Revue de presse - CGSP Enseignement

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Revue de presse - CGSP Enseignement
Revue de presse
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12.02.2015
SYNDICAT
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KRIS PEETERS : « LE SAUT D'INDEX SERA MIS EN ŒUVRE »
MICHEL IER VA APPLIQUER L’AIP “À LA VIRGULE PRÈS”
MONS : LA FGTB RASSEMBLE SES TROUPES
LE FUTUR TAX SHIFT DEVRA CIBLER L'ÉNERGIE ET LA CONSOMMATION, PAS LE
CAPITAL
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LA BELGIQUE BOUDE SA CYBERSÉCURITÉ
LES SYNDICATS SE REMOBILISENT, ET ENVISAGENT UNE NOUVELLE GRÈVE
LES SYNDICATS GARDENT MICHEL DANS LE VISEUR
LA FGTB MENACE D'UNE GRÈVE GÉNÉRALE FIN AVRIL
LA PRÉPENSION PERD DE SON ATTRAIT
TOUS DEMANDEURS D’EMPLOI JUSQU’À 65 ANS
PATRONS ET GOUVERNEMENT INSISTENT : "LA PAIX SOCIALE EST NÉCESSAIRE"
M.-H. SKA : "L'OBJECTIF N'EST PAS LA PAIX SOCIALE, MAIS LA JUSTICE SOCIALE"
ACTUALITÉS
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MILQUET : "LA FIN DE CARRIÈRE DES PROFS VRAIMENT ALOURDIE"
LA CIRCULAIRE DE MILQUET SUR LE RADICALISME SIDÈRE LE MR
BRUXELLES, 15 % D'ÉLÈVES NON-BRUXELLOIS
COMMENT TRANSFORMER UN ÉCHEC DE JANVIER EN RÉUSSITE ?
DANS NOS RÉGIONS
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MONS : BIENTÔT DES EMPLOIS PERDUS CHEZ ARTS2 ? (CGSP)
NAMUR - NUMERUS CLAUSUS : LES ÉTUDIANTS NAMUROIS FAVORABLES À UN
EXAMEN AVANT LA 1ÈRE
Mémo du 12 février 2015
Contact : Marilyn MAHY
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OPINIONS
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ETUDES DE MÉDECINE : PROFESSEUR ENGLERT : «ON N’A PAS LA MAIN MAIS ON
PEUT NÉGOCIER»
CLIN D’ŒIL
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NOS ENFANTS SONT-ILS EXPOSÉS À L'AMIANTE DANS LEUR ÉCOLE ?
LE VOILE A DISPARU DES ÉCOLES
Mémo du 12 février 2015
Contact : Marilyn MAHY
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Revue de presse
SYNDICAT
Kris Peeters : « Le saut d'index sera mis en œuvre »
12/02/15 – Le Soir
Kris Peeters - Le saut
d'index ser amis en oeuvre - Le Soir - 12022015.pdf
Michel Ier va appliquer l’AIP “à la virgule près”
12/02/15 - LLB
Le front commun syndical prépare son plan d’actions contre le
gouvernement.
Le Premier ministre a confirmé mercredi, à l’issue d’une réunion avec les partenaires
sociaux, que le gouvernement allait exécuter le projet d’accord dégagé au sein du groupe des
Dix (à l’exception de la FGTB qui avait claqué la porte). “Le gouvernement reprend lamain
pour exécuter juridiquement tous les aspects de l’accord intervenu au sein du groupe des Dix”,
a indiqué Charles Michel. Le Premier ministre a qualifié la réunion entre le groupe des Dix et
son gouvernement de très positive et amis en exergue le climat de dialogue qui régnait lors
de cette nouvelle rencontre. Le ministre de l’Emploi, Kris Peeters (CD&V), a indiqué que tous
les éléments seraient réglés dans les jours et les semaines à venir avec le “groupe desHuit”
(sans la FGTB, NdlR) en vue d’obtenir un accord global. Dans le cadre de la procédure
découlant de la loi de 1996, le gouvernement a constaté que le projet d’accord dégagé au sein
du groupe des Dix n’a pas été approuvé par la FGTB et a donc adressé formellement aux
partenaires sociaux “une proposition de médiation reprenant à la virgule près l’accord qui a
été négocié au sein du groupe des Dix”.
Le secrétaire général de la FGTB, Marc Goblet, a regretté l’absence de concertation. “Il
n’y a pas eu de médiation, comme le prévoit pourtant la procédure. Et quand on demande une
vraie concertation, le gouvernement répond que le préaccord a été approuvé par cinq des six
organisations [composant le groupe des Dix]”, a réagi Marc Goblet, à l’issue de la réunion. “La
loi de 1996 à laquelle il a été fait référence prévoit l’indexation des salaires et une marge
salariale. Le saut d’index décidé par le gouvernement ne repose donc sur aucune base légale”,
a-t-il dénoncé. Il a précisé qu’il n’était pas surpris par la position du gouvernement.
Réunion en front commun
L’après-midi, les syndicats se sont ensuite réunis en vue d’élaborer un plan d’actions
commun. Les travaux n’ont cependant pas encore abouti. Les trois syndicats (FGTB, CSC et
CGSLB) doivent notamment mener des consultations internes avant de s’engager pour des
actions en front commun. On sait cependant que les actions viseront davantage le
gouvernement que les entreprises et qu’elles seront d’intensité progressive (sensibilisation puis
manifestation avant, peut-être, une grève).
Mémo du 12 février 2015
Contact : Marilyn MAHY
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Mons : La FGTB rassemble ses troupes
12/02/15 - DH
La centrale de Mons-Borinage mènera une action de grande envergure du 16
au 22 février
Les grèves générales du 21 novembre et du 15 décembre dernier sont encore dans
tous les esprits. Mais cela n’empêche pas pour autant la FGTB de préparer sa prochaine grande
opération. Dès la semaine prochaine, le syndicat rouge mènera des actions de grande
envergure dans toutes les entreprises de Mons-Borinage.
L’activité économique et les grands axes routiers ne seront, pour cette fois, pas
bloqués. “L’objectif est de conscientiser les travailleurs et les demandeurs d’emploi aux
mesures prises par le gouvernement fédéral”, explique Frédéric Michel, secrétaire régional de
la FGTB de Mons Borinage.“ Cette phase informative est aujourd’hui plus qu’essentielle pour
que chacun se rende compte concrètement de l’impact du saut d’index. Et, par conséquent,
de l’importance de poursuivre le combat. Plus nous ferons circuler le message, plus les militants
seront nombreux aux piquets lors de la prochaine grève.”
CONCRÈTEMENT, durant une semaine, le syndicat rouge prendra ses quartiers dans
toutes les entreprises de la région. “ Un permanent sera à l’écoute des travailleurs et répondra
à leurs questions. Nous avons confectionné un programme qui simulera de manière individuelle
la perte financière de chacun.”
Et si l’idée est ici de sensibiliser ses militants, la FGTB Mons-Borinage ne cache pas son
intention de ressortir les barrières Nadar et autres palettes pour bloquer la région. “Au niveau
fédéral, un plan d’action est d’ores et déjà sur la table. Quoi qu’il en soit, si le gouvernement
ne plie pas, nous mènerons de nouvelles actions de grande envergure durant le mois d’avril.
J’espère que notre travail en amont mobilisera encore plus de personnes dans les rues.”
POUR RAPPEL, lors de la grève tournante et de la grève nationale, des milliers de
personnes étaient descendues dans les rues pour bloquer les grands axes routiers et l’activité
économique de la région. Un comportement qui en avait irrité plus d’un. Certains piquets de
grève avaient d’ailleurs été le théâtre d’altercations violentes entre automobilistes et grévistes.
Mémo du 12 février 2015
Contact : Marilyn MAHY
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Le futur tax shift devra cibler l'énergie et la consommation, pas le capital
12/02/15 – L’Echo
Le gouverneur de la Banque nationale, Luc Coene, préconise une réforme
fiscale qui soulage le facteur travail, mais sans pour autant s'en prendre au capital,
déjà suffisamment taxé selon lui.
Luc Coene n'a pas raté sa sortie. Avant de passer le témoin à Jan Smets au mois de
mars, le gouverneur de la Banque nationale, étiqueté Open VLD, a voulu une dernière fois
rappeler comment, à ses yeux, il convient de procéder pour remettre l'économie belge sur la
voie de la compétitivité. Car si l'année écoulée a été meilleure que 2013 avec une croissance
de 1%, cela reste très faible et nettement inférieur au potentiel de croissance de l'économie
belge. Ces recommandations, qui n'ont pas eu l'heur de plaire aux deux représentants
syndicaux qui siègent au Conseil de régence de la Banque (lire l'épinglé), tiennent en quatre
principaux points.
1 Tax shift : cibler la TVA et l'environnement plutôt que le capital.
À l'heure où de sérieux tiraillements agitent la majorité gouvernementale quant à la
façon d'opérer le fameux "tax shift", censé alléger les charges sur le travail, Luc Coene
préconise résolument de s'orienter vers un relèvement de la TVA et de la fiscalité
environnementale. Le capital, par contre, est déjà suffisamment taxé, estime le gouverneur.
"La fiscalité pesant sur le capital est globalement plus lourde en Belgique, où elle atteint 10%
du PIB, contre 8,2 % en moyenne dans la zone euro", précise-t-il. Le chiffre de 10 % repris
dans le tableau ci-dessus et qui provient de la Commission européenne ratisse très large : il
comprend l'impôt des sociétés, les droits de succession, les taxes sur l'épargne à long terme,
les recettes des régularisations fiscales, le précompte immobilier, les taxes de circulation
payées par les entreprises... et même la rente nucléaire! En revanche, admet le rapport de la
BNB, "les prélèvements sur les plus-values demeurent pratiquement inexistants pour les
particuliers". Luc Coene n'exclut d'ailleurs pas que l'on puisse explorer certaines pistes en
matière de taxation du capital, comme les déductions fiscales ou certaines exemptions fiscales
(intérêts sur les comptes épargne par exemple).
Toutefois, l'essentiel du tax shift devrait porter sur la consommation et
l'environnement. Si le taux de TVA standard belge (21 %) est proche de la moyenne de la
zone euro (surtout depuis que la plupart des pays ont relevé leurs taux), la TVA réellement
perçue reste assez faible. En cause, la multitude de taux réduits. "Faut-il appliquer une TVA
réduite sur l'électricité, les antiquités ou certains produits de luxe?" interroge Luc Coene.
D'autre part, notre fiscalité environnementale est une des plus basses de la zone euro, surtout
en ce qui concerne l'énergie, où les recettes sont inférieures de 0,5 % du PIB par rapport à la
moyenne européenne. Et la BNB de citer les accises "assez faibles" sur le diesel et le mazout
de chauffage, ou encore "le traitement fiscal des voitures de société et des cartes essence
particulièrement généreux".
2 L'emploi dans le secteur marchand ne progresse plus.
L'emploi ne progresse que dans le non-marchand. Entre 2007 et 2013, 164.000 emplois
ont été créés (pour un total de 4,5 millions de postes). C'est bien, sauf que la moitié de ces
postes de travail se situent dans le non-marchand (administration publique, enseignement,
soins de santé). L'autre moitié provient des titres-services, qui sont des emplois subsidiés. En
2000, 31,7 % des travailleurs belges avaient un emploi subsidié. Aujourd'hui, cette proportion
est passée à 36,5 %. "Ce rythme n'est pas tenable. Nous créons trop peu d'emplois dans
l'économie productive", déplore Luc Coene. "L'industrie représente 15 % de l'emploi en
Belgique, contre 20 % en Allemagne. C'est inquiétant", estime le gouverneur.
Mémo du 12 février 2015
Contact : Marilyn MAHY
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3 Pas de marge pour des augmentations salariales.
Les coûts salariaux élevés ne sont pas seulement le résultat des charges importantes
qui pèsent sur le travail. Les salaires nets sont également en cause, affirme Luc Coene. Le
coût salarial horaire en Belgique est de 41 euros. C'est le plus élevé de la zone euro. En France,
c'est 35 euros, en Allemagne et aux Pays-Bas, 32 euros. Et la moyenne de la zone euro n'est
que de 29 euros. Sur ces 41 euros, 43 % sont prélevés en charges. Mais là n'est pas la seule
explication. "À l'exception du Luxembourg, les salaires nets sont les plus élevés en Belgique",
constate Luc Coene. Conclusion : il n'y a pas de marge pour des hausses de salaires, selon lui.
D'autant que face à cela, on n'affiche pas une productivité exceptionnellement élevée. "Le fait
que le coût salarial horaire augmente plus rapidement que chez nos trois voisins n'a rien à voir
avec une productivité plus dynamique, au contraire. Tant dans l'industrie que dans les services,
la Belgique n'est pas bonne en termes de productivité." Si on prend le handicap de coût salarial,
on arrive à un écart moyen de 2,9 % entre la Belgique et ses trois voisins (France, Allemagne,
Pays-Bas), d'après les calculs du Conseil central de l'économie (CCE). Mais si on y ajoute le
facteur de la productivité, cet écart se monte à 10 %, affirme la BNB. Les premiers à en faire
les frais sont les moins qualifiés. L'innovation et la promotion de l'esprit d'entreprise devraient
permettre d'inverser cette tendance néfaste.
4 La retraite à 67 ans ne suffira pas pour financer le vieillissement.
La Banque nationale salue la réforme des pensions lancée par le gouvernement Michel.
Mais il faudra sans doute davantage pour absorber les coûts du vieillissement démographique.
Grâce à cette réforme, la Commission européenne a permis à la Belgique de reporter de deux
ans (de 2016 à 2018) le retour à l'équilibre budgétaire. Mais cet effort ne suffira pas. La BNB
a calculé qu'à l'horizon 2040, le vieillissement représentera un surcoût de 5,8 % du PIB.
Moyennant le retour à l'équilibre budgétaire en 2018 et un excédent primaire de 0,75%,
on pourra éponger 2,9 % de ce surcoût. Le solde devra être obtenu par d'autres réformes,
comme une baisse du coût des soins de santé ou un relèvement du taux d'activité par exemple.
La FGTB rejette, la CSC s'abstient
C'est devenu pratiquement une habitude sous le mandat de Luc Coene à la tête de la
Banque nationale : les recommandations formulées par le Conseil de régence dans le
préambule du rapport annuel font grincer des dents du côté des syndicats, qui disposent de
plusieurs sièges au sein de ce Conseil. Résultat: un régent - Marc Leemans (CSC) - s'est
abstenu, tandis qu'un autre - Rudy De Leeuw (FGTB) - a rejeté les recommandations reprises
dans le chapitre 4 ainsi que les conclusions. Le chapitre 4 traite de "la sauvegarde du modèle
social belge". Il y est notamment question du durcissement de la prépension, jugé
"nécessaire". "L'allongement de la carrière est une réforme qui produit des effets favorables",
lit-on. Quant à la progression plus rapide en Belgique des coûts salariaux par rapport à nos
voisins, elle ne serait "nullement imputable à une évolution plus dynamique de la productivité,
que du contraire". Le rapport recommande dès lors d'examiner comment "mieux lier la
formation salariale à l'évolution de la productivité". On peut comprendre que, dans le contexte
social actuel, ces recommandations aient eu du mal à passer la rampe dans les rangs
syndicaux.
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La Belgique boude sa cybersécurité
12/02/15 – Le Soir
La frilosité des pouvoirs publics pénalise un secteur en croissance. De plus
en plus d’entreprises spécialisées en sécurité informatique se créent en Belgique.
Une étude d’Agoria et Solvay déplore l’absence de master spécialisé dans les
universités belges.
Les entreprises ne consacrent pas encore suffisamment de ressources pour se protéger
contre la criminalité informatique. Pourtant, on dénombre en Belgique plus de trois cents
entreprises actives dans les services de cybersécurité. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée
par Agoria, la fédération des entreprises technologiques belges, en collaboration avec l’école
de gestion Solvay.
Parmi les 301 firmes recensées, certaines ont d’autres activités que la seule sécurité.
C’est le cas, par exemple, de Belgacom ou d’IBM. Pour 64 d’entre elles, cependant, la
cybersécurité au sens large est le premier métier. La majorité de ces sociétés sont situées en
Flandre pour seulement 53 à Bruxelles et 42 en Wallonie.
Porté par une prise de conscience de plus en plus marquée des risques liés à la
cybersécurité, le secteur enregistre une croissance de son chiffre d’affaires d’environ 5% par
an, soit un peu plus que la moyenne des entreprises technologiques, indiquent les résultats
de l’étude.
Un nombre non négligeable de ces entreprises sont apparues après les révélations de
l’ancien sous-traitant de la NSA, Edward Snowden, et des révélations sur le piratage de
Belgacom. Cela a clairement suscité des vocations, constate Agoria. Quatorze entreprises
belges spécialisées en sécurité informatique ont été créées sur les deux dernières années.
Les besoins de services très pointus se font de plus en plus sentir. Pour contrer des
piratages qui prennent des formes de moins en moins orthodoxes, les sociétés chargées de
les endiguer ont dû elles aussi réinventer leurs techniques. A l’image de cette société
américaine qui remplace certains fichiers de ses clients par des données fictives, dans l’espoir
de leurrer les pirates.
Mais le niveau de sensibilisation des entreprises belges à la protection de leurs
communications et de leurs données est encore trop variable. «Les grandes entreprises ont
parfaitement compris les enjeux de la sécurité, note un expert d’une firme belge. Pour les plus
petites entreprises, les choses sont plus délicates. Elles entendent de plus en plus parler des
problèmes et cela attire leur attention. Mais entre la prise de conscience du risque et savoir
comment réagir, il y a encore un fossé très important.»
D’où le besoin crucial de voir les pouvoirs publics mieux s’impliquer. Ce qui tarde à se
concrétiser. Les budgets alloués pour la création d’une agence spécialisée en cybersécurité
sont rachitiques. Et le dossier semble très bas dans la pile des priorités du gouvernement.
Exemple : Nviso, sherpa de la sécurité
Lancée il y a moins de deux ans, à Bruxelles, Nviso est l’exemple d’une jeune firme
belge spécialisée en sécurité, née de l’inquiétude croissante des grandes entreprises sur les
risques liés à la double menace de l’espionnage et du piratage de masse. La société emploie
aujourd’hui douze personnes. «Notre constat de départ est simple, explique Vincent Defrenne,
l’un des cofondateurs de Nviso. Les entreprises belges font appel aux services de spécialistes
en sécurité de France, des Pays-Bas ou de Grande-Bretagne parce que l’on n’a pas
d’équivalents locaux pour les techniques les plus avancées. Un exemple frappant est celui du
piratage de Belgacom. C’est la firme néerlandaise Fox-IT qui a dû être appelée en renfort.»
Le métier de Nviso, c’est notamment la réponse aux incidents informatiques et la
simulation de problèmes. «Des services de ce type existent déjà, mais pour les rendre encore
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plus spécifiques, nous avons décidé d’investir une large part de notre chiffre d’affaires en
recherche et développement, au détriment d’une rentabilité à très court terme», poursuit
Vincent Defrenne. Un calcul économique qui pourrait être payant.
«Le Centre pour la cybersécurité n’en finit plus d’être annoncé»
Un terreau fertile pour les entreprises de sécurité, la Belgique? Les indicateurs bruts le
disent. Mais on pourrait faire beaucoup mieux encore, affirme-t-on chez Agoria. En cause, un
manque de volontarisme des pouvoirs publics dans ce domaine et l’absence de formation très
spécialisée dans les milieux académiques belges. C’est ce qu’explique Baudouin Corluy,
directeur pour le département Information et communication, chez Agoria.
Est-ce qu’il y a une spécificité de notre industrie belge de la sécurité informatique ?
La cryptographie est l’un des principaux angles d’attaque de ces sociétés. C’est
probablement ce qui nous différencie le mieux par rapport à la situation dans d’autres pays.
Nos experts en cryptographie sont d’ailleurs très demandés à l’étranger. Avec le risque de les
voir parfois partir pour de bon si nous ne parvenons pas à les garder chez nous.
Qu’est-ce qui les conduit à s’exporter ?
Pour que les entreprises locales puissent vraiment se développer et garder ses
spécialistes, il faut que les universités les aident beaucoup plus encore. Actuellement, il n’y a
pas de master en sécurité informatique. Cela existe sous la forme d’options dans certaines
universités, mais il n’y a pas de programme purement technique. Or, dans l’immédiat, c’est de
techniciens dont nos entreprises ont besoin.
Les pouvoirs publics se montrent très frileux lorsqu’il s’agit de dégager des budgets
pour la cybersécurité…
Il y a un manque clair d’attention par rapport à ce problème de la part de certaines
entreprises mais aussi, en effet, des pouvoirs publics. Il suffit de regarder l’équipe du Cert.be,
les spécialistes en sécurité informatique rattachés à l’administration fédérale. Ils sont deux
analystes en sécurité. Deux ! Au Luxembourg, ils sont 30. Aux Pays-Bas, 80. Il faut arrêter de
considérer que la sécurité informatique est quelque chose d’accessoire et se décider à investir
les moyens nécessaires. Ce centre pour la cybersécurité n’en finit plus d’être annoncé, mais
n’est toujours pas mis en place.
Les syndicats se remobilisent, et envisagent une nouvelle grève
11/02/15 – Le Soir
La CSC approuve l’accord salarial, mais se joint aux actions. Des actions
seront sans doute annoncées mercredi. Elles iront crescendo : sensibilisation, puis
manifestations. Et une grève ? Possible, mais la décision n’est pas prise. Le front
commun a survécu.
La CSC approuve l’accord salarial, mais lance, avec les autres organisations, un plan
d’action, qui pourrait s’assortir de grèves… Décodons.
1) La CSC approuve-t-elle l’accord signé avec les patrons ? Oui, mais à une majorité
historiquement faible au sein du syndicat: 52% de vote positifs. Le syndicat approuve donc le
texte, qui prévoit des hausses de salaires brut de 0,5%, complétées par des hausses de
chèques-repas et des bonus salariaux pour 0,3%. L’accord revalorise également les allocations
sociales à raison de près d’un milliard d’euros sur deux ans.Suffisant pour une courte majorité
des militants de la CSC. Commentaire de la secrétaire générale, Marie-Hélène Ska: «Même si
c’est difficile, il faut accepter que, pas à pas, on trouve des solutions à quelques problèmes,
comme la revalorisation des allocations sociales ou la liberté de négocier des hausses de
salaire.» Le syndicat libéral s’est également prononcé en faveur de l’accord.
2) Faut-il s’attendre à des nouvelles grèves? Pas à court terme. Les syndicats doivent
se concerter sur un plan d’action, mais ils sont résolus à les concevoir de manière crescendo.
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Contact : Marilyn MAHY
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L’annonce du plan est attendue pour ce mercredi. La FGTB souhaiterait démarrer par des
actions de sensibilisation, puis embrayer par des concentrations autour des cabinets
ministériels, avant de passer à une manifestation nationale. Le syndicat socialiste n’exclut pas
une grève générale pour couronner le tout. Mais la grève n’est pas pour autant certaine.
D’abord parce que la FGTB réunira ses instances après chaque volet du plan d’action. «Cela
signifie que le plan pourra être modifié à chaque étape», indique une bonne source au
syndicat. Ensuite parce que les syndicats sont déterminés à agir en front commun. Côté CSC,
il semble également que l’optique soit de lancer un plan d’action progressif. «On ne redémarre
pas un TGV en trois jours», dit Felipe Van Keirsbilck, secrétaire général de la CNE.
3) Contre quelles mesures seront dirigées les actions? Les syndicats n’ont pas changé
leur optique par rapport à la fin de 2014. Ils sont d’abord fermement opposés au saut d’index.
«Et de cela, on n’a même pas pu discuter avec le gouvernement», dit Marc Leemans, le
président du syndicat. Les organisations entendent aussi se battre pour que, lors du contrôle
budgétaire, le fédéral opte pour un impôt sur le capital et des mesures contre la fraude fiscale.
«Sur le plan de la fraude fiscale, les événements récents (SwissLeaks) démontrent que tout
est encore possible, qu’il est possible d’éluder l’impôt sans être dans l’illégalité», dit MarieHélène Ska. Marc Goblet, le secrétaire général de la FGTB embraye. «Nous allons aussi nous
battre contre le relèvement de l’âge de la pension et pour la défense de la sécurité sociale.
Cela a toujours été l’objectif du front commun, et rien n’a changé.» Le syndicat libéral partage
les revendications des deux autres organisations.
4) Les syndicats sont-ils divisés ? Côté gouvernemental, on constate que le front
commun est nettement moins uni en ce début d’année que ce qu’il était encore en décembre
dernier, au moment des grandes grèves et manifestations. Il y a d’abord eu la division
inattendue autour de l’accord salarial, que la FGTB a refusé de signer, contrairement aux deux
autres organisations. Il y a eu ensuite cette division interne à la CSC, où l’accord n’a été
approuvé qu’à une très faible majorité. Certains, au sein même du syndicat, y voient en fait
une fracture Nord-Sud, affirmant que 70% des votes en faveur de l‘accord salarial viennent
de Flandre. Mais manifestement, ces événements n’ont pas eu raison du front commun. «Nous
allons aller voir la FGTB et je suis convaincu qu’elle sera d’accord avec le lancement d’un plan
d’action», dit Felipe Van Keirsbilck. La secrétaire générale de la CSC abonde. «Le plan d’action
sera décidé en concertation entre la CSC et la FGTB.» Même élan à la FGTB. «Le front commun
est soudé, dit Marc Goblet. Il est intact.» Au syndicat socialiste, certains voient d’un bon œil
que la CSC n’ait pas voté massivement en faveur de l’accord salarial. «Cela démontre que nous
restons très proches dans notre opposition, qu’il n’y a pas de divergence de vue entre nous.»
5) Pourquoi les syndicats n’annoncent-ils pas de grève immédiatement? Un
étonnement, dans les événements de ces derniers jours: comment expliquer que les syndicats
étaient lancés en décembre avec des manifestations et des grèves, et que, désormais, plus
aucune action de grève n’est envisagée avant avril. «Il faut trouver un équilibre entre toutes
les réalités, dit un stratège de la FGTB. Il faut tenir compte des sensibilités différentes au Nord
et au Sud, des optiques parfois divergentes entre les différentes centrales et entre syndicats.
Et puis après l’arrêt des mouvements, il faut remobiliser. C’est à cela que servent les actions
de sensibilisation. Après cela, il est possible d’organiser des manifestations et, si nécessaire,
des grèves.»
6) Qu’en pensent les employeurs et le gouvernement? Le Premier ministre, Charles
Michel, s’est réjoui de l’approbation, par la CSC et la CGSLB de l’accord social sur les salaires.
«Cette décision est un pas supplémentaire vers la paix sociale», a-t-il commenté. Le
gouvernement rencontrera à nouveau les partenaires sociaux mercredi dès 9h00. Côté
patronal, on s’inquiète. La fédération des entreprises de Belgique (FEB) craint un signal négatif
qui pourrait être donné par de nouvelles actions syndicales. «Nous devons maintenant être
attentifs pour éviter une spirale négative», a souligné l’administrateur-délégué de la FEB, Pieter
Timmermans.
Mémo du 12 février 2015
Contact : Marilyn MAHY
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Les syndicats gardent Michel dans le viseur
11/02/15 – LLB
Les syndicats
gardent Michel dans le viseur - La Libre Belgique, 11 février 2015.pdf
La FGTB menace d'une grève générale fin avril
11/02/15 – DH
La FGTB menance
d'une grève générale fin avril - DH - 11022015.pdf
La prépension perd de son attrait
11/02/15 – Le Soir
Le contrôle de la disponibilité des chômeurs âgés est dissuasif. Pourquoi
prendre sa prépension s’il faut ensuite chercher un job ? La question agite les
partenaires sociaux. Le gouvernement ne semble pas prêt à bouger.
Si le plan de départs Delhaize veut avoir une chance d’aboutir, il faudra que le GVT
supprime la disponibilité des chômeurs âgés et en RCC.» En 138 caractères twittés ce mardi
matin, Myriam Delmée (Setca) a soulevé une problématique bien plus complexe qu’il n’y paraît.
Celle des fins de carrières pour les travailleurs qui perdent leur emploi.
L’objectif du gouvernement est de maintenir les gens plus longtemps dans la vie active.
Raison pour laquelle le régime des prépensions avait subi certaines modifications en 2012. Les
conditions d’accès avaient été durcies : sauf exceptions dans le cadre de procédure du
licenciement collectif, le travailleur licencié devait être âgé de 62 ans minimum et afficher une
carrière de 40 années (32 années pour les femmes). Rebaptisé régime de chômage avec
complément de l’entreprise (RCC), ce système fait du prépensionné un chômeur comme un
autre.
Et c’est là que le bât blesse. Car dans le même temps, le politique a prévu que le
contrôle de la disponibilité des chômeurs sur le marché de l’emploi soit étendu aux
quinquagénaires. Résultat : tout demandeur d’emploi n’ayant pas atteint l’âge de 60 ans au
31 décembre dernier est susceptible d’être contrôlé par l’Onem. Voire d’être sanctionné.
Ce changement a déjà suscité des réactions. Ce lundi, à Charleroi, des prépensionnés
de Carsid et de Caterpillar ont manifesté leur opposition à ce contrôle. Et Myriam Delmée
(Setca) confie que l’ex-régime des prépensions séduit désormais moins de candidats au départ,
échaudés par la perspective de passer sous les fourches caudines de l’Onem. Chez Cora
aujourd’hui, et chez Delhaize demain.
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La question a été abordée, et doit encore l’être, par les partenaires sociaux réunis au
sein du «Groupe des 10». D’autant que les employeurs ne seraient pas opposés à un
assouplissement de ce contrôle, sous certaines conditions (longues carrières, métiers pénibles,
licenciements collectifs). Car si l’ex-prépension n’attire plus, il faudra licencier ces travailleurs
(ou d’autres). Et financer les plans d’outplacement.
Les partenaires sociaux devront toutefois se montrer persuasifs. «Un tel
assouplissement n’est pas à l’ordre du jour, même s’il est possible que la demande émane des
partenaires sociaux, explique-t-on au cabinet du ministre de l’Emploi, Kris Peeters (CD&V).
Nous sommes un gouvernement d’activation: notre objectif est d’éviter que les gens ne soient
plus disponibles pour le marché du travail. Car la réalité économique est changeante et les
mesures du gouvernement peuvent avoir un impact, et ramener l’emploi.»
Delhaize : Un accord, à quel prix ?
Chez Delhaize, syndicats et direction tiennent enfin leur protocole d’accord, validé au
terme d’une négociation achevée lundi peu avant 23h. Un accord sans grande surprise,
puisque les grandes lignes étaient connues avant cet ultime round.
«Nous avons obtenu des éclaircissements et des garanties en matière d’organisation
du travail, explique Myriam Delmée, vice-présidente du Setca. Et quelques mois de plus pour
ceux qui opteront pour un départ volontaire. Nous avons obtenu une atténuation des
différences au niveau des indemnités. Pour le reste, les points négociés concernent les
transferts, le maintien des gens dans leur magasin d’origine et de leur salaire, et comment on
va monitorer tout cela pour éviter des réattributions en fonction des affinités avec le directeur
de magasin plutôt que sur base des compétences. Ce n’est pas de la monnaie sonnante et
trébuchante, mais c’est important pour les salariés qui vont rester.»
Car au-delà des 1.800 départs (prépensions et départs volontaires, mais pas de
licenciements secs) et des dix supermarchés fermés ou éventuellement franchisés, le plan
donnera lieu à une vaste transformation de l’organisation interne chez Delhaize. Avec plus de
flexibilité dans les tâches et les horaires, afin d’améliorer le service à la clientèle et alors que
les effectifs vont fondre de 10 % environ. La direction annonce d’ailleurs un plan
d’investissement de 450 millions d’euros sur la période 2015-2017 pour moderniser les 134
magasins intégrés. En contrepartie, les syndicats ont limité les pertes salariales (gel des
salaires limité à deux ans, réduction des primes sectorielles compensée).
«Ce projet d’accord est suffisamment équilibré pour qu’on le défende», estime Myriam
Delmée. «Après neuf mois de négociations, on peut plutôt le qualifier d’accouchement dans la
douleur», explique pour sa part la secrétaire nationale de la CNE Commerce, Delphine
Latawiec. Le «bébé» sera présenté cette semaine aux employés de l’enseigne, seuls concernés
par la restructuration. Si l’accord est approuvé par la base, il sera coulé dans une convention
collective de travail et signée le 23 février.
A moins que… car il reste une inconnue. L’accord table sur 1.400 départs via le régime
de chômage avec complément de l’entreprise (RCC). Des ex-prépensions dont l’attractivité est
compromise par le contrôle de la disponibilité des chômeurs âgés. Et faute de prépensionnés
en suffisance, il faudra convaincre d’autres salariés de s’en aller. Ce qui aura forcément un
impact sur le coût du plan de restructuration.
Mémo du 12 février 2015
Contact : Marilyn MAHY
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Tous demandeurs d’emploi jusqu’à 65 ans
11/02/15 – Vers l’Avenir
Depuis le 1er janvier, les chômeurs dispensés (ex-prépensionnés) avec
complément d’entreprise (RCC) ont été inscrits automatiquement comme
demandeurs d’emploi. Témoignage et colère.
La modification est passée quasi inaperçue depuis son application au 1er janvier; elle
a été actée dans un A.R. signé le 30/12/2014. Pour Jacqueline, 59 ans, licenciée à 58 ans
(après 41 ans de carrière) dans le cadre d’une fermeture d’entreprise avalisée par le ministère
des affaires économiques, c’est un choc de plus. La semaine dernière, se rendant à son
syndicat pour renseigner sa nouvelle situation familiale, elle apprend de la bouche d’un
employé qu’elle doit se réinscrire au Forem et qu’elle doit aussi se munir d’une carte de
contrôle….jusqu’à ses 60 ans. Après elle serait tranquille…! (NDLR: l’employé de l’organisation
syndicale semblait mal informé).
« Me réinscrire et postuler pour un emploi, j’avais lu ça nulle part. D’autant que j’avais
reçu un historique de l’ONEM détaillant ma carrière, débutée à 17 ans. J’avais ainsi reçu la
confirmation que mes 41 ans de métier me dispensaient de Cellule de reconversion, de carte
de contrôle et de recherche d’emploi», témoigne Jacqueline qui vit seule. Désemparée, elle
s’est très vite rendue au Forem pour dire qu’elle «n’était pas au courant de ce changement
inattendu.» Là, on lui confirme ses nouvelles obligations de «chômeur activé»; on lui précise
que les modifications apportées aux conditions d’âge des régimes de chômage avec
complément d’entreprise (RCC) l’obligent à se soumettre à la procédure de contrôle de la
disponibilité active jusqu’à ses 65 ans.
« Je n’ai reçu aucun courrier officiel, ni du syndicat, ni du Forem. J’ai reçu et lu le
journal du syndicat la semaine dernière. Rien n’était rapporté à ce sujet. Ils ont eu la gloire de
donner des dispenses aux gens avec le RCC, c’était une bonne solution, mais si maintenant on
s’en prend aux prépensionnés âgés alors qu’il y a des tas de gens sur le marché de l’emploi…
Passé 40 ans, tu es obsolète. On n’avait rien demandé dans notre boîte, tout fonctionnait bien
et on est venu nous couper l’herbe sous le pied pour engranger davantage de bénéfices en
délocalisant. Depuis, je suis en colère, et elle vient encore de doubler.»
Avant-hier, Jacqueline a vu à la télé les premières manifestations à Charleroi. Du
personnel de Caterpillar et Saint-Gobain largement concerné, tout comme celui d’Arcelor ou
Ford Genk, ainsi qu’une multitude de salariés d’entreprises de tailles plus modestes.
« Si tu ne peux prouver ta recherche active d’emploi tu perds tout: le chômage et le
complément de ton ancien employeur. Et tu te retrouves dans la plus grande misère,
dépendant du CPAS. J’ai demandé à mes anciens collègues qu’ils me tiennent au courant s’ils
entreprenaient quelque chose. Comme j’étais exempte de Cellule de reconversion, je n’ai pas
non plus reçu les outils pour retrouver du travail.»
La colère de Jacqueline est d’autant plus grande qu’elle sait que son dernier employeur
a bénéficié il y a quelques années des largesses du gouvernement pour s’installer chez nous.
Et que la délocalisation récente dans un pays du sud, en zone franche alimentée par de la
main-d’œuvre moins bien rémunérée et aussi moins qualifiée, a signé la fin d’une vie
professionnelle sereine riche en liens humains.
Mémo du 12 février 2015
Contact : Marilyn MAHY
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Patrons et gouvernement insistent : "La paix sociale est nécessaire"
11/02/15 - RTBF
Les principaux ministres du gouvernement fédéral ont reçu ce mercredi les
patrons et les syndicats.
La CSC et la CGSLB ont approuvé mardi l'accord du Groupe des 10 sur les salaires et
les allocations sociales. Seule la FGTB a refusé d'y souscrire. Le gouvernement a décidé
d'appliquer le contenu de ce texte, sans modification. Le gouvernement se réjouit de cette
avancée. Mais tant le ministre de l'Emploi que les représentants des fédérations patronales
insistent sur la nécessité de respecter la paix sociale. Et ce alors que le front commun doit se
concerter dans l’après-midi sur un nouveau plan d'actions.
Le gouvernement s'est engagé à mettre en œuvre le pré-accord tel quel. C'est sur cette
base que les négociations vont pouvoir s'ouvrir dans les différents secteurs. Mais pour le
ministre de l’Emploi Kris Peeters, une grève ne serait pas conforme à l'accord signé par la CSC
et la CGSLB : "J’ai bien constaté que, dans l’accord des huit, on a très clairement écrit ‘paix
sociale’ et ‘stabilité sociale’. Et c’est très important. Une paix sociale est nécessaire parce qu’on
va maintenant négocier au niveau sectoriel. Certains syndicats peuvent lancer d’autres actions,
mais pas des grèves".
Les fédérations patronales ne disent pas autre chose. Pour la FEB, Pieter Timmermans
"compte sur les organisations qui ont signé l’accord pour préserver la paix sociale". Karel Van
Eetvelt de l'Unizo (les classes moyennes flamandes) "ne comprend pas qu’ils annoncent un
plan d’action contre les entreprises. Cela je ne l’accepte pas".
La concertation entre syndicats et patrons doit se poursuivre au sein du Groupe des 10
sur d'autres dossiers mais Karel Van Eetvelt prévient : "S’ils préparent des actions contre nos
entreprises cela va être très difficile de continuer les discussions".
M.-H. Ska : "L'objectif n'est pas la paix sociale, mais la justice sociale"
11/02/15 - RTBF
En approuvant le préaccord social mardi, la CSC ne s'est pas engagée à la
paix sociale, déclare la secrétaire générale du syndicat chrétien Marie-Hélène Ska
à la RTBF. "Aujourd’hui notre premier combat est contre le gouvernement : c’est la
question du saut d’index", dit-elle.
La CSC a approuvé à 52,13 % mardi le préaccord interprofessionnel. "C’est un ‘oui’ à
ce qui se trouve sur la table : la possibilité d’aménager les prépensions, une marge de
négociations dans les secteurs et les entreprises et un accord sur la liaison des allocations
sociales au bien-être" commente sa secrétaire générale Marie-Hélène Ska, interrogée par
Bertrand Henne.
"Mais aujourd’hui notre premier combat est contre le gouvernement : c’est la question
du saut d’index. Il n’a aucun sens dans une période où l’inflation est très faible, et il est
socialement douloureux pour l’ensemble des travailleurs et des allocataires sociaux. Si le
gouvernement s’entête à vouloir prendre ce saut d’index, alors il se sera mis une grande partie
du monde du travail durablement contre lui" poursuit-elle.
Paix sociale vs justice sociale
Le gouvernement Michel s’est félicité de la signature du préaccord, qu’il considère
comme une étape vers la paix sociale. "J’appelle le gouvernement à s’occuper des matières
qui le concernent : à savoir mettre en œuvre l’accord qui a été conclu. Il doit s’attendre à des
mobilisations sérieuses contre le saut d’index" met en garde Marie-Hélène Ska.
Mémo du 12 février 2015
Contact : Marilyn MAHY
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Mais pour la responsable de la CSC "l’objectif d’une organisation syndicale, ce n’est pas
la paix sociale. C’est la justice sociale. On ne fait pas grève en même temps que l’on négocie.
Mais aujourd’hui la négociation est terminée. Tout ce qu’il y a dans cet accord de
gouvernement, qui est un accord de régression sociale importante, nous allons continuer à le
contester. Nous allons voir avec les autres organisations syndicales comment nous pouvons
avoir un plan d’action qui soit ciblé, phasé en fonction des éléments qui sont sur la table. C’est
parfaitement clair. Je dis simplement qu’il faut que nous regardions quels sont les moyens
d’action les plus appropriés. Si le gouvernement continue les provocations sur la limitation
dans le temps des allocations de chômage, sur les augmentations de la TVA qui peut ramener
5 milliards d’euros et qui consiste simplement à transférer de l’argent des travailleurs, alors
nous aurons un sérieux problème".
ACTUALITÉS
Milquet : "La fin de carrière des profs vraiment alourdie"
12/02/15 - LLB
Alors que les syndicats enseignants, réunis en front commun, organisent
jusqu’à ce jeudi dans toutes les écoles en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) des
réunions d’informations - principalement sous la forme d’arrêts de travail d’une
heure - sur l’état des négociations sur les fins de carrière, le saut d’index, etc., la
ministre en charge de l’Enseignement obligatoire, Joëlle Milquet (CDH), vient de
rédiger une note dans laquelle elle calcule précisément l’impact du projet de loi du
gouvernement fédéral sur les fins de carrière des enseignants.
En octobre dernier, "j’ai demandé à rencontrer le ministre fédéral des Pensions, Daniel
Bacquelaine (MR), parce que le projet de départ était une vraie catastrophe par rapport à la
pension anticipée des enseignants", rappelle Joëlle Milquet. La ministre avait en effet fait part,
dans un courrier adressé à M. Bacquelaine, de sa "plus vive inquiétude en ce qui concerne les
nouvelles mesures annoncées par le gouvernement fédéral en matière de fins de carrière et
de pensions" des enseignants.
"Une augmentation non légitime"
Elle reconnaît : "Il est vrai qu’au fur et à mesure de la négociation, nous avons quand
même obtenu des choses importantes car nous nous sommes battus dans les groupes de
travail et en Comité A pour défendre nos demandes". Si "plusieurs d’entre elles ont été
rencontrées, l’allongement de la carrière sera quand même bien au rendez-vous pour de
nombreux enseignants", déplore-t-elle.
Ainsi, "malgré les avancées obtenues, le projet de loi du gouvernement fédéral va
entraîner une augmentation non légitime de la carrière de la majorité des enseignants",
poursuit-elle. En cause ? "La réduction progressive de la valorisation des années de diplôme
dans le calcul de la carrière ouvrant le droit à la pension anticipée."
Et c’est chiffres à l’appui qu’elle projette la situation des enseignants à partir de 2016
et jusqu’en 2029. Exemples ? En 2018 (NdlR : considérée comme année d’ouverture du droit
à la pension anticipée), "un enseignant doté d’un diplôme de deux ans d’études aura 12 mois
de durée de carrière en plus, indique Joëlle Milquet. Si c’est un diplôme de trois ans, il aura 15
mois de durée de carrière en plus et ce seront 18 mois pour un licencié (diplôme en quatre
ans d’études)". Ou encore : à l’horizon 2021, un enseignant diplômé en deux ans verra la
Mémo du 12 février 2015
Contact : Marilyn MAHY
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valorisation de ses années de diplôme réduite de 24 mois; il en sera de 30 mois pour un
diplômé en trois ans et de 36 mois pour un diplômé en quatre ans.
"Limiter certains dégâts"
Bref, l’avant-projet de loi fédéral entraînera pour les enseignants "un véritable
alourdissement" de la durée de leur carrière, regrette la ministre de l’Education. Et ce quand
bien même "nous sommes parvenus à limiter certains dégâts".
Mme Milquet rappelle ainsi dans sa note que le retrait de six mois par année de la
bonification de diplôme prévu en 2015 a tout d’abord été reporté en 2016. "Mais nous
demandions que cette mesure, à défaut d’être abandonnée, soit lissée dans le temps."
C’est désormais chose faite puisque "le nouveau texte prévoit bien un lissage, peut-on
lire dans la note, et précise que la réduction progressive, à partir de 2016, de la valorisation
des années de diplôme dans le calcul de la durée de carrière ne se fera plus par étape de six
mois, mais se fera de manière différente en fonction de la durée des études" : quatre mois
par an pour les diplômes de deux ans, cinq mois par an pour les diplômes de trois ans et six
mois par an pour les diplômes de quatre ans et plus.
Autre avancée : "Lors des rencontres en inter-cabinets, au Comité de concertation et
au Comité A, détaille-t-on dans la note, nous avons demandé que les enseignants qui avaient
demandé leur DPPR (départ précédant la pension de retraite) avant le 1er janvier 2015, ou
qui étaient à cette date dans les conditions d’une DPPR mais ne souhaitaient pas la demander,
puissent aussi partir à la pension anticipée dans les conditions de la loi actuelle et échappent
à cette réduction."
Une demande entendue : "C’est une bonne nouvelle : tous les enseignants qui étaient
dans les conditions d’une DPPR avant le 1er janvier 2015 se verront aussi exemptés de
l’application des mesures de réduction progressive des années d’études pour le calcul de la
carrière en vue de prendre une retraite anticipée."
La circulaire de Milquet sur le radicalisme sidère le MR
12/02/15 – Le Soir
Le 23 janvier, la ministre Joëlle Milquet (CDH) a envoyé aux écoles une
circulaire sur la «prévention contre le radicalisme.»
Elle offre notamment aux directions et enseignants qui le veulent un «séminaire réflexif
sur l’islam et la prévention de la radicalisation». Ce séminaire de deux jours aura lieu en février.
Il sera organisé par emridNetwork.
Basé à Bruxelles, emridNetwork se définit comme un «réseau musulman de recherche»
et propose des formations à l’islam, singulièrement pour combler la «carence de cadres
musulmans maîtrisant un discours religieux harmonieux avec le contexte» (belge et européen,
NDLR).
Un problème ? L’agence Belga relevait mercredi qu’emridNetwork a été fondé par Farid
El Asri islamologue et prof à l’UCL.
On souligne que l’homme, en 2003, sur le site oumma.com, a pris la défense de Yacob
Mahi, quand la désignation de ce dernier comme inspecteur de religion islamique avait été
barrée par Pierre Hazette (MR). Le ministre avait invoqué le fait que Mahi était, selon lui, un
proche des Frères musulmans. A l’époque, Farid El Asri avait parlé d’une «décision totalement
arbitraire». Rappelons que le nom de Mahi a remonté à la surface, la semaine dernière, à
l’occasion des incidents à l’athénée da Vinci.
Pour en revenir à Farid El Asri : sur ce site oumma.com, on trouve un billet de sa main
déplorant le choix de l’ULB d’interdire un débat avec le controversé Tariq Ramadan (c’était en
2007) et un texte qui, comme le souligne Belga, évoque le philosophe révisionniste Roger
Garaudy.
Mémo du 12 février 2015
Contact : Marilyn MAHY
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Aussitôt sur le fil, la dépêche Belga a fait bondir Françoise Bertieaux. La cheffe du
groupe MR au Parlement de la Communauté se dit «sidérée» que Milquet ait choisi pour former
les enseignants le «principal supporter» du «controversé» Yacob Mahi. «La ministre de
l’Education est complètement irresponsable!»
Le cabinet Milquet, lui, développe, pour Farid El Asri, un CV plus pétillant que la dépêche
Belga du jour : professeur et docteur en anthropologie de l’UCL, diplômé en judaïsme de l’ULB,
l’islamologue a aussi été membre du comité «islam et musulmans de Belgique» de la Fondation
Roi Baudouin. Milquet conclut: pourquoi s’inquiéter de cet homme «étant donné qu’il donne
des formations dans des lieux académiques spécialisés et réputés depuis toujours?».
Bruxelles, 15 % d'élèves non-bruxellois
12/02/15 – Sud Presse
Bruxelles, 15 %
d'élèves non-bruxellois - Sud Presse - 12022015.pdf
Comment transformer un échec de janvier en réussite ?
11/02/15 – Le Soir
Comment
transformer un échec de janvier en réussite - Le Soir - 11022015.pdf
Mémo du 12 février 2015
Contact : Marilyn MAHY
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DANS NOS RÉGIONS
Mons : bientôt des emplois perdus chez Arts2 ? (CGSP)
12/02/15 – Sud Presse
Une réunion du personnel est prévue ce jeudi. Les travailleurs et les
syndicats, en front commun, s’inquiètent.
En cause : l’avenir d’Arts2, l’établissement d’enseignement artistique montois né de la
fusion du conservatoire de musique, du théâtre-l’art de la parole et de l’ex-académie des
Beaux-Arts. «Dans le cadre de Mons 2015, il y a unanimité pour célébrer l’importance des arts
et de la culture. C’est le moment choisi par la direction de l’institution montoise pour supprimer
l’atelier sculpture de son offre d’enseignement » s’exclament la SLFP, la CSC et la CGSP dans
un communiqué commun. «Si on ferme des options au sein de l’établissement, il y aura
forcément moins de personnel à terme, précise B. Detimmerman, pour la CSC.
Nous essayons d’avoir des informations, nous n’avons pas de réponses. Nous avons
donc interpellé le cabinet du ministre compétent, le ministre Marcourt. » Les syndicats ont
demandé une réunion de concertation en urgence. Ils expliquent ne pas avoir obtenu de
réponse. À terme, des actions pourraient être organisées pour manifester contre cette
restructuration. «Une ex-académie des Beaux-Arts peut-elle se passer d’un des arts majeurs,
la sculpture, dans le cursus des étudiants artistes ? » Selon les syndicats, cela pourrait
concerner une dizaine d’équivalents emplois. Ce mercredi, nous avons tenté de joindre la
direction d’Art2, sans succès.
Namur - Numerus clausus : les étudiants namurois favorables à un examen avant la
1ère
11/02/15 - RTBF
Limiter le nombre d’étudiants dans les auditoires de médecine l’an
prochain… La décision est prise mais à quel moment instaurer le numerus clausus?
La question suscite le débat, notamment à Namur. Actuellement, deux options ont
été relevées : soit limiter le nombre d’étudiants en début de première année, soit
en fin de première année.
Un concours à la fin de la première année de médecine permettrait aux universités de
garder une grosse cohorte d'étudiants en premier bac (la première année en médecine a
généralement beaucoup de succès).. "Il y aura un premier tri qui va se faire en janvier sur
base d’une moyenne pondérée, en-dessous de laquelle l’étudiant ne pourra pas continuer. On
va donc un peu dégraisser au deuxième quadrimestre mais on gardera une grosse première
année", explique Bernard Masereel (doyen de la faculté de Médecine de Namur). La vraie
sélection interviendrait en fin de première, avec l'organisation d'un concours.
Selon les clés actuelles de la négociation, l'université de Namur ne garderait qu'une
centaine d'étudiants en deuxième bac, les cent premiers classés. Tous les autres devraient se
réorienter vers d'autres études, même s'ils ont réussi leurs examens.
Pour Pierre Lepers (président de l'Association générale des étudiants de Namur), ce
n'est pas acceptable : "Les étudiants de Namur ne veulent pas se retrouver en fin de première
année et avoir travaillé-étudié-financé une année pour rien. Sans compter les problèmes de
démotivation qui vont de pair."
Mémo du 12 février 2015
Contact : Marilyn MAHY
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L'Association générale des étudiants est plutôt favorable à un examen à l'entrée de la
première année. Une position qui se rapproche de celle publiée cette semaine par douze
anciens doyens de faculté de médecine, dont deux Namurois : Bruno Flamion et Michel Hérin.
Dans une lettre ouverte au ministre Marcourt, ils réclament un filtre à l'entrée des études, mais
sous la forme d'un concours.
OPINIONS
Etudes de médecine : Professeur Englert : «On n’a pas la main mais on peut négocier»
11/02/15 – Le Soir
Futurs médecins. Pour le professeur Englert (ULB), il faut aller vite car «on
ne peut plus s’embourber dans des discussions politiques»
On n’est pas, vraiment pas, arrivés au bout du processus de régulation des études de
médecine… mais on avance. Ce mardi au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, les
doyens de facultés, les représentants des étudiants et la commission de planification de l’offre
médicale sont venus alimenter le débat.
Pour mémoire, un accord entre les ministres De Block (Open VLD, et non N-VA comme
indiqué par erreur dans notre édition de mardi) et Marcourt (PS) permettra d’absorber dans
les prochaines années des milliers d’étudiants surnuméraires (1.500 d’ici 2017, plus de 3.000
d’ici 2020). Cet accord prévoit l’instauration d’un filtre à l’entrée des études.
Pour mémoire aussi, à ce sujet, doyens de facultés, ministres et étudiants plaident pour
un concours en fin de première année alors que les anciens doyens et d’autres personnalités
préféreraient un concours d’entrée. Le professeur Yvon Englert (ULB), président du collège
des doyens de médecine, revient pour Le Soir sur ce qu’il a annoncé aux députés.
On s’oriente donc bien vers une limitation du nombre d’étudiants avec la bénédiction
des universités ?
Un préambule avant de répondre : le système de numerus actuel est une absurdité, un
non-sens dans un contexte mondial de pénurie du personnel de santé et dans un système
ouvert aux praticiens venus de l’étranger.
Il pourrait être revu ?
Ce n’est pas à l’ordre du jour et je ne fais d’ailleurs pas confiance à cette commission
de planification politisée : la coalition entre le banc patronal et le banc flamand a sous-estimé
systématiquement les besoins en Communauté française.
Cela étant, on peut tenter d’obtenir des avancées du fédéral en échange du «numerus
fixus» : il faut revoir les quotas à la hausse, immuniser les étudiants non-résidents, tenir
compte des différences entre communautés sur la pyramide des âges des médecins, adapter
les quotas aux évolutions démographiques, rattraper les sous-estimations récurrentes des
besoins…
On n’a pas la main mais on peut négocier.
Mais il y a une condition : le filtre à l’entrée. Soutenez-vous le système Marcourt en fin
de première ou le concours d’entrée préconisé par vos prédécesseurs dans «Le Soir» de mardi?
Je ne peux qu’approuver cette dernière formule mais j’étais minoritaire parmi les
doyens actuels sur le sujet. Cela dit, je peux vivre avec le concours en fin de première. Ce
n’est pas une mauvaise solution, mais on va rater une occasion. Il y avait moyen de faire
mieux. Le plus important aujourd’hui c’est d’avancer. La rentrée 2015 c’est dans quelques
mois, il est déjà presque trop tard. On ne peut plus s’embourber dans des discussions politiques
durant des mois.
Mémo du 12 février 2015
Contact : Marilyn MAHY
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CLIN D’ŒIL
Nos enfants sont-ils exposés à l'amiante dans leur école ?
11/02/15 - RTBF
Y-a-t-il encore de l'amiante dans nos écoles ? Comment gère-t-on ce lourd
héritage ? C'est un sujet dont on ne parle que très peu.
Pourtant, on en trouve bel et bien dans les bâtiments des années 60-70, y compris
dans les écoles. Où en est-on cinquante ans plus tard ? Malgré un silence pesant, nous avons
mené l'enquête dans les écoles, mais aussi chez les experts du diagnostic ou du désamiantage.
Il y a quelques mois, nous sommes alertés par un problème d’amiante dans une école
technique d’Arlon. Alors que nous cherchons à savoir si cette amiante est dangereuse ou non
pour les élèves, les autorités (direction, administration et autres) nous rassurent. Et leur
discours sera le même tout au long de notre enquête. Il y a de l’amiante dans les écoles
comme dans d’autres bâtiments publics mais tout est sous contrôle. Nous sommes même
autorisés à filmer ce jour-là, et nous nous rendons compte que des panneaux en Pical, qui
contiennent parfois jusqu’à 70% d’amiante, se dégradent visiblement. C’est le point de départ
de notre enquête.
Durant des mois, nous allons chercher à savoir s’il existe quelque part dans notre pays,
une liste des écoles encore à désamianter. Nous interrogeons de hauts responsables de
différents réseaux. Pour la Fédération Wallonie-Bruxelles, il existe certains listings classés par
province. Pour le réseau libre, l’amiante est de la responsabilité de chaque direction d’école.
Pour le reste c’est le silence radio. Pas facile de connaitre le nombre d'écoles à problèmes, ni
où elles se situent exactement.
De l'amiante dans toutes les constructions des années 60
Aujourd’hui, certains experts du diagnostic amiante estiment que 70 % de nos écoles
en contiendraient encore. Dany Versichele, directeur du département amiante chez
AIB/Vinçotte nous donnera une information encore plus interpellante : "Près de 300 écoles ont
demandé un diagnostic. (…) Parmi elles, il y en aurait une trentaine où il y aurait des actions
urgentes à prendre". Cet expert, et sa société n'est pas la seule à faire des diagnostics, nous
confirme donc que, chez nous, il y a au moins 30 écoles où des enfants sont peut-être exposés
à l’amiante.
Où se cache l'amiante et comment peut-elle nous toucher ?
On peut en trouver dans une multitude d’endroits : dans des faux-plafonds sous forme
de plaques de Pical, des joints de fenêtre, dans des murs, des tableaux, et même dans des
dalles de sol. Tant qu’il n’est pas dégradé, il ne pose pas vraiment de problème. Mais, dans
une école, les enfants jouent, lancent leurs cartables contre les murs ou font des graffitis. En
classe, on peut aussi punaiser ou clouer. S’il y a de l’amiante dans les parois, des fibres peuvent
se libérer dans l’air et devenir dangereuses. Ces minuscules fibres peuvent aller se loger
jusqu’au fond des poumons, dans les alvéoles et peuvent finir par former des calcifications
appelées "plaques pleurales".
Même si l’exposition a été faible, respirer de l’amiante multiplie les risques d’avoir un
cancer du poumon. Les calcifications peuvent irriter la plèvre, l’enveloppe du poumon, et elles
peuvent se transformer en une tumeur très agressive appelée "mésothéliome".
Les enfants sont-ils plus vulnérables que les adultes ?
Le pneumologue Paul de Vuyst, spécialiste des maladies de l’amiante à l’hôpital Erasme,
répond : "Il est plausible qu’un jeune enfant n’ait pas les mécanismes de défense ou
mécanismes d’épuration de défense pulmonaire aussi développés qu’à l’âge adulte. Un enfant
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Contact : Marilyn MAHY
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qui aurait été exposé dans les premières années de sa vie a malheureusement le risque, à
long terme, de développer la maladie".
Le voile a disparu des écoles
11/02/15 - LLB
Du côté des partis, aucun changement n’est à l’ordre du jour.
Faut-il à nouveau autoriser le port du voile dans les écoles ? En (re)posant cette
question lundi (voir notre édition de mardi), Lieven Boeve, le patron de l’enseignement
catholique flamand, a gentiment jeté un pavé dans la marre.
Rappelons cependant qu’entre la Flandre et la partie francophone du pays, les prescrits
ne sont pas identiques.
Dans l’enseignement catholique flamand, chaque établissement est libre d’interdire ou
non le port du voile, alors que dans l’enseignement de la Communauté flamande, le port de
symboles religieux est interdit depuis deux ans. Du côté francophone, les politiciens n’ayant
pu s’arrêter sur un accord, chaque école, quel que soit son réseau, est libre de régler la
question par le biais de son règlement d’ordre intérieur.
Des interdictions effectives
Ces législations, différentes sur le papier, donnent finalement le même résultat. “Dans
le réseau libre, on ne compte même plus sur le doigt d’une main les écoles qui autorisent le
port du voile,” explique à “La Libre” Etienne Michel, directeur général du Segec (le Secrétariat
général de l’enseignement catholique). Et la situation est identique dans les autres réseaux
d’enseignement francophones.“
C’est une situation qui nous paraît satisfaisante, continue Etienne Michel. Nous n’attendons pas d’initiatives législatives sur ce sujet. Notez, par ailleurs, que la plupart des règlements
d’ordre intérieurs n’interdisent pas spécifiquement le voile, mais plutôt l’ensemble des couvrechefs.” Subtile nuance.
Liberté et neutralité
Autour de cette question complexe et passionnée, les arguments sont divers. Dans un
document mis à jour en décembre 2012, le Centre interfédéral pour l’égalité des chances
rappelle que toute la difficulté se situe autour de la liberté d’expression qui doit, ici, s’accorder
avec la liberté contractuelle de l’employeur dans l’enseignement libre, le principe de neutralité
dans l’enseignement officiel, mais aussi d’autres principes qui découlent de la nature même de
l’activité pédagogique (“l’on a à faire ici à des enfants ou à des jeunes qui sont engagés dans
un processus de formation et de construction de leur personnalité”).“ L’autonomie laissée aux
écoles [...] n’est pas une solution à long terme, explique encore le Centre. Elle engendre frustrations et confusion. Vouloir résoudre le problème à coups de règlements d’ordre intérieur
n’est plus souhaitable.”
Les grands partis francophones, s’ils ont hésité sur les choix à poser, se rangent, dans
les faits, derrière le choix laissé aux établissements. Seul le MR, par la voix d’Alain Destexhe
souhaitant remettre en avant l’affirmation de la neutralité de l’Etat, est revenu avec ce débat
en 2014.
En Flandre, après la sortie de Lieven Boeven, la ministre flamande de l’Enseignement
Hilde Crevits (CD&V) a expliqué qu’il n’entrait ni dans ses compétences, ni dans ses plans de
porter atteinte à l’autonomie des écoles.
Raymonda Verdyck, la responsable de l’enseignement public en Communauté flamande, rappelle, elle, les effets positifs de l’interdiction. Pour elle, “supprimer les symboles
religieux facilite le débat en montrant le respect de l’autre.
Mémo du 12 février 2015
Contact : Marilyn MAHY
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