Les placements à éviter à tout prix pour faire fructifier

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Les placements à éviter à tout prix pour faire fructifier
Les placements à éviter à tout prix pour faire fructifier ses
économies !
Attirés par les espoirs de gains plus élevés et moins risqués qu’avec les placements
financiers traditionnels en assurance vie ou en actions, les épargnants s’exposent à toutes
sortes d’arnaques et déceptions. (photo © GPouzin)
Avec la chute dramatique des taux d’intérêt d’un côté, et la méfiance vis-à-vis de la Bourse
de l’autre, les épargnants sont de plus en plus ouverts aux sollicitations alternatives pour
faire fructifier leurs économies. Trading sur Internet, art, métaux précieux, placements
fonciers et grands vins, investissements défiscalisés dans l’immobilier et les PME : les
déceptions et les arnaques sont nombreuses. Deontofi.com explique pourquoi il vaut mieux
éviter ces propositions farfelues si l’on ne veut pas perdre d’argent.
Cinq minutes pour comprendre :
Retrouvez ici l’interview TV sur ce thème dans l’émission Ecorama du 18/4/2016
1/ Les Français croient-ils vraiment aux gains des placements alternatifs en tout
genre ?
Oui, la principale raison de la prolifération des arnaques aux placements trompeurs est liée
au fait que les épargnants manquent de vigilance et font preuve d’une certaine crédulité,
pour ne pas dire naïveté, concernant les caractéristiques et les risques des placements dits
« alternatifs » par rapports aux placements traditionnels comme le Livret A, l’assurance vie
en euros, ou même les actions cotées en Bourse. «Quatre Français sur dix (40%)
considèrent ainsi que le vin, l’art ou la forêt sont des placements relativement peu risqués
(contre 10% seulement pour les actions) et un Français sur trois (33%) considère que placer
dans le vin, l’art ou la forêt est une bonne façon de conserver ses économies (contre 20%
pour les actions) », selon un sondage Ifop de fin 2013.
2/ Est-ce une source de déception ?
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Oui, car les épargnants placent encore plus d’espoirs dans ces investissements alternatifs
que dans les placements traditionnels, alors qu’ils tiennent encore moins leurs promesses.
Or, on voit de plus en plus de sollicitations pour ces pseudo-placements en biens divers
comme le vin, les manuscrits anciens, les timbres, les diamants, les métaux rares… Plus
d’un Français sur deux (54%) en a entendu parler !
Si l’on ajoute les publicités pour le trading sur Internet et les autres placements non
bancaires, plus de six français sur dix (62%) ont entendu parler d’au moins une de
ces trois familles d’arnaques et placements bidon. Au final 2,5 millions de Français
majeurs (5% des 50 millions de Français de plus de 18 ans) déclarent s’être déjà
fait arnaquer avec une des trois familles d’escroqueries et placements bidon
promettant monts et merveilles, en dehors de ceux proposés par les banques. Sur ces
2,5 millions de personnes déclarant s’être fait arnaquer, un peu plus de 2 millions
d’épargnants n’ont pas obtenu les gains promis, et environ 400 000 se sont fait
totalement lessiver, c’est-à-dire qu’ils n’ont jamais revu leur argent.
Les chiffres réels sont même probablement beaucoup plus importants, puisqu’on estime
qu’il y aurait au moins 3 millions de Français qui auraient confié un total d’environ 4
milliards d’euros à des escrocs du trading Forex qu’ils ne reverront jamais. La différence
avec le nombre de personnes déclarant s’être fait arnaquer est liée au fait que beaucoup
pensent simplement que c’est la faute à pas de chance, plus qu’une arnaque. Alors qu’on
sait maintenant que le trading Forex est une escroquerie totale dans la quasi-totalité des
cas.
3/ En dehors du Forex de quelles propositions faut-il se méfier ?
D’une façon générale, il y a de fortes probabilités de déception, de tromperie ou
d’escroquerie avec toutes les propositions d’investissements liées à des biens divers. Dans
ce domaine, l’imagination n’a pas de limite. Il y avait eu il y a une vingtaine d’années une
gigantesque escroquerie sur des prétendus placements en timbres de collection
philatéliques à Monaco. Il y en a eu une encore plus importante sur les prétendus
placements en lettres et manuscrits de la société Aristophil, qui promettaient des gains
annuels de 7 à 8% et avec laquelle des dizaines de milliers d’épargnants ont tout perdu,
pour un préjudice estimé à environ 1 milliard d’euros.
Parmi les biens divers il faut se méfier aussi de tous les prétendus placements liés à l’art.
Déjà, on sait que le marché de l’art est celui où il y a le plus de faux et de faussaires. Même
les meilleurs experts se sont fait avoir dans de nombreuses affaires de faux tableaux, comme
ceux du peintre allemand Wolfgang Beltracchi qui a inondé le marché pendant plus de
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trente ans avec de faux tableaux de grands maîtres totalement inventés qu’il peignait luimême avec beaucoup de talent.
Ensuite, même en supposant que les œuvres d’art puissent avoir une valeur fiable, les
montages proposées comme support d’investissement sont presque toujours des sources de
déceptions, voire d’arnaques pures et simples. En 2014 le gendarme boursier a ainsi
sanctionné l’escroquerie de la société Marble Art, qui avait escroqué une quinzaine de
millions d’euros à des milliers d’épargnants avec un prétendu placement Marble Art Invest
promettant un bon rendement alors qu’ils n’ont jamais revu leur argent (lire ici la sanction
AMF du 7/4/2014 contre l’arnaque Marble Art).
4/ Certains objets précieux ont tout de même une vraie valeur, comme l’or ou les
bijoux.
Oui, malheureusement on s’expose aussi à de grandes déceptions avec les diamants, les
bijoux, ou même l’or qui n’est pas toujours un placement aussi sûr que l’on veut le faire
croire aux épargnants. Déjà, le cours de l’or est extrêmement fluctuant. Le prix du lingot
d’or de 1kg avait presque triplé en six ans, passant de 15 000 euros à l’été 2006 à 44 000
euros au plus haut de 2012, avant de reperdre quasiment 40% en un an. Ensuite, il y a aussi
eu des arnaques avec des intermédiaires qui proposent aux investisseurs d’acheter de l’or
conservé dans des zones franches en Suisse ou ailleurs, soit disant très sûres, et qui n’ont
jamais revu ni leur or ni leur argent, comme dans l’affaire Auraria. La vente et l’achat d’or
ne sont pas vraiment réglementés. En dehors des obligations de vigilance anti-blanchiment
et de respect de la fiscalité, les officines d’achat et vente d’or sont des commerces
ordinaires. Résultat, acheter de l’or par le biais d’une officine s’est révélé doublement
décevant pour beaucoup d’épargnants qui espéraient ainsi se protéger d’un écroulement
imminent des banques et du système financier. D’une part ils ont souvent perdu beaucoup
d’argent avec la baisse de l’or, et d’autre part leur argent était encore moins en sécurité
dans les coffres de ces officines que dans une banque.
5/ D’autres biens réels attirent ou rassurent certains investisseurs, comme les
terres agricoles, les forêts ou les vignes. C’est aussi risqué ?
Effectivement c’est bien plus risqué que ça n’en a l’air. L’attrait des gens est souvent lié aux
exonérations d’ISF dont bénéficient ces biens. Mais il y a de nombreux risques liés à
l’exploitation et à la revente de ces types de biens, qui font que les investisseurs ont parfois
non seulement la déception de ne pas gagner d’argent, mais surtout ils peuvent subir une
requalification de leur avantage fiscal si certaines conditions ne sont pas respectées, et en
plus ne jamais pouvoir récupérer leur argent, selon la façon dont les montages sont réalisés
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et le marché des biens fonciers en question, qu’il s’agisse de forêts, de vignes ou de terres
agricoles.
Les vignes sont un peu un cas particulier, car il y a une spirale de hausse sur les
appellations les plus chiques en Bordeaux, Bourgogne ou Champagne les plus convoitées
par la ruée des grandes fortunes sur ces terres de luxe très délimitées. En revanche, cela ne
vaut pas forcément pour les côtes de Provence ou le pays d’Oc. Et il faut bien distinguer les
vignes du vin, car les placements en vin sont une source de déception ou d’arnaque, comme
on l’a vu dans le passé avec la société 1855.com ou des fonds de bonnes bouteilles comme
Nobles Crus ou SGAM Grands crus. Si on veut acheter du vin il vaut mieux le faire soi
même.
6/ Vous ne recommandez pas non plus l’immobilier de défiscalisation clé en main.
Non, bien sûr. On en a parlé récemment sur Deontofi.com et dans Ecorama, avec la
prolongation de la loi Pinel. Le problème n’est pas qu’il y ait un cadeau fiscal, mais que cela
cache tous les défauts, les frais et les risques élevés de ces investissements à la rentabilité
souvent illusoire et qui se révèlent aussi parfois invendable ou avec une perte très
importante alors qu’il y a des crédits à rembourser. Dans le scandale Apollonia, par
exemple, des logements locatifs ont été vendus aux investisseurs pour environ 1 milliard
d’euros, financé à crédit, alors que leur valeur de revente ne dépasserait pas 300 millions
d’euros (lire plus sur le site de l’association nationale des victimes de l’immobilier ANVI
Asdevilm). Cela peut paraître incroyable de perdre 70% de son investissement avec
l’immobilier, surtout quand le marché se porte plutôt bien. Mais cela arrive plus souvent
qu’on le croit, simplement parce que les biens sont vendus beaucoup plus chers qu’ils ne
valent réellement.
7/ Et l’investissement dans les PME et les fonds de PME, vous dites prudence ?
Là aussi, il y a un malentendu et trop de déceptions. Le malentendu naît dans l’écart entre
l’image idyllique de l’investissement dans les PME, et sa réalité effectivement porteuse de
déception. L’image idyllique de l’investissement dans les PME, c’est d’abord un avantage
fiscal (réductions d’impôt sur le revenu ou d’ISF variables selon les situations et types
d’investissements en direct ou via des fonds à risque), un financement utile et productif
(pour aider les PME ayant moins accès aux financements bancaires à se développer et créer
des emplois), et une possibilité d’enrichissement (avec le développement de ces PME, leur
valorisation et leur cession). C’est en gros l’image véhiculée par les marchands
défiscalisation, les pouvoirs publics, le Medef, les plateformes de financement participatif et
les dirigeants d’entreprise en quête de capitaux, voire les médias et les publicités qu’ils
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relayent.
Or, la réalité est à des années lumières de cette image idyllique. Déjà, le marché des PME
en France est totalement biaisé par les avantages fiscaux accordés aux investisseurs qui ont
entraîné une surévaluation des valorisations de PME, comme pour l’immobilier défiscalisé,
ce qui rend leur revente impossible. Avec le développement du financement participatif et
des fonds de PME ou des campagnes de souscription ISF, on voit aujourd’hui des soirées
d’enchères aux Folies Bergères pour investisseurs comme l’organise la plateforme
d’investissement Hoolders, un peu comme faisaient le vendeur d’immobilier à la découpe Ad
Valorem avec ses soirées Noctinvest. C’est aberrant et on peut craindre que cela génère de
nombreuses déceptions.
On a déjà vu que la plupart des fonds communs de placements dans l’innovation (FCPI) ont
été très mauvais, dont plusieurs sont incapables de liquider leurs participations pour rendre
leur argent aux investisseurs, notamment le fonds UFF 5 de l’Union financière de France
géré par Truffle Capital pour cette filiale de l’assureur britannique Aviva (qui gère aussi
l’assurance vie Afer).
Ensuite, beaucoup de ces PME ne sont pas à la hauteur de la promotion qui en est faite, par
exemple quand elles sont mises en Bourse sur Alternext pour permettre aux gérants de
FCPI de s’en débarrasser. On a vu ainsi des dizaines de faillites de PME calamiteuses du
Nouveau Marché et d’Alternext comme Gowex, LoyalTouch, ANOVO, Couach, Safetic,
eBizcuss, Proximania, Télémédia, Mindscape, PereNoel.fr et bien d’autres. On s’aperçoit
que même des vedettes comme le fabricant de cœurs artificiels Carmat sont en réalité des
gonflettes à la réalité beaucoup moins flatteuse que leur image.
Pour finir, on ne recense plus le nombre d’escroqueries basées sur des propositions
d’investissements dans des PME formidables, en particulier dans le domaine des énergies
renouvelables, que ce soit les panneaux solaires ou les éoliennes. Côté photovoltaïque on a
l’exemple de Solabios, qui a détroussé des millions d’euros aux épargnants avec la première
holding photovoltaïque ayant obtenu un visa de l’AMF pour investir dans des centrales
solaires présentées comme « un placement aux revenus réguliers et à fort rendement (8%)
», et qui s’est écroulée deux ans plus tard avec scandale et procès à la clé pour des milliers
d’épargnants ruinés, en plus d’une amende circonstanciée de l’AMF de 50 000 euros dès
2013. Dans les éoliennes on a vu aussi comment les épargnants pouvaient être spoliés,
même avec une société cotée en Bourse comme Théolia (lire ici Theolia : la rocambolesque
tartufferie boursière qui dépossède ses actionnaires !).
8/ Finalement on gagne plus d’argent sans sortir des sentiers battus ?
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Oui, absolument. On le répète depuis des années sur Deontofi.com et il faut se féliciter que
les grands journaux partagent de plus en plus cette ligne éditoriale. Pendant longtemps on
voyait des articles ou même des dossiers entiers dans les journaux et magazines sur les
placements de diversification les plus farfelus, ce qui rendait probablement davantage
service à leurs promoteurs qu’aux épargnants. Aujourd’hui, on commence à lire des articles
déconseillant de sortir des sentiers battus, et c’est une bonne chose. C’est sans doute moins
vendeur et moins sexy que les placements exotiques, mais cela rend davantage service aux
épargnants. On prête un proverbe au milliardaire Warren Buffet disant qu’il y a deux règles
de base pour gagner de l’argent dans la vie : « règles numéro 1 ne pas perdre d’argent,
règle numéro 2 ne jamais oublier la règle numéro 1 ». C’est exactement le cas avec les
placements traditionnels, par rapport aux diversifications fantaisistes ou avec trop de frais.
C’est la raison pour laquelle nous proposons aux épargnants un abonnement avantageux à
notre service Déontofi Advisor leur permettant d’avoir un avis sur les propositions de
placements qu’ils reçoivent, et d’accéder à la base d’articles sur tous les placements que
nous aurons passés en revue dans ce cadre, afin d’éviter avant tout de perdre de l’argent,
puisque c’est la règle numéro 1 pour en gagner.
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