Trois langues dès la primaire, le pari d`une école zurichoise
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Trois langues dès la primaire, le pari d`une école zurichoise
6Suisse Tribune de Genève | Samedi-dimanche-lundi 7-8-9 avril 2012 Enseignement des langues Trois langues dès la primaire, le pari d’une école zurichoise yeux. «Ce serait une très grande perte. On ne peut pas faire le choix de la supprimer pour favoriser les mathématiques ou la géographie, car ce n’est pas comparable!» Alors que Zurich veut supprimer le français pour les élèves en difficulté, une école privée mise sur le multilinguisme «Un programme adapté» Sonya Maechler-Dent ne ménage pas ses critiques face à l’enseignement des langues tel qu’il est pratiqué dans l’école publique. Un enseignement qu’elle juge peu adapté à la réalité actuelle. «Dans les écoles classiques, le professeur a un objectif à atteindre, un programme inflexible. Mais au- Lucie Monnat Zurich Après trois semaines d’installation seulement, la salle de classe des enfantines de Tandem International Multilingual School (Tandem IMS) est déjà bien habitée. Murs et pupitres sont recouverts de dessins et de bricolages colorés. Soudain, un troupeau d’une dizaine de têtes blondes s’égaie dans la pièce. Un petit garçon fond dans les bras de la directrice et fondatrice de l’école, Sonya Maechler-Dent. «Tu es prêt pour aller jouer dehors?» lui demandet-elle en anglais. Le bambin acquiesce, avant de filer rejoindre le reste de la troupe. Qui se met alors en file, suivant les instructions que leur maîtresse leur dispense, en allemand cette fois-ci. En plus de sa nouvelle succursale au centre de Zurich, la Tandem IMS possède déjà deux autres écoles dans le canton. Elles s’occupent de près de 180 élèves, de l’âge de 6 mois jusqu’à la 3e année primaire. L’école grandira ensuite avec ses enfants, puisqu’elle ouvrira chaque année une nouvelle classe, et ce jusqu’à la sixième primaire. Ils jonglent en permanence Si l’établissement connaît un tel succès, c’est parce qu’il applique une méthode d’apprentissage peu ordinaire. Dès l’âge de 3 ans, les élèves suivent des cours dispensés en anglais et en allemand. Le français, d’abord enseigné en option pour les petits à raison d’un jour par semaine, est ensuite totalement intégré aux cours dès la primaire. Quant au suisse allemand, il est utilisé pour les comptines ou les jeux. Pas de cours de langue spécifique ou d’enseignement bilingue selon les matières. Ici, tout l’enseignement est dispensé en deux langues au moins, grâce à deux professeurs présents en classe. L’enfant peut ainsi suivre son cours dans le lan- «Les enfants adorent jouer avec les langues» Sonya Maechler-Dent Directrice et fondatrice de l’école Tandem International Multilingual School Sonya Maechler-Dent: «Aujourd’hui, la mobilité des populations fait que dans une classe, la plupart des enfants sont dotés de connaissances totalement différentes les uns des autres.» JEAN-PAUL GUINNARD Zurich met un frein aux écoles internationales U Au cours de la dernière décennie, la demande pour les écoles internationales a explosé. Rien qu’à Zurich, les effectifs de la vingtaine d’écoles – internationales ou privées – offrant un enseignement bilingue ont à peu près doublé. Un succès que le Département de l’éducation zurichois voit d’un bien mauvais œil puisqu’il a décidé en septembre 2011 de restreindre l’accès aux écoles internationales aux seuls enfants qui sont de passage en Suisse. Les parents doivent désormais être en mesure de prouver que leur séjour à Zurich est temporaire pour pouvoir envoyer leurs enfants dans un tel établissement. Les écoles privées, elles, ne sont pas touchées: sous la houlette du Canton, elles suivent le programme cantonal. Tandis que les écoles internationales dépendent de Berne et que la plupart d’entre elles ne dispensent qu’un programme étranger. La Ville estime que les enfants issus des écoles internationales ne s’intègrent pas suffisamment à la société suisse. Ainsi, les enfants des familles qui s’établissent pour longtemps devront fréquenter une école – publique ou privée – qui suit le programme d’enseignement cantonal. La mesure a été accueillie par un tollé de la part des principaux concernés. Le lobby des écoles internationales, très puissant à Zurich, fait actuellement pression pour atténuer ces directives. L.MT gage qui lui convient le mieux, sans pour autant décrocher de l’autre. Les enfants jonglent ainsi avec les langues en permanence. Cette acrobatie intellectuelle qu’elle enseigne à ses élèves, Sonya Maechler-Dent la pratique tous les jours. Née de parents anglais, la dynamique quadragénaire a grandi à Lausanne, où elle a effectué toute sa scolarité avant d’épouser un Suisse allemand, ce qui lui vaut de maîtriser la langue de Goethe à la perfection. Ouverture sur le monde «Le multilinguisme est une véritable ouverture sur le monde! estime la directrice. Lorsque l’on apprend une langue, on assimile une culture, une mentalité différente.» Alors, lorsqu’on lui parle de supprimer le français pour les élèves zurichois à la traîne dans les autres branches – une proposition de trois députés zurichois –, Sonya Maechler-Dent roule des jourd’hui, la mobilité des populations fait que dans une classe, la plupart des enfants sont dotés de connaissances totalement différentes les uns des autres. Il faut leur donner un programme adapté à leurs besoins.» La méthode a un prix Sonya Maechler-Dent désigne le jeune William, affairé à finir un devoir avec l’une de ses maîtresses. Le petit garçon vient d’arriver à Zürich et parle encore peu l’allemand. Il a donc droit à quelques leçons supplémentaires. Un luxe d’école privée? La directrice reconnaît que sa méthode d’apprentissage a un prix conséquent: 28 000 francs d’écolage par année. Mais pour elle, il s’agit aussi d’une question d’approche. «Les enfants adorent jouer avec les langues. Avec une méthode axée sur la découverte par soi-même, il leur faut peu de temps pour devenir multilingues…» En bas, dans la cour, les enfants se mélangent avec les élèves de l’école publique d’en face. Quelle langue peuvent-ils bien parler entre eux? Sonya MaechlerDent sourit. «Ils parviennent toujours à communiquer. Et tant qu’ils s’intègrent, l’essentiel est accompli.» PUBLICITÉ RÉSERVÉ AUX MEMBRES CLUB DELSEY –22% sur tout l’assortiment Équipez vos vacances avec DELSEY! Bénéficiez d’une réduction de 22% sur tout l’assortiment de bagages DELSEY + frais de port offerts! DELSEY vous offre la garantie de produits contemporains alliant l’esthétisme et la fonctionnalité. Découvrez la nouvelle collection des bagages DELSEY sur http://shop.tertasse1.com/valise-delsey.html. Pour recevoir votre code promotionnel et profiter de cette offre exclusive, envoyez un email à christian. [email protected] ou appelez le 022 311 62 87 en spécifiant votre n° d’abonné(e) Tribune de Genève, nom/prénom et adresse complète. Renseignements: La Galerie du Cuir, rue de Tertasse 1, 1204 Genève ou au 022 311 62 87. Valable jusqu’au 31.12.2012 No Abonné (e) Nom Prénom Validité Contrôle qualité Collection d’images pieuses à la mode Panini COMMENT DEVENIR MEMBRE DU CLUB? Être abonné semestriel ou annuel complet (6 jours). Retrouvez tous vos avantages (valables sur présentation de votre carte Club) sur www.tdg.ch/club. Abonnements et renseignements: 0842 850 150 ou [email protected] L’œuvre d’entraide Eglise en détresse a déjà vendu plus de mille albums Les vignettes Panini font des émules. L’œuvre d’entraide Eglise en détresse a lancé une collection d’images bibliques basée sur le même principe: un album constitué de 98 représentations de scènes issues de l’Ancien et du Nouveau Testament. Moïse et Jésus ne concurrencent pas encore Messi ou Ronaldo dans les cours de récréation. Mais moins de trois semaines après le lancement de l’action en Suisse, Eglise en détresse se dit «positivement surprise» par le succès de l’opération. Plus de mille albums ont déjà été commandés, indique Lucia WickiRensch, responsable de l’action à l’œuvre d’entraide. Cette dernière s’est fixé le cap des deux mille albums comme premier objectif. Et on pense à une deuxième impression, a précisé la responsable. Les commandes proviennent avant tout de catéchèses ou sont destinées à des rencontres d’enfants de chœur. Tous les jours, des privés demandent aussi à recevoir la collection, précise Mme Wicki-Rensch. La Suisse alémanique a repris à son compte un produit qui existe déjà en Autriche et en Allemagne. Une édition en français est envisagée à terme pour la Suisse romande, a-t-elle ajouté. La collection Panini, c’est une autre dimension, admet, sereine, Mme Wicki-Rensch. «Notre objectif est d’insuffler par le jeu des valeurs chrétiennes aux enfants. Notre album est ainsi davantage pédagogique que ceux du groupe italien», précise-t-elle. Eglise en détresse est une œuvre d’entraide présente dans dix-huit pays. Elle est soutenue notamment par la Conférence des évêques suisses. Avec le bénéfice de la vente des albums, elle financera une partie des 5000 projets qu’elle développe dans le monde. ATS