L`action en faveur des déplacés internes

Transcription

L`action en faveur des déplacés internes
L’action en faveur des
déplacés internes
Le nombre de personnes qui ont été déplacées à l’intérieur de
leur pays du fait d’un conflit armé a très sensiblement
augmenté au cours de la dernière décennie et s’élève
aujourd’hui à quelque 25 millions. Le bien-être d’un grand
nombre de ces déplacés internes est mis en péril par des
menaces graves et persistantes. Beaucoup sont déplacés
depuis fort longtemps, sans qu’aucune solution puisse être
envisagée pour remédier à leur sort. En vertu du droit
international, les États sont responsables au premier chef des
droits et du bien-être de leurs ressortissants, notamment de
ceux qui sont déplacés à l’intérieur du territoire national. Le
HCR, qui protège les déplacés et leur vient en aide depuis
longtemps, offre un appui considérable aux interventions
nationales et internationales menées pour remédier aux
problèmes de déplacement interne.
Opérations en faveur des
déplacés internes
Actuellement, le HCR intervient dans quelque 29 opérations
en faveur de déplacés internes. Dans 11 opérations – en
Colombie, en Côte d’Ivoire, en Éthiopie, au Kenya, au Libéria,
en Ouganda, au Pakistan, en République centrafricaine (RCA),
en République démocratique du Congo (RDC), en Somalie et
au Tchad – le Haut Commissariat participe à l’approche
modulaire, mise en place dans le cadre du processus de
réforme qui vise à rendre les interventions humanitaires plus
prévisibles, plus efficaces et plus responsables. Les
partenariats que le HCR a noués avec d’autres institutions et
des ONG sont, de fait, une composante essentielle de son
action auprès des déplacés internes.
en septembre 2007 ; elles ont également été communiquées
au BCAH afin de faciliter la réalisation d’une évaluation
indépendante de l’approche modulaire.
Conscient de la nécessité de disposer d’un personnel qualifié,
capable de diriger des modules, le HCR intègre désormais
davantage d’éléments relatifs aux déplacés internes et aux
modules dans ses formations. Il renforce également sa
coopération avec d’autres acteurs humanitaires intervenant
auprès des déplacés internes. Par exemple, l’Équipe
consultative du HCR pour les déplacés internes s’est associée
au Centre de suivi des déplacements internes du Conseil
norvégien pour les réfugiés (NRC) afin d’organiser une table
ronde sur « La réponse aux situations de déplacement interne
dans les pays qui ne relèvent pas de l’approche modulaire ».
Le débat, qui a eu lieu lors de l’édition 2007 des
Consultations annuelles avec les organisations non
gouvernementales (ONG), visait à renforcer les partenariats
dans les opérations qui ne sont pas organisées par modules.
Intégration
Le HCR continuera à intégrer son action en faveur des
déplacés internes en 2008 et au cours des années
Le HCR et son Comité exécutif (ExCom) se consultent
régulièrement au sujet du rôle du Haut Commissariat dans
l’initiative de réforme humanitaire et dans l’approche
modulaire des Nations Unies. En février 2007, le Haut
Commissariat a exposé sa politique dans un document sur la
protection des déplacés internes et le rôle du HCR, suivi en
juillet 2007 d’un Cadre politique relatif aux situations de
déplacement interne, assorti d’une stratégie de mise en œuvre.
L’Organisation a procédé à des évaluations en temps réel de
son rôle dans l’approche modulaire et dans des opérations
menées auprès de déplacés internes dans cinq pays, à savoir
le Libéria, l’Ouganda, la RDC, la Somalie et le Tchad. Les cinq
évaluations, assorties d’une analyse de leurs conclusions et
recommandations, ont été présentées au Comité permanent
HCR/B. Bannon
Politique et stratégie relatives
aux déplacés internes
Somalie. Collecte d’eau dans un camp de déplacés internes à
Galkayo. En 2007, le HCR a réalisé des évaluations relatives à
son rôle dans les opérations en faveur des déplacés internes
et l’approche modulaire dans cinq pays, dont la Somalie.
Rapport global 2007 du HCR
47
L’action en faveur des
déplacés internes
HCR
Collaboration interorganisations
Un camp de déplacés internes à Nassiriyah, en Iraq.
suivantes. L’Organisation étudie les moyens qui
permettraient d’améliorer la coordination des modules, de
traiter de graves problèmes budgétaires et d’effectifs et de
combler les lacunes en matière de formation et de sécurité
dans les opérations. En juin 2008, le HCR soumettra au
Comité permanent un rapport sur les progrès accomplis et
sur les mesures qui doivent encore être prises pour
accroître la contribution du Haut Commissariat dans les
interventions interorganisations en faveur des déplacés
internes.
L’Équipe consultative pour les
déplacés internes
L’Équipe consultative pour les déplacés internes a été
formée en avril 2006, un administrateur principal étant
nommé au début de l’année 2007 pour coordonner les
questions relatives au déplacement interne et à l’approche
modulaire et représenter le HCR, tant au sein de
l’Organisation qu’à l’extérieur, pour les questions touchant
aux déplacés internes. En 2007, l’Équipe a facilité des
consultations avec des membres du Comité exécutif, s’est
engagée dans l’élaboration et dans la mise en œuvre de
politiques, a coordonné les activités des modules globaux et
joué un rôle actif dans des forums extérieurs. Elle a
également veillé à ce que l’engagement du Haut
Commissariat dans les opérations en faveur des déplacés
internes à travers le monde soit plus cohérent et plus
prévisible.
L’Équipe, qui a dirigé les cinq évaluations en temps réel
relatives à des opérations clés en faveur des déplacés
internes, a en outre contribué au troisième cours annuel de
l’Institut de San Remo sur le déplacement interne, qui
s’adresse à des décideurs et des fonctionnaires de haut
rang. En juin 2007, les membres de l’Équipe et du Projet
pour les déplacés internes de l’Institut Brookings et de
l’Université de Berne ont animé un séminaire conjoint, à
l’occasion duquel une vingtaine de spécialistes ont débattu
des solutions durables qui pourraient être apportées aux
situations prolongées. Le HCR s’est également félicité du
détachement de deux agents, l’un provenant du BCAH et
l’autre du bureau du Représentant du Secrétaire général
pour les droits de l’homme des personnes déplacées dans
leur propre pays.
48
Rapport global 2007 du HCR
En 2007, le HCR a renforcé sa capacité à appuyer les
opérations de terrain en faveur des déplacés internes au
travers des modules globaux. Les modules globaux sont des
groupes interorganisations, constitués au niveau des sièges,
qui renforcent les capacités générales, fixent des normes
communes et élaborent des politiques et des guides pour
appuyer les opérations sur le terrain. Au sein de ce système, le
HCR dirige le module global de protection. Il partage la
direction du module global de coordination et de gestion des
camps (CCCM) avec l’Organisation internationale pour les
migrations (OIM) et celle du module global des abris d’urgence
avec la Fédération internationale de la Croix-Rouge (FICR).
Dans les pays victimes de catastrophes naturelles, le HCR, le
HCDH et l’UNICEF se concertent avec le Coordonnateur
résident et Coordonnateur humanitaire pour déterminer quelle
organisation est la mieux à même de diriger le module de
protection, compte tenu de la situation.
Le HCR participe également aux travaux du module global de
l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, ainsi qu’à ceux des
modules de la santé et de la nutrition, de l’éducation, du
relèvement accéléré, de la logistique et des
télécommunications d’urgence.
Principales réalisations des
modules globaux en 2007
Module de la protection
Le HCR dirige le groupe de travail constitué au sein du module
global de la protection (PCWG) et coordonne les activités du
module qui ont trait à la définition de normes et de politiques,
au renforcement de la capacité d’intervention et à l’appui
opérationnel. Le groupe de travail rassemble plus de 30
partenaires, dont des acteurs spécialistes de l’aide
humanitaire, de la défense des droits de l’homme et du
développement, des ONG et d’autres organisations
internationales. Créé en septembre 2005 au titre de l’effort de
réforme humanitaire des Nations Unies et responsable devant
le Coordonnateur des secours d’urgence, le PCWG est, à
l’échelon des sièges, le principal forum pour la collaboration
interorganisations et la coordination des activités de
protection.
Pour améliorer la protection des déplacés internes et des
autres populations touchées par des situations d’urgence
complexes ou des catastrophes, le HCR a dirigé
l’élaboration d’outils interinstitutions. L’une des principales
réalisations dans ce domaine a été, en 2007, la publication
de la version provisoire du Manuel pour la protection des
déplacés internes, premier guide pratique et exhaustif,
destiné à la fois aux organismes onusiens et aux ONG. La
version provisoire du manuel sera testée sur le terrain,
actualisée et révisée en 2008. La version finale intègrera
Module de la coordination et de la gestion
des camps
Le HCR a coordonné l’élaboration d’un cadre
interorganisations d’évaluation de la protection et aidé le
Centre de suivi des déplacements internes et le BCAH à
élaborer des directives sur le profilage des déplacés
internes. Par l’intermédiaire du Groupe de travail, le Haut
Commissariat appuie la mise en œuvre de l’approche
modulaire et la constitution d’équipes de pays et de
mécanismes de coordination des activités de protection
dans toutes les catastrophes et situations d’urgence
complexes. En plus de l’assistance apportée aux pays qui
appliquaient déjà l’approche modulaire, le Groupe de
travail a dispensé des conseils sur la stratégie de protection
et la coordination des activités dans ce domaine en
Afghanistan, en Iraq et au Pakistan.
Le HCR partage la direction du module global de coordination
et de gestion des camps (CCCM) avec l’OIM. Sur le terrain, le
Haut Commissariat assume la responsabilité du module dans
les situations provoquées par des conflits, l’OIM le dirigeant en
cas de catastrophe naturelle. Les membres du module global
de coordination et de gestion des camps se sont entendus sur
les activités et les priorités du module, dont les lignes
essentielles sont définies dans son plan de travail.
En 2007, le HCR a aidé le NRC et le BCAH à organiser
cinq ateliers sur la protection des déplacés internes, à
l’intention de travailleurs humanitaires et de représentants
des autorités locales et nationales en Côte d’Ivoire, en
Ouganda et en Somalie. À la fin de l’année, le Haut
Commissariat et le NRC ont animé deux autres ateliers
destinés au personnel de terrain pour renforcer les
capacités de direction des activités de protection en
Éthiopie, en Ouganda, en Somalie et au Tchad.
En collaboration avec le module de coordination et de
gestion des camps, le Groupe de travail a appuyé des
enquêtes visant à établir le profil des déplacés internes en
Côte d’Ivoire, en Somalie, à Sri Lanka et au Tchad. Il a
également facilité des opérations au profit de déplacés
internes en Iraq, en Ouganda et en Somalie en apportant
un appui technique à la gestion des données, notamment
en ce qui concerne les systèmes d’information
géographique (SIG) et le profilage. Actuellement, le Groupe
de travail met au point des principes directeurs sur le suivi
de la protection et sur l’établissement de rapports, en vue
d’appuyer les opérations.
Le HCR collabore avec le Comité international de secours
(IRC) dans le cadre du projet de surcapacité SURGE, qui
vise à renforcer les effectifs de protection en cas de crise. À
la fin de l’année 2007, le projet avait permis de déployer
17 agents expérimentés dans plusieurs situations d’urgence
complexes, notamment en Colombie, en Côte d’Ivoire, au
Libéria, en République centrafricaine, en République
démocratique du Congo, en Somalie et au Tchad. Le fichier
SURGE est composé de 263 personnes originaires de
quelque 62 pays, comptant dans leurs rangs plus de 50
pour cent de femmes. En outre, le HCR continue à jouer un
rôle actif au sein du Comité de pilotage du projet de
capacité de protection ProCap, qui a déployé 23 cadres
spécialistes de la protection dans 14 opérations en 2007.
Plus de 50 candidats au déploiement issus d’organisations
partenaires ont également été formés au titre du projet.
Le module de CCCM a mené des activités en Ouganda, en
RDC et au Tchad et les concepts qu’il a élaborés sont
appliqués dans des camps situés en Somalie, à Sri Lanka et
dans la région du Darfour-Ouest (Soudan), ainsi que dans des
centres collectifs en Géorgie. À la fin de l’année 2007, plus de
200 agents travaillant sur le terrain ou dans les sièges,
représentant différentes institutions onusiennes, des ONG et
des autorités nationales et locales avaient été formés aux
principes de coordination et de gestion des camps. Pour
renforcer les capacités de CCCM sur le terrain, le HCR a
déployé des spécialistes au Darfour-Ouest, en Géorgie, en
RDC, en Somalie et au Tchad. Dans le même temps, des
conseillers globaux ont appuyé les opérations menées en Côte
d’Ivoire, en Iraq, en Ouganda, en RDC, au Soudan (Darfour) et
au Tchad.
Le Haut Commissariat a appuyé des projets de gestion des
informations en Ouganda et en Somalie pour faciliter la
collecte, l’analyse et la diffusion systématiques des données.
Une aide similaire a été offerte en Côte d’Ivoire, en Iraq et au
Tchad. En Ouganda, le HCR a dispensé un appui en matière
de gestion de bases de données et de production de
cartographies SIG à des organisations impliquées dans la
gestion de camps, tandis qu’en Somalie, il s’est concentré sur
la gestion des informations et le suivi des mouvements de
population. Un administrateur régional chargé de la gestion et
de la coordination des camps a été déployé à Nairobi pour
renforcer les opérations en faveur des déplacés internes en
Somalie et en Afrique orientale. Les pratiques optimales en
matière de gestion des camps ont été répertoriées, puis
diffusées auprès des bureaux extérieurs.
Le module a mieux fait connaître son rôle au niveau global et
sur le terrain, notamment en ce qui concerne l’aide
humanitaire dans les camps de déplacés internes. Cette
compréhension accrue des concepts de la CCCM et de leur
effet sur l’amélioration des conditions de vie des déplacés
internes logés dans les camps a incité un plus grand nombre
de bureaux extérieurs à solliciter l’appui du module global.
Pour intégrer les principes de CCCM de manière viable, le
module a recommandé de créer des postes d’administrateurs
chargés de la gestion et de la coordination des camps et de la
gestion des informations dans un certain nombre d’opérations
sur le terrain. Des approches d’intégration similaires seront
encouragées en 2008.
Rapport global 2007 du HCR
49
L’action en faveur des
déplacés internes
toutes les évolutions survenues dans la doctrine et dans la
pratique, ainsi que les enseignements tirés de l’expérience.
Le HCR et la FICR codirigent le module global des abris
d’urgence. Le Haut Commissariat est responsable du module
lors des déplacements provoqués par des conflits, alors que la
FICR en assume la direction en cas de catastrophe naturelle.
Le plan d’action élaboré par le groupe de travail du module
global des abris d’urgence désigne les secteurs où il faut
améliorer en priorité les services. En sus de ses fonctions de
direction générale, le HCR assure l’exécution directe des
activités.
Le module des abris d’urgence a été activé dans 10 pays :
Kenya (violences post-électorales), Liban (conflit), Libéria
(conflit), Mozambique (catastrophe naturelle), Pakistan
(catastrophe naturelle), Philippines (catastrophe naturelle),
RDC (conflit/catastrophe naturelle), Somalie (conflit), Tchad
(conflit) et Indonésie (catastrophe naturelle). En 2007, le
module a conçu un guide pratique pour aider les
coordonnateurs de modules à s’acquitter de leurs fonctions de
direction. Il met également au point un système de gestion de
la performance afin de mesurer l’efficacité de ses interventions
opérationnelles.
Un certain nombre d’outils supplémentaires, dont des
principes directeurs sur les variations liées au climat et les
options dans le secteur des abris lors des interventions en
vue d’un relèvement accéléré, sont en cours d’élaboration.
En outre, le module a rédigé une liste des articles non
alimentaires standard, en rapport avec les abris, requis pour
une intervention en cas d’urgence. L’une des réalisations les
plus importantes de l’année 2007 a été la constitution de
stocks d’articles non alimentaires en rapport avec les abris,
permettant de venir en aide à 500 000 personnes. Le HCR a
constitué des fichiers de spécialistes techniques et de
coordonnateurs des activités relatives aux abris d’urgence,
susceptibles d’être mobilisés en cas de crise.
Depuis le mois d’avril 2007, le HCR et la FICR ont
conjointement dirigé quatre sessions de formation à la
coordination des modules à Bangkok, Dakar, Genève et
Panama, un atelier technique destiné à des spécialistes à
Genève et un stage de formation des formateurs à Genève. Le
Haut Commissariat a en outre organisé, à titre expérimental,
un atelier de formation relatif aux abris d’urgence sur le
terrain, afin de prêter main-forte à l’opération en Somalie. En
décembre 2007, le module global des abris d’urgence avait
formé 150 individus, ce total comprenant les participants aux
sessions sur la coordination des modules, les spécialistes
techniques, des fonctionnaires gouvernementaux, des
représentants des autorités locales et des collaborateurs
d’ONG.
Autres modules globaux
En 2007, le Haut Commissariat a également contribué aux
réalisations des modules de l’eau, de l’assainissement et de
l’hygiène (WASH), de la santé, de la nutrition, de l’éducation,
du relèvement accéléré, de la logistique et des
50
Rapport global 2007 du HCR
HCR/H. Caux
L’action en faveur des
déplacés internes
Module des abris d’urgence
République centrafricaine. Un enfant déplacé cherche à se
protéger de la pluie. Quelque 295 000 personnes ont été
chassées de leurs foyers depuis 2005. Environ 197 000
Centrafricains étaient toujours déplacés à l’intérieur de
leur pays en 2007, tandis que des milliers d’autres s’étaient
enfuis au Tchad, au Cameroun ou au Soudan.
télécommunications d’urgence. Le HCR met à la disposition
de ses partenaires ses compétences générales en matière de
déplacements forcés et aide à intégrer la protection dans le
travail de tous les modules.
En 2007, le Haut Commissariat a contribué de manière
conséquente à l’élaboration de normes et de politiques
relatives au module WASH et au module de la santé.
Le HCR joue également un rôle de premier plan, en
collaboration avec l’OMS, le PAM et Save the Children
(Norvège), dans la révision des principes directeurs du module
de la nutrition sur l’alimentation sélective en cas d’urgence,
qui sera achevée en 2008. Il a en outre aidé au renforcement
des capacités en mettant au point des modules de formation
et en participant aux groupes de travail thématiques du
module de la nutrition. Enfin, le Haut Commissariat participe à
deux projets de ce même module.
Au sein du module de l’éducation, le HCR offre son expérience
en matière d’éducation en situation d’urgence.
Le Haut Commissariat contribue aux activités du module de
relèvement accéléré en intervenant sur des questions en rapport
avec le retour, la réintégration viable et les moyens d’existence ;
il favorise également l’intégration des ONG dans les activités de
relèvement accéléré. Le HCR a encouragé le module de
relèvement accéléré à accorder davantage d’attention aux
situations de sortie de conflit et contribué à l’élaboration d’un
cadre visant à évaluer les capacités de protection et à déceler
les insuffisances de la protection, intitulé Protection of
Conflict-induced IDPs : Assessment for Action.
Le Haut Commissariat a assumé le rôle de coordonnateur
principal pour le VIH et le sida et les déplacements de
populations. Cette décision s’inscrit dans une initiative de
l’ONUSIDA visant à assigner des responsabilités spécifiques
à diverses organisations, de manière à remédier aux
insuffisances et à éviter la duplication inutile des efforts
dans la lutte contre le VIH et le sida. Le Haut Commissariat
cherche donc à faire en sorte que le VIH soit considéré
comme un problème transversal dans toutes les
interventions des modules. Par ailleurs, le HCR est un
membre actif de l’Équipe spéciale du Comité permanent
interorganisations sur le VIH ; à ce titre, il a organisé, en
avril 2007, la première consultation mondiale sur le VIH et
les déplacés internes à l’intention de gouvernements,
d’ONG, d’universitaires et d’institutions des Nations Unies.
Cette réunion a notamment abouti à la mise au point
d’outils d’évaluation concernant le VIH et les déplacés
internes. En 2007, le HCR a également organisé des
missions d’évaluation multisectorielles et pluriorganisations
en Afrique et en Asie.
Les activités en faveur des déplacés internes dans la pratique
En Ouganda, le HCR s’est employé, au sein du
module de la protection, à doter l’Équipe du Comité
permanent interorganisations (IASC) dans le pays
d’une stratégie de protection cohérente. Axées sur
le droit des Ougandais à la liberté de circulation, les
activités du module visent à promouvoir le bien-être
physique, matériel et psychologique de la
population déplacée à l’intérieur du pays. Elles
consistent notamment à suivre les conditions de vie
des populations de retour, à ouvrir des routes
d’accès aux nouvelles zones d’installation et aux
localités d’origine, à déminer certains secteurs, à
démolir les huttes et à combler les latrines dans les
camps abandonnés, et à fournir des bicyclettes et
des équipements de télécommunications à la police.
En outre, le module de gestion et de coordination
des camps (CCCM) a participé à un projet de
partage des informations et des données en
fournissant une aide en matière de cartographie SIG
et de bases de données aux organisations
impliquées dans la gestion des camps. Le module a
également formé 60 membres du personnel de
terrain interorganisations aux concepts de gestion et
de coordination des camps.
En Colombie, les déplacés internes ont souvent
besoin de conseils juridiques sur les formalités à
remplir pour bénéficier des programmes auxquels ils
ont droit. L’un des programmes de le HCR, plus
particulièrement centré sur l’aide juridique,
consiste à engager des étudiants en dernière année
de droit pour offrir aux déplacés internes une
orientation juridique gratuite. Ces antennes
répondent aux besoins de la population déplacée et
fournissent un mécanisme pour demander des
comptes aux institutions publiques. Les huit facultés
de droit qui ont ouvert des antennes juridiques
traitent chaque année des milliers de cas. Quatre
universités participant au projet offrent un
accompagnement psychologique en complément de
leur assistance juridique.
En Géorgie, le HCR se consacre en priorité à des
activités de plaidoyer, à la recherche de solutions
durables pour les communautés déplacées et à des
interventions humanitaires à petite échelle. Suivant
la recommandation du Représentant spécial du
Secrétaire général pour les droits de l’homme des
personnes déplacées à l’intérieur de leur propre
pays, le HCR a aidé le Gouvernement géorgien à
élaborer une stratégie nationale en faveur des
déplacés internes, adoptée en février 2007. Le
module de CCCM a également appuyé le déploiement
d’un expert pour faciliter la gestion des centres
collectifs hébergeant des déplacés internes.
Au Népal, le HCR a constaté que dans les zones de
retour, le partage des informations et la protection
avaient une importance cruciale pour la mise en
place de solutions durables au profit des déplacés
internes. Une amélioration de la coopération et du
dialogue entre les autorités locales, les déplacés
internes et les communautés a été jugée
indispensable à la compréhension mutuelle, à la
réconciliation et au rétablissement d’un climat de
sécurité, et le Haut Commissariat a animé une série
d’ateliers sur ces questions. Les ateliers, organisés
dans 15 districts couvrant 20 pour cent du territoire,
ont favorisé la réconciliation et le dialogue sur les
questions de déplacement interne entre les parties
prenantes à l’échelon des districts. Des équipes
spéciales ont été formées dans chaque district pour
faciliter le retour des déplacés internes.
Au Libéria, où le HCR dirige le module de la
protection, le Haut Commissariat a présidé, à
l’échelon national, le Groupe de protection
restreint (PCG), qui réunissait des institutions
onusiennes, des ONG et de hauts fonctionnaires.
Cinq PCG supplémentaires ont été créés, ce qui a
porté à 11 le nombre de groupes restreints
intervenants à l’échelon des comtés. Le Groupe
national a élaboré un cadre de protection axé sur le
suivi des retours, la protection de l’enfance, la
violence sexuelle et sexiste, le plaidoyer et les
réformes législatives. Les activités d’un réseau de
surveillance de la protection composé de plus de
400 personnes ont contribué, de manière
déterminante, à l’efficacité de l’action menée par
le module de la protection. Le PCG mène les
interventions appropriées, sur la base des
informations fournies par le réseau de surveillance.
Rapport global 2007 du HCR
51
L’action en faveur des
déplacés internes
Le HCR est aussi un membre actif du module global chargé
des télécommunications en cas d’urgence. Au Tchad, où il
dirige le module local, le Haut Commissariat assure des
services de télécommunications, aussi bien à des fins de
sécurité que dans un but opérationnel.