Evaluation de la durabilité de la filière laitière en Pays

Transcription

Evaluation de la durabilité de la filière laitière en Pays
Evaluation de la durabilité
de la filière laitière en Pays de la Loire
Synthèse
Dans le cadre du programme
DAIRYMAN, Work Package 1
Action 1
2011
Intro, Préambule
La production laitière est une activité majeure dans le Nord-Ouest de l’Europe. Les conditions
pédoclimatiques de ces régions sont excellentes et un vaste marché est porté demain par la
production laitière.
En conséquence, la production laitière fournie du travail à plus de 250 000 exploitants et 500 000
emplois dans le secteur de l’agro-alimentaire.
Ces régions laitières ont globalement une forte densité de population ainsi, les zones rurales
permettent de fournir des services comme de l’eau potable et des services ou des installations de
loisirs attractives en quantité. Fournir ce service « vert » et la biodiversité qui y est associée sont
souvent remis en cause par des impacts négatifs de l’élevage sur l’environnement. Donc la
production laitière est intéressante pour le territoire rural local par les emplois et la production
qu’elle génère, cependant elle peut limiter les bénéfices pour d’autres services du territoire. Ainsi, la
production laitière devrait prendre plus en compte les besoins des autres services locaux.
Ce mode de développement devrait aboutir à un secteur laitier plus compétitif, plus fort à l’échelle
régionale et qui améliore ses performances environnementales dans les territoires ruraux.
Avec le projet INTERREG du Nord-Ouest de l’Europe, « Dairyman », les régions de Bretagne (Frce),
Pays de Loire (Frce), Nord Pas de Calais (Frce), Sud-Ouest de l’Irlande (IRL), Nord Irlande (Angl.),
Flandre (Belg.), Wallonie (Belg.), Baden-Wüttemberg (Allg.), Luxembourg (LU) et Netherlands
(Pays-Bas) coopèrent pour renforcer leurs campagnes en améliorant le fonctionnement des
exploitations laitières et en stimulant les collaborations entre les producteurs de lait avec d’autres
acteurs du territoire rural.
Dans le cadre du projet « DAIRYMAN », un atelier de travail a été organisé dans chaque région pour
augmenter la prise de conscience parmi les acteurs du territoire sur les performances
environnementales, économiques et sociales de leurs régions, les besoins et les opportunités de
développement, les bénéfices potentiels de coopérations entre les acteurs. Le travail a été centré sur
les performances économiques et environnementales de la production laitière.
Cette synthèse présente les principaux faits et chiffres des Pays de la Loire qui ont permis
d’appréhender les performances environnementales, économiques et sociales de la production
laitière dans la région.
2
Sommaire
I
La région Pays de la Loire.............................................................................. 4
II
L’agriculture régionale des Pays de la Loire ................................................... 5
III
La production laitière en Pays de la Loire ...................................................... 7
III.1
Description générale de la production laitière ligérienne ................................... 7
III.2
Filières de production et acteurs du secteur laitier............................................. 9
III.2.1
III.2.2
III.2.3
III.2.4
III.2.5
III.3
III.3.1
III.3.2
III.3.3
La production ................................................................................................ 9
La collecte et la transformation industrielle ................................................. 9
La transformation fermière......................................................................... 11
Les autres acteurs ....................................................................................... 12
Synthèse des acteurs de la filière laitière.................................................... 12
Analyse de la durabilité de la filière laitière régionale....................................... 13
Dimension économique............................................................................... 13
Dimension sociale ....................................................................................... 16
Dimension environnementale ..................................................................... 18
3
I
LA REGION PAYS DE LA LOIRE
La région des Pays de la Loire bénéficie d’un contexte intéressant par son dynamisme et ses atouts
intrinsèques.
Cette région, relativement bien peuplée avec une densité de population de 110 ha/km2 dans la
moyenne nationale, bénéficie d’un dynamisme économique qui la place au dessus des régions
françaises de province avec un PIB (produit Intérieur Brut) par habitant de 27 533 €/hab.
La part des activités agricoles est importante avec 8,3 % du PIB régional, confortée par son industrie
agro-alimentaire qui emploie 17 % de salariés du secteur industriel. Ainsi, la région profite d’un taux
de chômage relativement faible de 6,3 % 1 point inférieur à la moyenne nationale, les salaires des
actifs restent dans la moyenne.
Les Pays de la Loire sont la deuxième région agricole française après la Bretagne, avec 10 % du
chiffre d’affaire national. Les activités agricoles et agroalimentaires constituent une force
économique majeure et un facteur essentiel d’occupation et d’équilibre du territoire régional.
L’agriculture régionale représentait en 2008 une valeur ajoutée de 2 513 millions d’euros.
C’est un territoire qui bénéficie d’un climat tempéré (températures comprises entre 8 et 10 °C) et
relativement humide (809 mm/an) même si les pluies sont inéquitablement réparties dans l’espace
et dans le temps. Ce climat a une tendance d’évolution à l’augmentation des températures comme
c’est le cas pour la France entière. Une adaptation qu’il faudra prendre en compte pour le
développement durable de la région et le recours à l’irrigation (Chapitre suivant).
La dynamique régionale a pour conséquence le grignotage des surfaces agricoles illustré par la perte
de 9 500 ha en moyenne par an. La préservation des espaces naturels et agricoles est un enjeu
majeur pour la durabilité du territoire des Pays de la Loire.
Conserver l’agriculture péri-urbaine constitue l’une des clefs de cette évolution, cela permet de
privilégier les espaces naturels et la biodiversité, d’entretenir les liens de proximité entre citadin et
agriculteurs, conserver le tissus sociaux culturel.
Le territoire reste rural avec 72,9 % de la surface utilisée pour l’activité agricole.
Sur le plan environnemental, la région doit encore relever trois défis majeurs que sont l’eau, le climat
et la biodiversité.
La qualité de l’eau, même si elle a une tendance à la stabilisation reste encore de qualité passable
pour les paramètres nitrates et phytosanitaires notamment. L’atteinte du bon état écologique de
l’eau à l’horizon 2015 est un objectif commun qui est l’affaire de tous. Ces efforts sont pour l’instant
concentrés sur les périmètres de captage d’eau potable où des programmes d’action se mettent en
place et les moyens sont mobilisés. Demain, chaque SAGE sera le lieu de discussion pour atteindre
les objectifs fixés.
Sur le climat, l’augmentation consommations d’énergie est importante dans la région (+ 32 % entre
1990 et 2006), d’une moindre mesure pour l’agriculture. Pour autant, la contribution du secteur
agricole reste majeure en terme d’émission de gaz à effet de serre notamment su l’ion ne prend pas
en compte la capacité de stockage des espaces bocagers (prairies, haies, …). L’ensemble des acteurs
devront donc se mobiliser sur le plan local comme régional pour réduire leurs impacts sur l’air.
Sur la biodiversité, les causes sont là encore multiples, l’urbanisation est une part, les espaces
agricoles et la simplification des cultures en est une autre. L’agriculture en général et l’élevage en
particulier ont des atouts inhérents à cette production par les prairies et le bocage lié à cette
production.
4
II L’AGRICULTURE REGIONALE DES PAYS DE LA
LOIRE
La région des Pays de la Loire est la première région productrice de viande bovine, lapins, canards,
pintades et volailles labels. C’est la deuxième en production en lait ainsi qu’en viande de porc et
volaille.
Pour les productions végétales, la région se distingue par les productions spécialisées, elle est la
première productrice de plantes à massifs, plants de pépinière, mâche, muguet et poireaux primeur.
Elle est la deuxième en productrice de pommes de table (arboriculture).
La région a donc une forte orientation agricole ce qui se traduit par une part importante de
l’agriculture et de l’agroalimentaire dans l’économie et l’emploi.
Pour autant cette agriculture présente des forces et des faiblesses qui sont présentées ci-après.
Volet
Agriculture
régionale
Forces
Agriculture très diversifiée avec des
productions à forte valeur ajoutée et
employeur de main d’œuvre.
Faiblesses
Un nombre d’exploitation en baisse
de 4,4 % par an depuis 2000 et une
baisse de l’emploi salarié agricole.
Un faible taux de spécialisation des Une
production
d’élevage
élevages par rapport au grand Ouest inégalement répartie sur le territoire
avec des zones moins dynamiques en
qui confère de la souplesse.
concurrence avec les productions
Une région d’élevage dynamique avec
végétales.
62 % des exploitations dans cette
activité.
Des organisations sociétaires pour
Des organisations sociétaires, atout lesquelles il faut consolider les
relations humaines.
pour les restructurations.
Une consommation intermédiaire
forte, 60 % de la valeur de la
65 884 ha en agriculture biologique en
production agricole qui traduit une
2008, soit 3 % de la SAU régionale ou
dépendance aux intrants.
encore 12 % de la surface française
Perte des surfaces agricoles de près
bio.
de 10 000 ha/an.
Importance d’exploitations produisant
sous signes officiel de qualité (6,7 %
AOC et 12,5 % label rouge).
Economie
Un résultat courant de 22 940 €/UTAF
Un niveau d’installation important
avec une moyenne de 1330
installations par an entre 2003 et 2007
dont 60 % sont aidées.
Des charges qui ne cessent
d’augmenter par le coût des matières
premières (+ 15 % entre 2005 et
2009).
Des subventions qui constituent une
part importante du revenu (12 % de la
valeur de production), qui tendent à
diminuer (modulation) et qui sont
remises en cause après 2013.
Une instabilité des prix agricoles
5
Emploi/
Formation/
renouvellement
des actifs
2e région agricole française
Un nombre important de chefs
d’exploitation de + de 50 ans et un
10 % de l’emploi régional avec 76 653
taux de renouvellement faible de 42
emplois (salariés et non salariés) sur
% (installations aidées)
les exploitations agricoles en 2008.
Stabilisation des emplois salariés.
Un nombre de salariés de l’IAA en
45 500
emplois
dans
l’agro
baisse.
alimentaire, 1/5 de l’emploi industriel
régional
Un réseau de formation agricole dense
(105
établissements
scolaires)
agricoles avec 19 000 élèves en 2009)
et une formation continue active et
structurée (VIVEA). Plus de 10 000
agriculteurs formés en 2009.
Environnement
/Territoire
Une part importante de prairie (47 % Des captages prioritaires qu’il faut
de la SAU) notamment liée à la protéger et dont les résultats restent
à prouver avec des contraintes
production de ruminants.
spécifiques
locales
pour
les
18 des 35 captages prioritaires qui ont
agriculteurs (2 700 exploitations et
des programmes d’action engagés.
200 000
ha
potentiellement
Amélioration des pratiques agricoles concernés).
avec notamment une forte diminution
Une qualité azoté encore passable
des engrais de fond (P et K).
des eaux malgré les programmes
Mise aux normes des bâtiments d’action.
d’élevage.
Des herbicides d’origine agricole
Une baisse de la pression organique et fréquemment détectés dans les eaux
une meilleure gestion des effluents.
Des contraintes règlementaires sur le
Une dynamique professionnelle dans phosphore alors que le paramètre est
les
programmes
volontaires en amélioration dans les eaux.
d’investissement (ex : PMPOA, PPE,
Une juxtaposition de règles et de
PVE)
zonages qui manquent de lisibilité.
Une région dynamique dans la
Une contribution forte de l’agriculture
recherche de solutions notamment
dans les émissions de gaz à effet de
face au chalenge phytosanitaire (13
serre si l’on exclut le stockage du
fermes pilotes dans le programme
carbone.
Ecophyto, dynamique de formation,
…)
Une agriculture dépendante du climat
et qui doit être capable de s’adapter
Un stockage de carbone des prairies
au changement climatique.
inhérentes aux filières de ruminants.
Un effet bénéfique des productions
bovines sur la biodiversité
6
III LA PRODUCTION LAITIERE EN PAYS DE LA
LOIRE
III.1 Description générale de la production laitière ligérienne
La région ligérienne représente 15 % de la production française et se positionne en 2ème place
derrière la Bretagne. Ce sont 11 715 exploitations professionnelles qui avaient des vaches laitières
en Pays de la Loire en 2007 dont 6 881 en production principale bovins lait. Le nombre de
producteurs livreurs en 2009 s’établit 10 502.
Ce sont 507 000 vaches laitières qui composaient les troupeaux ligériens en 2009, soit 13,5 % du
cheptel national.
Ces élevages exploitent plus d’un millions d’hectares, soit plus de la moitié des surfaces déclarées à
la PAC avec une surface moyenne de 88 ha de SAU par élevage.
Les surfaces fourragères ne concernent pas uniquement la production laitière mais les élevages
laitiers représentent cependant une bonne partie des productions fourragères. Les cultures
fourragères représentaient près de 365 900 d’hectares en Pays de la Loire en 2009 dont 272 000
hectares de maïs fourrage. Les prairies, artificielles et temporaires, ainsi que la surface toujours en
herbe (STH), représentaient en 2009 plus de 1,1 millions d’hectares dont la moitié utilisée par les
éleveurs laitiers en 2006.
La référence moyenne laitière régionale ne cesse de s’accroître, signe de la restructuration des
exploitations laitières qui s’opère depuis 20 ans, ainsi que la production moyenne par vache qui
s’établit à 6 604 litres en 2009. Elle était de 279 000 litres de lait par exploitation en 2007. Ce sont
3 348,2 millions de litres de laits produits en Pays de la Loire en 2009, dont 3 324,0 millions livrés à
l’industrie.
Répartition cantonale des quotas laitiers dans les Pays de la Loire en 2006-2007
Source : Agreste, les exploitations laitières des Pays de la Loire : évolution entre 2000 et 2006.
7
Depuis la campagne 2007-2008, le prix du lait payé au producteur est fortement dépendant des
cours mondiaux. Comme en témoigne le graphique suivant.
Evolution du prix payé aux producteurs français
Prix toutes primes comprises, toutes qualités confondues, ramené à un lait standard
Source : FranceAgriMer - sondage mensuel
Les éleveurs laitiers doivent faire face depuis plusieurs années à la volatilité des prix des matières
premières. L’IPAMPA (indice des prix d’achat des moyens de production) calculé pour l’élevage
laitier permet de mesurer l’évolution des prix des intrants. Le graphique suivant illustre la situation
difficile rencontrée par les éleveurs laitiers depuis 2008 : la forte hausse du coût des intrants n’est
pas systématiquement compensée par une meilleure recette laitière.
Recette laitière et coût de production
Source : FranceAgriMer d’après sondage mensuel et Institut de l’élevage
Particularité de la région, la forme sociétaire est prédominante dans les élevages laitiers
ligériens. Les formes sociétaires (GAEC, EARL, SCEA, …) représentent 59% des exploitations en
2006. Les élevages mixtes ont une tendance sociétaire plus forte.
8
80 % des références laitières (litres par exploitations) sont détenues par des agriculteurs de moins de
50 ans. L’âge moyen du chef d’exploitation laitière est de 43 ans.
L’installation reste majoritairement orientée vers l’élevage laitier. Sur 1 130 installations en 2008,
40% concernaient l’élevage bovin lait et mixte.
III.2 Filières de production et acteurs du secteur laitier
Différents types d’acteurs peuvent être cités comme étant des parties prenantes du secteur laitier
de la Région Pays de la Loire. Ce chapitre tente de dresser la liste de ces multiples acteurs, afin de les
impliquer, dans une phase ultérieure du projet, à une journée d’étude (workshop) ayant pour objectif
de communiquer et d’échanger sur les forces et faiblesses du secteur de la production laitière
ligérienne, tant d’un point de vue environnemental qu’économique et social.
III.2.1
La production
De longue date, la filière laitière régionale a misé sur une politique de qualité, d’abord par le biais de
la grille de paiement du lait et des actions techniques d’accompagnement (cellules, butyriques…),
puis, depuis 2000, par un investissement important dans la mise en place de la Charte des bonnes
pratiques d’élevage. Socle de démarches qualité entreprises ou de cahiers des charges produits, elle
est reconnue comme un outil privilégié de diffusion et d’amélioration des bonnes pratiques
d’hygiène et de traçabilité. Elle évolue régulièrement pour prendre en compte les attentes sociétales
et environnementales ainsi que la réglementation.
Cette démarche volontaire, commune aux filières bovines lait et viande, regroupait fin 2010 113 000
adhérents en France, dont 14000 en Pays de la Loire. Les élevages laitiers ligériens sont
particulièrement impliqués dans ce dispositif puisque 87% y adhèrent.
III.2.2
La collecte et la transformation industrielle
La région compte 36 établissements spécialisés dans la transformation laitière en 2009. Certains
appartiennent à des entreprises d’implantation internationale comptant de nombreux sites ;
d’autres ont une implantation très locale avec un seul site.
L’industrie laitière emploie 14,1% des salariés des industries agro-alimentaires de la région, derrière
l’industrie des viandes. Ces 6 431 salariés représentent 12,2% de l’effectif national (chiffres 2007).
Laiteries privées et coopératives sont présentes sur le territoire ligérien, avec une présence
marquée des industries privées en Mayenne. La collecte ligérienne se répartissait à 40 % par les
coopératives et 60 % par les privés en 2007.
Parmi les laiteries, il est possible de distinguer des entreprises de collecte qui assurent la
transformation de la matière première et des entreprises de collecte sans transformation.
Ces dernières collectaient 100 millions de litres en 2006.
9
Répartition des entreprises sur le territoire Pays de la Loire selon le nombre de salariés (2007)
Les salariés des laiteries privées
800
300 100
Les salariés des coopératives
400
200
100
Source : CRCI – PEP Chambres d’agriculture des Pays de la Loire
Répartition des salariés par type d’activité industrielle et par département (2007)
Source : Agreste – PEP Chambres d’agriculture des Pays de la Loire
Les sites de transformation laitière de la région sont spécialisés dans la fabrication d’un
type de produit ou peuvent être des sites multi produits. La transformation laitière
ligérienne est par ailleurs très diversifiée. Au sein des sites de plus de 20 salariés, 13 sites de
fabrications fromagères sont dénombrés ainsi que 9 sites fabriquant des poudres, pour ne
citer que les plus nombreux.
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Lactalis
Lactalis
Lactalis
Bongrain
Localisation des sites de
transformation du lait
(bovin) des Pays de la
Loire et fabrications
(CLE)
Bel
Vaubernier
Bel
Lactalis
Novandie
(CLE)
Bongrain
Perreault)
Lactalis (Perreault)
(Célia)
Bongrain Bel
Sodiaal
(Ucalm Yoplait)
Yoplait)
(Perreault)
Perreault)
Bongrain
Sodiaal
(CLE)
Eurial
Sodiaal
(Candia)
Candia)
Eurial
Saint Père
Bongrain
Lactalis
Terrena
(LVA)
(Ucalm Candia)
Candia)
(Tessier)
coopérative
Lactalis
entreprise privée
(Célia)
Lactalis Nestlé Produit Frais
Bongrain
(Vihiers)
produits fabriqués par les laiteries
Eurial
Laiterie de Montaigu
Glac
(USVAL)
Sites de plus de 20 salariés
LAIT
POUDRE
BEURRE
FROMAGE
CREME
PRODUITS FRAIS
Eurial
Glac
(USVAL)
Source : Chambre régionale des Pays de la Loire
Les Pays de la Loire pèsent à l’échelle nationale dans les produits laitiers. La région produit ainsi près
de 30 % des crèmes conditionnées de France, 24 % du lait en poudre et 16,2 % du beurre français.
Elle se positionne :
• au 1er rang national dans la fabrication de lait de consommation, de crème
conditionnée, de caséines et caséinates,
• au 2ème rang pour la fabrication de poudre de lait écrémé, de poudre de lactosérum
et de fromages.
III.2.3
La transformation fermière
La région Pays de la Loire compte environ 150 producteurs laitiers qui transforment tout ou partie
de leur production.
Peu de références technico-économiques existent aujourd’hui sur cette activité. Un projet financé
sur fonds CASDAR doit être lancé en 2012 sur ce sujet pour mieux connaître la rentabilité des ateliers
de transformation fermière laitière.
Une demande en produits fermiers ou produits locaux émerge sans qu’elle ne puisse être clairement
quantifiée. Ajouté à une demande croissante des collectivités d’approvisionnement en produits de
proximité, ce marché potentiel interroge les producteurs qui se voient encouragés par certains
conseils généraux qui ont mis en place des dispositifs d’aides aux investissements.
11
La sollicitation grandissante des services de conseil de la région par des éleveurs laitiers en réflexion
sur la création d’un atelier de transformation laisse sous-entendre un possible développement de
cette activité.
III.2.4
Les autres acteurs
Outre les producteurs laitiers et les entreprises réalisant la collecte et la transformation du lait, un
certain nombre d’acteurs interagissent sur le secteur laitier.
Organismes professionnels ou économiques, fournisseurs de services ou d’intrants, pouvoirs publics
ou organisations de défense de consommateurs ou de l’environnement, ils contribuent à leur
échelle à la durabilité de la filière.
III.2.5
Synthèse des acteurs de la filière laitière
Le schéma ci-après a pour objectif de lister ces différents acteurs invités à débattre le 28 février 2011
sur l’avenir de la filière laitière régionale.
Laiteries
(collecte et
transformation)
Coopératives
Industries privées
Eau/Energie
Agence de l’eau LoireBretagne
FR2E
ADEME
Politique
DRAAF
DREAL
Conseil régional
Conseils généraux
Etc.
Organisations
environnementales
Associations
Eleveurs laitiers
Syndicats agricoles
Consommateurs
Associations
Conseil & services
Appros
Organismes de conseil
Formation
Recherche
Centres de gestion et
banques
Etc.
(fertilisants /
aliments/matériel)
Négociants
Coopératives, CUMA
Machinisme agricole
Etc.
12
III.3 Analyse de la durabilité de la filière laitière régionale
Suite à la caractérisation de la région ligérienne, du secteur agricole et du secteur laitier, ce
paragraphe a pour objectif de présenter les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces de
la filière laitière ligérienne pour chaque pilier du développement durable.
III.3.1
Dimension économique
Forces
La place des productions fourragères dans les exploitations laitières de la région (près de 69% de
la SAU, dont 46% environ de prairies temporaires ou permanentes) constitue un facteur
d’autonomie alimentaire non négligeable. Economiquement, elles sont moins sensibles aux
variations de prix des matières premières constatées ces dernières années. Toutefois, cette
autonomie fourragère varie d’un secteur géographique à l’autre, selon les conditions
pédoclimatiques et les systèmes de production.
La modernisation des exploitations opérée au cours des 10 dernières années grâce au PMPOA
puis au PMBE a permis aux élevages de gagner en productivité du travail et peut constituer un
facteur de compétitivité.
La région Pays de la Loire est située dans un bassin de production très dynamique puisque les 3
régions Bretagne, Basse-Normandie et Pays de la Loire représentent 47% de la production laitière
nationale.
Au niveau des entreprises présentes en amont de la production, des entreprises d’aliments pour le
bétail sont présentes dans la région et ont pour avantage de valoriser la production céréalière
régionale fortement développée dans certains départements tels que la Vendée ou la Sarthe.
En aval de la production, de nombreuses entreprises (TME et PME) sont situées en Pays de la
Loire et réalisent la transformation et la commercialisation du lait. Depuis plusieurs années,
l’orientation des fabrications a fortement évolué dans le sens d’une diminution de la production de
beurre au profit de produits à plus forte valeur ajoutée.
Faiblesses
La forte disparité des performances technico-économiques entre les élevages laitiers s’accroit :
dans les fermes du réseau d’élevage, les écarts à la moyenne du revenu disponible par UTH étaient
de +/- 10 000 euros avant 2008. En 2008 et 2009, ces écarts sont de +/- 15 000 euros. Les différences
sont plus fortes au sein d’un même système d’exploitation qu’entre systèmes. Notons que la
productivité économique est dépendante de la situation de l’exploitation (climat, potentiel du sol)
très hétérogène sur l’ensemble du territoire.
La production laitière ligérienne connait des variations saisonnières de volumes, ne répondant
pas à la demande régulière des consommateurs tout au long de l'année et engendrant alors des
surcoûts pour les entreprises (stockage ou achat au prix fort selon la période).
Malgré le virage initié depuis plusieurs années par les transformateurs, l’industrie laitière régionale
reste encore fortement impliquée dans la production des produits industriels. Certaines
entreprises spécialisées dans la fabrication de produits industriels sont fortement dépendantes des
cours mondiaux. Cela se traduit par un prix payé aux producteurs variable selon les entreprises
puisque la part de produits industriels dans les fabrications des entreprises est prise en compte dans
le calcul du prix de référence.
13
Opportunités
Le développement des contrats pour les matières premières peut sécuriser les achats et les ventes
des éleveurs et ainsi leur revenu. Toutefois, quelques freins doivent être levés particulièrement pour
les premiers : frilosité des banques et réticence des éleveurs.
La présence de fermes expérimentales laitières complémentaires dans le grand Ouest (La
Blanche-Maison, Trevarez, Derval, Les Trinottières pilotées par les Chambres d’agriculture en
partenariat avec l’Institut de l’élevage, Le Pin au Haras - INRA, ou encore La Jaillière - ARVALIS)
permet de mettre en œuvre des thématiques de recherche qui répondent aux besoins des éleveurs
laitiers en matière de durabilité économique : optimisation du pâturage, séchage en grange,
utilisation de co-produits, conduite des génisses, allongement des lactations pour en citer que
quelques exemples. Ces recherches complètent l’acquisition de références menée dans le cadre de
réseaux de fermes.
La gestion des quotas par bassin qui démarrera en avril 2011 permettra d’accroitre leur mobilité
avant leur fin en 2015 et améliorer la compétitivité de nos exploitations laitières. Inscrite dans la loi
de modernisation signée au niveau nationale en juillet 2010, la contractualisation obligatoire à
compter du 1er avril 2011 pour le secteur laitier impose un contrat entre producteurs laitiers et
opérateurs économiques. L’objectif de cette nouvelle règle est d’offrir aux éleveurs une meilleure
visibilité des débouchés et des modalités de fixation des prix avant la livraison. Au final, elle devrait
sécuriser les investissements dans les exploitations. Pour les entreprises, elle permet une meilleure
visibilité sur les volumes livrés.
En vue d’avoir une production et une transformation de lait les plus régulières possibles, une
incitation financière a été mise en place en 2010 par l’Interprofession laitière de l’Ouest (CILOuest)
regroupant la Bretagne et les Pays de la Loire. Le prix de référence du lait dans ces 2 régions est
désormais composé d’un indice de saisonnalité qui permet de favoriser par le prix la production
entre juillet et septembre, période à laquelle elle coûte plus chère à produire pour les éleveurs. Mis
en place récemment, il est difficile aujourd’hui de percevoir l’impact de cette nouvelle disposition.
Sous l’impulsion du grenelle de l’environnement, le Ministère de l’agriculture et les collectivités
locales ont le souhait de développer une agriculture de proximité, équitable et respectueuse de
l’environnement. C’est donc un marché important qui s’ouvre potentiellement pour les circuits
alimentaires de proximité. Forte d’une densité géographique importante, le secteur laitier et plus
largement le secteur agricole ligérien possède un potentiel de consommation que les
transformateurs, petites ou grandes entreprises, pourraient ainsi mettre à profit.
Il existe par ailleurs de réelles opportunités si les entreprises souhaitent développer leur volume
de transformation pour répondre à l’augmentation de la demande mondiale. Les élevages laitiers
ont su augmenter fortement les livraisons lorsque la conjoncture était favorable en 2008. Et selon
des sondages réalisés par l’Institut de l’élevage ou Agrinova en 2010, plus de 20 % sont prêts à
augmenter leur production dans les années à venir et près de 80% s’estiment flexibles voire très
flexibles par rapport au volume à produire.
L’arrêt des quotas en 2015, que l’on peut déplorer à l’échelle macro-économique, pourrait offrir des
marges de manœuvre individuelles.
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Menaces
L’autonomie fourragère relativement forte dans nos élevages laitiers présente une limite lors
d’accidents climatiques tels que la sécheresse rencontrée en 2010. L’impact économique d’une
sècheresse peut se révéler conséquent et fragiliser les exploitations surtout en période économique
défavorable (prix du lait bas).
L’érosion du nombre d’exploitations laitières (5% par an) interroge sur la pérennité du dynamisme
du secteur laitier de la région. Le maintien de cette densité dépendra de la rentabilité économique
des exploitations laitières dans un contexte d’augmentation des charges, la maîtrise de
l’agrandissement des exploitations, leur transmission et l’installation.
Les zones laitières moins dynamiques telles que l’Est ou le Sud de la région sont caractérisées par
une culture céréalière forte. Ces départements connaissent une déprise laitière qui pourrait
s’accentuer si les prix des céréales restaient élevés. Or le retour en arrière après un arrêt de la
production laitière n’est pas souvent réversible au regard de l’investissement nécessaire en temps et
en argent pour reconstituer un cheptel.
L’arrêt des quotas à l’horizon 2015 soulève un certain nombre de questions : va-t-il accentuer la
spécialisation de bassins laitiers au sein même de la région, et fragiliser le tissu laitier dense que
nous connaissons aujourd’hui ?
Les menaces qui pèsent sur la matière grasse laitière (communication anti produits laitiers sur leur
impact négatif sur la santé), répercutées sur le paiement du lait, doivent inciter à une réflexion sur
les stratégies de production au niveau des élevages. Toutefois, cette question est différemment
perçue par les entreprises, qui de croire en un nouveau débouché via des profils d’acides gras
spécifiques, qui de souhaiter une amélioration globale de la qualité des matières grasses pour
communiquer de façon générique. Une réflexion interprofessionnelle se doit d’être menée pour
clarifier les attentes de l’aval vis à vis de l’amont.
Tableau récapitulatif de la dimension économique
Origine
interne
POSITIF
NEGATIF
FORCES
FAIBLESSES
- une place conséquente des
fourrages dans la SAU = autonomie
fourragère
- des exploitations modernisées
grâce notamment aux PMPOA,
PMBE
- un bassin de production
dynamique = ambiance laitière
- valorisation de la production
céréalière régionale dans
l’alimentation du bétail
- un tissu industriel dense
- une ré-orientation des fabrications
vers des produits à forte VA
-
-
-
une forte disparité des
performances technicoéconomiques dans les élevages
une forte saisonnalité des
livraisons
une industrie laitière encore trop
impliquée dans la fabrication de
produits industriels
une variabilité du prix payé aux
producteurs liée à l’orientation
des industriels
15
Origine
externe
OPPORTUNITES
-
-
-
-
-
III.3.2
développement des contrats
pour les matières premières =
sécurisation des achats et des
ventes
présence de fermes
expérimentales laitières
gestion des quotas par bassin à
compter de 2011
une incitation financière mise en
place en 2010 pour étaler les
livraisons
contractualisation = meilleure
visibilité pour les producteurs et
les collecteurs
un nouveau marché pour les
circuits alimentaires de
proximité = opportunité pour les
entreprises agricoles et
industrielles régionales
un potentiel de production dans
les élevages ligériens
une disparition des quotas qui
pourraient offrir des
perspectives à titre individuel
MENACES
-
-
-
-
limite de l’autonomie fourragère
en cas d’incidents climatiques =
nécessite de sécurisation des
stocks fourragers
remise en question du
dynamisme laitier au regard de
l’érosion du nombre
d’exploitations laitières
risque de déprise laitière accrue
face au marché des céréales
favorable
arrêt des quotas en 2015
menaces sur la matière grasse
laitière
Dimension sociale
Forces
L’élevage laitier reste l’orientation première des installations dans la région (40% en 2008), avec
près de 450 nouveaux exploitants.
Une forte densité agricole telle que celle des Pays de la Loire favorise la création de
groupements agricoles, comme les CUMA (coopératives d’utilisation de matériel agricole) ou les
groupements d’achat, qui ont pour avantage de diminuer les coûts. Les agriculteurs disposent ainsi
d’un matériel performant dont l'investissement ne se justifierait pas sur une seule exploitation ou
s’approvisionnent en intrants à prix réduits.
La présence de structures d’encadrement, spécifiques au secteur laitier et plus générales au niveau
agricole, constitue également un avantage pour le développement de la production et par
répercussion de la filière, ainsi que pour la défense des intérêts des agriculteurs auprès des
différentes instances régionales, nationales, européennes.
L’existence de services de remplacement représente un soutien pour l’agriculteur en cas
d’évènements inattendus, particulièrement pour les éleveurs installés en individuel. Le recours à ce
service leur donne également la possibilité de bénéficier d’avantages sociaux proches de ceux des
16
salariés (vacances, évènements familiaux) ou de participer à des formations, etc. La plupart sont
aidés (crédit d’impôt, prise en charge MSA, etc.).
Le secteur laitier emploie peu de salariés agricoles comparé aux autres productions. Toutefois, il
créé un nombre d’emplois para-agricoles non négligeable particulièrement dans l’industrie laitière
qui emploie 14,1% des salariés de l’industrie agro-alimentaire.
Les éleveurs laitiers s’adaptent aux attentes sécuritaires des consommateurs sur les volets
hygiène, bien-être et environnement : le fort taux d’adhésion des élevages laitiers à la charte des
bonnes pratiques d’élevage révèle le professionnalisme des éleveurs.
Faiblesses
Au fil du temps, parallèlement à la diminution du nombre d’exploitations agricoles, une diminution
de la main d’œuvre agricole disponible est observée. Et la faveur de l’élevage laitier pour les
installations ne suffit pas. En raison d’incertitudes considérables vis-à-vis du secteur, notamment
concernant la réforme de la PAC et des quotas laitiers, ainsi que de la diminution du prix du lait payé,
le taux de remplacement n’est pas suffisant pour remplacer les départs. Et ce dans un contexte où
près de 20% des élevages laitiers sont détenus pas des éleveurs de plus de 50 ans.
Opportunités
Le Plan de modernisation des bâtiments d’élevage (PMBE) mis en place depuis 2004 a contribué à
l’amélioration des conditions de travail des éleveurs. Ce type d’aide doit cependant être complété
par d’autres actions, par exemple favoriser la formation et l’information des exploitants tout au long
de leur carrière, fournir un encadrement adéquat, etc.
L’orientation de la production selon les attentes de la société et plus particulièrement des
consommateurs (santé, aspects environnementaux, bien-être animal) nécessite que des actions de
recherche soient menées dans ce domaine. La présence de fermes expérimentales laitières dans
le grand Ouest donne l’opportunité d’étudier plusieurs pistes pour répondre le plus adéquatement à
celles-ci.
Menaces
La part importante de GAEC dans les élevages laitiers des Pays de la Loire interroge à plusieurs
titres. De ce type de structure sociétaire peuvent naître des problèmes de relations humaines entre
associés, allant jusqu’à la rupture du groupement. La spécialisation des tâches dans les GAEC peut
laisser craindre un arrêt de l’atelier laitier lorsque l’associé qui en est responsable part à la retraite.
Les changements de réglementation constituent une cause d’incertitude, après la volatilité des
prix, pour les exploitants agricoles français, plus particulièrement dans le secteur laitier en raison des
changements attendus au niveau des quotas laitiers. Cet aspect est repris dans la dimension sociale
car il influence la présence de successeurs et le taux de remplacement des exploitations laitières.
17
Tableau récapitulatif de la dimension sociale
Origine
interne
-
-
-
-
-
Origine
externe
NEGATIF
FORCES
FAIBLESSES
Des installations en élevage
laitier prédominantes dans le
secteur agricole
Densité favorable au
développement de
groupements agricoles
Présence de structures
d’encadrement et de défense
des intérêts des producteurs
Service de remplacement
présent sur l’ensemble du
territoire
Emploi para-agricole lié à
l’élevage laitier non négligeable
Le professionnalisme des
éleveurs bovins en matière de
pratiques d’élevage
-
-
OPPORTUNITES
-
-
III.3.3
POSITIF
Une amélioration des conditions
de travail grâce notamment au
PMBE
Des fermes expérimentales pour
tester des pratiques innovantes
répondant aux attentes
sociétales
Diminution du nombre
d’exploitations et d’exploitants
laitiers
Un taux de remplacement
insuffisant
MENACES
-
-
Part importante des GAEC en
élevage laitier
= gestion des relations
humaines ?
= risque d’arrêt de l’atelier lait
Incertitude liée à la disparition
des quotas
Dimension environnementale
Forces
Une évolution des pratiques des élevages avec une baisse des engrais minéraux et des
phytosanitaires, qui impacte positivement également le revenu des éleveurs.
Une amélioration de la qualité de l’eau sur le paramètre phosphore.
Un dynamisme avéré dans les programmes volontaires. Le secteur laitier, par son dynamisme a su
d’adapter aux différentes évolutions règlementaires, le taux de participation aux programmes
volontaire en et la preuve. Le PMPOA pour la mise aux normes de l’élevage, le plan de performance
énergétique. Ces programmes, facteurs d’amélioration, permettent une amélioration globale des
pratiques car sont systématiquement associés à un diagnostic (DEXEL avec volet agronomique dans
le cadre du PMPOA, diagnostic planète pour le PPE).
Un investissement des élevages et réseaux dans les actions. C’est le cas dans le cadre du plan
Ecophyto avec les 12 réseaux de fermes pilotes dont 7 concernant des exploitations de polycultureélevage. On retrouve ce même engagement dans la formation avec notamment le programme
Certi-phyto dont les pays de Loire affichent un taux record de participation en France.
18
Un engagement dans les programmes d’action pour la protection de l’eau. Aujourd’hui 25
captages sur les 35 captages prioritaires pour la protection de l’eau potable ont un programme
d’action.
Une réglementation qui pousse à une amélioration généralisée des pratiques et la diminution des
impacts des élevages notamment via les programmes d’action de la directive nitrate qui se sont
succédés. En 2009, la génération des couverts hivernaux et des bandes enherbées le long des cours
d’eau devrait avoir un impact positif dont les effets ne sont pas encore mesurés.
Une part faible d’émission de GES liée aux consommations énergétique de l’agriculture.
Une filière dont les modalités de productions sont favorables à l’environnement. Le taux de
fourrage est important et la part de prairies, même si elle n’est pas homogène reste importante
parmi les élevages laitiers. 47 % de la SAU Pays de la Loire est dédiée aux prairies qui sont reparties
entre les élevages ruminants et notamment les filières lait et viande majoritaires dans la région. Ce
mode de production présente un triple intérêt pour l’eau, les prairies et les bocages jouant un rôle de
filtre, pour la biodiversité, ce sont des réservoirs pour les organismes vivants aussi bien par la
présence de haie que dans les sols qui reçoivent régulièrement de la matière organique. Enfin pour
les gaz à effet de serre, les prairies et les haies sont des puits de carbone avérés.
Faiblesses
L’amélioration de la qualité de l’eau n’est pas homogène, la qualité de l’eau sur le paramètre
nitrate reste passable malgré les efforts engagés.
Sur le paramètre phytosanitaire, seuls 60 % des cours d’eau devraient répondre au bon état
écologique et les herbicides sont encore souvent détectés.
Une contribution globale forte d’agriculture dans les émissions de gaz à effet de serre par les
émissions entériques et l’usage de fertilisants.
Une agriculture dépendante du climat, l’accès à l’eau contribue à la sécurisation des fourrages pour
les élevages.
Opportunités
Une agriculture qui doit être capable de s’adapter au changement climatique avec des cultures
moins dépendantes de l’eau pour l’affouragement et une possibilité de mobiliser l’eau en hiver.
La Direction Cadre sur l’Eau impose l’atteinte du bon état des eaux à l’horizon 2015. Des sages sont
élaborés ou en cours d’élaboration pour atteindre ces objectifs. Dans le cadre d’un engagement
volontaire au travers de programmes spécifiques, adaptés, dont le choix des actions seraient
proposées au regard du coût/efficacité, avec l’adhésion de l’ensemble des acteurs, elles pourraient
présenter une opportunité pour le développement de pratiques agricoles durables. Cette adéquation
passe par la reconnaissance du rôle de l’agriculture dans la préservation de l’eau et la compensation
de contraintes imposées sur certains territoires.
Les économies d’énergies qui peuvent générer des CEE auprès des obligés (ex :CEE bloc traite
avec EDF, CEE banc tracteur avec total,…) et la production d’énergie renouvelable
(Méthanisation, photovoltaïque, éolien, Taillis à courte rotation…) sont de nouvelles sources
d’énergies encore inexploités. En Pays de la Loire, le photovoltaïque est pour l’instant la seule filière
qui a vu un développement significatif notamment lié à un prix de rachat intéressant. Pour les
filières, notamment la méthanisation, la politique de prix ne permet pas un développement
significatif pour mettre en place des unités rentables. Par contre, pour ces filières, la question de
l’usage des terres et de la concurrence à l’alimentation humaine doit être étudié pour que leur
développement ne devienne pas une menace (ex : centrale photovoltaïque au sol, part d’ensilage
dans un méthaniseur,…).
19
La biodiversité est un enjeu majeur dont peuvent se prévaloir les productions de ruminants, cette
plus value, inhérente aux modes de production de la filière doit pouvoir être confortée et reconnue
(ex : affichage environnemental, prise en compte de la biodiversité dans l’évaluation de l’empreinte
carbone).
Des démarches de certifications environnementales qui permettent de valoriser la prise en
compte de l’environnement par les agriculteurs. L’agriculture raisonnée hier et demain la HVE
correspondent à des démarches officiellement reconnues.
Menaces
Des captages prioritaires qu’il faut protéger et dont les résultats restent à prouver avec des
contraintes spécifiques locales potentielles pour les agricultures (2 700 exploitants et 200 000 ha
potentiellement concernés).
La Directive Cadre de l’Eau avec sa déclinaison au travers du SDAGE et des règlements des
SAGE présente une insécurité règlementaire et pourrait créer des distorsions de concurrence entre
éleveurs d’une même région par les contraintes qu’elles pourraient générer.
Une juxtaposition de règles et de zonages qui manquent de lisibilité. Les zones vulnérables, les
zones de répartition des eaux, les zones de protection de captage, les espaces protégés,…
l’ensemble de ces zones créent de la confusion et peut induire une fragilité pour certains élevages
qui pourraient ainsi cumuler les zonages et donc les contraintes.
Des contraintes règlementaires sur le phosphore alors que le paramètre est en amélioration dans
les eaux.
Un contentieux sur le programme d’action et le zonage de la Directive Nitrate qui risque de
classer l’est de la région et fragiliser les exploitations déjà sensibles par de nouvelles contraintes
règlementaires.
Changement climatique, faiblesse des pluviomètres estivaux mais qui diminuent de façon moindre
en hiver.
Une contribution des élevages aux gaz à effet de serre qui pourrait induire des choix politiques
négatifs comme par exemple la diminution des élevages, solution à la diminution de leur impact.
Cette position serait sans prendre en compte la plus value positive de ces modes de production (cf :
opportunité).
Tableau récapitulatif de la dimension environnementale
Origine
interne
-
-
-
-
POSITIF
NEGATIF
FORCES
FAIBLESSES
Evolution des pratiques avec
baisse des engrais minéraux et
des phytos (impact économique
également)
Amélioration de la qualité de
l’eau sur le paramètre
phosphore
Dynamisme avéré dans les
programmes volontaires
(PMPOA, PPE)
Investissements dans les actions
(Ecophyto, protection de l’eau)
-
-
Amélioration de la qualité
hétérogène de l’eau
Une contribution globale forte
dans les émissions de GES
(émissions entériques + usage
des fertilisants)
Agriculture dépendante du
climat, et donc de l’accès à l’eau
pour la sécurisation fourragère
20
-
-
Origine
externe
Des consommations
énergétiques en agriculture qui
se traduisent par une faible part
d’émission de GES
Des modalités de production
favorables à l’environnement
(autonomie fourragère, prairies
= qualité de l’eau, biodiversité,
puits de carbone)
OPPORTUNITES
-
-
-
-
-
Une agriculture qui doit
s’adapter au changement
climatique
Des actions territoriales (dans le
cadre de BV) qui pourraient
constituer une opportunité pour
le développement de pratiques
agricoles durables
Des économies d’énergie qui
peuvent générer des CEE
La production d’énergie
renouvelable si la politique de
prix évolue
Impact positif de l’élevage bovin
sur la biodiversité à faire
reconnaître
Des démarches de certification
environnementales officielles
MENACES
-
-
-
-
-
Des captages prioritaires à
protéger et dont les résultats
restent à prouver, qui
engendrent des contraintes
spécifiques pour les éleveurs
Insécurité réglementaire et
risque de distorsion de
concurrence liés au SDAGE et
aux SAGE
Juxtaposition de règles et de
zonages qui manquent de
lisibilité
Des contraintes sur le phosphore
alors que des améliorations ont
été constatées
Risque de classement de l’Est de
la région en zone vulnérable
Changement climatique qui lie la
production à l’accès à l’eau.
Une contribution des élevages
aux GES qui pourrait induire des
choix politiques négatifs
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