Programme de développement intégré de la Médina de Tunis

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Programme de développement intégré de la Médina de Tunis
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Programme de développement intégré de la Médina de Tunis
Enfin ressuscitée ! Cela fait bien des années que la Médina de Tunis a du mal à gober les ridules qui se creusent en elle et portent atteinte à sa valeur aussi bien de lieu typique, historique que de médina dynamique. Ces ridules reviennent à des
causes diverses: vieillissement et détérioration des bâtisses menaçant ruine, régression, par conséquent, du nombre de la population, dégradation de l'infrastructure de base, désuétude des réseaux sanitaires et ceux
d'électricité, mais aussi quasi-stagnation économique, important taux de chômage, sans oublier le manque flagrant des moyens de loisirs; autant de déficits qui pèsent lourd sur une médina prestigieuse. Dans son discours
prononcé à l'occasion de la célébration du cinquantième anniversaire de l'Indépendance, le Président de la République a décidé de la mise en œuvre d'un programme de développement intégré, s'étalant sur la période 2007/
2016 au profit de 90 délégations en vue de compenser les lacunes et donner un nouveau souffle aux délégations prioritaires. L'enveloppe consacrée à ce programme est de l'ordre de 500 millions de dinars.
Faisant partie des gouvernorats prioritaires, admis à la première tranche du programme, le gouvernorat de Tunis bénéficie de deux projets : le projet de développement intégré de la Médina de Tunis et celui d’El Ouardia. C'est
ainsi que la Médina de Tunis s'apprête à entrer dans une nouvelle phase, celle d'un «lifting» tant mérité et d'un nouveau souffle susceptible de faire le grand bonheur de ses habitants et de ses visiteurs.
En effet, après avoir effectué des visites sur terrain pour repérer et fixer les priorités, discuté sur les angles d'attaque, dresser les listes estimatives de toutes les interventions et élaborer des rapports préliminaires, les parties
concernées ont finalemet adopté le rapport final.
Le projet porte sur trois zones bien déterminées de la Médina. La première se situe au niveau de la mosquée Zitouna. La deuxième consiste à améliorer le circuit touristique dans la zone de Bab Jedid, plus précisément celui de
Houmet Landalos, dont le coût s'élève à deux millions de dinars, ainsi que le programme relatif à Torbet El Bey.
Mais le plus gros lot au niveau du programme est destiné à la zone d’El Hafsia. Cette zone est restée depuis bien longtemps éloignée du circuit touristique et de la dynamique socioéconomique propre à la Médina. Aussi, était-il
nécessaire de créer un circuit touristique la liant à la zone de la mosquée Zitouna en vue notamment de booster sa dynamique économique et sociale, et de créer de nouvelles opportunités professionnelles pour ses habitants.
El Hafsia : le grand chantier
Pour ce, des efforts sont fournis afin de réaménager l'infrastructure routière — qui s'étale sur 2.160 mètres — ainsi que les allées, tout en veillant à la préservation de son cachet typique. En effet, et pour ce qui est des Imadas
d’El Hafsia, Souk Ennhas, la Médina et Zrariaâ, il sera procédé au réaménagement de la rue «Fabricat El Thalj» (des Glacières), de la rue Sidi Kadous, de la rue Al Sakli, de la rue Al Toumi, de la rue Jraba, de la rue Al Khlala et
de la rue du Pacha, soit 7.500 mètres carrés. Le coût de ce réaménagement est de 825.000 dinars. Il est question également de réaménager la piste d’El Hafsia qui couvre une superficie de 1.012 mètres carrés et dont le coût
est estimé à 202.000 dinars.
L'amélioration du réseau d'éclairage public sera assurée par la mise en place de 60 points lumineux muraux. La rénovation du réseau d'eau potable et la mise en place de nouvelles canalisations pour évacuer les eaux pluviales
tant espérées par les habitants de cette zone nécessiteront une enveloppe de 339.0000 dinars.
Amélioration des conditions de vie mais aussi de la vie économique. En effet, le programme compte, également, l'instauration d'une zone artisanale se composant de 15 échoppes spécialisées dans les divers créneaux
d'artisanat, ce qui permettra la création de 50 postes d'emploi. Ce projet s'étendra sur une superficie de 420 mètres carrés couverts et sera composé de deux étages. Il est question également de donner aux habitants plus
d'opportunités professionnelles, et ce, en reconstruisant le souk Sidi Sridek et en mettant en place 101 unités de vente supplémentaires assurant 150 emplois. Le coût de ce projet est de l'ordre de 1.040.000 dinars.
Pour faire face au problème du chômage dans cette zone et promouvoir l'employabilité des habitants afin qu'ils ne désertent pas la Médina, 17 projets sont envisagés dont le coût s'élève à 1.095.000 dinars. Parmi ces projets, 8
seront focalisés sur le domaine de l'artisanat, 7 projets culturels, un projet touristique et un projet axé sur le secteur des services.
Tous ces projets promettent de réduire le taux de chômage de 2,5%. Il y a lieu de noter, en outre, que les parties concernées se pencheront sur la multiplication des espaces verts et ce, en réaménageant comme il se doit les
pistes situées dans cette zone. Toutefois, soulignons que pour cette population cible, le taux des espaces verts par habitant excède celui enregistré à l'échelle nationale puisqu'il est de 16,23 mètres carrés par habitant.
Autre intervention nécessaire : le réaménagement de la salle de sport «Al Nasriya» qui menace ruine. Les parties concernées ont consacré 260.000 dinars pour sauver cet acquis de loisirs.
Un travail de longue haleine, par conséquent, est fourni dans l'optique de sauver la Médina de Tunis de l'état dégradé auquel elle était vouée. Les fruits de ce programme mis en place sur instructions présidentielles commence à
donner ses fruits. Ceux qui se sont rendus à El Hafsia durant la deuxième quinzaine du mois saint ont sûrement été éblouis par une Médina qui s'est fait peau neuve et qui s'affiche, splendide, au regard des visiteurs. Et ce n’est
que le commencement.
La Médina en chiffres
La Médina se situe au cœur de la ville de Tunis. Elle est limitée par Bab Souika, Bab Bhar,
Sidi El Béchir et Essijoumi. S'étalant sur 1,5 kilomètre carré, elle comporte 12 Imadas. Riche
en histoire, elle renferme des lieux uniques et des monuments prestigieux, tels que la mosquée
Zitouna qui accueille annuellement pas moins de 31.954 visiteurs étrangers ou encore Torbet
El Bey dont le nombre de visiteurs est de l'ordre de 5.022 par an.
Véritable cadre authentique, la Médina se présente aussi comme un espace économique, basé
essentiellement — mais pas uniquement — sur le commerce. Elle compte, en effet, 181 points
de vente en gros et 908 points de vente au détail. La Banque tunisienne de solidarité (BTS) y a
financé quelque 284 projets, permettant ainsi la création de 364 postes d'emploi.
A la Médina de Tunis, il existe deux unités industrielles, six hôtels d'une capacité d'accueil de
203 lits. Elle compte, également, 14 établissements scolaires, deux salles de sport, trois
maisons de la culture, un hôpital universitaire, 10 pharmacies et quatre bureaux de poste.
Toutefois, l'aspect désuet auquel a été vouée la Médina de Tunis a poussé bon nombre de ses
habitants à la déserter. Aussi, le taux de la population y a-t-il nettement régressé, et ce, au
cours de la décennie 1994/ 2004. En effet, il était de seulement 26.703 en 2004 contre 32.563
en 1994. Le nombre de familles en 2004 était de 7.584; celui des maisons de 8.295; soit,
respectivement -0,55% et -2,7% par rapport à l'année 1994. Le taux de chômage y est
important puisqu'il s'élève à 14,3%. Il est à noter que 39% des chômeurs sont d'un niveau
d'instruction primaire.
De là l’importance cruciale du programme mis en place sur instructions présidentielles pour le
développement intégré de la Médina de Tunis.
D.B.S.