560.1 ko - La France en Birmanie
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AMBASSADE DE FRANCE EN BIRMANIE Chroniques de Birmanie Semaine du 17 au 23 octobre 2016 Conflits Evolution au Rakhine Une vingtaine de personnes ont été arrêtées la semaine dernière car elles auraient participé aux attaques du 9 octobre. Lors des opérations de police, un soldat aurait été victime d’une embuscade au couteau. Il aurait tué l’un de ses assaillants tandis que le deuxième aurait pris la fuite. Le colonel Zaw Min Tun a défendu les forces de sécurité accusées d’avoir ouvert le feu à de multiples reprises sur des civils. Une trentaine de morts seraient en effet à déplorer à la frontière bangladaise. Il invoque la légitime-défense face à cette trentaine d’ « agresseurs » parmi lesquels figureraient deux femmes. Seize organisations « Rohingya » dressent un bilan provisoire des victimes de la « répression militaire » : selon eux, des fosses communes, avec en tout plus d’une centaine de corps, auraient été retrouvées. Le ministre de l’Intérieur a remplacé le chef de la police aux frontières. Il a par ailleurs demandé aux Arakanais bouddhistes de ne pas quitter leur maison car ils pourraient être remplacés « par d’autres personnes [qui] viendront et prendront leur place ». Selon le département de l’administration de Maungdaw, les 400 écoles fermées depuis le 10 octobre rouvriront cette semaine. Plusieurs centaines de personnes parmi les 13 000 déplacés depuis le 9 octobre rentreraient vers leurs villages. Le Myanmar Times a reproché de façon inhabituelle la gestion de l’information par le gouvernement, l’armée et les médias officiels. Après avoir critiqué ouvertement le Global New Light of Myanmar pour ses positions pro-militaires, le journal anglophone a dénoncé l’écart entre la réalité du terrain et les propos du ministre de l’Information qui affirmait que la présence des journalistes n’était pas interdite dans la région de Maungdaw. L’Irrawady, le 7 Day Daily, The Voice, DVB et quelques autres journaux ont également dénoncé l’interdiction pour les journalistes d’accéder aux zones de tension. Le Comité central sur la mise en œuvre de la paix, la stabilité et le développement au Rakhine s’est réuni hier pour discuter des mesures prises. Plusieurs ministres de l’Union ont pu s’entretenir avec des membres de la Commission pour le Rakhine, notamment Ghassam Salamé et Laetitia van den Assum. Conflits ethniques Le nord-est de l’Etat Shan aurait connu un regain de tension entre Tatmadaw et la Ta’ang National Liberation Army. Les combats étaient toutefois très localisés (près de Kyaukme, au sud-est de Mogoke). Le 19 octobre, des combats auraient eu lieu entre des soldats de la Democrtaic Karen benevolent Army et des gardes-frontières dans le village de Kawkareik. Les villageois ont exprimé leur inquiétude concernant une éventuelle escalade qui pourrait mener à la situation de Mae Tha Waw d’il y a quelques semaines. Selon le commandant de la DKBA, quatre de ses hommes seraient morts pendant une attaque. La Karen National Union et le New Mon State Party ont trouvé un accord « pour empêcher des conflits dans le futur ». Les deux groupes avaient échangé quelques coups de feu le 8 septembre pour un contrôle de territoire. Une cérémonie s’est tenue en milieu de semaine dernière pour marquer le premier anniversaire des accords de cessez-le-feu. Aung San Suu Kyi, le Commandant en chef des forces armées le général Min Aung Hlaing et le président (karen) des groupes ethniques signataires ont prononcé un discours. Politique Protestations Neuf ONG opérant au Kachin ont exprimé leurs préoccupations concernant les restrictions de l’armée à l’acheminement de l’aide alimentaire dans l’Etat du nord de la Birmanie. Depuis 17 ans, le conflit dans le nord de la Birmanie aurait provoqué le déplacement de quelque 120 000 personnes. Selon le World Food Program en Birmanie, le gouvernement aurait empêché l’acheminement de l’aide alimentaire dans le nord du Rakhine pour « des raisons de sécurité ». Visite d’Aung San Suu Kyi en Inde ASSK s’est, dans un premier temps, rendu à Goa (Inde) pour participer à la réunion de l’organisation de coopération des pays autour riverains du Golfe du Bengale. La ministre des affaires étrangères a ensuite assisté à la réunion des BRICS. Elle s’est personnellement entretenue avec les présidents sri lankais et chinois. Après avoir assisté aux deux forums régionaux (BIMSTEC & BRICS), elle a rencontré le Président indien, P. Mukherjee, et le Premier Ministre, N. Modi. La Birmanie et l’Inde ont signé trois protocoles d’entente pour une coopération dans les secteurs bancaire, des assurances et de l’énergie. La Conseillère pour l’Etat a par ailleurs commenté depuis l’Inde la situation au Rakhine. Elle a tenu à se montrer plus prudente que le communiqué de presse du bureau du Président, notamment sur les financements de pays islamiques. Alors que la réponse de l’armée sur le terrain est critiquée par des groupes de défense Rohingya et des pays de l’OCI, ASSK a rappelé que l’action de l’armée se faisait dans le « respect de l’Etat de droit ». Economie Politique économique ASSK a tenu à rassurer les 158 plus importants contributeurs aux impôts fiscaux birmans [biggest tax payers]. Ceux-ci craignaient des poursuites judiciaires du gouvernement birman après la levée des sanctions économiques américaines. Cette réunion, prévue initialement à son retour des Etats-Unis, avait été annulée en raison de son état de fatigue. ASSK a par ailleurs évoqué la politique économique du gouvernement, qui faisait l’objet de critiques dela part des investisseurs. Tout en admettant que le pays n’avait pas atteint les objectifs prévisionnels de croissance, elle a, à cette occasion, présenté la politique économique du pays envisagée « pour les vingt ou trente prochaines années ». Elle souhaite la formation d’une main-d’œuvre qualifiée, la poursuite de la réforme en cours de la législation en faveur des libertés de marché et d’entreprise, la lutte contre la corruption (avec la possibilité d’adresser des plaintes directement au Bureau de la Conseillère pour l’Etat), le faible interventionnisme de l’Etat, etc. Le ministre de la Planification a ensuite détaillé la politique pour plusieurs secteurs clefs de l’économie. Enfin, le gouverneur de la Banque centrale a annoncé la mise en vente de bons du trésor afin de réduire l’inflation galopante. Télécommunications Le groupe de télécoms vietnamien Vietel a annoncé vouloir investir deux milliards de dollars sur cinq ans pour s’implanter durablement en Birmanie, ce qui en ferait le quatrième opérateur téléphonique du pays. Le Myanmar Satellite Forum a réuni des experts internationaux pour discuter des besoins du gouvernement et des industries en matière de diffusion et connectivité satellite ainsi que pour mettre en relation les entreprises birmanes avec des groupes étrangers. Justice et faits divers Naufrage du Ferry Un ferry a fait naufrage dans la région de Sagaing. Il y avait à son bord 300 passagers, ce qui était bien au-dessus de la limite autorisée pour ce type d’embarcation. Vendredi, 73 morts étaient à déplorer et 64 personnes étaient toujours portées disparues. 159 ont été secourues. La justice a ouvert une enquête. Prisonniers politiques L’Assistance Association for Political Prisoners rapporte qu’une centaine d’activistes politiques seraient toujours visée par une prcédure judiciaire à la fin du mois de septembre. Le rapport mensuel indique que, sur les 119 concernés, 35 sont en prison. L’AAPP constate cependant une amélioration pour le mois de septembre par rapport à l’année dernière et a salué l’abolition de l’Emergency Act. Caricature de la semaine The Irrawady, « Je suis journaliste militaire ! » Ce document ne prétend pas à l’exhaustivité et ne reflète que des commentaires ou analyses parus dans la presse birmane, qui n’engagent en rien le point de vue propre de l’Ambassade.