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Edition spéciale PME, novembre 2015 News Prévoyance Réglementation de la succession : anticiper et planifier en détail 05 Propriétaires d’entreprise Réduire les salaires au profit de dividendes plus importants ? ab 06 Prévoyance entreprise Assurance complète oucaisse de pension d’entreprise ? 11 Régime hors obligatoire Des solutions de placement souples par la fondation collective Sous la loupe Préparer les entreprises à la cession Pour céder l’œuvre de leur vie, les propriétaires d’entreprise doivent prendre en compte divers facteurs : entre autres, la séparation financière de leur société, les futures structures de leur entreprise et des facteurs émotionnels. Une planification détaillée et anticipée permet de régler correctement la succession. L’entrepreneur doit veiller à ce que les technologies, les produits et les procédures soient actuels. Une planification anticipée favorise la transmission bien réglée aux successeurs. Au plus tard cinq ans avant une cession prévue, un entrepreneur doit se pencher sur la question. Des préparations stratégiques permettent d’augmenter l’attrait de l’entreprise pour un successeur potentiel. Il faut que l’entreprise soit correctement positionnée pour l’avenir. Pour cela, une éventuelle réorientation doit être envisagée. L’entrepreneur doit veiller à ce que les technologies, les produits et les procédures soient actuels. Une entreprise rationnalisée augmente l’attrait dans le processus de vente car, en général, un acheteur s’intéresse uniquement à l’activité opérationnelle. 2 Edition spéciale PME, novembre 2015 De ce fait, il est recommandé au vendeur de se séparer des actifs qui ne sont pas nécessaires à l’exploitation, comme les immeubles, les titres ou les liquidités, avant de céder l’entreprise, car cela diminue le prix d’achat et simplifie le financement pour l’acquéreur. En général, le transfert dans le patrimoine privé a des conséquences au niveau des impôts, d’où l’intérêt de définir une stratégie de rachat sur plusieurs années, avec l’aide d’experts. Cette stratégie prévoit par exemple l’optimisation des salaires et des versements de dividendes. Elle tient également compte des aspects juridiques de la prévoyance et la vente des actifs hors exploitation. De même, le propriétaire d’une entreprise fait bien d’épurer les créances en compte courant et provenant de prêts de et aux associés. La structure de l’actionnariat exige également des adaptations au niveau des participations minoritaires et des conventions d’actionnaires. Pour profiter de la retraite en toute sérénité, il est conseillé au propriétaire de l’entreprise de préparer un plan détaillé de ses revenus et de son patrimoine. Ce plan lui permettra de voir comment continuer à financer son niveau de vie habituel. Il doit également régler au mieux la future gestion de sa fortune privée. Structure future de l’entreprise Le successeur doit avoir la certitude que l’entreprise n’est pas dépendante de son actuel propriétaire et qu’elle peut continuer à marcher aussi bien sans lui. Il faut donc être sûr que le réseau de relations avec les clients, fournisseurs, partenaires financiers, autorités, etc., et le savoir-faire restent disponibles après le départ de l’ancien propriétaire. Pour cela, il est recommandé de développer à l’avance un niveau de direction et de documenter correctement les processus, les stratégies, les finances et les structures. Une autre solution adéquate consiste en une direction commune de l’entreprise, limitée dans le temps, au cours de laquelle le réseau de relations et le savoir-faire seront transférés au nouveau propriétaire. Lors de la réglementation de la succession, il est judicieux de réfléchir à sa propre forme juridique. Par exemple, une société anonyme ou une société à responsabilité limitée offre le grand avantage de pouvoir transférer les parts à différentes personnes. Cette possibilité apporte beaucoup de souplesse dans la vente de l’entreprise ou dans la répartition du patrimoine pour les repreneurs. L’avantage d’une SA par rapport à une SARL réside dans le fait qu’il est plus facile de transférer des actions de la SA que des parts sociales de la SARL. Outre la structure de l’entreprise, il est également opportun de prendre une décision concernant les parties de l’entreprise qui ne relèvent pas directement de son activité principale. Cela permet d’opérer les ajustements requis dans la structure de groupe, en procédant par exemple à des fusions, des scissions ou des transformations. De telles actions augmentent aussi l’attrait pour la personne qui reprendra l’entreprise. Facteurs émotionnels Une planification détaillée de la succession ne garantit toutefois pas que la transmission se passera bien. Les propriétaires d’entreprise ne doivent jamais sous-estimer l’aspect émotionnel. Céder le travail de toute une vie est souvent une source de soucis. Il ne faut pas négliger les craintes d’une perte de pouvoir ou du statut social ni les conflits familiaux. La peur de perdre le réseau social, qui est parfois étroitement lié à l’entreprise, se fait également ressentir. Il est important que le propriétaire cédant conçoive des perspectives et qu’il s’accorde du temps libre pensant sa vie active car cela facilite cette décision : que vais-je faire de mon temps après le transfert ? L’introduction progressive du nouveau propriétaire et de la cession peut être judicieuse dans ce contexte. Elle aide également le repreneur à se familiariser avec ses nouvelles responsabilités et avec l’entreprise. La phase de transition peut être difficile pour les deux parties. Pendant combien de temps le pro priétaire cédant gérera-t-il encore l’entreprise et à partir de quand aura-t-il seulement un pouvoir consultatif ? Pendant une phase transitoire plus longue, les collaborateurs peuvent s’habituer au nouveau style de direction et perdront moins confiance dans le management. Mais cette phase peut aussi créer des conflits. Le nouveau propriétaire fixe souvent d’autres priorités et s’est habitué à d’autres processus. • Markus Gölz, David Stotz Pour en savoir plus ubs.com/succession-entreprise Le successeur doit avoir la certitude que l’entreprise n’est pas dépendante de son actuel propriétaire et qu’elle peut continuer à aussi bien fonctionner sans lui. Notre conseil Il n’y a pas de solution toute faite pour réussir le passage de flambeau. Chaque règlement de succession est individuel et complexe. Divers facteurs entrent en ligne de compte. Le processus de transfert nécessite souvent de faire appel à un conseiller compétent, qui assiste le processus, tant sur le plan humain que sur le plan technique. 3 Sous la loupe « Une distinction claire est essentielle » Ivan Wigger est le propriétaire de l’entreprise Wibatec AG depuis le début de l’année. Il raconte comment UBS l’a conseillé et accompagné pendant le processus d’achat. « Chez Wibatec AG, j’ai eu la chance de me développer dans ce rôle. » Ivan Wigger est le propriétaire de Wibatec AG à Rotkreuz 4 Edition spéciale PME, novembre 2015 « Je rêvais depuis longtemps de diriger ma propre entreprise et d’être mon propre chef. Chez Wibatec AG, j’ai eu la chance de me développer dans ce rôle. Je travaille pour cette entreprise depuis plus de 14 ans. Au fil des années, on m’a confié de plus en plus de responsabilité. En 2012, j’ai été élu membre de la direction. Et deux ans plus tard, j’ai repris la direction de l’entreprise. En tant que président du conseil d’administration et propriétaire, le fondateur de l’entreprise avait encore toutes les cartes en main. Sa femme gérait la comptabilité et était responsable des finances. Phase de test avec droit de préemption En octobre 2013, on m’a proposé d’acheter Wibatec AG. J’étais enthousiaste, mais certains points ne me convenaient pas : par exemple, il fallait acheter des nouveaux véhicules et repourvoir des postes. De plus, nos conceptions des prix étaient trop divergentes. Nous avons alors convenu que je disposerais d’un droit de préemption et d’un délai de décision de douze mois. Pendant ce temps, le chiffre d’affaires a augmenté et les points reven diqués se sont concrétisés. J’ai donc exercé mon droit de préemption et racheté Wibatec AG le 1er janvier 2015. Afin de réglementer la succession, l’ancien propriétaire avait préalablement transformé la SARL en SA. Dans notre cas, cette décision fut la bonne. La forme de la société anonyme a largement simplifié le processus d’achat. Une distinction nette entre le nouveau et l’ancien propriétaire était très importante pour moi. Après le rachat, je voulais avoir la responsabilité exclusive. Par conséquent, toutes les actions et en même temps la présidence du conseil d’administration m’ont été transférées. Une aide précieuse Pour le fondateur et moi, le transfert d’une entreprise était quelque chose d’inconnu. Il y a eu parfois des incer titudes et de fausses idées. UBS a su nous expliquer la situation de manière très claire et très professionnelle. Une procédure clairement structurée de la part d’UBS lors de la conclusion et de l’exécution de la transaction a corrigé toutes les incohérences. La réglementation de la succession a naturellement suscité des émotions qu’il a fallu de temps en temps maîtriser pour les deux parties. Mon objectif après la reprise était que nos clients aient toujours autant confiance en nous et qu’ils soient toujours satisfaits de nos prestations. Nous avons donc travaillé d’arrache-pied pour renforcer notre position sur le marché. Nous avons créé un nouveau site, nous sommes désormais présents sur les réseaux sociaux et nous produisons de nouvelles brochures pour les mailings imprimés. De plus, nous avons consolidé notre équipe de monteurs pour pouvoir continuer à proposer le service de montage tant apprécié dans de bonnes conditions ». • Simon Bietenhader Pour en savoir plus wibatec.ch Propriétaires d’entreprise Salaire ou dividendes ? La réforme de l’imposition des entreprises III a rendu les versements de dividendes plus attractifs pour les entrepreneurs. Mais réduire son salaire pour des dividendes plus importants ne vaut pas toujours le coup. Depuis la réforme, les dividendes ne sont plus qu’imposés partiellement à partir d’une participation minimale de 10 % dans le capital de base. Autrement dit : les cantons peuvent imposer les dividendes soit à un taux d’imposition réduit, soit imposer une partie des distributions afin de réduire la double imposition. Avec cette réglementation, de nombreux collaborateurs propriétaires de sociétés de capitaux perçoivent davantage de dividendes pour un salaire réduit. Cette façon de faire a toutefois ses limites et n’est pas toujours la meilleure solution. Des rachats volontaires dans le 2e pilier peuvent être une possibilité d’épargne fiscalement attrayante. Des rachats moins élevés dans le 2e pilier Des dividendes élevés au détriment du salaire peuvent présenter des inconvénients au niveau de la prévoyance vieillesse personnelle et impacter les futures prestations d’assurance du bénéficiaire. Des salaires faibles entraînent des cotisations peu élevées dans le 2e pilier. Inversement, des contributions salariales élevées augmentent les cotisations d’épargne et le potentiel de rachats volontaires dans la caisse de pension. De plus, les versements dans le 2e pilier sont exonérés de l’impôt sur le revenu. Les rachats volontaires notamment peuvent donc représenter une possibilité d’épargne attractive, fiscalement optimisée. La caisse de compensation empêche les dividendes excessifs Le 1er pilier joue lui aussi un rôle important : au final, des cotisations AVS sont dues sur les salaires versés. Depuis la réduction de la double imposition des dividendes, l’assurance fédérale vieillesse et survivants essuie des pertes de revenus considérables au niveau des entrepreneurs. Par conséquent, les assurances sociales empêchent des dividendes disproportionnellement élevés au détriment de versements de salaire et ceux-ci ne sont pas tolérés par le droit des assurances sociales. Concrètement, les caisses de compensation requalifient des dividendes excessifs en salaires soumis à l’AVS. En cas de disproportion entre le travail fourni et la rémunération perçue, le dividende peut être converti en salaire jusqu’à ce que le salaire usuel dans la branche soit atteint. L’assurance sociale perçoit ensuite les cotisations AVS correspondantes sur le montant du salaire recalculé. Prise en compte du cadre fiscal Quand on compare salaire et dividendes, il convient aussi de tenir compte des conditions fiscales individuelles. Les impôts sur les bénéfices au siège de la société et les impôts sur le revenu au domicile de l’associé sont déterminants pour définir le niveau de la charge fiscale totale. • Markus Gölz Pour en savoir plus Posez vos questions à nos experts : [email protected] 5 Prévoyance des entreprises Assurance complète ou caisse de pension propre à l’entreprise ? Diverses solutions de prévoyance existent en fonction de la situation. Les start-up et les petites entreprises profitent souvent d’une assurance complète. Les moyennes entreprises peuvent réduire leurs coûts et augmenter les opportunités de rendement grâce à une solution semiautonome. L’assurance complète est la solution de prévoyance la plus globale. La prévoyance professionnelle (LPP) est le 2e pilier du système de prévoyance suisse. Les employeurs, avec des employés, doivent s’affilier à une institution de prévoyance enregistrée. C’est ce que prescrit la loi fédérale sur la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité. Les entreprises ont, en l’occurrence, le choix entre trois solutions : leur propre caisse de pension autonome, une solution semi-autonome ou une assurance complète. Les PME préfèrent avant tout l’assurance complète et la caisse de pension semi-autonome. L’assurance complète offre la sécurité L’assurance complète est la solution de prévoyance la plus globale. Elle as- sume les risques à assurer conformément à la LPP (longévité, décès et invalidité) et le risque sur les marchés financiers. De cette manière, l’assurance complète offre des prestations de prévoyance garanties, sans risque pour les employeurs et les employés de devoir supporter des coûts d’assainissement supplémentaires en cas de couverture insuffisante. L’entreprise peut entièrement se consacrer à sa propre activité. Une couverture insuffisante – à savoir l’incapacité de financer toutes les prestations de prévoyance promises – n’est pas possible en raison des prescriptions légales. La compagnie d’assurance doit placer les fonds de prévoyance qui lui sont confiés de manière extrêmement Comparaison des solutions de prévoyance Assurance complète Solution semi-autonome Solution autonome Taux d’intérêt / avoir de vieillesse Taux minimum légal, plus éventuels rendements excédentaires (non garantis) Taux minimum légal, plus éventuels rendements supplémentaires (non garantis) Taux minimum légal, plus éventuels rendements supplémentaires (non garantis) Couverture insuffisante Pas possible Possible Possible Codécision dans la stratégie de placement Non Possible, selon le règlement Oui Risque Aucun Selon la stratégie Selon la stratégie Opportunité de rendement Limitée Selon le marché Selon le marché Convient aux Jeunes entreprises, entreprises en création / développement Moyennes entreprises en phases de croissance et de consolidation Grandes entreprises en phases de croissance et de consolidation Source : UBS 6 Edition spéciale PME, novembre 2015 conservatrice, car un découvert n’est pas autorisé. Par conséquent, les possibilités de rendement sur les placements de capitaux, et donc sur le capital de prévoyance, sont limitées. Si les rendements sont insuffisants, les éventuelles pertes sont à la charge de l’assurance, soit de ses actionnaires. Autonomie partielle pour des rendements plus élevés Les caisses de pension semi-autonomes assurent d’une part les risques de décès et d’invalidité, le plus souvent couverts par une solution de réassurance. Le risque de longévité, d’autre part, est supporté par la caisse de pension elle-même. La fortune de prévoyance épargnée à cet effet est placée sur le marché financier pour obtenir sa rémunération requise. En tant qu’organe suprême de la caisse de pension, le Conseil de fondation décide de la stratégie de placement. Ainsi, l’employeur et les représentants des employés (dans le cas d’une caisse de pension propre à l’entreprise) ou les représentants de la fondation collective (dans le cas où plusieurs entreprises sont affiliées à une caisse de pension) décident du placement de la fortune de prévoyance. La marge de manœuvre dans l’activité de placement est limitée par les prescriptions légales et la capacité de risque de la caisse de pension. La grande liberté offre aussi des pos sibilités de rendement plus élevées que dans le cas d’une solution d’assurance. Si les engagements de prévoyance et la fortune de prévoyance ne sont plus équilibrés, autrement dit si la fortune ne suffit plus pour couvrir l’engagement total, dans certaines circonstances, des mesures d’assainissement doivent être prises, lesquelles devront alors être supportées par l’employeur et les employés. Si un entrepreneur souhaite profiter de possibilités de rendement plus élevées, mais sans caisse de pension propre à l’entreprise, une affiliation semi-autonome à une institution collective est une possibilité. L’institution collective se charge d’administrer la solution de prévoyance. Il est utile de comparer les différents prestataires, car l’offre est diversifiée et la solution peut être adaptée aux besoins de l’entrepreneur et des assurés. La solution adaptée pour chaque entreprise Le choix de la solution de prévoyance détermine le niveau de sécurité et les opportunités de rendement. Les start-up et les petites entreprises privilégient souvent l’offre globale d’une assurance complète ou d’une fondation collective semi-autonome. Ces entreprises comptent sur une charge administrative réduite et un risque faible. Elles souhaitent une assurance avec des solutions de caisse de pension efficaces et des moyens de communiquer rapidement. Les offres sont adaptables aux besoins de l’entrepreneur, c’est pourquoi il est judicieux de comparer aussi les coûts par assuré. Les moyennes entreprises choisissent plutôt une solution semi-autonome car le potentiel de rendement supérieur dans la prévoyance professionnelle peut également être un critère de différenciation par rapport aux entreprises concurrentes. En général, seules les grandes entreprises optent pour une caisse de pension totalement autonome. Elles sont en mesure de supporter le risque financier inhérent à l’autonomie. • René Knoblauch Le choix de la solution de prévoyance détermine le niveau de sécurité et les opportunités de rendement. René Knoblauch est expert en prévoyance chez UBS Switzerland AG Pour en savoir plus Posez vos questions à nos experts : [email protected] ubs.com/pme-prevoyance 7 Capital de risque Un fonds d’avenir pour les jeunes entreprises suisses ? Il faut que les caisses de pension investissent dans les jeunes entreprises. C’est ce que réclame une mention du conseiller aux Etats Konrad Graber. Cet investissement doit réduire la charge que devront supporter les prochaines générations dans les réformes de la prévoyance et renforcer la place économique qu’est la Suisse. La réforme « Prévoyance Vieillesse 2020 » améliorerait le financement de l’AVS à long terme. Mais la charge de l’assainissement liée à la réforme pèse sur les épaules des jeunes générations et des suivantes. Les années passées, les caisses de pension généraient souvent 5 à 8 % sur le capital. Mais en général, seule la rémunération minimale LPP de 1,75 % jusqua’à présent était imputée aux actifs. Les caisses de pension doivent investir environ 1 % de leur capital dans un fonds d’avenir. Dr Veronica Weisser est économiste et expert en prévoyance au Chief Investment Office d’UBS 8 Edition spéciale PME, novembre 2015 Capital pour les jeunes entreprises La motion Graber demande que les caisses de pension investissent sur une base volontaire environ 1 % de leur capital dans un fonds d’avenir, qui met à la disposition des jeunes entreprises suisses un capital de départ. La vaste diversification du fonds d’avenir et la faible allocation dans le portefeuille global doivent limiter le risque pour les caisses de pension et augmenter leurs opportunités de rendement. Car les placements de capitaux actuels usuels pour les caisses de pension dans des obligations d’Etat plutôt improductives sont faiblement rémunérés. Les opposants à la motion y voient le risque que des volumes de financement importants permettent à de jeunes entreprises non compétitives à long terme de percevoir aussi des fonds. Un financement excessif pourrait en outre diminuer l’envie de créer des structures d’entreprise claires et efficaces. Ils critiquent également le fait que les caisses de pension axent leurs décisions de placement sur leurs objec- tifs de rendement. On se demande s’il est du devoir des caisses de pension de stimuler l’économie. En particulier, une limitation aux jeunes entreprises suisses ne favoriserait pas un rendement optimal – en comparaison, des fonds internationaux seraient plus lucratifs. A l’inverse, les partisans pensent que la création d’une Silicon Valley suisse où fleurissent de jeunes pousses et des conditions cadres optimales inciteraient les étrangers innovants à créer des entreprises en Suisse, renforceraient à long terme la place économique, créeraient des emplois de qualité et sécuriseraient les recettes fiscales. Une ouverture pour les investisseurs privés ? Sans compter les caisses de pension et en analysant la fortune des investisseurs privés dans la population suisse de plus de 60 ans, on constate que les obligations d’Etat représentent la majorité des placements de cette classe d’âge. Au vu des taux d’intérêt faibles, voire souvent négatifs, il pourrait être intéressant, pour cette génération, de placer de manière diversifiée une petite part de la fortune privée dans des jeunes entreprises plus risquées mais aux rendements plus importants à long terme. La plus grande réussite de la motion Graber serait la naissance d’un fonds d’avenir qui serait également ouvert aux investisseurs privés. • Dr Veronica Weisser Pour en savoir plus ubs.com/cio Réforme de l’imposition des entreprises Eviter les délocalisations d’entreprises La réforme de l’imposition des entreprises III doit rendre le système fiscal suisse compatible avec les normes internationales. Elle signe la fin des avantages fiscaux, notamment ceux accordés aux entreprises internationales. Diverses mesures visent à contrecarrer la perte d’attractivité qui menace la Suisse. La réforme fiscale au Parlement En juin, le Conseil fédéral a approuvé le message. Il est actuellement débattu au Parlement. Après le Conseil des Etats, le Conseil national devrait débattre du projet au cours de la session du printemps 2016. Aucune date n’est encore prévisible pour la votation au cas où le référendum aurait lieu. Le droit fiscal suisse des entreprises ne correspond pas aux normes internationales de l’Union européenne ( UE ), de l’Organisation de coopération et de développement économiques ( OCDE ) et à celles des 20 plus grands pays industrialisés et émergents ( G20 ). Cela concerne au niveau cantonal surtout les régimes fiscaux applicables aux sociétés de holding, d’administration et mixtes. La pratique de la répartition internationale des bénéfices pour les sociétés principales et le traitement fiscal des établissements financiers suisses sont également critiqués à l’étranger. Avec la réforme de l’imposition des entreprises ( RIE ) III, le Conseil fédéral répond à la pression croissante de l’étranger. La réforme doit adapter le système fiscal aux normes internationales et rétablir ainsi son acceptation à l’étranger. Elle vise aussi à renforcer la place économique suisse, à assurer son attractivité pour les entreprises étrangères et à garantir les revenus financiers des impôts sur les bénéfices pour la Confédération, les cantons et les communes. Principales modifications Le projet de loi encourage la suppression pure et simple des avantages fiscaux cantonaux pour les sociétés de holding, d’administration et mixtes ainsi que pour les sociétés principales et les établissements financiers suisses. Le Conseil fédéral veut éviter une vague de délocalisations des entreprises par le biais de mesures compensatoires. La « patent box » en particulier doit décharger la fiscalité cantonale pour les rendements générés par des innovations brevetées. En outre, les cantons doivent pouvoir accorder des déductions plus importantes pour les frais de recherche et de développement, dans le but d’encourager l’innovation des entreprises en Suisse. Une réduction des taux d’imposition sur les bénéfices au niveau cantonal est également envisagée, en laissant le soin aux cantons de réduire les taux d’imposition au niveau cantonal et communal dans le cadre de leur budget. La Confédération part du principe que les cantons réduiront le taux d’imposition sur les bénéfices d’au moins 6 %. Pour compenser la perte de recettes fiscales qui en résulte, il est envisagé de faire davantage participer les cantons aux impôts fédéraux. Une autre modification importante consiste à introduire à l’avenir une réglementation uniforme sur la détection des réserves latentes sans une imposition massive. Cela profite avant tout aux entreprises qui transfèrent leur siège en Suisse, ainsi qu’aux entreprises qui passent d’une imposition privilégiée à une imposition ordinaire suite à la réforme. De plus, le droit de timbre d’émission sur les capitaux propres devrait être supprimé. Pour ce qui est de l’imposition partielle des dividendes, une réduction uniforme est prévue dans toute la Suisse. La libération devrait alors être limitée à 30 % maximum. • Markus Gölz Pour en savoir plus admin.ch 9 Business Angels Une manne tombée du ciel Quiconque développe une activité a généralement besoin de fonds de tiers. Toutefois, sans garanties, il est souvent difficile de les obtenir. Les Business Angels viennent combler cette lacune. Au stade précoce de la création d’entreprise, ce sont surtout les investisseurs privés qui s’engagent en faveur des start-up. On les appelle des « Business Angels ». Nombre d’entre eux sont spécialisés dans certaines branches ou régions et connaissent parfaitement leurs secteurs d’activité. Ils ont souvent été eux-mêmes actifs dans cette branche. En général, le montant de leurs engagements varie entre 25 000 et 250 000 francs. Ils aident aussi en mettant à disposition leur réseau de relations et leur savoir-faire. Pour des sommes plus modiques, il existe les plateformes de crowdfunding qui collectent du capital risque d’un grand nombre de petits investisseurs. Les créateurs et les Business Angels se rencontrent souvent lors d’événements organisés par des associations spécialisées, comme les Business Angels Switzerland, b-to-v Partners ou CTI Invest, l’agence de promotion de la Confédération. Cette dernière tient une liste des Angels qui peuvent être contactés. Par exemple, b-to-v Partners évalue chaque année quelque 2500 projets. Sur ce nombre, une cinquantaine passe la phase de l’examen de la participation, le « screening ». Fredy Hämmerli est journaliste économique de longue date 10 Edition spéciale PME, novembre 2015 Sélection rude En présence d’investisseurs, il faut avoir une idée d’affaire convaincante, disposer d’un business plan fondé et se présenter soi-même. Car « c’est seulement avec ces trois composantes qu’on peut avoir la chance de trouver des investisseurs », explique Sven Eppert du réseau de Business Angels b-to-v. Et cela n’arrive que dans un cas sur quatre ou cinq. Si le début fonctionne bien et l’entreprise entre en phase d’expansion, les besoins financiers évoluent. L’entreprise demande des crédits et des prêts à la banque qui les octroie après examen du risque et en contrepartie de garantie ou au vu de l’évolution des affaires. L’initiative UBS finance la croissance Dans cette phase, les jeunes entreprises et les PME à forte croissance peuvent également participer à l’initiative de croissance SEF4KMU, créée en 2012 par les partenaires fondateurs UBS et le Swiss Economic Forum ( SEF ). Dans le cadre de cette initiative, UBS prend de nouveaux chemins pour les entreprises qualifiées par le SEF de « High-Potential KMU / PME » pour financer leur croissance. Pour l’octroi de fonds de tiers, l’aspect avenir est davantage pris en compte que dans l’octroi conventionnel de crédits. De plus, l’entreprise peut avoir accès au réseau d’investisseurs UBS Private Investor Circle CH et ainsi à de potentiels bailleurs de capitaux propres. A ce jour, 30 entreprises ont reçu le label « High-Potential KMU / PME » et environ 55 millions de francs ont été mis à disposition : la moitié sous forme de fonds de tiers via UBS, l’autre moitié sous forme de capitaux propres mis à disposition en majorité via l’UBS Private Investor Circle CH. • Fredy Hämmerli Pour en savoir plus sef4kmu.ch Optio 1e Des solutions de placement souples dans le régime hors obligatoire La liberté de choix dans la stratégie de placement de la prévoyance professionnelle laisse entrevoir des opportunités de rendement considérables. La fondation collective UBS Optio 1e propose des solutions intéressantes aux entreprises. L’augmentation de l’espérance de vie influence, tout comme le contexte difficile des taux et des placements, la capacité de financement des prestations de prévoyance. Régime surobligatoire et hors obligatoire La plupart des institutions de la prévoyance professionnelle (LPP) sont organisées comme des caisses de pension « enveloppantes ». Autrement dit, elles acceptent aussi les salaires supérieurs au maximum LPP obligatoire qui s’élève actuellement à 84 600 francs. Les actifs sont donc nombreux à épargner des fonds de prévoyance surobligatoires et hors obligatoires : on parle de régime surobligatoire pour les salaires annuels jusqu’à 126 900 francs et, au-delà, de régime hors obligatoire. Les caisses de pension rémunèrent à partir de 2016 le régime obligatoire LPP au taux d’intérêt minimal prescrit de 1,25% (1,75% jusqu’à fin 2015) et elles appliquent un taux de conversion de 6,8% (après l’éventuelle mise en œuvre de la réforme Prévoyance vieillesse 2020, 6%). L’augmentation de l’espérance de vie influence, tout comme le contexte difficile des taux et des placements, la capacité de financement des prestations de prévoyance. Souvent, les institutions de prévoyance ne peuvent satisfaire aux prescriptions réglementaires du régime obligatoire LPP qu’au détriment des avoirs de vieillesse surobligatoires et hors obli gatoires non liés à ces taux minimums. Les taux d’intérêt et de conversion applicables à ces régimes sont donc depuis longtemps nettement inférieurs aux minima prescrits par la Confédération pour le régime obligatoire. Leur présentation aux assurés manque de transparence. Eviter les effets de la redistribution Le respect des prescriptions de la LPP au détriment de la fortune de prévoyance surobligatoire et hors obligatoire produit deux effets de redistribution. On assiste à un subventionnement croisé des cotisants aux faibles salaires par ceux percevant un salaire plus élevé (plus de 84 600 francs) et de rentiers par les cotisants actifs. Les avoirs surobligatoires et hors obligatoires des actifs qui gagnent plus sont donc, de facto, des prêts sans intérêt ou des cotisations à fonds perdu accordés à la génération de rentiers et aux groupes percevant de bas revenus. Ces effets ne vont pas dans le sens du financement par un capital de couverture prévu par la LPP. Pour remédier à cette situation, il est judicieux de séparer les avoirs de prévoyance hors obligatoires et de responsabiliser da vantage les bénéficiaires dans le choix de la stratégie de placement. Ceux-ci devraient désormais décider seuls de la stratégie dans le régime hors obligatoire, pouvoir profiter des opportunités de rendement et supporter les risques. Liberté de choix avec Optio 1e Pour les entreprises qui veulent proposer cette possibilité à leurs collabora teurs percevant un salaire annuel supérieur à 126 900 francs, UBS leur propose depuis 2014 une solution en ce sens avec la fondation collective Optio 1e. Les entreprises affiliées peuvent composer des stratégies pour leurs employés à partir de près de 400 fonds de placement différents. Elles définissent au maximum 10 stratégies, à partir desquelles les collaborateurs choisissent eux-mêmes leur solution de placement. Ils ont ensuite la possibilité de l’adapter tous les mois. Pour les employés, cela élargit les opportunités de rendement sur les avoirs du régime hors obligatoire. Et les employeurs affiliés peuvent proposer une solution de prévoyance intéressante à leurs employés. • Tobias Meyer, Matthias Oppikofer Pour en savoir plus Posez vos questions à nos experts : [email protected] 11 Libre passage Solution de prévoyance intelligente pour les PME Les preneurs de prévoyance peuvent placer leurs avoirs de libre passage dans huit fonds de placement différents, très diversifiés. Mentions légales News Prévoyance Editeur : UBS Switzerland SA, 8098 Zurich, Suisse Rédaction : Nils Aggett Conception, mise en page, pré-impression : Swisscontent AG Illustrations : Corina Vögele Cette publication sert exclusivement d’information. Veuillez noter qu’UBS se réserve le droit de modifier à tout moment et sans préavis ses services, ses produits et ses tarifs. Certains produits et services sont soumis à des restrictions et ne peuvent donc pas être proposés partout dans le monde. Toute reproduction partielle ou intégrale est interdite sans l’autorisation d’UBS. 12 Edition spéciale PME, novembre 2015 Avec plus de 170 000 preneurs de prévoyance et une fortune supérieure à 5,7 milliards de francs, la Fondation de libre passage d’UBS Switzerland SA fait partie des plus grandes fondations de libre passage de Suisse. Elle compte parmi ses clients de nombreuses PME ayant leur propre caisse de pension, dans les branches les plus diverses. compte dans un masque de saisie clair sur Internet. La transmission électronique des données à la Fondation de libre passage UBS accélère la procédure d’ouverture par rapport à la voie postale. Vous pouvez en outre imprimer une copie du formulaire de demande et effectuer le paiement via l’e-banking. La Fondation de libre passage Elle propose aux preneurs de prévoyance une tenue de compte gratuite, des versements sans frais dans la plupart des cas, ainsi qu’une hotline qui répond à leurs questions. Ouverture et clôture sans frais L’ouverture et la clôture d’un compte de libre passage sont sans frais pour vous et pour le preneur de prévoyance. Le formulaire en ligne peut également être utilisé si l’institution de prévoyance du personnel demande un transfert. On entend ici le transfert des fonds de libre passage de la Fondation de libre passage d’UBS Switzerland SA à votre institution de prévoyance du personnel. Les preneurs de prévoyance peuvent également placer leurs avoirs de libre passage dans huit fonds de placement différents, très diversifiés. Ces fonds sont adaptés aux différents besoins en termes de risque. Autre avantage : fiscalement, il est possible et judicieux d’ouvrir deux comptes de libre passage pour vos anciens collaborateurs. En cas de versement échelonné des avoirs de libre passage, ils peuvent rompre la progression fiscale à la retraite et profiter d’un taux d’imposition moins élevé. Transmission simple Pour vous, petite ou moyenne entreprise disposant de votre propre caisse de pension avec peu d’arrivées et de départs de collaborateurs sur l’année, UBS a développé l’UBS FZweb. Cet outil permet à votre institution de prévoyance du personnel de saisir les données requises pour ouvrir un Avez-vous des questions sur notre solution ? Nous nous ferons un plaisir de vous informer personnellement sur UBS FZweb et de vous présenter les moyens pour gérer efficacement les départs. • Emmanuel Ullmann Pour en savoir plus ubs.com/librepassage © UBS 2015. Le symbole des trois clés et UBS sont des marques protégées d’UBS. Tous droits réservés. 84504F Lors du départ de preneurs de prévoyance, les institutions de prévoyance du personnel peuvent ouvrir en toute simplicité un compte auprès de la Fondation de libre passage UBS et y transférer l’avoir de libre passage. Il est également aussi aisé de transférer l’avoir de la Fondation de libre passage à la nouvelle caisse de pension.