1840 voyage de sainte-helene
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1840 voyage de sainte-helene
1840 VOYAGE DE SAINTE-HELENE Le 7 juillet, Joinville fit larguer les voiles et la Belle-Poule quittait Toulon pour un voyage de quatre mois. Le prince de Joinville fit mouiller à Cadix puis le 26 à Madère et le 28 à Ténériffe. Le passage de l’équateur le 20, donna lieu au baptême traditionnel et personne ne songea plus ni à Napoléon ni à son tombeau. Le prince décida ensuite de se diriger vers le Brésil qu’il atteignit en deux semaines. Joinville avait fait ses calculs : la Belle-Poule devait rallier Cherbourg entre le 1er octobre et le 10 décembre ; cela faisait quitter Sainte-Hélène avant le 25 octobre et, étant donné la situation politique internationale, il n’était pas souhaitable de s’attarder plus que de raison en terre anglaise. Le 25, il fit monter sur le pont le cercueil impérial apporté de France pour que chacun se familiarisât avec sa manœuvre. Le 6 octobre, on vit enfin Sainte-Hélène. Le navire restait en panne et tout le monde passa la nuit sur la Belle-Poule. Durant le séjour à terre, le prince se tiendra autant qu’il est possible, à l’écart des Anglais : le climat tendu des relations entre les deux pays, le traitement qui avait été réservé à l’Empereur l’incitât à la réserve. Le corps du jeune Robert d’Harcourt, élève officier âgé de 17 ans, était mort sur l’île 5 mois plus tôt, et l’abbé avait promis à sa mère de ramener son corps, il y eut donc non pas un mais deux cercueil à bord. On faillit garder une photographie de l’Empereur. En effet, Las Cases avait pensé à emporter un appareil à daguerréotype(1), procédé qui avait été inventé l’année précédente. Mais ce 11 octobre, l’appareil très fragile s’était révélé hors d’usage, détruit par les conditions difficiles du voyage. Le corps de l’Empereur reposait désormais dans cinq cercueils. 43 hommes furent nécessaires pour porter cette masse de 1200kg jusqu’au corbillard. Il faillit même y avoir un accident au moment de descendre la bière dans la chaloupe : à l’aide d’une grue servant habituellement à descendre l’eau douce, il se mit à tourner et le cercueil fut violemment secoué, puis redescendit doucement. Cette fois, le cercueil à bord qui interdisait toute descente, il n’était plus question de musarder, étant donné la situation critique avec l’Angleterre. (1) La première impression d’une image sur un support date de 1820. Il y eut une polémique sur le créateur d’un autre procédé, en effet, on prétend que Daguerre aurait pris l’invention de Nicéphore Niepce à son compte. L’aventure du retour des cendres /Georges Poisson/2004