Français langue seconde - Académie de Montpellier

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Français langue seconde - Académie de Montpellier
Certification complémentaire
Mention français langue seconde
Rapport du jury – Session 2014
Texte de référence
Note de service n° 2004-175 du 19-10-2004 relative à l’attribution aux personnels
enseignants des premier et second degrés relevant du MEN d’une certification
complémentaire dans certains secteurs disciplinaires, BOEN n° 39 du 28 octobre 2004
Composition du jury
M. Frédéric Miquel, IA-IPR de Lettres, en charge des enseignements FLS, président du jury
M. Jean-Yves Bouton, IA-IPR de Lettres
Mme Nathalie Auger, Professeur des universités, Université Montpellier III
Mme Clarisse Decroix, professeur de Lettres, missionnée au CASNAV de l’Hérault
Résultats
26 candidats inscrits, 2 absents
14 admis (58.3%), 10 refusés.
14 admis : 4 PLP Lettres/Histoire, 1 PLC Anglais, 1 PLC Tourisme, 5 PLC Lettres, 3 professeurs
des écoles
Amplitude des notes : 07/20 à 18/20
Profil des candidats :
4 certifiés de langue (anglais, espagnol)
7 certifiés de lettres (classiques et modernes)
1 certifié histoire-géographie
1 certifié tourisme
6 PLP (lettres-histoire)
7 professeurs des écoles
Remarques du jury
Les candidats ont présenté des parcours très divers, tant par leur formation que par leur
expérience et leur motivation. Au final, aucun profil-type ne se dégage, mais les candidats
admis, quels que soient leur discipline et leur corps d’origine, sont ceux qui ont su
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démontrer une qualité de réflexion didactique et pédagogique fondée la plupart du temps
sur une certaine expérience d’enseignement aux EANA, alliée à une formation universitaire
en FLE. Ce sont aussi ceux qui ont réussi à se dégager de leur dossier pour approfondir les
problématiques : une soutenance ne peut consister en une reprise intégrale d’un dossier que
le jury a déjà lu.
La très grande majorité des candidats a suivi le stage de formation de trois jours proposé par
le plan académique de formation et ceux-ci ont une vision claire de la distinction entre
français langue étrangère et français langue seconde et de scolarisation, ce qui n’est pas
toujours le cas pour les autres candidats. Mais, si trois journées de formation aident à situer
la problématique, elles ne dispensent pas d’une nécessaire analyse réflexive sur les
expériences professionnelles, ni de lectures complémentaires destinées à enrichir cette
analyse et à compléter les domaines de formation dans lesquels le candidat se sent moins
préparé. Certaines notions sont parfois encore floues et les spécificités du français langue de
scolarisation restent encore trop souvent limitées au vocabulaire des consignes et au lexique
de la classe ou de la discipline enseignée. La certification en FLS exige que le professeur soit
capable de prendre de la distance par rapport à sa pratique et à sa discipline d’origine pour
réfléchir aux codes linguistiques, culturels et disciplinaires dont l’apprentissage est
indispensable aux EANA pour réussir rapidement en classe ordinaire.
Si les professeurs de langue peuvent paraître, a priori, bien armés grâce à leur connaissance
du CECRL et leur maîtrise de la didactique de la langue vivante, c’est finalement leur capacité
à prendre en compte les réelles spécificités de la langue seconde et de scolarisation qui a été
déterminante, plutôt que leur formation initiale. Les candidats de lettres, lorsqu’ils ont su
présenter de façon cohérente un enseignement articulant perspective actionnelle, besoins
linguistiques en situation scolaire et entrée dans la culture, ont été souvent performants.
Enseigner à des EANA suppose également une sensibilité au plurilinguisme des élèves dont il
faut favoriser la référence à la langue maternelle chaque fois que cela est possible ; ceci
nécessitant, non une connaissance nécessaire des autres langues, mais, au minimum, une
attention à leurs spécificités et aux passerelles que les élèves eux-mêmes peuvent établir.
Il ne suffit pas de montrer de la motivation pour les publics concernés (ce qui est déjà un
atout non négligeable), mais il convient aussi de prouver qu’on est en mesure de bâtir une
progression annuelle permettant aux élèves de s’insérer le plus rapidement possible dans un
système d’enseignement français ordinaire, ou de suivre en français les enseignements dans
une autre discipline : la réussite de l’inclusion est à ce prix. La certification n’est pas non plus
prioritairement une clé pour demander un poste à l’étranger. De même, une formation
universitaire en FLE et/ou une expérience de l’enseignement du français à l’étranger, ne sont
pas des gages automatiques pour l’obtention de la certification en français langue seconde
mais elles peuvent constituer une base solide pour le développement de la réflexion en
FLS/SCO. Il convient, de surcroît, d’avoir pris connaissance des textes officiels régissant la
scolarité des élèves allophones nouvellement arrivés en France et de se les être appropriés:
on attend du candidat qu’il connaisse les modalités d’accueil en UPE2A, qu’il ait réfléchi à la
notion d’inclusion qui remplace celle d’intégration, qu’il en ait compris les enjeux et qu’il
montre sa capacité à s’investir dans ces dispositifs avec efficacité. L’expérience, y compris
avec quelques élèves nouveaux arrivants, ne suffit pas davantage si elle n’est pas
accompagnée d’une réflexion sur les besoins des EANA, sur les critères qui permettent
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d’élaborer une progression en UPE2A, sur la façon dont on peut envisager la différenciation,
l’évaluation initiale et continue ou l’orientation. Il est appréciable qu’un candidat puisse
montrer qu’il a réfléchi à la manière dont il pourrait tenir une place pertinente dans ces
dispositifs et témoigner d’une volonté réelle de formation et d’investissement dans ce
domaine.
Conclusion
Le jury encourage les candidats refusés cette année et qui souhaitent réellement s’engager
sur la voie du FLS à faire une deuxième tentative en tenant compte des remarques générales
qui précèdent et en prenant connaissance des appréciations qui les concernent plus
particulièrement. Cette année en effet, il leur est possible de se procurer auprès du service
des examens et concours le commentaire individuel rédigé par le jury pour justifier sa
décision. Ils pourront alors continuer à se former sur les points pour lesquels ils ont montré
des lacunes : s’ils pensent devoir améliorer leur connaissance des publics allophones
arrivants, il leur est notamment conseillé de rencontrer des collègues qui travaillent avec les
EANA. Si leur réflexion didactique est insuffisante, ils pourront approfondir leurs
connaissances en utilisant les nombreuses ressources à leur disposition*. Le jury encourage
vivement ceux qui ont dit être tentés par une formation universitaire en FLE, à réaliser leur
projet. Enfin, il a eu plaisir à entendre des candidats bien préparés, montrant, avec
beaucoup de pertinence et parfois même d’enthousiasme, leur évidente capacité à répondre
de façon éclairée aux besoins des différents types d’élèves allophones arrivants.
Pour le jury, Frédéric Miquel, IA-IPR
Montpellier, le 22 avril 2014
*Bibliographie et sitographie indicatives
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Liens vidéo
Comparons nos langues
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http://marille.ecml.at/Classroomvideos/tabid/2915/language/en-GB/Default.aspx
Enseigner à des publics allophones : les mercredis de Créteil
http://www.ac-creteil.fr/enseignements-mercredisdecreteil.html
Table ronde à la Cité de l’Histoire Nationale de l’Immigration sur « Education et migration »
http://www.dglflf.culture.gouv.fr/publications/Table_ronde_3.pdf
Liens audio
Ressources audio sur culture et territoire, conférences sur les élèves migrants (2011)
http://www.approches.fr/Nouveaux-migrants-apprendre-la
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Sites
Site EDUSCOL : http://eduscol.education.fr/pid28783/scolariser-les-eleves-allophones-et-lesenfants-des-familles-itinerantes.html
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Séminaire intergouvernemental Conseil de l’Europe « Relever le défi des classes multilingues
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Séminaire intergouvernemental Conseil de l’Europe Qualité et inclusion en éducation : le
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Site Maledive (Majority language and diversity) : (CELV/ Conseil de l’Europe)
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Manuels
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