HOMÉLIE MARTHE ET MARIE

Transcription

HOMÉLIE MARTHE ET MARIE
Abbaye cistercienne Notre-Dame de Nazareth, Rougemont
16e dimanche année C
17 juillet 2016
HOMÉLIE MARTHE ET MARIE
Père Césaire, o.cist.
Genèse 18,1-10a
Ps 14
Colossiens 1,24-28
Luc 10,38-42
Nous sommes aujourd’hui face à des textes de la
Parole de Dieu aimés par tous les chrétiens. Ils sont
très riches en sujets et nous poussent à méditer sur
différents aspects de la vie à la suite du Christ. Je ne
peux naturellement creuser toute cette richesse, mais
je commence par souligner ce que dit saint Paul en
parlant de son ministère : « c’est de mener à bien
pour vous l’annonce de sa parole, le mystère qui était caché depuis toujours à toutes les
générations, mais qui maintenant a été manifesté à ceux qu’il a sanctifiés. Car Dieu a
bien voulu leur faire connaître en quoi consiste la gloire sans prix de ce mystère parmi
toutes les nations : le Christ est parmi vous, lui, l’espérance de la gloire ! »
Le chrétien est celui qui par sa vie et sa parole fait découvrir, dévoile le mystère de
l’amour de Dieu caché depuis des siècles. Mystère à toujours redécouvrir. Dieu a voulu
habiter parmi nous et il est, et donc il apporte, l’espérance de la gloire. Notre vie est
toute illuminée par cette espérance.
Déjà dans le livre de la Genèse, Dieu Trinité s’est fait proche d’un homme, qui avait cru
en lui et qui avait tout quitté pour lui, mais qui s’en allait privé d’espérance, car son futur
apparaissait bouché, et il promet une chose incroyable : la naissance de ce fils tant
attendu, mais maintenant devenu un rêve irréalisable. Dans l’Évangile, cette espérance
devient encore plus éclatante : Dieu habite parmi nous et frappe à notre porte pour
souper avec nous et nous avec lui. Trop grand pour pouvoir le croire, trop beau ! Mais c’est
déjà ici et maintenant ce qui sera un jour au ciel : nous lui serons semblables, car nous le
verrons tel qu’il est.
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Abbaye cistercienne Notre-Dame de Nazareth, Rougemont
16e dimanche année C
17 juillet 2016
Nous le voyons dans l’Évangile de ce jour frapper comme un mendiant, comme un pèlerin,
comme un ami, à une porte dans un petit et humble village de Judée, comme aujourd’hui
il frappe à notre porte pour être avec nous. Une des beautés, et pas la moindre, de la vie
chrétienne, c’est cet accueil que nous faisons chaque dimanche dans notre maison (car
même les églises sont encore nos maisons où on accueille le Christ, alors que lui nous
accueillera dans le Royaume de son Père) pour l’écouter, le servir, être unis à lui en
recevant le don de son Corps et de son Sang.
Marthe et Marie, avaient une profonde amitié pour le
Marthe apprend à
Seigneur et leur maison était ouverte pour lui et ses
l’Église à ne jamais
disciples. Marthe servait, car le service du Seigneur ne
oublier le service des cesse jamais : les pauvres vous les aurez toujours parmi
pauvres. Marie nous vous. Elle apprend à l’Église qu’elle ne doit jamais
apprend que Jésus est oublier le service des hommes ; mais l’amitié demande
l’hôte attendu.
aussi l’intimité, l’écoute, un accueil personnel. Marie
nous apprend que Jésus est l’hôte attendu ; celui qui, par sa parole, donne sens à toute
notre vie et donc aussi à notre service. Quand elle versera le parfum sur Jésus, peu de
jours avant la Passion, et recevra des remarques de la part de ceux qui n’ont pas compris
le mystère de Jésus, il dira qu’elle a fait une bonne chose : ce n’est pas du gaspillage que
de passer son temps, de donner son cœur et ses biens, voire sa vie à Jésus. Ce qui
n’enlève rien à la sainteté de Marthe, qui, elle prophétise le long chemin de l’Église sur la
terre qui est d’être au service des hommes, car il dira : j’avais faim et vous m’avez donné
à manger. Mais si le service des hommes dans l’histoire arrivera à son terme, la joie de
goûter la présence du Seigneur ne nous sera pas enlevée.
La prière d’ouverture nous a fait dire : Sois favorable à tes fidèles, Seigneur, et multiplie
les dons de ta grâce. Entretiens en eux la foi, l’espérance et la charité, pour qu’ils soient
attentifs à garder tes commandements.
Les dons du Seigneur nous font vivre une vie déjà divine grâce à la foi, la charité et
l’espérance, mais ces dons, qu’entretient en nous l’Esprit Saint, qui est Dieu présent en
nous grâce au Baptême, sont pour nous la force pour être des serviteurs, avec Jésus, de
tous les affamés et assoiffés de justice. Et que Marthe et Marie nous apprennent à
accueillir dans nos maisons et nos vies le Sauveur du monde.
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