Opération « Intérimaires : Kleenex ? » à la

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Opération « Intérimaires : Kleenex ? » à la
Opération « Intérimaires : Kleenex ? » à la Médiacité
le 18 janvier de 13h30 à 15h30
«Intérimaires : Kleenex ? »
Une campagne de sensibilisation de
la CSC, le syndicat taillé sur mesure pour les
intérimaires
En cette période de soldes, pour faire face au rush, les
grandes enseignes, essentiellement dans le prêt-à-porter
et l’électroménager, ont massivement recours à l’intérim.
La Médiacité, qui abrite nombre de ces enseignes,
constitue le lieu idéal pour attirer l’attention des Liégeois
sur les conditions et la précarité du travail intérimaire.
C’est aussi l’occasion pour la CSC d’expliquer les actions
qu’elle mène pour faire progresser et appliquer les droits
des travailleurs intérimaires, de présenter son permanent
liégeois « Intérim », Felipe Fernandez (0476/47.47.64) et
son site Internet www.csc-interim.be
1) Situation
Depuis plusieurs années, et surtout avec le fléchissement de l’activité économique, le
volume d’emplois dans l’intérim est en croissance constante. Le secteur des agences
Intérim est même considéré comme un indicateur fiable d’une reprise ou d’une récession
économique. En 2011, les entreprises intérimaires ont été désignées « meilleur
employeur de l’année». Partout, les publicités vantent l’intérim comme la voie royale et
moderne vers le bonheur, la porte d’entrée vers le contrat à durée indéterminée…
Mais la réalité n’est pas aussi idyllique. Les intérimaires travaillent souvent dans des
conditions difficiles, sans que leurs droits ne soient appliqués !
En effet, après avoir mené l’enquête sur le terrain, il apparaît que :
>Les travailleurs intérimaires font, de plus en plus souvent, l’objet de pressions pour
qu’ils ne revendiquent pas leurs droits (heures supplémentaires, primes…). Et cela
marche ! Ces personnes n’osent pas se plaindre par crainte qu’on ne les appelle plus.
>Nombre d’intérimaires ont un passé professionnel dans un emploi à durée
indéterminée, c'est-à-dire avec des prêts à rembourser, des études pour les enfants à
payer... Dans ces conditions, la peur de se retrouver du jour au lendemain sans emploi
les pousse à tout accepter, même au risque de leur sécurité !
>De plus en plus de jeunes (50% des intérimaires ont moins de 30 ans) font leur entrée
sur le marché du travail par un emploi intérimaire, ce qui les discipline à avoir peur et à
tout accepter sans réagir, dans l’espoir d’un CDI.
>Le risque d’accident du travail est deux fois et demie plus important chez les
travailleurs intérimaires ! Et cela alors que les accidents sont moins déclarés dans le
secteur et plus souvent refusés par les assureurs essentiellement en raison de la
structure complexe de la relation qui lie le client utilisateur à l’agence d’Intérim.
>L’intérimaire ne peut « se permettre » de tomber malade, car après une semaine
(durée moyenne des contrats), il sera viré (même si il est toujours sous certificat).
>Des études sérieuses montrent un accroissement des troubles du sommeil et du stress,
une augmentation des maladies cardio-vasculaires et des accidents de travail, mais aussi
des perturbations de la vie sociale et familiale ainsi que des activités culturelles chez les
travailleurs intérimaires de longue durée.
>L’intérimaire n’a droit à aucun préavis, même s’il travaille pour la même société depuis
des années. L’entreprise ne se gênera pas de mettre fin à son contrat un lundi matin de la
semaine où il est censé aller travailler.
>L’intérimaire doit être plus disponible, plus flexible qu’un travailleur de la même
société qui a, lui, un contrat. On le considère parfois comme « personne à tout faire » et
on abuse de lui allègrement.
>L’intérimaire ne sait jamais de quoi demain sera fait, il reste dépendant d’un éventuel
coup de fil.
>L’intérimaire aura toutes les peines du monde à obtenir un prêt immobilier auprès
d’une banque.
>Plus de 65% des contrats d’intérim ne débouchent jamais sur des contrats fixes.
2) Quelques témoignages enregistrés à Liège :
ABDEL, 25 ANS
Le jeune homme est appelé un mardi à 7h30 pour se rendre d’urgence dans une
entreprise pour travailler au magasin. Arrivé sur place, on lui demande… s’il ne veut
pas déboucher les WC car ils sont bouchés depuis le week-end passé ! L’intérimaire
accepte. Il tente de résoudre le problème. «Quand après plusieurs heures de travail,
j’ai annoncé que j’avais résolu le problème, on m’a signalé qu’on aurait plus besoin de
moi le lendemain. »
FABIEN, 21 ANS
Après avoir terminé ses études secondaires, Fabien a décidé de se lancer directement
dans la vie active. Il a opté pour l’intérim. Mais il constate très vite qu’il doit se
contenter de contrats, au jour le jour, avec des horaires changeants. Il accepte
néanmoins le jeu. Après plusieurs mois, toujours en contrat d’un jour, on lui demande
d’aller un samedi, le jour du mariage de sa sœur, dans une entreprise de
manutention. Il explique que malheureusement, ce jour-là, pour la raison précitée, il
ne pourra être disponible… « Depuis l’agence d’Intérim ne m’a plus jamais appelé ! »
JACQUES, 38 ANS
Ce monsieur est appelé un lundi à 18h pour travailler, le lendemain, dans une société
à partir de 6h du matin. Il s’y rend : il est sur place à 5h30. Mais l’entreprise constate
qu’elle dispose finalement de trop de travailleurs pour les postes demandés.
Résultat à 6h15, Jacques est désigné pour rentrer chez lui… Et il aurait encore dû dire
merci ! Jacques est intervenu auprès de la CSC pour expliquer ce qu’il lui était arrivé.
«Ce n’est qu’après l’intervention du syndicat que l’Intérim m’a payé 3h ».
3) Le secteur en chiffres
Au niveau national :
Sur la zone Liège, Huy, Waremme
 160 millions d’heures prestées des
intérimaires en 2010.
 12,7 millions d’heures prestées par des
intérimaires en 2010.
 Environ 90.000 intérimaires au travail
tous les jours.
 6.700 intérimaires au travail tous les
jours.
 3,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires  300,3 millions d’euros de chiffre
généré par les agences d’Intérim.
d’affaires généré par les agences
d’Intérim.
 131 entreprises intérimaires, soit 1246
agences… Donc grosse concurrence
dans le secteur.
 650 sociétés ont eu recours à l’intérim.
Ce qui signifie que sur les 91.700
personnes occupées dans ces
entreprises, 15% sont des travailleurs
intérimaires.
 Parmi les plaintes enregistrées dans les
syndicats : arriérés de salaires, nonpaiement des heures supplémentaires,
des primes, des frais de déplacement,
non-respect des règles de sécurité… et
cela sans compter les soucis non
déclarés par les intérimaires de peur de
perdre leur emploi.
 Chaque semaine, des travailleurs
intérimaires prennent contact avec les
bureaux liégeois de la CSC pour faire
part du non-respect de la législation.
4) L’avenir en danger…
Avec la peur du lendemain, de plus en plus de personnes n’osent même plus défendre
leurs droits, ni même s’exprimer en public sur leur situation. A terme, ce sont les droits
sociaux en général qui risquent de s’effriter…
La patronne des patrons français, Laurence Parisot, déclarait voici quelque temps : « La
vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? » Des
propos qui traduisent la volonté des employeurs de revenir sur les conquêtes sociales de
l’après-guerre et notamment sur un point essentiel : le contrat à durée indéterminée.
Federgon, la fédération patronale du secteur intérimaire, réclame l’ajout d’une possibilité
supplémentaire de recours à l’intérim. Outre le remplacement, le surcroit « temporaire »
de travail et le travail exceptionnel, les trois motifs légaux, Federgon voudrait qu’on
ajoute l’insertion sur le marché de l’emploi. La porte ouverte au recours à l’intérim,
partout et tout le temps. D’ailleurs, Federgon propose même l’intérim à durée
indéterminée !
5) La CSC, le syndicat taillé sur mesure pour les intérimaires!
Consciente de la situation et des risques pour l’avenir, la CSC surveille de près ce dossier,
elle reste très vigilante et met tout en œuvre pour informer les intérimaires sur leurs
droits et exiger des employeurs qu’ils les appliquent. Cela via ses délégations dans les
entreprises et via des campagnes comme celle menée aujourd’hui à la Médiacité.
Que l’on ne s’y trompe pas, la CSC n’est pas contre le travail intérimaire, source
importante d’emplois. Elle se bat pour faire progresser et appliquer strictement les
droits des travailleurs.
La Fédération Liège Huy Waremme de la CSC est à l’écoute des travailleurs intérimaires.
Pour tous les problèmes rencontrés, des plaintes comme des demandes de
renseignements, ils peuvent contacter Felipe Fernandez au 0476/47.47.64.
La CSC a édité un petit guide pratique du travailleur intérimaire et elle a développé un
site Internet reprenant les droits des intérimaires: www.csc-interim.be

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