VAN HABOST Johnny Recherche du sens : temporalité, identité

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VAN HABOST Johnny Recherche du sens : temporalité, identité
VAN HABOST Johnny
Recherche du sens : temporalité, identité, altérité
Réflexions en association des thèmes abordés au cours de nos discussions
,en particulier : la recherche du sens, limite, fragilité, subjectivité,
valeurs, développement durable, démographie, psychisme, temporalité…
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Sans revenir sur l’aspect sociologique, familial, philosophique ou
psychologique, il me paraît important de situer, d’un point de vue plus
personnel, certains aspects du fonctionnement psychique concernant la
temporalité, la recherche de sens, la place de la subjectivité, de l’identité
et de l’altérité…vaste programme !
D’un point de vue psychique, il existe trois temporalités :
1) celle du rythme lié au vécu de l’alternance « présence-absence » qui
favorise l’émergence d’une capacité à éprouver des sentiments
ambivalents pour la même personne : je l’aime pour sa présence et je la
déteste pour sa capacité à me faire souffrir par son absence. L’intégration
de ce paradoxe (c’est le même objet qui réconforte et qui fait souffrir )
permet d’aboutir à la création, plutôt rare, d’un espace psychique interne
capable de s’attacher et de prendre soin de l’objet.
2) celle du temps linéaire lié à la conscience de l’inscription douloureuse
de la vie dans une histoire temporelle (passé - présent - futur) : je suis né
de tel couple ,ma
pensée ne peut pas tout ,elle a une histoire, elle contient des illusions, des
non-vérités, de la fragilité et de plus, elle est appelée à disparaître ! Cette
temporalité, qui favorise le mieux la perception d’être une personne
unique, est aussi celle qui contient la plus grande blessure narcissique :
celle de notre finitude. Paradoxe, plus je m’individualise comme personne
unique (la seule à avoir cette histoire particulière) plus je deviens
conscient de ma prochaine disparition !
L’action de cette temporalité psychique est le plus souvent niée, non
reconnue, refoulée et habillement reconstruite dans d’autres temporalités
plus supportables pour la vie quotidienne ( c’est pourquoi il faut souvent
toute une vie pour se rendre compte que l’on en a qu’une…) ex. : le temps
brisé,
le
temps
circulaire,
l’atemporalité
etc.
Son
fréquent
dysfonctionnement empêche notamment l’inscription de la différence des
générations et des sexes ( c’est une autre histoire)
3) celle de l’histoire. Ce n’est pas la biographie ou les souvenirs qui nous
intéressent, mais bien la trace active dans le présent de processus du
passé. Ce qui m’a touché hier continue à m’influencer aujourd’hui ;mieux
situer cette trace active du passé dans mon présent me permet d’être plus
libre pour me déterminer demain…en d’autres mots connaître les traces
actives du passé dans mon présent me donne un futur. Quid quand on
refuse les traces actives de son histoire cfr. malaise de notre société collée
à l’immédiateté du présent sans perspective d’avenir …
Cette présentation hypersimplifiée de la temporalité psychique a pour but
de rappeler que si cette structure psychique temporelle fait défaut, les
valeurs contingentes d’une culture ne s’inscrivent pas et la question plus
fondamentale du sens s’en trouve compromise…
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La problématique du sens (de la mort, de la vie, de la fracture de notre
être, de la transcendance, de Dieu, du manque etc.) n’est pas vide, elle
prend sa source dans l’angoisse fondamentale de la conscience de notre
finitude qui elle même organise toute notre vie psychique sous la forme
d’une pensée universellement tourmentée par la question de son origine,
de sa destinée sans oublier d’y associer l’énigme de la différence des
générations et des sexes.
Aujourd’hui, nous pouvons dire qu’il n’y a pas d’autres questions qui
habitent et structurent notre psychisme !
1 er niveau : l’inscription psychique de la temporalité permet l’émergence
d’une capacité à se poser la question organisatrice du sens ( l’homme est
un animal malade de sens…) .
2me niveau ( celui de tous les conflits) :les réponses qui apaisent
l’angoisse existentielle ( sans résoudre l’énigme qu’elle pose ni nous dire
pourquoi nous sommes structurés autour de cette question plutôt qu’une
autre…)permettent à chaque culture de se construire, d’une façon
contingente, une histoire, un réseau d’appartenance et des valeurs et ce,
sous la formeun habit de croyances dont le moteur est vécu, de l’intérieur
( c’est cela la foi en…), comme la seule Réalité qui donne sens à la vie
alors que, de l’extérieur, l’habit moteur desréponses est perçu comme un
contenu lié à la subjectivité de l’identité primaire qui la fonde comme
seule objectivité ( de l’intérieur, c’est la Réalité-Vérité ; de l’extérieur c’est
un contenu organisateur relatif lié à la subjectivité de l’identité primaire de
la culture).
Identité primaire : c’est la structure, globalement irréversible après trois
générations, de la construction de notre moi profond (originel), lié à la
contingence du lieu de notre naissance ( tel continent…), de notre
enveloppe sonore (telle langue…) et de notre vision du monde ( tel
idéologie laïc ou religieuse).
Exemple banal (attention c’est vrai pour chacun, mais je propose d’être un
observateur non concerné puisque cela semble tellement loin de nous…) :
Toucher ( remettre en cause…) à l’arbre totem d’un aborigène qui lui parle
(c’est nous qui sommes sourds !) et qui, ce faisant, organise sa vision du
monde ( le sens ultime de la vie), c’est couper le fondement de son
existence et celle de son destin, bref c’est mettre en cause son identité
existentielle et tout ce qui a construit sa cohérence groupale de vie et de
mort ; le faire c’est risquer qu’il nous coupe la tête pour sauver la
sienne…et pourtant, à nos yeux, de extérieur, l’arbre (mais ailleurs ,la
vache sacrée indoue, la pierre noire de la Mecque, un texte mythique etc.)
n’a pas de contenu particulier et nous laisse indifférent. Alors quid ? ce
n’est pas le contenu qui importe, mais le statut de l’arbre dans sa
capacité, ici pour l’aborigène, de fonctionner comme contenant une vision
du monde qui apaise l’angoisse fondamentale et donne ainsi sens à la
vie…
Il me paraît important de souligner ici, combien d’un point de vue
psychique, c’est bien la structure contingente et subjective de l’identité
primaire qui fonde la cohérence existentielle d’un sujet et, combien ce
dernier se sentirait menacé par l’altérité de quiconque remettrait en
question les représentations organisatrices de son moi profond ou de la
vision du monde qui donne sens à sa vie…
Ainsi au 2me niveau, on perçoit déjà que ce ne sont pas tellement les
contenus de croyances qui posent problèmes mais bien leurs fonctions
identitaires.
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De plus, la subjectivité humaine est habitée par cette extraordinaire
capacité organisatrice de pouvoir prendre un événement et, en lui
donnant un sens, de le transformer en un espoir de vie. Pour l’homme,
tout processus de guérison contient un aspect magique, d’illusion et de
non réalité qui intervient activement dans sa réalité. Tout cela, n’est
possible que dans la mesure où l’on donne à la subjectivité un statut
d’objectivité bien éloigné des connaissances (même en science, chacun
trouve ce qu’il cherche y compris la présence ou non de fantômes suivant
la subjectivité du savant observateur etc.), de la réalité ( celle ci est
définie par la croyance ) et de la vérité et (l’acte de croire n’a pas en son
origine affaire avec le désir de vérité, sa fonction est de métaphoriser le
réel afin qu’il ne soit pas le vrai). Cette structure psychique prévalente de
notre fonctionnement, permet à chacun ,suivant son identité primaire
(naissance, langue, idéologie) d’avoir une vision du monde qui,
essentiellement par le déni de la mort, apaise l’angoisse fondamentale
(c’est une des sources de la réussite du champ spirituel dans sa capacité
de promettre, de manière renouvelée, l’une ou l’autre forme d’autre vie ou
de survie).
Cependant, être habité par une conviction ne donne pas à celle-ci un
statut de réalité…sauf pour le croyant qui en chacun de nous est prêt à
abandonner la petite parcelle d’objectivité dont il dispose pour autant qu’il
rencontre une personne, un gourou, une idée, un texte, une institution,
une idéologie, une religion qui le conforte dans sa croyance…
Autre exemple, le miracle au quotidien : la guérison d’un cancer ou d’une
simple évolution de vie va naturellement et heureusement, car c’est ainsi
que nous fonctionnons, être attribuée à la croyance qui renforce ce qui
donne sens à la vie : eau de Lourde ou du Gange, l’énergie des
pyramides, tel fruit, tellel bénédiction, un lieu ( c’est l’effet bénéfique de
l’identification projective : ta foi t’a sauvé !).
Ainsi si, d’un point de vue psychique les contenus sont aléatoires ou vides,
leurs fonctions sont subjectivement actives et pleines. Bien sûr, les
sources actives de sens et de guérisons sont liées à notre identité
primaire; il est exclu qu’un belge se sente renforcé dans sa cohérence
personnelle profonde par la présence d’une vache, fut-elle sacrée et bénie
par l’énergie spirituelle des textes hindous qui l’accompagnent pourtant
tout aussi organisateur que les écrits bouddhiques ou judéo-chrétiens…
Altérité…vie et mort de …l’identité :
En dehors d’une vision idéalisante, il est évident que l’identité se construit
en fonction d’un « Nous . » qui s’oppose à « Eux. » (autres –différents) et
qui fonctionne en terme binaire (bon mauvais, bien mal, pur impur, ami
ennemi ) avec une efficacité redoutable lorsqu’il s’agit de détruire la
menace que représente l’altérité pour les fondements de l’identité
primaire.
N’est ce pas là un paradoxe au cœur du fonctionnement de toutes les
religions ?
En effet, si dans l’ensemble du champs spirituel, le bras gauche ,celui du
cœur du message, se montre activement tolérant et ouvert à l’altérité, le
bras droit, celui du glaive, pour protéger le caractère sacré du message
confondu avec la subjectivité contingente de l’identité, se montre
effroyablement destructeur dans son mouvement récurent de purification
visant à anéantir l’incroyance laïque ou religieuse
Pour me faire comprendre, d’une manière métaphorique et très réductrice
on pourrait dire que si Dieu est amour, sa capitale, Jérusalem, est la
capitale de la haine où chaque petit groupe considère la couleur de sa
pierre comme sacrée et ce, au nom d’une diversité extraordinaire
d’interprétations d’une même source spirituelle, vécues chacune comme la
seule qui contient le sens ultime de la vie.
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Deux remarques : 1) : c’est bien le fonctionnement de l’homo sapiens (
pour lequel penser la complexité en dehors de la dualité reste un exercice
difficile ) qui rend l’institution religieuse menaçante pour l’altérité et non
l’essence de son message d’espérance…mais puisqu’elle est humaine,
hélas sans le reconnaître, elle échoue régulièrement dans ses tentatives
peu nombreuses de pacification de ses vêtements dogmatiques ( ex. : la
violence universelle à propos du statut second de la femme).
2): Il est essentiel de ne pas confondre l’aspect destructeur du statut
dogmatique sacré et autoproclamé de l’idéologie institutionnelle laïque ou
religieuse quelle qu’elle soit ( lié à l’identité primaire )avec le
cheminement spirituel de ceux qui, par un travail intérieur de dégagement
personnel, élaborent la question du sens et qui, dans l’anonymat (ils ne
font pas de bruit), loin des médias et du tumulte du monde oeuvrent pour
le bien commun.
Ces personnes sensibles (les sages silencieux dans toutes les cultures)
créent des solidarités de proximités qui intègrent l’altérité. Bref, si
l’ouverture à l’altérité pose problème au niveau du Nous identitaire, celleci se développe dans des engagements de proximité parce que les voisins,
bien que différents, sont assimilés à des proches semblables à eux
(altérité intégrative fragile dès que le Nous se manifeste).
Penser la complexité
Penser la complexité implique un processus de dégagement du caractère
absolu des idéologies et une reconnaissance de la conflictualité interne qui
nous habite : la source de la guerre est en nous. A ce titre, je pense que
la question du sens a connu, très schématiquement et dans une
présentation intentionnellement très simplifiée, trois évolutions :
- La fracture métaphysique qui a brisé, après 6000 ans de règne,
l’univers de l’absolu spirituel (celui du monde gouverné par des forces
obscures sans lois naturelles et sans identité personnelle) s’est réalisée
par l’émergence, au VI siècle avant Jésus-Christ, d’une transcendance
élaborée en termes d’une dualité fondamentale (cfr. : Moïse ,Bouddha,
Confucius : YHVH, l’Etre, Seigneur d’en haut, Réalité suprême etc.).
- Plus spécifiquement, la religion par les réponses apaisantes qu’elle
donne aux questions fondamentales est devenue une source de guérison
(de sens) et, en posant bien la question de la transcendance et celle du
problème de l’altérité, elle a favorisé un processus interne d’évolution et
de dégagement du tout religieux (cfr. l’âge d’or de la sphère des forces
obscures des esprits) vers l’émergence encore très minoritaires de
sociétés démocratiques que la croyance ne gouverne plus.
- La croissance d’une liberté psychique de penser et le renouveau des
connaissances permettent aujourd’hui de désacraliser le caractère absolu
des sources spirituelles tout en conservant l’essentiel de leurs
interrogations (ex. proche de nous, le travail de libération d’un J.Bottéro
en 1986-1992 et de dégagement d’un Israël Finkelstein, croyant
orthodoxe, directeur de l’institut archéologique de l’université de Tel-Aviv
qui, en juin 2002 à la Knesset en plein intifada, affirma en toute
honnêteté intellectuelle que, d’un point de vue archéologique, les sources
de la Torah n’avaient aucune valeur historique… Voilà une liberté de
penser, peut-être contestable, mais dégagée du dogmatisme …nous
sommes loin de la catholique Splendor Veritatis).
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Souvent ,je me demande pourquoi est-il si difficile de parler simplement
de ce qui aide à vivre, de ce qui soutient la recherche du sens sans se
heurter à l’idéalité qui induit en erreur ?
Pourquoi ne pouvons nous pas simplement dire (d’un point de vue
psychique)que, si aucun objet n’épuise le désir, aucune religion n’épuise la
quête de sens, aucune ne peut prétendre détenir la Vérité et au nom de
cette vérité condamner l’autre dans l’erreur et chacune devrait nous aider
à cheminer dans la vie en acceptant le caractère largement inexplicable de
celle-ci.
En somme, nous devrions pouvoir dire que la question du sens, de la
transcendance, de Dieu, du manque, de la finitude ne se laisse pas
enfermée ni épuisée par les visions d’un prince égyptien, peut-être juif,
Moïse, ni par celles d’un sage inspiré juif, Jésus, ni par celles d’un
chamelier mystique Mahomet, ni par Bouddha, ni par Confucius, ni
par…personne.
Cette ouverture à la complexité se heurte hélas à l’absolu de l’idéologie
identitaire…comme si se reconnaître partie prenante d’un cheminement
particulier ne pouvait se vivre qu’en excluant l’altérité d’un autre regard !
Pourtant, cette difficulté à penser la complexité est le plus souvent bien
élaborée et se retrouve bien nommée au cœur du message tolérant de
tous ceux qui ont essayé de dépasser la structure de la conflictualité
inhérente à notre humanité
Exemple: le message essentiel de Jésus concernant l’amour de soi
(l’amour narcissique) et l’amour du prochain (l’amour objectal) ainsi que
l’appel au pardon est au cœur des difficultés d’aimer de l’homme qui reste
divisé entre la solitude de l’amour narcissique (je déteste tout ce qui n’est
pas moi) et la douloureuse reconnaissance de l’altérité de l’amour objectal
(je souffre de ne pas pouvoir m’empêcher de faire du tort à ceux que
j’aime ).
Peut-on concilier ces deux pôles opposés de notre fonctionnement ? En
bref :
Le pôle narcissique contient le germe de l’intolérance persécutoire envers
autrui vécu comme source de souffrance; il ignore les questions
essentielles du sens, de la difficulté de trouver dans l’autre un bon objet, il
ne se sent pas concerné par une proposition de changement personnel et
se heurte à la découverte tardive qu’il n’a qu’une vie…
Le pôle objectal est au contact avec la fragilité personnelle et le besoin de
reconnaissance, il est ouvert à l’altérité par l’expérience de l’abandon
partagé: celle où il a pu se montrer physiquement et psychiquement nu
et, dans un climat de sécurité, se sentir à l’aise, accepté jusque dans ses
imperfections physiques et psychologiques (c’est la source de la gratitude
et de l’attachement dans la durée).
Ces deux pôles forment un paradoxe existentiel non dépassable qu’il nous
faut élaborer en terme d’une bonne distance relationnelle : trop proche je
me sens envahi ,trop loin je me sens perdu…(c’est une autre histoire).
L’essentiel, d’un point de vue psychique, c’est de bien comprendre, que
l’élaboration (la conscience à minima) de l’inéluctabilité de la mort est
nécessaire pour nous ouvrir au pôle objectal de l’altérité, néanmoins, si «
altérité » veut dire mort (finitude),elle reste problématique et conflictuelle
pour cette partie narcissique de nous-même qui ne veut pas mourir…
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N’est-ce pas là, la question fondamentale depuis la nuit des temps : ex :
bien avant l’émergence des élaborations spirituelles d’aujourd’hui, dans
l’Egypte ancienne, l’amour représente la force de vie plus fort que la mort
: « Si, la mort ne nous apprend pas à nous aimer vraiment mutuellement
d’un amour tel qu’il raccommode toutes nos déchirures et qu’il rassemble
tous les morceaux dispersés de nous- même, alors notre vie ne peut aller
qu’à vau-l’eau comme si elle n’avait jamais existé… » (extrait du livre des
morts, XI siècles avant Jésus Christ !).
Cette conception est proche de l’élaboration traumatique de nos difficultés
d’aimer.
Conclusions :
La question du sens est indissociable de celle de l’ inscription d’une
temporalité structurée par l’énigme de la finitude et de la construction
contingente d’une identité primaire qui se renforce par l’intégration
toujours conflictuelle, parce que menaçante, de l’altérité.
Il me paraît important de dénoncer le fonctionnement binaire ou en
clivage et, ce faisant, à remettre en cause l’idéalité destructrice des
réponses trop absolues quelque soient leurs sources ainsi que de favoriser
une prise en compte de la complexité.
Pour finir, deux références bibliographiques : une pour la tolérance du
cœur ,une pour le glaive de la remise en question de l’identité primaire
d’un chacun…
Celle du cœur vient d’un prêtre pour lequel les écrits de l’auteur sont le
fondement de sa recherche et de sa quête de sens aujourd’hui. Ce livre
accessible, si on possède une culture chrétienne et une base de
connaissance philosophique, représente ,à mes yeux, un exemple type
d’une lecture du monde orientée par la vision tolérante et ouverte du
message de référence sans jamais percevoir que les questions puissent
s’élaborer autrement …pour ceux qui aiment l’idéalité du témoignage
cohérent d’un honnête homme, professeur de théologie à l’U.C.L. :
Le sens : « tome VII de Dieu pour penser. » Adolphe Gesché,2003,éd.
du cerf (liberté ,identité, destin, espérance, imaginaire ).
Celle du glaive est liée à mon choix personnel : je trouve que c’est un des
meilleurs livres pour proposer une intelligente et stimulante remise en
question des fondements identitaires de chacun et ce ,à travers une
dénonciation érudite et documentée du caractère destructeur des
dogmatismes de chaque champ spirituel tant sur le plan historique,
sociologique, anthropologique que d’une bonne critique contemporaine de
l’exégèse des textes…
De plus, l’auteur à la bonne idée d’approfondir ce débat par la description
actualisée dans chaque continent, des confrontations armées des
idéologies religieuses intolérantes à l’altérité.
Il montre que si chacun est habitée par une croyance organisatrice de
sens, il n’est pas simple de promouvoir une attitude qui évite d’alimenter
le feu de la guerre idéologique.
Ouvrage d’érudition, bien documenté, illustré, accessible pour ceux qui
cherchent, sans craindre une remise en question des valeurs personnelles,
à s’intéresser au fait religieux dans sa brûlante actualité. Excellente base
pour ouvrir une discussion…
Le Feu sacré ,fonctions du religieux : Régis Debray ,Fayard 2003.
(identité, fraternité ,guerre, mensonges et réalités)L’auteur préside le
comité de direction de l’Institut européen en sciences des religions, auprès
de l’Ecole pratique des hautes études (Paris).
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