Revue de presse - CGSP Enseignement
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Revue de presse 1 03.09.2015 SYNDICAT LA FGTB PRESSE BRUXELLES À RÉFORMER SA FISCALITÉ COMMENT PEUT-ON ÊTRE NOUVELLE DIMINUTION DU CHÔMAGE, NOTAMMENT CHEZ LES JEUNES NÉ À L’ÉTRANGER, CHERCHE TRAVAIL… UNE ÉTUDE DU FOREM DÉVOILE LES « MÉTIERS PORTEURS » LES OPPOSANTS À MICHEL IER APPELLENT À RELANCER LA LUTTE (CGSP) ACTUALITÉS 133 ÉLÈVES TOUJOURS SANS ÉCOLE RADIOGRAPHIE D'UN ENSEIGNANT MALADE L'IMMERSION LINGUISTIQUE, RETOUR GAGNANT TROP BIEN PAYÉS LES PROFS ? PAS D'AVANTAGES EXTRA-LÉGAUX POUR LES PROFS DES PRATIQUES LOUCHES POUR LES INSCRIPTIONS DANS NOS RÉGIONS GOSSELIES - UNE NOUVELLE ÉCOLE À L’ÉTUDE LIÈGE : IMPACT BÉNÉFIQUE POUR LES ÉCOLES QUI ONT INTERDIT LE VOILE EN BREF « IL FAUT REVOIR LES SANCTIONS POUR PROPOS EXTRÉMISTES » COMMENT TROUVER LE BON STAGE ? TEST D’ORIENTATION DE MÉDECINE : « UN NIVEAU TROP ÉLEVÉ » Y A-T-IL TROP D'ÉLÈVES SCOLARISÉS DANS L'ENSEIGNEMENT SPÉCIALISÉ ? Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 1 2 OPINIONS NOS PROFS SONT-ILS PRÊTS À AFFRONTER LA RENTRÉE ? REMPLACER CEUX QUI JETTENT L’ÉPONGE « ON RISQUE LA FIN DES UNIVERSITÉS » LA RELATION ÉCOLE-FAMILLE SE DÉGRADE LES PROFS ONT DES LACUNES EN FRANÇAIS, "VICTIMES D'UNE FORMATION EN GRAMMAIRE QUI DÉMARRE TROP TÔT" ECOLES : BARBARA TRACHTE (ECOLO) : « LE DISCOURS DU PS EST INQUIÉTANT » LES PROFS ONT RETROUVÉ LEURS TABLEAUX NOIRS PORT DU VOILE : PAS PLUS DE 10 % DES ÉCOLES NE L’AUTORISENT ECOLE ISLAMIQUE : "NOTRE ÉCOLE PRÔNE UN ISLAM DE TOLÉRANCE" CLIN D’ŒIL UN PROF AGRESSÉ PHYSIQUEMENT PAR SES ÉLÈVES INDEMNISÉ... 14 PLUS TARD ! UNE ÉCOLE POUR LES ÉLÈVES ATTEINTS DE PHOBIE SCOLAIRE LE LANGAGE DES SMS DANS LES MANUELS SCOLAIRES ! MOLENBEEK FÂCHÉE PAR LA CARICATURE FACEBOOK EST ÉGALEMENT LE MEILLEUR AMI DE L’ÉCOLIER NUMÉRIQUE : TROQUER CRAYONS CONTRE CLAVIERS ? 11.000 € À UN ENSEIGNANT AGRESSÉ PAR DES ÉLÈVES EN 2001 Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 2 3 Revue de presse SYNDICAT La FGTB presse Bruxelles à réformer sa fiscalité 03/09/15 – L’Echo Une réforme fiscale est annoncée à Bruxelles. Dans les semaines à venir, le gouvernement bruxellois va se pencher sur un rapport établi par dix experts fiscalistes. "Une brique", nous dit-on. La FGTB espère que les pistes évoquées dans ce rapport iront dans le bon sens. "À défaut d'un véritable tax shift fédéral, nous espérons un ambitieux tax shift bruxellois", indique Philippe Van Muylder, secrétaire général de la FGTB de Bruxelles. D'après lui, la sixième réforme de l'État qui transfère une série de compétences aux Régions impose un tax shift régional. Pour aiguiller l'effectif bruxellois, il propose dix pistes. 1 Supprimer les anciens additionnels régionaux à l'IPP Un ménage payant 15.000 euros d'impôt sur les personnes physiques paie à la Région un impôt supplémentaire de 150 euros (1%). Rudi Vervoort (PS), le ministre-président, l'a encore affirmé hier au micro de "Bel RTL", il a l'intention de supprimer cette taxe d'agglomération. C'est dans l'accord de gouvernement. 2 Supprimer la taxe régionale forfaitaire de 89 euros La FGTB estime que cette taxe est injuste car elle est perçue sans distinction de revenus. Sa suppression fait aussi partie de l'accord de gouvernement. 3 Augmenter les additionnels au précompte immobilier La FGTB propose d'augmenter les additionnels au précompte immobilier, tout en exonérant l'habitation propre dans l'objectif d'obtenir une contribution plus importante des multipropriétaires non-résidents. L'accord de gouvernement prévoit d'opérer un glissement de la fiscalité sur le travail vers la fiscalité immobilière. La FGTB demande aussi qu'un dispositif soit mis en place pour éviter que la charge de ces additionnels ne se reporte sur les locataires. "Il ne faut pas se tromper de cible. Il faut encadrer les loyers", affirme Philippe Van Muylder. Mais dans la majorité bruxelloise, le FDF rejette l'idée d'un encadrement des loyers, estimant que cela risque d'entraîner des effets de seuil où les plus faibles loyers vont être revus à la hausse par rapport à l'indice de référence et jouer très rarement à la baisse. Cela découragerait aussi les investissements privés, d'après le parti amarante. 4 Réformer le bonus-logement D'après Philippe Van Muylder, le bonus-logement favorise les revenus les plus aisés. Il observe aussi que cette mesure a été introduite en 2005, date à partir de laquelle les prix de l'immobilier ont commencé à grimper dans la capitale. Pour le syndicaliste, il faut instaurer une dégressivité en fonction des revenus. "Plus les revenus sont élevés, moins la réduction fiscale devrait être importante. Cette mesure n'aurait pas d'impact sur l'évolution des prix puisque le vendeur ne connaît pas la situation patrimoniale de l'acheteur. Il ne pourra donc pas intégrer l'avantage de l'acheteur dans le prix de vente." Le gouvernement bruxellois a décidé de maintenir tel quel le bonus-logement jusqu'en 2017. Mais il a prévu d'évaluer le système. 5 Taxer les plus-values immobilières spéculatives Le vendeur supporterait en outre une partie des droits d'enregistrement sur la plusvalue en cas de revente dans un délai anormalement court. Cette idée sera sûrement plus facile à faire accepter aux socialistes qu'aux libéraux flamands de la majorité bruxelloise. Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 3 4 6 Revoir la base cadastrale "Seule une actualisation de la base cadastrale permettra d'induire une justice fiscale accrue", estime Philippe Van Muylder qui constate que de ce point de vue, Bruxelles est à la traîne. "Elle n'a évolué que de 14% alors qu'au niveau du Royaume, on est à 21%." Il juge toutefois qu'il faudra être prudent dans cette révision afin de protéger les propriétaires qui occupent leur propre bien. Sur ce point aussi, l'Open Vld se montre frileux. Le cdH n'est guère plus enthousiaste, contrairement au FDF et au PS qui y sont favorables. 7 Mieux percevoir les amendes sur les immeubles inoccupés "Force est de constater que cela ne fonctionne pas bien au niveau de la procédure administrative. Il faudrait un meilleur rendement". Pour 2014, des amendes ont été apposées pour un million d'euros. Le taux de recouvrement est de 40%, d'après des chiffres du cabinet de la ministre du Logement, Céline Fremault (cdH), qui juge que ce n'est pas si mal pour une cellule mise en place il y a 3 ans. 8 Instaurer une tarification progressive des titres-services Plus on en achète, plus le prix devrait augmenter. Les premiers titres-services devraient rester au même prix car ils sont en quelque sorte d'intérêt général. Tout le monde doit pouvoir y avoir accès. En ce qui concerne l'octroi des réductions fiscales, la FGTB estime qu'elles devraient être différenciées selon les revenus des ménages. "Ce n'est pas normal qu'Albert Frère et son chauffeur aient les mêmes réductions fiscales." Sur ce sujet, les intentions du gouvernement sont encore vagues. Dans la déclaration gouvernementale, il est simplement indiqué qu'il "assurera le maintien de la mesure dans un cadre budgétaire maîtrisable". Aucune orientation n'est donnée. 9 Taxer les loyers réels Il s'agit d'une compétence fédérale mais qui concerne 60% de locataires et 40% de propriétaires. Dans ce cas-ci aussi, le risque est que la charge se reporte sur le locataire. "Elle doit donc, elle aussi, être doublée d'un mécanisme de contrôle de l'évolution des prix." Mais pour Philippe Van Muylder, il est nécessaire, pour plus de justice fiscale, de globaliser les revenus soumis à l'IPP. L'Europe pousse aussi dans ce sens. Au Fédéral, l'idée est défendue par le CD&V mais elle n'a pas été reprise dans le récent tax shift. 10 Obtenir une revalorisation de la correction navetteurs Prévue dans le cadre du refinancement de Bruxelles, elle s'élève à 44 millions. Elle est financée par les deux autres Régions. "C'est bien d'avoir pu l'obtenir mais c'est insuffisant pour financer le métro, les crèches et tous les services utilisés aussi par les navetteurs. Je ne suis pas anti-navetteur. S'ils ne viennent plus, Bruxelles n'est plus gérable mais ils engendrent des coûts." Ce point nécessiterait une septième réforme de l'État qui n'est pas à l'ordre du jour du Fédéral. Le résumé Le gouvernement bruxellois va se pencher prochainement sur un rapport d'expertsfiscalistes afin de préparer sa réforme fiscale. Il a déjà annoncé qu'il allait supprimer la taxe forfaitaire régionale de 89 euros et l'additionnel régional à l'IPP. Mais qu'il augmentera les additionnels au précompte immobilier. L'objectif étant d'opérer un glissement de la fiscalité sur le travail vers la fiscalité immobilière. La FGTB veut aller plus loin. Elle donne dix propositions. Le syndicat socialiste demande notamment une réforme du bonus-logement et un encadrement des loyers. Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 4 5 Comment peut-on être 03/09/15 – Le Soir 10 % des adultes belges seraient analphabètes ou illettrés – et l’arrivée massive de migrants pourrait faire grimper les chiffres. Heureusement, il n’est jamais trop tard pour apprendre. Selon l’ASBL « Lire et Ecrire » (qui œuvre à « rendre effectif le droit à une alphabétisation de qualité pour tout adulte qui le souhaite » ), 10 % de la population adulte en Fédération Wallonie-Bruxelles est analphabète ou illettrée (pour la différence entre les deux notions, lire ci-contre). Dix pour cent au bas mot : en 2007, l’enquête de l’OCDE sur la « littératie », menée en Communauté flamande indiquait que 15 à 18 % de la population adulte flamande ne dépassait pas le niveau le plus élémentaire, tel que défini par l’organisation internationale. A l’heure de la rentrée des classes, ce chiffre interpelle. Comment l’expliquer dans un pays développé comme le nôtre, où la scolarité est obligatoire jusqu’à 18 ans ? Le fait est que 7 % des enfants quittent l’enseignement primaire sans le Certificat d’études de base. Ruptures familiale, scolaire, sociale, identitaire, culturelle,… les causes de cet échec sont multiples. Et puis il y a ceux qui accostent en Belgique dans des conditions précaires, qui n’ont pas eu la chance « d’aller à l’école ». Dans ce contexte, l’arrivée massive de migrants inquiète. L’intégration de ceux qui seront autorisés à rester sur notre territoire passera par l’obtention d’un travail. Et aujourd’hui, tout emploi requiert une maîtrise minimale de la lecture et de l’écriture. Une chose est sûre : dans la plupart des cas, l’illettrisme n’a pas de lien avec des capacités intellectuelles limitées mais avec un arrêt trop précoce de l’apprentissage. Ces difficultés peuvent être résolues dans un contexte approprié. Si la société s’en donne les moyens. L’expert « On n’arrive pas à répondre à la demande » Sylvie Pinchart dirige le mouvement Lire et Ecrire, qui organise des formations d’alphabétisation pour plus de 5.000 personnes à Bruxelles et en Wallonie. On estime que 10 % de la population en Wallonie et à Bruxelles est analphabète. Ce chiffre reste stable à travers les années. Pourquoi ? Il s’agit d’une estimation. Lire et Ecrire a décidé de retenir ce chiffre en croisant des enquêtes menées dans des régions similaires (Flandre, Nord-Pas-De-Calais…). Chez nous, il n’y a pas d’enquête pour connaître le nombre exact de personnes en difficulté de lecture et d’écriture. Cela coûte très cher. Nous aimerions en savoir plus, mais les restrictions budgétaires sont là. Quoi qu’il en soit, l’ensemble du secteur de l’alphabétisation n’arrive pas à répondre à l’ensemble de la demande, alors qu’il accueille déjà 16.000 apprenants, dont 5.000 pour Lire et Ecrire. Cela est évidemment lié aux financements publics. Il y a eu une forte professionnalisation du secteur ces 20 dernières années, avec une certaine progression des moyens. Mais cette évolution est à l’arrêt. Elle suit l’évolution des coûts mais ne permet pas d’ouvrir de nouvelles places. Quels sont les publics fortement représentés dans les cours ? Il y a deux profils majoritaires : des personnes scolarisées en Belgique et qui, au terme de celle-ci, ne maîtrisent pas les compétences de base (lire, écrire et calculer) ; des personnes d’origine étrangère, certaines francophones d’autres pas, qui ont été faiblement, voire pas du tout, scolarisées dans leur pays d’origine. Comment arrivent-elles chez vous ? Lire et Ecrire travaille avec des partenaires locaux pour faciliter l’accès de ces personnes aux formations. D’autres viennent tout à fait spontanément avec différentes motivations, Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 5 6 comme aider les enfants dans leur scolarité, retrouver un travail,… La politique d’activation des chômeurs pousse un certain nombre de personnes à venir suivre nos formations. Chaque année, le 8 septembre, à l’occasion de la Journée de l’alphabétisation, vous publiez une série de revendications. Quelles sont-elles cette année ? On voit sur le terrain une détérioration de la situation socio-économique des personnes en difficulté de lecture et d’écriture. Il y a une forte pression, dans le cadre des plans d’activation, pour que les chômeurs suivent des formations alors qu’il n’y a pas forcément de places. D’autre part, que ce soit en matière d’insertion socioprofessionnelle, en matière de droits au chômage ou de droits sociaux, il y a une multiplication des démarches administratives. Cela pose beaucoup de problèmes aux personnes en difficulté de lecture et d’écriture. Elles se retrouvent donc en péril par rapport à leurs droits. Notre campagne est axée autour d’un personnage fictif, Rosa, qui incarne les expériences de différents apprenants afin d’attirer l’attention sur ces difficultés. C’est le règne de la débrouille. Par ailleurs, être en difficulté de lecture et d’écriture ne signifie pas n’avoir aucune qualification professionnelle. Nous voulons donc aussi attirer l’attention là-dessus. Les gens n’ont pas toujours le temps de faire de longues formations, ils ont besoin de travail. Or, ce que les pouvoirs publics exigent d’eux les relègue parfois dans des voies sans issue. Il faut mieux accompagner, plutôt que contrôler et exclure. Etes-vous associé à la gestion de l’afflux de réfugiés constaté ces derniers mois? On intervient spécifiquement dans ce que l’on appelle « l’alpha-FLE », c’est-à-dire l’apprentissage du français comme une langue étrangère, une nouvelle langue, pour les personnes infrascolarisées. Nous recevons une forte demande. Mais nous sommes déjà en sous-capacité. C’est difficile à gérer. Nouvelle diminution du chômage, notamment chez les jeunes 03/09/15 – L’Echo On dénombrait fin août en Région de Bruxelles-Capitale 102.973 chercheurs d'emploi inoccupés (DEI), soit une diminution de 8.656 personnes par rapport à l'année précédente (-7,8%), indique mercredi l'Office régional de l'emploi, Actiris. En variation mensuelle, il s'agit d'une augmentation de 1.345 personnes (+ 1,3%). Le taux de chômage en Région bruxelloise s'élève à 18,8% contre 21,0% en août 2014. Le chômage des jeunes a continué de baisser en Région bruxelloise pour la 27e fois, avec 1.671 jeunes chercheurs d'emploi de moins en un an. Le taux de chômage des jeunes atteint en août 26,2%, contre 28,6% l'année passée. Le nombre de jeunes chercheurs d'emploi a baissé de 12,9% sur une base annuelle. Fin août 2015, le taux de chômage en Région bruxelloise s'établissait à 18,3% pour les hommes et 19,2% pour les femmes. Par ailleurs, après plusieurs mois de hausse et une stabilisation en juillet, le chômage est reparti à la baisse en août en Flandre, ressort-il des chiffres publiés par le VDAB, l'office flamand de l'emploi et de la formation. Fin août, on dénombrait en Flandre 247.826 demandeurs d'emplois, soit 685 ou 0,3% de moins qu'en août 2014. Il s'agit de la première baisse sur une base annuelle depuis janvier 2015. Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 6 7 Né à l’étranger, cherche travail… 03/09/15 – Sud Presse Il fait bon être né en Belgique, si l’on veut trouver un emploi. C’est ce qui ressort des derniers chiffres publiés par Eurostat, organisme européen de statistiques à l’échelle communautaire. Dans son rapport, on y voit que le taux d’emploi, chez nous, est de 62 % pour les personnes nées sur le sol belge, contre seulement 53 % pour celles nées à l’étranger, parmi les 15 à 64 ans. À titre de comparaison, au Luxembourg, pays où la migration économique est importante, le taux d’emploi pour les personnes nées à l’étranger est de 70 %, contre 63 % pour celles nées au Grand-Duché. Un constat que ne nie pas Frédéric Poupinel, attaché au SPF Emploi, bien au contraire. « Depuis plusieurs décennies, il y a un écart très important dans le taux d’emploi entre les personnes nées en Belgique et les autres. Ces écarts sont parmi les plus importants, par rapport aux autres pays de l’OCDE ». Et d’y voir plusieurs explications : « La première est historique : dans les années 60 à 80, beaucoup de travailleurs étrangers sont restés en Belgique malgré la désindustrialisation. Et s’en est suivi un phénomène important de regroupement familial. Chez nous, 55 % des titres de séjour le sont pour regroupement familial, alors que cela n’est une motivation que pour 40 à 42 % des migrants vers nos pays limitrophes. Et il est dès lors plus difficile pour ces personnes à s’intégrer sur le marché du travail ». Car c’est là le deuxième aspect qu’il pointe, celui du fonctionnement même du marché du travail en Belgique : « C’est un système assez fermé pour les personnes qui souhaitent y entrer. Il y a beaucoup plus d’éléments pour protéger le travailleur. Mais moins de mobilité et de possibilités d’accéder à ce travail pour la première fois ». DISCRIMINATION À L’EMBAUCHE ? Dans une bien moindre mesure, Frédéric Poupinel pointe d’autres aspects qui peuvent peser dans la balance : « La reconnaissance du diplôme a aussi son importance. Mais ça ne peut pas expliquer, par exemple, la différence constatée par rapport aux pays voisins ». Vient une autre hypothèse, celle de la discrimination, qu’il n’écarte pas totalement : « On ne va pas nier qu’il y a de la discrimination en Belgique. Mais là encore, ce n’est pas plus le cas chez nous qu’aux Pays-Bas, au Luxembourg, en Allemagne ou en France ». Une étude du Forem dévoile les « métiers porteurs » 03/09/15 – Sud Presse Il s’agit par exemple de professions avec beaucoup d’offres d’emploi et peu de candidats. Des « métiers porteurs », une autre façon d’envisager le marché de l’emploi quand on est étudiant ou en recherche d’emploi. Le Forem a mené une analyse originale. En voici les résultats. Voilà une analyse du Forem tout à fait originale et qui va plus loin que les habituelles études sur les métiers en pénurie ou les profils les plus demandés par les employeurs. « Le premier objectif est d’aller plus loin que les fonctions critiques ou les métiers en pénurie », explique Géry Choteau, l’un des auteurs de cette analyse. « Il s’agit en fait de voir les métiers où il y a du travail. » Parce que, les statistiques, ce n’est pas si simple. Si on reprend par exemple les métiers les plus demandés auprès du Forem, on trouve en première place les Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 7 8 employés de ménage à domicile. Ce sont essentiellement des personnes qui travaillent en titres-services. Il y a des milliers d’offres pour ces métiers, mais s’il y a le double ou le triple de candidats pour le nombre de postes, on ne parlera pas de métiers porteurs. « Dans nos statistiques, il y a beaucoup plus que des top. C’est bien plus nuancé », explique Géry Choteau. « On utilise toutes les données pour dégager ce que nous appelons les métiers porteurs ». Les analystes ont donc croisé plusieurs types de chiffres : volume de l’offre d’emploi, volume des demandes, taux de satisfaction des offres, taux de sortie du chômage vers l’emploi. Il en ressort un tableau avec les métiers les plus porteurs. Bon à savoir pour les conseillers Forem quand ils se retrouvent face à un demandeur d’emploi, bon à savoir pour le public, quand il s’agit de choisir des études ou des formations. NOMBREUX MÉTIERS En tête de ces métiers porteurs, on trouve des technico-commerciaux, des techniciens d’installation de matériel électrique, des techniciens en chauffage ou système frigorifique, des plombiers, couvreurs, représentants à domicile, sans oublier les traditionnels infirmiers, bouchers, les mécaniciens auto, les instituteurs ou les opérateurs de call-center. Une remarque en passant : l’analyse ne juge pas la qualité des emplois. Citons encore les agents de surveillance, les tourneurs fraiseurs, les cuisiniers, les profs dans l’enseignement technique et général (comme nous le révélions encore à l’occasion de la rentrée scolaire), les comptables. TROP DE CANDIDATS Tous ces métiers font l’objet de beaucoup d’offres. Pour d’autres aussi, il y a de nombreuses offres, mais il y a aussi énormément de candidats: manœuvre en bâtiment, vendeur dans l’alimentation, réassortisseur, agent d’accueil ou encore technicien de surface. Un aspect intéressant relevé dans l’analyse : « La majorité de ces métiers porteurs proposent proportionnellement plus que la moyenne des contrats à durée indéterminée et à temps plein. Ce n’est toutefois pas le cas pour les métiers de l’enseignement (beaucoup de remplacements), les métiers industriels (maintenance ou métal) et les opérateurs call-center qui recrutent essentiellement via l’intérim. » Et puis il y a quelques métiers beaucoup moins porteurs. Peu d’offres, beaucoup de candidats. Citons les lamineurs, les tailleurs ou encore les ébénistes. Les opposants à Michel Ier appellent à relancer la lutte (CGSP) 02/09/15 - LLB Comment organiser la résistance à un gouvernement qui mène une politique complètement opposée à vos idées et n’en dévie pas d’un iota, ou presque, malgré la vie dure que vous lui menez ? Cette question, les opposants au gouvernement fédéral N-VA-MR-CD&V-Open VLD, au premier rang desquels les syndicats, se la posent depuis près d’un an, sans trouver de réponse satisfaisante. Une manifestation nationale, des grèves tournantes, une grève générale, une grande parade, l’annonce d’une nouvelle manifestation nationale le 7 octobre prochain… Rien ne semble pouvoir barrer la route au "bulldozer" suédois, qui fait tomber l’un après l’autre les tabous de la gauche (âge de la pension, saut d’index, règles du chômage,…). Mais dans le camp des opposants, certains, particulièrement combatifs, veulent encore y croire. Aussi, alors que sonne la rentrée sociale, une trentaine d’organisations signent une déclaration commune, pour annoncer que leur résistance au gouvernement Michel ne faiblira pas. Qu’ils ont perdu des batailles, certes, mais que la guerre n’est pas finie. Et qu’il faut relancer des actions allant crescendo, y compris des grèves d’ampleur. Des francophones, surtout Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 8 9 Parmi les signataires, des organisations syndicales, bien entendu. Non pas les fédérations nationales CSC et FGTB, mais des régionales et des centrales. La grosse majorité d’entre elles - ce n’est pas une surprise vu la configuration du gouvernement - sont francophones, même si on y retrouve aussi la puissante centrale générale de la FGTB (nationale) ou la CSC (bilingue) de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Une série d’associations œuvrant dans d’autres secteurs que la représentation des travailleurs, toutes bien étiquetées à gauche, soutiennent également l’initiative. Elles sont, elles aussi, plutôt francophones. Mais les promoteurs de l’initiative escomptent élargir rapidement le groupe des signataires, une fois que d’autres organisations auront pu réunir leurs instances décisionnelles. Arrêtez de vous chamailler Cette fois, ce ne sont donc plus les coupoles syndicales qui sont à la manœuvre, mais les organisations syndicales et associations de terrain, qui indiquent la voie à suivre. Le message, clair et direct, s’adresse tout autant aux dirigeants nationaux des organisations syndicales qu’au gouvernement fédéral lui-même. Au gouvernement, il dit : changez de direction. Aux patrons des syndicats, il dit : au lieu de vous balancer des noms d’oiseaux à la figure, faites en sorte de créer le rapport de forces qui permettra de tenter de faire changer le gouvernement de direction. Alors que la pression était montée sur la majorité suédoise fin 2014, le début 2015 a vu les organisations syndicales rentrer dans une logique de négociation, dont ils sont ressortis tout sauf vainqueurs. "A un moment donné, il faut arrêter, dit un des signataires. On ne peut pas négocier n’importe quoi." Les auteurs de la déclaration veulent donc retrouver l’esprit qui soufflait sur la manifestation du 6 novembre 2014, non pas celui des incidents qui ont émaillé la fin du cortège, mais bien celui qui a vu déferler tout un front progressiste sur Bruxelles, construit certes autour des militants syndicaux, mais fort de la présence d’artistes, d’étudiants, du non-marchand, bref de l’associatif, qui constituait alors un précieux allié pour les syndicats. Retrouver ce souffle commun serait donc une condition nécessaire pour relancer le combat contre l’austérité (du fédéral, ainsi que des Régions et de l’Europe). Mais il n’est pas dit que cette tactique emportera l’adhésion de toutes les organisations syndicales, surtout au nord du pays, où la CSC est plus que gênée par la présence de son parti frère CD&V au gouvernement. Et tant que subsisteront les divergences de vue tactiques, Michel Ier n’aura aucune raison de changer de cap. CHRONOLOGIE 06.11.2014 - Manifestation nationale : Près de 120.000 manifestants descendent dans les rues de Bruxelles pour protester contre la politique du gouvernement "suédois". La plus grande mobilisation depuis 30 ans, entachée par des violences en fin de parcours. 15.12.2014 - Grève générale : Après une série de grèves tournantes par province, les syndicats organisent une grève générale qui paralyse le pays. Après cela, les syndicats entreront dans une logique de négociation et la première moitié de 2015 sera plus calme sur le front social. 29.03.2015 - Première grande parade : Les mouvements citoyens "Tout autre chose" et "Hart Boven Hard" convient à la "Grande Parade" à Bruxelles tous ceux qui s'opposent aux mesures du gouvernement et y proposent des alternatives. Les syndicats regardent avec intérêt ce nouveau genre de mobilisation et s'y joignent. 07.10.2015 - Manifestation nationale : Les syndicats célébreront à leur manière l'anniversaire du gouvernement Michel, par une nouvelle manifestation nationale à Bruxelles. Pourront-ils réunir autant de monde que le 6 novembre 2014 ? Et avec davantage d'effets sur Michel Ier ? 20.03.2015 - Deuxième édition de "La Grande Parade" : Ce sont les auteurs de la déclaration qui l'affirment : une deuxième "Grande Parade" se tiendra le 20 mars 2016. Les signataires annoncent également qu'ils y prendront part. Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 9 10 “Nous avons perdu des batailles mais refusons de capituler” Voici des extraits de la Déclaration signée par 28 organisations et associations (1) et intitulée “Face au gouvernement des ultrariches, ensemble pour résister” (2). “Dans tous les domaines, le gouvernement Michel – De Wever fait des choix profondément injustes, alors que des alternatives existent, plus justes et plus efficaces.” “En fiscalité, des cadeaux innombrables pour les plus riches et les grandes entreprises, des impôts et des pertes de revenus – parfois énormes – pour les travailleurs et les travailleuses, les populations appauvries ou précarisées.” “Dans nos services publics, […] non-remplacement du personnel, diminution des moyens pour la culture, l’école, les transports en commun, la justice…” “Face au chômage, la seule réponse de ce gouvernement est de faire travailler les aînés plus longtemps, de harceler chômeurs et prépensionnés, alors qu’une réduction collective du temps de travail permettrait de travailler tous et de vivre mieux.” “Face au défi de l’appauvrissement, des migrations, du changement climatique et du danger nucléaire, de l’accès à la Justice, de l’échec scolaire, de la menace du TTIP…, nous avons des alternatives porteuses d’espoir et de justice. Mais le gouvernement Michel – De Wever, et certaines politiques des gouvernements régionaux ou communautaires, font le choix de politiques austéritaires socialement injustes, mais aussi économiquement toxiques pour l’emploi et la prospérité.” “Ce gouvernement a suscité, dès son arrivée, une vague d’indignation et de résistance comme notre pays n’en avait pas connue depuis des décennies – avec notamment 120 000 personnes, venues de tous les horizons, dans les rues de Bruxelles le 6 novembre. Cette indignation a aussi fait naître au nord, puis au sud du pays, un large mouvement de citoyen (nes) et d’organisations qui ne veulent plus d’une société où le profit et l’égoïsme commandent tout, mais veulent que les valeurs du cœur l’emportent sur l’obsession de la rigueur budgétaire.” “Ce grand mouvement de contestation a montré qu’un lien fort est possible entre organisations syndicales et associations féministes, de lutte contre la pauvreté, d’agriculteurs, d’acteurs culturels… Durant ces 6 mois, le gouvernement Michel – De Wever a fait semblant d’entrer dans la concertation sociale, mais a avancé au travers de nos droits fondamentaux comme un bulldozer.” “Nous avons perdu (provisoirement) des batailles; mais nous refusons de capituler. Nous n’allons pas – même silencieusement – collaborer avec un gouvernement qui détruit notre pays et tout ce qui faisait sa richesse.” “Aussi longtemps que ce sera nécessaire, tant que ce gouvernement de destruction sociale détruira nos droits, […] nous serons ensemble pour lui résister. Chaque organisation reste maître du rythme et des formes de ses actions, mais nous croyons ensemble à la nécessité d’une pression continue et d’un crescendo d’actions, rassemblements, occupations, et y compris des grèves importantes pour empêcher ce mauvais gouvernement de nuire. La manifestation nationale du 7 octobre sera un premier grand moment d’expression de notre résistance.” “La présente déclaration n’appartient à personne […] mais elle rassemblera, sous l’affirmation Ensemble pour Résister, tous ceux qui refusent de laisser le gouvernement Michel – De Wever et les politiques d’austérité en Europe et dans les Régions, détruire tout ce qui nous permet de vivre ensemble dans une société digne.” (1) Côté syndicat socialiste : CGSP Enseignement, FGTB Métal Wallonie-Bruxelles, CGSP wallonne, Centrale générale. Côté syndicat chrétien : CSC Wallonie Picarde, CSCEnseignement, CSC Liège-Huy-Waremme, Centrale nationale des employés, CSC BruxellesHal-Vilvorde. Côté associatif : Ligue des familles, Fédération francophone des écoles de Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 10 11 devoirs, Ligue des droits de l’homme, les Réseaux belge et wallon de lutte contre la pauvreté, la Plate-forme d’action santé et solidarité, Attac Wallonie-Bruxelles, la Ligue des droits de l’enfant, les équipes populaires… ACTUALITÉS 133 élèves toujours sans école 03/09/15 – L’Avenir Alors que la rentrée dans l'enseignement secondaire bat son plein, 133 élèves devant entrer en première secondaire n'avaient, mardi, toujours pas pu trouver une place dans une école de leur choix, selon une source proche du dossier. À la mi-août, ceux-ci étaient encore au nombre de 290. Sans surprise, c'est à Bruxelles que l’on recense le plus grand nombre d'élèves «sans école» avec 137 jeunes toujours à la recherche d'une solution, contre 2 dans le Brabant et 13 dans le reste de la Wallonie. Faute de solution, ceux-ci seront contraints de s'inscrire dans une école ne figurant pas parmi leurs préférences. Selon un inventaire officiel, 1 700 places en 1re secondaire sont encore disponibles en Région bruxelloise. Ces places sont toutefois offertes dans des établissements peu convoités, ceux notamment qui proposent aux 2e et 3e degrés dans l'enseignement technique et professionnel. Depuis 2010, les inscriptions en première année du secondaire se font de manière uniforme pour tous les élèves. À l'aide d’un formulaire unique d'inscription, ceux-ci doivent lister jusqu'à dix écoles où ils souhaitent être inscrits. La répartition des places se fait ensuite sur base d'une série de critères géographiques (distance domicile-école notamment) et socio-économiques afin d'assurer une meilleure mixité sociale dans les écoles. Le mécanisme suscite toutefois chaque année des critiques, certains parents ne parvenant pas à inscrire leur enfant dans l'école ou les écoles qu'ils convoitaient. Il y a un peu moins d’un an, la ministre de l'Éducation, Joëlle Milquet, avait annoncé sa volonté d'amender le décret Inscriptions, notamment en revoyant deux critères clés déterminant l'attribution des places, à savoir le critère géographique et le critère ISEF (indice socioéconomique faible). L'annonce n’a toutefois été suivie d'aucun effet. Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 11 12 Radiographie d'un enseignant malade 03/09/15 – L’Echo Les profs sont en moyenne absents pour maladie neuf jours par an. Les profs sont-ils plus souvent malades que les autres travailleurs, ou n'est-ce qu'une méchante rumeur ? Voici les chiffres : dans l'enseignement, le taux d'absentéisme est de 5%. Un taux de 5%, cela signifie 5 jours d'absence pour maladie sur 100 jours à prester. Donc, les enseignants sont absents pour maladie en moyenne 9 jours scolaires dans l'année. Chez les fonctionnaires, ce taux est de 6,9%. Et il est de 6,2% pour les travailleurs du secteur privé (1). Au regard des chiffres, les profs sont moins souvent malades. Pourquoi ? Vu leur nombre de congés, les enseignants ont moins de jours à prester. Et s'ils ne doivent pas se présenter à leur poste, le certificat est inutile. Donc, le gros rhume à Noël, l'indigestion du réveillon, les élèves n'en sauront rien, et l'administration de l'expertise médicale (Medex) non plus. Voilà pour l'explication statistique. Mais il y a aussi la raison physique et le poids moral. Impossible de s'absenter Les enseignants auraient-ils une meilleure santé que les autres travailleurs? L'hypothèse n'est pas si idiote. "On se forge une certaine immunité, à force d'être en contact avec des microbes", explique Vanessa Cacciatore, prof de math dans l'enseignement spécialisé (IMCE Erquelinnes). Il n'y a pas que ça... Se lever le matin avec un mal de tête et appeler son directeur pour signifier son absence, ça se fait très peu dans l'enseignement. "Prendre congé comme ça? Mais on ne peut pas!", réagit à chaud Vanessa Cacciatore. Et pourquoi? Parce qu'il n'y a pas de remplaçant, donc les élèves iraient "en fourche". En plus, la matière ne sera pas vue, il faudra la rattraper... Et, et... apparaissent toute une série de problèmes qui font que les profs culpabilisent à l'idée "d'abandonner" leur classe. Ainsi, cette prof de math explique avoir déjà été travailler avec une bronchite, contre l'avis du médecin. "Mais on arrivait en période d'examen, je ne pouvais pas m'absenter", se justifie-t-elle. Alors, comment faire pour assurer, malade, la classe devant une vingtaine d'enfants pas toujours sages ? "Je suis dans le secondaire et j'ai la chance de n'avoir jamais de journée complète. Donc, on y va, se disant qu'on aura cinquante minutes de pause pour se reposer, avaler ses médicaments...", explique Vanessa Cacciatore. Parce qu'il n'est pas question de se mettre à diluer ses petits sachets et avaler des pilules devant des enfants... Le "présentéisme excessif" n'est pas loin, et il aboutit parfois à des maladies de longue durée. La débrouille Exercer le métier d'enseignant, c'est se retrouver seul face à des enfants ou adolescents. Quid de la migraine soudaine, des crampes au ventre? Impossible de lâcher sa horde de gamins. Alors, "on prend sur soi ", insiste Vanessa Cacciatore. Et dans les pires cas? On demande à un élève d'aller chercher de l'aide auprès du prof de la classe d'à côté, ou on envoie un SMS au directeur, à un collègue, ou à un éducateur. Surtout le stress Pourquoi les profs tombent-ils malades ? Surtout à cause du stress, des angoisses, du ras-le-bol. L'on voit que la pénibilité du travail d'enseignant a de lourdes répercussions. Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 12 13 Les pathologies d'ordre psychologique (dépression, burn-out...) représentent environ 40% des jours scolaires d'absence pour maladie. Les pathologies liées à la médecine générale (grippe, gastro, etc.) suivent avec quelque 30% des raisons invoquées. Viennent ensuite les problèmes O.R.L et les douleurs liées à l'ossature, aux articulations et aux muscles. On remplace ? Les délais de remplacement d'un enseignant malade pèsent beaucoup dans le sentiment de culpabilité. En primaire, c'est souvent un collègue qui va assumer la classe du malade en plus de la sienne tant qu'il n'y a pas de remplaçant. Surnombre assuré. En secondaire, les élèves vont à l'étude. On remplace rarement rapidement l'enseignant, sauf dans les écoles à classe unique. Parfois, il faut attendre dix jours, comme en secondaire si l'école ne bénéficie pas d'une discrimination positive. Et dans le pire des cas, jamais. Quand la spécialité est introuvable sur le marché de l'emploi. (1) Selon les données de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour 2012-2013, les chiffres de Medex et de Securex) C'est peu. Pourquoi ? Parce que les enseignants détestent être absents. L'immersion linguistique, retour gagnant 02/09/15 – L’Echo L'enseignement en immersion attire de plus en plus de jeunes. Le néerlandais domine, mais l'anglais est en plein boom. Plusieurs milliers d'élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles entament la nouvelle année scolaire en laissant leur langue maternelle, le français, à la maison. L'enseignement en immersion rencontre toujours un succès grandissant au sud du pays. En 2006-2007, ils n'étaient encore que 3.300 jeunes à choisir cette voie. Les dernières données disponibles donnent 33.000 élèves inscrits (2014-2015): 13.000 en secondaire, 20.000 dans le fondamental. Le néerlandais se taille la plus grosse part du gâteau (60% des inscrits en 1ère secondaire), suivit par l'anglais (30%) et l'allemand (10%). Cela dit, l'anglais séduit aujourd'hui davantage. C'est en effet la langue de Shakespeare qui obtient les plus fortes progressions (+ 18% en un an) loin devant le néerlandais (+ 10%). L'enseignement en immersion est-il performant? Les élèves en sortent-ils parfaits bilingues et sans "dégâts collatéraux"? Quels sont les avantages et les inconvénients? Voici quelques réponses. * L'enseignement en immersion est-il performant? Il n'a pas pour objectif de "produire" des jeunes parfaitement bilingues au sortir de leur parcours scolaire. Les élèves doivent terminer leur cursus en maîtrisant toutes les compétences classiques, et en ayant "acquis de manière progressive" une autre langue. Raison pour laquelle seule une partie des cours est donnée dans la langue d'apprentissage (8 à 21 périodes en primaire, 8 à 13 périodes en secondaire). Généralement, les cours sont donnés en anglais, néerlandais ou allemand pour les matières comme la géographie, l'histoire, les sciences, le sport. Pas les maths, ni le français évidemment... L'objectif de l'immersion est surtout d'avoir une longueur d'avance en matière de maîtrise des langues et de développer l'intérêt pour les langues. Ceilink, un think tank finlandais, parle d'ailleurs d'une "approche éducative favorisant la diversité linguistique". * Quelle utilité ? Au-delà de l'objectif de se familiariser avec une autre langue (un point devenu quasiment indispensable si l'on veut espérer percer sur le marché du travail), l'enseignement en immersion permet aussi de développer d'autres capacités. à commencer Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 13 14 par l'ouverture d'esprit. En apprenant une autre langue, on découvre une autre culture, et on peut évacuer certains clichés et préjugés. Certaines études universitaires de l'ULg ou de l'UMons ont aussi démontré que l'immersion imposait une gymnastique intellectuelle qui renforçait d'autres compétences: adaptabilité, meilleure concentration, meilleure organisation. Les enfants en immersion auraient même de meilleurs taux de réussite au CEB que ceux issus de l'enseignement traditionnel. * Un enseignement élitiste ? Si les jeunes obtiennent de meilleurs résultats en immersion, serait-ce dû au fait que ce type d'enseignement draine un public plus favorisé? Pas nécessairement. Ici aussi, le cliché bat de l'aile. Le public des écoles en immersion est devenu plus hétérogène au fil du temps. On compte d'ailleurs davantage d'écoles en immersion dans les provinces réputées plus à la traîne en termes de performances scolaires (Liège et le Hainaut) qu'à Bruxelles. Cela dit, le Brabant wallon se taille toujours la part du lion avec près de 30% des écoles proposant de l'immersion. Par contre, on peut supposer que les enfants placés en immersion sont davantage suivis par leurs parents que les autres (l'implication des parents est d'ailleurs un prérequis indispensable lors d'une inscription). * L'immersion convient-elle à tous les enfants? Il ne faut pas se voiler la face, la réponse est non. Un enfant qui a déjà, à la base, des difficultés d'apprentissage (dyslexie, dysorthographie, ou autre) aura plus de difficulté qu'un autre à suivre. L'enfant devra également être motivé. Très motivé. Les directions insistent sur ce point auprès des parents: "Ce n'est pas vous qui allez étudier en immersion. C'est votre enfant. S'il n'en a pas envie, laissez tomber." De plus, pour réussir l'immersion, il faut être accompagné par ses parents. Autant pour l'apprentissage dans l'autre langue (ce qui nécessite une maîtrise de la langue d'immersion par les parents eux-mêmes), que pour la pratique de sa langue maternelle, moins développée à l'école... * L'immersion crée-t-elle des dégâts collatéraux? C'est la grande crainte qui avait émergé au démarrage des expériences d'enseignement en immersion: que les enfants accumulent des retards dans d'autres branches, voire dans leur langue maternelle. II n'en serait rien. Des chercheurs de l'ULg, Martine Poncelet et Anne-Catherine Nicolay, se sont penchés sur la question, et ont constaté qu'il n'y avait pas de différence dans la maîtrise du français écrit. Des chercheurs de l'Université de Mons sont arrivés à la même conclusion: "Il n'y a aucune influence négative du néerlandais appris pendant 8 ans en immersion sur la maîtrise du français", disent Alain Braun et Emilie Vergallo, dans une étude de 2010. Trop bien payés les profs ? Pas d'avantages extra-légaux pour les profs 02/09/15 – L’Echo Un prof gagne 3.180 euros brut par mois, c'est dans la même fourchette que le salaire d'un employé. Mais peut-on vraiment dire que les enseignants sont bien payés pour autant? Tout dépend du nombre d'heures qu'ils travaillent... "Il paraît que nous n'avons pas trop à nous plaindre", affirme Alexandra Melin, institutrice maternelle à l'école de Oisquercq (Brabant Wallon). C'est vrai qu'un enseignant gagne en moyenne 3.180 euros brut par mois, alors qu'un employé est à 3.261 euros. La différence n'est pas énorme. Mais alors pourquoi entend-on régulièrement les profs estimer qu'ils ne sont pas assez bien payés? Ce montant est tout d'abord une moyenne qui recouvre des réalités très différentes. Tous les profs ne sont pas logés à la même enseigne. Un prof ne gagne a priori pas trop mal Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 14 15 sa vie... à condition de travailler à temps plein. Or, environ quatre enseignants sur dix sont engagés à temps partiel et "dans le cas d'un mi-temps, c'est largement insuffisant pour être indépendant financièrement", explique Eugène Ernst, secrétaire général de la CSC enseignement. Travailler à temps partiel n'est pas systématiquement un choix. Nombreux sont les profs qui galèrent pour remplir leur grille horaire, en particulier dans l'enseignement secondaire. Un professeur de géographie - un cours donné à raison de deux heures par semaine dans l'enseignement général - va ainsi devoir trouver 10 à 12 classes pour atteindre un temps plein, ce qui n'est pas toujours possible, surtout dans une petite école. Les enseignants sont alors contraints d'accepter des heures de remédiation ou de surveillance pour combler leur horaire. 45 heures par semaine Mais le temps plein d'un prof, c'est combien d'heures? Un instituteur en maternel doit prester chaque semaine 26 périodes de 50 minutes en classe. Ce nombre d'heures diminue plus les élèves grandissent (24 périodes/semaine pour un instituteur, 22 et 20 périodes/semaine pour les enseignants du secondaire inférieur et supérieur) afin de laisser du temps aux profs pour les préparations et corrections. En comptabilisant toutes les heures, le syndicat chrétien estime qu'on arrive à 45 heures par semaine. À nouveau, il s'agit d'une moyenne qui dépend du cours, de l'implication du professeur, de sa rapidité d'exécution... Difficile de généraliser. Fabian Lecomte, professeur de géographie à l'Institut Vallée Bailly à Braine-l'Alleud, explique par exemple qu'un jeune prof a beaucoup plus de préparations lors de sa première année. "Il n'y a pas un week-end où je ne bosse pas. Ça m'est déjà arrivé de travailler 70 heures en une semaine, particulièrement pendant le rush de fin d'année où il faut préparer et corriger les examens. J'ai déjà fait des nuits blanches pour remplir les bulletins à temps." Les profs touchent-ils un bon salaire? Tout dépend donc du nombre d'heures effectives qu'ils travaillent. Comme leur salaire est fixe, toutes les heures qu'ils travaillent au-delà de leur 38h/semaine officiel ne sont pas rémunérées. Mais inversement, quand un prof travaille moins de 38 heures sur la semaine, il est payé pour des heures qu'il ne preste pas. Pas d'extras "Si on regarde les salaires brut pour un temps plein, ils sont comparables à d'autres secteurs professionnels, analyse Eugène Ernst de la CSC, mais la différence vient notamment du manque d'avantages extra-légaux." Pas de chèques-repas ni de voiture de société pour les profs, et encore moins de 13e mois. Mais cela va même plus loin: "Beaucoup d'enseignants doivent subvenir eux-mêmes à leurs frais professionnels". À leur charge donc leurs ordinateurs, logiciels, livres et autres matériels scolaires et pédagogiques. Les avantages extra-légaux peuvent pourtant sérieusement gonfler un salaire. D'après la société de services de ressources humaines SD Worx, une voiture de société représente en moyenne 36% en plus du salaire d'un travailleur, les défraiements divers 9% et les chèquesrepas presque 7%. Des "petits" plus qui pèsent lourdement dans la balance en fin de mois. Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 15 16 Des pratiques louches pour les inscriptions 02/09/15 - LLB Des écoles secondaires chercheraient à récupérer des élèves en créant des classes de 2e année. La Libre” l’évoquait jeudi: une pratique interpellante liée aux inscriptions en 1re secondaire dans la région bruxelloise a été signalée. Des informations complémentaires nous sont, depuis, parvenues. L’affaire concerne une plainte déposée par le pouvoir organisateur de la Ville de Bruxelles auprès des services d’inspection. Elle concerne cinq demandes de désinscription d’élèves venant de terminer leur première année de secondaire à l’athénée Emile Bockstael. “Le directeur nous a signalé que les parents de cinq élèves sont venus le voir séparément et lui ont tenu le même discours. Ils demandaient à ce que leurs enfants puissent s’inscrire soit au Collège Saint-Pierre de Jette soit au Collège du Sacré-Coeur de Jette. Ils lui ont dit avoir été contactés par téléphone par l’un des deux directeurs de Jette qui leur ont expliqué qu’ils créaient une classe de 2e année, pouvant accueillir ces élèves déçus”, raconte Jean-Louis Henquez, inspecteur à la Ville de Bruxelles. Les deux écoles jettoises étaient en effet le premier choix des parents pour l’année scolaire 20142015. Vu les longues listes d’attente, ces derniers avaient cependant dû inscrire leurs enfants à Emile Bockstael. Des conditions strictes pour changer d’école Un changement d’établissement entre les 1re et 2e années n’est autorisé qu’à certaines conditions : déménagement, exclusion définitive ou encore une situation de difficultés psychologique ou pédagogique. “Puisque ces critères n’étaient pas rencontrés, le directeur de l’athénée a refusé”, poursuit l’inspecteur. Les parents ont alors déposé un recours et présenté des justificatifs bien différents de leur première version. “Certains ont avancé un certificat médical attestant de problèmes psychologiques, d’autres des raisons pédagogiques. Je ne dis pas que c’est bido nmais le premier élève ne s’était jamais plaint de problèmes et le deuxième a une moyenne de 81% à l’école”, avance Jean-Louis Henquez. Comme ces raisons correspondent à celles prévues par décret, l’administration n’a d’autre choix que d’accepter le transfert des élèves vers Jette. Un des deux directeurs de Jette nie Le directeur du Collège Saint-Pierre de Jette nie avoir contacté les parents de ces élèves afin de les récupérer. “Je n’ai pas le temps de faire ça et je ne cours pas après les élèves (il en a chaque année des centaines sur liste d’attente, NdlR). Ce sont plutôt les parents en liste d’attente qui m’appellent par dizaines pour inscrire leurs enfants”, indique Thierry Vanderijst. Du côté de l’inspection, on souligne que “ce que font ces directeurs est malhonnête mais pas répréhensible. Ils contournent le décret”. Et on signale que ce n’est pas la première fois qu’on rencontre de telles pratiques. Des cas similaires ont été identifiés depuis trois ans. Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 16 17 DANS NOS RÉGIONS Gosselies - Une nouvelle école à l’étude 03/09/15 - LLB La réouverture de l’école de l’Ouest à Lodelinsart prévue pour septembre 2016. Comme ce fut le cas l'année dernière, Serdar Kilic (PS), échevin de l'enseignement de la Ville de Charleroi, a assisté, d'une part, à la rentrée scolaire dans l'une de ses écoles communales et, d'autre part, a dressé un bilan des projets et des nouveautés à venir pour cette année scolaire. Concernant les travaux en cours, ceux effectués aux écoles du Cerisier (Marcinelle), de l'Ouest (Lodelinsart) et du Groupe 1 (Marchienne-au-Pont) avancent bien. "Ces trois écoles rouvriront respectivement leurs portes en septembre 2017, 2016, et 2018, se réjouit Serdar Kilic. Environ 21 millions d'euros subsidiés à 60 % par la Fédération Wallonie-Bruxelles ont été prévus pour ces trois chantiers." D'autres travaux de rénovation vont débuter. Ce sera le cas à l'école de la Vieille Place, située à Montignies-sur-Sambre, où l'échevin a réussi à débloquer 1,5 million d'euros. "L'aile maternelle de l'école de la Bassée à Roux va être détruite et reconstruite pour un montant avoisinant les 2,5 millions d'euros." Une brigade de 20 personnes Pour les implantations qui nécessitent de petites réparations, l'échevin a rappelé qu'une brigade composée de vingt personnes sous statut PTP (Programme de transition professionnelle) s’en charge continuellement depuis novembre 2014. C'est bien simple : sur les 110 implantations appartenant à la Ville, plus de la moitié d'entre elles ont été rafraîchies. Il a également annoncé qu'une toute nouvelle école pourrait s'ouvrir à Gosselies, dans un quartier visiblement en manque d'établissement scolaire. "Il pourrait accueillir des élèves inscrits au cours de promotion sociale mais aussi, et pourquoi pas, ceux de l'enseignement primaire et maternel", ajoute l'échevin. Pour les enfants qui vont bénéficier d’un EPA (Encadrement pédagogique alternatif), également appelé "cours de rien", ils vont avoir l'occasion de baigner dans la culture carolo. "Nous allons collaborer avec le cinéma Le Parc et l'ICDI, entre autres. La démocratie, la pensée philosophique et la connaissance de soi et des autres seront les trois thématiques abordées durant ces cours." Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 17 18 Liège : Impact bénéfique pour les écoles qui ont interdit le voile 02/09/15 – Sud Presse La majorité des élèves a abandonné le voile, certaines ont même gagné des élèves… L’interdiction du port du voile est déjà effective dans 90 % des écoles de la Communauté française, via le R.O.I. (Règlement d’Ordre Intérieur). Celui-ci interdit le port de tout couvre-chef (casquette comprise). Mais 10 % des écoles acceptent une certaine tolérance en la matière. Pour De nombreuses raisons En mars dernier, cinq grosses écoles liégeoises ont décidé de renoncer à cette tolérance. Pourquoi ? Les raisons invoquées sont nombreuses : 1. De plus en plus d’élèves musulmanes se voilaient, soit par conviction personnelle, soit par pression familiale. 2. Les robes descendaient également de plus en plus bas 3. Et on constatait un phénomène inquiétant et croissant d’insultes de garçons musulmans vis-à-vis des filles qui ne se couvraient pas assez. Aujourd’hui, c’est la rentrée scolaire pour ces écoles secondaires, l’occasion pour nous de voir si cette décision a eu un impact sur leur fréquentation. 1. L’Athénée Saucy de Liège (400 élèves) On y constatait une chute du nombre d’inscriptions, parallèle à une augmentation du nombre de filles voilées (20 à 25 %). La Ville de Liège a donc décidé de réagir en interdisant le voile progressivement, en commençant par la première année. Et de ne plus tolérer le voile sur les implantations ECCSA et EC². « Et étonnamment, explique l’économe Cindy Fery, on est passé de 27 à 43 inscriptions en première année. Est-ce l’impact de la mesure ou la grosse journée d’accueil organisée pour les sixièmes primaires, difficile à dire. » Quant aux élèves voilées déjà inscrites et qui devaient suivre des options à l’Eccsa ou EC², la majorité d’entre-elles a décidé d’abandonner le voile, seul un quart a changé d’options pour rester voilée sur l’implantation du bd Saucy, soit a quitté l’école. « On a eu très peur, reprend l’économe. On a cru que les inscriptions allaient chuter, mais ce n’est pas le cas ! » 2. L’institut Marie-Thérèse de Liège (1.375 élèves) La pression des garçons musulmans et le refus des jeunes filles d’enlever leur voile aux cours de sciences, de gym, de cuisine et en stage avaient motivé la direction. « J’ai réuni les 25 jeunes filles concernées, explique la directrice Bernadette Szecel et je leur ai expliqué nos raisons. Et je crois qu’elles ont bien compris que c’était pour nous une volonté d’intégration et pas du tout une mesure contre leurs convictions religieuses. Et je dois constater que très peu nous ont quittés. » 3. L’Institut Saint-Sépulcre de Liège (600 élèves) Cet institut fusionnait cette année avec les écoles Saint-Joseph et Sainte-Julienne (où le voile était interdit). Saint-Sépulcre s’est donc aligné sur leur règlement. « Je suis étonné de la sérénité avec laquelle la majorité des élèves voilées ont accepté ce changement, explique le directeur Marc Belleflamme. Celles qui avaient crié l’an dernier qu’elles quitteraient l’école sont revenues. Elles ont compris qu’elles n’avaient pas intérêt à faire la guerre pour si peu. » Pour les aider un peu, un sas sera prévu à l’entrée de l’école pour qu’elles puissent enlever, puis remettre facilement leur voile. « Sur la trentaine d’élèves voilées, seules six ou sept nous ont quittés », décompte le directeur du général Jean-Marc Rasson. 4. Le Collège Saint-François à Ans (650 élèves) Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 18 19 Dès cette année, le voile est désormais interdit de la première à la troisième car la direction estime qu’il s’agit à cet âge-là d’une pression familiale. Mais il reste autorisé de la 4ème à la 6ème car c’est peut-être alors un choix religieux personnel. « Nous n’avons pas constaté de changement dans les inscriptions dans le cycle inférieur , explique le directeur Jean-Luc Pieczynski. La réunion organisée avec les parents d’élèves s’est très bien déroulée. Par contre, je constate une hausse de 50 inscriptions dans le qualifiant du degré supérieur. Je n’ai pas encore vu ces jeunes filles qui ne rentrent que dans les prochains jours, mais je serai très attentif. Je ne peux imaginer recevoir 50 élèves voilées venant d’écoles ayant interdit le voile. Je suis pour que la vie en communauté dans l’école se passe au mieux et pas en différents clans. » 5. Le collège St-Hadelin, Sacré-cœur et Saint-Joseph à Visé (2400 élèves) La nouvelle mesure concerne ici surtout l’implantation du Sacré-cœur (une école de jeunes filles dans l’enseignement qualifiant). « Sans certitude car la rentrée n’est que pour aujourd’hui, explique le directeur Eddy Bonten. Mais sur les huit ou neuf élèves voilées, seules une ou deux m’ont dit qu’elles resteraient. Les autres partiront dans des écoles où le voile est encore accepté. Je le regrette, même si je suis d’accord avec la décision du Pouvoir Organisateur. Le voile était chaque année plus long et cela devenait un problème d’intégration, notamment par rapport à la condition de la femme. » Vers des écoles ghettos ? Où vont alors étudier ces jeunes filles qui veulent conserver leur voile ? Plusieurs ont laissé entendre qu’elles s’inscriraient à l’école Marie-José de Liège. « Je ne peux pas encore vous le dire, explique le directeur Christian Modave. Je verrai jeudi à la rentrée. » Mais le risque est grand désormais de voir ces dernières rares écoles à le tolérer encore devenir de petits ghettos. EN BREF « Il faut revoir les sanctions pour propos extrémistes » 03/09/15 – L’Avenir Le syndicat Setca-SEL a à son tour appelé mercredi la ministre de l'Éducation à «revoir et clarifier» son projet de décret visant à sanctionner les enseignants qui tiendraient des propos «extrémistes» ou «antidémocratiques». Revendiquant le «respect absolu» de la vie privée pour les enseignants, le syndicat estime que le projet décrétal, qui vise également les enseignants de l'enseignement libre, comporte un certain «flou» qui pourrait donner lieu à des « dérives et ainsi menacer la vie privée des enseignants (du) libre». « Il est nécessaire de clarifier le texte afin d'éviter toute utilisation détournée de ce projet de décret», juge le syndicat socialiste. «Le fait qu'ici le gouvernement veuille s’en prendre aux comportements des enseignants nous fait craindre des dérives avec certains pouvoirs organisateurs confessionnels peu “ éclairés ”. Certains n'hésiteront pas à utiliser le flou autour de cette mesure pour dénoncer des comportements qu'ils jugeraient inacceptables.» Et le syndicat d'ajouter: «Les convictions politiques, syndicales, la situation familiale ou personnelle pourraient alors être visées. Nous pouvons craindre aussi que d'autres aspects privés (comme des comportements festifs, la participation à tel ou tel événement) qui se répandraient sur les réseaux sociaux (via le travailleur ou à son insu) puissent alors être visés par un pouvoir organisateur aux vues étroites». Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 19 20 Comment trouver le bon stage ? 03/09/15 - LLB La Fondation pour l’enseignement fait ses propositions. On constate une augmentation des demandes de places de stage dans les entreprises, pour les élèves de l'enseignement qualifiant. Cela s'explique notamment par une prise de conscience du monde politique et de l'ensemble des partenaires de la nécessité des stages et des interactions entre le monde de l'école et celui de l'entreprise. C'est une très bonne nouvelle mais il faut travailler différemment à ce que la demande rencontre l'offre." Olivier Remels, de la Fondation pour l'enseignement, fait ses propositions aux acteurs de terrain pour que l’on trouve une manière plus efficace de trouver le bon lieu de stage pour le bon élève. Il suggère tout d'abord : "Plutôt que de se lancer dans des outils complexes et diffici- lement gérables, comme une grande base de données des places de stages pour toute la Fédération Wallonie-Bruxelles, travaillons par bassins de vie. Cela permettra d'avoir une vision précise du tissu économique et industriel de chaque région, les situations en matières de type et de quantité d'entreprises étant très différentes de l'une à l'autre. Et on pourra aussi identifier les pratiques d'échanges entre écoles et entreprises déjà en ouvre au niveau local." Viser les métiers en pénurie. Olivier Remels plaide aussi pour que l’on définisse et que l’on communique au sein de chaque bassin une offre de stages, en se focalisant sur les métiers en pénurie. "Il s'agirait 'd'amorcer la pompe' vers les métiers en demande, d'informer les élèves de façon plus fine via les centres PMS par exemple, de créer des liens, des opportunités d'accrochage à l'emploi mais pas de faire de l'orientation scolaire en fonction des besoins du marché", précise-t-il. Une dernière demande : "Définissons pour chaque métier une filière scolaire d'excellence, c'est-à-dire si la formation se fait via l'enseignement technique, professionnel ou l'alternance et quel est le mode d'interaction avec l'entreprise." La Fondation pour l'enseignement a été associée aux travaux de la phase 1 du Pacte pour un enseignement d'excellence de la ministre Joëlle Milquet. Et, selon Olivier Remels, "toutes ces propositions ont reçu un accueil assez favorable". Test d’orientation de médecine : « Un niveau trop élevé » 02/09/15 – Vers l’Avenir Deux syndicats étudiants dénoncent la difficulté du test d’orientation préalable aux études de médecine et le manque de flexibilité quant aux dates de passage du test. Face à la baisse importante d’inscriptions cet été au test d’orientation préalable aux études de médecine, l’Union des étudiants de la Communauté française (UNECOF) et le Comité InterUniversitaire des étudiants en Médecine (CIUM) ont appelé mercredi à revoir les questions de ce test, dont le niveau est considéré comme trop élevé selon eux. Le nombre d’étudiants qui se sont inscrits cet été au test d’orientation préalable aux études de médecine a diminué de 25%, à 3.101 personnes, contre 3.994 l’an dernier. Ce test est obligatoire depuis 2013 pour tous les étudiants désireux de s’inscrire en première année de médecine, mais les résultats, même négatifs, ne sont pas contraignants. Selon l’UNECOF et le CIUM, il existe «une corrélation entre la diminution du taux d’inscription à ce test Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 20 21 d’orientation préalable et la présence du filtre instauré en fin de BAC1 afin de répondre aux exigences de la ministre fédérale de la Santé», Maggie De Block (Open Vld). Les syndicats étudiants relèvent également «deux problèmes récurrents» au test préalable: un niveau considéré comme «trop élevé» et non adapté par rapport au niveau attendu dans les matières évaluées, et un manque de flexibilité quant aux dates de passage du test. C’est pourquoi ils attirent l’attention du ministre wallon de l’Enseignement supérieur, Jean-Claude Marcourt (PS), sur «la nécessité de revoir le type de questions du test ainsi que leur adéquation avec les compétences réellement nécessaires pour réussir» et demandent une nouvelle fois à Mme De Block «de tenir ses promesses envers les étudiants francophones, mais également d’envisager fortement un lissage positif du nombre de numéros INAMI octroyés, ainsi qu’une meilleure adaptation des quotas fédéraux». Y a-t-il trop d'élèves scolarisés dans l'enseignement spécialisé ? 01/09/15 - RTBF Joëlle Milquet, la ministre cdH de l’Éducation, a lancé un pavé dans la mare en expliquant qu'il y avait trop d'enfants envoyés dans l'enseignement spécialisé. Pour elle, beaucoup d'élèves sont tout simplement mal aiguillés car ils ne rencontrent pas tous des difficultés insurmontables. Selon les chiffres des indicateurs de l'enseignement, en 2012-2013, plus de 35 000 y étaient scolarisés en Fédération Wallonie-Bruxelles. Avec, sur dix ans, une hausse conséquente: plus 35% dans le maternel et plus 21% dans le secondaire. Et donc, pour la ministre de l’Éducation, il faut revoir la logique. Au lieu, dit-elle, de justifier l'envoi vers l'enseignement spécialisé, il faudra désormais démontrer que l'élève ne peut plus être accueilli dans l'enseignement ordinaire. Laurent Talbot est professeur en sciences de l'éducation à l'ULB. Il reconnaît comme Joëlle Milquet qu'il y a un problème, un problème constaté un peu partout en Europe aujourd'hui. La tendance, dit-il, est d'externaliser "le problème des enfants en difficulté ou ayant des troubles", de les placer en dehors de l'enseignement ordinaire. Mais il ajoute que les raisons sont nombreuses et souvent compréhensibles. Classes surchargées Les enseignants concernés expliquent qu'ils ne sont pas formés ou qu'ils ne sentent pas compétents pour pouvoir gérer le problème. Ils évoquent aussi des classes surchargées. Pas facile dans ce genre de situation de s'occuper d'un enfant en difficulté. Les enseignants parlent aussi de la pression des autres parents, pas très préoccupés par les difficultés d'un autre enfant que le leur etc... Pour Laurent Talbot, il faut tout faire pour garder les enfants en difficulté dans leur classe dans l'enseignement ordinaire. Cela permet de socialiser tout le monde : les enfants rencontrant des problèmes mais aussi les autres. Mais, précise Laurent Talbot, il faut pour que cela marche, aider et encadrer les enseignants concernés. Ils doivent bénéficier de formations, de conseils de collègues et pouvoir travailler avec des spécialistes qui viendraient dans leur classe. C'est un travail nécessairement collectif, insiste-t-il. Bref, pour changer la donne, comme le souhaite Joëlle Milquet, il faut aussi revoir la manière d'encadrer les enseignants. Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 21 22 OPINIONS Nos profs sont-ils prêts à affronter la rentrée ? 03/09/15 – L’Avenir Des «cours de rien» qu’on ne peut plus appeler ainsi, une ministre qui brasse 36 idées à la seconde, un malaise lié aux pensions... Pas facile la rentrée 2015. Fabien Crutzen, vous êtes président de la CSC Enseignement pour la région de Verviers. Dans quel état d'esprit les professeurs entament-ils cette nouvelle année scolaire ? Les collègues que l’on a rencontrés sont heureux de rentrer à l'école. La plupart d'entre eux ne reviennent pas morose en septembre. Ils ont envie d'être là et de revoir leurs élèves. Maintenant, la première question qu'une collègue m’a posée ce matin c'était : «Qu'en est-il pour la pension? Allons-nous devoir travailler plus longtemps?». C'est une question qui se pose automatiquement auprès des professeurs plus âgés (voir encadré). Mais leur motivation reste intacte. La ministre de l'Enseignement, Joëlle Milquet, va appliquer dès cette année certains points de son «Pacte d'excellence». Comment est-il perçu par le corps professoral ? La ministre a beaucoup d'idées, c'est très bien, mais les gens ont besoin de stabilité. On remet aujourd'hui en cause l'enseignement par compétence, que l’on a imposé aux profs il y a de ça plusieurs années. On ne peut pas les balayer d’un revers de la main. Prenons l'exemple de la grammaire, on a dit dernièrement que l’on n’en faisait plus assez en secondaire. Or, on nous interdit d’en faire. Maintenant, elle doit être intégrée aux textes que l’on présente. Mais qu'est-ce que l'élève en retient ? Là, on en vient à un système utilitariste où l’on se demande si l'élève a bien placé les quatre adjectifs et les cinq participes passés demandés dans sa rédaction. Faut-il alors supprimer complètement cet apprentissage par compétences ? Ce n'est pas la solution. Les élèves ont aussi besoin d'une base théorique pour apprendre. C'est ce que Joëlle Milquet veut dire lorsqu'elle parle de remise en avant des savoirs. Jusqu'à présent, les compétences ont surtout été mises en place pour répondre aux besoins du monde patronal. Or, il me semble que la priorité est de former des citoyens, des gens capables de réfléchir. Il faudrait donc plutôt un équilibre entre savoirs et compétences. Peut-on parler aujourd'hui de marché scolaire, comme on parlerait de marché bancaire? On n’en est pas loin. Aujourd'hui, un élève pour une école, c'est de l'argent, du pouvoir pour les réseaux. À Verviers, cette année, on assiste à une situation un peu particulière. Dans l'enseignement libre, un accord a été conclu pour que les écoles du réseau ne se fassent plus de concurrence en ouvrant la même option que la voisine, pour essayer de récupérer des élèves. Un choix qui a aussi été adopté en interne par l'enseignement officiel. Or, il n’y a pas de concertation entre ces deux réseaux. Du coup, l'enseignement officiel vient d'ouvrir des options identiques à celles de l'établissement libre qui se trouve à quelques mètres de là. On va devoir payer des professeurs dans les deux écoles alors que cette même section accueille déjà peu d'élèves à la base. Ce n'est pas rationnel au niveau des moyens. Il faudrait davantage de dialogue ? On ne demande pas du tout la fusion des réseaux. Mais à un moment, il faut collaborer et aller au-delà de ça. On pourrait imaginer des synergies. Un élève pourrait par exemple suivre les cours pratiques à l'IPES et les cours généraux à Don Bosco. Cela éviterait en plus de devoir acheter des machines coûteuses pour chaque établissement. Autre nouveauté cette année, c'est aussi la réforme du 1er degré. Dès maintenant, les élèves de 1re savent qu'ils passent tout de suite en 2e. C'est devenu un bloc. Mais qu’a-t-on mis en place pour que les élèves qui ont des échecs soient pris Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 22 23 en charge suffisamment tôt pour ne pas les accumuler? Rien. Nous n'avons eu aucun moyen supplémentaire. Les profs risquent de se retrouver avec des élèves peu motivés puisque quoi qu'il arrive ils passeront en 2e. Après, on va nous dire qu'il y a une augmentation du nombre d'exclusion dans les écoles. Avec cette réforme, on va former des clans, des élites et de mettre en péril la mixité sociale. Une mixité déjà en porte-à-faux avec le décret inscription ? À Verviers, cela n’a pas changé grand-chose. Les listes d'attente existaient déjà, elles sont maintenant officielles. Si on prend comme unique critère la proximité domicile-école, on retrouvera forcément dans les écoles du centre-ville une population plus pauvre. Mais la situation aurait été la même sans le décret. Et je continue de penser que la mixité est un plus pour les écoles. Les profs de cours philosophiques sont-ils inquiets de l'arrivée de l'encadrement pédagogique alternatif (EPA) ? Les profs de religion et de morale se sentent remis en question. Ceux-ci doivent déjà cumuler les écoles pour avoir un horaire complet. Ce sera encore pire maintenant. Ils devraient pouvoir donner eux aussi ce cours de citoyenneté. On leur reproche un manque de neutralité mais ils sont capables de faire la part des choses. Remplacer ceux qui jettent l’éponge 03/09/15 – L’Avenir Si des profs se détournent de l’enseignement, d’autres quittent leur emploi et étudient pour y accéder. Et ces «vocations tardives» apportent du sang neuf. De nombreux enseignants, lassés, fatigués, déçus ou se rendant simplement compte qu'ils ne sont pas faits pour ce métier, quittent le navire et réorientent complètement leur vie professionnelle. À l'heure où le nombre d'enseignants est insuffisant, cette désaffection devient inquiétante, dans notre province comme ailleurs. On lira dans cette page les témoignages de plusieurs Luxembourgeois qui, pour diverses raisons, ont quitté l'école. D'autres, au contraire, lâchent leur métier pour devenir enseignants, comme Georges Meis, de Bastogne (lire par ailleurs). Les établissements pédagogiques où les futurs enseignants sont formés reçoivent régulièrement la candidature de ces nouveaux aspirants. JeanClaude Loos, directeur de la Haute École Namur-Liège-Luxembourg (Henallux) à Bastogne, encourage d'ailleurs ces vocations tardives: «Ce n'est pas fréquent, mais nous avons toujours eu des personnes plus âgées qui reprennent des études. En général, ces personnes veulent redonner du sens à leur vie en exerçant un métier plus valorisant sur le plan humain et plus utile à la société. Ces personnes sont très motivées et arrivent avec un bagage acquis dans des expériences professionnelles différentes.» Étudier en horaires décalés « Le reproche que l’on peut adresser aux enseignants qui ont suivi une formation traditionnelle est de ne jamais être sortis de l'école, analyse M. Loos. Dès la fin de sa rhéto, l'en- seignant s'est plongé dans les études, et dès la fin de ses études, il rentre comme professeur dans le même milieu. Les vocations tardives évitent cet inconvénient.» Le directeur de l'Henallux de Bastogne réfléchit à l'ouverture prochaine d'une section avec horaires décalés : «Beaucoup de ceux qui souhaitent se lancer dans cette voie hésitent car, pendant les trois années de formation, ils se retrouvent sans salaire. Les horaires en cours du soir, voire de week-end, ouvriraient les portes à des personnes qui apporteraient beaucoup à la qualité générale de l'enseignement. Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 23 24 « On risque la fin des universités » 03/09/15 – Le Soir Le recteur Vincent Blondel craint les effets pervers du décret Marcourt Un an après sa prise de fonction, le nouveau recteur de l’UCL se fait davantage incisif. Il attaque de front le décret réorganisant l’enseignement supérieur. On l’avait connu plus discret, plus lisse, moins polémique. Il confirme aujourd’hui un adage connu : la fonction fait l’homme. Un an après son arrivée à la tête de l’UCL, le nouveau recteur Vincent Blondel se révèle plus incisif, davantage revendicatif. Alors que le conseil d’administration de l’Université vient de valider son plan stratégique « Louvain 20/20 » (lire cicontre), il accorde au Soir une interview de rentrée qui ne passera pas inaperçue dans le milieu. Dans sa ligne de mire : l’organisation de l’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) et plus particulièrement les dégâts collatéraux du décret Marcourt réformant le secteur. Dans quel contexte socio-économique s’inscrit votre plan stratégique ? Le plan stratégique est une réponse à un ensemble de défis, j’en identifie quatre, communs d’ailleurs à toutes les universités francophones. Il y a d’abord la décroissance du financement rapporté par étudiant. A l’UCL on est passé en 10 ans, de 20.000 à 30.000 étudiants alors que l’enveloppe à disposition des universités est fermée. Au quotidien, ce sousfinancement amène des difficultés insoupçonnées. Un seul exemple : certains professeurs doivent encadrer plus de 20 mémoires ! Cela ne peut plus durer ! D’autres défis ? Nous sommes face à une évolution rapide du public étudiant. L’irruption du numérique crée de nouveaux besoins, on ne peut plus par exemple ouvrir une salle d’étude sans offrir du wi-fi. Par ailleurs, je voudrais parler de l’internationalisation : le contexte s’est considérablement modifié ces dernières années. Ainsi, la France a installé à Bruxelles un guichet « Campus France » dont l’objectif est d’attirer des étudiants belges. Par ailleurs Oxford, Cambridge ou Maastricht recrutent parmi nos jeunes. Ces exemples illustrent que l’université est désormais au cœur d’un vrai marché. Si les jeunes y trouvent la trajectoire qui leur paraît la plus appropriée, la plus bénéfique, c’est une très bonne chose. Par contre, alors que nos universités n’adoptent pas la même attitude agressive, ce mouvement constituera vite une véritable menace pour elles. Que se passera-t-il le jour où 10-20 % des étudiants du secondaire partiront à Maastricht, Oxford et Cambridge sans contrepartie ? Comment se passent les choses au sein de l’Ares ? Le fonctionnement de l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur – NDLR : l’Ares, qui chapeaute tout l’enseignement supérieur – avec ses multiples commissions est chronophage et énergivore. Plus de 200 personnes sont impliquées dans ce travail de coordination des différents acteurs. Par ailleurs, le décret Marcourt incite les différents types d’enseignement supérieur (universités, hautes écoles, instituts supérieurs des arts et promotion sociale) à dialoguer. C’est bénéfique pour mettre en œuvre des synergies sur le partage d’infrastructures culturelles ou sportives. Par contre, j’estime que le degré de précision du nouveau décret va trop loin dans ce qu’il dicte aux acteurs. Savez-vous que pour certaines formations nous devons produire le détail des programmes des cours donnés ? Si un jour l’Ares se met à prendre des décisions sur le fait qu’un cours figure dans un programme, je ferme boutique ! Qui est l’organe qui décide du contenu d’une formation, l’Ares ou l’institution qui la donne ? Pourquoi ne puis-je pas organiser un examen après un bloc de cours intensif ? Si on n’y prend pas garde, le décret – parce qu’il génère des divergences d’interprétation – peut représenter un vrai risque de perte d’autonomie des institutions. Vous êtes inquiet pour le devenir de l’université ? Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 24 25 Oui, parce que ce décret amène, par-dessus le marché, une confusion dans les types d’enseignement, tout particulièrement entre les universités et les hautes écoles. Si cette confusion s’installe de manière trop claire, le décret mettra en péril le devenir des universités. Aujourd’hui, on pousse à l’extrême les contraintes pour favoriser les co-diplomations. Or, les différents types d’enseignement sont là parce qu’ils ont des finalités sociales différentes. A chacun son rôle ! Des collaborations qui poussent vers une offre de formation identique signeront la fin des universités dans 10 ou 20 ans. Le jour où les 6 universités et les 20 hautes écoles deviendront 26 « universités-hautes écoles » ce sera la fin des premières. Si on fait jouer aux universités francophones un rôle qui ne correspond pas à celui qui est perçu au niveau international, le risque c’est que les étudiants qui veulent une formation de niveau universitaire délaissent nos institutions. Craignez-vous un nivellement par le bas ? Pas du tout ! Les universités et les hautes écoles ont des rôles différents et elles doivent être chacune au maximum de leur niveau dans ces rôles différents. Mais les spécificités de l’université – professeurs-chercheurs, formations en relais avec une activité de recherche fondamentale – doivent être préservées. Le décret, dans sa version actuelle, est de nature à flouter le positionnement des universités francophones, il doit donc subir des évolutions. La relation école-famille se dégrade 03/09/15 - LLB Quand un patient va voir son médecin, il ne remet pas en question le diagnostic posé, alors que dans notre cas les parents se permettent de juger nos choix pédagogiques." Comment être plus clair ? A lui seul, ce témoignage d’un enseignant mis en exergue par le rapport McKinsey illustre les débats qui entourent la place et le rôle des parents au sein de l'école. Plus ennuyeux, il illustrerait une "dégradation des relations entre le monde de l'enseignement et celui de la famille". Pourtant, insiste McKinsey, "la capacité d’un système scolaire à impliquer les parents et à créer une continuité entre école et maison est importante pour faire progresser tous les élèves". Bref, c'est aussi en travaillant sur ce terrain que notre système scolaire pourrait gagner en efficacité. "En Fédération Wallonie-Bruxelles, peu d'initiatives ont été relevées au niveau du système scolaire ou des établissements concernant la sensibilisation des parents à l'importance de l'école ou la meilleure compréhension des besoins des parents." La mise en place d'initiatives concrètes (aménagements des horaires.) afin d'impliquer les parents existe, mais ne serait pas systématique non plus. Au-delà, ce sont aussi les rôles qui ne seraient pas assez définis, les enseignants regrettant "un transfert des responsabilités éducatives vers l'école (propreté des enfants en maternelle, absence de suivi des devoirs.)", alors que d'autres redoutent "une sur-implication et un manque de confiance envers les équipes pédagogiques". Cette dernière crainte se traduit d'ailleurs par une augmentation - 28 % en 5 ans - du nombre de recours contre les décisions du conseil de classe dans l'enseignement secondaire. Des expériences probantes De leurs côtés, Joëlle Lacroix et Bernard Hubien, respectivement secrétaires généraux de la Fapeo (la Fédération des associations de parent de l'enseignement officiel) et de l'Ufapec (l'Union francophone des associations de parents de l'enseignement catholique) reconnaissent Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 25 26 que le cadre légal qui institue les parents comme acteurs de l'école (notamment à travers les conseils de participation) n'est pas assez respecté. "D'une école à l'autre les situations sont différentes, explique Joëlle Lacroix, mais c'est vrai que nous devons être en permanence dans un travail de sensibilisation pour réexpliquer l'apport des parents. Le fait que nous ayons été reconnus acteurs de l'enseignement a bouleversé les frontières entre l'école et les familles. Il faut du temps pour que chacun trouve ses marques." "Une association de parents n'est ni un syndicat, ni un bureau de réclamation, ni un inspecteur pédagogique, elle est simplement le relais entre les parents et la direction pour aider l'école dans son travail avec les enfants", insiste Bernard Hubien, certain que si profs et parents réalisaient "qu'ils poursuivent le même objectif, la réussite scolaire en serait favorisée". Les profs ont des lacunes en français, "victimes d'une formation en grammaire qui démarre trop tôt" 02/09/15 - LLB En se basant sur le diagnostic du système scolaire en Fédération WallonieBruxelles rendu cet été par la compagnie McKinsey, "La Libre" s'est penchée sur les grands défis qui attendent l'enseignement et ceux qui le font au quotidien. Ce mercredi, la série s'attache à la formation des enseignants, et plus particulièrement à leur formation en français dont la maîtrise ne serait pas toujours optimale. Ce n’est pas une surprise, "les recherches montrent que la qualité des enseignants est un facteur clé pour expliquer la différence de niveau entre les élèves", explique le rapport McKinsey. Et pourtant, son constat demeure sévère en la matière. En Fédération Wallonie-Bruxelles, la carrière d’enseignant ne fait pas partie des professions les plus attrayantes, et la formation initiale de ces enseignants présente "des lacunes" - notamment à cause du manque d’expériences pratiques. En outre, les débutants entrent trop régulièrement en fonction "dans des conditions précaires", la collaboration entre collègues "n’est pas assez systématique", et la durée des formations continues obligatoires est de trois jours, contre une moyenne de quinze jours dans les autres pays. Enfin, relève encore le rapport, la Fédération manque de données fiables sur les besoins et l’évolution du corps enseignant, ce qui "ne permet pas de créer la transparence sur la pénurie réelle (ou non)" de ces enseignants. Le facile accès aux filières pédagogiques Au-delà de ces sévères analyses, ce que pointe également McKinsey, en s’appuyant sur de nombreux rapports, est un réel "manque de maîtrise de la langue française chez les candidats enseignants". Ce ne serait pas avant tout la formation supérieure qui présenterait des lacunes, mais plutôt le trop faible niveau avec lequel ces futurs enseignants sortent de leurs études secondaires ; niveau que ne parviendraient pas à rééquilibrer les études supérieures, avec toutes les conséquences que cela engendre pour les élèves. Sans apporter de réponses définitives, McKinsey évoque notamment l’absence de réels critères d’accès aux filières pédagogiques. Alors que seul le diplôme secondaire suffit chez nous, les critères sont beaucoup plus sévères dans d’autres pays où ce sont les résultats ou même un examen d’entrée qui conditionnent l’accès à ces filières. "On devrait apprendre la grammaire plus tard, et mieux" "C’est vrai. Les jeunes qui nous arrivent à 18 ans présentent d’importantes lacunes", acquiesce Benoît Wautelet, maître-assistant en langue française à la haute école HELHa à Braine-le-Comte lorsque l’on évoque avec lui les constats du rapport McKinsey. Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 26 27 La grammaire arriverait trop tôt "Une majorité d’entre eux n’a plus fait d’analyse, de grammaire ou d’orthographe depuis plusieurs années. Ils sont en quelque sorte victimes d’une formation qui démarre trop tôt, et que l’on arrête également trop tôt. Demander à des enfants de primaire de comprendre des notions grammaticales qui demandent un certain degré d’abstraction est impossible et, lorsqu’adolescents ils ont l’âge pour les comprendre, on arrête de les leur enseigner. Du coup, lorsque l’on forme des futurs instituteurs primaires, nous revoyons les bases grammaticales pendant tout le premier quadrimestre. " Pour Benoit Wautelet, les trois années de formation pour devenir instituteur primaire sont cependant suffisantes. "Nous partons de grands débutants pour en faire des enseignants généralistes." Le seul bémol, soulignera-t-il pour conclure, est que ces années de formation initiales pourraient être mieux encadrées. "Nous sommes très et peut-être trop libres. Les méthodologies sont donc très diverses, et nous n’avons de comptes à rendre à personne ." Une formation initiale à revoir "Les niveaux très disparates à l’entrée des études supérieures", Christiane Buisseret, présidente de l’Association belge des professeurs de français s’en inquiète aussi. Elle tient à nuancer le constat de McKinsey, mais reconnaît qu’en "trois petites années" nécessaires pour obtenir le régendat par exemple, "il est très difficile de former des enseignants excellents en matière de langue française". Ce qu’il est capital de revoir, c’est l’enseignement de la grammaire dès le fondamental, explique-t-elle à l’instar de ses collègues. A l’en croire, nous miserions trop sur l’orthographe, ce qui "pervertit l’enseignement de la grammaire" et fait en sorte que l’on "abandonne la réflexion sur la langue au moment où on la commence dans la plupart des autres pays". "On fait de la grammaire trop tôt, et mal, on devrait en faire beaucoup plus tard, et mieux." "Augmentons le temps de la formation initiale de tous les professeurs de français et nous verrons indiscutablement des effets positifs qui se répercuteront sur les élèves qui, eux, méritent tous un minimum de cinq heures de français par semaine, enseignées avec des méthodes résolument actives et contemporaines, quel que soit le réseau qu’ils fréquentent", insiste Christiane Buisseret qui n’envisage cependant pas spontanément l’instauration d’examens d’entrée à l’entame des études. Ecoles : Barbara Trachte (Ecolo) : « Le discours du PS est inquiétant » 02/09/15 – Le Soir Barbara Trachte : «Ce Pacte ne fonctionnera que s’il y a consensus, et des acteurs de l’école, et des acteurs politiques.» Milquet d’un côté, Di Rupo de l’autre… Les ténors de la majorité francophone PS-CDH ont largement occupé le terrain médiatique de l’école ces derniers jours. Dans l’opposition, Ecolo a attendu ce 1 er septembre pour monter aux barricades. Barbara Trachte, députée à la Fédération Wallonie-Bruxelles, ne digère pas du tout les propos du président du PS dans Le Soir (notre édition du 29/8) et sur la RTBF (le 31/8). Explications. Vous êtes surprise par la sortie d’Elio Di Rupo sur le Pacte d’excellence ? Surprise, en effet. Le plus inquiétant, en fait, c’est d’entendre Elio Di Rupo employer des termes comme contrat ou résultats, et je pense même l’avoir entendu parler de bâton. Il renforce l’impression de discours managérial appliqué à l’école. Ce langage, Joëlle Milquet l’avait utilisé lors du lancement du Pacte pour un enseignement d’excellence. Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 27 28 Ensuite, en juillet dernier, j’ai eu le sentiment qu’elle avait compris que ce n’était pas la voie à suivre : sa priorité était fixée sur l’émancipation et la lutte contre les inégalités sociales et scolaires. Or, on entend à nouveau le PS, un parti de gauche, tenir ce discours managérial. Qu’attendiez-vous d’autre ? En fait, le PS veut échanger le supplément d’autonomie accordé aux écoles contre un contrôle accru sur les résultats. Or, plutôt que de parler de bâton, j’aurais préféré l’entendre parler carotte. Il ne suffit pas de fixer des objectifs, il faut surtout dire comment on va inciter les écoles à les atteindre. On sait aujourd’hui que l’autonomie crée les conditions d’un projet mobilisateur favorisant la réussite des élèves, mais ne garantit pas la naissance de ce type de projet dans les écoles. Pour atteindre l’objectif de lutte contre les inégalités sociales et scolaires, il faut se focaliser en priorité sur l’enseignement maternel et sur la formation des maîtres. Les enseignants ne sont pas suffisamment bien formés ? Non, les lacunes de la formation initiale sont connues. La clef, c’est donner aux enseignants le bagage pédagogique pour gérer l’hétérogénéité des enfants. Et, pour mémoire, la compétence formation initiale – l’enseignement supérieur – est dans les mains du PS. Etes-vous prêts à adhérer à un Pacte qui intégrerait ces priorités ? Je ne dis pas non pour le principe, mais le discours du PS m’inquiète. Cela étant, l’opposition n’a jamais été invitée à suivre les travaux du Pacte. Or, quand on sait qu’on parle d’une réforme à dix ans, il aurait sans doute été judicieux de le faire. Ce Pacte ne fonctionnera que s’il y a consensus, et des acteurs de l’école, et des acteurs politiques. Les profs ont retrouvé leurs tableaux noirs 02/09/15 – DH Les profs ont retrouvé leurs tableaux noirs - DH - 02092015.pdf Port du voile : pas plus de 10 % des écoles ne l’autorisent 02/09/15 - Sud Presse Cinq écoles liégeoises, et non des moindres (elles accueillent plus de 5.000 élèves au total), ont décidé d’interdire le port du voile islamique dès cette rentrée scolaire. Certaines ont décidé de l’interdire totalement, d’autres commencent en première année et monteront progressivement. Une décision qui réduit un peu plus la liste des écoles n’ayant pas encore intégré de paragraphe sur l’interdiction du couvre-chef (le terme généralement choisi) dans leur règlement d’ordre intérieur. Même s’il n’existe pas de statistiques officielles (dans aucun réseau d’enseignement), on estime à dix pour cent les écoles qui autorisent le port du voile. Quasiment pas d’école libre « Il n’y a quasiment plus d’école du réseau libre qui l’accepte », explique le porte-parole du Segec, le secrétariat général de l’enseignement catholique. « Nous leur avons recommandé d’introduire une clause interdisant le port du couvre-chef dans leur règlement d’ordre intérieur. Pourquoi ? Nous considérons que dans certaines écoles, une majorité de jeunes filles voilées Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 28 29 pouvait constituer une pression morale pour les non-voilées. C’était difficile de concilier les deux libertés. » Le Segec précise que son service juridique n’a jamais connu de contentieux à ce sujet. Au cabinet de la ministre de l’Éducation, Joëlle Milquet, la question est tranchée en deux phrases : « Il s’agit d’une liberté laissée aux écoles et nous ne leur avons jamais fait de recommandation à ce sujet ». Pourtant, en 2010, la ministre de l’Enseignement de l’époque, Marie-Dominique Simonet, souhaitait faire voter un décret. Elle suggérait l’interdiction du foulard et de tous les signes religieux ostentatoires dans l’ensemble de l’enseignement fondamental, ainsi que dans l’enseignement secondaire jusqu’à la fin de la 3e ou de la 4e. « Oui, ils ont tourné autour du pot jusqu’à la fin de la législature et ils n’ont rien décidé, même pas voulu débattre de notre proposition », rétorque Françoise Bertieaux, qui dirige le groupe MR à la Fédération WallonieBruxelles. Le MR tacle la majorité Le MR n’a jamais « tourné autour du pot » : les Bleus ont toujours opté pour « l’interdiction légale du port ostentatoire des signes d’appartenance culturelle, religieuse ou politique, sans distinction d’âge, dans l’ensemble des établissements scolaires de l’enseignement obligatoire du réseau officiel de la Communauté française et du réseau officiel subventionné ». Cela semble toujours indispensable à M me Bertieaux, « surtout dans le contexte actuel », précise-t-elle, « avec la montée du radicalisme. C’est très courageux de ces écoles qui, avec l’absence de décret, sont privées de couverture légale et s’exposent à des recours. » L’élue du MR trouve intéressante une initiative comme celle développée à l’Athénée Vauban, à Charleroi, où les élèves, une quinzaine dans ce cas-ci, ôtent leur voile dans un petit local prévu à cet effet à l’entrée. Pour revenir aux cinq écoles liégeoises, qu’est-ce qui a motivé leur décision ? « Les élèves portant le voile sont de plus en plus nombreuses et les jupes de plus en plus longues. Par conviction personnelle ou obligation familiale. Les insultes des garçons musulmans sur les filles non voilées sont de plus en plus fréquentes : inadmissible ! » Dans nos écoles, c’est souvent l’interdiction Charleroi : les cinq écoles secondaires contactées (Athénée de Beaumont, Collège StMichel à Gosselies…) interdisent le port du couvre-chef depuis dix ans. Au Sacré-Cœur, un papa a demandé, un jour, si sa fille pouvait quand même porter le voile. Vu le refus du directeur, il a renoncé à l’inscrire. Idem pour un élève juif qui voulait porter la Kippa. Bruxelles : seules six écoles secondaires autorisent le voile (situées à St-Josse, Anderlecht, Schaerbeek, Molenbeek et Ganshoren). Une s’est ajoutée à la liste cette année : l’école islamique La Vertu, à Schaerbeek, première école secondaire de ce genre en Belgique. Huy : à l’Athénée, à l’Institut St-Quirin ou à Don Bosco, le couvre-chef est interdit. À L’ITCF de Huy aussi. « Lorsque ce n’était pas encore le cas, une étudiante avait débuté l’année scolaire voilée », précise la directrice. « Cela a posé problème, surtout au labo où le port du voile peut être un danger. » Waremme : l’IPES de Hesbaye est l’une des rares écoles où il n’y a pas d’interdiction, mais « aucune élève ne porte le voile », précise la direction. Verviers : la dernière école secondaire à autoriser le voile a changé son règlement en septembre 2010. Plus de 10 % de jeunes filles voilées fréquentaient l’athénée Verdi. Le directeur a estimé que ça mettait à mal la mixité sociale. Mons (et Borinage) : le voile n’est pas interdit à l’Athénée de Quiévrain, à Don Bosco, à Ghlin/Quiévrain (« Je préviens les parents que l’élève peut subir des moqueries, mais la plupart du temps, ça se passe bien », dit la préfète), à la Sainte-Union à Dour ou à l’ICES de Quaregnon. À St-Luc (Mons), le foulard est interdit… Mais le P.O. réfléchit à la question, suite à une demande. Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 29 30 Namur : le port du voile est interdit dans toutes les écoles contactées, même à l’Athénée d’Andenne où la population musulmane est assez importante. « Cela n’a jamais posé problème », explique la préfète. Tournai et Mouscron : interdiction généralisée. À l’Athénée Jacquemin, à Comines, le préfet précise « qu’une fois, une élève a été concernée : elle se changeait avant d’entrer ». Centre : l’interdiction prédomine ici aussi. À l’Athénée Royal de La Louvière, « les élèves enlèvent leur voile devant le miroir à l’entrée », précise la préfète. « Quand nous avons pris ce règlement, des parents ont été mécontents. Depuis, plus de souci. » Arlon : seul l’Institut Notre-Dame de Bastogne tolère le port du foulard. « Sur 1.000 élèves, 3 le portent et elles sont très bien intégrées. » Brabant wallon : à l’Athénée de Waterloo, on dit n’avoir jamais été confronté au problème et donc ne pas s’être positionné. Mais la croix catholique est tolérée, « même si certains profs demandent de la masquer » Ecole islamique : "Notre école prône un islam de tolérance" 02/09/15 – L’Echo Une nouvelle école secondaire islamique va ouvrir ses portes à Bruxelles ce jeudi. Ses inscriptions sont complètes. Elle explique son projet. Les sonneries du téléphone sont entrecoupées de pleurs d'enfants. C'est la rentrée des primaires. Mohamed Allaf est débordé. Pas parce qu'il doit consoler les enfants qui vivent leur première journée d'école mais parce qu'en tant que membre du pouvoir organisateur, il doit répondre aux nombreux coups de téléphone des parents inquiets de savoir si leur adolescent est bien inscrit à l'école. Jeudi, l'Institut La Vertu va ouvrir ses portes aux élèves de 1ère et 2e secondaire. 120 nouveaux élèves sont attendus: 96 en 1ère secondaire et 24 en 2e. "Nous avons réussi à résorber la liste d'attente", dit Mohamed Allaf, ravi. L'Institut La Vertu est la première école islamique d'enseignement secondaire en Belgique. L'école est située à Bruxelles. Elle partage son bâtiment avec 200 élèves de maternelles, 1ère, 2e, et 3e primaire. Le rez-de-chaussée accueille les maternelles et les primaires. Le deuxième étage, lui, sera occupé par les élèves de secondaire. L'école fondamentale a ouvert il y a trois ans. L'année prochaine, elle va encore s'agrandir en ouvrant une classe de 4e primaire. "Chaque année, on montera d'une année pour que les élèves puissent effectuer tout leur cycle de primaire", indique la directrice de l'école primaire La Vertu, Monique Cappelmans, qui s'est convertie il y a 25 ans. "L'ouverture de notre école secondaire est dans la continuité", ajoute Mohamed Allaf, professeur de religion islamique depuis 32 ans. À terme, l'établissement espère pouvoir accueillir tous les degrés du secondaire, un enseignement de transition générale aux 2e et 3e degrés et accueillir 660 élèves. Les établissements scolaires islamiques rencontrent un vrai succès en Belgique. Le pays compte trois écoles fondamentales et désormais une école secondaire. Elles sont toutes situées à Bruxelles. Elles doivent refuser des élèves tellement la demande est importante. Il y a quelques jours, il était question de 200 élèves refusés pour les trois écoles primaires. En 2016, une nouvelle école fondamentale devrait ouvrir ses portes à Forest. "Les parents viennent chez nous parce qu'ils veulent vivre leur religion et ils ne trouvent pas dans les autres écoles le vrai vivre ensemble. La raison du voile est souvent invoquée", explique Monique Cappelmans. Elle précise que le voile n'est pas obligatoire dans l'école. "Mes filles sont jumelles. L'une le porte. L'autre pas. Mais elles vont toutes les deux entrer dans notre école secondaire l'année prochaine." Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 30 31 Un esprit d'ouverture Une école uniquement réservée aux musulmans, n'est-ce pas une forme de repli communautaire cependant? "Ce n'est pas le projet. Nous enseignons la culture belge mais en même temps nous gardons une identité religieuse. On essaie que l'enfant ou l'adolescent grandisse dans un équilibre où il est à la fois citoyen belge et musulman. Nous prônons l'esprit d'ouverture. Nous parlons de porc ou d'alcool si le sujet est abordé. Nous avons aussi une institutrice non-musulmane", indique Monique Cappelmans. "Nous avons des valeurs de partage, de solidarité. Nous prônons un islam d'amour, de tolérance. Dans tous nos cours, nous essayons de faire passer le message que l'islam est une religion de paix", poursuit Mohamed Allaf, professeur de religion islamique depuis 32 ans. Il regrette que des événements d'actualité puissent entacher sa religion mais il souligne que les écoles islamiques ne sont pas concernées par les départs de jeunes en Syrie. Il n'estime pas participer à la lutte contre le radicalisme. "Je ne veux pas rentrer dans ce débat. Nous, nous sommes là pour éduquer les enfants. Nous ne faisons pas de politique." Pour lui, les écoles islamiques sont un plus pour la société belge. "Je suis pour la démocratie et la diversité. La richesse de la démocratie et de la diversité, c'est que chacun puisse s'exprimer et ouvrir une école", dit-il. Mais il n'est pas toujours facile de se faire une place dans un monde de l'enseignement historiquement partagé entre laïques et catholiques. "Je pousse mes enseignants à sortir. Nous avons déjà voulu mettre en place des projets avec d'autres écoles. Mais cela n'a malheureusement pas pu se concrétiser. Le voile, encore", soupire Monique Cappelmans. Les écoles islamiques suivent le programme établi par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il n'y a pas plus d'heures de cours de religion. "Le matin, on fait une invocation pour que la journée soit agréable et qu'elle se passe sans conflit. Il s'agit d'une petite phrase qu'on récite. On en récite une autre à la fin de la journée pour remercier que tout se soit bien passé", explique Mohamed Allaf. "La différence, c'est qu'on suit le calendrier musulman. Par exemple, avec les enfants, on ne va pas fabriquer de coquetiers à Pâques, mais on va faire une kasbah pendant la période du pèlerinage", dit avec le sourire Monique Cappelmans. CLIN D’ŒIL Un prof agressé physiquement par ses élèves indemnisé... 14 plus tard ! 03/09/15 - DH 14 ans après, la Commission d’aide aux victimes indemnise enfin un professeur attaqué en milieu scolaire. Selon nos informations, la Commission pour l’aide financière aux victimes d’actes intentionnels de violence a décidé, le 22 juillet dernier, de verser 11.000 euros à un enseignant agressé en 2001 par des élèves auxquels il donnait cours dans un institut d’enseignement professionnel de la Communauté française. C’est le délai de quatorze ans qui interpelle. Et les termes employés : la Commission qualifie le montant d’"aide financière au titre de solidarité sociale", pas d’indemnisation : l’enseignant est "aidé", pas indemnisé. L’enseignant se dit pourtant soulagé d’avoir quand même obtenu "quelque chose" car "j’avais fini par perdre espoir". Son avocate Isabelle Vausort estime pour sa part que la Commission a fait un effort et, tenant compte de la spécificité de l’affaire, alloué un montant "très supérieur au tableau habituel". Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 31 32 L’enseignant victime, Zbigniew Dolinski, revient sur l’agression "pour ouvrir les yeux à mes collègues", explique-t-il, "car j’ai fait l’expérience qu’on se retrouve très vite très seul quand cela vous arrive". À l’époque âgé de 46 ans, ce professeur (non nommé) de mécanique automobile fait de fréquents remplacements. L’Institut technique de Morlanwelz est son trentième établissement. Sans formation spécifique, il hérite d’une classe difficile de jeunes de 16 à 20 ans. Le 13 décembre 2001, quatre élèves s’emparent d’un tracteur tondeuse industriel qu’ils poussent dans sa direction. Un cinquième a pris place aux commandes de l’engin qui fonce sur lui. La machine pèse une tonne. Un réflexe, dit-il, lui sauve la vie. Néanmoins encastré dans des armoires métalliques contre le mur en béton, le professeur est blessé aux genoux, à la nuque, aux bras et plusieurs doigts. Sur le plan psychologique, il est toujours sous thérapie. À force de volonté, il a voulu reprendre un intérim il y a deux ans. Mais l’expérience a échoué. Pour le psychiatre, la "reprise du travail comme enseignant est tout simplement inenvisageable". Les quatre élèves qui poussaient la machine n’ont reçu ni sanction ni punition. Quant à celui au volant du tracteur, la direction de l’école a hésité entre "quelques jours d’exclusion" et "recopier le règlement". La justice l’a condamné plus tard à deux ans avec sursis. Zbigniew Dolinski ajoutait hier qu’il avait déjà essuyé précédemment des jets de boulons et des élèves l’avaient menacé de l’arroser d’essence et mettre le feu. De la Communauté française, il a reçu : 12 séances d’assistance psychologique; 90 % de son traitement pendant trois ans et, depuis fin 2004, une pension de 350 euros. Et c’est tout. Condamné à verser 50.000 euros, l’élève n’a rien versé à l’enseignant. "Heureusement, conclut M. Dolinski, mon avocate Isabelle Vausort a pu convaincre la Commission d’aide aux victimes de verser ce montant apparemment inhabituel, en tout cas plus élevé qu’à l’ordinaire." Aujourd’hui âgé de 60 ans, l’enseignant ajoute qu’il n’a reçu aucune visite à l’hôpital durant la durée de plusieurs semaines de l’hospitalisation ni le moindre mot de soutien, encouragement et sympathie. Une école pour les élèves atteints de phobie scolaire 03/09/15 - DH Les responsables de cette école s’attendent à être fortement sollicités d’ici à un mois Pleurs, crises d'angoisse, maux de ventre ou encore vomissements. Pour certains élèves, l'école est synonyme de cauchemar. Au point qu'ils ne sont plus capables de franchir un portail d'école sans ressentir des symptômes de panique. Afin d'aider ces jeunes à dominer leurs angoisses, un établissement spécialisé dans la prise en charge des élèves souffrant de phobie scolaire a ouvert ses portes l'année dernière à Bruxelles. La structure Les ados de Robert Dubois dispose de 19 places. Alors que la rentrée scolaire dans le secondaire a lieu ce matin, la coordinatrice n'attend que très peu d'élèves pour cette première journée en classe. Et pour cause, la phobie scolaire est généralement prise en charge en cours d'année. "La plupart des élèves vont arriver vers octobre, après le 1er bulletin. Les parents se rendent compte qu'il y a un vrai problème, ils décident alors de prendre le taureau par les cornes." L'année dernière, l'établissement a permis à des dizaines d'élèves de ré-accrocher au milieu scolaire en moins d'une année. Pas moins de 90 % des élèves sont retournés sur les bancs de l'école, soit dans leur établissement d'origine, soit dans un nouvel établissement. Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 32 33 La clef du succès ? Le travail d'équipe entre les enseignants et les médecins de l'Hôpital des enfants Reine Fabiola. Les pédopsychiatres assurent des consultations individuelles et des groupes de paroles au sein de l'établissement. Dans cette école à taille humaine, les cours ont lieu dans une salle lumineuse dotée de mobilier aux couleurs vives. "L'objectif est qu'ils se sentent bien et retrouvent le plaisir d'aller à l'école", poursuit Faouzia Hariche (PS), échevine bruxelloise de l'Instruction publique, qui a soutenu la mise en place du projet. Tout au long de l'année, les enseignants veilleront à ce que les élèves avancent dans leur programme scolaire. "Toutes les semaines, l'école de référence nous envoie le programme avec des leçons et des exercices", précise le directeur de l'école, Paul Vaessen. "Pour les périodes d'examens, on envoie les copies en temps réel par fax ou par mail. C'est toute une organisation." Mais cette charge de travail supplémentaire présente un avantage certain : faciliter la réintégration de l'élève dans son école à la fin de l'année. Le langage des SMS dans les manuels scolaires ! 03/09/15 – Sud Presse De nombreux parents se sont offusqués, via les réseaux sociaux, de la présence du langage SMS dans les manuels de grammaire de leurs enfants de quatrième primaire. Au ministère de l’Enseignement, on défend ce choix. « Scandaleux », « Incroyable »… Telles étaient les réactions de nombreux parents, s’insurgeant ce mercredi via les réseaux sociaux contre une page du manuel de cours de grammaire dispensé à des élèves de quatrième primaire. Son contenu ? L’apprentissage du… langage SMS. On y voit des abréviations telles que « koi », « bday », «mdr », « 2m1 », « Bi1 », « Jtm » et autres « koi29 », où l’intitulé de l’exercice est : « Connais-tu ces abréviations utilisées par les adultes ? Trouve la signification de chacune de ces abréviations ». Les réactions ne se sont pas fait attendre, Benjamin, un parent, préférant réagir avec ironie : « Moi perso, j’ai un avis innovant en la matière. Pourquoi ne pas faire du français au cours de français. Je sais, c’est bizarre mais je me dis que ça pourrait être intéressant ». Ou encore, parmi d’autres commentaires des plus virulents : « J’en ai marre, mais tellement marre de la médiocrité ambiante… Alors quand, en plus, elle est validée et encouragée par le ministère dont la vocation première devrait être de la combattre… Pacte d’Excellence, tu parles !», écrit Alexis. « TRADUCTION D’UN MESSAGE CODÉ » Du côté de l’Administration générale de l’Enseignement (AGE), le Service général de l’Inspection se défend : « Il faut savoir que le choix des manuels scolaires […] relève de l’entière responsabilité des pouvoirs organisateurs, voire des directions et enseignants euxmêmes », explique Gilles Schobbens, chargé de communication. Et d’ajouter que « l’exploitation que l’enseignant pourra effectuer de cette situation […] trouve sa place dans la compétence « élaborer des significations» déclinée en « gérer le sens global du message et reformuler les informations», compétence à certifier au terme de chaque étape. Concernant l’intérêt d’une telle situation enfin, l’exercice de traduction en langage correct d’un message « codé » largement répandu dans les pratiques quotidiennes peut être porteur de sens dans le cadre d’un apprentissage scolaire ». Du côté du ministère de l’Enseignement, on soutient ce choix et on abonde même en ce sens : « De toutes façons, les manuels scolaires sont toujours agréés par la Communauté française », précise Olivier Laruelle, porte-parole de Joëlle Milquet. « Je pense que la justification est tout à fait compréhensible. Ce n’est pas la première fois que l’on part du Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 33 34 langage des jeunes pour les amener plus haut, et leur apprendre comment on orthographie correctement des mots ou expressions qu’ils ont l’habitude d’écrire tous les jours. » Molenbeek fâchée par la caricature 03/09/15 – Sud Presse Une action au conseil de déontologie. Dans son édition du 1 er septembre, le journal néerlandophone Het Belang Van Limburg a publié, par erreur, une caricature qui depuis lors suscite la polémique. Le dessin de Canary Pete montre un enfant qui tranche la gorge de son ours en peluche tout en s’écriant « Allah Akbar ». La commune de Molenbeek compte introduire une action auprès du conseil de déontologie des journalistes flamands. Le dessin de Canary Pete publié dans le journal néerlandophone Het Belang Van Limburg du 1er septembre ne cesse de susciter la polémique. Ce dessin illustrait la rentrée des classes à Molenbeek-Saint-Jean. On y voit un enfant qui tranche la gorge de son ours en peluche tout en s’écriant « Allah Akbar ». Canary Pete collabore surtout pour la Gazet van Antwerpen mais les travaux sont parfois également repris par la publication limbourgeoise. « Le dessin avait été rejeté par la Gazet van Antwerpen mais a ensuite atterri automatiquement dans nos colonnes », explique, à Belga, Indra Dewitte, rédactrice en chef du Het Belang. « Il s’agit d’une erreur technique. Cela n’a pas sa place dans notre journal. Il a été retiré là où c’était possible. » Mais trop tard. L’ensemble du Collège des bourgmestre et échevins de MolenbeekSaint-Jean a été choqué par cette caricature qui stigmatise une communauté et les habitants de la commune. Cette dernière a l’intention de mener une action auprès du conseil de déontologie des journalistes flamands. « Quand j’ai vu la publication mardi, j’ai été, d’abord, interpellée comme citoyenne mais ensuite choquée comme Molenbeekoise car on met en scène des enfants », commente Françoise Schepmans (MR), bourgmestre de Molenbeek-Saint-Jean. « Le rédacteur en chef de Het Belang Van Limburg nous a contactés et a présenté ses excuses par téléphone et par email en disant que c’était une erreur et qu’il n’avait pas l’intention de la publier », poursuitelle. « Nous attendons du conseil de déontologie des journalistes flamands, de prendre position par rapport à ce dessin qui n’a pas été publié dans un journal satirique mais dans un quotidien généraliste dans lequel on ne s’attend pas à retrouver ce genre de dessin », précise Françoise Schepmans. « Pour moi, cela dépasse largement la limite de ce qui est acceptable. C’est stigmatisant pour Molenbeek mais également pour toute une communauté. Selon moi, ce dessin incite à la haine et je soutiens toutes les plaintes qui ont été déposées auprès du centre de l’Egalité des Chances », précise Sarah Turine (Ecolo), échevine de la Cohésion Sociale. « J’ai trouvé la caricature choquante car on s’en prend aux enfants comme si c’était génétique. Molenbeek est une fois de plus victime de stigmatisation alors que ce n’est pas vérifier dans les faits. Les actions terroristes ne concernent qu’une dizaine de personnes dans une commune de 100.000 habitants », ajoute Karim Majoros (Ecolo), échevin du Logement qui, à titre personnel, a réalisé un don pour l’action menée par Rachida Aziz (lire ci-après). Appel aux dons pour mener des actions Choquée par le dessin publié dans Het Belang Van Limburg, Rachida Aziz, qui après avoir lancé sa marque de vêtement Azira, agit également dans le milieu associatif, a réagi sur les réseaux sociaux. Elle a notamment lancé une opération de crowfunding pour récolter de Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 34 35 l’argent afin de mener une éventuelle action en justice. « La démarche est contre Het Belang van Limburg pour sa caricature sur la rentrée scolaire à Molenbeek mais également contre la Gazet van Antwerpen pour une autre caricature du même style. Nous avons prévu de mener différentes actions. Pour le moment, le dossier est chez un avocat afin d’analyser s’il est possible de mener une action en justice. Je ne sais pas si cela peut aboutir à quelque chose. Ces dessins participent à une montée du racisme et ce n’est pas acceptable », commente Rachida Aziz qui intervient avec son ASBL Azira’s Way. « Nous ne sommes pas contre les caricatures. Cela fait partie de la liberté d’expression. Mais ici, c’est différent. Il ne s’agit pas de journal satirique comme Charlie Hebdo mais d’un journal généraliste. C’est en dehors des codes. Ce dessin incite à la haine. Quand j’ai posté mon message sur les réseaux sociaux, j’ai reçu énormément de messages d’insultes et de haine », déplore notre interlocutrice. « J’attends des vraies excuses de la part du journal autres que « c’était une erreur technique. » Si des personnes sont responsables de cette erreur, il faut des sanctions. De plus, en voyant le mouvement de solidarité suite à cette publication, le journal pourrait également donner la parole à d’autres », conclut Rachida Aziz. Facebook est également le meilleur ami de l’écolier 02/09/15 – Le Soir Décrié pour ses dérives au sein de la jeunesse, le réseau social nº1 constitue aussi un formidable outil de collaboration entre élèves et un atout pour leur avenir professionnel. Un milliard, c’est le nombre record d’utilisateurs qui se sont connectés à Facebook ce lundi. 374.000, c’est le nombre d’élèves qui font leur rentrée dans le secondaire à partir de ce mercredi. Le point en commun entre ces deux chiffres d’actualité ? Il est bien simple : si, sur la planète, un être humain sur sept est actif sur le plus populaire des réseaux sociaux numériques, dans nos classes du secondaire supérieur, (presque) tous les ados sont connectés (presque) en permanence à Facebook, via smartphone et ordinateur, pour leurs loisirs. Mais ils sont également une écrasante majorité à l’utiliser assidûment comme soutien à leur parcours scolaire. De très nombreuses classes constituent aujourd’hui de véritables univers parallèles sur le net en dehors des heures d’école. Au sein de ces groupes virtuels fermés, ils s’échangent des informations pratiques sur l’organisation des cours. Ils vont plus loin en s’épaulant pour leurs devoirs, leurs travaux pratiques et même leurs questions d’examens. Ce phénomène a été tristement mis en lumière en fin d’année scolaire dernière par les fuites des questions du CE1D (certificat d’enseignement secondaire du 1 er degré) et du CESS (certificat l’enseignement secondaire supérieur) sur Facebook, ce qui a entraîné l’annulation de nombreuses épreuves. Le réseau social américain est aussi régulièrement pointé du doigt pour d’autres dérives dans la sphère scolaire, comme le cyber-harcèlement d’ados avec des conséquences psychologiques effroyables. « A vrai dire, on ne connaît pas encore l’ensemble des usages vicieux des réseaux sociaux par les jeunes en âge de scolarité. Mais, au lieu de se focaliser sur la peur de ces dérives au point d’en faire l’unique cahier de charge pédagogique, il est bon de regarder tous les bénéfices de ces outils lorsqu’ils sont utilisés comme système de collaboration interactive, estime Thierry De Smedt, professeur à l’Ecole de communication de l’Université catholique de Louvain (UCL). Les jeunes peuvent y développer leurs capacités à s’informer, à s’organiser et à travailler ensemble. Limiter leur usage de Facebook, ce serait passer à côté du véritable enjeu : leur apprendre à utiliser cet outil avec savoir-faire pour, à terme, être capable de se Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 35 36 présenter et de trouver les personnes avec lesquelles progresser. Ne pas disposer de cette faculté, c’est s’exposer à un handicap social. » Il s’agit donc du développement de compétences professionnelles qui, « contrairement à ce que l’on pourrait croire, ne sont pas innées chez les digital natives de la génération Y », pointe Bruno De Lièvre, professeur de technologies de l’éducation à l’Université de Mons (UMons). Pour l’enseignant, expert des nouveaux médias, « le défi pour l’école et les parents est de réussir le passage de l’usage adolescent, axé sur le divertissement, des réseaux sociaux à un usage adulte, centré, lui, sur l’univers scolaire et professionnel. C’est pour cela qu’à l’école, une éducation aux médias est plus que nécessaire. » Par la voix de François Bertrand, chargé de recherches, la Ligue des familles, qui n’a pas de position officielle sur l’usage de Facebook par les écoliers, estime que « la Fédération Wallonie-Bruxelles devrait se mettre à jour pour que les enseignants soient formés au bon usage des nouvelles technologies. » Ceci dit, l’école et la Fédération ne partent pas de rien : de plus en plus d’établissements communiquent avec leurs élèves sur Facebook et les pouvoirs publics francophones encouragent des projets de bon usage du numérique à l’école. Comment ne pas « liker » ça ? Témoignages : Comment ils l’utilisent pour l’école Eléna, 14 ans, entre en 3 e année. « Facebook me permet d’avoir des conversations de groupes avec les autres élèves de ma classe. L’an dernier, ça nous a notamment bien servi pour échanger des idées sur la pièce de théâtre qu’on a montée ensemble. » Jérémy, 18 ans, entre en rhéto. « Les 20 élèves de ma classe utilisent Facebook et ses groupes pour rappeler aux distraits quels devoirs et interros sont au programme. Nous nous en servons aussi pour réaliser des synthèses de cours et pour nous échanger des explications sur l’un ou l’autre point de la matière que nous n’aurions pas bien compris. C’est très utile pour se préparer aux interros et aux examens. » Sacha, 20 ans, sort de rhéto. « J’ai communiqué avec les autres élèves sur Facebook depuis mes 15 ans. Quand on bloquait sur une question, on recevait une réponse dans les 10 minutes. Juste avant les examens, certains profs ont même accepté de nous aider pour éclaircir l’un ou l’autre passage de la matière. Puis, bon, j’avoue qu’on a aussi utilisé Facebook pour tricher occasionnellement : nous nous sommes échangés les réponses de devoirs. » Marion, 21 ans, étudiante à l’université. « A l’école secondaire, Facebook m’a été bien utile mais pas indispensable, puisque j’étais tous les jours à l’école et donc en contact permanent avec les profs. Mais depuis que je suis à l’unif, je ne peux plus m’en passer. Il me permet de ne rater aucune info sur les travaux à remettre et de bénéficier de résumés de cours. Ça m’a permis de rester à jour lorsque je suis partie trois mois en Asie. » Jacqueline, 45 ans, prof de math. « Quand j’ai une petite correction à apporter à mon cours ou lorsque je dois m’absenter pour une demi-journée, je fais passer le message à mes élèves via Facebook. Tous sont inscrits. » Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 36 37 Numérique : troquer crayons contre claviers ? 02/09/15 – Le Soir La transition digitale est au cœur des défis de Joëlle Milquet. Le numérique trace progressivement son chemin dans les écoles. Fardes, cahiers, feuilles de papier, stylos, feutres, crayons. C’est la rentrée, on ressort tout ! Ou peut-être pas. Pour cette nouvelle année scolaire, la ministre de l’Éducation s’est lancé de nombreux défis, au cœur du Pacte pour un enseignement d’excellence, dont le « défi numérique ». En effet, Joëlle Milquet entend « gérer le tournant digital que subit notre société, en mettant sur pied plusieurs éléments clés ». On le mentionnait précédemment dans nos pages (Le Soir du 21 août 2015), la stratégie prendra forme dès la fin du mois du septembre, avec l’installation d’une « task force numérique » au sein de l’administration de l’enseignement. La suite du plan prévoit le déploiement d’espaces et outils informatiques au sein des établissements scolaires, une mesure essentielle à prendre pour permettre aux acteurs du pédagogique et aux élèves d’effectuer au mieux la transition vers le numérique. Une transition importante, déclarait d’ailleurs le Segec (Secrétariat général de l’enseignement catholique) le 21 août dernier, affirmant que les nouvelles technologies représentent un moyen de lutter contre le décrochage et l’échec scolaires. Dès lors, il importe de familiariser les élèves et les profs au plus vite avec le numérique, et d’assurer leurs compétences en la matière. Des formations seront organisées pour les enseignants, afin de leur donner en main toutes les cartes nécessaires pour gérer la transition vers un enseignement plus informatisé. Enfin, soulignons également la mise en place d’une plateforme pédagogique que le plan digital prévoit. Une base numérique accessible à tous les acteurs de l’enseignement, lieu central « tout-en-un » d’échange d’idées et de ressources. Pour l’heure, il est encore trop tôt pour observer du concret, numériquement parlant. « La mise en œuvre administrative va prendre du temps », déclare Olivier Laruelle, attaché de presse de la ministre. Ainsi, la plateforme pédagogique ne sera pas sur pied avant la rentrée 2016, « voir plus tard, ajoute l’attaché. On préfère prendre le temps qu’il faut, et être sûr qu’elle soit parfaite avant d’être accessible ». Dans l’idéal, cette base serait semblable à « KlasCement », réalisée par leurs collègues néerlandophones. Côté matériel, un nouveau plan d’équipement devrait succéder aux opérations de ces dernières années. Reste la question du financement : la ministre affirme être en négociation avec les Régions, sans se prononcer sur une quelconque donnée budgétaire. Que les élèves ne rangent donc pas trop vite leurs livres, cahiers et crayons : la nouvelle vague d’écrans et claviers n’est pas pour les prochains mois. Projet : Les devoirs sur l’ordinateur Les élèves entendront-ils bientôt en classe : « prenez vos souris et cliquez jusqu’à la page 8 » ? C’est en tout cas ce qu’on pourrait imaginer pour les professeurs qui utilisent des manuels scolaires des éditions Van In. Après avoir lancé en février dernier la plateforme d’apprentissage numérique « Wazzou », destinée à l’enseignement primaire, l’éditeur a annoncé la mise en place de sa grande sœur « Udiddit ». Dès le 6 octobre prochain, certains enseignants du secondaire en Fédération Wallonie-Bruxelles auront gratuitement accès à la plateforme, s’ils en font la demande, et pourront alors enseigner numériquement dans leur classe. Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 37 38 « Il faut tenir compte de la diversité dans le monde de l’enseignement, des différentes manières d’apprendre dont chaque élève a besoin », explique Vincent Maldague, responsable du projet Udiddit. Ainsi, l’objectif premier de l’outil est de s’adapter au rythme d’apprentissage de l’étudiant, de manière individuelle. Comment ça marche ? Sabrina Amengual, éditrice, décrit Udiddit comme « une seule porte d’entrée pour la théorie, les exercices, les devoirs, les évaluations, les résultats et le matériel de cours ». Différentes matières (français, mathématiques, sciences, anglais et néerlandais) sont rassemblées au même endroit, prenant la forme de manuels numériques, directement inspirés des livres scolaires. La plateforme est composée de deux environnements – un pour l’élève, un pour l’enseignant – et peut être utilisée tant en classe qu’à la maison. Le prof peut accéder au profil des élèves et constater leur avancement. Il peut voir combien d’exercices chacun a réalisé, en combien de temps, dans quelles branches, et ainsi adopter un suivi individualisé. « L’idée est de ne plus donner la même charge de travail à chacun », explique l’éditrice. Susciter la motivation En plus des devoirs assignés et adaptés, des « exercices supplémentaires sont disponibles », ajoute Sabrina Amengual. Une façon de permettre à l’élève de s’entraîner, autant qu’il veut et autant qu’il en ressent le besoin. Pour stimuler encore plus l’apprentissage, et susciter une certaine dose de motivation, Vincent Maldague souligne qu’un système de crédits a été imaginé : « On peut en accumuler en faisant des exercices, mais pas en les réussissant. » Plus l’élève s’entraîne dans différentes matières, plus il gagne des crédits et « à partir d’un certain nombre, il a droit à deux minutes de jeu », poursuit-il. Si le projet promet un encadrement qui s’accommode à chaque écolier, il nécessite tout de même de disposer d’un matériel adéquat : un ordinateur ou une tablette. D’après les chiffres du baromètre TIC 2013, réalisé par l’Agence wallonne des télécommunications, seuls 8,5 ordinateurs pour cent élèves sont disponibles dans les écoles. Difficile donc de permettre à chaque étudiant de prendre la tangente numérique. D’où l’importance du défi de la ministre, qui prévoit un nouveau plan d’équipement des établissements scolaires en termes d’outils informatiques. L’expert : « D’abord former les enseignants » Eric Willems est psychopédagogue. Chercheur à l’UNamur, il se préoccupe de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement (Tice). La tablette ou le tableau électronique sont-ils indispensables à l’école ? En fait, ces objets sont des outils à potentiel cognitif. Ils mettent les élèves au travail autour de tâches complexes mais sans regard pédagogique pour exploiter ce potentiel, ça ne sert à rien. Dès lors, le plus important c’est de former les enseignants ; il faut les aider à revoir leur dispositif pédagogique pour mieux utiliser ces outils. Distribuer des tablettes sans formation ou une réflexion sur leur usage, ça revient à mettre en route une chaîne de montage sans expliquer comment elle fonctionne. Pas de numérique à l’école sans plan de formation ? Oui, mais pas pour tous. En la matière, je crois à la contagion. Si un prof n’a pas envie de travailler avec ces outils, ça ne sert à rien de lui imposer. Que penser des logiciels de nouvelle génération ? Ils sont intéressants dans la mesure où ils restent un adjuvant, en aucun cas ils ne doivent devenir la méthode. En fait, les logiciels n’ont pas (encore) de faculté d’adaptabilité. Aussi, à ce stade, je les range dans la famille « outil » : s’ils peuvent amener une plus-value, tant mieux, mais le pédagogue doit rester au centre du processus d’apprentissage. L’outil idéal est celui que l’enseignant va maîtriser et dont il perçoit le potentiel éducatif. D’où l’intérêt de Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 38 39 la formation et des échanges de pratique. En fait, beaucoup d’enseignants ont des compétences sur le contenu et la pédagogie, mais n’ont pas de compétences technologiques. Il faut leur en donner pour faire le lien entre les trois, d’où l’émergence d’un nouveau métier: le conseiller techno-pédagogue. 11.000 € à un enseignant agressé par des élèves en 2001 02/09/15 - DH 14 ans après, la Commission d’aide aux victimes indemnise enfin un professeur attaqué en milieu scolaire. Selon nos informations, la Commission pour l’aide financière aux victimes d’actes intentionnels de violence a décidé, le 22 juillet dernier, de verser 11.000 euros à un enseignant agressé en 2001 par des élèves auxquels il donnait cours dans un institut d’enseignement professionnel de la Communauté française. C’est le délai de quatorze ans qui interpelle. Et les termes employés : la Commission qualifie le montant d’“aide financière au titre de solidarité sociale”, pas d’indemnisation : l’enseignant est “aidé”, pas indemnisé. L’enseignant se dit pourtant soulagé d’avoir quand même obtenu “quelque chose” car “j’avais fini par perdre espoir”. Son avocate Isabelle Vausort estime pour sa part que la Commission a fait un effort et, tenant compte de la spécificité de l’affaire, alloué un montant “très supérieur au tableau habituel”. L’enseignant victime, Zbigniew Dolinski, revient sur l’agression “pour ouvrir les yeux à mes collègues”, explique-t-il, “car j’ai fait l’expérience qu’on se retrouve très vite très seul quand cela vous arrive”. À l’époque âgé de 46 ans, ce professeur (non nommé) de mécanique automobile fait de fréquents remplacements. L’Institut technique de Morlanwelz est son trentième établissement. Sans formation spécifique, il hérite d’une classe difficile de jeunes de 16 à 20 ans. LE 13 DÉCEMBRE 2001, quatre élèves s’emparent d’un tracteur tondeuse industriel qu’ils poussent dans sa direction. Un cinquième a pris place aux commandes de l’engin qui fonce sur lui. La machine pèse une tonne. Un réflexe, dit-il, lui sauve la vie. Néanmoins encastré dans des armoires métalliques contre le mur en béton, le professeur est blessé aux genoux, à la nuque, aux bras et plusieurs doigts. Sur le plan psychologique, il est toujours sous thérapie. À force de volonté, il a voulu reprendre un intérim il y a deux ans. Mais l’expérience a échoué. Pour le psychiatre, la “reprise du travail comme enseignant est tout simplement inenvisageable”. Les quatre élèves qui poussaient la machine n’ont reçu ni sanction ni punition. Quant à celui au volant du tracteur, la direction de l’école a hésité entre “quelques jours d’exclusion” et “recopier le règlement”. La justice l’a condamné plus tard à deux ans avec sursis. Zbigniew Dolinski ajoutait hier qu’il avait déjà essuyé précédemment des jets de boulons et des élèves l’avaient menacé de l’arroser d’essence et mettre le feu. De la Communauté française, il a reçu : 12 séances d’assistance psychologique; 90 % de son traitement pendant trois ans et, depuis fin 2004, une pension de 350 euros. Et c’est tout. Condamné à verser 50.000 euros, l’élève n’a rien versé à l’enseignant. “Heureusement, conclut M. Dolinski, mon avocate Isabelle Vausort a pu convaincre la Commission d’aide aux victimes de verser ce montant apparemment inhabituel, en tout cas plus élevé qu’à l’ordinaire.” Aujourd’hui âgé de 60 ans, l’enseignant ajoute qu’il n’a reçu aucune visite à l’hôpital durant la durée de plusieurs semaines de l’hospitalisation ni le moindre mot de soutien, encouragement et sympathie. Mémo du 02 et 03 septembre 2015 Contact : Marilyn MAHY 39