n°8 - août/septembre/octobre 2013
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n°8 - août/septembre/octobre 2013
rimheRevue Interdisciplinaire Management et Humanisme n°8 - août/septembre/octobre 2013 Exploiter une enquête de satisfaction pour identifier les principaux facteurs de fidélisation des personnels. Le cas du centre hospitalier de Versailles. Christophe Baret1, Florence Dumas, Chantal Mairesse et Sophie Randon Résumé La fidélisation des personnels, et notamment des soignants, est une préoccupation majeure des hôpitaux publics. Il est donc essentiel pour une direction des ressources humaines d’identifier les pratiques qui favorisent la fidélisation. Nous réalisons une revue de la littérature académique internationale pour identifier les nombreuses pratiques qui ont un effet positif sur la fidélisation. Mais vu le nombre de pratiques mentionnées, nous montrons que des études complémentaires au niveau de l’établissement doivent être réalisées afin d’y définir les priorités du projet social. En pratiquant une analyse en composante principale suivie d’analyses de regression linéaire hiérarchique sur les données des enquêtes de satisfaction 2005 et 2010 du Centre hospitalier de Versailles, nous mettons en évidence que l’évolution professionnelle, l’alignement des compétences, les conditions de travail et les relations hiérarchiques sont les principaux prédicteurs de la loyauté des personnels dans cet établissement. Compte tenu de ces résultats, nous recommandons aux établissements de mettre en place une gestion des compétences pour que l’offre de formation et de mobilité suivent les transformations des métiers. Une formation de l’encadrement, notamment des services techniques, au management est aussi souhaitable pour améliorer les relations hiérarchiques. Mots clés Hopital ; fidélisation ; personnel ; formation ; enquête de satisfaction Abstract Personnel retention is a major concern for French public hospitals. Human resources managers must identify the HR practices which have a positive impact on retention. The international litterature on employee retention reveals a long list of such practices. Therefore, in order to define priorities, surveys should be completed in each hospital to identify the practices which may have the strongest impact. Some hospitals implemented periodic work satisfaction surveys, can they use them to identify these practices ? We analyse the data collected through the 2005 and 2010 work satisfaction surveys achieved at the city of Versailles general hospital. An exploratory factor analysis using principal components solution with varimax rotation is previously conducted to discover the structure of the data set. Then, the results of hierarchical linear regression analysis reveal that the main predictors of employee loyalty are career developement, job-competence fit, working conditions and quality of relationships with management. Considering these results, we recommand HR managers to implement competence management practices. Training sessions and job mobility may then be adapted to job evolutions. The management skills of unit managers should also be reinforceed. Key words Hospital, personnel retention, training, career development, work satisfaction survey 1 Auteur contact : Christophe Baret, Professeur Aix-Marseille Université, Laboratoire d’économie et de sociologie du travail, CNRS, UMR 7317, [email protected], 35 Avenue Jules Ferry, 13626, Aix en Provence cedex 01. Florence Dumas : Maître de conférences Université Lyon3, IFROSS, et Laboratoire de Psychologie Cognitive, CNRS UMR 7290, Aix-Marseille Université. Chantal Mairesse : Responsable formation, Centre Hospitalier de Versailles. Sophie Randon : Doctorante, Université Lyon3, Centre de recherche Magellan 1 rimheRevue Interdisciplinaire Management et Humanisme n°8 - août/septembre/octobre 2013 Exploiter une enquête de satisfaction pour identifier les principaux facteurs de fidélisation des personnels. Le cas du centre hospitalier de Versailles. Résumé La fidélisation des personnels, et notamment des soignants, est une préoccupation majeure des hôpitaux publics. Il est donc essentiel pour une direction des ressources humaines d’identifier les pratiques qui favorisent la fidélisation. Nous réalisons une revue de la littérature académique internationale pour identifier les nombreuses pratiques qui ont un effet positif sur la fidélisation. Mais vu le nombre de pratiques mentionnées, nous montrons que des études complémentaires au niveau de l’établissement doivent être réalisées afin d’y définir les priorités du projet social. En pratiquant une analyse en composante principale suivie d’analyses de regression linéaire hiérarchique sur les données des enquêtes de satisfaction 2005 et 2010 du Centre hospitalier de Versailles, nous mettons en évidence que l’évolution professionnelle, l’alignement des compétences, les conditions de travail et les relations hiérarchiques sont les principaux prédicteurs de la loyauté des personnels dans cet établissement. Compte tenu de ces résultats, nous recommandons aux établissements de mettre en place une gestion des compétences pour que l’offre de formation et de mobilité suivent les transformations des métiers. Une formation de l’encadrement, notamment des services techniques, au management est aussi souhaitable pour améliorer les relations hiérarchiques. Mots clés Hopital ; fidélisation ; personnel ; formation ; enquête de satisfaction Introduction En France 63% des établissements auraient des difficultés à recruter des infirmiers (Haroche, 2010). Dans ce contexte de forte pénurie d'infirmières qui accroît les coûts de recrutement et la charge de travail des personnels, et qui peut aussi conduire à une baisse de la sécurité des soins et de l'activité, le développement de la loyauté des personnels, notamment soignants, est un enjeu crucial pour les établissements de santé. Les pratiques de gestion des ressources humaines (GRH) constituent un levier d'action non négligeable sur la fidélisation. Afin de pouvoir élaborer une politique de fidélisation efficace, la Direction des ressources humaines (DRH) doit, dans un premier temps, identifier les principales pratiques qui ont une influence sur la loyauté des personnels. Dans cet article, nous proposons une revue de littérature internationale pour identifier les principales pratiques de GRH qui ont une influence sur les départs volontaires du personnel ou bien ses proxi comme l'intention de départ, la satisfaction et l'implication organisationnelle (Cf. §1.). Si cette revue de littérature confirme l’impact des pratiques de GRH sur la fidélisation, elle reste peu éclairante pour le DRH car elle identifie un grand nombre de pratiques ce qui ne permet pas de dégager des priorités. Peut-on utiliser une enquête de satisfaction d’établissement pour identifier les pratiques de GRH qui ont le plus fort impact sur la fidélisation ? En pratiquant une analyse en composante principale suivie d’une analyse de regression linéaire hiérarchique sur les données des enquêtes de satisfaction 2005 et 2010 du Centre hospitalier de Versailles (respectivement 784 et 1091 questionnaires exploités), nous mettons en évidence que l’évolution professionnelle, l’alignement des compétences, les conditions de travail et les relations hiérarchiques sont les principaux 2 rimheRevue Interdisciplinaire Management et Humanisme n°8 - août/septembre/octobre 2013 prédicteurs de la loyauté des personnels dans cet établissement (Cf. §2.). Nous montrons donc ainsi qu’une enquête de satisfaction peut effectivement permettre d’identifier les pratiques prioritaires. Nous préconisons de mettre en place une gestion des compétences pour que l’offre de formation et de mobilité suivent les transformations des métiers. Une formation de l’encadrement, notamment des services techniques, au management est aussi souhaitable pour améliorer les relations hiérarchiques (Cf. §3.). 1. Les facteurs de départ identifiés par la recherche Les travaux portant sur les déterminants du turnover ou de l’intention de départ des personnels, et plus particulièrement des personnels hospitaliers ont été nombreux dans la littérature internationale. Nous distinguons les travaux portant sur l’intention de départ et ses proxi et ceux portant sur les départs effectifs. 1.1. Les travaux sur les déterminants de l’intention de départ La plupart des recherches se sont intéressées à l’intention de départ en mobilisant des cadres théoriques issus de la psychologie sociale et notamment des théories de la motivation qui font référence à deux principaux concepts : la satisfaction au travail et l’implication organisationnelle, lesquelles prédisposent au comportement de départ (Zangaro, 2001). Dans son étude sur les facteurs de motivation des élèves soignants, Fournier (2011) fait référence à la théorie duale de la motivation de Herzberg (1971). Deux types de facteurs de motivation sont identifiés : ceux liés au contexte du poste (rémunération, sécurité de l’emploi) qui peuvent provoquer de l'insatisfaction en cas d'absence mais pas de motivation ; ceux liés au contenu du poste (réalisation de soi, développement personnel et reconnaissance) qui seuls peuvent engendrer de la motivation. Son étude réalisée auprès de 253 élèves infirmiers et aides-soignants montre que les facteurs liés au contenu du poste (i.e., la réalisation de soi et le travail proprement dit) sont les plus importants pour les élèves mais qu’après quelques années le contexte du poste devient prépondérant avec la mise en avant de la rémunération et de l’avancement. La satisfaction au travail est un concept relié aussi bien à l’implication organisationnelle qu’à l’intention de départ. Elle est d’ailleurs considérée comme un bon prédicteur de cette dernière. De nombreuses études traitent de la satisfaction au travail des infirmières et nombre de déterminants ont été identifiés. Pour ne pas être trop long, nous ne retiendrons ici que ceux des deux principales catégories de la typologie proposée par Hayes et alii (2010), dans leur récente méta-analyse, c’est à dire les variables interpersonnelles et les variables extra personnelles. Les principaux déterminants identifiés dans la littérature sont présentés dans le Tableau 1 ci-dessous. 3 rimheRevue Interdisciplinaire Management et Humanisme n°8 - août/septembre/octobre 2013 Tableau 1 : Les déterminants de la satisfaction au travail des infirmières Déterminants Sens de la relation Variables interpersonnelles Stress au travail Cohésion d’équipe + Collaboration avec les + médecins Relations et communication + avec le supérieur Les soins de haute qualité au + patient Variables extrapersonnelles La routine Organisation du travail de + soin Salaire +/Perspectives de carrières + Tutorat + Auteurs Blegen, 1993 Adams et Bond, 2000 Zangaro et Soeken, 2007 Irvine et Evans, 1995 Utriainen et Kyngäs, 2009 Blegen, 1993 Adams et Bond, 2000 Coomber et Barriball, 2007 Rhay-Hung et alii, 2010 Rhay-Hung et alii, 2010 Les variables interpersonnelles ont le plus fort pouvoir explicatif de la satisfaction au travail. Nous remarquons que la qualité des relations avec les patients, l’équipe, les médecins et le supérieur hiérarchique est un facteur essentiel de satisfaction au travail. Ces facteurs ne correspondent pas directement à des pratiques de GRH mais certaines pratiques comme la communication interne ou la formation peuvent avoir un impact sur ces facteurs. Nous retrouvons ici aussi des variables davantage relatives au contenu du travail comme les soins au patient, et en particulier les soins de haute qualité. Ces variables ont trait au projet de soin de l’établissement et à sa communication auprès des agents. C’est parmi les variables extra-personnelles qu’apparaissent directement les pratiques de GRH. Il apparaît notamment que les perspectives de développement de carrière et le tutorat ont un effet positif sur la satisfaction des infirmières. Le second concept fréquemment utilisé est l’implication organisationnelle. Par exemple, Gambino (2010) a étudié le lien entre l’intention de rester des infirmières et différentes dimensions de l’implication qui sont : − l'implication organisationnelle: (Meyer et Allen, 1993) avec ses 3 dimensions (affective: attachement émotionnel, identification à l'organisation; calculée: estimation du coût du départ de l'organisation ; normative: sentiment de devoir, d'obligation de rester dans l'organisation). − l'implication dans la profession: (Blau, 2003) qui reprend les 3 dimensions de l'implication organisationnelle mais divise l'implication calculée en deux items: les coûts cumulés financiers, affectifs, sociaux de quitter la profession ; et la perception de professions alternatives possibles. − la motivation à l'entrée (Raatikainen, 1997) qui peut être soit altruiste: vocation, servir les autres, adhésion à des valeurs ; soit analytique: salaire, avantage, sécurité de l'emploi, perspectives de carrière. 4 rimheRevue Interdisciplinaire Management et Humanisme n°8 - août/septembre/octobre 2013 L’étude réalisée par Gambino (2010) auprès de 150 infirmières diplomées nord américaines montre que ce sont principalement l’âge et l’implication normative qui influencent l’intention de rester dans l’organisation. L’obligation de rembourser les frais de scolarité pris en charge par l’établissement ou bien le sentiment d’être redevable des efforts financiers consentis par l’organisation pour assurer sa formation engendrent davantage de loyauté que la vocation ou les avantages perçus. Les travaux de Mzabi (2011) ont confirmés en France cette influence de l’âge et de l’implication normative sur l’intention de départ. Selon cet auteur, les déterminants de l'implication calculée sont la perception d'une dégradation des conditions de travail qui rompt le sentiment d'équilibre entre contribution et rétribution. Il y a aussi l’âge qui accroît le sentiment du coût d'un départ. L'implication normative est, quant à elle, affectée par la reconnaissance exprimée par les autres membres de l'équipe et par les relations avec la hiérarchie. Enfin, les travaux de Joshua-Amadi (2002) ont mis en évidence trois principaux facteurs de départ : − la faiblesse du salaire: les infirmières estiment que leur salaire n'est pas à la hauteur de leur niveau d'études, de leurs conditions de travail et de la complexité des tâches qui leurs sont demandées. − le manque de considération : les infirmières regrettent le manque de considération témoignée par leurs managers, les patients et les jeunes médecins. Elles soulignent la faible prise en compte de leur avis dans les décisions d'organisation ainsi que la faible communication avec la hiérarchie. − le manque de perspective de développement: le manque d'opportunités de formation, l'absence de possibilité de promotion et de progression professionnelle. En synthèse, les travaux sur les déterminants individuels mettent en évidence l'influence de cinq pratiques managériales et de GRH sur l’intention de départ et ses proxy que sont l’implication organisationnelle et la satisfaction au travail: les relations et la communication avec la hiérarchie, la formation professionnelle, le développement de carrière, le salaire et le tutorat. Nous allons maintenant nous intéresser aux travaux qui ont porté sur le départ effectif des soignants. 1.2. Les travaux sur les départs effectifs Les travaux qui portent sur l’effet direct des pratiques de GRH sur les départs volontaires des salariés sont comparativement peu nombreux et concernent rarement les personnels hospitaliers. Dans leur travail sur l’impact des pratiques de GRH sur les départs volontaires du secteur non gouvernemental Canadien, Haines et alii (2010) ont mobilisés quatre approches théoriques distinctes qui expliquent l’influence de facteurs organisationnels: − La théorie de “l'équilibre organisationnel” de March et Simon (1958) qui suggère l'existence d'un équilibre entre contribution et rétribution. Si un changement intervient sur l'un des deux aspects remettant en cause l'équilibre, cela peut engendrer une augmentation de l'intention de quitter l'organisation. − La théorie du capital humain (Becker, 1964) qui considère qu'en développant son expérience et ses compétences, l'employé accroît son capital humain et les possibilités d'emploi dans d'autres entreprises. En conséquence, les efforts de formation réalisés par l'entreprise peuvent renforcer les opportunités d'emploi et engendrer une augmentation du turnover. 5 rimheRevue Interdisciplinaire Management et Humanisme n°8 - août/septembre/octobre 2013 − La théorie des marchés internes du travail (Doeringer et Piore, 1971), qui suggère que l'existence de marchés interne du travail et donc de possibilité de mobilité horizontale et verticale dans l'entreprise réduit l'intérêt d'un départ de l'entreprise et fidélise la main d'oeuvre. − La théorie de la défection et de la prise de parole (Hirschman, 1970), qui énonce que si les salariés ont la possibilité d'exprimer leur mécontement dans des instances de dialogue social, ils vont privilégier la prise de parole et renonceront à quitter l'entreprise. Les résultats sur un échantillon de 6322 lieux de travail hors secteur de la santé montrent que les pratiques de GRH qui ont un impact sur le turnover du personnel sont: − la formation qui a un impact positif sur le turnover: cela renforce les prédictions de la théorie du capital humain, les efforts de formation de l'entreprise conduisent à augmenter les départs du personnel formé. − la mobilité interne, verticale ou horizontale, a une influence négative sur le turnover. Comme le propose la théorie des marchés internes du travail, la mobilité favorise la loyauté des salariés. − l'existence de procédures de régulation des conflits, indépendamment de l'importance de la présence syndicale, a aussi une influence négative sur le turnover, ce qui confirme les prédictions de la théorie de la défection et de la prise de parole. Les autres pratiques de GRH comme la rémunération variable, la participation aux décisions, l'existence d’avantages et d'un niveau de rémunération supérieur aux autres entreprises, n'ont pas d'influence sur le turnover. Mobilisant cette approche plus spécifiquement auprès des personnels soignants, les travaux de Forest et Kleiner (2011) montrent que le manque de formation et de soutien organisationnel sont les principaux facteurs de départ des infirmières durant la première année d’emploi. Cet effet positif de la formation sur la rétention est, à première vue, contradictoire avec la théorie du capital humain et les résultats de Haines et alii (2010). Cette ambiguïté de l'effet de la formation est embarrassante pour la DRH qui pilote la politique de formation d’un établissement, il paraît donc important de clarifier cet effet. On le voit, que ce soit sur l’intention de départ ou sur les départ effectifs, la formation, la carrière ou le tutorat mais aussi le salaire et les relations avec la hiérarchie apparaissent comme les principaux déterminants de l’instabilité des personnels soignants. Ces résultats sont intéressants mais du point de vue du DRH qui doit élaborer une politique les facteurs restent encore nombreux et il convient alors de les hiérarchiser au niveau de l’établissement pour pouvoir dégager des actions prioritaires. À l’occasion de l’élaboration d’un projet social d’établissement, il paraît donc essentiel de réaliser des études au niveau des établissements intégrant des pratiques de GRH comme la formation ou la gestion des parcours professionnels pour mettre en évidence quels sont localement les principaux facteurs de fidélisation de la main d’œuvre. 2. Méthodologie de traitement d’une enquête de satisfaction d’un établissement S'il serait coûteux pour un établissement de réaliser une étude spécifique sur l'ensemble de son personnel, il serait par contre moins onéreux de procéder par une analyse secondaire des données collectées lors des enquêtes de satisfaction qui sont assez répandues. Ces enquêtes de satisfaction sont le plus souvent confiées à des prestataires privés qui ne proposent que des statistiques descriptives et n'identifient pas de relations entre les variables. Si ces enquêtes ne 6 rimheRevue Interdisciplinaire Management et Humanisme n°8 - août/septembre/octobre 2013 mobilisent pas les échelles de mesure de la satisfaction ou de l'intention de départ validées dans la littérature scientifique, elles sont pour autant riches en données car de nombreux items sont renseignés et elles portent sur l'ensemble de la population mère ce qui permet d'envisager des traitements complexes portants sur plusieurs centaines d'individus. Dans le cadre d'une démarche exploratoire, nous proposons ici de tester la capacité d'une enquête de satisfaction d'un établissement à apporter des résultats quant à l'effet des pratiques de GRH sur la loyauté des personnels. Le centre hospitalier étudié ici est celui de Versailles. Il s’agit d’un établissement public de 733 lits. Il emploie 2435 agents et 600 médecins avec des activités de médecine, chirurgie obstétrique, de soins de suite et de réadaptation, de maison de retraite et de psychiatrie. Nous avons eu accès aux deux dernières enquêtes de satisfaction de l’établissement (2005 et 2010) portant respectivement sur l’ensemble des personnels à l’exception des médecins2. 784 et 1091 questionnaires ont été exploités sur ces deux périodes soit des taux de réponse de 35 % et 50 % respectivement. Le questionnaire utilisé en 2005 comportait 61 items tandis que celui de 2010 était réduit à 53 items. Bien qu’entre 2010 et 2005 des questions aient été ôtées et d’autres ajoutées, le taux de recouvrement des items employés à ces deux occasions était de 75 %. Il demeurait donc élevé, présentant ainsi l’avantage qu’un modèle étudié sur les données de 2005 pouvait également l’être sur les données de 2010. La plupart des items était associés à des échelles d’accord (de tout à fait d’accord ; plutôt d’accord ; plutôt pas d’accord ; à pas du tout d’accord) ou de fréquence (de toujours ; souvent ; quelquefois ; à jamais) à 4 modalités. Afin de faciliter la lecture et l’exploitation des données, les items ont été recodés de sorte qu’un score élevé soit associé à un haut degré d’accord ou de fréquence ou, plus largement, que les échelles soient systématiquement orientées du négatif vers le positif. La modalité sans avis ou ne se prononce pas, également prévue à l’origine, a été éliminée et traitée comme donnée manquante3. Au préalable, la mesure de la loyauté des personnels présente sur les deux périodes examinées, et à laquelle nous avons donné le statut de variable dépendante (i.e., je recommanderais à un proche de venir travailler dans ce centre hospitalier), a été isolée des questionnaires utilisés par l’établissement. Nous avons ensuite sélectionné une douzaine d’items jugés parmi les plus pertinents, en dehors des données textuelles représentant entre 6.5 et 9 % pour les enquêtes de 2005 et 2010, des données personnelles (e.g., sexe ; date de naissance ; secteur d’activité) et des items spécifiques à l’établissement ou trop éloignés de notre objet d’étude (e.g., mode de transport pour se rendre sur son lieu de travail ; accés à l’intranet), que nous avons soumis à une Analyse en Composante Principale. Cette dernière, conduite tout d’abord sur les données de 20054, et répétée sur celles de 2010, a permis après rotation Varimax de dégager 4 facteurs expliquant respectivement près de 69 % et 63 % de la variance totale pour les deux périodes considérées. Les résultats obtenus sont résumés dans le 2 Les médecins n’ont pas été interrogés en 2005. Ils ont été interrogés en 2010 mais pour pouvoir réaliser la comparaison avec 2005, nous les avons exclus de nos traitements. 3 Pour l’ensemble des mesures retenues, le taux de données manquantes demeurait raisonnable, il s’élevait à prés de 14% sur les deux échantillons (de 2.3 à 20.7% pour 2005 et de 1.2 à 21.4% pour 2010). 4 Les items associés à chacun des 4 facteurs sont présentés en Annexe 1. 7 rimheRevue Interdisciplinaire Management et Humanisme n°8 - août/septembre/octobre 2013 Tableau 2. Le premier facteur correspond aux relations hiérarchiques (e.g., j’ai le sentiment que mon supérieur hiérarchique me fait confiance), le second à l’alignement des compétences (e.g., j’ai le sentiment d’être à ma place dans le poste que j’occupe), le troisième aux conditions de travail (e.g., j’ai l’impression d’accomplir un travail physique) tandis que le dernier représente l’évolution professionnelle (e.g., j’ai le sentiment que l’établissement favorise l’évolution professionnelle des agents). Tableau 2 : Résultats de l’Analyse en Composante Principale sur les deux périodes considérées Facteurs dégagés 1. Relations hiérarchiques 2. Alignement des compétences 3. Conditions de travail 4. Évolution professionnelle 2010 % de variance expliquée 34 11 9 8 2005 % de variance expliquée 37 13 11 9 Valeur de l’indice Kmo .82 .84 (Kaiser-Meyer-Olkin) Test de sphéricité de Bartlett .0001 .0001 8 rimheRevue Interdisciplinaire Management et Humanisme n°8 - août/septembre/octobre 2013 Les 4 facteurs ainsi dégagés ont ensuite été introduits en prédicteurs dans des Analyses de Régression Linéaire Hiérarchique conduites sur nos deux échantillons avec la loyauté des personnels utilisée en variable dépendante. Ces analyses révèlent que chacun des facteurs retenus ajoute une part significative à l’explication de la loyauté. Le modèle complet explique prés de 33 % de la variable dépendante pour 2005 et prés de 30 % pour 2010 (cf. Tableau 3). Autrement dit, le pouvoir explicatif du modèle est réitéré dans des proportions analogues à 5 ans d’intervalles, et témoigne ainsi d’un modèle à la fois stable et robuste. Pour 2005, comme pour 2010, l’évolution professionnelle est le meilleur prédicteur de la loyauté des personnels avec un coefficient β standardisé de .30*** et .28*** respectivement. Sans surprise, les conditions de travail sont quant à elles un prédicteur négatif. En effet, plus les personnels ressentent de la pénibilité au travail et plus leur loyauté envers l’établissement en pâtit (β = -.20*** en 2005 et β = -.18*** en 2010). Enfin, les relations hiérarchiques (β = .20*** en 2005 et β = .15** en 2010) comme l’alignement des compétences (β = .10* en 2005 et β = .13** en 2010) prédisent positivement la variable dépendante. 9 rimheRevue Interdisciplinaire Management et Humanisme n°8 - août/septembre/octobre 2013 Tableau 3 : Coefficients de régression standardisés du modèle complet à 4 prédicteurs, sur la loyauté des personnels en variable dépendante, rapportés pour l’échantillon de 2005 et de 2010 2010 2005 2 Modèle complet β t ddl résiduel R ajusté β t ddl résiduel R2 ajusté Evolution professionnelle .30*** 6.58 411 .33*** .28*** 5.47 384 .30*** Conditions de travail -.20*** -4.50 -.18*** -3.76 Relations Hiérarchiques .20*** 4.11 .15** 2.78 Alignement des .10* 2.17 compétences Note. ***p < .0001 ; **p < .01 ; *p < .05. .13** 2.79 3. La priorité à donner à l’évolution professionnelle et aux formations d’adaptation au poste de travail Cette analyse secondaire de l’enquête de satisfaction du centre hospitalier de Versailles a mis en évidence l’influence de 4 facteurs sur la loyauté des personnels : l’évolution professionnelle, les conditions de travail, les relations hiérarchiques et l’alignement des compétences. Nous présentons ci-dessous quelques pratiques mises en œuvre au Centre Hospitalier de Versailles pouvant avoir un impact sur ces facteurs. Nous évoquons les pratiques de gestion des compétences et les pratiques visant l’amélioration des relations hiérarchies et des conditions de travail. 3.1. La gestion des compétences Le fait que l’évolution professionnelle soit le meilleur prédicteur de la loyauté renforce les résultats obtenus par plusieurs chercheurs qui ont montré l’influence positive des perspectives de carrières (Rhay-Hung et alii, 2010), des possibilités de promotion et de progression professionnelle (Joshua-Amadi, 2002), d’opportunités de formation (Forest et Kliener, 2011) et d’opportunités de mobilité horizontale et verticale (Haines et alii, 2010). Les craintes exprimées par Haines et alii quant à l’augmentation des départs des personnels formés ne semblent pas être confirmées en raison de la prévalence d’obligations spécifiques. L’obligation de rester dans la fonction publique hospitalière concerne notamment les agents ayant bénéficié d’une formation promotionnelle financée par l’établissement pour obtenir un certificat ou un diplôme du secteur sanitaire ou social. Dans ce cas, l’agent est tenu à un engagement de servir dans la fonction publique hospitalière d’une durée égale au triple de celle de la formation. Dans le centre hospitalier en question, 108 agents ont bénéficié d’une formation promotionnelle entre 2007 et 2011, et 63% d’entre eux sont toujours employés dans l’établissement en 2012. - Proposer des postes correspondants aux compétences acquises Au-delà des obligations contractuelles, il convient aussi que l’établissement puisse proposer des postes dans lesquels les agents peuvent mettre en œuvre leurs connaissances nouvellement acquises. La formation devrait donc être articulée avec une politique de mobilité qui permette à l’agent de connaître les besoins de compétences de l’établissement et à la DRH d’orienter les projets de formation des agents pour les guider vers des formations qui correspondent 10 rimheRevue Interdisciplinaire Management et Humanisme n°8 - août/septembre/octobre 2013 effectivement aux besoins de l’établissement. La mise en place d’une fonction de conseiller « Mobilité-carrière » au sein de la DRH pourrait ainsi permettre de limiter les départs à l’issue des formations au-delà de la période d’engagement et plus généralement d’accompagner la mobilité interne (environ 14% des agents changent chaque année d’affectation à Versailles). Actuellement, peu de services RH d’établissement proposent cette fonction, ce qui est regrettable compte tenu de son rôle de lien entre les efforts de formation et la fidélisation des personnels. - Partir des compétences requises pour renouveller l’offre de formation Cette influence positive de l'évolution professionnelle, alliée à celle de l'alignement des compétences entre compétences requises par le poste et compétences détenues par les individus nous conduit à recommander aux établissements qui obtiendraient le même résultat de développer une offre de formations d’adaptation à l’emploi pertinente. À Versailles, des groupes de travail ont élaboré des architectures métiers pour les cadres, les infirmières et certains métiers techniques. Cet inventaire des compétences requises a permis de construire des modules de formation d’adaptation à l’emploi et de perfectionnement. Cela a été le cas par exemple pour les électriciens ou pour les infirmières d’éducation thérapeutique. Au total, il s’agit, pour ces dernières, de 19 jours de formation avec des modules sur des outils techniques de soins, comme l’entretien motivationnel ou de médiation, indispensables à la prise en charge des patients. -Développer la formation hors plan de formation L’adaptation à l’emploi est aussi l’affaire de l’encadrement de proximité. Les cadres soulignent que de nombreuses formations sont organisées dans le service de soin lui-même en mobilisant les personnels expérimentés, les médecins, parfois les fournisseurs, sans sollicitation du service formation. L'identification des compétences requises dans le service et l'évaluation des compétences détenues par les agents sont alors réalisées au niveau même des services (Baret et alii, 2011). Ces formations sont consommatrices de ressources car elles prennent du temps des professionnels, on peut donc espérer que le développement professionnel continue (DPC5) prochainement mis en place permette une meilleure prise en charge financière de ces indispensables formations de terrain. En somme, le fait que l'évolution professionnelle et l'alignement des compétences soient des prédicteurs significatifs de la loyauté des personnels devrait inciter l'établissement à renforcer la mise en place d'une gestion prévisionnelle des métiers et des compétences (GPMC) qui justement conduit à mettre en place des référentiels métiers (compétences requises), des entretiens annuels d'évaluation (compétences détenues), à adapter l'offre de formation aux besoins exprimés et à élaborer des parcours professionnels (Noguera et Lartigau, 2009). 3.2. Améliorer les relations hiérarchiques et les conditions de travail - Revoir l’organisation du travail pour réduire la pénibilité 5 L’article 59 de la loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009 (HPST) a introduit dans le code de la santé publique la notion de développement professionnel continu des professionnels de santé (médecins, chirurgiens-dentistes, sages-femmes, pharmaciens et professionnels paramédicaux). 11 rimheRevue Interdisciplinaire Management et Humanisme n°8 - août/septembre/octobre 2013 L’influence des conditions de travail sur la loyauté confirme les travaux de Mzabi (2010) et ceux de Haines et alii (2010) qui ont tout deux montré l’importance de l’équilibre en contribution et rétribution. Puisque le établissements ne disposent que de très peu de marges de manœuvre sur les rémunérations compte tenu des restrictions budgétaires et des grilles de rémunération de la fonction publique hospitalière, on ne peut que les inciter à être très vigilants sur l’évolution des conditions de travail. Sur ce sujet, la littérature souligne qu’il ne suffit pas d’équiper les services de soins de matériel destiné à réduire la pénibilité du travail comme des lèves malades par exemple. L’amélioration des conditions de travail passe par une réflexion globale sur l’organisation du travail visant à réduire la fréquence des interruptions de tâches, les déplacements inutiles et à favoriser l’entraide entre les personnels (Gadéa et Divay, 2012). - Former les cadres au management d’équipe Enfin, l'influence positive des relations hiérarchiques va dans le sens des résultats de Blegen (2003) et de Irvine et Evans (1995) qui avait montré l'effet positif de la relation hiérarchique et du leadership sur la satisfaction au travail des infirmières. Ce résultat doit inciter les établissements à mettre en place une politique de l'encadrement visant à clarifier les missions des cadres et à renforcer leurs compétences en management d'équipes. Un effort particulier devrait être réalisé envers les cadres des services techniques et de support (informatique, logistiques, maintenance technique, etc.) qui, contrairement aux cadres de santé, n'ont souvent pas suivi de formation spécifique à l'encadrement lors de leur nomination. Une première étape serait donc de définir les activités référentes du cadre afin d’identifier les compétences clès à développer. Conclusion Ce travail a permis de montrer que l'analyse secondaire d'une enquête de satisfaction d'un établissement peut effectivement conduire à la mise en évidence de relations significatives entre les variables mesurées par l'enquête. Au-delà des tris à plat, les Directions des ressources humaines peuvent ainsi identifier les principaux facteurs sur lesquels agir pour améliorer la loyauté de leurs personnels. Ces enquêtes peuvent donc être utiles pour définir les priorités en termes de politique RH, notamment lors de l'élaboration du projet social d'établissement. Il apparaît clairement que l’évolution professionnelle et l’adaptation à l’emploi ont une influence déterminante sur la loyauté des personnels. Ce résultat conduit à mettre sur le devant de la scène la gestion des compétences, la gestion de la formation et surtout la gestion de la mobilité des agents. En appliquant ces trois éléments aux cadres, on peut de plus améliorer la relation hiérarchique et agir ainsi sur les 3 principaux facteurs de fidélisation révélés par cette étude. La principale limite de cette recherche est que les échelles de mesure des items utilisés dans l'enquête de l'établissement ne correspondent pas aux échelles validées par la littérature ce qui fragilise la validité et la fiabilité des mesures. Sur ce point, nous recommandons aux établissements d'utiliser des questionnaires de satisfaction qui mobilisent des échelles de mesure validées par la littérature scientifique. Le questionnaire SAPHORA JOB existe d'ores 12 rimheRevue Interdisciplinaire Management et Humanisme n°8 - août/septembre/octobre 2013 et déjà et c'est une des missions du projet CLARTE COMPAQ6 que de proposer un questionnaire renouvelé. En outre, si tous les établissements utilisent le même questionnaire cela permettra de réaliser des comparaisons entre eux et d'obtenir des tendances régionales et nationales sur lesquelles pourront s'appuyer les Agences régionales de santé et le Ministère pour définir les axes de leurs politiques RH. Pour de futurs travaux de recherche, nous suggérons donc de réaliser les mêmes traitements au niveau des établissements sur des données issues des enquêtes utilisant Saphorajob. On pourrait ainsi évaluer si des variables dépendantes plus robustes sur le plan psychométrique permettent d’obtenir des résultats similaires et si le traitement de données agrégées de plusieurs établissements conduisent à identifier des facteurs de fidélisation communs. 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Gambino K., (2010), “Motivation for entry, occupational commitment and intent to remain: a survey regarding Registered Nurse retention”, Journal of Advanced Nursing, (66) 11, p. 25322541. 6 Le projet du Consortium Loire Atlantique Rhône Alpes pour la production d'indicateurs en santé (CLARTE) a pour objectif d’améliorer la qualité de vie au travail et la sécurité du patient à travers le développement d'indicateurs. Il vise l’actualisation d’un instrument de mesure de la satisfaction au travail utilisé par le Comité de coordination de l'évaluation clinique en aquitaine (CCECQA) il y a quelques années, le SaphoraJob. 13 rimheRevue Interdisciplinaire Management et Humanisme n°8 - août/septembre/octobre 2013 Haines V., Jalette P., Larose K., (2010), “The influence of human resources management practices on employee voluntary turnover rates in the Canadian non governmental sector”, Industrial and Labor Relations Review, Vol 63, N°2, p.228-246. 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