L`arnica des montagnes Arnica Montana L

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L`arnica des montagnes Arnica Montana L
L’arnica des montagnes
Arnica Montana L
Laetitia BEKAERT
I) Classification
▪ Classification classique
Règne : Plantae
Sous-règne : Tracheobionta
Division : Magnoliophyta
Classe : Magnoliopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Asterales
Famille : Asteraceae
Sous-famille : Astéroidées
Genre : Arnica
▪ Classification phylogénétique
Clade : Angiosperme
Clade : Dicotylédones vraies
Clade : Astéridées
Clade : Campanulidées
Ordre : Astérales
Famille : Asteraceae
▪ Nom latin : Arnica Montana L (synonyme Doronicium arnica Desf)
▪ Etymologie
L’arnica serait une altération de ptarnica qui signifie « faire éternuer », ce qui fait référence aux
éternuements qui sont provoqués lorsque l’on respire les fleurs fraîches écrasées d’arnica.
« Montana » vient du latin qui signifie « mons », ce qui indique le caractère principalement
montagnard de sa répartition.
▪ Noms communs : Arnica des montagnes, Arnique des montagnes, Tabac des Savoyards, Tabac
des Vosges, Herbes aux chutes, Bétoine des montagnes, Souci des Alpes…
La famille des Asteracea (Astéracées ou Composées) est une importante famille de plantes
dicotylédones qui comprend près de 13 000 espèces réparties en 1 500 genres. Ce sont
essentiellement des plantes herbacées mais on peut trouver aussi des arbres, des arbustes ou encore
des lianes.
Le genre Arnica regroupe environ 150 espèces dont seulement 4 sont répertoriées en Europe.
II) Description
▪ Description
Tout en haut de la plante, on peut trouver les capitules secs (Arnicae flos), puis la partie aérienne
fleurie (Arnicae herba), ensuite la plante entière fleurie (Arnicae planta tota) et pour finir les
racines (Arnicae radix).
▪ Appareil végétatif
L’arnica des montagnes est une plante herbacée vivace de taille médiocre, entre 20 et 60 cm. Elle
possède une longue tige dressée simple ou peu rameuse, velue-glanduleuse. Elle est constituée d’un
rhizome traçant, poilu et aromatique. Ses feuilles verts pâles sont sessiles, ovales-lancéolées et
légèrement velues, rapprochées en rosette à la base, peu nombreuses et opposées sur la tige (2 à 4
feuilles opposées).
Sur les feuilles, on peut observer des nervures longitudinales saillantes.
Ce port a pour avantage le maintien de l’espèce en zone pâturée car il limite l’effet du piétinement.
▪ Appareil reproducteur
L’arnica des montagnes possède des capitules jaunes-orangés que l’on trouve au sommet de la tige.
Ils sont composés de fleurs ligulées femelles et de leurs fleurs tubulées hermaphrodites. Les fleurs
en tube et les fleurs périphériques à larges ligules sont entourées par un involucre composé de
bractées lancéolées presque égales.
L’inflorescence correspond ici en un capitule hétérogame (les fleurs à l’intérieur sont différentes
des fleurs en périphérie).
L’androcée est isostémone avec 5 étamines, à déhiscence introse.
Le fruit est un akène, il est surmonté d’une aigrette de soie disposée sur un seul rang. La graine est
exalbuminée et velue.
▪ Mode de dissémination
L’arnica est pollinisée par les insectes (entomogame), elle est également autogame. Ses graines vont
être disséminées par les animaux (épizoochore) mais aussi dispersées par le vent (anémochorie).
▪ Phénologie
La période de floraison de l’arnica se situe vers la fin du printemps jusqu’au milieu de l’été (maijuillet selon le climat).
La dessication doit être rapide.
▪ Aire de répartition
L’Arnica Montana est une plante typique des sols acides (elle « fuit » les sols calcaires) des prairies
naturelles ou des bois de montagne, et pauvres en éléments nutritifs. On la trouve à partir de l’étage
montagnard jusqu’à l’étage alpin, c'est-à-dire dans des hauteurs comprises entre 600 et 2 800 m.
Elle est originaire d’Europe et du sud de la Russie. En Europe, elle est présente dans les Pyrénées,
le Massif Central, le Morvan, les Ardennes, les Vosges et les Alpes.
L’Arnica montana est un bio indicateur des sols acides très pauvres en éléments nutritifs.
III) Usage en pharmacopée
1- Usage
Très toxique pour les systèmes nerveux, digestif, respiratoire et cardiaque, l’arnica doit être utilisée
uniquement en usage externe. Selon avis médical, il peut être utilisé en usage interne en
homéopathie.
L’arnica possède des propriétés anti-inflammatoire, apéritive, diurétique, emménagogue, émétique
(vomitif), expectorante, fébrifuge, stimulante, sudorifique et tonique.
L’arnica est riche en huiles essentielles ; elle est utilisée en teinture mère ou en macération en usage
externe pour ses propriétés apaisantes, cicatrisantes ; en homéopathie elle est prescrite pour traiter
les traumatismes physiques (coups, crampes, courbatures…) et psychiques.
Les gels, huiles et pommades à base d’arnica sont donc utilisés pour traiter :
-
les ecchymoses
-
les œdèmes
-
les contusions
-
les douleurs musculaires
-
les furoncles
-
les piqûres d’insectes
-
les jambes lourdes
-
entorses, foulures…
Pour cela, il suffit d’étaler le gel ou la pommade en massant doucement afin que la crème pénètre
dans la peau. Il ne faut surtout pas l’appliquer sur des plaies ouvertes.
2- Parties utilisées
Les parties utilisées sont les capitules et les racines.
Les capitules servent pour la fabrication de teinture mère ou de crèmes anti-ecchymose, en usage
externe.
Les racines servent également pour la fabrication de la teinture mère mais pour un usage interne.
3- Les constituants de l’arnica
Les constituants de l’arnica sont :
- Hélénaline et dihydrohélanine
Hélanine
Dihydrohélanine
Il s’agit de lactones sesquiterpeniques. Elles font partie des constituants produisant des
propriétés anti-inflammatoires et analgésiques. Il s’agit d’inhibiteurs de facteur de
transcription nucléaire NF-kB (protéine).
- Flavoïdes (comme spinacetine, hispiduline, palutine, isorhamnetine)
Flavone
Cet élément fait partie de la classe des métabolites secondaires.
Les flavoïdes possèdent des propriétés antioxydantes. Ils sont utilisés pour traiter les jambes
lourdes, les troubles de la fragilité capillaire…
- Les huiles essentielles
Elles sont composées d’acide gras (avec des dérivés de thymol (phénol), monosesquiternes…).
La propriété principale des huiles essentielles est une propriété anti-inflammatoire.
- Couramine (famille de lactones)
Il s’agit d’une substance naturelle organique aromatique.
Dans la couramine, on trouve l’ombelliférone et le scopolétol.
La coumarine a la propriété d’être un anti-coagulant ; elle permet également l’augmentation
du drainage lymphatique.
- Caroténoïde
Il s’agit de pigments orange jaunes appartenant à la famille chimique des terpénoïdes.
Il possède des propriétés antioxydantes, ce qui peut permettre de traiter des accidents
vasculaires…