1991/1992, Jean-François Gratadour (1) fait le choix de se consacrer essentiellement à la gestion générale du club et laisse la présidence de la section basket à Didier Seguin. 1) Jean-François Gratadour, succède à Didier Gardennes ; président de l’USC du 26/06/1984 au 14/06/1991 ; président de la section basket jusqu’en fin 1992 date à laquelle il devient directeur de la Maison de Quartier. L’équipe de basket cadet championne d’Excellence Gironde 1990/1991 La saison 1992/1993 sera marquée en particulier par la résurrection de la section football au sein de l’association. En juillet 1992, le président Guy Deffe avec Jean-Claude Badaut comme entraîneur va relancer l’activité majeure d’antan. 79 Séduits par cette discipline en vogue et au développement prometteur, Eric Marsaudon et Jacques Chambon rejoints par Dominique Lizot, Evelyne et Noël Puyo vont proposer en janvier 1993 de s’exercer au badminton. Encore une nouvelle section qui apparaît. L’US Chartrons omnisports devient petit à petit réalité. L’association compte environ trois cents adhérents répartis dans les nombreuses disciplines. Etranglée par l’absence d’infrastructures, la toute nouvelle salle Dupaty vient à point nommé malgré tout et concrétise le travail de L’équipe de basket senior féminine 1992/1993 fond effectué sans cesse par les dirigeants. Inadapté pour certains sports de compétition, ce nouveau gymnase est quand même un outil essentiel pour accueillir et développer nos activités sportives. Le manque d’installations Le badminton loisirs en 1994 80 sportives à Bordeaux est évident. L’USC démontre qu’elle évolue plus rapidement que le quartier qui l’entoure. Certains élus ne semblent pas le ressentir de la même manière car les priorités tardent à être définies ce qui nourrit l’impatience. Vivre pour et avec le quartier au service du plus grand nombre sont les objectifs qui unissent tous les adhérents. Tous espèrent voir un jour leurs efforts récompensés. L’essor du football est significatif. Après une saison réussie, une école de football est mise en place pour pérenniser cette section et proposer aux jeunes adhérents une orientation supplémentaire. L’équipe de football senior 1993/1994 Le CLSH (2) 7/11 ans fonctionne à plein régime et le centre de loisirs organise des vacances sportives pendant les vacances scolaires. Les activités complémentaires et sportives grossissent aussi dans l’engouement général. L’ASLH 7-12 ans 2007-2008 81 La gymnastique sportive et acrobatique, la gymnastique adulte et le badminton représentent l’essentiel des adhérents du club. L’association est à présent ouverte à tous et n’est plus uniquement tournée vers le quartier qui la porte mais rayonne bien au-delà. 2) CLSH : Centre de Loisirs Sans Hébergement, devenu ALSH : Accueil de Loisirs Sans Hébergement. Fidèle à son éthique et malgré son exiguïté chronique, l’US Chartrons propose toujours son aide à tous ceux qui le désirent. Le club « maquette 33 » en est l’illustration. Cette association présidée par Alain Bertin est devenue partenaire de l’USC en 1991. Ce partenariat a permis de palier à son manque de siège social et de locaux avant qu’elle ne s’assume totalement et retrouve sa totale indépendance. Toujours dynamiques ces basketteurs, mais face à la concurrence et à l’évolution des autres activités la section historique de l’association longtemps prépondérante et incontournable est à Quelques anciens basketteurs réunis en 1995 la recherche d’un deuxième souffle. Les équipes dirigeantes se succèdent avec à leurs têtes des nouveaux présidents pour retrouver sa notoriété (1). 82 1) MM. Didier Seguin (1992/1993) ; Michel Sarraud, fils de André Sarraud (1993 /1994) ; Eric Cot en mai 1994. MAISON QUARTIER M S N DE QUA I L’année 1994 est marquée en septembre par le recrutement d’un animateur à temps complet supplémentaire, ce qui porte à deux le nombre de permanents puis c’est la confirmation que l’US Chartrons est officiellement instituée par la mairie : Maison de Quartier. Patros catholiques d’origine, les Maisons de Quartier correspondent à une volonté d’administration et de rassemblement des habitants autour d’activités sportives et culturelles. Reconnues aujourd’hui pour leur faculté d’intégration elles restent un Le logo 1995 lieu privilégié pour l’échange, le dialogue et forment une structure où l’éducation des jeunes est une priorité. Depuis la création de la première en 1980, la ville en compte désormais sept. L’USC est très honorée de faire partie de la famille. La dynamique provoquée par la Maison de Quartier fait émerger plusieurs sections. Le kick-boxing et l’omnisports enfants viennent rejoindre leurs aînées en octobre 1996. L’administration du club devenue de plus en plus importante, les administrateurs soucieux d’optimiser leur gestion vont confier le contrôle de la comptabilité en décembre 1996 à Philippe Versailles, expert comptable. 833 Après quelques années de doutes et grâce à l’effet Maison de Quartier qui dope le nombre d’adhérents, la saison 1996/1997 est marquée par le retour de la section basket dans le giron aquitain avec la volonté d’y rester le plus longtemps possible. L’équipe de basket senior Excellence Gironde 1995/1996 L’US Chartrons peut espérer en toute sérénité. L’apport de nouvelles infrastructures longtemps souhaitées facilite le fonctionnement de l’association ainsi que son développement. Rapidement à l’étroit, compte tenu de l’expansion de la section présidée par Emmanuel Darmon et n’ayant pas d’autre solution, le choix d’une location extérieure s’impose. La section boxe est installée en juillet 1997 dans le quartier au 24, rue Gouffrand en attendant mieux. Une salle de boxe y est aménagée sur les fonds propres de l’association. 84 Frappé par le cumul des fonctions, Jean-François Gratadour quitte le conseil d’administration en décembre 1997 pour se consacrer uniquement à son rôle de directeur de la Maison de Quartier. La gestion de l’association étant devenue comparable à celle d’une entreprise tant sur le plan économique que social, il est à présent nécessaire de ne pas mélanger les genres. Il en va de la cohérence du L’USC en travaux 1997/1998 fonctionnement. L’année 1998 restera sans aucun doute une référence. Certes au niveau sportif national (champion du monde de football) mais surtout pour l’association. C’est la fête place Saint-Martial : Le tout Bordeaux associatif est réuni ainsi que toutes les « générations Le logo 1998 Chartrons » pour célébrer ses quatre vingt dix ans d’existence dont cinquante pour la section basket et l’inauguration de la toute nouvelle Maison de Quartier de l’US Chartrons (1) par Monsieur Alain Juppé, maire de Bordeaux. 1) La septième Maison de Quartier de Bordeaux. 85 L’inauguration de la Maison de Quartier 09/1998 Sur la lancée de la diversité, l’Ecole de tai-chi-chuan des Chartrons viens compléter l’éventail des activités en octobre 1999. Cet exercice de défense d’origine chinoise, conjugue sans agressivité, les Le gala du cinquantenaire du basket 09 /1998 techniques d’arts martiaux à la bonne santé du corps et de l’esprit. Le « bien être » tout simplement. Elle sera rejointe par l’aïkido en septembre 2006. 86 LE VINGT N ET UNIEME UN Bordeaux change de visage et de tempérament. De « vieille endormie » froide, austère, elle devient chaleureuse, dynamique et pourvue de nombreuses animations. Un changement esthétique tout en conservant les traces de son prestigieux passé. Une évolution encourageante et pleine d’espoirs pour entrer de plein pied dans ce nouveau siècle qui nous tend les bras. Et oui, ce n’est plus de la fiction, l’an 2000 est là et pour l’occasion, les théories les plus extravagantes vont s’affronter. Un passage rempli de craintes et d’inconnues ou changement Les fêtes à l’USC d’année comme tant d’autres ? En fait, il suffira tout simplement de modifier les calendriers et de réajuster les divers systèmes informatiques pour que ça ne soit pas la fin du monde annoncée. L’entrée dans le vingt et unième siècle est marquée par quelques changements notoires comme la disparition de notre monnaie nationale pour faire place à l’ « euro » ainsi que la mise en place d’une politique d’environnement jamais autant élaborée. L’un des premiers signes pour le quartier est la mise en lumière du clocher de Saint-Martial comme beaucoup d’autres. Souvent controversé à cause de son style, il demeure le symbole d’un passé haut en couleurs. 87 Quarante années après sa disparition, le nouveau tramway fait son apparition dans le centre-ville le 23 octobre 2003. Il a fallu environ quatre années pour mettre en service la première phase du La section gymnastique 2007/2008 réseau, soit 22,2 km. L’arrivée programmée de ce nouveau moyen de transport bouleverse considérablement le paysage ainsi que la circulation. Néanmoins il parait adapté et en harmonie au vu des critiques. Contrairement à son illustre prédécesseur, il ne traversera pas le quartier (1). Seule la ligne B desservira le secteur en longeant les quais jusqu’au bassin à flots avec un arrêt cours du Médoc. Les bordelais vont devoir faire preuve de beaucoup de patience et d’abnégation car les travaux vont se multiplier du nord au sud sans sous estimer la réfection totale du pont d’Aquitaine qui a déjà débuté. 1) Le quartier était desservi en 1929 par les lignes 12 (gare « du midi » St JeanPicard-cours St Louis et Balguerie-Lucien Faure-quai de Bacalan) et 14 ( cours du Médoc-boulevards-Ornano). LE HAUT AUT NIVEAU E « L’US Chartrons championne d’Europe ». Installée à deux pas du siège dans une salle mieux adaptée depuis 1997, la jeune 88 section de boxe thaïlandaise porte au-delà de nos frontières les couleurs du club. Grâce à un travail assidu et à une persévérance à toute épreuve, José Cerquiera décroche le titre de champion d’Europe WKA en juin 2004 à Turin en Italie. Un exemple à suivre pour les 137 licenciés de muay thaï (dont trente pour cent sont des femmes). L’USC est le premier club féminin d’Aquitaine. De toute évidence, un sport José Cerquiera 2004 convenant au sexe dit faible. Ces résultats récompensent et encouragent aussi les entraîneurs MM. Yan Buléon et Fred Castets à prodiguer leur savoir au plus grand nombre, toujours dans un esprit familial et convivial (1). 1) MM. Wilfried Saulière et Sékou Kandé, médaillés de bronze aux championnats du monde amateur de kick boxing K1 à Karlsruhe (Allemagne). Insatiables ces « Chartrons ». Après la boxe, c’est à présent le badminton qui transperce le plafond. Le baroud d’honneur de l’équipe (2) contre le Havre, Luneray et Ramonville a permis à Guillaume Grassin son capitaine, accompagné par son président Noël Puyo L’US Chartrons boxe 2007 à Valence 89 d’ouvrir de nouveaux horizons. Ratée de justesse la saison passée, cette montée, même obtenue à la limite, reste un moment mémorable. 2) MM. Jérémie et Benjamin Puyo, Fabien Leclanche, Guillaume Grassin, Julien Guenon, Yéléna Shutenko, Sarah Couturier, Marie Laborde-Le Pape et Céline Pimot. Il en a connu des montées le président depuis la création de la section en 1993, mais celle-ci est particulière car elle propulse la section au plus haut niveau national. Désormais, le badminton de haut niveau à Bordeaux c’est aussi l’US Chartrons et que « le volant sans permis » (slogan de la section) puisse continuer à développer cette activité sportive et de loisir pour que l’aventure continue. L’équipe badminton 2004/2005 : la montée en N1 90 Passant directement de la discipline loisirs au plus haut niveau national, c’est l’absence d’équipes de jeunes, devenues obligatoires qui a contraint les dirigeants à s’associer en 2005/2006 avec le voisin Chantecler. Le Badminton Bordeaux Gironde Chartrons Chantecler est né. Conservant le niveau national, c’est Christophe Constans, successeur de Noël Puyo qui en assure la présidence depuis mars 2007. Les renforts de marque vont asseoir la Nabil Lasmari notoriété du club (3). 3) Nabil Lasmari, 62ème joueur mondial, médaille de bronze aux championnats de France 2008, sélectionné pour les JO de Pékin 2008. Organiser pour la première fois les championnats de France 2006 à Bordeaux après huit mois de préparation, la très jeune section de football de table (4) créée en février 2002 et son dynamique président Gilbert Dacunha (classé quinzième joueur français) ont parfaitement réussi leur challenge. Cinquante baby-foot attendaient dans la salle Jean Dauguet les deux cent meilleurs joueurs et joueuses français, pour disputer douze titres nationaux, durant deux jours. De nombreux spectateurs avertis ou curieux Championnat de France 2006 ont encouragé les participants. à Bordeaux 4) La fédération française de football de table existe depuis 1979. 91 Composée d’une vingtaine d’adhérents âgés de 14 à 50 ans, l’US Chartrons représente une des dix meilleures équipes nationales évoluant de la Division 1 à la Division 2. Sophie Dacunha (5) (petite sœur de Gilbert) s’impose elle aussi au niveau national et international. Sophie Dacunha 5) Sophie Dacunha, vice championne du monde de football de table en 2004, et vice championne de France 2005. S’inscrivant dans le programme d’ouverture proposé par la Maison de Quartier, la section football de la Sécucaf (6), anciennement CASS, au passé glorieux dans le sport corporatif et à présent membre de l’élite nationale du football d’entreprise, a choisi d’installer son siège dans les locaux de l’US Chartrons en mars 2001. Une marque de reconnaissance supplémentaire pour l’association. 6) L’association de la Sécurité Sociale de la Gironde et de la Caisse d’Allocations Familiales. L’ US CHARTRONS C O AUJOURD’ UR ’ HUI Toujours régie par la loi du 1er juillet 1901, l’association à présent Maison de quartier accueille 1600 adhérents répartis dans plusieurs activités. Fidèle à ses convictions, l’assise principale de l’association est constituée par environ 60 bénévoles. Le fonctionnement est assuré par une quinzaine de permanents et une cinquantaine d’intervenants (animateurs et professeurs), tous salariés de l’association. La direction est 92 assurée par Jean-François Gratadour sous la tutelle du conseil d’administration présidé par Pascal Jarty (1) . 1) Pascal Jarty, président de l’USC depuis le 14/06/1991 Tous diplômés, les animateurs sportifs de la Maison de quartier participent aux interventions scolaires dans les établissements du quartier (2). Les animations places St. Martial 2) Plusieurs cycles ont été mis en place pendant le temps scolaire avec les écoles, collèges et autres groupes scolaires : Balguerie, Susa Mendés, Dupaty, Stendhal, Saint-Louis / Sainte-Thérèse et Edouard Vaillant. « Vacances-Séjours » Des pour les 3 à 83 ans sont proposés tout au long de l’année. Les week-end, les séjours et mini-camps sportifs ou loisirs (ski, montagne ados, montagne adultes, landes et mer) sont encadrés par des animateurs diplômés. L’ASLH 7-12 ans 2007-2008 La Maison de Quartier est ouverte tous les jours, sept jours sur sept, toute l’année. Bien que participant à toutes les 933 manifestations organisées au sein du quartier, la Maison de quartier fidèle à elle-même, met à disposition ses installations pour plusieurs associations ou sections diverses (football Sécucaf, tai-chi-chuan et comité de quartier) ainsi que pour les adhérents désireux d’organiser des manifestations. Présente au niveau national et international (boxe, badminton et football de table), l’US Chartrons s’affiche aujourd’hui comme l’association moteur du quartier et indissociable du paysage bordelais. LES LE REVELATIONS LA O S Depuis le temps que le club optimise la formation à tous les niveaux, il est presque naturel mais néanmoins cruel que certains aillent exprimer leur savoir ailleurs. Conscients des qualités de chacun, jamais les dirigeants ne se sont opposés à un départ bien qu’il soit toujours difficile de laisser partir des éléments de valeurs plus souvent considérés comme les enfants du club que sportifs confirmés. La plupart ont évolué au haut niveau et même au très haut niveau national (1). L’exemple et l’espoir d’un retour suffisent à redonner de l’allant et à motiver encore un peu plus les formateurs. En général, on ne quitte jamais définitivement ALSH 2007-2008 le patro. 94 1) Tous ont débuté et ont été formés à l’Union Sportive les Chartrons : Gilbert Puygauthier, basket-ball ; Jean-Marie Gratadour, basket-ball ; Michel Le Moal, basket-ball ; Philippe Scholastique, basket-ball ; Bernard Bülher, basket-ball ; Muriel Leroy, basket-ball et athlétisme ; Yvan Couthouis, basketball ; Fabien Aguilar, basket-ball ainsi que Benjamin et Jérémy Puyo, badminton. CONCLUSION C N L 100 ans de participation active à la vie de ce quartier prestigieux avec un esprit inchangé depuis sa création. De petit patronage à société d’économie mixte ou presque ; vecteur d’emplois et de bien-être dans une époque pour le moins chaotique ; reconnue par tous, l’US Chartrons doit à présent confirmer son statut d’association incontournable et complémentaire pour encore mieux vivre ensemble. Bien qu’aujourd’hui elle soit un peu à l’étroit dans son costume, cette « vieille dame » à présent centenaire est toujours aussi dynamique et entreprenante. Elle peut compter sur la détermination de ses ALSH 2007-2008 dirigeants pour relever de nouveaux challenges et en particulier celui qui dotera l’association d’une infrastructure à la hauteur de son expansion correctement maîtrisée. En route pour le bi-centenaire de sports, de loisirs et culture. 95 Compte tenu du peu de traces concernant certaines périodes de la vie de l’association et de son quartier, nous remercions toutes les personnes dont les témoignages pertinents ont contribué à l’élaboration de ce mémoire, par leurs témoignages et documents. Ce document a pu être rédigé grâce à : L’Histoire de Bordeaux, M. Ch. Higounet professeur à l’Université de Bordeaux ; les archives municipales ; les archives départementales ; le Courrier français et tous ceux qui ont vécu cette belle histoire. 96 LE BLOCL MEMOO • L’historique de l’économie du quartier J. Calvet et Cie : vins ; fondée en 1808 par Jean-Marie Calvet (1780-1873) originaire de la Drôme ; devient J. Calvet et Cie en 1823 ; s’installe en 1870 au 75 cours Larcher (du Médoc) c’est Octave Calvet qui fera construire les bâtiments pur style Louis XVI pour une superficie totale de 30 000 m². Au grand dam du Colonel Commandant Saldou et Hubert Calvet, tout sera détruit par un énorme incendie le 7 juillet 1966 entraînant la mort de trois pompiers. Un nouvel immeuble, hélas moins majestueux, est reconstruit en 1970. Hanappier Bernard, Henri : Maison de vins puis producteur de liqueurs fondée en 1817 par Léon Hanappier. Associés à Peyrelongue en 1894 ils vont s’installer dans les chais à l’angle St. Louis – Médoc. Consul de Suède, Michel Hanappier et Gérard Peyrelongue vont Hanappier – Peyrelongue louer les chais à Meynac puis ils seront Angle cours du Médoc – St Louis repris par le voisin Calvet. Bien que le château Hanappier cours du Médoc n’appartient plus à la famille depuis 1919 (vendu à Edourd Margnat), il en conserve toujours le nom. William Gillet : successeur (anciennement P. Sartre 1875-1918) ; spécialiste des machines maritimes ; constructeur-mécanicien ; machines à bois ; 142 et 143 cours du Médoc et 293 rue du Jardin Public. Lafitte Henri : constructeur automobile et carrossier, 124 cours du Médoc. Il construit sa première voiture en 1893 ; primé au concours d’élégance automobile de Monté-Carlo du 8 mars 1898. Tatry frères : 170 cours du Médoc. Wetterwald frères : imprimerie ; Michel Wetterwald originaire de Guebwiller, successeur Lafitte Henri de Cyprien Gaulon et de sa veuve en 1874 (17771858) l’inventeur des étiquettes de bouteilles ; après le 41 de la façade des Chartrons s’installe au 110 cours Saint-Louis en 1900 à la place d’anciens chais Duchon Doris sous la direction de ses fils Charly 97 et Louis ; Guy et Gérard Wetterwald, arrières petits fils de Cyprien Gaulon dirigent désormais la société à présent disparue du quartier. Ferdinand Petit : négociant en bois merrains et bois du nord ; 246 cours Balguerie-Stuttenberg. Larousse : laboratoire ; crée en 1912 au 93 cours Balguerie-Stuttenberg par Hubert Larousse. Laboratoire de spécialités Petit Ferdinand pharmaceutiques, dont la plus connue est la « Farine Larousse » pour bébé. Usine laboratoire parmi les plus importantes de la région. Ancien anesthésiste au service de santé en 1914 ; ancien élève de la faculté de Bordeaux ; Farines Larousse cofondateur du BEC en 1903 ; fervent animateur de la formation sportive de la jeunesse ; administrateur délégué à la société du Parc des Sports de Bordeaux - Lescure ; cofondateur du stade municipal de Bordeaux en 1923 ; un des créateurs du Stadium universitaire de Pessac en 1932. Canivenc, F. : négociant en bois ; 176 cours Balguerie-Stuttenberg. Secrestat : Bitter Secrestat ; cours du Médoc. Turrel : tonneliers ; 96 cours du Médoc. Cémoi : chocolat ; cours du Médoc (à la place des bouchons franco-portugais) Duquesne : rhums ; cours du Médoc ; dirigée par la famille Des Grottes. Cruse : vins ; quai des Chartrons ; fondée par Herman Cruse en 1819 ; possède des chais qui sont parmi les plus vastes et les plus beaux de Bordeaux. Napoléon III et le roi de Suède furent des visiteurs attentifs et admiratifs. De Luze et fils : vins et Cognac ; quai des Chartrons ; fondée en 1820 par le baron Alfred de Luze originaire de Neuchâtel en Suisse ; devenu De Luze et fils fournisseur de la cour royale du Danemark entre autres. Marie Brizard : liqueurs ; fondée en 1755 ; quai des Chartrons. Bardinet : rhums ; fondée en 1892 : quai des Chartrons ; popularise les rhums NEGRITA. Vieillard frères : faïencerie et verrerie ; 77 quai de Bacalan ; fondée par David Johnston en 1835 ; Jules, Etienne Vieillard lui succède en 1845 et devient J. Vieillard et Cie ; la verrerie sera créée en annexe en 1861. Faïences très recherchées par les amateurs. De Vieillard frères 98 très belles pièces sont conservées au Musée d’art ancien. Maurel : huileries ; Olibet : biscuiterie et Rödel : Conserveries, sont fondées entre 1880 et 1900 quai de Bacalan. La Société Aéronautique du Sud-Ouest (SASO) : Unité de fabrication créée en 1935 par Marcel Bloch (Dassault) et Henry Potez, reprenant dans les vétustes chantiers de la Société Aéronautique Bordelaise (SAB) née en 1929 suite à la disparition du département aviation créé en 1924 dans la société Dyle et Bacalan fondée en 1879 cours Dupré de Saint-Maur à Bacalan. De retour de déportation, Marcel Dassault, s’installera à Mérignac en 1947 avant d’ouvrir l’usine de Talence l’année suivante. • Les curés de Saint-Martial MM. Drivet, Curé 1803-1834 ; Rigagnon, Chanoine Honoraire 1834-1871 ; Despax, Chanoine Honoraire 1871-1882 ; Sérafon, Chanoine Honoraire 18821884 ; Moreau-Venot, Chanoine Honoraire 1884-1890 ; Pailhès, Chanoine Honoraire 1890-1896 ; Beaupertuis, Chanoine Honoraire 1897-1912 ; Desardurats, Chanoine Honoraire 1912-1943 ; Piarrette, Chanoine Honoraire 1943-1954 ; Bloy, Chanoine Honoraire 1954-1956 ; Caupenne, Curé 1956-1961 ; Guérin, Curé 1961-1963 ; Lurton, Curé 1963-1969 ; Montillaud, Curé 19691974 ; Grange, G. Curé 1974-1981 ; Plagès, H. Curé 1981-1992 ; Lemasurier, R. Curé 1992-1998. Depuis, la paroisse n’a plus de Curé attitré. Les Pères De Lassat, D. 1998-2001, Maupeu, J. 2001-2005 et à présent Ayliés, F. depuis 2005 officient également à St. Rémi, La Trinité et ND de Lourdes des Chartrons. • Les présidents de l’association depuis 1908 MM. Jules Lafon (1908-…), Puygauthier (1920-1947), Roger Bugat (1947-1949), Paul Avril (1949-1968), Jean Ouzeau (1968-1983), Didier Gardennes (19831984), Jean-François Gratadour (1984-1991) et Pascal Jarty (1991). Liste non exhaustive compte tenu de l’absence d’informations entre 1908 et 1920. • Les présidents de la section basket depuis 1948 MM. André Sarraud (1948-1964), Jean Ouzeau (1964-1983), Didier Gardennes (1983-1984), Jean-François Gratadour (1984-1992), Didier Seguin (1992-1993), 99 Michel Sarraud (1993-1994), Eric Cot (1994-1999), Jean-Marc Labeyrie (19992004), Didier Seguin (2004) • Les administrateurs 2008 Mmes et M. Pascal Jarty, président ; Muriel Bleu, vice-présidente ; Eric Cot, vice-président ; Michèle Goliet, trésorière ; Philippe Montano, secrétaire ; Gérard Collineau, secrétaire adjoint ; Didier Seguin, trésorier adjoint ; Claude Bourezg, membre et Jean Monier, président d’honneur. • Les salariés 2008 Mmes, Mlles, Mrs Jean-François Gratadour, directeur ; Nathalie Portal, directrice adjointe ; Myriam Fédali et Laure Richard, secrétaires ; Gaëlle Azoulay ; Julie Beaufrère ; Mélanie Burel ; Karine Cot ; Julia Cottorel ; Valérie Da Costa ; Laure Debieux ; Laetitia Di Prinzio ; Florence Felgines ; Jennyfer Fouquet ; Françoise Gratadour ; Pascale Guibert ; Anouck Laurent ; Audrey Ganier ; Oriane Lefeuvre ; Caroline Perez ; Aurélie Perrin ; Caroline Planckaert ; Aurélie Plichet ; Carole Renouf ; Marine Seguin ; Yéléna Shutenko ; Karine Suberroque ; Elodie Vignot ; Marc Alise ; Frédéric Balade ; Mathieu Colomban ; Cyril David ; Fabrice Laurent ; Nabil Lasmari ; Kevin Midenet ; Emery Mirabel ; Abdoulaye N’Diaye et David Sillere, animateurs et intervenants. Kheira Bekkadour ; Katia Bezaguet ; Hadda Driddi ; Laetitia Arge ; Nathalie Dumont et Mme Guimberteau, personnel de service. • Les sections et activités 2008 ENFANCE ADOS LLE SECTEUR EC N D : Accueils de Loisirs Sans Hébergement (Accueil de loisirs maternel 3-5 ans, Accueil de loisirs primaire 6-12 ans) ; Accueil périscolaire (pause méridienne) ; Accueil périscolaire du matin et du soir ; Sport scolaire ; Pole initiative jeunes et anniversaires : Nathalie Portal, responsable. 1000 LLES SSECTIONS T O CULTURELLES L : Arts plastiques : Mirabel Emery, professeur Cercle des Arts : Marie-France Cuadrado, présidente Modern’jazz : Valérie Da Costa et Jennifer Fouquet, professeurs Multimédia : Cyril David, responsable Musique, chorale et éveil musical : Gaëlle Azoulay et Marc Alise, professeurs Photo : Frédéric Boucharé, président Théâtre : Pauline Lahousse, intervenante LES L SECTIONS S T O SPORTIVES P T VE : Aïkido : Javier Iglésias, président Boxe : José Cerqueira, président Basket-ball : Didier Seguin, président Badminton : Christophe Constans, président Ecole multisports (3/5 ans) : Frédéric Balade et Fabrice Laurent, animateurs Football : Christophe Bonnet, président Foot de table : Gilbert Da Cunha, président Gymnastique : Chantal Guibert, présidente Marche et découverte de la ville : Catherine Vernier, présidente Roller-hockey : Pascal Ducos, président Randonnée pédestre : Catherine Zopke, présidente Sport scolaire : Yves Augier, directeur Tennis : Serge Gourdon, président LES L SECTIONS S T O LOISIRS : Après-midi dansantes (seniors) : Jean Monier, responsable Centre de loisirs-mercredis et vacances : N. Portal, K. Suberroque, K. Cot et C. David, directeurs LES L ADHESIONS A H O DIVERSES ES : Football SECUCAF : Georges Soler, président Les amis de l’US Chartrons : Jean Monier, président Taï chi chuan : Régis Boy, président 1011 Cent pour 100 Chartrons. Le seuil de ce deuxième siècle ne pouvait pas être totalement franchi sans rendre hommage à ceux et celles qui ont construit le précédent. Ce modeste recueil de mémoires témoigne avec parfois quelques clins d’œils du rayonnement et de la complémentarité du triptyque constitué par la ville, le quartier et l’association depuis cent ans. Une union sacrée depuis les origines pour garantir l’épanouissement de tous par le sport, les loisirs et la culture. Un retour vers le passé sans grande prétention historique afin que chacun puisse mesurer l’importance de l’association dans l’histoire locale voire régionale. Eric Cot. Né à deux pas « du patro » (cours St Louis) ; scolarisé à Sainte-Thérèse puis Saint-Louis ; louveteau (Xè Jean de Vienne) et Enfant de cœur à St Martial en 1966 ; 1ère licence basket à l’US Chartrons en 1972 ; dirigeant bénévole élu et réélu jusqu’à ce jour depuis le 9 mai 1986. 102