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CRITIQUE THE BIG SHORT LITTÉRAIRE Inside the Doomsday Machine par Michael Lewis, W.W. Norton & Company; 1St Edition edition, Critique par: Marie-Michelle Dumas The Big Short n’est pas simplement un livre de plus sur la dernière crise financière. C’est plutôt une histoire bien écrite au sujet des erreurs de jugement, des signaux manqués et des mauvaises décisions qui y ont conduit. Michael Lewis, son auteur, est renommé pour ses ouvrages précédents dont Liar’s Poker, Moneyball et The Blind Side qui ont remporté un vif succès. The Big Short connaît un succès similaire et a passé plusieurs semaines sur la liste des titres les plus lus hors fiction du New York Times. Il a été retenu parmi les finalistes du Financial Times and Goldman Sachs Business Book of the Year Award 2010. Dans The Big Short, Lewis intègre judicieusement des éléments éducatifs dans une narration qui en fait un roman plus qu’un manuel. Même si ses pages sont parfois remplies de jargon professionnel, The Big Short est très accessible. Le style de Lewis se rapproche plus du journalisme que de la thèse universitaire; il va droit au but. Sa description de la débâcle des hypothèques à risque est détaillée, structurée et logique; il éclaire les néophytes sans se montrer pédant pour les membres de l’industrie. M. Lewis aborde l’effondrement cauchemardesque du marché immobilier résidentiel américain avec humour et sarcasme, en usant même de blasphèmes pour bien souligner sa pensée. Même si son langage ajoute de la couleur au récit, il est un peu trop agressif à mon goût. Il est sans aucun doute un bon conteur, mais il a aussi tendance à se moquer des gens ou à distribuer les blâmes – ce qui est inutile à mon avis. Étrangement, quand j’ai lu The Big Short, je n’ai pas eu l’impression que son sujet principal était la crise financière ni même le secteur hypothécaire. Ce livre raconte avant tout l’histoire de personnes, de personnages réels qui ont joué des rôles clés dans ce drame. Le récit se développe à travers la vie de plusieurs personnes, la plupart oeuvraient dans une obscurité relative avant la crise. Il évoque leurs antécédents, imbriquant leur vie professionnelle et personnelle, expliquant comment leur passé diversifié leurs a donné des perspectives particulières sur ce qui se passait sur le marché des subprime. © 2012 Pavilion Financial Corporation. Tous droits réservés. Ce document ne peut être reproduit, distribué ou copié, en totalité ou en partie, à toute fin, sans notre consentement écrit préalable. Les trois principaux protagonistes sont Steve Eisman, Michael Burry et Greg Lippman (Lewis finit cependant par nous présenter aussi toute une série de coupables – personnes et sociétés). Il brosse leur portrait d’une manière personnelle, détaillée et colorée. Eisman est présenté comme un avocat de 30 ans entré à Wall Street quand ses parents lui ont trouvé un emploi comme analyste boursier. Selon Lewis, il a été le premier à critiquer le fonctionnement du marché des subprime. Burry, un étudiant en médecine affligé d’un oeil de verre (sur lequel Lewis revient à plusieurs reprises) et du syndrome d’Asperger, a été la première personne à acheter un swap sur une défaillance de crédit. Quant à Lippman, un personnage qui apparait comme très peu aimable, il essaie de trouver des investisseurs prêts à prendre un pari contre les obligations que son employeur a créées. The Big Short est un livre intéressant qui se lit rapidement au sujet de la récente crise financière. Que vous n’en sachiez rien et êtes curieux d’apprendre ou que vous ayez déjà lu 25 livres sur le sujet, je mettrais celui-ci en tête de liste. À propos de l’auteur Michael Lewis s’est intéressé aux finances au début des années 1980. À l’époque, il travaillait chez un marchand d’art new-yorkais après avoir obtenu un diplôme en histoire de l’art de Princeton. Il est rapidement sorti de ce secteur et après des tentatives infructueuses pour entrer à Wall Street, il a entrepris une maîtrise à la London School of Economics. Il a trouvé son premier emploi dans le secteur financier chez Salomon Bros où il a travaillé comme vendeur d’obligations. Il a quitté Salomon pour devenir journaliste financier – il travaillait comme journaliste au New York Times et comme chroniqueur chez Bloomberg. Son expérience chez Salomon lui a inspiré son premier livre en 1989, Liar’s Poker, très controversé, qui présentait un portrait très peu flatteur des acteurs de Wall Street. THE BIG SHORT : CRITIQUE LITTÉRAIRE – MARS 2011