Les rites funéraires en France et dans le monde occidental

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Les rites funéraires en France et dans le monde occidental
Les rites funéraires en France et dans le monde occidental
Extrait du site de la Fondation OEuvre de la Croix Saint-Simon
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Les rites funéraires en France
et dans le monde occidental
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Les rites funéraires en France et dans le monde occidental
INTRODUCTION
Les changements sociologiques majeurs tels que, l'urbanisation, la recomposition et l'éclatement géographique des
familles [1]*, le triomphe de l'individualisme et du matérialisme [2] mais aussi le fait que la société soit plus technique,
hygiéniste, moins religieuse [3] et qu'elle ne croit plus à l'échange symbolique avec ses morts [4], font que les rites
sociaux traditionnels ont tendance à diminuer voire disparaà®tre [2].
Mais si l'on cherche, comme en France, à dédramatiser la mort, à en faire une affaire privée et à personnaliser le
deuil [5] il n'y a pas pour autant de nouveaux rites mais des rites modifiés et de nouvelles pratiques [6].
Or, ces pratiques, générées notamment par la crémation des défunts, qui évoluent vers un "petit sacré personnel", et
ses drames que l'on consommerait en solitaire, peuvent entraà®ner des deuils pathologiques, car lorsque les rites
ne fonctionnent pas les morts reviennent tourmenter les vivants [5].
1 - LES RITES FUNERAIRES
1.1 - Qu'est-ce qu'un rite ?
"Un rite, c'est un ensemble d'actes et de signes matériels à haute teneur symbolique, marquant à la fois
l'expérience d'un changement perçu comme mystérieux, sinon menaçant pour l'existence et appelant le
dépassement". Luce des AULNIERS (Directrice de la Revue Frontières) [7].
Les rites révélateurs des valeurs et croyances essentielles d'un groupe social ou culturel, médiatisent au niveau de
l'individu et de son groupe d'appartenance, les différents événements de la vie [8]. Pour cela, fonctionnant tous sur le
même principe, ils assurent trois fonctions, celle d'indiquer que l'on quitte un groupe pour un autre, de marquer ce
temps de passage et de permettre de canaliser, voire masquer ses émotions, [6].
S'articulant entre le collectif et l'individuel, les rites peuvent donc se concevoir comme donnant un sens collectif aux
événements individuels [9].
1.2 - Les rites funéraires et leurs fonctions
Les rites funéraires, parade à l'angoisse et à l'isolement [10] sont une production collective qui amène l'individu à
partager une même conception de la mort [11]. ils permettent de contrôler les forces qui menacent une collectivité
[7].
* Pour les références citées veuillez vous reporter à la bibliographie
Ils possèdent une dimension symbolique, générée par une culture capable de s'approprier la mort, de l'intégrer à la
vie sociale et personnelle, et une dimension initiatique pour celui qui les vit.
Ils ont une fonction thérapeutique et éducative : thérapeutique car en soulignant la réalité de la disparition, ils
empêchent de nier la mort et aident même à la penser [11] et en permettant la dramatisation, ponctuelle, des
sentiments individuels, ils évitent pour l'individu et la société tout débordement ultérieur. Educative car ils inculquent
des valeurs à la société [7].
Ils donnent un rôle à chacun [11], et font agir, d'abord pour retenir puis pour autoriser la coupure avec le corps,
devenu autre, et permettre ainsi au souvenir d'exister.
Avec eux, il s'agira alors autant de régler le devenir du mort et de permettre son souvenir que de maà®triser
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symboliquement les effets angoissants et destructeurs de la perte et de la mort [7].
Enfin, ils proposent une signification religieuse à la mort elle-même comme passage à l'au-delà [11].
2 - TOUR D'HORIZON DES PRATIQUES DANS LE MONDE OCCIDENTAL
2.1 - L'Amérique du Nord
2.1.1 - Le CANADA
La variation de la législation et l'importance du nombre d'ethnies différentes font qu'au CANADA, les rites sont très
variés, ce qui oblige les sociétés de pompes funèbres à se spécialiser.
Le taux moyen d'incinération est de 30% mais il varie suivant l'origine ethnique et socioprofessionnelle. Elle est plus
faiblement utilisée chez les agriculteurs et les structures traditionnelles, que chez les classes défavorisées du fait du
coût d'une concession perpétuelle (obligatoire) et du moindre coût d'une urne par rapport au prix d'un cercueil.
L'argument économique fait que les musulmans y recourent malgré l'interdiction religieuse [12].
2.1.2 - Les ETATS-UNIS
Les Américains sont majoritairement protestants mais l'existence de nombreuses religions font qu'il n'y a pas de rite
imposé et que chacun peut suivre ses rites d'origine. 2,100 millions d'américains meurent chaque année et le coût
moyen d'un service funèbre est compris entre 5000 et 7000 dollars. Il comprend l'ensemble des services,
l'embaumement et l'intervention esthétique, le local et les services pour la veillée, qui dure trois à quatre jours et ne
se pratique quasiment plus au domicile.
La crémation (7,5 fois moins chère que l'inhumation [13]), concerne 16% des américains mais devrait atteindre 25%
dans les années à venir, et les cendres peuvent être enterrées n'importe oà¹.
Le paiement et l'organisation anticipée des obsèques sont très souvent pratiqués. Les Américains qui se font
majoritairement inhumer dans des cercueils métalliques plutôt qu'en bois, disposent de cimetière d'église ou
commerciaux (plus de 1000) dont la réglementation se décide à un niveau local uniquement [12].
2.2 - L'Europe occidentale
En Europe, l'influence religieuse, l'implantation ou non de crématorium et le développement de nouveaux rites
funéraires font que la pratique de la crémation varie énormément d'un pays à l'autre [14].
Globalement, s'oppose une Europe du Nord et de l'Est à forte influence protestante (o๠le taux d'incinération
dépasse les 50%, les églises protestantes calvinistes et luthériennes l'ayant autorisé depuis 1898), à une Europe du
Sud (ITALIE, ESPAGNE, PORTUGAL) à forte tradition catholique, (o๠le taux d'incinération ne dépasse pas 5%)
[3].
Dans les pays o๠la crémation est la plus forte, les crématoriums sont mieux pensés, ils peuvent être luxueux et
proposer de nombreux services (accueil, restauration), [14], et les pratiques sont opposées aux nôtres : les cendres
sont remises après un délai réglementaire pour être inhumées le plus souvent et il existe une cérémonie annuelle et
interculturelle du souvenir dans les cimetières [2].
2.2.1 - Les pays crématistes
Le DANEMARK avec un taux d'incinération de 72% (en 2000 [3] dont 95% pour sa capitale), arrive en tête des pays
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d'Europe, suivi de la Grande-Bretagne (70%), la SUEDE (69%) et de la SUISSE (65%) [9].
Pour ces pays des variations existent au niveau des cérémonies et du devenir des cendres.
§ Au DANEMARK
Les cérémonies sont simplifiées à l'extrême et inexistantes dans 20% des cas. Le corps est alors transporté et
immédiatement incinéré au crématorium et les cendres sont dispersées, tout cela en présence ou non de la famille
[12].
§ En GRANDE-BRETAGNE
Les cendres sont majoritairement dispersées dans un jardin des souvenirs mais elles peuvent être placées dans une
case de columbarium ou inhumées sous une plaque tombale et les familles demandent souvent un mémorial
matérialisé par un registre signé par les personnes présentes aux funérailles, un rosier planté au crématorium ou une
plaque scellée dans un mur affecté au souvenir des disparus. La collation offerte après les cérémonies est bien rare
sauf au nord de l'ANGLETERRE [12]. § En SUEDE
Les cérémonies, qui sont organisées par les entrepreneurs de pompes funèbres sont quasiment toutes identiques.
Leur particularité est la persistance des repas d'enterrements regroupant parents et entourage, et le fait que les
cendres soient toujours enterrées [12]. § En SUISSE
L'enterrement peut avoir lieu dans la commune de son choix. Son coût peut être minime, suivant la prise en charge
du canton, chacun appliquant son propre règlement [12]. 2.2.2 - Les pays ayant un taux moyen de crémation
§ En ALLEMAGNE
Le taux de crémation est de 42% [3], les cendres sont dispersées ou scellées dans un mur du cimetière mais jamais
remises à la famille.
La veillée a été abandonnée et les communes en raison de l'urbanisation et de l'abandon des rites religieux, gèrent
maintenant le cimetière urbain et les charges funéraires [12].
§ En NORVEGE
En matière de taux de crémation, la NORVEGE présente une grande disparité. Le taux moyen est de 31% [3], mais
atteint 50% dans les grandes villes et est nul dans certaines régions.
Les rites funéraires sont traditionnels, la veillée se fait à la maison funéraire et la cérémonie religieuse, qui consiste
en une messe, peut se réduire à des prières au cimetière o๠a lieu l'inhumation du corps ou des cendres [12].
§ En FINLANDE
Les Finlandais à 90% protestants luthériens, ne recourent que dans 26% des cas à l'incinération. Les cimetières
appartiennent à des entreprises commerciales et dans les petites localités, aux paroisses [12].
2.2.3 - Les pays sous influence catholique § En AUTRICHE
Pays catholique à 80%, les funérailles y sont traditionnelles et les cérémonies importantes (fleurs, tentures). Il y a
peu d'incinération (18% [3]), et les cimetières sont communaux [12].
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§ En ESPAGNE
Pays latin, catholique. Les inhumations traditionnelles dans les tombes ou nichos (niches surélevées), prévalent. Le
taux d'incinération n'étant que de 5%. Les concessions se limitent à 20, 10 ans dans les grandes villes et les
ornements sont assez nombreux [12].
§ En ITALIE
Les rites funéraires sont très proches de ceux pratiqués en FRANCE ou en ESPAGNE, mais le goût pour le funéraire
pompeux fait qu'ils peuvent prendre un air ostentatoire et que l'art funéraire s'y épanouit (monument, marbre) [12].
§ En IRLANDE
Les enterrements sont des événements sociaux importants, très suivis, dont le déroulement effectué sous le contrôle
de maà®tres de cérémonie, se fait selon un protocole établi. Traditionnellement, la veillée du mort se fait chez lui,
même si les partisans de la modernisation des rites prônent l'utilisation du "funeral home". Ensuite, la veille au soir, le
corps est transporté à l'église à l'aide d'un corbillard ou d'un portage à bras (dans les campagnes).
L'incinération ne concerne que 5% de la population et elle se déroule dans un local séparé et éloigné de la maison
funéraire. L'urne est ensuite scellée dans un columbarium ou enterrée sans fleur, sous un plot de pierres avec le
nom et la date de mort du défunt, dans le jardin du souvenir [12].
2.3 - La FRANCE
2.3.1 - Les rites d'hier
Il y a cinquante ans seulement, la "coutume" voulait qu'en cas de décès, toute la maison du mort, qui avait reçu les
derniers sacrements, prenne le deuil. Les visites pouvaient ensuite commencer, une veillée de trois jours s'organisait
et les faire-part de décès étaient envoyés.
Le jour de l'enterrement, des tentures noires et l'initiale du défunt couvraient la porte de la maison. Le corbillard était
tiré par des chevaux et le cercueil porté par des proches ou des personnes désignées. La cérémonie se déroulait à
l'église puis, à la fin de la messe, le cortège se rendait au cimetière o๠après la descente du cercueil, la famille
recevait les condoléances. Au retour à la maison, les proches rassemblés prenaient part à un repas des funérailles
[11].
2.3.2 - Leur évolution
Les rites religieux des funérailles, jusqu'au Concile Vatican II, (1962 - 1965), étaient codifiés, établis. Leur
assouplissement débouchera dans les années quatre-vingts à l'organisation de cérémonies pour les non
pratiquants, trop brèves, bâclées [15]. Puis, grâce à l'aménagement de propositions rituelles tenant compte de la
singularité de chaque décès [16], il y aura organisation de cérémonies authentiques et faites "sur mesure" [15].
Aujourd'hui en FRANCE, la religion garde un rôle de médiateur rituel, 80% des obsèques sont religieuses pour moins
de 10% de pratiquants. L'église catholique est d'ailleurs attachée à la présence du corps à l'église symbolisant la
présence du défunt au ciel [17].
Cependant, si l'on reste attaché à la ritualisation des funérailles et au besoin de cérémonie [17], il n'en reste pas
moins que l'organisation des obsèques par des professionnels et la mise à l'écart de lieux de mort (cimetières)
affaiblissent les manifestations du deuil [18].
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2.3.3 - Les pratiques d'aujourd'hui 2.3.3.1 - Une segmentation rural-urbain
En milieu urbain, le sentiment de standardisation des rites funéraires, l'anonymat de l'environnement (prêtre,
personnel de pompes funèbres) font que la cérémonie est perçue comme un rituel de convention.
Or, une cérémonie est jugée réussie si elle est belle et chaleureuse, autrement dit, si les gens se l'approprient, la
personnalisent en introduisant des pratiques spécifiques
tels que, la lecture de textes, des chants ou de la musique appréciés par le défunt, le choix des fleurs et le fait de
faire porter le cercueil par l'entourage.
Personnalisé, le rite perd son caractère ostentatoire et devient un élément capable de satisfaire les attentes intimes
des proches.
En milieu rural, les cérémonies sont majoritairement traditionnelles, déjà "appropriées" car elles se déroulent dans
un cadre familier : l'église, le cimetière du village. Le rituel varie peu [19].
2.3.3.2 - La crémation en France
En l'espace de vingt ans, le taux de crémation a été multiplié par vingt pour atteindre 20,2% en 2002 [3], avec un
taux plus élevé dans les régions protestantes et les zones urbaines [1].
Ce choix n'a cessé de progresser, en 1994, 32% des français préféraient être incinérés, 37% en 1996 [2], et 40% en
2003.
Il touche maintenant les différentes strates de la société, autant la ville que la campagne et majoritairement les 25-49
ans et les catégories sociales supérieures et intermédiaires [20].
L'augmentation de cette pratique a été favorisée par la levée de l'interdiction par le Concile Vatican II et
l'augmentation du nombre de crématoriums (9 en 1979 [14], 131 en 2001, même si certaines communes en sont
encore dépourvues (comme en CORSE et dans le GERS) [21].
3 - Les nouvelles pratiques
3.1 Les tendances actuelles 3.1.1 La déritualisation
Avant la mort était visible, maintenant on meurt dans les hôpitaux loin des regards et les pratiques rituelles
s'affadissent, on travaille dés le lendemain d'un enterrement, il n'y a plus de repas des funérailles, on ne porte plus le
deuil [4]. Les cérémonies se simplifient, les cortèges et les processions aux cimetières disparaissent [1]. D'autres
pratiques s'amenuisent, les condoléances à la famille à la sortie de la messe, l'envoi de faire-part remplacé par les
avis de décès dans la presse [10].
La mort est devenue une injustice dont on a honte et que l'on tait pour rendre moins inacceptable [4].
3.1.2 La personnalisation des rituels
Les nouvelles tendances rituelles européennes marquent l'individualisme, la dimension tribale de la société et vont
vers une privatisation du rite funéraire o๠la famille, les mourants même, structurent le rite [22].
Cette nouvelle ritualité est marquée par de nouveaux rapports de l'individu avec son groupe et du groupe à la
société et insiste sur la valeur relationnelle et la capacité du rite à maintenir le mort parmi les vivants. Cette volonté
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de retenir le défunt se traduit
par la diminution des messes de commémoration et par l'augmentation de la thanatopraxie et de l'exposition du
corps qui devient sacré. L'instauration d'un rituel parallèle au "cérémonial-cadre" fait que les participants deviennent
acteurs ; lecture de texte profane, musique préférée du défunt...[23].
3.1.3. Les raisons de ces nouvelles tendances
Les raisons de ces changements au niveau de la pratique rituelle s'expliquent de différentes façons.
D'abord par le déni de la mort, (qui s'observe dans les sociétés occidentales depuis la fin de la seconde guerre
mondiale [18]), c'est-à -dire le refus d'en considérer la réalité, dont les raisons se nomment individualisme, quête du
confort et refus du tragique [7].
Par la chute de la religiosité traditionnelle qui peut sociologiquement s'expliquer pour la religion catholique par la
diminution à la fois des structures sociales traditionnelles et par conséquent de leur croyance notamment en
l'immortalité de l'âme, et psychologiquement par la non adhésion à l'interprétation religieuse de la mort comme
sacrifice d'un bouc émissaire [22].
Elle s'explique également par la vie moderne dont l'urbanisation, qui a pour conséquence l'intensification des
sphères individuelles [1] et dont la complexité tend à l'uniformisation et au rejet de toute conduite perturbante
comme le cortège [7]. Mais aussi l'inadaptation des logements (exiguà¯té, immeuble collectif) qui ne permettent plus
de conserver le corps au domicile [23]. La disparition des solidarités [23]. Egalement le fait que l'on meurt loin de
chez soi, (70 % des décès ont lieu dans des établissements
de soin),
Au niveau des familles leur recomposition et leur éclatement géographique se traduit par le besoin d'une prise en
charge globale des obsèques d'o๠l'augmentation des contrats de prévoyance [1].
La logique de la société de consommation qui en professionnalisant la mort a pu la banaliser et en confisquer le
mystère source d'angoisse et d'émerveillement [7].
Cette intervention des professionnelles, notamment les sociétés de pompes funèbres, soumis à la logique de
marché, a également eu des conséquences. Car, en cherchant à rationaliser leurs interventions, (moins de transport
et de personnel), notamment en favorisant le recours à un lieu unique avec "les centres funéraires" ils ont induit des
contraintes temporelles [1]. Or, la vitesse induit une réduction des rites qui eux requièrent modulations et temps.
Le refus populaire dans les années soixante à l'égard de l'étalage des hiérarchies sociales, qui en simplifiant le rite
en a également évacué les composantes cérémonial et donc le sacré [7].
3.2 La crémation 3.2.1. Les raisons de ce choix
Différents sondages et enquêtes montrent que les choix de cette pratique sont de divers ordres.
Il s'agit d'abord de faciliter la vie de ceux qui restent [14], les cases de columbarium ne nécessitant pas d'entretien
par exemple [3].
Les raisons philosophiques : derrière ce terme peuvent se cacher différentes interprétations. Rejet de la tradition
sociale ou familiale, anticonformisme. Idée de liberté avec la possibilité de disperser les cendres. [19]
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Volonté de dépouillement, de renoncement. Ou bien choix qui exprime des peurs secrètes (de la putréfaction, la peur
d'être enterré vivant...) [2].
Les raisons écologiques : éviter la pollution, répondre à la surpopulation des cimetières [14]. Mais aussi volonté de
se débarrasser des morts ressentis comme potentiellement dangereux ou source de nuisance [2].
Les raisons économiques : un coût inférieur de 30 % par rapport à l'inhumation [3]. L'impossibilité d'acquérir des
concessions à perpétuité dans les grandes villes ou encore le rejet d'une marchandisation de la mort, et la volonté
de faire des économies [19].
Mais ce choix traduit aussi le rejet des cimetières traditionnels, véritables "parcs mortuaires" [3]. La tendance
hygiéniste de la société, qui voit dans la pureté supposée du feu un moyen de s'opposer à la décomposition
angoissante du corps [19].
La volonté chez certaines personnes âgées de ne pas gêner ou le manque de confiance dans l'affection que leur
portent leurs descendants et donc dans leur capacité à entretenir le souvenir [2] et à prendre soin de la sépulture
[14].
Aussi, l'individualisme, l'augmentation des contrats de prévoyance, qui donnent la possibilité de maà®triser sa vie de
bout en bout. L'absence d'attache qui peut expliquer une forte tradition crématiste dans les villes portuaires (30 % à
Nantes en 2001) [14].
Enfin, si la terre est un vecteur de transmission et si l'enterrement marque non seulement l'attachement à la terre
mais aussi à l'autre par delà les générations, avoir recours à la crémation traduit peut être la crise de la
transmission entre générations [24].
3.2.2 La cérémonie
L'incinération, qui marque la séparation définitive avec le défunt [3] et souffre encore d'un déficit de ritualisation est
souvent mal vécue par les familles pour qui la transformation du cercueil en une urne remise immédiatement est un
choc émotionnel [17].
La mise à la flamme est jugée éprouvante et quand elle est différée cela rajoute une épreuve supplémentaire. La
présence de commerciaux (personnel des pompes funèbres) au moment de la cérémonie est également mal
ressentie [19].
Les professionnels ont cherché à humaniser cette technique, même si cela est encore peu appliqué, en
déconseillent à la famille d'assister à la partie technique, en préconisant des cérémonies courtes et en offrant de
conserver l'urne pendant quelques semaines le temps de réfléchir à sa destination [17].
Ces professionnels, dont le rôle et l'écoute et l'accompagnement des familles, cherchent aussi à améliorer l'accueil
au sein des crématoriums en en soignant
l'esthétique ou en proposant par exemple la mise à disposition de matériel audiovisuel afin de personnaliser la
cérémonie [21].
Les cérémonies au crématorium peuvent être religieuses, organisées avec des laà¯ques, la présence d'un prêtre n'y
étant pas prévu ou civile avec un maà®tre de cérémonie (professionnel du funéraire). Dans les deux cas il sera
possible de les personnaliser en permettant la prise de parole de proches pour la lecture de textes ou de discours
rendant hommage aux défunt, le choix de musique, etc...[14].
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3.2.3 La destination des cendres
L'urne peut être enterrée dans une sépulture cinéraire (3 % des cas en 1999), dans une tombe, une cavurne [5] ou
un caveau familial. Placée dans un columbarium (4 % des cas ), scellée sur une tombe ou encore son contenu peut
être dispersé (25 % des cas) [14].
La dispersion peut se faire en pleine nature (mer, montagne), dans un lieu significatif pour la famille ou dans un
jardin du souvenir mais pas sur la voie publique [21].
Ainsi, la destination des cendres remises à la famille n'est pas imposée par le droit français, l'un des plus libéral
d'Europe en la matière, car elles ne sont pas considérées comme des restes mortels [21]. D'ailleurs dans 68 % des
cas leur destination n'est pas connue [14].
Cependant, comme les communes n'ont aucune obligation quant à la mise en place d'équipements cinéraires
(columbariums, jardins du souvenir), moins de 10 % des cinquante mille cimetières français en sont équipés et
lorsque c'est le cas, ils sont rapidement saturés [21]. Les familles se retrouvent alors dans l'obligation de conserver
l'urne ou de disperser les cendres. L'une [14] et l'autre de ces solutions étant interdite par l'église catholique [19],
elles ne savent plus quoi faire de leurs morts [14].
L'enterrement de l'urne, solution coûteuse et paradoxale, est néanmoins la plus satisfaisante car elle donne un lieu
de recueillement. La dispersion elle, en empêchant le marquage physique, rend difficile la commémoration du défunt
[19]. A terme, avec la possible disparition du lieu de dispersion par exemple, cela peut poser des problèmes aux
endeuillés [21].
Dans certains cas les cendres sont "partagées" entre les différents membres de la famille. Permise par la loi, à partir
du moment ou les personnes concernées l'autorisent [21], cette pratique n'est pas sans poser de problème lorsqu'il y
a désaccord sur la destination des cendres [25].
3.3 Les pratiques "originales"
La diminution de la religion et la personnalisation des funérailles dans les sociétés nord-américaines, mais aussi
l'anticipation de l'âge d'or de la mort, qui va correspondre
à la disparition progressive dans les années à venir, des baby-boomers (2,5 millions de mort aujourd'hui aux
Etats-Unis 4 millions dans 30 ans) font que l'industrie funéraire doit se réinventer [26].
Ainsi, il est maintenant possible de faire des funérailles une véritable fête avec exposition du corps dans un
"fun-érarium", entouré d'objet illustrant un aspect de la vie
du disparu (canne à pêche, barbecue) [13], ou dans un gymnase ou encore près d'un étang [26]. De présenter des
films retraçant la vie du disparu [13] et de retransmettre la cérémonie en directe sur Internet [26].
En France, on fait aussi preuve d'originalité avec l'utilisation de musique disco à l'église, des 2CV en guise de
corbillards [25]. Le deuil porté en blanc, la médaille magique
(placée autour du cou du défunt puis remise ensuite à la famille après l'incinération pour apporter "émotion,
réconfort, présence") [5]. Enfin les stèles et urnes qui se déclinent maintenant selon la passion du disparu : moto,
pétanque, voile, et même broderie [25].
Le devenir des cendres : les cendres peuvent être dispersées en mer par avion [26] ou montgolfière [25], coulées
dans du béton puis déposées sur des barrières de corail [13] ou envoyées dans l'espace.
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En effet, une société texane, Célestis, (qui a pour filiale française la société l'Autre-Rive), propose depuis 1997 de
transformer l'espace en cimetière en y envoyant les cendres des défunts depuis une base militaire située en
Californie. Pour 6100 € la capsule contenant les cendres est mise en orbite autour de la terre. Pour 14 200 € elle
tournera autour de la lune ou errera sans fin dans l'espace profond [27].
Leur diamantisation : une société américaine, Life Gem, propose pour 2 299 $ et en six semaines de transformer un
cadavre en diamant bleu. Un processus chimique complexe nécessitant plusieurs étapes et le savoir-faire de deux
entreprises, l'une en Pennsylvanie l'autre en Russie, permet en effet de transformer le carbone du corps d'abord en
graphite puis en un diamant qu'un quart de carat. Un seul corps permettant de réaliser une centaine de diamant le
reste des cendres est conservé dans une banque et mis à la disposition de la famille pour d'éventuelles nouvelles
demandes [28].
4 - Les conséquences de ces nouvelles ritualités
Les rites traditionnels, en perdant leur ancrage dans le système symbolique, ont perdu leur pouvoir de donner du
sens aux passages [9], ils se sont amenuisés, n'étant plus dotés de fonctions consolatrices [29].
4.1 La personnalisation des rituels
Le développement de la personnalisation des obsèques, l'augmentation des rituels intimes n'impliquant que la famille
font qu'il y a captation de la mort dans la sphère
intime au détriment du collectif [3], cela fait que les individus ne sont plus inscrits dans la lignée humaine comme le
leur permettaient les rituels collectifs [4].
Maintenant, seule la mort virtuelle aide à structurer les jeunes ce qui est préjudiciable [18].
Or, respecter ces rituels de transition facilite le travail de deuil [4] qui sera rendu plus difficile lorsque les endeuillés y
sont confrontés seuls, et que les rites sont individuels [9]. En effet, le deuil se compliquerait dans 17 % des cas et
serait pathologique dans 5 % de fait de sa non prise en charge collective [4].
Ainsi, il importe que l'endeuillé puisse partager avec d'autres, puisse évoquer le disparu au risque, en ne s'affrontant
qu'à lui-même, de basculer dans une mort psychique [7].
4.2 Ritualité et crémation Avant, les obsèques permettaient l'accompagnement du défunt dans un endroit réservé
aux morts, les cimetières [3] o๠la terre, qui avant une fonction d'accueil, accompagnait la décomposition et
préparait à la séparation. Sa violence était invisible [24]. Maintenant la crémation en court-circuitant le temps de la
décomposition du corps, abrège le travail de deuil et le complique, car le deuil a besoin de beaucoup de temps dont
la durée ne peut être normalisée [6]. 4.2.1 L'absence de traces La dispersion des cendres, qui marque une attitude
privée envers la mémoire [22] et les cimetières domestiques (urne au domicile) font que le territoire des morts n'est
plus social mais privé [19]. Il n'y a plus de trace socialisée à l'image de la diamantisation des cendres qui ne permet
pas de conserver un lieu public pour rendre hommage au défunt de façon collective ou individuelle [30]. De plus, les
cendres peuvent être volées, le défunt "portatif" en sautoir, la peluche cinéraire, les cendres transportées dans le
coffre de la voiture, peuvent entraà®ner des réactions pathogènes car les morts et les vivants se confondent et le
souvenir qui soulage le vide de l'absence ne peut s'installer [31 Cela prive également la société d'un dispositif
monumental et public d'archivage [31] et fait disparaà®tre la trace des anciens mais aussi de nos racines. Or, le
deuil a besoin de traces [2]. A l'exemple de la Belgique o๠des plaquettes portant le nom du défunt sont placées
autour de la pelouse de dispersion. Ce qui prouve qu'il n'y a pas volonté de mettre en Å“uvre la disparition totale des
défunts et que les cendres sont toujours pourvues d'humanité [32] En France, les gens compensent l'absence de
traces en marquant le lieu de dispersion des cendres, avec des fleurs ou tout autre objet (cailloux, branches..) et
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créent ainsi des cimetières "lilliputiens" [31]. Ou encore aux Etats-Unis, avec le "Names Project" (ou patchwork des
noms) oà¹, pour combler l'absence de rites accompagnant l'incinération des victimes du SIDA, on réalise des
panneaux de tissu censés représenter, évoquer l'identité de ces morts. En Allemagne, il s'agira d'une installation de
deux cent cinquante pavés gravés du nom de ces victimes et placés dans un endroit public [33].
Ces pratiques sont symboliques de la volonté, non seulement d'avoir un lieu de mémoire mais aussi de resocialiser
ces morts [31]. Enfin, les nouveaux rituels, en refusant d'intégrer le monde de la mort, font que les morts viennent
frayer avec les vivants sous forme de fantômes, de rêves et selon les vicissitudes du travail du deuil [32]
4.3. Quelques propositions
* Resocialiser le deuil et apprivoiser la mort en marquant les fêtes d'anniversaire des disparitions, en affichant les
avis de décès dans les maisons de retraite, en parlant de la mort en famille [4]. En se rendant aux funérailles,
premier geste qui permet de ritualiser la séparation et de penser à sa propre mort [34].
* Réintroduire la société et créer de nouveaux rituels pour diminuer la violence de la crémation [3]. Pour cela,
ritualiser les adieux, éloigner les participants du moment de l'incinération et profiter de ce moment pour permettre
leur rencontre et l'échange. Remettre les cendres à la famille après un délai suffisant et les encourager à les
déposer dans un endroit du souvenir plutôt que de les disperser.
* En cas de dispersion, conseiller une cérémonie familiale et enfin encourager les échanges familiaux concernant les
décisions funéraires [2].
* Pour les cérémonies au cimetière faire jeter une fleur plutôt que de descendre le cercueil sans un mot [34].
* Commémorer les morts, les honorer, car c'est un moyen de domestiquer la mémoire individuelle et collective mais
aussi de les remettre à leur place Pour cela, construire des cités des morts à côté de celles des vivants pour leur
signifier qu'ils ne font plus partie de la société mais qu'ils sont gardés sous haute surveillance [32].
* Accompagner, informer, renforcer les valeurs morales, de solidarité, pour éviter la promotion exclusive ou la
sous-estimation du corporel et pour que le corps retrouve sa place [2].
Conclusion
La modernité occidentale a contribué à transformer les attitudes par rapport à la mort. De la mort apprivoisée
d'époques plus traditionnelles, nous sommes passés, au cours du siècle dernier, à la mort niée.
Selon Louis-Vincent THOMAS les caractéristiques des rites de mort sont la simplification, la disparition (le cadavre
est évacué) et la privatisation mais aussi la technicisation, les morts étant placés dans des mains étrangères et
professionnelles [33].
D'un rituel collectif défini, régi par le " faire plutôt que dire", ou tout s'organisait autour du cadavre et o๠le cimetière,
sanctuaire des morts, aidait à donner un statut aux défunts, on est passé à des cérémonies personnalisées ou
"sur-mesure" o๠l'on cherche plutôt "à dire qu'à faire" [35].
Cependant de nouvelles tendances semblent émerger. La demande ou construction de locaux ou d'espaces non ou
pluridisciplinaires pour célébrer les rites funèbres [22]. Et la volonté pour un tiers des français, dont les jeunes, de
retrouver les rites qui concernent le savoir-faire et la mobilisation du cercle familial, comme l'envoi de faire-part de
décès, la cérémonie religieuse et le repas de famille [20].
De plus, si elle admet les attitudes naturelles de renoncement, de lâcher-prise, qui ont des valeurs temporelles et
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spirituelles incomparables, l'humanité réapprendra l'intérêt des rites de passage et de leur diversité incomparable
[29].
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SYNTHESE REALISEE EN 2004 PAR VALERIE DUPONT DANS LE CADRE DE LA FORMATION INTD-CNAM
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