Types de Centres Multimédia Communautaires
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Types de Centres Multimédia Communautaires
Types de Centres Multimédia Communautaires Stella Hughes 9 Dans ce chapitre • Comment définit-on un CMC ? • Types de CMC • Modèles de propriété • Bâtir sur des fondations préexistantes 10 Types de Centres Multimédia Communautaires Comment définit-on un CMC ? Commençons par une définition générale : un centre multimédia communautaire (CMC) associe une forme de radio locale aux dispositifs d’un télécentre, sous une forme ou une autre de propriété communautaire, et avec l’objectif de servir comme plate-forme de communication et d’information pour les besoins de développement de la communauté. Le projet principal derrière ce modèle est de faire un usage optimal des synergies entre les ressources de la radio et du télécentre. La communauté se saisit de la formidable portée de la radio, ainsi que de la possibilité qu’elle offre à ses membres de diffuser des contenus locaux, dans les langues locales ; à ces caractéristiques sont adjoints la formation informatique, l’accès Internet et d’autres ressources numériques. La radio devient un relais très efficace entre les personnes et les services proposés par le télécentre, particulièrement celles qui ont un faible niveau d’alphabétisation ou qui résident dans des zones rurales éloignées ou des zones urbaines modestes. À l’intérieur de ce cadre simplifié, il existe différents types de CMC généralement déterminés par des facteurs liés au contexte local, régional ou national. Si, par exemple, la législation nationale sur la radiodiffusion ne permet pas encore à la radio communautaire d’avoir accès aux ondes aériennes, mais permet toutefois un accès illimité à Internet ou aux réseaux câblés, alors la radio peut émettre en s’appuyant sur le câble ou Internet. Dans un autre domaine important, celui de la propriété communautaire, ce principe commun à l’ensemble des CMC peut prendre diverses formes pragmatiques. Il vous sera utile de connaître les différents types de CMC, puisque ceci vous aidera à sélectionner un modèle approprié pour votre communauté. Par ailleurs, chaque modèle à ses points forts et offre des exemples de bonne pratique qui pourront ensuite être repris, transposés et testés dans l’un ou l’autre des divers modèles. Radio communautaire et télécentre indépendants Le type de CMC le plus répandu est composé d’une station de radio communautaire partageant à la fois son local et tous les dispositifs administratifs et structurels avec un télécentre. Généralement, la radio diffuse en FM entre 8 et 18 heures par jour sur un rayon de 10 à 50 kilomètres autour du centre. Le personnel est composé principalement de bénévoles et d’un ou deux employés permanents. Le CMC subsiste grâce aux revenus générés par la publicité, ainsi que les messages et les programmes financés par les particuliers et les groupes. Le télécentre possède entre 3 et 12 ordinateurs, accessibles au public, et propose des horaires d’ouverture le matin ainsi qu’en fin d’après-midi. L’accès à Internet est payant, ainsi que le sont l’usage du scanner, de la photocopieuse et la formation. Le centre offre également à certains groupes de la communauté divers services gratuits ou à bas tarifs, selon les besoins locaux et les priorités de développement. A bien des égards, ce type de CMC fonctionne comme une coopérative, générant un revenu et cherchant à assurer une durabilité financière, en trouvant un équilibre entre les activités à but lucratif et non lucratif. Par ailleurs, il dispose en général d’un niveau élevé de participation communautaire dans les processus de prise de décisions, à travers notamment un comité de pilotage, un conseil d’administration, un noyau dur d’usagers, et des associations de résidents. Une autre caractéristique de ce type de CMC est son degré élevé d’autonomie. Le contexte est généralement peu favorable en matière de soutien public, si ce n’est au niveau municipal. 11 Un centre multimédia communautaire (CMC) associe une forme de radio locale aux dispositifs d’un télécentre, sous une forme ou une autre de propriété communautaire, et avec l’objectif de servir comme plate-forme de communication et d’information pour les besoins de développement de la communauté. D’un certain point de vue, ceci peut présenter un grand avantage. En effet, cette situation peut indiquer que la communauté est véritablement souveraine et affranchie, étant l’unique propriétaire de son CMC. Malheureusement, les revenus du CMC sont souvent assez faibles, à un tel point qu’il lui est impossible d’offrir tous les services qu’il souhaiterait, particulièrement au niveau de son contenu radio, souvent réduit à une large diffusion de musique préenregistrée ; il propose ainsi très peu de vraies productions radio. Dans ces cas, la radio devient une passerelle moins efficiente pour relier les communautés aux TIC. Les programmes quotidiens de radio-surf constituent une merveilleuse opportunité pour l’accès indirect et généralisé à Internet. Cependant, l’aptitude des présentateurs à surfer sur Internet au nom des auditeurs et à produire des émissions soigneusement recherchées et construites, requiert du temps et une formation, ainsi qu’une connectivité abordable et de bonne qualité. Service public de radiodiffusion Les CMC peuvent jouer le rôle de service public de radiodiffusion au sein du système national de radiodiffusion, généralement au niveau local ou éventuellement au niveau régional. C’est le cas du CMC de Kothmale au Sri Lanka, le projet pilote de l’UNESCO à partir duquel d’autres modèles de CMC ont été développés. Dès le départ, ces CMC ne font pas payer les usagers pour l’accès aux ordinateurs, à Internet ou aux services radio. Comme c’est le cas pour toute forme d’application média ou TIC consacrée au développement, la participation des membres des communautés locales en tant qu’auditeurs, usagers, facilitateurs, bénévoles et de pairs formateurs est absolument essentielle. Dans le cas du Sri Lanka, les auditeurs et usagers des NTIC sont répartis dans des groupes locaux appelés “sociétés de savoirs”, avec les CMC pour centre. C’est à Kothmale, au Sri Lanka qu’un CMC a expérimenté pour la première fois la radio-surf. En tant que service public, ce type de CMC n’offre pas de services commerciaux tels que le fax, la reliure de documents, l’usage du scanner et de la photocopieuse, services qui constituent habituellement le moyen de subsistance principal des CMC indépendants. Assurer la continuité du service public dépend de l’appui du gouvernement, ainsi que d’un cadre stable et durable à l’intérieur duquel le CMC puisse se développer. Cependant, la mise en place de subventions d’État consacrées à l’accès Internet n’est pas acquise d’un gouvernement à l’autre. En termes de propriété communautaire, le CMC de Kothmale a comme un double statut : gouvernemental de par sa structure, mais communautaire dans la pratique, avec un taux élevé de participation locale conjointement à celle de professionnels employés par la fonction publique. Modèles de CMC employant le câble et Internet Le type de CMC que nous allons examiner à présent est le CMC se trouvant dans les pays où la législation nationale ne permet pas aux radios communautaires d’avoir accès aux ondes aériennes. Ces CMC doivent trouver des solutions alternatives à la radiodiffusion souvent avec pour but final de s’y convertir aussitôt que la législation le permettra, étant donné que la radio offre une portée véritablement incomparable. Dans ce type de situation, la radio Internet est une possibilité à prendre en compte. Son désavantage majeur est que son accès est limité aux utilisateurs de l’informatique. Son atout 12 est que souvent les usagers peuvent accéder aux émissions lorsqu’ils le souhaitent, et non plus uniquement aux heures de diffusion. La radio Internet encourage l’interactivité en donnant à l’auditeur l’opportunité de réagir aux émissions, de poser des questions, voter dans les sondages et ainsi de suite, ajoutant ainsi une valeur ajoutée aux ressources en ligne. Les stations de radio câblées ont rencontré un franc succès, notamment dans le cas de la radio communautaire de Nannna Dhwani à Budhikote, en Inde. Ce CMC câblé passe par l’intermédiaire d’un opérateur local permettant la diffusion par câble des programmes radio communautaires auprès de400 foyers d’abonnés. Le CMC de Namma Dhwani est équipé d’un simple studio de radio, de 2 ordinateurs, d’un petit télécentre et d’une connexion Internet avec des outils multimédia, et il est administré par un groupe féminin d’entraide. Le CMC est également connecté au centre local de ressources de développement, à partir duquel des programmes de radios communautaires subviennent quotidiennement aux besoins locaux en matière d’information et de communication, en s’appuyant sur diverses ressources multimédia. L’approche combinée Certains CMC ont entrepris de combiner la vidéo, le réseau câblé local et la presse écrite avec les NTIC et la radio, tandis que d’autres combinent plusieurs stations de radio à un télécentre. Ce modèle de CMC est appliqué au Mali, où jusqu’à trois stations de radio FM, communautaires ou privés desservent entre 50 000 et 250 000 personnes. Se fondant sur les dispositifs et infrastructures préexistants, le modèle de CMC au Mali se définit par l’insertion d’un télécentre dans les locaux d’une radio, et une convention régit les questions organisationnelles afin d’assurer que toutes les stations de radio puissent être partenaires et bénéficiaires des aménagements du télécentre. Il est important de s’assurer que ceci sera véritablement appliqué dans la pratique. L’avantage de ce modèle est qu’il favorise une très grande rentabilité à travers l’utilisation optimale des ressources et l’impact potentiel des NTIC au sein des communautés dont les membres ne pourraient en aucun cas assurer la durabilité de quatre ou cinq CMC. Cette approche contribue également à fédérer les stations de radio préétablies, et les encourage à unir leurs forces autour de grands objectifs de développement. Le centre culturel communautaire Un autre type de CMC commence également à faire son apparition au sein des centres culturels communautaires. Ces établissements oeuvrant à la base sont établis par le biais du programme Culture et Quartier de l’UNESCO, et offrent un excellent cadre à la mise en place d’un CMC. Le processus de mobilisation et d’appropriation communautaire mis en oeuvre avant la création du centre culturel assure d’autre part un contexte favorable au CMC. Le CMC érigé au coeur d’un centre culturel profite également d’une approche culturelle au développement, qui consiste à organiser des activités de développement autour d’événements culturels - spectacles, réunions, expositions et compétitions. Ces évènements se polarisent sur les arts traditionnels, l’artisanat et les compétences créatives de la communauté, sur un mode participatif. De telles activités sont aisément transposables à la radio et, avec suffisamment de ressources et de formation, peuvent également s’adapter aux médias numériques. Bien d’autres types de CMC peuvent être développés par le biais de structures de développement communautaire, tels que les centres locaux d’éducation pour la santé, les 13 réseaux paysans et agricoles, les associations de jeunes, les agences de protection de l’environnement ou les réseaux travaillant auprès des personnes handicapées. Les organismes éducatifs en particulier offrent de bonnes perspectives pour la viabilité à long terme. Modèles de propriété Dans quelles conditions un établissement privé peut-il être considéré comme un CMC ? En théorie, on peut considérer que “la propriété collective” n’a rien à voir avec la propriété privée. Dans la pratique, il existe des cas où une station de radio FM, un télécentre ou un CMC privé remplit un rôle au sein de la communauté, en répondant aux besoins locaux en matière de développement et en impliquant les membres de la communauté. Le “Permis de Conduire Informatique International” (PCII) Le “Permis de Conduire Informatique International1” atteste des connaissances et des compétences informatiques d’une personne. Il couvre les notions informatiques essentielles, leurs champs d’application pratique ainsi que leur utilisation professionnelle et sociale. Il consiste en sept modules, chacun d’eux devant être validé avant l’obtention du diplôme. Ces modules comprennent : - Les concepts de base des technologies de l’information - Le traitement de texte - Les base de données - l’information et la communication - l’utilisation de l’ordinateur et la gestion des fichiers - les tableurs - les présentations Cette norme de compétence est conçue pour assister les personnes dans les sphères professionnelles, privée ou scolaire, afin d’établir un niveau de compétence standard pour tous les utilisateurs informatiques, et ce dans tous les secteurs. Toute personne peut participer au programme, quel que soit son âge, son niveau d’éducation, son degré d’expérience ou son milieu social d’origine. Aucune compétence informatique préalable n’est nécessaire à l’obtention du PCII et il est basé sur un programme unique, agréé et international. La Fondation European Computer Driver’s Licence/ICDL Foundation à Dublin peut donner la licence d’utilisation du concept et de mise en œuvre du programme à un Mandataire national ou régional. Par exemple, l’Agence UNESCO du Caire a été désignée Mandataire pour la gestion du programme ICDL en Égypte ainsi que dans d’autres états arabes. Le programme est mis en oeuvre dans plus de 31 pays à travers le monde. Pour plus d’information: http://www.icdl-unesco.org 1. Traduction de “International Computer Driver’s Licence” (ICDL) Il existe des exemples intéressants de bonne pratique dans le modèle privé, qui peuvent être transférés judicieusement aux CMC de type communautaires. En Europe du sud-est, notamment, la radio communautaire est quasiment inexistante. Cependant, les stations de radio privées se sont multipliées dans la période post-conflit, et ont souvent rempli des fonctions importantes auprès de la communauté, telle que la mise en relation ou en réseau des réfugiés et des populations déplacées. Les stations FM ouvrent à présent des télécentres avec des objectifs plus larges que ceux du modèle de cybercafé adopté par la plupart des télécentres. Ces nouveaux télécentres organisent la formation informatique en mettant l’accent sur l’amélioration des perspectives d’emploi des personnes, et font un sérieux effort pour obtenir une reconnaissance officielle, en remettant des diplômes certifiés. Dans toutes les régions du monde, la demande est forte en faveur de l’attribution par les CMC de diplômes certifiés, afin d’améliorer les perspectives d’emploi des personnes formées. Du fait que tous les CMC proposent une formation informatique élémentaire, l’une des possibilités serait de fournir des enseignements reconnus tels que le “permis de conduire informatique”. Dans des conditions idéales, dès qu’un CMC dispose d’équipements, des services et d’un personnel compétent, celui-ci pourrait dispenser des enseignements éducatifs et des formations reconnus. Le réseau de CMC Le dernier type de CMC que nous allons examiner dans ce chapitre (mais sans doute pas le dernier type à émerger) est celui du réseau de CMC. Bien évidement, tout CMC est capable d’appartenir à un réseau, et la mise en réseau est fortement encouragée ; vous aurez ainsi à votre disposition un dispositif de soutien précieux et mutuellement bénéfique aux CMC partenaires, par rapport à diverses activités, depuis le partage et l’échange de données, jusqu’à la mutualisation des ressources pour la maintenance, la création d’activités communes, et l’échange d’expériences et de bonnes pratiques. 14 Dans l’exemple qui suit, un réseau préexistant a, de fait, permis la planification et la mise en œuvre du développement des CMC en incluant, dès le départ, tous les détails liés à sa fonction de réseau. Il y a quelque temps, dans les Caraïbes, un certain nombre de stations de radios communautaires ont entrepris de constituer un réseau, avec l’objectif d’établir un système d’échange de programmes radio. Ce type de réseau peut jouer un rôle inestimable dans l’évolution de chaque station de radio vers le statut de CMC. Les premières stations de radio appartenant au réseau qui ont ajouté un télécentre à leurs infrastructures se trouvent en Jamaïque, à Cuba, à la Barbade ainsi qu’à la Trinité et Tobago. D’autres exemples suivront dans d’autres pays. La construction d’un réseau dès le départ permet de trouver une grande partie des ressources nécessaires et des mécanismes de soutien ne pouvant être assurés par un seul CMC. La formation est l’un des besoins les plus coûteux, et, dans le réseau Caraïbes, le CMC Radio Toco de Trinidad se prépare avec application à devenir un centre de formation. Radio Cocodrilo, à Cuba, en association avec Radio Toco, la radio Roots FM de Jamaïque, et Radio GED de la Barbade, entreprennent actuellement l’utilisation d’un réseau interactif électronique, dénommé Multimédia pour les Communautés des Caraïbes (MCC). En plus des services habituels du télécentre, le réseau MCC proposera une formation interactive, des réseaux de forums Internet, des échanges de contenu local, un enseignement Internet interactif, ainsi qu’un certain nombre d’activités créatives à but lucratif. Voir www.unescocarribean.org/mcc pour plus d’informations. Bâtir sur des fondations préexistantes La question posée en introduction de ce chapitre était: Comment définit-on un centre multimédia communautaire ? Les réponses à cette question se dégageront au fur et à mesure des chapitres qui suivent. Tous les exemples ci-dessus tentent de démontrer la flexibilité et la capacité d’adaptation du concept de CMC. La raison de cette adaptabilité ne tient pas uniquement au fait qu’il est nécessaire de s’adapter au contexte local, mais également qu’il est préférable d’utiliser les structures locales existantes comme point de départ. Il peut y avoir autant de modèles de CMC qu’il y a de types d’organisations de développement communautaire actives et florissantes. Stella Hughes 15 Une journée au coeur du CMC Voici le résumé du déroulement d’une journée type aux CMC de Koutiala au Mali, et de Namma Dhwani en Inde : Le CMC de Koutiala, Mali Pour le directeur du CMC de Koutiala, la semaine commence le lundi matin à 7h30. Ce CMC est né de l’adjonction d’un petit télécentre à l’une des radios locales préexistantes. Les autres stations de radio locales sont également partenaires. Lorsque le directeur arrive, le préposé au nettoyage a déjà mis au propre le local. La première animatrice radio commence elle aussi à 7h30. Elle obtient l’accord du directeur sur le conducteur de l’émission et prend l’antenne. Crédits : UNESCO A 8h, le responsable du télécentre arrive au CMC et passe en revue le programme de la semaine avec le directeur. Il effectue ensuite quelques mesures de maintenance préventive dans la salle informatique, en époussetant les claviers et en effaçant les fichiers superflus, puis vérifie les données enregistrées sur ordinateur (les chiffres concernant les usagers classés selon les différents profils, les problèmes informatiques et leur résolution, la liste des personnes en formation). A 9h, le réceptionniste et les premiers clients arrivent au télécentre. Une heure plus tard, le premier cours de la semaine commence. Il s’agit d’un cours d’initiation aux moteurs de recherche Internet, proposé par le responsable du télécentre et organisé pour un groupe de femmes. Les enfants prennent l’antenne à la radio du CMC de Koutiala, au Mali A 13h, la réunionmensuelle du comité de pilotage commence. Parmi les membres du comité, on trouve les représentants des autres stations de radio. A l’ordre du jour, les questions relatives à la gestion des bénévoles, et le passage en revue mensuel des activités. Tout au long de la journée, les membres de la communauté visitent le CMC pour téléphoner, faxer, faire des photocopies, scanner des documents ou envoyer des courriers électroniques. La station de radio fait des annonces régulières à l’antenne pour communiquer sur les services proposés par le télécentre, et passe des ‘micro-trottoir’ dans lesquels les usagers donnent leur opinion sur les services du centre et expliquent comment ils en font usage. A 16h, les employés des stations de radio locales ont un accès prioritaire au télécentre afin d’effectuer des recherches Internet et de préparer leurs programmes à l’aide d’informations collectées en ligne. Le dernier cours de la journée, un module d’initiation à l’informatique, se déroule à 18h. Avant de fermer le centre, le directeur du CMC et le responsable du télécentre remettent en ordre la salle informatique pour le lendemain. Nous sommes à la fin du mois, et une entreprise locale a réservé un ordinateur pour la journée de mardi afin de faire ses comptes mensuels, de saisir ses courriers, de remplir des bons de commandes électroniques et de mettre à jour son stock. Birama Diallo et Stella Hughes Birama Diallo est consultant pour l’UNESCO. Il participe au programme de passage à grande échelle des CMC au Mali. Email : [email protected] 16 Le CMC de Namma Dhwani à Budhikote, en Inde Il est 6h du matin. Les responsables de studio et les bénévoles se rassemblent et établissent le planning de la journée d’après le programme de la semaine. Elles n’ont pas de script, seulement quelques notes… elles examinent la question du chômage, principale préoccupation pour tous les jeunes et les adultes du village. Au cours de l’heure qui suivra, le programme sera diffusé sur la chaîne de radio câblée. • Bindu, technicienne est présentatrice à la radio et travaille comme bénévole ; elle espère un jour devenir à son tour directrice de station ; elle utilise une liste de contrôle et teste l’équipement radio, ainsi que les magnétophones et les micros qui seront utilisés pour les reportages sur le terrain. • Elle appelle ensuite la coopérative agricole afin d’obtenir les cours de la journée qu’elle annoncera lors de l’émission du matin. • Les bénévoles préparent les bandes qui serviront aux émissions de la matinée et du soir. • L’un des responsables de studio part enregistrer un programme sur le terrain. Crédits : UNESCO Une nouvelle journée chargée commence à Namma Dhwani Les jeunes bénévoles de la radio communautaire de Namma Dwhani en Inde 6h30 Pendant une heure, la radio diffuse de la musique, les cours du marché et des informations touchant à des questions de santé (voir en annexe le programme de la semaine de Radio Jamana de Koutiala au Mali). Au cours de la journée, le CMC devient le siège de diverses activités. • Un atelier de formation à la radio pour les jeunes filles et les femmes de la communauté a lieu • Des groupes de participants aux cours d’informatique vont et viennent • Dans le studio, des projets d’émissions sont présentés et sélectionnés par le responsable de studio et les bénévoles 18h Il est l’heure de reprendre l’antenne. • Des jeux, de la musique et des programmes sont diffusés à travers le réseau câblé local • De l’autre côté du centre, un étudiant bénévole enregistre des données sur les ressources de la communauté dans une base de données créée par l’un des bénévoles formés, en utilisant le nouveau logiciel eNRICH (voir l’encadré du chapitre intitulé Technologie) Non sans mal Bien entendu, les journées les plus remplies ne se passent pas sans mal. La plus grande difficulté à laquelle la région doit faire face est la faible puissance du courant électrique. Les autorités coupent le courant et le remettent arbitrairement, et il se passe parfois jusqu’à dix heures avant qu’il ne soit rétabli. En conséquence, les programmes prévus pour la journée doivent être repoussés. 17 Il n’est donc pas surprenant que les employés et les bénévoles de Namma Dhwani attendent avec impatience le jour où ils auront leur propre générateur. Ils pourront alors programmer précisément les horaires de diffusion des programmes et le planning des cours, sans avoir à effectuer des changements de dernière minute à cause d’une baisse de tension. Crédits : UNESCO Les retards des bénévoles et les difficultés qu’éprouvent les novices quant aux aspects techniques de leur travail posent également problème. Réunion du comité à Namma Dwhani, en Inde Mais tout cela n’émousse pas l’enthousiasme qui règne à Namma Dwhani. La grande portée du canal radio et le grand engouement que la communauté de Budhikote a manifesté pour le centre lors de l’introduction des TIC en ont fait ce qu’il est aujourd’hui : une fenêtre sur le monde et une lueur d’espoir pour la communauté. Sucharita Eashwar est spécialiste en média et en communication. Elle travaille avec les médias communautaires et dans le domaine de l’utilisation des TIC pour le développement et la parité en Asie. Email : [email protected] Vivek Dhage est producteur de contenus, graphiste, spécialiste du web, et met ses compétences au service des médias communautaires. Email : [email protected] 18