FR@NCE-BIRM@NIE - La France en Birmanie

Transcription

FR@NCE-BIRM@NIE - La France en Birmanie
FR@NCE-BIRM@NIE
Lettre d’information de l’Ambassade de France en Birmanie
www.ambafrance-mm.org
EDITORIAL
Le renforcement du système éducatif, le
développement de la formation, et l’élargissement
des domaines d’expertise constituent une priorité
nationale pour la Birmanie qui conditionne à bien des
égards sa capacité à faire face aux défis qui lui sont
posés tant sur les plans politique qu’économique.
Il est essentiel que l’éducation soit au cœur de la nouvelle coopération
franco-birmane qui s’esquisse. C’est la raison pour laquelle l’ensemble
des projets que nous lançons comporte un volet formation qu’il s’agisse
des domaines de l’information, de la culture ou de la santé pour ne citer
que ces trois secteurs.
Cette priorité doit faire l’objet d’une mobilisation générale. Les
universités ont un rôle éminent à jouer dans ce cadre. C’est la raison pour
laquelle l’ambassade encourage le développement des partenariats
universitaires qui font désormais l’objet d’une demande de la partie
birmane à l’instar de celle récemment présentée par la rectrice de
l’université de Mandalay invitée à se rendre en France, qui souhaite une
aide pour créer un département de tourisme. Les partenariats existants
sont amenés à se développer à l’exemple de celui qui s’est noué entre les
universités de Toulouse et de Rangoun.
Les entreprises françaises qui recommencent à prospecter le marché
birman ont également une responsabilité dans ce domaine dans la mesure
où la formation déterminera la qualité de la main d’œuvre qu’elles seront
en mesure de recruter localement. Des projets ambitieux devront voir le
jour sur le terrain, y compris dans le domaine de la formation
professionnelle. Pour des raisons de coûts et d’effet de levier évidentes, la
formation des Birmans dans leur propre pays doit être privilégiée.
Numéro 13
Novembre 2012
SOMMAIRE
Le consulat vous informe
…………………….page 3
Les rendez-vous de l’IFB
………….…………page 5
La page du Service
Economique…....page 6
Aide humanitaire,
développement et société
civile……………….page 7
Education…………page 8
Rubrique spéciale
Gastronomie …….page 9
•Actualités en France (9)
•Interview (11)
Chroniques birmanes
…………………….page 13
Annonces………..page 14
Pour autant il ne faut pas négliger la mobilité étudiante à destination de la
France car trop peu de Birmans ont eu l’opportunité à ce jour d’étudier
dans notre pays. C’est la raison pour laquelle l’Ambassade de France,
soutenue par le Ministère des Affaires étrangères, a décidé de lancer un
1
programme de bourses ambitieux. Baptisé « Bourses Avenir-France-Birmanie », ce programme –
voir pages intérieures- qui a vocation à être développé en partenariat avec des entreprises a identifié
des secteurs prioritaires correspondant à la demande de la jeunesse birmane ainsi qu’aux domaines de
spécialité français : l’hôtellerie, le tourisme et la gestion ; la santé et les sciences de l’ingénieur
(transports dont aéronautique, télécommunications, génie civil, environnement, énergie, agronomie) ;
le droit, les sciences politiques et les relations internationales ; l’étude du français et les sciences
sociales.
La réussite de ce programme dépendra de la mobilisation des entreprises françaises mais également de
la capacité des étudiants birmans à concevoir un parcours d’études cohérent en ligne avec un projet
professionnel mûrement réfléchi. Les retours très positifs que nous avons reçus à ce stade démontrent
la pertinence et l’opportunité de cette initiative qui correspond à un vrai besoin tant du côté de l’offre
que de celui de la demande.
L’ambassade est plus que jamais mobilisée. Son rôle de catalyseur sera d’autant plus efficace que
chacun assumera sa part de responsabilité dans le développement des échanges franco-birmans en
matière d’éducation dont dépend en grande partie l’avenir de la relation entre nos deux pays.
Thierry Mathou
Ambassadeur
2
Le consulat vous informe
1- Lettre ouverte de Helène Conway-Mouret aux compatriotes établis hors de France (25
octobre 2012)
Helène Conway-Mouret, ministre déléguée chargée des Français de l’étranger, a souhaité adresser une lettre
ouverte aux compatriotes établis hors de France, afin de leur rappeler notamment les chantiers qu’elle a lancés
et ses engagements.
Chers compatriotes établis à l’étranger,
Vos
atouts,
chers
compatriotes,
sont
indispensables à la poursuite du développement
économique et à la promotion dans le monde des valeurs
d’humanisme et de fraternité qui sont l’âme de notre
pays.
Ma mission, aux côtés de Laurent Fabius, est de
vous aider à jouer pleinement ce rôle en améliorant les
conditions de votre expatriation. J’ai ainsi lancé, dès mon
arrivée au gouvernement, plusieurs chantiers destinés à
assurer la pérennité des services publics essentiels à votre
communauté :
- l’enseignement français à l’étranger et la
réforme des bourses ;
L’existence d’un ministère des Français de
l’étranger traduit la conviction profonde du chef de l’État
que, par-delà votre expatriation, vous appartenez à la
Nation. Elle vous doit à ce titre solidarité et
protection.
Au cours de mes déplacements, j’ai pris la
mesure de la diversité de vos engagements dans chacun
des pays où vous résidez. Employés et dirigeants
d’entreprises,
étudiants,
volontaires
associatifs,
enseignants, élus locaux ; votre activité participe de
l’influence de la France dans le monde.
Notre pays est engagé dans un effort de redressement
sans précédent qui doit être à la hauteur des défis
auxquels il est confronté. Les Français établis hors de
France ont toute leur place dans cette démarche. Ils
peuvent apporter leur expérience et leurs sensibilités. La
situation
nous
impose
d’être
attentifs
aux
bouleversements du monde dont vous êtes les acteurs et
les témoins
- l’amélioration de vos conditions de sécurité ;
- la modernisation de notre réseau consulaire ;
- la refonte à l’échelon local de votre
représentation.
Je me suis engagée, sur chacun de ces chantiers,
afin qu’une étroite concertation soit menée avec vos
représentants. Le gouvernement prendra ensuite
rapidement les décisions enrichies par cet échange.
Après vingt-cinq ans d’expatriation, j’aime la
France avec la même passion exigeante que Lamartine,
Jules Michelet ou Fernand Braudel. J’ai aussi la certitude
qu’en étant à votre écoute, la France pourra davantage
compter sur vous et se grandir encore. Vous pouvez
compter sur moi.
Hélène Conway-Mouret
Ministre déléguée chargée
des Français de l’étranger
3
2- Une solution rapide pour les évacuations médicales urgentes par avion ambulance, bientôt
disponible à Rangoun
L’existant
Local Hospital
En cas de situation médicale grave, l’évacuation en avion ambulance à
destination de Bangkok reste aujourd’hui la seule solution compte tenu
de l’insuffisance des infrastructures sanitaires en Birmanie. Or les
évacuations restent soumises à de fortes contraintes bureaucratiques
qui en retardent le déroulement comme l’illustre l’exemple théorique
ci-dessous.
Primary Stabilization
Secondary
Stabilization
Stabilization Point
Evacuation &
Tertiary
Stabilization
Nearest Center of
Medical Excellence
Hospital
Une personne est victime d’un infarctus du Myocarde à 09h00 du
matin :
1. L’entourage du patient téléphone à la clinique SOS où
s’effectue l’évaluation médicale initiale.
2. Le diagnostic d’infarctus est confirmé. L’assurance du patient
est immédiatement activée pour permettre son évacuation vers
Bangkok par avion ambulance.
3. En attendant l’avion, le patient est transféré en soins intensifs
cardiologiques.
4. Les autorités birmanes donnent l’autorisation d’atterrissage
après 8 heures d’attente et le patient s’envole à 23h00 à
destination de Bangkok.
Il s’agit du scénario « optimal » dans les conditions actuelles, et ceci quel que soit le patient, l’assurance, et la compagnie d’avion
ambulance. La lenteur de la procédure administrative s’explique en effet par la nécessité de recourir à une validation émanant du
bureau de la présidence de la République seul habilité à délivrer les autorisations d’atterrissage quel que soit l’aéronef concerné.
Si le délai d’obtention du permis d’atterrissage est plus long ou si la demande est faite dans l’après midi ou dans la soirée, le
patient ne pourra être évacué que le lendemain soir. Cette situation peut avoir des conséquences désastreuses si sa condition
médicale est précaire.
La solution
A partir du 1er novembre, la compagnie Bangkok Airways organise un nouveau vol quotidien entre Bangkok et Rangoun. Ce vol
arrivera à Rangoun dans la soirée et en repartira le lendemain matin à destination de Bangkok. Bien qu’il s’agisse d’un vol
commercial, l’avion - un ATR 72 - sera médicalement pré-équipé. Si une urgence l’exige il pourra repartir sur Bangkok le soir
même et revenir plus tard pour reprendre son vol commercial le lendemain matin. Disposant déjà d’un droit d’atterrissage en
raison de son activité commerciale, il n’aura donc pas besoin d’obtenir une autorisation spécifique.
Il s’agira d’un progrès très significatif - à condition que le patient soit correctement assuré- pour toutes les personnes dont la
condition médicale s’avèrerait critique et nécessiterait une évacuation rapide, notamment les enfants en détresse respiratoire et les
personnes présentant des problèmes cardiaques ou des accidents cérébraux.
Dr Olivier Cattin
Clinique SOS - Médecin référent de l’Ambassade
4
Les rendez-vous de l’Institut français
Festival Jazz Bliss, 3ème édition : L’institut français de Birmanie reçoit Sophie Alour le temps d’un concert
Dans le cadre du Jazz Bliss Festival, l’Institut Français
de Birmanie a le plaisir d’inviter Sophie Alour et ses
acolytes le temps d’un concert. Sophie Alour a
découvert le jazz à l’adolescence avant de jouer du
saxophone.
Pour cette tournée en Asie, Sophie Alour réunit des
musiciens qui se sont illustrés sur deux de ses albums :
Sylvain Romano à la contrebasse, qui a participé à
l'enregistrement de l'album « Insulaire » (Nocturne
2005) et Frédéric Pasqua qui est le nouveau batteur de
son tout dernier disque « la géographie des rêves »
(Naïve 2012).
Le répertoire abordé dans ce cadre précis se caractérise
par son éclectisme. La formule du trio offre en effet un
cadre stylistique malléable qui permet de juxtaposer
certaines de ses compositions aux tonalités Rock à des
standards de la plus pure tradition. Sophie Alour, ce faisant, s'amuse à étirer les limites de l'exercice du trio, en
explorant toutes les possibilités que permet cette formule.
Mardi 27 novembre - 18h30 – Grande scène de l’Institut Français de Birmanie
Festival International d’Art vidéo et Multimédia
Organisé par la galerie New Zero Art Space, le Festival International d’Art vidéo
et Multimedia sera l’occasion de découvrir une discipline innovante, l’art
multimédia. Cette discipline regroupe un large panel de formes artistiques allant
de la peinture, au cinéma, à la littérature, la musique, les arts visuels, la
performance ou le design. Au cours de ce festival, nous pourrons apprécier le
travail de pas moins de 80 artistes du monde entier dans les domaines de la
performance, de la peinture, de la photo, du son et de la vidéo. Une grande place
sera aussi donnée aux artistes birmans.
Du vendredi 23 au dimanche 25 novembre à l’Institut français de Birmanie
10h – 12h : Présentations des artistes (15 minutes par artiste)
13h30 – 16h30 : Présentations des artistes (15 minutes par artiste)
16h30 – 18h : Débats
18h00 – 21h00 : Performances
Les débats aborderont les sujets du développement de l’art contemporain, du
marché de l’Art et des crises entre le politique, le social et l’art.
5
La page du service économique
La Birmanie et ses communications avec la sous-région du grand Mekong « GMS »
Créée en 1992 sous l’égide de la Banque Asiatique de
Développement, la commission de la sous-région du Mekong
regroupe les deux provinces du sud de la Chine (le Yunnan et le
Guangxi), le Vietnam, le Laos, le Cambodge, la Thaïlande et la
Birmanie. Son objectif était de fédérer les initiatives qui
permettraient de rapprocher et de désenclaver les pays, notamment
en facilitant les moyens de communication physiques. Si les
aéroports, les voies fluviales et d’une manière générale les projets
ferroviaires se sont développés dans un cadre purement national, les
communications routières ont fait l’objet de projets de concertations
pour décider de corridors routiers qui quadrillent la sous-région.
La Birmanie est concernée par cinq de ces corridors. Le premier est le «corridor Nord » qui va des ports proches de Nanning dans
la province du Guangxi vers Kunming dans la province du Yunnan, jusqu’à Ruili et Muse à la frontière birmane puis vers Lashio
et Mandalay et continue ensuite vers l’Inde par Tamu. Le deuxième est le corridor « Est-Ouest » qui va de Danang et Hue au
Vietnam, traverse le Laos puis la Thaïlande par Phitsanulok, rejoint la frontière birmane à Mae Sot et Myawaddy et se termine à
Moulmein. Toujours dans la configuration d’est en ouest, le « corridor Sud » relie la ville de QuyNhon au Vietnam à Siem-Reap
au Cambodge puis Poipet où il rejoint la branche sud côtière venant de Ho Chi Minh ville et Phnom Penh puis se dirige en
Thaïlande vers Kanchanaburi et vers la ville côtière birmane de Dawei. Le corridor Sud-nord qui part de Bangkok présente deux
options entre le nord de la Thaïlande et le sud de la Chine, dont l’une, vers l’ouest passe la frontière birmane à Mae Sai et
Tachilek, rejoint la frontière chinoise via Kengtung et remonte vers Kunming. Enfin, le « corridor Ouest », tout en Birmanie,
remonte de Moulmein vers Bago, NayPyiTaw et Meiktila avant de rejoindre le « corridor Nord » et remonter vers l’Inde.
Depuis le début de l’initiative GMS, la Birmanie n’a pu bénéficier des financements de la Banque Asiatique ; elle a donc
pris du retard pour assurer sa part des corridors. Elle est néanmoins prête à aller de l’avant et les études pour les principaux
travaux sont faites. Ainsi le pont sur le Mekong du corridor nord entre la Birmanie et le Laos sud attend le bouclage de son
financement (34 M$) ; sur le corridor est-ouest, les 18 premiers km ont été financés par la Thaïlande qui financera
vraisemblablement la nouvelle portion vers Kawkareik ; Pour le corridor du sud, la portion en Birmanie doit s’inscrire dans
l’ambitieux projet portuaire et industriel de Dawei qui prévoit aussi un pipeline et un chemin de fer qui assureront une ouverture
de Bangkok vers l’océan indien.
Pour ce qui est des chemins de fer, la Chine semble prête à des efforts financiers pour relier sa frontière à Rueli /Muse
vers Lashio, Mandalay et le futur port de Kyaukphyu, sur 868 km avec un écartement standard (1,435 m). En revanche le chemin
de fer mythique qui relierait Thanpyuzayat au col des Trois Pagodes et à la rivière Kwai vers Nam Tok et Kanchanaburi ne fait
pas partie des plans immédiats, trop cher et avec une demande commerciale trop faible. C’est d’ailleurs une leçon retenue des
résultats économiques décevants du choix des 20 dernières années de construire des lignes nouvelles pour désenclaver les régions
excentrées. Le réseau est ainsi passé de 1 976 à 3 516 km entre 1988 et 2012. L’Etat a pu financer ces travaux, mais au détriment
de la maintenance de ses lignes principales, maintenant en plutôt mauvais état.
Pour le réseau routier, on rappellera que parmi les pays constituant le GMS, seule la Thaïlande roule à gauche depuis que
la Birmanie a décidé à la fin des années 60 de rouler à droite, rompant avec l’un des héritages britanniques. Les Thaïs devront
faire des efforts de pédagogie pour les chauffeurs routiers.
6
Aide humanitaire, développement
et société civile
Le statut des femmes en Birmanie
A l’heure où la Birmanie s’engage dans un processus de transition, se pose la question de la place des femmes dans
cette société ainsi que de leur implication dans la vie politique et socio-économique du pays.
1. Législation birmane et engagement international.
Les femmes bénéficient traditionnellement d’un statut social élevé et des mêmes droits que les hommes. C’est ce
qu’exprime l’article 22 de la Constitution de 2008 qui dispose que : « Tous les citoyens sont égaux devant la loi, sans
distinction de race, de religion, de statut, ni de sexe et jouissent de chances égales […]». En 1996, le Ministère des Affaires
sociales a créé le Comité national pour la condition féminine, qui a pour objectif de renforcer la promotion de la femme. La
Birmanie a également montré son engagement envers les droits des femmes en signant et ratifiant différentes conventions
internationales, comme la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes en
1997, ou encore la Déclaration et le Programme d’action de la quatrième Conférence mondiale pour les femmes à Pékin en
1995.
2. Perception des femmes dans la société birmane : statut politique économique et social.
Malgré l’existence de femmes politiques emblématiques, internationalement reconnues pour leur engagement en
faveur de la construction d’un Etat de droit, telles que Daw Aung San Suu Kyi, pi Nilar Thein et Mee Mee du mouvement
Génération 88, la Birmanie accuse un retard considérable dans le domaine de l’accès des femmes à la politique : avec
seulement 29 femmes députées, la Birmanie se place 134ème sur 143 pays concernant la représentation parlementaire
féminine. Néanmoins, le gouvernement s’est récemment ouvert à la présence de femmes en son sein. Myat Myat Ohn Khin
est ainsi devenue la première femme Ministre en septembre 2012. Elle est en charge du Ministère des Affaires sociales, et
notamment des droits des femmes. On compte également trois femmes vice-ministres.
Les Birmanes ont un taux d’alphabétisation élevé et un niveau d’éducation égal aux hommes : 18% d’entre elles
atteignent un niveau d’éducation secondaire ou supérieur contre 17,6% pour les hommes. On compte un certain nombre de
femmes chefs d’entreprises comme Su Su Tin, à la tête d’Exo Travel ou encore Mee Mee, directrice générale du groupe
audiovisuel Skynet.
La Myanmar Women Entrepreneurs Association, présidée par Wah Wah Tun, permet aux femmes de mutualiser
leurs compétences, ainsi que de promouvoir et consolider leur activité dans le domaine économique.
Les femmes sont impliquées dans le domaine social au sein d’associations militantes comme la Women
Organizations Network, qui regroupe une trentaine d’ONG, ou encore le Kayin Women Action Group. Les femmes sont
également présentes dans les médias. L’organisation Women Writers Association rassemble des écrivains et journalistes
telle Nan Kalayar Win ou encore l’auteur Cho Cho Tin, toutes deux nommées au Conseil de Presse Birman.
3. Une situation encore inégalitaire en pratique
Malgré un statut égalitaire en principe, de nombreuses disparités et difficultés subsistent en pratique. D’après
l’UNFPA, le salaire d’une femme par exemple, serait en moyenne inférieur d’un tiers à celui d’un homme. En outre, le
manque d’accès aux soins place les femmes dans une situation sanitaire précaire. Le taux de mortalité maternelle est ainsi
30 fois plus élevé qu’en France (240 décès pour 100 000 naissances).
Par ailleurs, dans les zones de conflits, les femmes et les enfants restent les populations les plus vulnérables. Enfin,
les femmes sont parfois victimes de trafic d’êtres humains. A cet égard, la Kachin Women’s Association Thailand fait état
de femmes Kachin (certaines mineures) vendues aux fins d’être mariées de force en Chine.
7
Education : Bourses Avenir France-Birmanie
L’Ambassade, en coopération avec le Ministère des Affaires Etrangères, a décidé de mettre la formation et la mobilité
étudiante au cœur de ses priorités. Pour cela, elle a lancé un programme de bourses ambitieux développé conjointement
avec des entreprises de certains secteurs clés.
8
Spécial
Gastronomie
II. ActualitésLeen
France
tourisme
industriel est en vogue
Nouveaux appétits pour la gastronomie française
On disait ses étoiles pâlissantes… Et pourtant, la gastronomie française a repris des couleurs, et des marchés
ces dernières années. Foie gras, champagne, truffe, camembert, cognac… Tous ces produits emblématiques continuent à
faire rêver le monde entier, et notamment les pays émergents.
Tout comme la haute couture, la joaillerie ou la parfumerie, les
produits gastronomiques symbolisent l’art de vivre à la française. Un
art célébré même par l’Unesco, qui a classé en 2010 au patrimoine
mondial immatériel le repas gastronomique hexagonal.
Et pourtant, cet inévitable rituel semblait avoir du plomb dans l’aile.
Dans un contexte agroalimentaire mondial de plus en plus
concurrentiel, les productions françaises ont accusé une baisse de
régime. «Nous sommes passés de 9% des parts du marché alimentaire
en 2000, à 6,4% en 2009 alors que l’Allemagne est passée de 6 à 7
%» avait déclaré Pierre Lellouche, alors secrétaire d’Etat chargé du
Commerce extérieur. Pourtant l’enjeu est essentiel : l’exportation
agroalimentaire représente 250 000 emplois.
Pour tenter de contrer cette tendance, le secrétariat d’Etat a donc lancé une campagne mondiale : «So french, so
good». But de l’opération : relancer les exportations des produits alimentaires et des arts de la table, en misant
essentiellement sur les petites entreprises qui n’ont pas encore osé se lancer sur les marchés étrangers.
Parmi les cibles de cette campagne, des pays émergents comme le Brésil, la Chine, la Russie ou encore les Emirats
Arabes Unis. Des initiatives de cette nature seront-elles suffisantes ? Avant même le lancement de l’opération début mars,
on a déjà pu constater quelques signes encourageants.
Après une baisse marquée en 2009, due essentiellement à la crise économique, les exportations sont reparties à la
hausse en 2010 pour les produits des industries agroalimentaires. Ce sont surtout les produits transformés qui tirent leur
épingle du jeu, ainsi que les produits alcoolisés.
En 2010, les exportations françaises de vins et spiritueux ont dépassé les 9 milliards d’euros. Soit 18,3% de plus
qu’en 2009. Ce sont les boissons les plus emblématiques de cet art de vivre à la française qui ont obtenu les meilleurs
résultats l’année dernière, comme le champagne (+ 22 % d’exportations), le bordeaux (+17%), et le cognac (+30%). Des
chiffres qui s’expliquent notamment par une forte percée en Chine. En 2010, Pékin a acheté pour plus de 564 millions
d’euros de vins et spiritueux, un grand bond en avant de 78,8% sur un an. Le haut de gamme est de plus en plus recherché.
Aux rayons des vins, les bordeaux représentent 85% des approvisionnements chinois.
Pour les prochaines années, les résultats devraient s’avérer tout aussi prometteurs. D’après les professionnels des
produits alcoolisés, les exportations devraient augmenter d’au moins 5% par an. Les exportateurs français misent à présent
sur un autre géant asiatique, l’Inde, marché numéro un des spiritueux. Ces produits possèdent tous une identité forte, ce qui
leur permet de défendre leur particularité dans un marché mondialisé.
9
De nombreuses petites entreprises continuent à jouer la carte de la tradition, en restant fidèles aux techniques
ancestrales de fabrication, et c’est un succès. Car c’est ce même respect des traditions qui permet aux produits
gastronomiques français de trouver leur place dans les rayons des épiceries fines du monde entier.
Cette image de qualité française reste toujours aussi forte. Des grands groupes étrangers l’ont bien compris, comme
ceux qui ont choisi de faire fabriquer en France leurs… vodkas. Même sans aucun rapport avec la tradition française, le
savoir-faire hexagonal garantit toujours le succès. (Nathalie Grigorciuk)
La Fête de la gastronomie, un événement rassembleur
Pour sa deuxième édition, le 22 septembre, la Fête de la gastronomie a pris de l’ampleur, se déclinant dans toute la France
et aussi à l’étranger. Bistrot ou grand restaurant, sandwich ou apéritif, cet événement populaire entend promouvoir les
valeurs de tradition et d’innovation portées par son thème fédérateur.
La première Fête de la gastronomie a été lancée l’an dernier avec l’idée
de créer un rendez-vous national permettant une rencontre avec le grand public,
à la manière de la fête de la musique. Elle a suscité un engouement immédiat,
d’où son renouvellement cette année.
Le thème de cette année : Terroirs : création et tradition, choisi par
45 000 internautes, sera l’occasion de célébrer les compétences et les capacités
d’innovation de la gastronomie française. Il permettra de rendre hommage aux
savoir-faire, souvent très anciens, tout en montrant la vitalité de ce secteur qui
évolue, crée, expérimente, qui a ses tendances, ses modes, ses techniques
nouvelles. La Fête 2012 est parrainée par le grand chef Michel Guérard, qui
allie lui-même tradition (trois étoiles depuis 1977 !) et vitalité, puisqu’il est en
train de mettre sur pied une école de cuisine santé.
L’agence Atout France a été chargée de faire venir des journalistes étrangers, même si en fait le retentissement
international est déjà en route : des restaurateurs français ou francophiles (la France reste le pays où les chefs viennent se
former) ont spontanément préparé des animations. A New York, il y a eu une semaine de la restauration dans les parcs et un
espace éphémère - qui deviendra peut-être pérenne - animé par des chefs pour raconter la gastronomie, l’art de vivre
français. Des familles d’expatriés ont participé en proposant, par exemple, des paniers de produits. A l’étranger comme en
France, chacun s’approprie la Fête à sa façon !
La Fête de la gastronomie entend donc être un événement rassembleur et transversal. Tout commence évidemment
par les produits, mais l’accent porte aussi sur les hommes et leurs techniques, ce qui inclue l’emploi, la formation, la
transmission, l’identité, la mise en valeur de toutes les ressources humaines, depuis les célébrités des fourneaux jusqu’aux
métiers les plus modestes. Enfin, cette journée permet de réfléchir sur le sens de la gastronomie, dans la ligne de
l’inscription du Repas gastronomique des Français au patrimoine immatériel de l’Unesco, comme l’explique Sophie Mise,
commissaire générale de la manifestation : «Il s’agit de valoriser l’odorat, le toucher, les sensations et également de se
pencher sur les raisons que l’on a de passer du temps à table, ces moments conviviaux étant l’occasion de prendre soin de
nous et des autres, de se faire plaisir avec des repas simples ou élaborés». Au cœur de la fête figurent évidemment les
valeurs d’échange et de partage sans lesquelles la gastronomie ne susciterait pas une telle passion.
Sylvie Thomas
www.fete-gastronomie.fr
10
Spécial
Gastronomie
Spéciale Tourisme
Interview du mois
Pour ce numéro spécial Gastronomie, François Stoupan, directeur du restaurant-école Shwe Sa Bwe nous fait le
plaisir de répondre à nos questions.
1- Depuis combien de temps êtes-vous à Rangoun et quelles sont les circonstances qui vous ont amené à vous y
installer ?
Mes premiers pas en Birmanie datent de 1998 lors d'un voyage touristique. Je m'y suis installé en 2000. J'ai posé mes valises
pendant 5 ans puis suis reparti vers d'autres cieux. Et c'est en 2010 que je suis revenu " au pays" pour y monter Shwe Sa
Bwe, un centre professionnel hôtelier.
2- Comment s’est passée votre rencontre avec la Birmanie ? Qu’est ce qui vous a le plus étonné, le plus séduit quand
vous êtes arrivé ?
J'ai immédiatement éprouvé pour la Birmanie une passion toute particulière. Au-delà des richesses de sa civilisation, j'ai été
frappé par une atmosphère, des odeurs, une ambiance de noblesse et de gentillesse, une hospitalité sans défaut. Un monde
rêvé en somme.
3- Pourriez-vous décrire Shwe Sa Bwe et l’historique de sa création ? Comment vous est venue l’idée de créer ce
restaurant-école ?
Au retour de mon voyage de 1998, je me suis imaginé monter un centre pour enfants défavorisés en Birmanie. Cette idée ne
m'a jamais quitté. 12 ans après, je me lançais dans le projet de Shwe Sa Bwe.
Shwe Sa Bwe a ouvert ses portes en Novembre 2011. C'est un
centre professionnel calqué sur nos écoles hôtelières, à savoir un
restaurant d'application ouvert au public qui permet aux étudiants,
cuisiniers et serveurs, de mettre en pratique leur formation.
La formation dure 9 mois (d’Octobre à Juin). Elle est gratuite.
L'idée est de donner la chance à de jeunes birmans défavorisés
d'acquérir un savoir professionnel et de trouver un emploi dans
les meilleurs hôtels et restaurants du pays.
4- Quelle(s) adaptation(s) vos étudiants et votre clientèle vous ont-ils conduit à effectuer depuis l’ouverture de votre
restaurant ?
Non seulement par plaisir mais aussi par souci d'efficacité, nous cherchons sans cesse à faire évoluer Shwe Sa Bwe.
En ce qui concerne l'enseignement, nous sommes toujours à l'écoute des étudiants pour améliorer notre approche
pédagogique. L'enseignement est inspiré des techniques françaises mais nous devons les adapter à des étudiants birmans
souvent éloignés de notre culture en matière d'hôtellerie.
11
Nous devons aussi trouver un équilibre entre un rythme de cours soutenu et le confort
de l'étudiant. La plupart d'entre eux n'ont pas d'expérience professionnelle et nous
nous sommes aperçus l'année dernière que certains avaient du mal à fournir des efforts
soutenus. Nous avons d'ailleurs dû faire face à quelques abandons en cours d'année.
Aussi avons dû réduire le nombre de jours d'ouverture par semaine.
Cette année, sachant que nous ouvrirons le restaurant 7 jours par semaine, nous avons
augmenté le nombre d'étudiants (24 au lieu de 16 l'année dernière) pour équilibrer les
plannings, réduire le nombre d'heures de travail et adoucir le rythme de travail.
Cela dit, nous ne perdons pas de vue que le métier de la restauration est difficile et
demande des efforts physiques. Nous devons donc préparer nos étudiants… mais sans
les brusquer.
5-La première promotion de Shwe Sa Bwe a achevé sa formation en juin dernier. Quel est le bilan de cette expérience
après 1 an ?
Sur les 10 qui ont passé et réussi l'examen final en juin dernier, 3 ont décidé de ne pas poursuivre une carrière dans
l'hôtellerie (sous la pression des parents qui ont finalement souhaité que leur enfant ne fassent pas ce métier).
4 ont trouvé un emploi au Kandawgyi Palace, au restaurant Le Planteur, au Governor's Residence et au restaurant l'Opéra.
Enfin 3 étudiants sont restés à Shwe Sa Bwe pour faire une seconde année de formation; l'idée étant de les former à des
postes de responsabilité dans leur domaine respectif (Cuisine et Service).
Cette nouvelle saison, comme mentionné plus haut, nous avons augmenté le nombre d'étudiants (12 en cuisine et 12 en
service) et nous espérons avoir encore davantage de jeunes cuisiniers et serveurs dans les établissements hôteliers du pays.
6- Quelles sont vos objectifs, vos projets pour la nouvelle saison ?
Les objectifs sont nombreux. Il s'agit d'améliorer la formation, de mettre en place un curriculum "Shwe Sa Bwe", et de
continuer à bâtir un réseau de monastères, de paroisses et d'orphelinats pour l'identification de futurs étudiants.
De plus, pour assurer une ressource pérenne d'enseignants, nous avons contacté l'été dernier Michel et Sébastien Bras, du
fameux restaurant 3 étoiles Bras installé au cœur de l’Aubrac, qui ont été touchés par le projet et ont accepté de nous aider à
trouver des jeunes professionnels de l'hôtellerie susceptibles d'être intéressés par une expérience en Birmanie.
Nous aurons donc la chance pour cette saison d'avoir la venue d'un cuisinier, d'une pâtissière et d'un maître d'hôtel qui
travaillent actuellement chez Michel et Sébastien Bras. Quant à la saison 2013-2014, elle est également assurée avec
l'arrivée en mai prochain de Romain, aujourd'hui Chef de partie au restaurant des Frères Trois-Gros en France.
Shwe Sa Bwe a donc de beaux jours devant lui…
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Chroniques birmanes
Ce mois-ci, la rubrique Chroniques birmanes sera consacrée au livre « Un Français en Birmanie », recueil de notes de
voyage rédigé par le Comte A. Mahé de la Bourdonnais, ingénieur, explorateur en Birmanie et Siam (septembre 1886). En
voici l’avant-propos (la graphie des noms propres est celle de l’auteur) :
« Le développement de notre colonie de Cochinchine, l’établissement de notre protectorat sur l’Annam et le Tonkin, la
tension de nos rapports avec la cour de Hué, le percement peut-être plus rapproché qu’on ne croit de l’isthme de Kra et ses
conséquences économiques, tels sont les mobiles qui nous ont déterminés à écrire cet ouvrage.
On connait les tentatives de nos officiers de marine, MM. Doudart de Lagrée, Francis Garnier et Delaporte, d’un de nos plus
habiles commerçants, l’intrépide Dupuis pour ouvrir une voie de communication avec les provinces méridionales de la
Chine ; c’est là la route française. Ce qu’on sait moins, dans notre pays, c’est que les Anglais travaillent depuis longtemps,
sans trève ni merci, à se créer d’un autre côté des relations avec le Yunnan et les provinces du sud-ouest de la Chine. On ne
compte plus aujourd’hui le nombre de leurs voyageurs qui ont tenté d’arriver au Kouang-si, au Se-Tchouen, au KoueiTcheou et au Yunnan en remontant la rivière de Canton, le Brahmapoutre ou l’Irrraouaddy. On sait le nom de M. Margary,
parque sa tentative a échoué d’une façon trop dramatique et trop malheureuse pour que l’opinion publique ne fût pas forcée
de s’en émouvoir. On connaît le nom de M. Colquhoun dont le voyage est tout récent, mais combien d’autres, qui n’ont eu
pour but que de faciliter à leurs compatriotes le chemin de la Chine méridionale et l’exploitation de ses richesses, n’ont
laissé aucune trace de leurs tentatives, ou ses ont réfugiés dans une obscurité voulue.
Ce n’est pas d’aujourd’hui que date ce projet des Anglais dont l’ambition est secondée par une ténacité merveilleuse qui
devrait nous servir d’exemple.
Leur premier soin fut de se créer une base d’opérations sérieuse et, pour cela, ils se sont successivement emparés des trois
provinces d’Arakan, de Pegu et de Tenasserim, d’où ils comptaient bien rayonner à plaisir dans tout le royaume d’Ava. Ils y
ont, en effet, établi, des centres importants de commerce et d’exploitation ; et, en peu de temps, grâce à des informations
habilement réunies, ils ont connu les produits de la haute Birmanie dont l’exploitation devait être rémunératrice et les
marchandises qu’ils avaient chance d’y vendre à bon compte.
Les avantages que la cour d’Ava crut retirer de ces relations la déterminèrent, en peu de temps, à concéder à une compagnie
anglaise l’établissement d’une ligne de bateaux à vapeur qui, remontant aujourd’hui jusqu’à Bahmo, mettent en
communication rapide le pays avec la mer, route forcée de tous les produits qu’on veut exporter.
D’un autre côté, toujours à l’affût de ce qui peut assurer le développement de leur commerce, les Anglais tentaient, il y a
deux ans, de s’entendre avec le royaume de Siam pour l’établissement d’une ligne télégraphique destinée à relier Bangkok
avec Rangoun et le réseau de l’Inde.
J’étais, à cette époque, attaché comme ingénieur à la construction de cette ligne télégraphique. C’est ce qui m’a permis de
parcourir la contrée dans des conditions de sécurité toutes particulières et de mettre le pied dans les districts où jamais
Européen n’avait pénétré.
S’il nous importe, dès aujourd’hui, de connaître des contrées avec lesquelles nous n’avons encore que des relations
indirectes, combien plus de raisons n’aurons-nous pas de savoir leurs besoins et leurs ressources lorsque s’effectuera le
percement de l’isthme de Kra. C’est alors, véritablement, que prendront une importance toute nouvelle Bangkok et Saïgon
au détriment de Singapour. Ce canal sera la route la plus courte pour gagner la Chine et l’on devra forcément s’arrêter dans
notre colonie de Saigon, où se rencontreront non seulement les vivres et le combustible dont a besoin tout steamer, mais où
l’on trouvera des docks, des cales et tout ce qu’il faut pour réparer les avaries auxquelles sont exposés les bâtiments dans ces
mers sujettes aux typhons et aux ouragans.
Notre rôle est nettement marqué : développer d’abord nos relations commerciales, puis étendre insensiblement notre
influence économique sur l’Indo-Chine toute entière qui, nous l’espérons bien, sera pour nous, dans un avenir plus ou moins
éloigné, une compensation à cette immense empire de l’Inde que l’indifférence et l’impéritie des gouvernements de Louis
XV et Louis XVI nous ont fait perdre. Telles doivent être nos visées pour l’avenir. A chacun, dans la mesure de ses forces et
de ses moyens, d’en préparer la réalisation.
Depuis la publication de la deuxième édition de ce livre des évènements très graves sont survenus dans la Birmanie. Le roi
Thibau a été détrôné par les Anglais, envoyé comme prisonnier de guerre à Madras, et la Birmanie indépendante a été
annexée à la Birmanie anglaise. Notre situation en Indo-Chine comme influence politique et commerciale n’est pas
compromise par l’absorption du royaume de Birmanie par les Anglais. Je dirai plus : nous devons nous évertuer à marcher
de pair avec les Anglais pour civiliser toute l’Indo-Chine, et ne pas nous laisser dépasser par eux dans le projet qu’ils ont
formé d’arriver avant nous en Chine, d’accaparer pour eux seuls tout le commerce du royaume de Siam. Nous devons
devancer les Anglais dans la construction de lignes télégraphiques, de chemins de fer et de canaux du midi au nord de
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l’Indo-Chine. Une lutte commerciale et pacifique est dès aujourd’hui sérieusement engagée entre l’Angleterre et la France
en Indo-Chine en vue de conquérir la suprématie commerciale et industrielle dans l’extrême Orient. Nous pouvons lutter
avec des chances égales sinon supérieures aux anglais, puisque le Tonkin borde les trois riches provinces de la Chine
méridionale et que nous pouvons plus facilement qu’eux parvenir en Chine par la voie ferrée. D’ailleurs les Chinois sont
très disposés à trafiquer avec notre colonie du Tonkin. C’est à nous de profiter de leurs bonnes dispositions. Nous ne devons
pas non plus perdre de vue le moindre incident des relations commerciales des Anglais avec le royaume de Siam. Il y va de
notre prestige national, de l’avenir de notre commerce et de notre puissance maritime dans les mers de Chine. »
A. MAHÉ DE LA BOURDONNAIS
Informations bibliographiques
Titre
Un Français en Birmanie
Auteur A. Mahé de La Bourdonnais
Édition 3
Éditeur Fetscherin & Chuit, 1886
Longueur 288 pages
Merci à Dominique Savariau pour avoir prêté à l’Ambassade son exemplaire de l’ouvrage d’A. Mahé de la Bourdonnais.
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Quillet, Laure Taillandier-Thomas
Conception, réalisation
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