Evaluation de la durabilité de la filière laitière en Pays
Transcription
Evaluation de la durabilité de la filière laitière en Pays
Evaluation de la durabilité de la filière laitière en Pays de la Loire Synthèse Dans le cadre du programme DAIRYMAN, Work Package 1 Action 1 2011 Intro, Préambule La production laitière est une activité majeure dans le Nord-Ouest de l’Europe. Les conditions pédoclimatiques de ces régions sont excellentes et un vaste marché est porté demain par la production laitière. En conséquence, la production laitière fournie du travail à plus de 250 000 exploitants et 500 000 emplois dans le secteur de l’agro-alimentaire. Ces régions laitières ont globalement une forte densité de population ainsi, les zones rurales permettent de fournir des services comme de l’eau potable et des services ou des installations de loisirs attractives en quantité. Fournir ce service « vert » et la biodiversité qui y est associée sont souvent remis en cause par des impacts négatifs de l’élevage sur l’environnement. Donc la production laitière est intéressante pour le territoire rural local par les emplois et la production qu’elle génère, cependant elle peut limiter les bénéfices pour d’autres services du territoire. Ainsi, la production laitière devrait prendre plus en compte les besoins des autres services locaux. Ce mode de développement devrait aboutir à un secteur laitier plus compétitif, plus fort à l’échelle régionale et qui améliore ses performances environnementales dans les territoires ruraux. Avec le projet INTERREG du Nord-Ouest de l’Europe, « Dairyman », les régions de Bretagne (Frce), Pays de Loire (Frce), Nord Pas de Calais (Frce), Sud-Ouest de l’Irlande (IRL), Nord Irlande (Angl.), Flandre (Belg.), Wallonie (Belg.), Baden-Wüttemberg (Allg.), Luxembourg (LU) et Netherlands (Pays-Bas) coopèrent pour renforcer leurs campagnes en améliorant le fonctionnement des exploitations laitières et en stimulant les collaborations entre les producteurs de lait avec d’autres acteurs du territoire rural. Dans le cadre du projet « DAIRYMAN », un atelier de travail a été organisé dans chaque région pour augmenter la prise de conscience parmi les acteurs du territoire sur les performances environnementales, économiques et sociales de leurs régions, les besoins et les opportunités de développement, les bénéfices potentiels de coopérations entre les acteurs. Le travail a été centré sur les performances économiques et environnementales de la production laitière. Cette synthèse présente les principaux faits et chiffres des Pays de la Loire qui ont permis d’appréhender les performances environnementales, économiques et sociales de la production laitière dans la région. 2 Sommaire I La région Pays de la Loire.............................................................................. 4 II L’agriculture régionale des Pays de la Loire ................................................... 5 III La production laitière en Pays de la Loire ...................................................... 7 III.1 Description générale de la production laitière ligérienne ................................... 7 III.2 Filières de production et acteurs du secteur laitier............................................. 9 III.2.1 III.2.2 III.2.3 III.2.4 III.2.5 III.3 III.3.1 III.3.2 III.3.3 La production ................................................................................................ 9 La collecte et la transformation industrielle ................................................. 9 La transformation fermière......................................................................... 11 Les autres acteurs ....................................................................................... 12 Synthèse des acteurs de la filière laitière.................................................... 12 Analyse de la durabilité de la filière laitière régionale....................................... 13 Dimension économique............................................................................... 13 Dimension sociale ....................................................................................... 16 Dimension environnementale ..................................................................... 18 3 I LA REGION PAYS DE LA LOIRE La région des Pays de la Loire bénéficie d’un contexte intéressant par son dynamisme et ses atouts intrinsèques. Cette région, relativement bien peuplée avec une densité de population de 110 ha/km2 dans la moyenne nationale, bénéficie d’un dynamisme économique qui la place au dessus des régions françaises de province avec un PIB (produit Intérieur Brut) par habitant de 27 533 €/hab. La part des activités agricoles est importante avec 8,3 % du PIB régional, confortée par son industrie agro-alimentaire qui emploie 17 % de salariés du secteur industriel. Ainsi, la région profite d’un taux de chômage relativement faible de 6,3 % 1 point inférieur à la moyenne nationale, les salaires des actifs restent dans la moyenne. Les Pays de la Loire sont la deuxième région agricole française après la Bretagne, avec 10 % du chiffre d’affaire national. Les activités agricoles et agroalimentaires constituent une force économique majeure et un facteur essentiel d’occupation et d’équilibre du territoire régional. L’agriculture régionale représentait en 2008 une valeur ajoutée de 2 513 millions d’euros. C’est un territoire qui bénéficie d’un climat tempéré (températures comprises entre 8 et 10 °C) et relativement humide (809 mm/an) même si les pluies sont inéquitablement réparties dans l’espace et dans le temps. Ce climat a une tendance d’évolution à l’augmentation des températures comme c’est le cas pour la France entière. Une adaptation qu’il faudra prendre en compte pour le développement durable de la région et le recours à l’irrigation (Chapitre suivant). La dynamique régionale a pour conséquence le grignotage des surfaces agricoles illustré par la perte de 9 500 ha en moyenne par an. La préservation des espaces naturels et agricoles est un enjeu majeur pour la durabilité du territoire des Pays de la Loire. Conserver l’agriculture péri-urbaine constitue l’une des clefs de cette évolution, cela permet de privilégier les espaces naturels et la biodiversité, d’entretenir les liens de proximité entre citadin et agriculteurs, conserver le tissus sociaux culturel. Le territoire reste rural avec 72,9 % de la surface utilisée pour l’activité agricole. Sur le plan environnemental, la région doit encore relever trois défis majeurs que sont l’eau, le climat et la biodiversité. La qualité de l’eau, même si elle a une tendance à la stabilisation reste encore de qualité passable pour les paramètres nitrates et phytosanitaires notamment. L’atteinte du bon état écologique de l’eau à l’horizon 2015 est un objectif commun qui est l’affaire de tous. Ces efforts sont pour l’instant concentrés sur les périmètres de captage d’eau potable où des programmes d’action se mettent en place et les moyens sont mobilisés. Demain, chaque SAGE sera le lieu de discussion pour atteindre les objectifs fixés. Sur le climat, l’augmentation consommations d’énergie est importante dans la région (+ 32 % entre 1990 et 2006), d’une moindre mesure pour l’agriculture. Pour autant, la contribution du secteur agricole reste majeure en terme d’émission de gaz à effet de serre notamment su l’ion ne prend pas en compte la capacité de stockage des espaces bocagers (prairies, haies, …). L’ensemble des acteurs devront donc se mobiliser sur le plan local comme régional pour réduire leurs impacts sur l’air. Sur la biodiversité, les causes sont là encore multiples, l’urbanisation est une part, les espaces agricoles et la simplification des cultures en est une autre. L’agriculture en général et l’élevage en particulier ont des atouts inhérents à cette production par les prairies et le bocage lié à cette production. 4 II L’AGRICULTURE REGIONALE DES PAYS DE LA LOIRE La région des Pays de la Loire est la première région productrice de viande bovine, lapins, canards, pintades et volailles labels. C’est la deuxième en production en lait ainsi qu’en viande de porc et volaille. Pour les productions végétales, la région se distingue par les productions spécialisées, elle est la première productrice de plantes à massifs, plants de pépinière, mâche, muguet et poireaux primeur. Elle est la deuxième en productrice de pommes de table (arboriculture). La région a donc une forte orientation agricole ce qui se traduit par une part importante de l’agriculture et de l’agroalimentaire dans l’économie et l’emploi. Pour autant cette agriculture présente des forces et des faiblesses qui sont présentées ci-après. Volet Agriculture régionale Forces Agriculture très diversifiée avec des productions à forte valeur ajoutée et employeur de main d’œuvre. Faiblesses Un nombre d’exploitation en baisse de 4,4 % par an depuis 2000 et une baisse de l’emploi salarié agricole. Un faible taux de spécialisation des Une production d’élevage élevages par rapport au grand Ouest inégalement répartie sur le territoire avec des zones moins dynamiques en qui confère de la souplesse. concurrence avec les productions Une région d’élevage dynamique avec végétales. 62 % des exploitations dans cette activité. Des organisations sociétaires pour Des organisations sociétaires, atout lesquelles il faut consolider les relations humaines. pour les restructurations. Une consommation intermédiaire forte, 60 % de la valeur de la 65 884 ha en agriculture biologique en production agricole qui traduit une 2008, soit 3 % de la SAU régionale ou dépendance aux intrants. encore 12 % de la surface française Perte des surfaces agricoles de près bio. de 10 000 ha/an. Importance d’exploitations produisant sous signes officiel de qualité (6,7 % AOC et 12,5 % label rouge). Economie Un résultat courant de 22 940 €/UTAF Un niveau d’installation important avec une moyenne de 1330 installations par an entre 2003 et 2007 dont 60 % sont aidées. Des charges qui ne cessent d’augmenter par le coût des matières premières (+ 15 % entre 2005 et 2009). Des subventions qui constituent une part importante du revenu (12 % de la valeur de production), qui tendent à diminuer (modulation) et qui sont remises en cause après 2013. Une instabilité des prix agricoles 5 Emploi/ Formation/ renouvellement des actifs 2e région agricole française Un nombre important de chefs d’exploitation de + de 50 ans et un 10 % de l’emploi régional avec 76 653 taux de renouvellement faible de 42 emplois (salariés et non salariés) sur % (installations aidées) les exploitations agricoles en 2008. Stabilisation des emplois salariés. Un nombre de salariés de l’IAA en 45 500 emplois dans l’agro baisse. alimentaire, 1/5 de l’emploi industriel régional Un réseau de formation agricole dense (105 établissements scolaires) agricoles avec 19 000 élèves en 2009) et une formation continue active et structurée (VIVEA). Plus de 10 000 agriculteurs formés en 2009. Environnement /Territoire Une part importante de prairie (47 % Des captages prioritaires qu’il faut de la SAU) notamment liée à la protéger et dont les résultats restent à prouver avec des contraintes production de ruminants. spécifiques locales pour les 18 des 35 captages prioritaires qui ont agriculteurs (2 700 exploitations et des programmes d’action engagés. 200 000 ha potentiellement Amélioration des pratiques agricoles concernés). avec notamment une forte diminution Une qualité azoté encore passable des engrais de fond (P et K). des eaux malgré les programmes Mise aux normes des bâtiments d’action. d’élevage. Des herbicides d’origine agricole Une baisse de la pression organique et fréquemment détectés dans les eaux une meilleure gestion des effluents. Des contraintes règlementaires sur le Une dynamique professionnelle dans phosphore alors que le paramètre est les programmes volontaires en amélioration dans les eaux. d’investissement (ex : PMPOA, PPE, Une juxtaposition de règles et de PVE) zonages qui manquent de lisibilité. Une région dynamique dans la Une contribution forte de l’agriculture recherche de solutions notamment dans les émissions de gaz à effet de face au chalenge phytosanitaire (13 serre si l’on exclut le stockage du fermes pilotes dans le programme carbone. Ecophyto, dynamique de formation, …) Une agriculture dépendante du climat et qui doit être capable de s’adapter Un stockage de carbone des prairies au changement climatique. inhérentes aux filières de ruminants. Un effet bénéfique des productions bovines sur la biodiversité 6 III LA PRODUCTION LAITIERE EN PAYS DE LA LOIRE III.1 Description générale de la production laitière ligérienne La région ligérienne représente 15 % de la production française et se positionne en 2ème place derrière la Bretagne. Ce sont 11 715 exploitations professionnelles qui avaient des vaches laitières en Pays de la Loire en 2007 dont 6 881 en production principale bovins lait. Le nombre de producteurs livreurs en 2009 s’établit 10 502. Ce sont 507 000 vaches laitières qui composaient les troupeaux ligériens en 2009, soit 13,5 % du cheptel national. Ces élevages exploitent plus d’un millions d’hectares, soit plus de la moitié des surfaces déclarées à la PAC avec une surface moyenne de 88 ha de SAU par élevage. Les surfaces fourragères ne concernent pas uniquement la production laitière mais les élevages laitiers représentent cependant une bonne partie des productions fourragères. Les cultures fourragères représentaient près de 365 900 d’hectares en Pays de la Loire en 2009 dont 272 000 hectares de maïs fourrage. Les prairies, artificielles et temporaires, ainsi que la surface toujours en herbe (STH), représentaient en 2009 plus de 1,1 millions d’hectares dont la moitié utilisée par les éleveurs laitiers en 2006. La référence moyenne laitière régionale ne cesse de s’accroître, signe de la restructuration des exploitations laitières qui s’opère depuis 20 ans, ainsi que la production moyenne par vache qui s’établit à 6 604 litres en 2009. Elle était de 279 000 litres de lait par exploitation en 2007. Ce sont 3 348,2 millions de litres de laits produits en Pays de la Loire en 2009, dont 3 324,0 millions livrés à l’industrie. Répartition cantonale des quotas laitiers dans les Pays de la Loire en 2006-2007 Source : Agreste, les exploitations laitières des Pays de la Loire : évolution entre 2000 et 2006. 7 Depuis la campagne 2007-2008, le prix du lait payé au producteur est fortement dépendant des cours mondiaux. Comme en témoigne le graphique suivant. Evolution du prix payé aux producteurs français Prix toutes primes comprises, toutes qualités confondues, ramené à un lait standard Source : FranceAgriMer - sondage mensuel Les éleveurs laitiers doivent faire face depuis plusieurs années à la volatilité des prix des matières premières. L’IPAMPA (indice des prix d’achat des moyens de production) calculé pour l’élevage laitier permet de mesurer l’évolution des prix des intrants. Le graphique suivant illustre la situation difficile rencontrée par les éleveurs laitiers depuis 2008 : la forte hausse du coût des intrants n’est pas systématiquement compensée par une meilleure recette laitière. Recette laitière et coût de production Source : FranceAgriMer d’après sondage mensuel et Institut de l’élevage Particularité de la région, la forme sociétaire est prédominante dans les élevages laitiers ligériens. Les formes sociétaires (GAEC, EARL, SCEA, …) représentent 59% des exploitations en 2006. Les élevages mixtes ont une tendance sociétaire plus forte. 8 80 % des références laitières (litres par exploitations) sont détenues par des agriculteurs de moins de 50 ans. L’âge moyen du chef d’exploitation laitière est de 43 ans. L’installation reste majoritairement orientée vers l’élevage laitier. Sur 1 130 installations en 2008, 40% concernaient l’élevage bovin lait et mixte. III.2 Filières de production et acteurs du secteur laitier Différents types d’acteurs peuvent être cités comme étant des parties prenantes du secteur laitier de la Région Pays de la Loire. Ce chapitre tente de dresser la liste de ces multiples acteurs, afin de les impliquer, dans une phase ultérieure du projet, à une journée d’étude (workshop) ayant pour objectif de communiquer et d’échanger sur les forces et faiblesses du secteur de la production laitière ligérienne, tant d’un point de vue environnemental qu’économique et social. III.2.1 La production De longue date, la filière laitière régionale a misé sur une politique de qualité, d’abord par le biais de la grille de paiement du lait et des actions techniques d’accompagnement (cellules, butyriques…), puis, depuis 2000, par un investissement important dans la mise en place de la Charte des bonnes pratiques d’élevage. Socle de démarches qualité entreprises ou de cahiers des charges produits, elle est reconnue comme un outil privilégié de diffusion et d’amélioration des bonnes pratiques d’hygiène et de traçabilité. Elle évolue régulièrement pour prendre en compte les attentes sociétales et environnementales ainsi que la réglementation. Cette démarche volontaire, commune aux filières bovines lait et viande, regroupait fin 2010 113 000 adhérents en France, dont 14000 en Pays de la Loire. Les élevages laitiers ligériens sont particulièrement impliqués dans ce dispositif puisque 87% y adhèrent. III.2.2 La collecte et la transformation industrielle La région compte 36 établissements spécialisés dans la transformation laitière en 2009. Certains appartiennent à des entreprises d’implantation internationale comptant de nombreux sites ; d’autres ont une implantation très locale avec un seul site. L’industrie laitière emploie 14,1% des salariés des industries agro-alimentaires de la région, derrière l’industrie des viandes. Ces 6 431 salariés représentent 12,2% de l’effectif national (chiffres 2007). Laiteries privées et coopératives sont présentes sur le territoire ligérien, avec une présence marquée des industries privées en Mayenne. La collecte ligérienne se répartissait à 40 % par les coopératives et 60 % par les privés en 2007. Parmi les laiteries, il est possible de distinguer des entreprises de collecte qui assurent la transformation de la matière première et des entreprises de collecte sans transformation. Ces dernières collectaient 100 millions de litres en 2006. 9 Répartition des entreprises sur le territoire Pays de la Loire selon le nombre de salariés (2007) Les salariés des laiteries privées 800 300 100 Les salariés des coopératives 400 200 100 Source : CRCI – PEP Chambres d’agriculture des Pays de la Loire Répartition des salariés par type d’activité industrielle et par département (2007) Source : Agreste – PEP Chambres d’agriculture des Pays de la Loire Les sites de transformation laitière de la région sont spécialisés dans la fabrication d’un type de produit ou peuvent être des sites multi produits. La transformation laitière ligérienne est par ailleurs très diversifiée. Au sein des sites de plus de 20 salariés, 13 sites de fabrications fromagères sont dénombrés ainsi que 9 sites fabriquant des poudres, pour ne citer que les plus nombreux. 10 Lactalis Lactalis Lactalis Bongrain Localisation des sites de transformation du lait (bovin) des Pays de la Loire et fabrications (CLE) Bel Vaubernier Bel Lactalis Novandie (CLE) Bongrain Perreault) Lactalis (Perreault) (Célia) Bongrain Bel Sodiaal (Ucalm Yoplait) Yoplait) (Perreault) Perreault) Bongrain Sodiaal (CLE) Eurial Sodiaal (Candia) Candia) Eurial Saint Père Bongrain Lactalis Terrena (LVA) (Ucalm Candia) Candia) (Tessier) coopérative Lactalis entreprise privée (Célia) Lactalis Nestlé Produit Frais Bongrain (Vihiers) produits fabriqués par les laiteries Eurial Laiterie de Montaigu Glac (USVAL) Sites de plus de 20 salariés LAIT POUDRE BEURRE FROMAGE CREME PRODUITS FRAIS Eurial Glac (USVAL) Source : Chambre régionale des Pays de la Loire Les Pays de la Loire pèsent à l’échelle nationale dans les produits laitiers. La région produit ainsi près de 30 % des crèmes conditionnées de France, 24 % du lait en poudre et 16,2 % du beurre français. Elle se positionne : • au 1er rang national dans la fabrication de lait de consommation, de crème conditionnée, de caséines et caséinates, • au 2ème rang pour la fabrication de poudre de lait écrémé, de poudre de lactosérum et de fromages. III.2.3 La transformation fermière La région Pays de la Loire compte environ 150 producteurs laitiers qui transforment tout ou partie de leur production. Peu de références technico-économiques existent aujourd’hui sur cette activité. Un projet financé sur fonds CASDAR doit être lancé en 2012 sur ce sujet pour mieux connaître la rentabilité des ateliers de transformation fermière laitière. Une demande en produits fermiers ou produits locaux émerge sans qu’elle ne puisse être clairement quantifiée. Ajouté à une demande croissante des collectivités d’approvisionnement en produits de proximité, ce marché potentiel interroge les producteurs qui se voient encouragés par certains conseils généraux qui ont mis en place des dispositifs d’aides aux investissements. 11 La sollicitation grandissante des services de conseil de la région par des éleveurs laitiers en réflexion sur la création d’un atelier de transformation laisse sous-entendre un possible développement de cette activité. III.2.4 Les autres acteurs Outre les producteurs laitiers et les entreprises réalisant la collecte et la transformation du lait, un certain nombre d’acteurs interagissent sur le secteur laitier. Organismes professionnels ou économiques, fournisseurs de services ou d’intrants, pouvoirs publics ou organisations de défense de consommateurs ou de l’environnement, ils contribuent à leur échelle à la durabilité de la filière. III.2.5 Synthèse des acteurs de la filière laitière Le schéma ci-après a pour objectif de lister ces différents acteurs invités à débattre le 28 février 2011 sur l’avenir de la filière laitière régionale. Laiteries (collecte et transformation) Coopératives Industries privées Eau/Energie Agence de l’eau LoireBretagne FR2E ADEME Politique DRAAF DREAL Conseil régional Conseils généraux Etc. Organisations environnementales Associations Eleveurs laitiers Syndicats agricoles Consommateurs Associations Conseil & services Appros Organismes de conseil Formation Recherche Centres de gestion et banques Etc. (fertilisants / aliments/matériel) Négociants Coopératives, CUMA Machinisme agricole Etc. 12 III.3 Analyse de la durabilité de la filière laitière régionale Suite à la caractérisation de la région ligérienne, du secteur agricole et du secteur laitier, ce paragraphe a pour objectif de présenter les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces de la filière laitière ligérienne pour chaque pilier du développement durable. III.3.1 Dimension économique Forces La place des productions fourragères dans les exploitations laitières de la région (près de 69% de la SAU, dont 46% environ de prairies temporaires ou permanentes) constitue un facteur d’autonomie alimentaire non négligeable. Economiquement, elles sont moins sensibles aux variations de prix des matières premières constatées ces dernières années. Toutefois, cette autonomie fourragère varie d’un secteur géographique à l’autre, selon les conditions pédoclimatiques et les systèmes de production. La modernisation des exploitations opérée au cours des 10 dernières années grâce au PMPOA puis au PMBE a permis aux élevages de gagner en productivité du travail et peut constituer un facteur de compétitivité. La région Pays de la Loire est située dans un bassin de production très dynamique puisque les 3 régions Bretagne, Basse-Normandie et Pays de la Loire représentent 47% de la production laitière nationale. Au niveau des entreprises présentes en amont de la production, des entreprises d’aliments pour le bétail sont présentes dans la région et ont pour avantage de valoriser la production céréalière régionale fortement développée dans certains départements tels que la Vendée ou la Sarthe. En aval de la production, de nombreuses entreprises (TME et PME) sont situées en Pays de la Loire et réalisent la transformation et la commercialisation du lait. Depuis plusieurs années, l’orientation des fabrications a fortement évolué dans le sens d’une diminution de la production de beurre au profit de produits à plus forte valeur ajoutée. Faiblesses La forte disparité des performances technico-économiques entre les élevages laitiers s’accroit : dans les fermes du réseau d’élevage, les écarts à la moyenne du revenu disponible par UTH étaient de +/- 10 000 euros avant 2008. En 2008 et 2009, ces écarts sont de +/- 15 000 euros. Les différences sont plus fortes au sein d’un même système d’exploitation qu’entre systèmes. Notons que la productivité économique est dépendante de la situation de l’exploitation (climat, potentiel du sol) très hétérogène sur l’ensemble du territoire. La production laitière ligérienne connait des variations saisonnières de volumes, ne répondant pas à la demande régulière des consommateurs tout au long de l'année et engendrant alors des surcoûts pour les entreprises (stockage ou achat au prix fort selon la période). Malgré le virage initié depuis plusieurs années par les transformateurs, l’industrie laitière régionale reste encore fortement impliquée dans la production des produits industriels. Certaines entreprises spécialisées dans la fabrication de produits industriels sont fortement dépendantes des cours mondiaux. Cela se traduit par un prix payé aux producteurs variable selon les entreprises puisque la part de produits industriels dans les fabrications des entreprises est prise en compte dans le calcul du prix de référence. 13 Opportunités Le développement des contrats pour les matières premières peut sécuriser les achats et les ventes des éleveurs et ainsi leur revenu. Toutefois, quelques freins doivent être levés particulièrement pour les premiers : frilosité des banques et réticence des éleveurs. La présence de fermes expérimentales laitières complémentaires dans le grand Ouest (La Blanche-Maison, Trevarez, Derval, Les Trinottières pilotées par les Chambres d’agriculture en partenariat avec l’Institut de l’élevage, Le Pin au Haras - INRA, ou encore La Jaillière - ARVALIS) permet de mettre en œuvre des thématiques de recherche qui répondent aux besoins des éleveurs laitiers en matière de durabilité économique : optimisation du pâturage, séchage en grange, utilisation de co-produits, conduite des génisses, allongement des lactations pour en citer que quelques exemples. Ces recherches complètent l’acquisition de références menée dans le cadre de réseaux de fermes. La gestion des quotas par bassin qui démarrera en avril 2011 permettra d’accroitre leur mobilité avant leur fin en 2015 et améliorer la compétitivité de nos exploitations laitières. Inscrite dans la loi de modernisation signée au niveau nationale en juillet 2010, la contractualisation obligatoire à compter du 1er avril 2011 pour le secteur laitier impose un contrat entre producteurs laitiers et opérateurs économiques. L’objectif de cette nouvelle règle est d’offrir aux éleveurs une meilleure visibilité des débouchés et des modalités de fixation des prix avant la livraison. Au final, elle devrait sécuriser les investissements dans les exploitations. Pour les entreprises, elle permet une meilleure visibilité sur les volumes livrés. En vue d’avoir une production et une transformation de lait les plus régulières possibles, une incitation financière a été mise en place en 2010 par l’Interprofession laitière de l’Ouest (CILOuest) regroupant la Bretagne et les Pays de la Loire. Le prix de référence du lait dans ces 2 régions est désormais composé d’un indice de saisonnalité qui permet de favoriser par le prix la production entre juillet et septembre, période à laquelle elle coûte plus chère à produire pour les éleveurs. Mis en place récemment, il est difficile aujourd’hui de percevoir l’impact de cette nouvelle disposition. Sous l’impulsion du grenelle de l’environnement, le Ministère de l’agriculture et les collectivités locales ont le souhait de développer une agriculture de proximité, équitable et respectueuse de l’environnement. C’est donc un marché important qui s’ouvre potentiellement pour les circuits alimentaires de proximité. Forte d’une densité géographique importante, le secteur laitier et plus largement le secteur agricole ligérien possède un potentiel de consommation que les transformateurs, petites ou grandes entreprises, pourraient ainsi mettre à profit. Il existe par ailleurs de réelles opportunités si les entreprises souhaitent développer leur volume de transformation pour répondre à l’augmentation de la demande mondiale. Les élevages laitiers ont su augmenter fortement les livraisons lorsque la conjoncture était favorable en 2008. Et selon des sondages réalisés par l’Institut de l’élevage ou Agrinova en 2010, plus de 20 % sont prêts à augmenter leur production dans les années à venir et près de 80% s’estiment flexibles voire très flexibles par rapport au volume à produire. L’arrêt des quotas en 2015, que l’on peut déplorer à l’échelle macro-économique, pourrait offrir des marges de manœuvre individuelles. 14 Menaces L’autonomie fourragère relativement forte dans nos élevages laitiers présente une limite lors d’accidents climatiques tels que la sécheresse rencontrée en 2010. L’impact économique d’une sècheresse peut se révéler conséquent et fragiliser les exploitations surtout en période économique défavorable (prix du lait bas). L’érosion du nombre d’exploitations laitières (5% par an) interroge sur la pérennité du dynamisme du secteur laitier de la région. Le maintien de cette densité dépendra de la rentabilité économique des exploitations laitières dans un contexte d’augmentation des charges, la maîtrise de l’agrandissement des exploitations, leur transmission et l’installation. Les zones laitières moins dynamiques telles que l’Est ou le Sud de la région sont caractérisées par une culture céréalière forte. Ces départements connaissent une déprise laitière qui pourrait s’accentuer si les prix des céréales restaient élevés. Or le retour en arrière après un arrêt de la production laitière n’est pas souvent réversible au regard de l’investissement nécessaire en temps et en argent pour reconstituer un cheptel. L’arrêt des quotas à l’horizon 2015 soulève un certain nombre de questions : va-t-il accentuer la spécialisation de bassins laitiers au sein même de la région, et fragiliser le tissu laitier dense que nous connaissons aujourd’hui ? Les menaces qui pèsent sur la matière grasse laitière (communication anti produits laitiers sur leur impact négatif sur la santé), répercutées sur le paiement du lait, doivent inciter à une réflexion sur les stratégies de production au niveau des élevages. Toutefois, cette question est différemment perçue par les entreprises, qui de croire en un nouveau débouché via des profils d’acides gras spécifiques, qui de souhaiter une amélioration globale de la qualité des matières grasses pour communiquer de façon générique. Une réflexion interprofessionnelle se doit d’être menée pour clarifier les attentes de l’aval vis à vis de l’amont. Tableau récapitulatif de la dimension économique Origine interne POSITIF NEGATIF FORCES FAIBLESSES - une place conséquente des fourrages dans la SAU = autonomie fourragère - des exploitations modernisées grâce notamment aux PMPOA, PMBE - un bassin de production dynamique = ambiance laitière - valorisation de la production céréalière régionale dans l’alimentation du bétail - un tissu industriel dense - une ré-orientation des fabrications vers des produits à forte VA - - - une forte disparité des performances technicoéconomiques dans les élevages une forte saisonnalité des livraisons une industrie laitière encore trop impliquée dans la fabrication de produits industriels une variabilité du prix payé aux producteurs liée à l’orientation des industriels 15 Origine externe OPPORTUNITES - - - - - III.3.2 développement des contrats pour les matières premières = sécurisation des achats et des ventes présence de fermes expérimentales laitières gestion des quotas par bassin à compter de 2011 une incitation financière mise en place en 2010 pour étaler les livraisons contractualisation = meilleure visibilité pour les producteurs et les collecteurs un nouveau marché pour les circuits alimentaires de proximité = opportunité pour les entreprises agricoles et industrielles régionales un potentiel de production dans les élevages ligériens une disparition des quotas qui pourraient offrir des perspectives à titre individuel MENACES - - - - limite de l’autonomie fourragère en cas d’incidents climatiques = nécessite de sécurisation des stocks fourragers remise en question du dynamisme laitier au regard de l’érosion du nombre d’exploitations laitières risque de déprise laitière accrue face au marché des céréales favorable arrêt des quotas en 2015 menaces sur la matière grasse laitière Dimension sociale Forces L’élevage laitier reste l’orientation première des installations dans la région (40% en 2008), avec près de 450 nouveaux exploitants. Une forte densité agricole telle que celle des Pays de la Loire favorise la création de groupements agricoles, comme les CUMA (coopératives d’utilisation de matériel agricole) ou les groupements d’achat, qui ont pour avantage de diminuer les coûts. Les agriculteurs disposent ainsi d’un matériel performant dont l'investissement ne se justifierait pas sur une seule exploitation ou s’approvisionnent en intrants à prix réduits. La présence de structures d’encadrement, spécifiques au secteur laitier et plus générales au niveau agricole, constitue également un avantage pour le développement de la production et par répercussion de la filière, ainsi que pour la défense des intérêts des agriculteurs auprès des différentes instances régionales, nationales, européennes. L’existence de services de remplacement représente un soutien pour l’agriculteur en cas d’évènements inattendus, particulièrement pour les éleveurs installés en individuel. Le recours à ce service leur donne également la possibilité de bénéficier d’avantages sociaux proches de ceux des 16 salariés (vacances, évènements familiaux) ou de participer à des formations, etc. La plupart sont aidés (crédit d’impôt, prise en charge MSA, etc.). Le secteur laitier emploie peu de salariés agricoles comparé aux autres productions. Toutefois, il créé un nombre d’emplois para-agricoles non négligeable particulièrement dans l’industrie laitière qui emploie 14,1% des salariés de l’industrie agro-alimentaire. Les éleveurs laitiers s’adaptent aux attentes sécuritaires des consommateurs sur les volets hygiène, bien-être et environnement : le fort taux d’adhésion des élevages laitiers à la charte des bonnes pratiques d’élevage révèle le professionnalisme des éleveurs. Faiblesses Au fil du temps, parallèlement à la diminution du nombre d’exploitations agricoles, une diminution de la main d’œuvre agricole disponible est observée. Et la faveur de l’élevage laitier pour les installations ne suffit pas. En raison d’incertitudes considérables vis-à-vis du secteur, notamment concernant la réforme de la PAC et des quotas laitiers, ainsi que de la diminution du prix du lait payé, le taux de remplacement n’est pas suffisant pour remplacer les départs. Et ce dans un contexte où près de 20% des élevages laitiers sont détenus pas des éleveurs de plus de 50 ans. Opportunités Le Plan de modernisation des bâtiments d’élevage (PMBE) mis en place depuis 2004 a contribué à l’amélioration des conditions de travail des éleveurs. Ce type d’aide doit cependant être complété par d’autres actions, par exemple favoriser la formation et l’information des exploitants tout au long de leur carrière, fournir un encadrement adéquat, etc. L’orientation de la production selon les attentes de la société et plus particulièrement des consommateurs (santé, aspects environnementaux, bien-être animal) nécessite que des actions de recherche soient menées dans ce domaine. La présence de fermes expérimentales laitières dans le grand Ouest donne l’opportunité d’étudier plusieurs pistes pour répondre le plus adéquatement à celles-ci. Menaces La part importante de GAEC dans les élevages laitiers des Pays de la Loire interroge à plusieurs titres. De ce type de structure sociétaire peuvent naître des problèmes de relations humaines entre associés, allant jusqu’à la rupture du groupement. La spécialisation des tâches dans les GAEC peut laisser craindre un arrêt de l’atelier laitier lorsque l’associé qui en est responsable part à la retraite. Les changements de réglementation constituent une cause d’incertitude, après la volatilité des prix, pour les exploitants agricoles français, plus particulièrement dans le secteur laitier en raison des changements attendus au niveau des quotas laitiers. Cet aspect est repris dans la dimension sociale car il influence la présence de successeurs et le taux de remplacement des exploitations laitières. 17 Tableau récapitulatif de la dimension sociale Origine interne - - - - - Origine externe NEGATIF FORCES FAIBLESSES Des installations en élevage laitier prédominantes dans le secteur agricole Densité favorable au développement de groupements agricoles Présence de structures d’encadrement et de défense des intérêts des producteurs Service de remplacement présent sur l’ensemble du territoire Emploi para-agricole lié à l’élevage laitier non négligeable Le professionnalisme des éleveurs bovins en matière de pratiques d’élevage - - OPPORTUNITES - - III.3.3 POSITIF Une amélioration des conditions de travail grâce notamment au PMBE Des fermes expérimentales pour tester des pratiques innovantes répondant aux attentes sociétales Diminution du nombre d’exploitations et d’exploitants laitiers Un taux de remplacement insuffisant MENACES - - Part importante des GAEC en élevage laitier = gestion des relations humaines ? = risque d’arrêt de l’atelier lait Incertitude liée à la disparition des quotas Dimension environnementale Forces Une évolution des pratiques des élevages avec une baisse des engrais minéraux et des phytosanitaires, qui impacte positivement également le revenu des éleveurs. Une amélioration de la qualité de l’eau sur le paramètre phosphore. Un dynamisme avéré dans les programmes volontaires. Le secteur laitier, par son dynamisme a su d’adapter aux différentes évolutions règlementaires, le taux de participation aux programmes volontaire en et la preuve. Le PMPOA pour la mise aux normes de l’élevage, le plan de performance énergétique. Ces programmes, facteurs d’amélioration, permettent une amélioration globale des pratiques car sont systématiquement associés à un diagnostic (DEXEL avec volet agronomique dans le cadre du PMPOA, diagnostic planète pour le PPE). Un investissement des élevages et réseaux dans les actions. C’est le cas dans le cadre du plan Ecophyto avec les 12 réseaux de fermes pilotes dont 7 concernant des exploitations de polycultureélevage. On retrouve ce même engagement dans la formation avec notamment le programme Certi-phyto dont les pays de Loire affichent un taux record de participation en France. 18 Un engagement dans les programmes d’action pour la protection de l’eau. Aujourd’hui 25 captages sur les 35 captages prioritaires pour la protection de l’eau potable ont un programme d’action. Une réglementation qui pousse à une amélioration généralisée des pratiques et la diminution des impacts des élevages notamment via les programmes d’action de la directive nitrate qui se sont succédés. En 2009, la génération des couverts hivernaux et des bandes enherbées le long des cours d’eau devrait avoir un impact positif dont les effets ne sont pas encore mesurés. Une part faible d’émission de GES liée aux consommations énergétique de l’agriculture. Une filière dont les modalités de productions sont favorables à l’environnement. Le taux de fourrage est important et la part de prairies, même si elle n’est pas homogène reste importante parmi les élevages laitiers. 47 % de la SAU Pays de la Loire est dédiée aux prairies qui sont reparties entre les élevages ruminants et notamment les filières lait et viande majoritaires dans la région. Ce mode de production présente un triple intérêt pour l’eau, les prairies et les bocages jouant un rôle de filtre, pour la biodiversité, ce sont des réservoirs pour les organismes vivants aussi bien par la présence de haie que dans les sols qui reçoivent régulièrement de la matière organique. Enfin pour les gaz à effet de serre, les prairies et les haies sont des puits de carbone avérés. Faiblesses L’amélioration de la qualité de l’eau n’est pas homogène, la qualité de l’eau sur le paramètre nitrate reste passable malgré les efforts engagés. Sur le paramètre phytosanitaire, seuls 60 % des cours d’eau devraient répondre au bon état écologique et les herbicides sont encore souvent détectés. Une contribution globale forte d’agriculture dans les émissions de gaz à effet de serre par les émissions entériques et l’usage de fertilisants. Une agriculture dépendante du climat, l’accès à l’eau contribue à la sécurisation des fourrages pour les élevages. Opportunités Une agriculture qui doit être capable de s’adapter au changement climatique avec des cultures moins dépendantes de l’eau pour l’affouragement et une possibilité de mobiliser l’eau en hiver. La Direction Cadre sur l’Eau impose l’atteinte du bon état des eaux à l’horizon 2015. Des sages sont élaborés ou en cours d’élaboration pour atteindre ces objectifs. Dans le cadre d’un engagement volontaire au travers de programmes spécifiques, adaptés, dont le choix des actions seraient proposées au regard du coût/efficacité, avec l’adhésion de l’ensemble des acteurs, elles pourraient présenter une opportunité pour le développement de pratiques agricoles durables. Cette adéquation passe par la reconnaissance du rôle de l’agriculture dans la préservation de l’eau et la compensation de contraintes imposées sur certains territoires. Les économies d’énergies qui peuvent générer des CEE auprès des obligés (ex :CEE bloc traite avec EDF, CEE banc tracteur avec total,…) et la production d’énergie renouvelable (Méthanisation, photovoltaïque, éolien, Taillis à courte rotation…) sont de nouvelles sources d’énergies encore inexploités. En Pays de la Loire, le photovoltaïque est pour l’instant la seule filière qui a vu un développement significatif notamment lié à un prix de rachat intéressant. Pour les filières, notamment la méthanisation, la politique de prix ne permet pas un développement significatif pour mettre en place des unités rentables. Par contre, pour ces filières, la question de l’usage des terres et de la concurrence à l’alimentation humaine doit être étudié pour que leur développement ne devienne pas une menace (ex : centrale photovoltaïque au sol, part d’ensilage dans un méthaniseur,…). 19 La biodiversité est un enjeu majeur dont peuvent se prévaloir les productions de ruminants, cette plus value, inhérente aux modes de production de la filière doit pouvoir être confortée et reconnue (ex : affichage environnemental, prise en compte de la biodiversité dans l’évaluation de l’empreinte carbone). Des démarches de certifications environnementales qui permettent de valoriser la prise en compte de l’environnement par les agriculteurs. L’agriculture raisonnée hier et demain la HVE correspondent à des démarches officiellement reconnues. Menaces Des captages prioritaires qu’il faut protéger et dont les résultats restent à prouver avec des contraintes spécifiques locales potentielles pour les agricultures (2 700 exploitants et 200 000 ha potentiellement concernés). La Directive Cadre de l’Eau avec sa déclinaison au travers du SDAGE et des règlements des SAGE présente une insécurité règlementaire et pourrait créer des distorsions de concurrence entre éleveurs d’une même région par les contraintes qu’elles pourraient générer. Une juxtaposition de règles et de zonages qui manquent de lisibilité. Les zones vulnérables, les zones de répartition des eaux, les zones de protection de captage, les espaces protégés,… l’ensemble de ces zones créent de la confusion et peut induire une fragilité pour certains élevages qui pourraient ainsi cumuler les zonages et donc les contraintes. Des contraintes règlementaires sur le phosphore alors que le paramètre est en amélioration dans les eaux. Un contentieux sur le programme d’action et le zonage de la Directive Nitrate qui risque de classer l’est de la région et fragiliser les exploitations déjà sensibles par de nouvelles contraintes règlementaires. Changement climatique, faiblesse des pluviomètres estivaux mais qui diminuent de façon moindre en hiver. Une contribution des élevages aux gaz à effet de serre qui pourrait induire des choix politiques négatifs comme par exemple la diminution des élevages, solution à la diminution de leur impact. Cette position serait sans prendre en compte la plus value positive de ces modes de production (cf : opportunité). Tableau récapitulatif de la dimension environnementale Origine interne - - - - POSITIF NEGATIF FORCES FAIBLESSES Evolution des pratiques avec baisse des engrais minéraux et des phytos (impact économique également) Amélioration de la qualité de l’eau sur le paramètre phosphore Dynamisme avéré dans les programmes volontaires (PMPOA, PPE) Investissements dans les actions (Ecophyto, protection de l’eau) - - Amélioration de la qualité hétérogène de l’eau Une contribution globale forte dans les émissions de GES (émissions entériques + usage des fertilisants) Agriculture dépendante du climat, et donc de l’accès à l’eau pour la sécurisation fourragère 20 - - Origine externe Des consommations énergétiques en agriculture qui se traduisent par une faible part d’émission de GES Des modalités de production favorables à l’environnement (autonomie fourragère, prairies = qualité de l’eau, biodiversité, puits de carbone) OPPORTUNITES - - - - - Une agriculture qui doit s’adapter au changement climatique Des actions territoriales (dans le cadre de BV) qui pourraient constituer une opportunité pour le développement de pratiques agricoles durables Des économies d’énergie qui peuvent générer des CEE La production d’énergie renouvelable si la politique de prix évolue Impact positif de l’élevage bovin sur la biodiversité à faire reconnaître Des démarches de certification environnementales officielles MENACES - - - - - Des captages prioritaires à protéger et dont les résultats restent à prouver, qui engendrent des contraintes spécifiques pour les éleveurs Insécurité réglementaire et risque de distorsion de concurrence liés au SDAGE et aux SAGE Juxtaposition de règles et de zonages qui manquent de lisibilité Des contraintes sur le phosphore alors que des améliorations ont été constatées Risque de classement de l’Est de la région en zone vulnérable Changement climatique qui lie la production à l’accès à l’eau. Une contribution des élevages aux GES qui pourrait induire des choix politiques négatifs 21