Guide pratique de résistance suite à une annonce - SNUipp
Transcription
Guide pratique de résistance suite à une annonce - SNUipp
17 Guide pratique de résistance suite à une annonce de fermeture ou de non ouverture de poste (consignes, idées d’actions). De nombreuses équipes vont être confrontées à la gestion d’une menace de fermeture. Afin d’aider les collègues, le SNUipp17 vous livre une aide, des conseils, des idées, des écueils à éviter, pour construire une mobilisation avec les parents, les élus. Pour notre part, nous considérons que si une prudence individuelle peut se comprendre, nous nous refusons, par contre, à la frilosité collective. Cela signifie qu’un directeur ou un adjoint ne peut pas faire seul une démarche en direction de la presse ou des parents. La démarche doit être collective. Le contact avec la presse est déconseillé mais le SNUipp/FSU 17 peut parfaitement vous représenter et il ne se gênera pas pour le faire. Exemples de déroulement d’actions contre un retrait de poste : Janvier : appel de l’IEN à la mairie et à l’école pour informer de la mesure de carte scolaire. Il faut parfois convaincre certains maires des conséquences de la perte d’une classe pour le fonctionnement de l’école et pour la vie du village : on perd un moyen d’enseignement donc un moyen de réaliser les missions de l’école. Ceci réduit l’aide aux élèves en difficulté, menace la qualité de l’enseignement , met un terme aux projets pédagogiques, instaure parfois les cours doubles, menace la décharge de direction, bouleverse les tableaux de services, les surveillances, le partage des tâches au sein des associations scolaires. C’est une souffrance pour le collègue touché, investi dans l’école. Cela déprécie les conditions d’accueil, change l’implantation des salles, crée du désordre et du stress par le déménagement futur des salles, a un effet sur le budget communal, sur les investissements prévus ou déjà engagés. Cela influencera la survie du commerce local, l’habitat de proximité, la volonté de s’installer ou non dans le quartier….. Il ne faut pas que le Conseil municipal se contente de voter une simple motion de soutien. Le maire doit contester, par courrier, les chiffres annoncés par l’inspection en apportant des arguments contre la fermeture de la classe. Il contacte aussi les parents délégués qui partent en « délégation » à l’inspection pour la remise de ce courrier et pour faire entendre leur voix et leurs arguments. Le maire fait le tour des familles pour obtenir une attestation d’inscription pour l’année suivante à l’école du village. 1 Le Maire demande à rencontrer l’Inspecteur d’Académie. La carte scolaire n’apparaît pas dans les attributions du conseil d’école. Néanmoins, prenez l’habitude de faire figurer à l’ordre du jour une rubrique « Effectifs ». Ce qui vous permettra d’évoquer face à votre communauté parentale toute problématique liée à la carte scolaire. Vous donnerez les éléments nécessaires pour comprendre et agir. Insistez sur l’inscription et la présence indispensables à la rentrée scolaire de septembre si l’IEN vient compter. Les parents, bien mieux structurés s’ils sont membres d’une association de parents d’élèves, peuvent organiser la riposte. A eux de déterminer les buts et les moyens. Attention au compte-rendu écrit. Ne vous mettez pas en avant ! Faites parler les parents. Pétition organisée par les parents délégués. Distribution de tracts. Installation de banderoles « non à la fermeture de la classe » aux accès du village et devant l’école. Affiche (cf. modèle du SNUipp/FSU 17) une bannière en bâche 3,00 x 1,00 coûte une cinquantaine d’euros sur les sites de reprographie. Si la banderole (et seulement dans ce cas précis) est attaché à la grille de l’école l’IEN peut en demander le décrochage. Le faire. Puis les parents la réinstallent et vous devez attendre une nouvelle injonction de votre IEN pour aller la re-décrocher. Rappelez que c’est la commune qui est « propriétaire » de l’école. Article à faire paraître dans le journal local : communiquez à la presse notre numéro de téléphone ! Ils nous connaissent bien ! Evitez de répondre vous même à des questions trop précises ou ne donner que des chiffres. Pour vous couvrir, faites l’interview en dehors de l’école et en dehors des heures de classes et vous avez alors le droit de vous exprimer aussi comme citoyen. Ne mettez pas en cause l’administration. La presse est un très bon vecteur de lutte contre les fermetures de classe. Il touche l’opinion publique à tous les niveaux. La loi ne contraint pas un journaliste à citer ses sources, vous pouvez éventuellement, avec la certitude de l’anonymat, rentrer dans des détails qui vous semblent légitimes et importants si vous n’êtes pas seul à être censé en connaître l’existence. Les parents ayant le sentiment de ne pas être entendus décident de bloquer l’école : ils s’installent un matin devant l’école, laissent les enfants y entrer puis entrent à leur tour pour bloquer l’accès aux classes. La directrice prévient l’inspecteur qui se déplace rapidement (les parents peuvent installer des banderoles voir des pneus et des palettes devant l’école pour montrer leur détermination.) Lorsque l’inspecteur se déplace, les parents lui remettent la pétition et lui rappellent le nombre d’élèves présents l’an prochain. Ils indiquent qu’ils ne bougeront pas tant que la décision ne sera pas annulée. Tout au long de ce « bras de fer » le directeur ou la directrice informe le SNUipp de la situation et lui fournit un argumentaire et la liste des élèves présents l’an prochain pour qu’il défende ce cas à la commission technique. N’hésitez pas avec l’aide des parents d’élèves à vous mobiliser contre les suppressions de postes, soyons déterminés, pacifiques mais offensifs et 2 tenaces.... car l’éducation est un droit pour tous et une nécessité pour l’avenir de nos élèves. Il y a de multiples cas (aux contextes similaires) où la puissance de la mobilisation (parents, presse et politiques) a fait évoluer favorablement la situation, parfois même en atteignant l’objectif fixé. L’équipe du SNUipp/FSU 17 17 3