Qu`est-ce que la somatopathie

Transcription

Qu`est-ce que la somatopathie
Thérapie
Par Eric et Serge Maniey
Qu’est-ce
que
la somatopathie ?
« La structure gouverne la fonction » Andrew Taylor STILL
L
a somatopathie est une
approche manuelle et informationnelle, inspirée directement des enseignements et travaux
de Maurice-Raymond POYET. Elle a été
revisitée, confirmée et améliorée par
Pierre Camille VERNET avec une compréhension pionnière sur les somatisations et les émotions vécues personnellement ou transmises entre générations. En grec ancien, « Soma » désigne
le corps. Une douleur somatique a pour
origine, soit une lésion organique (blessure, traumatisme physique, etc.), soit
une souffrance psychique, soit les deux
à la fois. En ce qui concerne le concept
de somatisation, cela correspond
au ressenti ou à l’expression d’une
souffrance physique en réponse à un
stress ou un traumatisme psychique.
On parle de maladie psychosomatique
lorsqu’une pathologie physiologique ou
structurelle semble avoir pour cause un
problème psychique.
Mon frère Eric et moi-même pouvons
d’autant mieux en parler puisque nous
avons été les témoins privilégiés des
incroyables découvertes de l’école depuis
le début des années 2000. Mon approche
personnelle de l’embryologie permet aussi
de donner, à postériori, enfin un début
d’explication scientifique et rationnelle sur
cette méthode énergétique et sensorielle.
Je vais donc essayer dans cet article de
vous expliquer comment cette méthode
révolutionnaire fonctionne.
Pourquoi révolutionnaire ? Tout simplement parce que ce procédé ne nécessite que peu de séances (2 voire 3 en
moyenne), est d’une innocuité totale dans
le sens où le geste correctif n’est que
ré-informationnel (le poids d’une aile de
papillon décrit par les Poyettistes) en élimi-
téopathie Andrew Taylor STILL ignorés et
laissés volontairement de côté aujourd’hui
dans l’ostéopathie classique qui a une
vision plus mécaniste, articulaire et vertébrale du corps.
Tout comme moi, il vous est peut être
arrivé un jour de vous faire une entorse, un
lumbago, ou bien d’avoir une hernie discale
avec son panel de terribles souffrances.
Une entorse par exemple va provoquer
toute une série d’adaptions immédiates
Eric et Serge Maniey
nant la majeure partie des symptômes douloureux et leurs récurrences. Pour terminer,
la somatopathie reprend les exacts fondements énergétiques du fondateur de l’os-
(douleur, gonflement de la cheville, arrivée
de chaleur dans l’articulation, claudication
etc.). Quelques semaines plus tard votre
cheville se normalise et redevient comme
Les cahiers de la bio-énergie - 33
Thérapie
avant. Après quelques années, vous vous
levez un beau matin et soudain vous vous
bloquez brutalement le dos. Vous incriminez en général les mauvaises positions que
vous avez dans une journée, le lit qu’il faut
changer, les soucis, mais en aucun cas,
vous ne prenez en compte, les différents
traumatismes que vous avez eus. Sans
jamais faire le lien avec les différents chocs
traumatiques (physique ou psychique) que
vous avez eu tout au long de votre vie, vous
ne savez même pas que votre corps a sans
cesse agi à votre insu, a effectué des microadaptations d’une complexité insoupçonnée pour que vous continuiez à mouvoir
votre structure corporelle quotidiennement.
Votre lumbago soudain n’est en fait qu’une
succession d’adaptations à votre entorse
que nous avons évoquée plus haut.
La méthode Poyet
« Une tête intelligente apprendra vite
qu’une main légère et un mouvement délicat font le geste et l’esprit, et obtiennent
le résultat désiré. » Andrew Taylor STILL
Maurice Raymond Poyet
(1929 - 1996)
Ostéopathe reconnu, ce praticien hors
pair, a révolutionné et personnalisé ses traitements. Grâce à une expérimentation personnelle pragmatique cognitive et sensorielle, il modifia et approfondit énormément
son approche de soin sur les différentes
pathologies provenant d’une structure.
D’une ostéopathie structurelle, il en arriva à
la fin de sa vie, uniquement à une technique
manuelle sensitive et informationnelle. Il
découvrit des axes dénommés axes traumatiques qui corrigés, libèrent avec une simplicité étonnante les adaptions du corps lors
d’un choc traumatique qui sont de fait les
axes primitifs de la structure embryonnaire.
Entre autre, il eût le génie d’incorporer dans
son protocole de soin, non seulement la
composante de fusibles énergétiques, mais
d’être aussi l’instigateur des chaînes crânio-sacrées qui dégagent toutes les micro-
34 - Les cahiers de la bio-énergie
adaptations structurelles qu’établit le corps
humain lors d’une blessure ou d’un choc.
Dans un esprit de chercheur infatigable et
non dogmatique, il démontra l’incidence et
le lien qu’avaient entre elles ces différentes
zones énergétiques incluant des niveaux
subtils d’organisations du corps humain. La
raison en est simple : lorsque vous avez une
entorse par exemple, c’est tout le corps qui
s’adapte par rapport à elle. Les lombalgies,
les torticolis et autres pathologies ostéoarticulaires ne sont pas des causes mais
des symptômes adaptatifs multifactoriels
d’une succession de blessures qui se sont
produites au cours d’une vie : simplement
les effets de certaines causes. Pour une
personne qui se fait une hernie discale
lors d’un faux mouvement, il faut savoir que
la pression intervertébrale nécessaire sur
le disque doit être de l’ordre de plus de
900 kg. Comment un simple mouvement
quotidien peut il causer une telle lésion ?
En pensant adaptation, il est alors facile
de comprendre que le bassin s’est alors
sur-ajusté dans le temps à différents traumatismes (chutes sur le coccyx ou sur le
crâne, entorses, cicatrices de césarienne,
appareil d’orthodontie, semelles orpthopédiques etc.) mais ne peut plus répondre
à un équilibre naturel pour la mobilité
normale de la personne. Il trouve alors une
autre adéquation par mécanisme compensatoire sur la charnière la plus mobile : L5/
S1 (vertèbre lombaire et sacrée respectivement) en créant une pression phénoménale sur cette dernière. Les chaînes
crânio-sacrées découvertes par Maurice
Raymond Poyet ont la particularité non
seulement de démasquer au crâne toutes
les micros adaptations structurelles du
corps, de les enlever de façon énergétique
sur le sacrum, tout en faisant disparaître les
symptômes douloureux car la physiologie
initiale de la structure est rétablie. Tout
ceci sans aucune manipulation articulaire.
Maurice Raymond Poyet a été le premier
à décrire le Mouvement respiratoire primaire (MRP) de chaque os crânien dans
une complexité surprenante dépassant
littéralement le système micro-articulaire.
(Ce M.R.P. est généré par la circulation du
liquide cérébro-spinal dans lequel baignent
le cerveau et la colonne vertébrale. Il est à
l’origine du mouvement très subtil que font
les os du crâne) Maurice Raymond Poyet
ne le savait sans doute pas, mais il était sur
ce que nous appelons dans notre école,
le niveau intrinsèque de l’os, la mémoire
embryologique de la cinétique membranaire. J’y reviendrai plus tard. Son travail et
ses découvertes ont remis au cœur l’esprit
originel et les fondements même de l’ostéopathie de Still et de Sutherland en détaillant
très précisément le mouvement respiratoire
primaire si controversé actuellement par
les ostéopathes mécanistes. Tout le travail
de Maurice Raymond POYET a impulsé la
direction des recherches du fondateur de
l’école de somatopathie.
La somatopathie
« A l’esprit est demandé de découvrir
le lien entre physique et spirituel » Andrew
Taylor STILL
Pierre Camille Vernet
Pierre-Camille Vernet est le fondateur de l’école de somatopathie. Fidèle
et authentique à l’enseignement quotidien
qu’il a reçu de Maurice-Raymond Poyet, il
poursuit aujourd’hui ce précepte et cette
orientation empathique. Son expérience, sa
compréhension clinicienne et personnelle
l’ont amené à une dimension novatrice : la
notion de relation. En effet cette dernière
est prépondérante à toute forme de vie.
Elle se retrouve comme pierre angulaire, à
chaque étape évolutive individuelle, de
tout être humain : avant même sa conception. Pierre-Camille Vernet a tout au long
de ses différents traitements, approfondi
ses connaissances, et remarqué que parfois, des lésions une fois rééquilibrées,
figent temporairement dans leur profondeur
certaines zones méningées que Maurice
Raymond Poyet avait d’ailleurs répertorié
comme « mouvements pervers ». Ces fixités, somatisées sous forme de mémoire
corporelle et structurelle (ex : une peur de
mort pour soi ou pour les autres survenue
au moment d’un accident), situées dans
les parties les plus centrales de la structure
tout autour du tube neural, expriment en
fait des peurs primitives, profonds mécanismes adaptatifs de survie. Ces tensions
méningées voire intra-osseuses (synchondrose non articulaire disparaissant avec la
croissance) ou intrinsèques (lésion dans la
Thérapie
membrane embryologique primitive) selon
les cas, ont les mêmes incidences adaptatives et organisationnelles de compensation du corps tout entier que nous avons
citées plus haut. En effet, les méninges
sont en continuité, de tout le péricrâne à
chaque foramen crânien (orifices pour les
nerfs, les vaisseaux etc.) étant est au cœur
du système immunitaire par l’intermédiaire
du réseau lymphatique (Antoine Louveau,
2015). Par l’intermédiaire des fascias, ses
fixités ou zone figées apparaissent sur toute
la structure corporelle de l’individu de la
même façon qu’un choc traumatique, mais
sur un autre niveau d’organisation : le
système émotionnel provoque ces modifications tissulaires, le cerveau inconscient
ne faisant aucune différence entre une
souffrance physique ou émotionnelle. Tant
que ces altérations relationnelles inconscientes, vécues ou transmises, n’auront
pas été remises en conscience ou exprimées, permettant à la personne de faire
un lien en elle, une récurrence de plus
en plus systématique et douloureuse des
symptômes pourra apparaître, quand des
évènements similaires, apparemment sans
aucun rapport, déclencheront une réactivité
adaptative disproportionnée émotionnelle
et corporelle. Car les peurs, les ruptures
de relation, la violence des évènements
peuvent également se transmettre de génération en génération engendrant des fixités
différentes sur le centre ou bien sur la
périphérie de la structure crânienne. Cela
laisse des traces tissulaires. Elles peuvent
produire au fil du temps des sur-adaptations, et l’installation de pathologies de plus
en plus profondes. D’occasionnelles, elles
deviendront permanentes, de plus en plus
structurelles, voire organiques puis comportementales : l’évènement réel vécu par un
aïeul s’éloignant avec le temps, engendrera
des symptômes et des déséquilibres chez
ses descendants face à des évènements
similaires et répétitifs. C’est comme ci une
mémoire inconsciente était à l’œuvre et
déclenchait chez le descendant un stress
augmenté alors que les évènements analogues vécus par lui-même sont moindres.
Les découvertes de Pierre Camille Vernet
ont d’ailleurs été confirmées en 2014, à
l’école de médecine de l’université d’Emory
à Atlanta en Géorgie : des chercheurs se
sont aperçus qu’une souris stressée pouvait
retransmettre son stress de façon épigénétique jusqu’à la 5e génération, sans aucune
relation avec ses descendants et sans
qu’aucun gène ne soit muté. Les réactions
de la 5e génération de souris, n’étant plus
Des perturbations émotionnelles de la mère pendant son dernier mois de grossesse modifie physiquement la structure du cerveau de son bébé. (Dr. Boris Cyrulnik)
que comportementales. Pendant 20 ans et
de façon collégiale avec quelques collaborateurs, Pierre Camille Vernet a répertorié une
symbolique crânienne en découvrant une
multitude de niveaux d’organisation dans les
changements tissulaires crânien qui retracent les modes relationnels : non seulement
dans le propre vécu du patient (zones figées
du crâne + sutures en lésion) mais aussi
au fil du vécu des différentes générations
familiales (zones figées sans sutures). Il
acquit une compréhension particulière, sur
la souffrance individuelle non exprimée qui
se retrouve ainsi somatisée dans le corps du
patient ou dans celui des générations suivantes. Ce qui l’a amené à cette évidence est
en partie du à ses innombrables expériences
de soins, mamans/bébés conjoints dans leur
lien fusionnel et également d’avoir soigné
de nombreux groupes familiaux. Des découvertes récentes (neurosciences, 2011) tendent à corroborer cette observation. En effet,
selon Dr. Boris Cyrulnik, neuropsychiatre
bien connu : « des perturbations émotionnelles de la mère pendant son dernier
mois de grossesse modifie physiquement
la structure du cerveau de son bébé. La
conséquence : une difficulté ultérieure (tendances suicidaires, à l’adolescence tout
particulièrement) à gérer des émotions, anodines pour qui n’a pas eu à souffrir indirectement de ces stress maternels ».
De même que Maurice Raymond Poyet
découvrit le clavier énergétique au sacrum,
Pierre Camille Vernet élabora la correspondance entre les pieds et le crâne : par un
toucher ré-informationnel du même ordre
que la méthode Poyet les zones figées dure
mériennes et les sutures crâniennes se
rétablissent parfaitement. Certaines émotions non exprimées émergent alors à la
conscience du patient et l’amènent progressivement à la compréhension intuitive et
consciente dans le temps. Elles libèrent progressivement ces peurs récurrentes, désaliènent les comportements familiaux nocifs
devenus inadaptés à la situation actuelle du
patient et par voie de conséquence éliminent définitivement les symptômes douloureux dans le respect de son écologie.
Pierre Camille mit également au point la
correspondance entre les mains et le système organique sur un niveau transgénérationnel plus profond (évènements vécus par
les grands parents où les arrières grands
parents mais retransmis sans connotations
émotionnelles) avec des résultats stupéfiants. J’ai moi-même pratiqué ces soins de
façon expérimentale sur plusieurs années
en collaboration avec des acupuncteurs,
confirmant la modification en profondeur
des différents pouls. Comme Maurice
Raymond Poyet, Pierre Camille Vernet est
un véritable précurseur.
L’embryologie
« Si la Vie est une entité individualisée, ainsi appelons nous cette chose mystérieuse, elle doit posséder des dispositifs
précis lui permettant de s’unir et d’agir
avec la matière. Nous ne connaissons
d’ailleurs la vie qu’au travers du mouvement de ces corps matériels » Andrew
Taylor STILL
Elève de Pierre Camille Vernet depuis
mai 1999, j’ai été amené à me passionner
pour l’étude de l’embryologie en 2002
pendant la 3e année de ma formation. Ce
qui m’a frappé en premier en anatomie, a
été la précision de la forme structurelle
de certains os, alors imaginez mon émerveillement lorsque j’ai vu pour la première
fois les os crâniens dans leurs plus infimes
détails. C’était stupéfiant.
Les cahiers de la bio-énergie - 35
Thérapie
Première observation : comment un os
comme le sphénoïde, par exemple, peut-il
avoir une telle ciselure (voir l’image ci-dessous) avec sur certaines de ses parties
des biseaux à tables inversées (point de
rotation entre table interne et table externe),
sur des endroits où il n’y a aucune attache
musculaire ? Comme vous le remarquez,
toutes les inversions de biseau correspondent à l’endroit exact des fontanelles,
parties osseuses qui s’ossifient plus tard
dans le temps.
inversions de biseau à l’exact endroit des
fontanelles qui s’ossifient bien plus tard
parle de lui-même. Ceci prouve que les
ajustements d’éventuelles torsions membraneuses de la base se finalisent à la
périphérie par le biais des fontanelles :
elles s’ossifient plus tardivement et de
façon singulière en inversant les biseaux
comme un puzzle en 3 dimensions qui
s’emboîte parfaitement. Par conséquent
cela démontre que les membranes embryologiques contiennent l’information qui va
Table externe
Table interne
Crâne d’un nouveau-né
Les tables biseautées de l’os occipital et du sphénoïde
Le simple fait que l’on découvre des
tables biseautées sur les seuls os crâniens,
est la preuve qu’un micro-mouvement non
visible existe bel et bien dans sa réalité sur
l’ensemble de la structure crânienne. C’est
un fait mécanique. William G. Sutherland
cacha cette observation pendant une vingtaine d’année tellement cela s’opposait à
la théorie des os soudés du crâne. Dès
le début de ma formation j’ai entre autre
remarqué que le Mouvement Respiratoire
Primaire (MRP) (base de l’ostéopathie des
micro-mouvements crânien selon William
G. Sutherland) correspondait exactement
à la forme de chaque os. Les micro-mouvements étaient donc indissociables de
la forme. Ayant l’intuition que cette discipline allait faire la lumière sur certains
résultats que l’on ne pouvait développer
scientifiquement, j’ai été vivement encouragé dans l’étude de l’embryologie par mes
professeurs. Comment expliquer le ressenti
pourtant bien réel de micro-mouvements
complexes dans nos mains ? (notre toucher
peut ressentir l’épaisseur d’un cheveu de
l’ordre de 8µ sous une feuille de papier).
L’embryologie donne précisément le canevas visuel, à l’endroit où le ressenti des
mains ne peut le démontrer. L’exemple des
36 - Les cahiers de la bio-énergie
orienter, lors de l’ossification, le sens des
sutures et leur inversion en des endroits
stratégiques du crâne. Elles détiennent
donc toujours intrinsèquement la mémoire
embryologique de la cinétique (mouvement
membranaire originel). Toutes les articulations du corps humain sont la résultante
de cette cinétique embryologique primitive.
Leurs différentes modifications, sont dues
par la suite aux adaptations de la dynamique et aux efforts du corps durant toute
sa vie, en relation avec la gravité terrestre
(la relation verticale au sol), ses différents
traumatismes tout au long de son vécu, la
croissance de l’individu, ses états émotionnels et son vieillissement. En embryologie
il ne peut y avoir de physiologie sans 3
fondamentaux interdépendants : le mouvement membranaire (la cinétique) induit
une différenciation cellulaire et réalise une
forme structurelle. Si l’un des 3 fait défaut
les deux autres paramètres ne peuvent exister. Toute tératologie (difformité) embryonnaire le démontre et est intrinsèquement
liée à la viabilité de l’embryon. La façon
dont la morphogénèse se façonne donne la
physiologie primitive : l’énergie de la vie qui
imprime la matière. Un traumatisme change
bien la forme de la structure. Le grand ana-
tomiste Eric Bleschmidt écrit à ce sujet :
« les formations vivantes sont descriptibles
de façon unifiée comme des processus de
mouvements concernant le corps entier
sans que ceci ne remette aucunement
en cause des observations biophysiques,
biochimiques ou d’anatomie comparée ».
2e observation : toute l’anatomie descriptive crânienne est faite en fonction des
sutures micro-articulaires. La base crânienne, la voute, et les arcs branchiaux sont
tous issus de membranes embryonnaires originelles. La chondrification (engendrement
de cartilage) ou l’ossification ne viennent
qu’après chronologiquement. L’ensemble se
finalise par les sutures périphériques qui
rééquilibrent le centre du crâne. Les sutures
n’arrivent donc qu’à la fin et cette temporalité illustre que les membranes sont bien
à l’origine de toute l’édification de la structure. L’étude de la cinétique embryologique
démontre que les mouvements complexes
fluidiques décrits par Maurice Raymond
Poyet sont l’exacte description de ces flux
migratoires de l’embryon entre le 16e et le
60e jour décrits dans tout manuel embryologique. Les micromouvements de chaque os
retracent donc avec exactitude cette mise en
place embryonnaire du mésenchyme aussi
bien dans sa forme, dans ses axes que dans
ses différentes chronologies, dont l’orientation ciselée et précise des sutures ne sont
que l’aboutissement final. Eric Bleschmidt
écrit également : « les processus métaboliques possèdent des caractéristiques
morphologiques essentielles selon chaque
espèce dans un ordre spatial et temporel ».
C’est pour cette raison que la correction
énergétique, proprioceptive et fluidique non
manipulative enseignée dans nos écoles,
donne d’aussi bons résultats en très peu de
séance. Au travers du mouvement restitué
nous rééquilibrons la forme selon les axes
embryologiques primitifs spatiaux (caudal/
céphalique, droite/gauche, antérieur/postérieur). Ces ré-informations tactiles remettent
en ordre de façon informationnelle et globale, la physiologie initiale des membranes
prépondérantes à l’osseux, au musculaire,
à l’organique, à l’endocrinien et au système
nerveux. L’embryologie donne aussi une
explication à la complexité des micro-mouvements osseux car nous sommes sur la
logique de la mise en place membranaire
et non plus sur la seule logique articulaire des sutures, ces dernières étant au
dépend des premières. En effet un seul os
crânien peut être composé de membranes
embryologiques différentes (le sphénoïde
par ex), comme deux os crâniens différents
Thérapie
peuvent être issus de la même membrane
embryologique (le basi-occipital et la pente
de la selle turcique du sphénoïde par ex).
Là, nous dépassons totalement la conception articulaire en étant essentiellement sur
l’énergétique, le vivant et leur mise en place
dans la matière.
3e observation : l’embryologie a permis
de comprendre comment fonctionne le clavier sacré de Maurice Raymond Poyet. La
structure embryonnaire fonctionne comme
les débuts de la création de la terre : la
Pangée. Dans la Pangée on s’aperçoit
qu’au départ l’Afrique faisait terre commune
avec l’Amérique du Sud. Il en est de même
en embryologie. La partie préchordale (partie préexistante à l’encéphale) est contigüe
à la partie cloacale (partie caudale de l’embryon). En 2004 j’ai superposé un sacrum
sur un crâne sachant qu’au départ de la
neurogénèse, elles sont les mêmes parties
embryologiques : nous avons retrouvé à
100 % la correspondance parfaite entre
toutes les chaines découvertes par Maurice
Raymond Poyet et le crâne. Toutes mes
recherches ont été menées totalement à
postérori, des découvertes de Maurice
Raymond Poyet et de Pierre Camille Vernet.
La méthode
Le somatopathe reçoit les patients avec
le diagnostic médical posé mais dont les
douleurs et les pathologies ostéo-articulaires sont toujours récurrentes et persistantes, malgré les prescriptions médicamenteuses et kinésithérapeuthiques prescrites. Le somatopathe se met à l’écoute
sensorielle du corps, et perçoit par l’intermédiaire de ses mains, les différents micromouvements crâniens. L’approche manuelle
corrective sensorielle, est essentiellement
énergétique, fluidique et proprioceptive.
Elle va directement du symptôme somatique à la cause primaire. Le geste correctif
est encore plus léger qu’un simple point
d’acupression. Aucun seuil d’excitation ligamentaire ni musculaire n’est atteint puisque
le toucher équivaut à l’effleurement de l’épiderme, voire parfois à une légère compression du périoste osseux pas forcément très
agréable d’ailleurs. Suivant un protocole
très précis, la correction des micro-mouvements, par une ré information proprioceptive entraîne le rétablissement de la position
structurelle du corps dans son ensemble
et surtout dans sa physiologie initiale. Le
corps y retrouve son rôle de tampon et sa
capacité d’adaptation permanente. Il n’y a
donc aucune manipulation ni mobilisation
structurelle du rachis dans sa région lombaire, dorsale ou cervicale ni aucun massage. Ces pratiques sont exclusivement
réservées aux médecins, kinésithérapeutes,
chiropracteurs ou ostéopathes formés dans
des écoles agréés, plus spécialisées dans
des orientations médicales.
La somatopathie est donc une
approche globale et généraliste. De part
sa totale innocuité, elle peut se dispenser sans prescription médicale particulière,
mais reste complémentaire à la médecine
contemporaine. Ce sont uniquement, les
manifestations douloureuses physiques et
corporelles du patient qui guideront la
séance, dans le plus strict respect de ses
limites et de son écologie personnelle.
En moyenne seulement 2 séances de ¾
heures voire 3 sont nécessaires, pour voir
disparaître les symptômes douloureux, tout
en apportant un ressenti différent et un
bien-être. Souvent les 8 premiers jours
suite à des réactions neurovégétatives
(vagotonie), s’ensuit une certaine fatigue,
physique, psychique et émotionnelle, délai
habituel où le corps du patient doit retrouver ses marques et de nouveaux repères.
Il va de soi que cette méthode malgré son
originalité et son efficacité, a aussi ses
propres limites et qu’elle ne peut en aucun
cas se substituer à un acte médical.
L’école
Fondée en 1999, les cours sont dispensés par Pierre Camille Vernet et ses collaborateurs en 2 endroits : à Cesson sévigné (Ille et Vilaine) et à Grozon (Ardèche).
La formation s’effectue sur un cycle de
4 ans (8 séminaires de 3 jours/an + des
journées régulières de pratique en cabinet
entre chaque séminaire). Une formation de
somatopathie pour ostéopathes confirmés
est également dispensée sur 2 ans par
Odile Baudonnel à Cadenet. Même dans
un cadre magnifique, la somatopathie et la
méthode Poyet sont des méthodes d’aide
bien trop sérieuses et complexes dans leur
apprentissage, pour être enseignées en 20
ou 30 jours, de façon dite intensive comme
on peut le voir en ce moment sur internet.
Ce n’est pas crédible, voire malhonnête.
Ces pseudo formations qui font de l’ostéopathie à distance avec un pendule n’ont
rien à voir avec notre enseignement et
n’ont aucune validation ni agrément de
notre école. Sur les 4 ans d’apprentissage,
un travail quotidien d’une grande exigence
est demandé aux élèves, en anatomie,
neuro anatomie, physiologie, embryologie
et pratique sensorielle. Chaque année ces
études sont sanctionnées par des qcm
et des pratiques continues. Tout élève est
tenu d’avoir une éthique morale et respectueuse envers la méthode et les patients.
Dans la méthode Poyet et la somatopathie
il n’y a ni recettes de cuisine ni magie. n
Contacts :
Site internet : somatopathie.com ; somatopathie.fr.
Renseignement sur l’école :
–– Katia Owstroski : 06 37 31 38 80 ;
–– Pierre-Camille Vernet : 06 16 08 02 96.
Cabinet de Cesson-Sévigné :
–– Serge Maniey : 06 07 28 85 19 ;
–– Éric Maniey : 06 10 45 13 90 ;
–– Fixe : 02 99 83 79 03.
Bibliographie :
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relier le système immunitaire au cerveau.
Agence Science Presse, 2015. http://www.
sciencepresse.qc.ca/blogue/2015/06/07/vaisseau-pour-relier-systeme-immunitaire-cerveau.
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ISBN-10: 235432121X.
Brian G. Dias et Kerry J. Ressler. Parental olfactory experience influences behavior and neural
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Eric Bleschmidt. Comment commence la
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Les cahiers de la bio-énergie - 37