1 Système vocalique du français (16 voyelles) Les voyelles orales

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1 Système vocalique du français (16 voyelles) Les voyelles orales
LE SYSTEME PHONETIQUE FRANÇAIS
Système vocalique du français (16 voyelles)
Les voyelles orales (12)
Phonème
Graphème
Exemple
[a]
a, à
une barbe, il a, c’est à moi
[ɑ]
â,
une âme
[ɔ] ouvert
o
une porte, un bloc-notes, la mode, un col
[o] fermé
o, ô, au, eau, -ot, -aut
une rose, un pôle, de l’eau, autour, beau,
défaut, saut
[u]
ou, où, oû, aoû
rouge, un caramel mou, où vas-tu ?, le mois
d’août
[ɛ] ouvert, bouche
ouverte
è, e + 2 consonnes, ê, -et, ai,
ei, aî, -ais, -ai
une mère, le maire, le reste, une forêt, un filet,
fraîche, la neige, j’aime
[e] fermé, bouche très
peu ouverte
é, -er, -ez, ai, ée
une école, parler, vous parlez, chez, un métier,
une porte fermée
[i]
i, î, y
un livre, une île, un styliste
[œ] ouvert
eu, œ, œu
la peur, le bonheur, une sœur, un œil, jeune
[ə] ‘e instable’ en fin de
mot ou bref
e
je, le, que, une fille, revenir
[ø] fermé
eu, eû
deux, un jeu, un jeûne
[y] bouche très arrondie
et fermée
u, û, eu, eû
un mur, un homme mûr, j’ai eu
Les voyelles nasales (4)
Phonème
Graphème
Exemple
[ã]
an, en, am + b/p, em + b, p
maman, enfant, champ, emploi
[]
on, om + p/b
non, nom, prénom, surnom, rond
[]
in, im + b/p, ein, ain, ien, en
vin, important, main, frein, rien, bien, agenda,
examen
[]
un, um
lundi, un parfum
Deux voyelles orales et une voyelle nasale sont en train de disparaitre du français :
-
Le [ɑ] au profit du [a]. plus de distinction (phonologique) entre tache [taʃ] et tâche [tɑʃ] ;
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-
Le [ə] qui est réalisé soit [œ] soit [ø]
-
le [oẽ] au profit du [ɛ̃]. Les Français ne font plus la distinction entre « brin » (d’herbe) [bRɛ̃] et
«brun» [bRoẽ] ou « empreint » [ãpRɛ̃] et « emprunt » [ãpRoẽ].
Prononcez la phrase : Ce « je » est un « jeu ». Faites-vous une différence de timbre ?
De plus en plus de Français ne font plus l’opposition [e]/[ε]. Cette disparition a des répercussions sur
l’imparfait/ passé simple et sur le futur/conditionnel. L’opposition je chanterai[e] / je chanterais[E] disparaît.
Les Français les prononcent de la même façon, soit tous les deux [e], soit tous les deux [ε].
Les semi-voyelles
Il y a trois semi-voyelles. On les appelle parfois semi-consonnes car ce sont des voyelles qui se sont
consonantisées en prenant la place de consonnes. Elles correspondent aux trois voyelles les plus fermées.
⋅ [i] à [j] comme dans pied [pje]
⋅ [y] à [ɥ] comme dans lui [lɥi]
⋅ [u] à [w] comme dans Louis [lwi]
Les semi voyelles (3)
Phonème
Graphème
Exemple
[j] (son
« mouillé »)
i + voyelle, -ill-, -il, y (suivi de voyelle)
lieu, lien, famille, pays, travail, bail
[ɥ]
u + voyelle
je suis, lui, nuit
[w]
oi, oy, ou + voyelle
voir, loin, moins, ouest, loyer, oui
(sauf : ville, mille, tranquille)
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système consonantique du français
les consonnes (17)
phonème graphème
exemple
[b]
b, bb
barbe, abbé, baobab
[k]
c + a/o/u , qu, k
carte, colline, cuir, qualité, presque, kiwi,
karaté, bac, lac
[s]
s, ss, sc + e/i, c + e/i, ç + a/o/u, t + i + voyelle
[ʃ]
[d]
ch, sch, sh (mots anglophones) (sauf ‘ch’ dans les
mots d’origine grecque : archéologie, archaïque)
d, dd
sucre, classe, science, célibataire, cinéma,
attention, mars, sens, processus, démocratie
champagne, achat, vache, schéma, short
[f]
f, ff, ph
femme, afficher, pharmacie, philosophie,
chef
[g]
g + a/o/u, gg
garage, gorge, guerre, vague, aigu, aiguë
aggraver
[ʒ]
j, g + e/i
je, joie, gens, girafe,
[l]
l, ll (attention au groupe i+ll qui se prononce, sauf
exception, [j] (semi – voyelle))
alarme, lit, fil, ville
[m]
m, mm
maman, télégramme
[n]
n, nn
âne, annuel, année, inhumain
[p]
p, pp
papa, appareil, soupape
[ʁ]
r, rr (r uvulaire)
rare, arriver, cher
[t]
t, tt
tirer, attirer, tact, respect
[v]
v, w
vin, avorter, wallon, wallonie, wagon
[ks]
x + e/i/y, xc, cc + e/i, cs
xylophone, excès, boxe, accent, accident,
pacs, se pacser (pacte civil de solidarité)
[kz]
x + a/i/o/u
exagérer, examen, exiger, exonérer,
exhumer
[z]
s intervocalique, z
saisir, saison, phrase, zoo, bazar
[ɲ]
gn
agneau, se baigner (nier [nje])
[ɳ]
-ng (dans les mots anglais)
footing, training
dromadaire, addition, fade
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Il n’y a pas en français de mi-occlusives ou affriquées, type [ts] ou [dʒ] que l’on rencontre en italien.
Le « e » instable
Son appellation est multiple : e muet, instable, caduc, schwa. C’est une voyelle au timbre fluctuant tantôt
proche du [ø] tantôt du [ǝ].
Le « e » instable a une valeur phonologique. On oppose ainsi le singulier et le pluriel, le présent et le passé
composé.
Exemple : Le livre / les livres – Je finis / j’ai fini
• Cas où le « e instable » est maintenu.
Il est maintenu :
– quand il est précédé de plus d’une consonne prononcée dans un mot ;
Exemples : appartement, vendredi, mercredi.
– dans un groupe de mots sans enchaînement possible (le mot suivant commençant par une consonne) ;
Exemples : la table ronde, une perte sèche.
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– devant un h aspiré ;
Exemples : le hall, le hasard.
– devant un, huit, onze ;
Exemples : Je joue le un, le huit et le onze.
– en début de mot, le plus souvent.
Exemples : Demain tu viens ! Ce jeudi ?
• Cas où le « e » ne se prononce pas.
Il ne se prononce pas :
– quand il est précédé d’une seule consonne ;
Exemples : sam(e)di, un évén(e)ment.
– en fin de mot ;
Exemples : J’ouvr(e) = À tabl(e)! Prêt(e)-moi ton livr(e).
– Si un mot est suivi d’une voyelle, (enchaînement).
Exemples : un exempl(e) intéressant mais un exemple drôl(e).
Le « e » est maintenu car il y a une suite de consonnes.
• Cas où le « e » apparaît alors que la graphie ne le mentionne pas.
C’est toujours pour ne pas avoir un groupe consonantique lourd.
Exemples : À l’ouest « e » de la ville ; un ours « e » blanc.
• Plusieurs « e » instables.
Quand une phrase comporte plusieurs « e » à la suite, en général on prononce un « e » sur deux :
Exemple : « je me le demande » est prononcé soit « je m’le d’mand’ », soit « j’mel’demand’».
Attention aux variétés diatopiques !
◗ Dans les prononciations du sud de la France, le e est généralement prononcé.
• À l’intérieur du mot :
Ex. avenue prononcé a-ve-nue [avəny], petit prononcé pe-tit [pəti].
• En fin de mot :
stade prononcé sta-de [stadə], fl aque prononcé fl a-que [flakə].
• Et les consonnes en bloc sont toutes séparées : je-me-la-ve [ʒəməlavə].
◗ Quand on récite un poème, les e qui précèdent une consonne ne sont pas muets. Il faut les prononcer :
« La Cigale, ayant chanté
Tout l’été,
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Se trouva fort dépourvu
Quand la bise fut venue. » (La Fontaine)
Bonne prononciation : quand-la-bi-se-fut-ve-nue. Il y a sept syllabes.
Mauvaise prononciation : quand la bis’fut v’nue. Il n’y a plus que cinq syllabes !
Le cas du « h »
La lettre «h» ne se prononce jamais. On fait la distinction entre les mots commençant par un h dit «muet» et
un h dit «aspiré».
Il est dit « muet » pour la majorité des mots d’origine grecque ou latine. Le mot se comporte comme si le «h»
n’existait pas et que le mot commence par une voyelle. Il y a donc enchaînement consonantique ou liaison ou
élision de la voyelle de l’article.
Exemples :
–– les hôpitaux [le/zo/pi/to]: liaison
–– quel hôpital [kɛ/lo/pi/tal]: enchaînement
–– l’hôpital [lo/pi/tal]: élision
Il est dit « aspiré » pour la majorité des mots d’origine germanique. La consonne ne se prononce pas, mais
elle interdit enchaînement, liaison et élision.
Exemples :
–– c’est# honteux ! [se/ /tø] : liaison interdite
–– quelle# honte ! [kɛ/lǝ/ t] : pas d’enchaînement et prononciation du « e » final de « quelle »
–– la honte [la/ t] : pas d’élision
Lorsqu’un « h » figure à l’intérieur d’un mot, entre deux voyelles, le « h » n’est jamais prononcé, mais les deux
voyelles le sont.
Exemples :
Un cahier [kaje], dehors [dǝɔR], envahir [ãvaiR], trahir [tRaiR], la cohésion [koezj].
Les autres consonnes muettes
Pour ne pas oublier d’écrire les consonnes muettes, il faut apprendre à les « entendre » !
◗ Les consonnes muettes (autres que le h) se trouvent le plus souvent à la fin des mots.
• Au féminin : second/seconde [səg], long/longue, suspect/suspecte, etc.
• Dans un mot de la même famille : plomb/plombier, lard/larder, respect/respectable, prompt/promptement
(réf. à la ‘prontezza)’, sept/septembre, etc.
◗ Attention aux finales avec les modifications des consonnes muettes -c, -f, -x.
• Le c muet : blanc/blanche, croc/crochet, escroc/escroquer/escroquerie.
• Le f muet : nerf/nerveux
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• Le x muet : croix/croiser/croisé/croisade, paix/paisible/pacifier.
◗ Il n’est pas toujours possible de faire entendre des consonnes muettes. Dans ces cas-là, il ne reste que
l’attention et la mémoire : artichaut, brassard, brebis, goéland, homard, mois, plafond, etc.
Le s muet.
◗ Le s muet se trouve à la fin des mots : autrefois, avis, bras, brebis, colis, corps, dos, héros, jamais, jus, mois,
poids, refus, repos, souris, tapis, temps, volontiers, etc.
Les noms terminés par un s sont masculins sauf : une brebis, une fois, une souris.
◗ On trouve aussi le s muet à la fin du pluriel et dans les conjugaisons : tu chantes, nous chantons, je chantais,
etc.
Le t muet.
◗ Le t muet se trouve à la fin des mots après une voyelle : achat, climat, chat, habit, lit, récit, étroit, toit, bruit,
enduit, minuit, capot, escargot, matelot, robot, souvent, joint, point, bout, etc.
◗ Après un r : art, départ, concert, désert, dessert, confort, effort, port, tort, heurt, court, etc.
◗ Après un c muet : aspect, respect, irrespect, suspect.
◗ Après un p muet : prompt, mais pas dans sept [sɛt]
◗ On trouve aussi le t muet dans les conjugaisons : il finit, il chantait, il rompt, etc.
Le d muet.
◗ Le d muet se trouve souvent à la fin des mots en -ard : brassard, banlieusard, boulevard, brouillard, canard,
dossard, égard, froussard, hasard, homard, léopard, retard, traînard, veinard, etc.
◗ Les autres terminaisons sont en :
-and : allemand, friand, gland, grand, goéland, gourmand, normand, etc. ;
-aud : badaud, chaud, crapaud, costaud, etc. ;
-ond : bond, fond, plafond, etc. ;
-ord : accord, bord, nord, record, etc. ;
-ourd : lourd, sourd ;
et le mot nœud.
Les autres consonnes muettes.
◗ La consonne muette b se trouve à la fin des mots plomb, aplomb et surplomb.
◗ La consonne muette c.
• Elle se trouve dans les mots : aspect, respect, irrespect, suspect.
• Elle se trouve à la fin de : ajonc, jonc, banc, blanc, clerc, accroc, croc, escroc, flanc, porc, tabac.
◗ La consonne muette g.
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Elle se trouve à la fin de plusieurs mots : bourg, faubourg, coing, étang, hareng, joug, long, parpaing, poing,
sang, seing.
◗ La consonne muette l.
Elle se trouve à la fin de : fusil, gentil, outil et cul.
◗ La consonne muette p.
• Elle se trouve dans les mots : prompt, sept, et dans les terminaisons des verbes : il interrompt, il corrompt, il
rompt.
• Elle se trouve à la fin des mots : beaucoup, camp, champ, coup, drap, galop, loup, sirop, trop et leurs dérivés.
• Elle se trouve enfin dans temps et ses dérivés.
◗ La consonne muette x.
Elle se trouve…
• à la fin des noms : choix, croix, époux, houx, noix, paix, perdrix, prix, toux, voix ;
• à la fin du déterminant numéral deux ;
• à la fin des nombreux adjectifs en -eux/-euse : délicieux, joyeux, heureux, merveilleux, etc.
• à la fin des adjectifs doux (douce), jaloux (jalouse), roux (rousse).
On la trouve aussi dans la terminaison du présent des verbes pouvoir et vouloir : je peux, tu peux, je veux, tu
veux.
Prononciation de l’alphabet Français (26 lettres) (pour épeler correctement)
[a]
[ʒi]
[ɛs]
[be]
[ka]
[te]
[se]
[ɛl]
[y]
[de]
[ɛm]
[ve]
[ø]
[ɛn]
[dublǝve]
[ɛf]
[o]
[iks]
[ʒe]
[pe]
[igrɛk]
[aʃ]
[ky]
[zɛd]
[i]
[ɛʁ]
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