Etude du marché Ouest Africain de l`oignon et de la pomme de terre
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Etude du marché Ouest Africain de l`oignon et de la pomme de terre
PAEP PROJET D’APPUI A L’ENTREPRENEURIAT PAYSAN MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT ET DE LA PROTECTION DE LA NATURE FINANCEMENT : AGENCE CANADIENNE DE DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL ORGANISMES D’EXECUTION : ÉTUDE DU MARCHÉ OUEST-AFRICAIN DE L’OIGNON ET DE LA POMME DE TERRE Etude Guinée DIRECTION DES EAUX, FORETS CHASSE ET DE LA CONSERVATION DES SOLS PRÉPARÉ PAR : Dian Diallo, Guinée ET CENTRE CANADIEN D’ETUDES ET DE: COOPERATION INTERNATIONALE BUREAU DU PROJET CENTRE FoReT 10° RIAOM Thiés SENEGAL BP : 432 TEL : (221) 951 17 85 FAX : (221) 951 23 42 C. élec. : [email protected] JUIN 1999 ii TABLE DES MATIÈRES 1. INTRODUCTION....................................... .......................................................... I. DÉROULEMENT DE L’ETUDES ........................................................................... II. CADRE PHYSIQUE ............................................................................................... III. CADRE INSTITUTIONNEL .................................................................................... IV. RAPPEL ................................................................................................................. 2 ANALYSE DE FILIÈRES........................................................................................ 2.1. FILIÈRE OIGNON................................................................................................... 2.1.1 État de la situation 2.1.2 État de la demande 2.1.3 État de l'offre 2.1.4 Analyse de rentabilité 2.2. FILIÈRE POMME DE TERRE................................................................................. 2.2.1 État de la situation11 2.2 2 État de la demande. 2.2.3 État de l'offre 2.2.4 Analyse de rentabilité 2.3 FILIÈRE AIL19 ....................................................................................................... 2.3.1 État de la situation 2.3.2 État de la demande 2.3.3 État de l'offre 3. CONCLUSION........................................................................................................ ANNEXES: 1. Régime de taxation des produits du secteur agricole 2. Compte d’exploitation pour un Ha de pomme de terre selon 3. Compte d’exploitation pour un Ha d’oignons selon 4. Liste des documents consultés 5. Liste des documents photocopiés 6. Liste des personnes rencontrées Projet PAEP, Sénégal – Étude de marché en Guinée Mai 1999 ii 1 INTRODUCTION I. DÉROULEMENT DE L’ÉTUDE Réalisée par l’économiste et adjoint à la programmation du CECI-Guinée au titre de consultant local, cette étude a eu lieu du 7 au 22 juin 1999. Le démarrage de l’étude aura été difficile compte tenu des difficultés de communication entre Conakry et Bamako où réside le Consultant D. Pelletier Chargé de la coordination de l’étude. La première partie a consisté à la recherche et à la lecture de documents à Conakry suivi du 8 au 13 juin, d’une mission en Moyenne-Guinée, la zone de production des trois denrées. Dans cette région, le consultant a rencontré et travaillé avec les responsables de la Fédération des Paysans du Fouta Djalon à Timbi-Madina, les responsables de l’union des commerçants affiliés à la Fédération à Labé, les responsables du centre de recherche agronomique de Bareng, les techniciens-encadreurs des unions de zone de Ditinn, Dounkimagna et Dalaba Centre et les responsables de l’union locale de groupements paysans de Lélouma. A Labé, le consultant a mené des enquêtes auprès de détaillants des trois denrées et rencontré deux importateurs d’ail. De retour à Conakry, le consultant local a eu des rencontres avec les responsables du Programme d’Appui à la Sécurité Alimentaire (PASAL), les responsables de la Cellule économie et statistiques de la Société Générale de Surveillance, une société privée suisse et qui est chargée par le Gouvernement de la sécurisation des recettes douanières. A Conakry également, le consultant a mené des enquêtes dans les marchés de détail. Ces différentes rencontre ont permis de réunir une documentation suffisante pour procéder à une analyse des trois filières. La période du 18 au 22 juin a été consacrée à Conakry, à la rédaction du rapport de synthèse. II. CADRE PHYSIQUE La République de Guinée a un climat de type tropical semi-humide ou soudano-guinéen, caractérisé par deux saisons, une sèche de 4 à 7 mois et une pluvieuse de 5 à 8 mois selon les régions. Les précipitations moyennes annuelles varient de 1.200 à 4.200 mm. Elle est constituée de quatre régions naturelles aux caractéristiques différents sur plusieurs plans: i)La Guinée Maritime soit 15% du territoire national sur la frange côtière de plaines ayant comme activités principales, la pêche maritime, la riziculture pluviale de plaines inondable, la riziculture de mangrove et l’exploitation de palmeraies naturelles et de plantions diverses ( palmiers à huile, cocotiers et kolatiers). C’est également la région des cultures comme le maraîchage de contre-saison, de l’ananas, de la mangue, des agrumes. Dans sa partie du piedmont de transition vers le massif du Fouta Djallon, il est pratiqué un élevage extensif de bovins. Projet PAEP, Sénégal – Étude de marché en Guinée Mai 1999 1 2 ii)La Moyenne-Guinée essentiellement constituée du massif du Fouta Djallon, représente environ 25% de la superficie du pays avec une superficie cultivable de 12% du potentiel national. La disponibilité en terre cultivable par habitant est la plus faible du pays avec un taux élevé d’exploitation des terres(26%). Son potentiel hydro-agricole est estimé à 3.170 ha de bas-fond et 29.400 ha de plaines dont seulement 1% est aménagé. La Moyenne-Guinée est la région de l’élevage, du maraîchage(pomme de terre, oignon, tomate, ail, haricot, chou, laitue, etc...) et de arboriculture(orangers, avocatiers). iii) La Haute-Guinée avec prés de 40% du territoire national, est la région de la savane. Avec une faible densité de population, elle dispose d’importantes réserves foncières. Son potentiel hydro-agricole est estimé 4.430 ha de bas-fond et 70.470 ha de plaines avec 9% de superficie aménagée. La Haute-Guinée est la région dont les principales cultures sont: le riz, le mais, le sorgho, l’échalote, l’arachide, les tubercules, le coton et les cultures fruitières. iiii) La Guinée-Forestière soit 20% de la superficie nationale avec une superficie cultivable de l’ordre d’hectare par habitant. Le potentiel hydro-agricole est estimé à 6.310 ha de bas-fond et 11.720 ha de plaines dont 15% sont aménagés. Avec le riz comme culture dominante, elle est la région des cultures de rente comme le café, le cacao, la cola, le palmiers à huile, l’hévéa et la banane. Dans l’ensemble, le pays dispose d’un potentiel de six (6) millions d’hectares de superficie cultivable, soit environ 25% du territoire national. Les superficies effectivement cultivées représentent un peu moins d’un million d’hectares, le reste étant de la jachère. Cependant, dans les régions à haute densité de population (Moyenne-Guinée notamment), la fertilité des sols a tendance à se dégrader du fait de l’exploitation non compensée par des apports en minéraux ou d’une réduction de la durée des jachères ou encore des feux de brousse incontrôlés. La situation de dégradation la plus grave est celle de la Moyenne Guinée (Fouta Djallon)ou un processus de sahélisation est quelque fois perceptible avec notamment le tarissement des cours d’eau et l’érosion des pentes et coteaux. Dès le début des années 1990, cette région s’est révélée comme celle des cultures maraîchères. C’est ainsi que la production de la pomme de terre, de la tomate, du chou, de l’aubergine, du piment, de l’oignon et de l’ail s’est progressivement développée en République de Guinée plus particulièrement dans la Région du Fouta Djallon. Cette région de hauts plateaux gréseux est située entre 900 et 1500 mètres d’altitude avec une pluviométrie d’environ 1600 à 2000 mm d’eau sur six mois. Son climat est favorable à la culture maraîchère. La production maraîchère est faite dans des pleines et bas-fond généralement le long des cours d’eau. C’est une production des saison sèche période pendant laquelle, il ne se réalisait aucune autre activité de production. Projet PAEP, Sénégal – Étude de marché en Guinée Mai 1999 2 3 II) CADRE INSTITUTIONNEL La politique agricole de la Guinée est définie dans la Lettre de Politique de Développement Agricole (LPDA).La première Lettre de Politique de Développement Agricole (LPDA I), adoptée en décembre 1991 déterminait les priorités de la politique agricole au regard de l’orientation politique générale du pays à savoir: le désengagement de l’État des activités de production et de commercialisation et la création de conditions favorables à l’émergence d’un secteur privé dynamique. Les objectifs visés étant la sécurité alimentaire, la relance des cultures d’exportation et la préservation de la base productive par une meilleure gestion des ressources naturelles. En terme de résultats, la comparaison des enquêtes agricoles de 1991 et de 1995 indiquait une amélioration notable des productions vivrières et de la gestion des ressources naturelles. Par contre, la relance des exportation est au dessous des objectifs. Une deuxième Lettre de Politique de Développement Agricole (LPDA II) est adoptée en septembre 1997. Celle-ci conserve à quelques nuances près, les mêmes objectifs que la LPDA I. La LPDA II insiste particulièrement sur la nécessité de favoriser le développement d’un secteur privé dynamique en étendant la gamme des outils de financement, les infrastructures économiques, ainsi que l’environnement légal et judiciaire. Il y est également affirmé que la sécurité alimentaire et de lutte contre la pauvreté sont la finalité recherchée et que le développement des services sociaux de base, de la transformation, de la commercialisation et une répartition plus équitable de revenus en sont les fondements. En terme de projets ou de programmes d’appui au développement des filières économiques, ceux qui sont en cours sont principalement: - - le Projet Cadre de Promotion et d’Exportation Agricole PCPEA/BM); la Fondation pour l’Investissement et la Commercialisation Agricole (FICA/USAID); le Programme National d’Appui aux Services Agricoles (PNASA- Ministère/BM); le Projet d’Appui à la Sécurité Alimentaire(PASAL-AFD); les projets de développement régionaux du Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, PDR-GM, PDR-MG, PDR-HG et PDR-GF dont les bailleurs de fonds sont les partenaires traditionnels de l’État:BM, PNUD, ADF, etc...; des ONG comme le CECI qui chacun dans son domaine, apporte un appui évident pour la professionnalisation des agriculteurs et la promotion de filières économiques porteuses à travers tout le pays. Il est remarquable de noter que parmi tout le paquet de cultures maraîchères et vivrières cités dans les LPDA I et LPDA II, il n’est nulle part fait mention expresse de la pomme de terre, de l’oignon ou de l’ail qui se sont pourtant rapidement révélés être de véritables cultures de rente. En effet, l’oignon est une consommation habituelle du Guinéen qu’il soit urbain ou rural. Tel n’est pas le cas pour la pomme de terre, mais ces deux produits sont Projet PAEP, Sénégal – Étude de marché en Guinée Mai 1999 3 4 massivement importés d’Europe notamment par de Libano-Syriens. C’est dans ce contexte que des producteurs d’oignon et de pomme de terre originaires de la Moyenne-Guinée appuyés par la Caisse Française de Développement et le CECI sur un financement de l’ACDI à Lélouma, ont constituées de solides organisations paysannes composées de groupements, d’unions locale de d’une Fédération des Paysans du FoutaDjallon(FPFD). Ces Organisations ont eu comme premiers impacts de développer la production mais aussi et surtout, de constituer un solide groupe de pression qui a permis la négociation et la signature en janvier 1994, des Accord-Cadres sur l’importation et la distribution de la pomme de terre et de l’oignon. Les parties signataires de ces Accords sont: la Fédération des paysans du Fouta Djallon, l’union des commerçants importateurs et distributeurs d’oignon et de pomme de terre et l’État guinéen. IL prévoyait un contingentement de l’importation de la pomme de terre pendant la commercialisation de la production locale (février à juin) et une surtaxe des oignons importés pour la même période. Ces Accords ne sont plus en vigueur et les deux produits ont acquis une certaine compétitivité sur le marché local. Prés de 95% de la pomme de terre et plus de 25 % des oignons consommés en Guinée sont produits localement. III) RAPPEL Depuis 1989, le CECI au travers du Programme de Développement Rural (PDR) à Lélouma appui des producteurs regroupée en groupements puis en une Union pour le développement de la filière oignon. Cette Union est membre de la Fédération. En août 1994, l'équipe du PDR du CECI-Guinée a réalisé une étude économique des filières susceptibles d'intéresser ses partenaires des projets du CECI à Lélouma et à Wonkifong (Coyah). En septembre de la même année, D. Pelletier, Économiste-Consultant EDS inter mandaté par l'ACDI, a effectué une mission de validation de cette étude notamment sur les filières ananas, oignon, palmier et autres ( agrumes, manioc et maraîchères). En décembre 1996, l’économiste du CECI-Guinée avait réalisée une actualisation de l’analyse des filières dont l’oignon (notez que le CECI ne s’est impliqué dans la production de la Pomme de terre et de l’ail). Ces études avaient pour objectif de déterminer les filières porteuses pour les partenaires du CECI dans les deux projets. Ainsi, les filières oignon et palmier à huile ont été respectivement retenues pour les projets de Lélouma et de Wonkifong. Plus de deux années (depuis mars 1997)après le retrait officiel de l’assistance technique du CECI, l’union des groupements paysans de Lélouma assume correctement la relève du dans le développement de la filière oignon dans cette zone. La présente étude a pour objet, une analyse dynamique des filières oignon, pomme de terre et ail en Guinée et ce dans le cadre du Programme d’Appui à l’Entreprenariat Paysan(PAEP) initié au Sénégal. Projet PAEP, Sénégal – Étude de marché en Guinée Mai 1999 4 5 2. ANALYSE DES FILIÈRES Jusqu’à la fin des années 80, l’approvisionnement en pomme de terre et oignon de la Guinée était assurée par quelques importateurs. Actuellement, la production locale de pomme de terre, couvre 95% de la demande locale avec prés de 1.800 tonnes par an. Pour les oignons, la production locale estimée à 4.000 tonnes, couvre à peine 29% des 14,000 tonnes que constitue la demande intérieure. La filière ail reste très limitée, personne ne connaît avec certitude le volume de la production nationale ni même celui des importations via la Gambie (de la réexportation d’ail de Chine par la frontière sud du Sénégal: Diawbhé ). 2.1 LA FILIÈRE OIGNON 2.1.1 État de la situation La production commerciale de l'oignon est récente en Guinée. Elle est faite essentiellement en Moyenne-Guinée et plus particulièrement dans la Région de Labé composée des Préfectures de Koubia, de Labé, de Lélouma, de Mali et de Tougué. Il est également produit dans la Préfecture de Dalaba à Ditinn, Kankalabé et Mombeya. La Haute-Guinée produit environ 1.000 tonnes d'échalote. L’oignon est essentiellement produit durant la saison sèche, mais depuis prés de trois ans, il commence à se développer une production de saison hivernale. Pour la production de saison sèche, selon les chiffres fournis par la fédération des paysans du Fouta Djallon, ce sont 465,5 kg de semence de la variété TEXAS, 222,5 kg de la variété SIVAN, 59 kg de la variété BARKEEL et 20 kg de VIOLET DE GALMY soit 767 KG de semence qui ont été distribués aux producteurs membres de la Fédération. Considérant que le taux de semis est de l’ordre de 7 kg à l’hectare, ce sont quelques 110 ha qui sont exploités par les adhérents à la Fédération durant la saison 1998/1999. Avec un rendement moyen estimé à 18 tonnes à l’hectare, ce sont environ 2000 tonnes d’oignons qui sont produites durant cette campagne. Pour la production de saison hivernale de la campagne 1998, ce sont 57,7 kg de semence qui ont été distribués aux producteurs. Le rendement pour cette saison a varié entre 5 t/ha et 25 t/ha soit une production de 130 tonnes. A cette production réalisée par les adhérents de la Fédération, il faut ajouter toute celle des producteurs non membres notamment environ 1.000 tonnes d’échalotes produite en HauteGuinée. La production nationale reste donc limitée malgré une évolution notable depuis 1993. Elle a évolué de moins de 1.000 tonnes en 1993 à plus de 2.500 tonnes en 1999( chiffres publiés par la Fédération des paysans du Fouta Djallon). En terme de superficies, elle est passée de 150 ha à environ 200 ha et les rendements moyens sont passés de 8 à plus de 15 tonnes/ha. Ces données confirment l'évolution de la production puisque, celles publiées en Projet PAEP, Sénégal – Étude de marché en Guinée Mai 1999 5 6 1994, faisaient état d'une production de 1.098 tonnes d'oignon sans compter les 1.000 tonnes d'échalotes de la Haute-Guinée. Parallèlement, les importations ont continué à occuper l'essentiel du marché guinéen. Depuis 1993, elles ont évolué de 5.961 tonnes à 11.964 tonnes par an en 1997. Celles de 1998 sont de 8.535 tonnes. Durant la période allant d’août à février de chaque année, la presque totalité de l'oignon vendu sur le marché guinéen est importé. En décembre, les prix aux consommateurs sont de l'ordre de 1500 à 2000 FG le kilogramme soit neuf fois plus cher qu'en mai et juin. En matière de commercialisation, les Accord-Cadres signés en janvier 1994 et qui devaient réglementer par une surtaxe, les importations durant la période de commercialisation de la production locale, ont été d'une efficacité relative ou nulle. Pourtant depuis 1994, dans le souci de dynamiser la filière, l'Union Régionale des Producteurs d'oignon (URPO) a été intégrée au sein de la Fédération des paysans du Fouta Djallon sous le nom "filière oignon". Cette inefficacité a atteint son point culminant durant la campagne 1995/96, où le marché guinéen a été inondé d'oignon importé à des prix inférieurs au coûts de revient de la production locale. La Fédération a été impuissante devant la chute des prix au dessous de 200 FG/kg au moment où, les prix négociés dans le cadre des accords, sont de 260 FG/kg. Les pertes par pourriture ont été de l'ordre de 50% de la production provoquant ainsi une chute des revenus des paysans et des organisations de producteurs. La filière a enregistré une perte de 10.846.000 FG. Les volumes commercialisés dans le cadre des accords, ont représenté 13.66% de la production nationale en 1993, 20,5% en 1994 et seulement 4.3 % en 1996. Au plan technique et selon des enquêtes réalisées durant la campagne écoulée, la majorité des producteurs ont obtenu un rendement de prés de 20 tonnes /ha; moins du tiers d'entre eux respectent la norme de 7 kg de semences/ha; plus de 25% des surfaces agricoles utiles ne sont pas exploitées et les deux tiers des producteurs sèment après le 1er décembre, alors que la date optimale est le 15 novembre. A Lélouma, les anciens partenaires du CECI ont produit durant la campagne 1998/99, 83,82 tonnes d'oignon, soit une augmentation de 10 % par rapport à la campagne 1997/98. La commercialisation a également connu une vigueur inattendue. Le choix d’une variété(la violet de galmy) qui peut se conserver dans des conditions rudimentaires pendant 6 à 8 mois, a permis une commercialisation tout à fait convenable aux producteurs. 2.1.2 État de la demande La demande de l'oignon est entièrement domestique: la Guinée n'exporte pas d'oignon, au contraire elle importe 75% de sa consommation. Tous les Guinéens consomment quotidiennement l'oignon. La consommation nationale serait de l'ordre de 14.000 tonnes par an. Cette demande est alimentée à prés de 75%, par des importations en provenance d'Europe. Projet PAEP, Sénégal – Étude de marché en Guinée Mai 1999 6 7 Les prix à la consommation sont régulièrement suivis depuis 1994 par le Système d’Information sur les Produits Agricoles en Guinée(SIPAG) qui en publie un bulletin bimensuel . Les prix de l'oignon local sont maintenus dans une fourchette de 400 à 800 Fg/Kg; ceux de l'importation, demeurent élevés entre août et mars, et presque équivalent à ceux de la production locale pendant la commercialisation de celle-ci c’est-à-dire, entre avril et juillet. Entre juin et septembre, les fluctuations peuvent aller du simple au triple. Seule la spéculation peut expliquer de telles variations. Les prix aux producteurs sont fixés de deux façons: les prix négociés par les Accords-Cadres et les prix du marché libre. Les Accord-cadres signé en janvier 1994, avaient fixé le prix aux producteur appelé prix bord-champs à 360 FG/kg, cet accord a été respecté pour la campagne 1993/94. En 1994/95, ce prix a été revu à la baisse et fixé à 315 FG. En 1995/96, il a été de nouveau revu à la baisse et ramené à 260 FG. Ce dernier prix n'a pas survécu à la crise de commercialisation qu'a connu la filière durant cette campagne. Sur le marché libre, le kilogramme d'oignon se vendait entre 150 et 200 FG. La crise a été profonde mais brève puisqu'en août, les prix ont doublé et en décembre, le kilogramme de l'oignon importé s’est vendu à plus de 1300 FG à Conakry. En 1996/97, et 1997/98 ce prix est ramené 280 FG. A ces prix, il ajouter les redevances à verser aux OP: 10 Fg/kg pour les groupements, 5 Fg/kg pour les Unions locales et 10 Fg/Kg pour la Fédération soit 25 Fg de redevance par kg vendu. Par exemple pour la campagne 1997/98, il faut ajouter au prix bord-champ de 280 Fg la redevance de 25 Fg soit un coût bord-champ de 280 Fg + 25 Fg = 305 FG/kg pour le commerçant. Pour l’actuelle campagne, la Fédération dans le souci de tester la compétitivité de la production locale, n’a pas sollicité la sur-taxation des oignons importés. Cela pose déjà des problèmes pour la commercialisation de la production locale. 2.1.3 État de l'offre L'oignon consommé en Guinée est à prés de 75% importé, la production locale ne couvre que trois à quatre mois de l'année. La production commerciale de l'oignon a commencé en 1990 en Moyenne Guinée et en Haute Guinée. La production réellement connue date de 1993. Tableau no 1: ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION DANS LA ZONE DE LA FÉDÉRATION DEPUIS 1993 Campagne 1993/94 1994/95 1995/96 Production (t) 1.098 1.531 2.020 Variation Pourcentage + 433 + 489 39.5% 31.9% 1996/97 * 2.347 + 327 16"2% 1997/98 2.500 + 153 6.51% Source: troisième comité de pilotage, filière oignon et entretie avec les responsables de la fédération en date du 9 juin 1999. Projet PAEP, Sénégal – Étude de marché en Guinée Mai 1999 7 8 Ces productions ne tiennent pas compte de la production en dehors de la zone de la Fédération notamment celle d’échalote de la Haute-Guinée. En ajoutant ces production, la production nationale serait de l’ordre de 4.000 à 4.500 tonnes. Cette augmentation régulière de la production est imputable à l'appui des projets, tel que le CECI à Lélouma, où la production est passée de 5,7 tonnes en 1994 à 66,35 tonnes en 1995 et 73,82 tonnes en 1996 et 83,82 tonnes en 1997/98. Le point faible de la production locale demeure son caractère limité dans le temps et sa faible capacité de conservation. Elle se commercialise entre avril et juin. De la mi-juillet à la fin février, les importations occupent seules le marché. Tableau no 2: IMPORTATIONS CONTRÔLÉES D’OIGNON DEPUIS 1993 Années 1993 Importations en t 5.961 Variation en % 1994 6.172 + 3,54% 1995 7.290 + 22,97% 1996 9.015 +23,66% 1997 11.594 + 28,60% 1998 8.535 - 26,38% Sources: Bulletins No36 et 37 du suivi des importations (PASAL) La baisse des importations pour 1998 pourrait s’expliquer par la performance de la production locale en effet, en 1998, les producteurs de Lélouma ont semé du violet de galmy qu’ils ont importé du Sénégal et qui se conserve jusqu’à 8 mois. L'offre globale étant la somme des importations et de la production locale, elle serait de: 2.500 tonnes produites localement + 8.535 tonnes importées soit, 10.735 tonnes pour 1998. Cette offre est cependant inférieure à la réalité. La consommation nationale est de l’ordre de 14.000 tonnes. La différence est constituée des importations non déclarées et une production non recensée qui peuvent atteindre un pourcentage important de l'offre connue. Production locale 98 2.500 tonnes Le rapport ------------------- = ----------- x 100 = 23,28 % 10.735 tonnes Offre totale 98 La production nationale ne contribuerait que pour 23,28% de l'offre globale. Ce taux est faible par rapport au potentiel de production du pays. Projet PAEP, Sénégal – Étude de marché en Guinée Mai 1999 8 9 Tableaux no 3: ORIGINES DES IMPORTATIONS DE 1997 et 1998 Tableau 3.1 Importations d’oignon en 1997 DESCRIPTION PAYS D’ORIGINE VALEUR CAF FG) QUANTITÉ UNITÉ Aulx Holland 94.134.452 95.367 KG Oignons et échalotes Holland 6.187.505 550 Sacs oignons et échalotes Holland 2.891.463.624 9.404.660 KG Oignons et échalotes Belgique 26.233.951 63 Sacs oignons et échalotes Belgique 10.975.438 6.000 Unité Oignons et échalotes France 8.177.256 1.210 COI Totaux 1997 ------- 3.037.172.226 Source: Société Générale de Surveillance (SGS) Au prix CAF moyen de 307 FG le Kg, ce sont 9.893 tonnes qui auraient été importés en 1997. Soit 1.701 tonnes de moins que celles du PASAL. Tableau 3.2: Importations d’oignon en 1998 DESCRIPTION PAYS D’ORIGINE VALEUR CAF (fg) Aulx Holland 8.317.865 10.000 kg Aulx Holland 67.522.571 60.019 kg Aulx Chine 25.595.722 24 MT Oignons et échalotes Holland 222.389.971 698.510 kg Oignons et échalotes Holland 17.293.971 2.240 sac Oignons et échalotes France 101.034 50 K Oignons et échalotes Holland 1.646.199.559 4.930.230 kg Oignons et échalotes Belgique 51.572.129 72 plt Oignons et échalotes Holland 300.501.756 34.308 sck Oignons et échalotes France 35.504 25 uni Totaux 1998 QUANTITÉ UNITÉ 2.339.784.051 Source: SGS Projet PAEP, Sénégal – Étude de marché en Guinée Mai 1999 9 10 Au prix CAF moyen de 326 FG le kg, ce sont 7.178 tonnes qui aurait été importés en 1998 soit 1.357 tonnes de moins que celles du PASAL. Les différences entre les deux sources sont certainement dues aux importations non contrôlées et donc non accessible à la SGS. Celles-ci sont faites par voie terrestre et sont originaires du de la Sierra-Léone, du Mali et du Sénégal pour lesquelles nous n'avons aucun chiffre. En matière d'approvisionnement en intrants, la semence, l'engrais, les outillages et l'emballage sont en général disponibles en Guinée. Un comptoir agricole parrainé par une ONG belge opérant à partir de Kindia, a des boutiques et dépôts dans tout le pays. Ses prix sont meilleurs que ceux des commerçants privés mais, plus chers que ceux pratiqués par les projets de développement. La Fédération des paysans du Fouta Djallon, offre également un bon service d'approvisionnement en intrant à ses membres. Elle le fait à crédit et ses prix sont meilleurs que ceux du comptoir agricole. Au plan commercial, l'importation de l'oignon est un monopole d'un groupe de Libanais puissamment installés dans le pays. La vente de ces oignons, suit le circuit normal de l'importateur aux détaillants en passant par les demi-grossistes. Ce sont ces derniers qui les expédient dans tout le pays. Pour l'oignon local, la filière est assez bien organisée. Depuis la signature des Accords cadres en janvier 1994, ce sont des commerçants agréés par la Fédération qui assurent la commercialisation à partir de points de collectes installés au bord des champs. Au niveau local, comme c'est le cas à Lélouma, les unions locales et les groupements ont entre autres fonctions, la commercialisation de la production de leurs membres. Parallèlement, certains producteurs vendent librement leur produit dans les marchés hebdomadaires, à des commerçants venus des grands marchés de Labé ou de Conakry. 2.1.4 Analyse de rentabilité Depuis la campagne 1993/94, la rentabilité de la production de l'oignon a été assurée. La crise commerciale que la filière a connu durant la campagne 1995/96 a modifié sensiblement les prix de vente et par conséquent, les marges. En 1993/94, le coût de revient du kilogramme d'oignon était de 212 Fg et le prix de vente bord champ à 330 Fg, en 1994/95, le coût de revient est ramené à 171 Fg et le prix de vente à 315 Fg. Dans les deux cas, le producteur dégageait une marge confortable. Durant la campagne 1995/96, le coût de revient s'est de nouveau amélioré, il était au tour de 150 Fg/kg mais, les prix ont chuté pour se stabiliser entre 150 et 250 Fg/kg annihilant ainsi toutes les marges. Pour la campagne 1996/97, le compte d'exploitation prévisionnel est le suivant: Projet PAEP, Sénégal – Étude de marché en Guinée Mai 1999 10 11 Tableau no 4: COMPTE D'EXPLOITATION POUR UN HECTARE D'OIGNON. ( Francs Guinéens ) CHARGES PRODUITS Semences 7 kg * 98.000 Fg = 686.000 Valeur de la production pour un rendement moyen de 18 t/ha et un prix minimum bord champ de 300 Fg/kg Fumure 300 Fg * 18.000 kg = 5.400.000 500.000 Main d'oeuvre 450.000 Emballage 220.000 Autres ( 10 %) 3.358.400 185.600 Total Marge 5.400.000 5.400.000 Dans ce cas, la charge totale serait égale à 2.041.600 Fg pour une production de 18.000 kilogrammes vendue à 300fg/kg, soit un coût de revient de 113,5 Fg/kg. Dans ces conditions, le producteur dégagerait une marge de 300 Fg - 113,5 Fg = 186,5 Fg/kg. Cette marge nettement supérieure aux 118 Fg de la campagne 1993/94. Voir également en annexe, le compte d’exploitation réalisé par A. Borderon en novembre 1997 2.3 FILIÈRE POMME DE TERRE Les études réalisées en 1994 par l’équipe du CECI-Guinée, n’avaient pas retenue la pomme de terre comme une filière porteuse. La raison était que le CECI n’était impliqué qu’à Lélouma où les conditions pédologiques sont peut favorables à la culture de la pomme de terre. Au plan national, elle rempli certaines conditions pour être classée comme une filière porteuse et d’ailleurs, sont développement a permis de couvrir prés de 95% de la demande intérieure. 3.1 État de la situation Introduite dans les années 1920,la production commerciale de la pomme en Guinée date de 1990 année où pour la première fois, la production dépasse les 100 tonnes. Comme l’oignon, la pomme de terre est également produite en Moyenne-Guinée et plus particulièrement dans la Région de Mamou composée des Préfectures de Dalaba ( Ditinn, Dounkimagna, Dalaba Centre), de Mamou (Soumbalako et Dounet) et de Pita à TimbiMadina siège de la fédération. Une faible production est faite dans la région de Labé notamment dans les Préfecture de Labé et de Mali. Depuis deux ans, elle est récoltée trois fois par an: la principale en saison sèche ( de décembre à avril), en inter-saison( commercialisée en décembre et janvier) et en saison hivernale( commercialisée en octobre). Projet PAEP, Sénégal – Étude de marché en Guinée Mai 1999 11 12 Pour la production de saison sèche 1997/98, ce sont 115,4 tonnes de semence qui ont été distribuées par la Fédération et pour un taux de semis de 1,5 tonnes à l’Ha soit 77 Ha.Les variétés par ordre d’importance sont: la Nicola, la Désiré, la Spunta et la Mondiale. Les rendements observés varien entre 15 et 20 tonnes à l’hectare et une production de l’ordre de 1.400 tonnes. Pour la saison en cours, ce sont 224 tonnes de semence qui ont été distribuées pour être semées sur 150 Ha. La production est de l’ordre de 2.800 tonnes. Pour la production de l’inter saison, ce sont 60 Ha qui ont exploités pour produire 150 tonnes de pomme de terre soit un rendement de moins de 3 tonnes à l’hectare. Nous ne disposons pas de données exactes sur la production de la saison hivernale 3.2 État de la demande La production locale de pomme de terre est exclusivement destinée à satisfaire la consommation domestique. Aucune exportation n’est observée ou envisagée. Contrairement à l’oignon, la pomme de terre n’est une consommation du Guinéen, elle est même considérée comme une consommation de luxe. Cette situation affecte la demande reste assez faible, elle ne dépasserait pas les 3.800 tonnes par an soit, 0,6 kg par habitant et par an. C’est invraisemblable notamment avec le développement de l’urbanisation avec son corollaire de consommateurs semi-modernes qui consommeraient assez de pomme de terre. Les prix à la consommation sont régulièrement suivis depuis 1994 par le Système d’Information sur les Produits Agricoles en Guinée(SIPAG) qui en publie un bulletin bi-mensuel . Les prix du kg de la pomme de pomme de terre locale sont maintenus dans une fourchette de 400 Fg à Labé, 800 Fg à Conakry, 1000 Fg à Boffa et 1.200 Fg en Guinée Forestière. Les prix de la pomme de terre importée, sont en moyenne estimés entre 800 Fg et 1.200 Fg. Les prix aux producteurs sont fixés de la même façon que ceux de l’oignon: les prix négociés par les Accords-Cadres et les prix du marché libre. 3.3 État de l'offre La consommation locale de pomme de terre est alimentée à 95% par la production locale. Celle-ci est de l’ordre de 2.700 tonnes en saison sèche, 150 tonnes en inter saison et une centaine de tonne en saison hivernale soit une production locale annuelle d’environ 3.000 tonnes. Cette offre est complétée par des importations originaires d’Europe et d’Amérique Projet PAEP, Sénégal – Étude de marché en Guinée Mai 1999 12 13 TABLEAU No5 : IMPORTATIONS DE POMME DE TERRE (Tm) ANNÉES QUANTITÉS IMPORTÉES 1993 1994 1995 1996 1997 1998 976 412 512 293 626 782 Source: Bulletion no 37 du PASAL Tableau no 6 : ORIGINES DES IMPORTATIONS DE 1997 et 1998 Tableau 6.1:Importations de pomme de terre en 1997 DESCRIPTION PAYS D’ORIGINE VALEUR CAF (FG) QUANTITÉ UNITÉ Pomme de terre USA 3.100.692 205 COI Pomme de terre USA 578.106 60 CRN Pomme de terre ITALY 1.304.129 700 KG Pomme de terre Belgique 484.216 3 PAL Totaux 1997 ------- 5.467.143 Source: Société Générale de Surveillance (SGS) Tableau 6.2:Importations de pomme de terre en 1998 DESCRIPTION PAYS D’ORIGINE VALEUR CAF (fg) POMME DE TERRE BELGIQUE 254.368 1 COI POMME DE TERRE USA 1.868.742 80 CRN POMME DE TERRE BELGIQUE 1.486.488 379 COI POMME DE TERRE USA 1.090.397 56 CRN POMME DE TERRE BELGIQUE 64.335 1 PAL POMME DE TERRE BELGIQUE 606.328 3 PLT Totaux 1998 QUANTITÉ UNITÉ 5.370.658 Ne pouvant convertir les unités, nous ne faisons pas de commentaire sur ces deux derniers tableaux. Projet PAEP, Sénégal – Étude de marché en Guinée Mai 1999 13 14 En résumé, l’offre globale de pomme de terre pour l’année 1998, serait des 3.000 tonnes produites localement ajoutées de 782 tonnes importées selon le PASAL, soit 3.782 tonnes. 3.4 Analyse de rentabilité Voir en annexe la fiche type de compte d’exploitation réalisée par A. Borderon en novembre 1997 4. 4.1 FILIÈRE AIL État de la situation L’ail n’a pas retenu d’attention à tous les niveaux en Guinée. C’est un produit qui pourrait cependant constitué une opportunité de filière porteuse. Le potentiel productif est important, les techniques de production sent identiques à celles de l’oignon, sa conservation ne pose aucun problème et le marché local pourrait à moyen terme devenir porteur. Il est faiblement produit en Guinée à Timbi (Pita) et Popodara (Labé). Il est trés présent chez les étalagistes des marchés de Conakry et Labé. L’ail constitue un énigme en Guinée. Selon de nombreuses sources, l’ail soignerait sept maladies courantes en Guinée: c’est un vermifuge, un anti-septique, un régulateur de tension artérielle, etc.... Mais l’ail serait déconseillé par les religieux qui estiment que son odeur est un excellent abri les alcooliques et fumeurs de drogue. Pour cette dernière raison, d’anciens producteurs de l’ail se sont reconvertis en producteurs d’oignons. L’ail a pourtant fait l’objet d’une étude concluante par le CRA de Bareng en 1993-1994 ( voir copie en annexe). Les chercheurs du CRA de Bareng estiment que l’ail est victime du manque d’attention et d’efforts de la part de la Fédération, des autorités et des producteurs. Ils estiment que tous les efforts sont concentrés sur l’oignon et la pomme de terre, que si l’ail retenait l’attention des acteurs, ce serait un excellent produit de rente. Le kg est vendu jusqu’à 7.000 Fg sur le marché. 4.2 État de la demande Selon l’union des commerçants de Labé, l’ail est une consommation urbaine essentiellement de Conakry. Les détaillants eux affirment le contraire et expliquent cela par une demande régulière et croissante de ce produit. Projet PAEP, Sénégal – Étude de marché en Guinée Mai 1999 14 15 4.3 État de l'offre L’offre est constituée d’une faible production locale dont nous n’avons aucun chiffre mais qui selon les commerçants de Labé et les responsables du CRA de Bareng, serait moins de dix tonnes par an. L’essentielle de l’offre serait constituée des importations de la Gambie et du Sénégal via Labé. Celle-ci sont de la réexportation de l’ail de Chine. Cet ail est emballé dans des cartons de dix kg et expédiés par des camions d’environ 20 tonnes qui traverseent la frontière sud du Sénégal pour la Guinée. Ces camions iraient jusqu’à Kindia et même Conakry. Cette version est vraisemblable parce que de l’ail importé est vendu à Conakry, alors que la SGS et services de Douanes n‘en font pas cas.Cet ail est vendu au détail à Conakry à 250 Fg l’unité ou entre 7.000 et 8.000 Fg le kilogramme. 5. CONCLUSION GÉNÉRALE La Guinée dispose d’un excellent potentiel productif pour les trois filières oignon, pomme de terre et ail. Les marchés se caractérisent selon la filière: i.Le marché de l’oignon. Le marché guinéen de l’oignon est très porteur: la consommation nationale est de l’ordre de 14.000 tonnes dont près de 75% proviennent d’importations d’Europe et de Chine. Cette situation est loin de changer à cause du potentiel de production limité et qui ne pourra pas dans le moyen terme combler ce déficit. Les prévisions les plus optimistes misent sur une production nationale de 4.500 tonnes en l’an 2001, ce qui représenterait à peine 32% de la demande actuelle. La répartition du marché dans le temps: avril-mai-juin-juillet pour la production locale et les reste de l’année pour les importations est une excellente piste a examiner. Recommandation: le marché guinéen de l’oignon est à explorer pour des importations sous-régionales. Le taux de change FCFA/FG constituerait cependant un facteur a ne pas négliger: les produits de la zone franc sont souvent assez chers pour le consommateur Guinéen lorsque leurs prix sont convertis en monnaie locale. ii. Le marché de la pomme de terre Prés de 95% de la consommation nationale est couverte par une production locale. L’objectif est de couvrir la totalité de la demande. Cela est possible eu égard au potentiel productif. L’objectif de production en l’an 2001 est de 3.200 tonnes, soit l’équivalent de la demande. Recommandation: Les opportunités de développement d’échanges sous-régionaux sont faibles voir inexistantes. Par conséquent, un suivi plus approfondi est nécessaire avant d’envisager toute forme d’échange. ii Le marché de l’ail La production locale est possible et embryonaire, elle est cependant difficile a développer Projet PAEP, Sénégal – Étude de marché en Guinée Mai 1999 15 16 compte tenu des pesanteurs subjectifs et par conséquent du peu d’intérêt des différents acteurs. Le manque de chiffres permet difficilement des faire des projections en terme de perspectives d’avenir de cette production. Par contre, la marché pourrait devenir porteur à cause des qualités que lui reconnaissent les distributeurs et consommateurs. Recommandation: une tentative de substituer une production sous-régionale aux réexportations de l’ail chinois est envisageable. Un suivi régulier et une analyse approfondie du marché est nécessaire avant tout développement de tels échanges. ANNEXES 1. Liste des documents consultés 2. Liste des documents photocopiés 3. Liste des personnes rencontrées Projet PAEP, Sénégal – Étude de marché en Guinée Mai 1999 16 17 ANNEXE 1 Liste des documents consultés Projet PAEP, Sénégal – Étude de marché en Guinée Mai 1999 17 18 Lettre de Politique de Développement Agricole (LPDA I &II) . M. Dian Diallo, Analyse de la demande de l'oignon, août 1994. Dian Diallo, Gérard Gravel et Martine Cuerrier, Analyse économique des filières, août 1994. Daniel PELLETIER, Rapport de mission de validation, septembre 1994 Fédération de Paysans du Fouta Djallon, filière oignon, troisième comité de pilotage, décembre 1996. Bulletins No 36 et 37 du PASAl, Suivi des importations A.Borderon, novembre 1997: Rapport d’évaluation de la 2ème phase du projet d’appui à la Fédération des Paysans du fouta Djallon ( version provoire) Fédération des Paysans du Fouta Djallon, rapport sur la filière pomme de terre pour la campagne 1995/1996, Timdi-Madina, Novembre 1996; Programme d’appui à la Fédération des Paysans du Fouta Djallon, filères oignon, pomme de terre et tomate. Avril 1997 Fédération des paysans du Fouta Djalon, Rapport d’activités sur les aspects production (période août98-février99). Timbi- Madina, mars 1999. INSTITUT DE RECHERHCE AGRONOMIQUE DE GUINÉE, CRA.BARENG-PITA, rapport de la campagne maraichère 1993/1994. Projet d’appui au Développement Socio-Économique PADSE: Enquête intégrale sur les conditions de vie des ménages avec module budget et consommation, EIBC 1994-1995; UN PROFIL DE PAUVRETÉ EN GUINÉE Projet PAEP, Sénégal – Étude de marché en Guinée Mai 1999 18 19 ANNEXE 2 2. Liste des documents photocopiés Projet PAEP, Sénégal – Étude de marché en Guinée Mai 1999 19 20 Lettre de Politique de Développement Agricole (LPDAII), volumes 1 &2 , 72 et 173 pages Fédération de Paysans du Fouta Djallon, filière oignon, troisième comité de pilotage, décembre 1996. Bulletins No 36 et 37 du PASAl, Suivi des importations A.Borderon, novembre 1997: Rapport d’évaluation de la 2ème phase du projet d’appui à la Fédération des Paysans du fouta Djallon ( version provoire) Fédération des Paysans du Fouta Djallon, rapport sur la filièr campagne 1995/1996, Timdi-Madina, Novembre 1996; pomme de terre pour la Programme d’appui à la Fédération des Paysans du Fouta Djallon, de terre et tomate. Avril 1997 Fédération des paysans du Fouta Djalon, Rapport d’activités (période août98-février99). TimbiMadina, mars 1999. filères oignon, pomme sur les aspects production INSTITUT DE RECHERHCE AGRONOMIQUE DE GUINÉE, CRA.BARENG-PITA, rapport de la campagne maraichère 1993/1994. Projet PAEP, Sénégal – Étude de marché en Guinée Mai 1999 20 21 ANNEXE 3 3.Liste des personnes rencontrées Projet PAEP, Sénégal – Étude de marché en Guinée Mai 1999 21 22 CONAKRY MR Claude TORRE, responsable PASAL Mrs Aly Kachour, importateur-distributeur de pomme de terre et d’oignon Mr Cheick. A. T. Sangaré, responsable de la cellule économie & statistiques à la SGS Mr. A. Diakité, économiste à la cellule économie & statistiques à la SGS Labé Mr. Boubacar Daillo, président de l’union des commerçants de produit maraichers de Labé, Mr Oumar Diallo, Vice-président de l’union des commerçants à Labé Madame Bah Mouminatou, commerçcante importatrice d’ail à Labé TIMBI-MADINA Mr Moussa Para Diallo, Président de la Fédération des paysans du Fouta Djallon, Mr A. Sylla, technicien de la Fédération de Paysans du Fouta Djallon, Mr Gadiry Diallo, économiste de la Fédération des paysans du Fouta Djalon. Mr Mamadou Sarankoulé Diallo, encadreur des unions de Dalaba, Ditinn et Dounkimagna. Lélouma El Hadj Abdoulaye Baba Gallé Diallo, Président de l’union Mr Mouctar Diallo, trésorier de l’union Mr Abdoulaye Diallo, gérant de l’union Projet PAEP, Sénégal – Étude de marché en Guinée Mai 1999 22