Les crises de colère - Au pied de l`échelle
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Les crises de colère - Au pied de l`échelle
Les crises de colère Qu’est-ce que c’est ??? Il n’y a rien de négatif dans la colère ! C’est une émotion légitime qu’il ne faut pas confondre avec la violence et la méchanceté. C’est l’expression violente de la colère qui est injustifiable : les hurlements, les insultes, les menaces à l’endroit des autres, les gestes agressifs … Il existe deux types de colère : la colère explosive et la colère exprimée1. La colère explosive est celle qui se manifeste par des gestes, des cris. C’est celle qui est le plus souvent utilisée par les jeunes enfants, âgés de 0 à 4 ans. La colère exprimée est celle verbalisée par l’enfant, qui tente de négocier pour régler ses conflits. Cette dernière s’installe après 3 ans et est signe d’un auto-contrôle plus présent. Elle doit naturellement être soutenue, montrée et encouragée par l’adulte. Les déclencheurs de la colère : La colère est une émotion secondaire. Avant la colère, il y a la fatigue, la faim, la tristesse, l’impuissance, le rejet, la déception, la frustration, le sentiment de ne pas être aimé, le manque de mots pour exprimer ses besoins, les interdictions, le besoin d’être vu/et ou entendu, le besoin de connaître les limites et les attentes, le besoin d’autonomie, le besoin de prendre des décisions, le besoin de savoir ce qui s’en vient, etc. Une fois que vous connaissez la ou les raisons qui sont à la base de la crise de l’enfant, il est plus facile par la suite d’intervenir en lien avec le besoin exprimé par le comportement. Agir au lieu de réagir : Quand l’enfant pique sa crise de colère, notre intervention revêt toute une importance!!! Soyez consciente qu’on ne peut pas éliminer complètement les crises de colère, mais vous pouvez diminuer leur nombre ! Voici quelques pistes : Restez calme et agissez rapidement. N’attendez pas d’être à bout, d’entrer vous-même dans une colère et de perdre votre sang-froid. Parlez d’une voix calme, directe. Acceptez, reconnaissez l’émotion et nommez-là à l’enfant. C’est difficile de … Tu es fâché parce que … Tu as le droit d’être fâché, mais je ne peux pas accepter que tu … tout en donnant votre attente je n’accepte pas que tu me frappes. Je préfère que tu parles au lieu de crier … ou Quand tu cries, je ne 1 Référence Boucier, Sylvie (2008). L’agressivité chez l’enfant de 0 à 5 ans, Éditions du CHU Sainte-Justine, Montréal. 2009 Isabelle Lavigne pour le CPE Au pied de l’échelle 14/02/2012 comprends pas ce que tu essaies de me dire … tu es fâchée, alors dis-le moi et je vais t’aider. ETC. Évitez de banaliser (ce n’est rien …) ou de disqualifier (tu te fâches pour rien) la colère ou toute autre émotion. C’est par la reconnaissance et l’acceptation de nos émotions et celles des autres qu’on en vient à démontrer de l’empathie. Cherchez l’origine du problème, écoutez, décodez. Il est possible de désamorcer la crise qui commence en mettant simplement des mots sur ce qui se passe Tu te fâches parce que … Tu n’aimes pas quand … et tout de suite demander ce que l’enfant peut faire à la place de faire une crise. Tentez de lui faire comprendre ce qui se passe et de le guider à verbaliser pour régler le problème avant que n’éclate la colère. Si la colère explose malgré tout, veuillez à ce que personne ne se blesse. Éloignez les pairs à la limite … Maintenez vos limites, votre consigne, ne cédez pas face à la crise. Si l’enfant boude ou tape du pied, laissez-le faire, mais s’il hurle ou donne des coups de pied, demandez-lui de se retirer dans un endroit/coin calme, sans le moraliser et lui parler sans arrêt. Il pourra revenir auprès de vous une fois qu’il aura cessé de crier et qu’il sera prêt à parler. Dites-lui vos attentes : Je vais te parler quand tu seras prêt à parler. Quand tu cries, je ne comprends pas tes mots. N’oubliez pas que pendant une crise, l’enfant n’est pas disposé à écouter. Attendez que la colère soit terminée. Il est possible d’offrir à l’enfant un endroit pour se calmer, un aire de jeux calmes, ce qui aura pour effet de le laisser passer sa colère. L’enfant peut avoir en sa possession des jeux calmes, qui l’amèneront à se calmer comme des livres, des jeux de manipulation, des feuilles à déchirer, des éponges à serrer ou à lancer, etc. Après la crise de colère, discutez de ce qui s’est passé, du pourquoi de votre consigne ou de votre refus, des solutions qui existent et de l’avantage de parler au lieu de crier (quand tu te fâches, tu peux me le dire ou le dire à tes amis au lieu de crier ou de donner des coups. Je ne comprends pas quand tu cries, mais quand tu parles, c’est plus facile de régler le problème .). Renouez avec l’enfant et ne prononcez pas des paroles blessantes qui pourraient altérer le lien de confiance. Pour terminer, demandez-lui de mettre tout de suite en pratique sa solution et de réparer son geste (que ce soit de s’excuser, de ranger, de soigner un ami, etc.) tout en l’encourageant dans ce qu’il fait comme geste positif. Ah, je suis contente que tu m’aides ou Wow, tu viens de faire une belle demande et ton ami te comprend quand tu lui parles. Pour prévenir les crises ??? L’enfant vit de nombreuses contraintes dans une journée. Pour le libérer des frustrations accumulées, il faut offrir des activités très énergiques. Ces activités libèrent les mauvaises humeurs et dépensent les énergies d’une manière saine. 2009 Isabelle Lavigne pour le CPE Au pied de l’échelle 14/02/2012 Il est aussi favorable de discuter avec l’enfant des situations qui le font fâcher, de lui faire prendre conscience de la façon qu’il réagit (crise, cris, etc.) et de ce qu’il peut faire à la place (Tu n’aimes pas attendre après moi quand je suis occupée ? Que peux-tu faire en attendant que je sois libre ? et encourager sa solution tout en lui rappelant durant la journée !). Autre chose, quand vous savez ce qui déclenche les crises, par exemple quand l’enfant se faire dire non, surveillez sa réaction tout en restant près physiquement. De cette façon, vous serez prête à intervenir. Jouez et prenez plaisir à : Déchirer les catalogues; Courir; Chiffonner du papier; Lancer du papier; Déchirer du papier; Crier très fort; Frapper sur un coussin ou un ballon ou autre; Grimper et sauter; Aller dehors; Jouer à des activités exutoires = pâte à modeler, peinture, dessin, bacs de riz ou autre de manipulation, etc. qui ont l’avantage de calmer les enfants !!! Ces activités ont tendance à calmer les enfants et à augmenter leur capacité de concentration, tout en les occupant ! Ce qui diminue certaines interventions ! Il est aussi très avantageux de s’asseoir pour jouer avec eux durant la journée, ce qui répondra à leur besoin d’attention ! Sur ce, bonnes interventions 2009 Isabelle Lavigne pour le CPE Au pied de l’échelle 14/02/2012