les situations incestueuses - AP-HM
Transcription
les situations incestueuses - AP-HM
Juin 2011 1 LES SITUATIONS INCESTUEUSES Dr. Daniel GLEZER Elles sont réprimées au titre la Loi n° 2010-121 du 8 février 2010 tendant à inscrire l'inceste commis sur les mineurs dans le code pénal et à améliorer la détection et la prise en charge des victimes d'actes incestueux. Elles mettent traditionnellement en présence 3 protagonistes qui participent plus ou moins activement au développement de la "liaison incestueuse". • Le PÈRE incestueux : il s'agit habituellement d'un homme de plus de 40 ans, c'est à dire exposé aux stimuli sexuels de leur jeune fille 2 facteurs peuvent favoriser leur réceptivité : ° la médiocrité intellectuelle d'où la prévalence des pulsions mal bridées ° l'intempérance qui diminue également les facultés de contrôle et le sens moral on décrit divers types de pères incestueux, avec aux deux extrêmes : ° le tyran despotique : rigide, autoritaire, faiblement capable d'autocritique et donc de culpabilité. Ils légitiment bien souvent une relation incestueuse vécue de manière passionnelle, se présentant comme les meilleurs initiateurs de leurs filles à la sexualité. ° À l'inverse : on décrit les pères incestueux à polarité névrotique, timide, inhibés, incapables de chercher à l'extérieur de l'univers familial des compensations face à la défaillance sexuelle de leur épouse, décédée, partie ou réticente. • La MÈRE de la victime se présente généralement comme une femme immature, passive, soumise à la domination active du père incestueux. Frustrée et frustrante sur le plan sexuel, elle tire de la liaison incestueuse un répit utilitaire, expliquant son long silence, sa complicité tacite. Inquiète des conséquences familiales, matérielles de l’action pénale, de l'incarcération du père. elle tentera de faire pression sur la victime, de la culpabiliser pour hâter le retour du père dans l'univers familial. Juin 2011 2 • La VICTIME : Il s'agit habituellement d'une préadolescente (12 à 16 ans, parfois moins), exposée car immature, mal dégagée de la séduction œdipienne, en rivalité à la mère... D'abord sollicitée, en l’absence de la mère (accouchement, opération, maladie...), elle va bientôt se substituer à elle, se maintenant activement dans une situation qu'elle perçoit pourtant comme illicite, mue par certains bénéfices (domination de la fratrie, récompenses diverses...). Ainsi vont se succéder, souvent pendant plusieurs années, des relations incestueuses répétées, fréquentes, consommées plus ou moins à l'insu de la mère, au prix d'acrobaties dans le choix des lieux, des moments. Lorsque cette liaison n'est pas interrompue par un événement intercurrent (dénonciation, grossesse), elle se dégrade progressivement dans la deuxième partie de l'adolescence de la victime, devant la vigilance jalouse du père, s'opposant, souvent violemment, à ses tentatives d'ouvertures relationnelles. Pour se libérer de cette entrave, elle a alors recours à l'action pénale, soit par une dénonciation directe, soit indirectement, en informant la mère (ou une assistante sociale scolaire) les sommant alors, d'agir pénalement.