Guide Pratique La clause bénéficiaire démembrée
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Guide Pratique La clause bénéficiaire démembrée
Septembre 2014 Assurance Vie Guide Pratique La clause bénéficiaire démembrée Réel outil d’organisation patrimoniale, le démembrement de la clause bénéficiaire d’un contrat d’assurance vie peut constituer une solution efficace dans une optique d’organisation de la transmission transgénérationnelle du patrimoine. Par exemple, le souscripteur peut désigner son conjoint survivant pour l’usufruit et ses enfants pour la nue-propriété. Aménagements de la clause bénéficiaire Au regard des libertés qu’offre la rédaction de la clause bénéficiaire, prévoir un démembrement nécessite un certain formalisme afin de garantir les droits de chacun et la parfaite transmission du capital. Aussi, la clause bénéficiaire peut prévoir que cette fiscalité soit directement réglée par la compagnie d’assurance par un prélèvement sur les capitaux décès, et ce avant versement du capital à l’usufruitier. La clause démembrée et ses effets civils Le dénouement du contrat se fait concrètement par le versement du capital à l’usufruitier qui peut, le plus souvent, en disposer très librement. Les nus propriétaires voient leur droit se transformer en une créance sur la succession de l’usufruitier1. Nous sommes donc en présence d’un quasiusufruit, naissant lors du dénouement du contrat. 1. Taxation des nus propriétaires Les nus propriétaires, bien qu’ils ne perçoivent aucune somme d’argent, doivent, le cas échéant, faire face au paiement d’une fiscalité sur la valeur du droit qui leur revient. 2. Emploi des fonds ou caution En principe, les nus propriétaires ne peuvent exiger le remboursement de leur créance qu’au jour du décès de l’usufruitier ; le risque étant alors l’insuffisance d’actifs au jour du décès de l’usufruitier pour rembourser la créance aux nus propriétaires. Aussi, deux dispositions de précaution peuvent éventuellement être prévues dans la clause bénéficiaire : Demander à l’usufruitier de fournir une caution ; Obliger l’emploi les capitaux décès dans l’acquisition d’un ou plusieurs biens démembrés. En pratique, ces précautions sont exclues quand l’usufruitier est le conjoint survivant. Celui-ci se trouve alors libre d’utiliser les capitaux à sa guise. 1 C’est un régime dérogatoire car le quasi-usufruitier dispose d’un droit de propriété temporaire sur le bien à charge pour lui de rendre des choses de même valeur ou en nature à son décès. 36, rue de Monceau 75008 Paris 01 53 75 19 09 www.seine-saone.fr 61, rue de la République 69002 Lyon 04 78 92 94 31 3. Une convention de quasi-usufruit succession de l’usufruitier, les nus propriétaires disposent de deux options : Il peut être opportun de prévoir l’obligation des bénéficiaires de faire constater leurs droits respectifs au sein d’une convention de quasiusufruit. Cette convention pourra éviter les craintes. Etablie entre l’usufruitier et les nus propriétaires, la convention de quasi-usufruit sert à délimiter les pouvoirs de chacune des parties et à prévoir d’éventuelles garanties. Elle reprend ainsi les aménagements prévus dans la clause bénéficiaire (l’éventuelle obligation d’employer les capitaux dans un actif démembré ; l’encadrement de la gestion du quasi-usufruitier ; etc.). Cette convention peut également prévoir l’indexation de la créance de restitution en fonction des éventuels emplois identifiés des capitaux décès par l’usufruitier. L’opposabilité de la créance de restitution Suite au dénouement du contrat d’assurance vie, et dans l’optique de s’assurer de la déductibilité de la créance de restitution sur la Rédiger la convention de quasi-usufruit sous la forme authentique, c’est-à-dire chez leur notaire ; Enregistrer leur créance de restitution auprès du Service des Impôts des Entreprises de leur domicile. A ce titre, peut être fournie l’attestation de la compagnie d’assurance qui leur ont été adressées, ou encore la convention de quasi-usufruit rédigée sous seing privé, par exemple chez leur conseil en gestion de patrimoine. Au décès de l’usufruitier Au décès de l’usufruitier, la créance de restitution vient s’ajouter au passif de la succession et diminue ainsi la masse taxable. Il est néanmoins important de noter qu’il revient aux nus propriétaires d’informer le notaire en charge de la succession de l’usufruitier défunt de l’existence de cette créance de restitution. Achevé de rédiger le 29 septembre 2014 36, rue de Monceau 75008 Paris 01 53 75 19 09 www.seine-saone.fr 61, rue de la République 69002 Lyon 04 78 92 94 31