Types de Centres Multimédia Communautaires

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Types de Centres Multimédia Communautaires
Types de Centres
Multimédia
Communautaires
Stella Hughes
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Dans ce chapitre
• Comment définit-on un CMC ?
• Types de CMC
• Modèles de propriété
• Bâtir sur des fondations préexistantes
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Types de Centres Multimédia Communautaires
Comment définit-on un CMC ?
Commençons par une définition générale : un centre multimédia communautaire (CMC)
associe une forme de radio locale aux dispositifs d’un télécentre, sous une forme ou une
autre de propriété communautaire, et avec l’objectif de servir comme plate-forme de
communication et d’information pour les besoins de développement de la communauté.
Le projet principal derrière ce modèle est de faire un usage optimal des synergies entre les
ressources de la radio et du télécentre. La communauté se saisit de la formidable portée de
la radio, ainsi que de la possibilité qu’elle offre à ses membres de diffuser des contenus locaux,
dans les langues locales ; à ces caractéristiques sont adjoints la formation informatique,
l’accès Internet et d’autres ressources numériques. La radio devient un relais très efficace
entre les personnes et les services proposés par le télécentre, particulièrement celles qui ont
un faible niveau d’alphabétisation ou qui résident dans des zones rurales éloignées ou des
zones urbaines modestes.
À l’intérieur de ce cadre simplifié, il existe différents types de CMC généralement déterminés
par des facteurs liés au contexte local, régional ou national. Si, par exemple, la législation
nationale sur la radiodiffusion ne permet pas encore à la radio communautaire d’avoir accès
aux ondes aériennes, mais permet toutefois un accès illimité à Internet ou aux réseaux câblés,
alors la radio peut émettre en s’appuyant sur le câble ou Internet. Dans un autre domaine
important, celui de la propriété communautaire, ce principe commun à l’ensemble des CMC
peut prendre diverses formes pragmatiques.
Il vous sera utile de connaître les différents types de CMC, puisque ceci vous aidera à
sélectionner un modèle approprié pour votre communauté. Par ailleurs, chaque modèle à
ses points forts et offre des exemples de bonne pratique qui pourront ensuite être repris,
transposés et testés dans l’un ou l’autre des divers modèles.
Radio communautaire et télécentre indépendants
Le type de CMC le plus répandu est composé d’une station de radio communautaire
partageant à la fois son local et tous les dispositifs administratifs et structurels avec un
télécentre. Généralement, la radio diffuse en FM entre 8 et 18 heures par jour sur un rayon de
10 à 50 kilomètres autour du centre. Le personnel est composé principalement de bénévoles
et d’un ou deux employés permanents. Le CMC subsiste grâce aux revenus générés par la
publicité, ainsi que les messages et les programmes financés par les particuliers et les
groupes. Le télécentre possède entre 3 et 12 ordinateurs, accessibles au public, et propose
des horaires d’ouverture le matin ainsi qu’en fin d’après-midi. L’accès à Internet est payant,
ainsi que le sont l’usage du scanner, de la photocopieuse et la formation. Le centre offre
également à certains groupes de la communauté divers services gratuits ou à bas tarifs, selon
les besoins locaux et les priorités de développement.
A bien des égards, ce type de CMC fonctionne comme une coopérative, générant un revenu
et cherchant à assurer une durabilité financière, en trouvant un équilibre entre les activités à
but lucratif et non lucratif. Par ailleurs, il dispose en général d’un niveau élevé de participation
communautaire dans les processus de prise de décisions, à travers notamment un comité de
pilotage, un conseil d’administration, un noyau dur d’usagers, et des associations de résidents.
Une autre caractéristique de ce type de CMC est son degré élevé d’autonomie. Le contexte
est généralement peu favorable en matière de soutien public, si ce n’est au niveau municipal.
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Un centre multimédia
communautaire (CMC)
associe une forme de
radio locale aux
dispositifs d’un
télécentre, sous une
forme ou une autre
de propriété
communautaire, et avec
l’objectif de servir
comme plate-forme de
communication et
d’information pour les
besoins de
développement de la
communauté.
D’un certain point de vue, ceci peut présenter un grand avantage. En effet, cette situation peut
indiquer que la communauté est véritablement souveraine et affranchie, étant l’unique
propriétaire de son CMC.
Malheureusement, les revenus du CMC sont souvent assez faibles, à un tel point qu’il lui est
impossible d’offrir tous les services qu’il souhaiterait, particulièrement au niveau de son contenu
radio, souvent réduit à une large diffusion de musique préenregistrée ; il propose ainsi très peu
de vraies productions radio. Dans ces cas, la radio devient une passerelle moins efficiente
pour relier les communautés aux TIC.
Les programmes quotidiens de radio-surf constituent une merveilleuse opportunité pour
l’accès indirect et généralisé à Internet. Cependant, l’aptitude des présentateurs à surfer sur
Internet au nom des auditeurs et à produire des émissions soigneusement recherchées et
construites, requiert du temps et une formation, ainsi qu’une connectivité abordable et de bonne
qualité.
Service public de radiodiffusion
Les CMC peuvent jouer le rôle de service public de radiodiffusion au sein du système national de radiodiffusion, généralement au niveau local ou éventuellement au niveau régional.
C’est le cas du CMC de Kothmale au Sri Lanka, le projet pilote de l’UNESCO à partir duquel
d’autres modèles de CMC ont été développés.
Dès le départ, ces CMC ne font pas payer les usagers
pour l’accès aux ordinateurs, à Internet ou aux services
radio. Comme c’est le cas pour toute forme d’application média ou TIC consacrée au développement, la
participation des membres des communautés locales
en tant qu’auditeurs, usagers, facilitateurs, bénévoles
et de pairs formateurs est absolument essentielle. Dans
le cas du Sri Lanka, les auditeurs et usagers des NTIC
sont répartis dans des groupes locaux appelés
“sociétés de savoirs”, avec les CMC pour centre.
C’est à Kothmale, au Sri Lanka qu’un CMC a expérimenté pour la première
fois la radio-surf.
En tant que service public, ce type de CMC n’offre pas
de services commerciaux tels que le fax, la reliure de
documents, l’usage du scanner et de la photocopieuse, services qui constituent habituellement le moyen de subsistance principal des CMC indépendants. Assurer la continuité du
service public dépend de l’appui du gouvernement, ainsi que d’un cadre stable et durable à
l’intérieur duquel le CMC puisse se développer. Cependant, la mise en place de subventions
d’État consacrées à l’accès Internet n’est pas acquise d’un gouvernement à l’autre.
En termes de propriété communautaire, le CMC de Kothmale a comme un double statut :
gouvernemental de par sa structure, mais communautaire dans la pratique, avec un taux élevé
de participation locale conjointement à celle de professionnels employés par la fonction publique.
Modèles de CMC employant le câble et Internet
Le type de CMC que nous allons examiner à présent est le CMC se trouvant dans les pays où
la législation nationale ne permet pas aux radios communautaires d’avoir accès aux ondes
aériennes. Ces CMC doivent trouver des solutions alternatives à la radiodiffusion souvent avec
pour but final de s’y convertir aussitôt que la législation le permettra, étant donné que la radio
offre une portée véritablement incomparable.
Dans ce type de situation, la radio Internet est une possibilité à prendre en compte. Son
désavantage majeur est que son accès est limité aux utilisateurs de l’informatique. Son atout
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est que souvent les usagers peuvent accéder aux émissions lorsqu’ils le souhaitent, et non
plus uniquement aux heures de diffusion. La radio Internet encourage l’interactivité en
donnant à l’auditeur l’opportunité de réagir aux émissions, de poser des questions, voter dans
les sondages et ainsi de suite, ajoutant ainsi une valeur ajoutée aux ressources en ligne.
Les stations de radio câblées ont rencontré un franc succès, notamment dans le cas de la
radio communautaire de Nannna Dhwani à Budhikote, en Inde. Ce CMC câblé passe par
l’intermédiaire d’un opérateur local permettant la diffusion par câble des programmes radio
communautaires auprès de400 foyers d’abonnés. Le CMC de Namma Dhwani est équipé d’un
simple studio de radio, de 2 ordinateurs, d’un petit télécentre et d’une connexion Internet avec
des outils multimédia, et il est administré par un groupe féminin d’entraide. Le CMC est
également connecté au centre local de ressources de développement, à partir duquel des
programmes de radios communautaires subviennent quotidiennement aux besoins locaux
en matière d’information et de communication, en s’appuyant sur diverses ressources
multimédia.
L’approche combinée
Certains CMC ont entrepris de combiner la vidéo, le réseau
câblé local et la presse écrite avec les NTIC et la radio,
tandis que d’autres combinent plusieurs stations de radio à
un télécentre. Ce modèle de CMC est appliqué au Mali, où
jusqu’à trois stations de radio FM, communautaires ou
privés desservent entre 50 000 et 250 000 personnes.
Se fondant sur les dispositifs et infrastructures préexistants,
le modèle de CMC au Mali se définit par l’insertion d’un
télécentre dans les locaux d’une radio, et une convention régit
les questions organisationnelles afin d’assurer que toutes les
stations de radio puissent être partenaires et bénéficiaires
des aménagements du télécentre. Il est important de
s’assurer que ceci sera véritablement appliqué dans la
pratique.
L’avantage de ce modèle est qu’il favorise une très grande rentabilité à travers l’utilisation
optimale des ressources et l’impact potentiel des NTIC au sein des communautés dont
les membres ne pourraient en aucun cas assurer la durabilité de quatre ou cinq CMC. Cette
approche contribue également à fédérer les stations de radio préétablies, et les encourage à
unir leurs forces autour de grands objectifs de développement.
Le centre culturel communautaire
Un autre type de CMC commence également à faire son apparition au sein des centres
culturels communautaires. Ces établissements oeuvrant à la base sont établis par le biais du
programme Culture et Quartier de l’UNESCO, et offrent un excellent cadre à la mise en place
d’un CMC. Le processus de mobilisation et d’appropriation communautaire mis en oeuvre
avant la création du centre culturel assure d’autre part un contexte favorable au CMC.
Le CMC érigé au coeur d’un centre culturel profite également d’une approche culturelle au
développement, qui consiste à organiser des activités de développement autour d’événements
culturels - spectacles, réunions, expositions et compétitions. Ces évènements se polarisent
sur les arts traditionnels, l’artisanat et les compétences créatives de la communauté, sur un
mode participatif. De telles activités sont aisément transposables à la radio et, avec suffisamment de ressources et de formation, peuvent également s’adapter aux médias numériques.
Bien d’autres types de CMC peuvent être développés par le biais de structures de
développement communautaire, tels que les centres locaux d’éducation pour la santé, les
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réseaux paysans et agricoles, les associations de jeunes, les agences de protection de
l’environnement ou les réseaux travaillant auprès des personnes handicapées. Les
organismes éducatifs en particulier offrent de bonnes perspectives pour la viabilité à long terme.
Modèles de propriété
Dans quelles conditions un établissement privé peut-il être considéré comme un CMC ? En
théorie, on peut considérer que “la propriété collective” n’a rien à voir avec la propriété privée.
Dans la pratique, il existe des cas où une station de radio FM, un télécentre ou un CMC privé
remplit un rôle au sein de la communauté, en répondant aux besoins locaux en matière de
développement et en impliquant les membres de la communauté.
Le “Permis de Conduire Informatique
International” (PCII)
Le “Permis de Conduire Informatique International1” atteste
des connaissances et des compétences informatiques
d’une personne. Il couvre les notions informatiques
essentielles, leurs champs d’application pratique ainsi que
leur utilisation professionnelle et sociale. Il consiste en
sept modules, chacun d’eux devant être validé avant
l’obtention du diplôme. Ces modules comprennent :
- Les concepts de base des technologies de l’information
- Le traitement de texte
- Les base de données
- l’information et la communication
- l’utilisation de l’ordinateur et la gestion des fichiers
- les tableurs
- les présentations
Cette norme de compétence est conçue pour assister les
personnes dans les sphères professionnelles, privée
ou scolaire, afin d’établir un niveau de compétence
standard pour tous les utilisateurs informatiques, et ce
dans tous les secteurs. Toute personne peut participer
au programme, quel que soit son âge, son niveau
d’éducation, son degré d’expérience ou son milieu social
d’origine. Aucune compétence informatique préalable n’est
nécessaire à l’obtention du PCII et il est basé sur un
programme unique, agréé et international.
La Fondation European Computer Driver’s Licence/ICDL
Foundation à Dublin peut donner la licence d’utilisation
du concept et de mise en œuvre du programme à un
Mandataire national ou régional. Par exemple, l’Agence
UNESCO du Caire a été désignée Mandataire pour la
gestion du programme ICDL en Égypte ainsi que dans
d’autres états arabes. Le programme est mis en oeuvre
dans plus de 31 pays à travers le monde.
Pour plus d’information: http://www.icdl-unesco.org
1. Traduction de “International Computer Driver’s Licence” (ICDL)
Il existe des exemples intéressants de bonne pratique
dans le modèle privé, qui peuvent être transférés judicieusement aux CMC de type communautaires. En
Europe du sud-est, notamment, la radio communautaire
est quasiment inexistante. Cependant, les stations
de radio privées se sont multipliées dans la période
post-conflit, et ont souvent rempli des fonctions
importantes auprès de la communauté, telle que la mise
en relation ou en réseau des réfugiés et des populations
déplacées. Les stations FM ouvrent à présent des
télécentres avec des objectifs plus larges que ceux
du modèle de cybercafé adopté par la plupart des
télécentres. Ces nouveaux télécentres organisent la
formation informatique en mettant l’accent sur l’amélioration des perspectives d’emploi des personnes, et font
un sérieux effort pour obtenir une reconnaissance
officielle, en remettant des diplômes certifiés.
Dans toutes les régions du monde, la demande est forte
en faveur de l’attribution par les CMC de diplômes
certifiés, afin d’améliorer les perspectives d’emploi
des personnes formées. Du fait que tous les CMC
proposent une formation informatique élémentaire, l’une
des possibilités serait de fournir des enseignements
reconnus tels que le “permis de conduire informatique”.
Dans des conditions idéales, dès qu’un CMC dispose
d’équipements, des services et d’un personnel
compétent, celui-ci pourrait dispenser des enseignements éducatifs et des formations reconnus.
Le réseau de CMC
Le dernier type de CMC que nous allons examiner dans
ce chapitre (mais sans doute pas le dernier type à
émerger) est celui du réseau de CMC. Bien évidement,
tout CMC est capable d’appartenir à un réseau, et la
mise en réseau est fortement encouragée ; vous aurez
ainsi à votre disposition un dispositif de soutien précieux
et mutuellement bénéfique aux CMC partenaires, par
rapport à diverses activités, depuis le partage et
l’échange de données, jusqu’à la mutualisation des
ressources pour la maintenance, la création d’activités
communes, et l’échange d’expériences et de bonnes
pratiques.
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Dans l’exemple qui suit, un réseau préexistant a, de fait, permis la planification et la mise en
œuvre du développement des CMC en incluant, dès le départ, tous les détails liés à sa
fonction de réseau. Il y a quelque temps, dans les Caraïbes, un certain nombre de stations de
radios communautaires ont entrepris de constituer un réseau, avec l’objectif d’établir un
système d’échange de programmes radio. Ce type de réseau peut jouer un rôle inestimable
dans l’évolution de chaque station de radio vers le statut de CMC.
Les premières stations de radio appartenant au réseau qui ont ajouté un télécentre à leurs
infrastructures se trouvent en Jamaïque, à Cuba, à la Barbade ainsi qu’à la Trinité et Tobago.
D’autres exemples suivront dans d’autres pays.
La construction d’un réseau dès le départ permet de trouver une grande partie des
ressources nécessaires et des mécanismes de soutien ne pouvant être assurés par un seul
CMC. La formation est l’un des besoins les plus coûteux, et, dans le réseau Caraïbes, le CMC
Radio Toco de Trinidad se prépare avec application à devenir un centre de formation. Radio
Cocodrilo, à Cuba, en association avec Radio Toco, la radio Roots FM de Jamaïque, et Radio
GED de la Barbade, entreprennent actuellement l’utilisation d’un réseau interactif électronique,
dénommé Multimédia pour les Communautés des Caraïbes (MCC). En plus des services
habituels du télécentre, le réseau MCC proposera une formation interactive, des réseaux de
forums Internet, des échanges de contenu local, un enseignement Internet interactif, ainsi
qu’un certain nombre d’activités créatives à but lucratif. Voir www.unescocarribean.org/mcc
pour plus d’informations.
Bâtir sur des fondations préexistantes
La question posée en introduction de ce chapitre était: Comment définit-on un centre
multimédia communautaire ? Les réponses à cette question se dégageront au fur et à mesure
des chapitres qui suivent.
Tous les exemples ci-dessus tentent de démontrer la flexibilité et la capacité d’adaptation du
concept de CMC. La raison de cette adaptabilité ne tient pas uniquement au fait qu’il est
nécessaire de s’adapter au contexte local, mais également qu’il est préférable d’utiliser
les structures locales existantes comme point de départ. Il peut y avoir autant de modèles
de CMC qu’il y a de types d’organisations de développement communautaire actives et
florissantes.
Stella Hughes
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Une journée au coeur du CMC
Voici le résumé du déroulement d’une journée type aux CMC de Koutiala au
Mali, et de Namma Dhwani en Inde :
Le CMC de Koutiala, Mali
Pour le directeur du CMC de Koutiala, la semaine commence le lundi matin à 7h30. Ce CMC
est né de l’adjonction d’un petit télécentre à l’une des radios locales préexistantes. Les autres
stations de radio locales sont également partenaires. Lorsque le directeur arrive, le préposé
au nettoyage a déjà mis au propre le local.
La première animatrice radio commence elle aussi à 7h30. Elle obtient l’accord du directeur
sur le conducteur de l’émission et prend l’antenne.
Crédits : UNESCO
A 8h, le responsable du télécentre arrive au CMC et passe en
revue le programme de la semaine avec le directeur. Il effectue
ensuite quelques mesures de maintenance préventive dans la
salle informatique, en époussetant les claviers et en effaçant les
fichiers superflus, puis vérifie les données enregistrées sur
ordinateur (les chiffres concernant les usagers classés selon les
différents profils, les problèmes informatiques et leur résolution,
la liste des personnes en formation).
A 9h, le réceptionniste et les premiers clients arrivent au
télécentre. Une heure plus tard, le premier cours de la semaine
commence. Il s’agit d’un cours d’initiation aux moteurs de
recherche Internet, proposé par le responsable du télécentre et
organisé pour un groupe de femmes.
Les enfants prennent l’antenne à la radio du CMC de Koutiala,
au Mali
A 13h, la réunionmensuelle du comité de pilotage commence.
Parmi les membres du comité, on trouve les représentants des
autres stations de radio. A l’ordre du jour, les questions relatives à la gestion des bénévoles,
et le passage en revue mensuel des activités.
Tout au long de la journée, les membres de la communauté visitent le CMC pour téléphoner,
faxer, faire des photocopies, scanner des documents ou envoyer des courriers électroniques.
La station de radio fait des annonces régulières à l’antenne pour communiquer sur les
services proposés par le télécentre, et passe des ‘micro-trottoir’ dans lesquels les usagers
donnent leur opinion sur les services du centre et expliquent comment ils en font usage.
A 16h, les employés des stations de radio locales ont un accès prioritaire au télécentre afin
d’effectuer des recherches Internet et de préparer leurs programmes à l’aide d’informations
collectées en ligne.
Le dernier cours de la journée, un module d’initiation à l’informatique, se déroule à 18h.
Avant de fermer le centre, le directeur du CMC et le responsable du télécentre remettent en
ordre la salle informatique pour le lendemain. Nous sommes à la fin du mois, et une
entreprise locale a réservé un ordinateur pour la journée de mardi afin de faire ses comptes
mensuels, de saisir ses courriers, de remplir des bons de commandes électroniques et de
mettre à jour son stock.
Birama Diallo et Stella Hughes
Birama Diallo est consultant pour l’UNESCO. Il participe au programme de
passage à grande échelle des CMC au Mali.
Email : [email protected]
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Le CMC de Namma Dhwani à Budhikote, en Inde
Il est 6h du matin. Les responsables de studio et les bénévoles se rassemblent et
établissent le planning de la journée d’après le programme de la semaine.
Elles n’ont pas de script, seulement quelques notes… elles examinent la question du
chômage, principale préoccupation pour tous les jeunes et les adultes du village. Au cours de
l’heure qui suivra, le programme sera diffusé sur la chaîne de radio câblée.
•
Bindu, technicienne est présentatrice à la radio et travaille
comme bénévole ; elle espère un jour devenir à son tour
directrice de station ; elle utilise une liste de contrôle et
teste l’équipement radio, ainsi que les magnétophones et
les micros qui seront utilisés pour les reportages sur le
terrain.
•
Elle appelle ensuite la coopérative agricole afin d’obtenir
les cours de la journée qu’elle annoncera lors de
l’émission du matin.
•
Les bénévoles préparent les bandes qui serviront aux
émissions de la matinée et du soir.
•
L’un des responsables de studio part enregistrer un
programme sur le terrain.
Crédits : UNESCO
Une nouvelle journée chargée commence à Namma Dhwani
Les jeunes bénévoles de la radio communautaire de Namma
Dwhani en Inde
6h30
Pendant une heure, la radio diffuse de la musique, les cours du marché et des informations
touchant à des questions de santé (voir en annexe le programme de la semaine de Radio
Jamana de Koutiala au Mali).
Au cours de la journée, le CMC devient le siège de diverses activités.
• Un atelier de formation à la radio pour les jeunes filles et les femmes de la communauté
a lieu
•
Des groupes de participants aux cours d’informatique vont et viennent
•
Dans le studio, des projets d’émissions sont présentés et sélectionnés par le responsable
de studio et les bénévoles
18h
Il est l’heure de reprendre l’antenne.
• Des jeux, de la musique et des programmes sont diffusés à travers le réseau câblé local
•
De l’autre côté du centre, un étudiant bénévole enregistre des données sur les ressources
de la communauté dans une base de données créée par l’un des bénévoles formés, en
utilisant le nouveau logiciel eNRICH (voir l’encadré du chapitre intitulé Technologie)
Non sans mal
Bien entendu, les journées les plus remplies ne se passent pas sans mal. La plus grande
difficulté à laquelle la région doit faire face est la faible puissance du courant électrique. Les
autorités coupent le courant et le remettent arbitrairement, et il se passe parfois jusqu’à dix
heures avant qu’il ne soit rétabli. En conséquence, les programmes prévus pour la journée
doivent être repoussés.
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Il n’est donc pas surprenant que les employés et les bénévoles de
Namma Dhwani attendent avec impatience le jour où ils auront
leur propre générateur. Ils pourront alors programmer précisément
les horaires de diffusion des programmes et le planning des cours,
sans avoir à effectuer des changements de dernière minute à
cause d’une baisse de tension.
Crédits : UNESCO
Les retards des bénévoles et les difficultés qu’éprouvent les
novices quant aux aspects techniques de leur travail posent
également problème.
Réunion du comité à Namma Dwhani, en Inde
Mais tout cela n’émousse pas l’enthousiasme qui règne à Namma
Dwhani. La grande portée du canal radio et le grand engouement
que la communauté de Budhikote a manifesté pour le centre lors
de l’introduction des TIC en ont fait ce qu’il est aujourd’hui : une
fenêtre sur le monde et une lueur d’espoir pour la communauté.
Sucharita Eashwar est spécialiste en média et en communication.
Elle travaille avec les médias communautaires et dans le domaine de
l’utilisation des TIC pour le développement et la parité en Asie.
Email : [email protected]
Vivek Dhage est producteur de contenus, graphiste, spécialiste du web,
et met ses compétences au service des médias communautaires.
Email : [email protected]
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