DISCOURS DU SECRETAIRE GENERAL DE LA MER

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DISCOURS DU SECRETAIRE GENERAL DE LA MER
Jeudi 15 novembre 2012
DISCOURS DU SECRETAIRE GENERAL DE LA MER,
BRUXELLES
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Forum 2012 des fonctions garde-côtes des pays riverains de la
Méditerranée
1. En tant que Président du MedCGFF-2012, je veux tout d’abord
remercier chaleureusement tous ceux qui ont contribué, pour une
large part, à sa préparation et à son bon déroulement.
En premier lieu, je dois citer la Commission européenne pour son
important investissement par le biais de la DGMARE, tant pour ses
conseils avisés que pour son soutien financier. Je remercie aussi
bien sûr nos amis italiens, à l’initiative de ce forum et de la tenue
de sa première édition, dont l’expérience qu’ils ont bien voulu
partager aura été précieuse. Je salue enfin l’Espagne qui assurera
la présidence du forum pour 2013, ce qui garantit l’avenir proche
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de cette enceinte et l’utilité des travaux à mener. Par leurs apports,
différents et complémentaires, la DGMARE, l’Italie, et l’Espagne
auront été, aux côtés de la France, les grands artisans de la réussite
du MedCGFF-2012.
2. Si la réussite de l’organisation est partagée, l’intérêt d’un forum
réside bien sûr dans la qualité de ses travaux et la qualité des
participants.
Dans ce cas précis, je veux vous dire tout l’intérêt d’avoir pu
accueillir dans cette ville historiquement maritime de Marseille, des
participants qui ont représenté les administrations de leur pays de la
façon la plus diversifiée. Riverains de la Méditerranée, membres ou
non-membres de l’Union européenne, ils sont la raison de
l’organisation de ce forum et le gage de sa cohérence.
3. Venons-en à l’esprit qui anime une démarche, qui pour nous,
s’inscrit pleinement dans la politique maritime intégrée. Nous
devons aux Italiens cette belle idée qu’était le Medforum, de 2009,
organisé par les garde-côtes italiens à Gênes. Ce forum, notre
forum, a avant tout pour but de rassembler l’ensemble des acteurs
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concernés par la problématique de la Méditerranée pour établir un
mode relationnel simple, cohérent, constructif et si possible
pérenne. Et c’est bien dans cet esprit que la France a souhaité par
le biais du MedCGFF-2012, rassembler à nouveau les hautes
autorités responsables de ou contribuant à l’action de l’Etat en mer
dans les pays côtiers de la mer Méditerranée.
La participation justement. Il est important et intéressant d’en
souligner la diversité et la qualité couvrant la quasi-totalité des
espaces de la Méditerranée. Ainsi, la commission européenne,
présente par le biais de la DGMARE, sa directrice générale Lowri
EVANS et de sa directrice Monique PARIAT, vingt-quatre pays,
riverains de la Méditerranée et membres de l’Union européenne,
deux observateurs et trois agences, nous ont fait l’honneur de se
déplacer à haut niveau.
4. Un mot maintenant sur le déroulement du forum.
Nous avons pu entendre s’exprimer sur la coexistence et la
régulation des activités multiples en Méditerranée et la
coopération internationale et régionale, le préfet maritime de la
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Méditerranée, le VAE TAINGUY et le Capitaine de Vaisseau
BENMESSAOUD de la Marine royale Marocaine.
Une seconde réunion plénière a eu pour sujet la surveillance et la
sécurité de la navigation, les secours en mer. Y ont intervenus la
directrice des affaires maritimes Madame Régine BREHIER, le
vice-amiral Dimitrios BANTIAS (Grèce), président du NACGF, le
général AZZOUZ (Algérie) et Michel Babkine, chef de l’organisme
SECMAR
français. Enfin, Raymond
VIDIL, le président
d’armateurs de France nous a fait l’honneur de son intervention en
nous présentant le regard des industriels sur la Méditerranée.
Durant l’après-midi, les groupes de travail se sont déroulés en
parallèle sur les thèmes suivants :
* surveillance de la navigation maritime et SAR, principalement
axé sur un Retex COSTA CONCORDIA, animé par l’Italie ;
* lieux de refuge en Méditerranée animé par la France ;
* coopération internationale en matière de lutte anti-pollution,
dirigée par le REMPEC ;
*organisation et fonctionnement du MedCGFF dirigé par
l’Italie, la France et l’Espagne.
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La journée a ensuite été conclue par l’Amiral ROGEL, chef d’étatmajor de la marine française. Toutes ces interventions et les
conclusions de ces groupes peuvent être retrouvées dans les
minutes que nous fournirons à la Commission européenne et
aux participants dès la semaine prochaine. J’espère qu’elles
retranscrivent bien la qualité des interventions, l’esprit constructif
des participants et l’intérêt des synthèses.
Le 19 septembre, dernier jour de forum, étaient prévus un certain
nombre d’activités et de démonstrations avec le soutien
d’industriels.
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5. Sur la substance, j’aimerais maintenant vous faire part des constats
et de mes impressions sur le MedCGFF 2012.
Un constat essentiel : plus qu’elle nous divise, la Méditerranée nous
unit. Petite mer (1% de la surface totale des mers et des océans)
presque fermée, près de 20% des biens et des produits mondiaux y
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transitent pourtant. Exigüe, un très grand nombre d’Etats la
bordent, situation unique au monde je pense.
Les
problématiques
qui
la
touchent,
qu’elles
soient
environnementales, économiques, juridiques, de sécurité ou de
sauvetage nous affectent tous. Nos préoccupations, nos soucis, nos
intérêts, quelle que soit la situation géographique et géopolitique de
nos territoires, quelle que soit l’organisation de nos Etats, se
recoupent. Dans tous les domaines abordés, la sécurité, la
surveillance, le secours en mer ou la lutte contre la pollution, nous
avons pu retrouver cette vision partagée. Une telle unanimité
constitue un socle solide pour des travaux à mener ensemble.
Comment faire, agir à partir de ce constat ? Des propositions ont
été formulées au cours de ce forum afin de pérenniser cet élan, ce
souhait de coopération et ce, sur un certain nombre d’actions
concrètes.
6. D’une manière organisationnelle : tous, nous sommes convenus
de l’intérêt de pérenniser le forum en le maintenant dans une
forme souple et légère, réactive et ouverte. La tâche qui
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s’impose à nous dans les prochains mois sera de définir les termes
de références de ce forum. Dans ce travail, la présidence espagnole
pourra s’appuyer sur l’aide de la France et de l’Italie comme
premier membres d’un « troïka » organisationnelle, qui sera, je
l’espère renouvelée.
D’un point de vue de méthode, il convient de privilégier une
approche pragmatique « à petits pas ». L’accent pourra d’abord
être donné à la coopération bilatérale. Cette coopération pourrait
se mettre en place par le biais d’exercices communs entre les états
intéressés, par exemple en matière de lutte contre la pollution.
Une fois ces coopérations mises en place nous pourrions ensuite
passer à une échelle multilatérale et enfin tendre vers l’échelle
du bassin.
Enfin s’agissant des réalisations, avant d’établir ensemble un plan
de travail détaillé, va être mis en place un réseau de « sachants ».
Cette mise en réseau est certainement un des éléments majeurs pour
débuter une coopération approfondie et concrète. Il n’est sans doute
pas question ici de créer davantage de bureaucratie. Ce réseau
pourrait s’asseoir sur la conception d’un annuaire, une base de
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données, entre les différents acteurs des pays riverains. Prenons le
cas de la problématique des lieux de refuge, il existe une directive
européenne sur le suivi du trafic maritime et sur l’information
applicable à l’accueil des navires en difficulté. Dans une approche
très concrète, la constitution d’un réseau entre autorités
compétentes pour traiter de l’accueil de navires en difficulté peut
être considérée comme une plus-value réelle en termes d’efficacité
opérationnelle. Je propose de concentrer nos efforts sur cette
mesure comme outil concret de mise en réseau et comme premier
pas vers davantage de coopérations entre nos administrations.
L’équipe chargée de la présidence sera tenue de sa mise à jour. De
même, la connaissance des moyens de chacun serait utile. En
France nous travaillons sur le schéma global de la FGC. Il serait
intéressant de répertorier les moyens des Etats comme des plans
d’interventions dans la mer Méditerranée. Un travail commun sur la
question des délimitations pourrait être souhaitable afin de
permettre un cadre juridique commun et consensuel permettant une
assise juridique bénéfique. Un dernier sujet pourrait être abordé à
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moyen terme : c’est celui de la coordination en matière de
surveillance maritime.
Ce forum vient de naître, il doit grandir et après avoir été nourri de
l’existant, contribuer à son tour à l’enrichissement de ses créateurs.
C’est une démarche de longue haleine, où tous ont et doivent avoir
leur part légitime de responsabilités. Je suis sûr que la Présidence
espagnole saura parfaitement maintenir malgré les vents impétueux,
la flamme du forum méditerranéen. Je lui adresse tous mes vœux de
réussite et lui promets déjà tout le concours de la France pour son
action en 2013.
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