La boire de Soudon - Maison de la Rivière
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La boire de Soudon - Maison de la Rivière
BIARNÈS Solène BENAY Anthony 2011/2012 SIL Technicien Qualité des Milieux Aquatiques CFPPA Le Fresne La boire de Soudon : diagnostic morphologique, fonctionnel, physico-chimique et biologique. Maître de stage : M. Guillaume CHASLERIE Responsable de formation : M. Olivier ZIBERLIN Remerciements Nous tenons à remercier les différents interlocuteurs qui ont permis la bonne progression de ce stage. En premier lieu il s’agit de remercier Guillaume Chaslerie de nous avoir accueillis au sein de la Maison de la Rivière. Des instants de convivialité et des échanges sympathiques auront égayé et nourri ces six courtes semaines de stage. D’autres personnes ont été associées au déroulement du stage au cours de ces différentes phases et il s’agit de ne pas les oublier. Nous remercions Marco Hunault, maire de Juvardeil qui nous a fait bénéficier de son carnet d’adresses pour notre recherche de matériel. Il nous a permis de prendre contact avec Michel Esnault, chef de secteur Nord Anjou de la SAUR que nous nous devons de chaudement remercier pour un prêt matériel sans condition de 4 semaines. Les deux agents de l’agence départementale Maine et Loire de l’ONEMA doivent être remerciés pour leur disponibilité et leur regard technique porté sur notre étude. Les « sbires » remercient aussi Yann Nicolas pour les mêmes raisons ainsi que pour son franc parler. Nous remercions aussi Guillaume Rocher de la cellule Aster du Conseil Général du Maine et Loire de s’être déplacé et de s’être intéressé à notre travail. Lionel Barbot (exploitant agricole bio sur des parcelles attenantes à la boire) doit être salué pour la demie-journée qu’il nous a consacré et pour sa disponibilité générale qui nous a permis de bénéficier d’un regard nouveau sur notre site d’étude. Enfin, il s’agit de ne pas oublier Florence de l’office de tourisme pour sa bonne humeur, Simon pour le matériel récupéré au collège de Châteauneuf sur Sarthe et enfin les secrétaires de mairie de Juvardeil, Cheffes et Etriché sollicitées pour des relevés de propriétaires. Sommaire 1) 2) Introduction 1.1 La Maison de la Rivière 1.2 Les Basses Vallées Angevines 1.3 L’étude Déroulement du stage (Matériel et méthodes) p1 p5 2.1 Phase 1 : recherche de matériel, appui technique, définition d’une problématique et diagnostic morpho-fonctionnel. 2.2 Phase 2 : analyses physico-chimiques 2.3 Phase 3 : Analyses biologiques 3) Résultats et interprétation p 14 3.1 Etat des lieux morphologique. 3.2 Analyses physico-chimiques 3.3 Analyses biologiques 3.4 Comparatif avec une boire restaurée 3.5 Critiques du protocole réalisé 4) Propositions 4.1 Ouvrages hydrauliques 4.2 Curage 4.3 Intervention sur les obstacles à l’écoulement 4.4 Problématiques dans la réalisation des travaux 4.5 Intervenir sur les installations d’assainissement non conformes 4.6 Engager une réflexion générale sur les cours d’eau de tête de bassin versant p 22 1) Introduction 1.1 La Maison de la Rivière La Maison de la Rivière est installée avec l’Office de tourisme Entre Sarthe et Mayenne dans des locaux communs à Châteauneuf-sur-Sarthe. Elle est le fruit de l’initiative de passionnés de batellerie qui ont souhaité faire partager leur savoir. Son directeur et par la même notre maître de stage est M. Guillaume Chaslerie qui en est le seul salarié. Elle a pour objectif de présenter la rivière sous son aspect historique, notamment par l'activité fluviale des siècles passés. Cette structure propose des activités autour de la thématique de la rivière, des expositions dédiées à la batellerie (plus particulièrement sur la Sarthe). La structure propose aussi des sorties pédagogiques pour les scolaires. En effet, la Maison de la rivière et l’office de tourisme Entre Sarthe et Mayenne sont aussi gestionnaires du bois de la Jeunerie dans lequel sont organisées diverses sorties et manifestations autour des thématiques environnementales. La Maison de la rivière n’est donc pas un établissement de compétence environnementale à proprement parler mais souhaite élargir ses activités en tant que médiateur de territoire. En effet, la structure étant portée par un « local », elle dispose d’un réseau de personnes ressources fortement impliquées dans la dynamique du territoire (exploitants agricoles, élus, réseau associatif, etc.). C’est à ce titre que la Maison de la Rivière a souhaité élargir son champ de compétence depuis 2011 pour s’intéresser au milieu rivière et non plus seulement à la batellerie. 1.2 Les Basses Vallées Angevines 1.2.1 Présentation générale L’étude menée s’inscrit dans la globalité du site des Basses Vallées Angevines. Il convient dès lors de présenter ce dernier pour mieux contextualiser le travail effectué. Ce site est un vaste ensemble de plaines humides et inondables situé juste avant la confluence de la Sarthe et de la Mayenne dans la Maine. Le site est traversé par trois rivières puisque le Loir le parcourt lui aussi. Le site inclut aussi les prairies de la Baumette situées au sud de la ville d’Angers. Cette zone humide englobe 9189 ha situés sur des terres basses allant de 14 mètres en aval à 19 mètres en amont. Le paysage est formé d’une alternance de vastes prairies ouvertes délimitées par des haies bocagères, de zones bocagères plus denses, de fossés et de rivières bordés de frênes et de saules, de villages, hameaux et fermes, de parcelles cultivées et enfin de peupleraies. Du point de vue géologique et pédologique, les Basses Vallées Angevines sont situées aux marges orientales du Massif armoricain, caractérisé par la présence de granit, et au Sud Est du Bassin parisien, constitué de roches sédimentaires essentiellement calcaires. Page 1 Du point de vue des usages agricoles recensés sur le site, on note une prédominance des prairies de fauche et des pâturages tardifs. Selon le Document d’Objectif Natura 2000 la répartition de l’occupation des sols est la suivante : On note la présence des peupleraies au second rang des surfaces occupées. Le développement de la populiculture est un phénomène récent, remontant aux années soixante-dix. Il ne représente en rien une activité historique sur le site des Basses Vallées mais résulte plutôt de la coïncidence de différents paramètres à savoir : la déprise agricole, le prix du foncier peu élevé et des avantages Figure 1 : Utilisation du sol sur le périmètre Natura 2000 des Basses Vallées Angevines financiers et fiscaux à la plantation. Les vastes surfaces plantées ont considérablement modifié le paysage ainsi que le potentiel tant faunistique que floristique du site. Les Basses Vallées Angevines présentent une richesse floristique et faunistique (plus particulièrement avifaunistique) hors du commun (cf. listes d’espèces patrimoniales en annexe 1). Le site abrite régulièrement plus de 20 000 oiseaux d'eau. Il représente par exemple le plus important site de nidification du Râle des genêts dans la région des Pays de la Loire, ainsi que le premier site de France pour cette espèce menacée au niveau mondial. A ce titre, cet espace fait l’objet de diverses mesures de protection. 1.2.2 Zonages de protection sur les Basses Vallées Angevines Les Basses Vallées Angevines sont inscrites au réseau NATURA 2000 sous 2 périmètres : - une Zone de Protection Spéciale (ZPS) de 7162 ha issue de la Directive Oiseaux et une future Zone Spéciale de Conservation (ZSC) de 9189 ha issue de la Directive Habitats. La ZPS est incluse dans la future ZSC. Le site est aussi inscrit aux inventaires ZNIEFF type 1 et 2. Il représente une Zone humide d’importance nationale. Enfin, il dispose d’une reconnaissance de niveau internationale en tant que secteur d'application de la convention de Ramsar. Page 2 1.3 L’étude 1.3.1 Où? Le stage s’inscrit dans le cadre de l’étude de la boire de Soudon. Celle-ci est un bras mort domanial de la Sarthe connecté en amont comme en aval probablement d’origine naturelle étant donnée sa présence sur les documents anciens (carte Cassini, Cadastre napoléonien, etc.). Elle parcourt le territoire de 3 communes Juvardeil et Etriché en partie amont, Cheffes en partie aval. Elle s’étend sur près de 4 km avec une différence notable entre amont et aval en terme de section (s’élargissant en arrivant vers l’aval) et de profondeur (même tendance évolutive). La nature des sols est alluvionnaire mais la boire se trouve largement envasée voire ponctuellement atterrée. Son exutoire naturel s’est trouvé modifié puisque, du fait d’aménagements, elle rejoint désormais le ruisseau du Piron (fortement impacté par les problématiques agricoles) sur la commune de Cheffes avant de passer dans un tunnel pour déboucher au Bief du moulin de Cheffes (bras de Sarthe). L’étude s’est cantonnée à la partie boire de Soudon à proprement parler et n’a pas concerné la partie aval de la confluence avec le Piron. 1.3.2 Pourquoi ? La boire de Soudon (cf annexe 2) se trouve en relatif désintérêt de la population locale et en voie de comblement. Il demeure cependant un intérêt de certains exploitants agricoles quant à l’usage de cette dernière (abreuvement du bétail, émondage de frênes) ainsi que de la fédération de pêche Maine et Loire trouvant en cette boire un secteur potentiel de frai si jamais elle venait à retrouver un fonctionnement normal. De plus, la boire est classée en tant que réserve de pêche pour l’année 2012. (cf. annexe 3) Symbole de cette volonté de reprise en main locale, la Maison de la Rivière a souhaité lancer une dynamique autour de cette boire avec un premier de stage de Master 1ère année Dynamiques Territoriales et Paysagères effectué en 2011 par Sophie Robert. Cette dernière s’est beaucoup attardée sur les usages de la boire et un diagnostic sommaire du territoire. La mission de 6 semaines qui nous a été proposée s’inscrit dans la continuité logique de cette dernière étude et doit permettre d’obtenir une approche plus technique quant à la qualité et la fonctionnalité de la boire. Le travail produit est dans la droite lignée et constitue une déclinaison locale de l’étude préalable à la restauration et l’entretien des milieux humides et du réseau hydrographique des Basses Vallées Angevines produite par le bureau d’études Hydroconcept. En effet, cette dernière adopte une approche globale du territoire qui se devra d’être précisée localement pour rendre applicables les actions prévues. De surcroit, l’étude s’inscrit naturellement dans les grandes orientations du Documents d’Objectifs de la ZPS et SIC Basses Vallées Angevines qui évoque les boires sous différents angles : - « Les boires présentent un fort intérêt écologique, tant floristique que faunistique (rôle de frayères) ». Page 3 - Entretien des fossés et boires pour le maintien des forêts alluviales résiduelles. Rôle de la ripisylve des boires de reposoir pour les grands échassiers et Ardéidés. Neuf espèces d’oiseaux, classées à l’annexe I de la Directive Oiseaux occupent les prairies inondées les plus basses principalement les bords de boires et de fossés (10 mètres aux abords). Figure 2 : 9 espèces d'oiseau annexe I inféodées aux abords de boires et fossés. Les boires s’inscrivent donc totalement dans la mosaïque d’habitats offerte par les Basses Vallées Angevines. Le DocOb préconise par ailleurs l’entretien concerté de ces dernières. - L’organisation des abreuvements des troupeaux aux abords des boires fait l’objet d’une action codifiée en 1.6. La restauration et l’entretien du réseau hydraulique secondaire selon des modalités favorables aux espèces et aux habitats d’intérêt communautaire fait l’objet d’une action codifiée en 3.1. 1.3.3 Quelle approche ? La première approche a été de se concentrer sur la boire et de déterminer quels seraient les paramètres les plus judicieux à évaluer pour obtenir un aperçu de sa fonctionnalité et de sa qualité. Il a fallu dans ce cas tenir compte de différents paramètres limitants incluant : - la mauvaise saison (de janvier à mi-mars), le manque de matériel à disposition, certaines lacunes techniques de terrain, et enfin le facteur temps : 6 semaines de stage ne permettent pas de conduire une étude en profondeur et nécessitent des choix et orientations. Nous avons pu cependant rapidement nous rendre compte au cours du déroulement de ce stage qu’il semblait plus judicieux d’élargir la problématique comme nous le décrirons dans la suite du rapport. Page 4 2) Déroulement du stage (Matériel et méthodes) Le travail a été conduit en binôme. Nous avons adopté une approche globale incluant les paramètres morpho-fonctionnels ainsi que physico-chimiques et biologiques pour la caractérisation de la boire. 2.1 Phase 1 : recherche de matériel, appui technique, définition d’une problématique et diagnostic morpho-fonctionnel. 2.1.1 Recherche de matériel La première partie du stage a été dédiée à la recherche de matériel de sorte à ce que nous puissions élargir le champ des possibilités s’offrant à nous pour caractériser la boire. Pour ce faire il a bien évidemment fallu mobiliser les différents acteurs et contacts pour obtenir des résultats. Tout d’abord Guillaume Chaslerie nous a permis de prendre contact avec Marco Hunault (maire de Juvardeil) afin qu’il nous fournisse un contact à la SAUR (gestion de l’eau potable et eaux usées). Notre contact a été Michel Esnault le chef de secteur Nord Anjou qui nous a gracieusement prêté du matériel (conductimètre, pHmètre (défectueux), tarière) pendant tout le long des 4 semaines de stage suivantes. 2.1.2 Définition des problématiques Au-delà des considérations logistiques, les différentes rencontres auront été l’occasion d’aborder l’étude de la boire sous différents angles. En effet, nous avons aussi pu rencontrer deux agents du service départemental Maine et Loire de l’ONEMA. Ces derniers nous ont clairement laissé entendre que le fait de se cantonner à l’étude de la boire pouvait être très restrictif et finalement fournir assez peu de résultats en termes physicochimiques et biologiques. Ils ont été les premiers à suggérer l’élargissement de la problématique aux affluents incluant notamment le ruisseau de la Ganerie (cf. annexe 4). Les échanges se sont poursuivis avec Yann Nicolas, ingénieur à la Fédération de pêche Maine et Loire et ont abouti sensiblement aux mêmes conclusions. La rencontre de Lionel Barbot, exploitant agricole, éleveur bio sur certaines parcelles attenantes à la boire et ses affluents a permis d’avoir un regard sur les usages de la boire, une vision plus générale du territoire et enfin une suggestion d’étude de certains affluents en abordant l’impact potentiel de la carrière de la Saulaie à Juvardeil ou encore celui des peupleraies et terres cultivées. Enfin, la rencontre de Guillaume Rocher de la Cellule Aster du Conseil Général de Maine et Loire a fourni une vision élargie à l’échelle de l’étude Hydroconcept sur les boires, une suggestion de rapprocher la boire de Soudon de celle du Curé (précédemment restaurée). De son côté ce dernier s’est directement rapproché de la Maison de la Rivière comme potentiel maître d’œuvre de travaux à engager sur la Boire de Soudon. Page 5 L’angle d’attaque du stage a été clairement établi à l’issue de ces deux semaines : mener un diagnostic étendu de la boire de Soudon en réalisant : - Le diagnostic de la boire de Soudon (physico-chimique, fonctionnel et biologique) Un comparatif boire de Soudon et boire du Curé (restaurée) Un état des lieux des affluents de la boire de Soudon (physico-chimique et biologique). 2.1.3 Diagnostic morpho-fonctionnel de la boire. Pendant ces deux premières semaines, en l’absence de matériel, un diagnostic morphofonctionnel de la boire a été réalisé incluant un relevé des obstacles à l’écoulement de l’eau adjoint d’un relevé des propriétaires riverains. La finalité première de ce travail étant d’établir un réel programme d’action à l’échelle locale pour rétablir la fonctionnalité du milieu. Il a aussi permis de prendre un premier contact avec le linéaire de la boire et ainsi pouvoir mieux appréhender son fonctionnement. Au point de vue matériel l’approche s’est révélée assez basique puisque le repérage s’est opéré sur une carte IGN scan 25. Le repérage terrain plus précis des embâcles a été effectué sur la base de fond de plans orthophoto avec les couches IGN scan 25 et Cadastre en transparence exportés depuis le site geoportail.fr. La boire a ainsi été fractionnée en différents secteurs (échelle 1:2000) tous arpentés sur le terrain de sorte à obtenir un relevé complet des obstacles à l’écoulement sur l’ensemble du linéaire. Il est à noter que chaque embâcle ou Photo 1 : Embâcles multiples à l'aval de la boire de Soudon. portion de linéaire obstrué a fait l’objet d’une photographie qui a été intégrée dans les différentes fiches actions. En ce qui concerne l’approche méthodique de ce diagnostic, l’idée a été d’obtenir un document opérationnel pour pouvoir opérer les travaux nécessaires sur les obstacles à l’écoulement de la boire. Pour ce faire, un relevé complet du parcellaire attenant à la boire a été réalisé. De ce relevé (réalisé grâce à l’outil cadastre.gouv.fr), a découlé un relevé des propriétaires correspondants réalisé avec l’aide précieuse des secrétaires de mairie de Cheffes, Juvardeil et Etriché qu’il convient naturellement de remercier pour leur disponibilité et sympathie dans la réalisation d’un travail assez long. Les informations de contact des propriétaires sont donc inclues dans la fiche action (cf. annexe 5). Enfin, un travail de cartographie permettant un repérage clair des travaux à réaliser a été mené sous Adobe illustrator. Page 6 2.2 Phase 2 : analyses physico-chimiques 2.2.1 Objets d'étude Des prélèvements sur la boire de Soudon ont été effectués afin d'analyser la qualité physicochimique de ses eaux. Par ailleurs, le même type d'étude a été mené sur certains de ses affluents dans l'hypothèse de mettre en relief un impact de ces derniers sur la qualité des eaux de la boire. De même, afin d'établir un comparatif avec une boire déjà réaménagée, les mêmes analyses ont été menées sur la boire du Curé. 2.2.2 Les paramètres analysés a) Température de l’eau Les analyses physico-chimiques des eaux de la boire de Soudon ayant été menées durant une période hivernale, il n'a pas été jugé nécessaire de mettre en relief le phénomène de stratification thermique, facilement observable en été. b) Conductivité La valeur de la conductivité (mesurée en µS/cm à 25°C) augmente avec la minéralisation de l’eau. La mesure de la conductivité est utilisée pour évaluer la teneur en éléments dissous dans l'eau. En France, environ 90% des eaux superficielles ont une conductivité inférieure à 1 000 μS/cm. Relation entre la conductivité d’une eau et sa minéralisation (Source : Rodier 1996) Conductivité < 100 μS/cm : minéralisation très faible 100 μS/cm < Conductivité < 200 μS/cm : minéralisation faible 200 μS/cm < Conductivité < 333 μS/cm : minéralisation moyenne 333 μS/cm < Conductivité < 666 μS/cm : minéralisation moyenne accentuée 666 μS/cm < Conductivité < 1 000 μS/cm : minéralisation importante Conductivité > 1 000 μS/cm : minéralisation élevée Ce paramètre renseigne sur l’origine de l’eau. En général, elle est relativement faible dans les zones à substrats acides ou à sous-sol siliceux. La conductivité renseigne également sur l’état trophique du milieu : lorsque le milieu a tendance à être oligotrophe, la conductivité a des valeurs faibles ; à l'opposé, un milieu eutrophe présente une forte conductivité. Page 7 c) pH Le pH des eaux naturelles est souvent lié à la nature des terrains traversés. Pour pouvoir être compatible avec la vie piscicole, le pH de l’eau doit être compris entre 5 et 9, avec une zone optimale entre 6 et 7,2 (Nisbet & Verneaux, 1970). Le pH reflète aussi l’activité biologique du milieu et peut donc connaître des variations saisonnières voire journalières. Une alcalinisation peut être causée par une hausse de l’activité photosynthétique dans le bras mort. d) Dureté carbonatée KH Cette valeur est la résultante de la mesure de la concentration en carbonates et bicarbonates de calcium et de magnésium. Le bicarbonate de calcium [Ca(HCO3)2] a un effet tampon sur le pH. Plus la dureté carbonatée sera élevée, plus le pH sera élevé et stable. En revanche, plus elle sera faible, plus le pH pourra être faible et sujet à des variations importantes. En règle générale, la dureté carbonatée représente 70 à 80% de la dureté totale. e) Dureté totale GH On appelle dureté totale la concentration de tous les minéraux contenus dans une solution d'eau : plus cette concentration est forte, plus l'eau est dure ; au contraire plus cette concentration est faible, plus l'eau est douce. La grille présentée ci-dessous permet de qualifier les eaux selon leur degré de dureté. Ainsi nous pouvons qualifier l'eau en fonction de sa dureté, en degrés allemands (GH) ou degrés français (TH) : De 0 à 3°GH (0 à 5°TH), on a affaire à une eau très douce, De 3 à 6° GH (5 à 10°TH), on a affaire à une eau douce, De 6 à 9° GH (10 à 15°TH), on parlera d'une eau moyenne, Au dessus de 9°GH, il s'agira d'une eau dure, et d'une eau très dure au-delà de 16°GH (30°TH) f) Teneur en nitrates NO3-: Dans les eaux naturelles non polluées, les taux en nitrates peuvent varier selon la saison et l’origine de l’eau : de 1 à 15 mg/L. Une concentration de 2 ou 3 mg/L peut être considérée comme normale (Rodier, 1996). Des teneurs supérieures à 50 mg/L la rendent impropre à la consommation humaine en France. Page 8 g) Teneur en nitrites NO2- : Le nitrite est un élément fertilisant résultant de la décomposition des acides aminés, urée, ammoniaque NH4+. La mesure de la teneur en nitrites indique l'état de fertilisation de l'eau. Une eau à forte teneur en nitrites favorise le développement du phytoplancton et des algues filamenteuses. h) Concentration en orthophosphates Leur présence naturelle dans les eaux résulte de la nature des terrains traversés ainsi que de la décomposition de la matière organique. La teneur des eaux naturelles non polluées par une quelconque activité humaine est de l'ordre de 0,01 à 0,015 mg/L de PO4 3-(Agence de l'eau LoireBretagne). Des teneurs supérieures à 0,5 mg/L doivent constituer un indice de pollution. Dans les bras morts, peu de matières en suspension s'exportent, faute de renouvellement de l’eau. Les apports se font généralement en faible quantité. Par conséquent, le phosphore contenu dans de tels milieux y effectue un cycle en continu et peut avoir des incidences notables. Par ailleurs, la matière végétale naturelle des bras morts a une capacité à fixer le phosphore de l'ordre de 20 à 40 kg/ha/an. A la mort des végétaux, le phosphore retourne au milieu avant d’être de nouveau prélevé par de nouvelles plantes. Le phosphore, au même titre que les nitrates favorise la multiplication des algues et contribue à l’eutrophisation. Les engrais minéraux restent la première source de phosphore perdu dans les eaux (50 %) en France, devant les déjections animales (directement ou plus souvent via les fumiers et épandages de lisier) (40 %). Viennent ensuite les effluents urbains domestiques (environ 5 %) et industriels (2 %) ainsi que les boues de stations d’épuration (2 %). 2.2.3 Matériel utilisé Grâce au concours de la SAUR, un conductimètre de marque WTW, qui intègre la température (précision : ± 0,5%), à été mis à disposition. La Maison de la rivière ne possédant pas le matériel nécessaire à la conduite de l'étude physicochimique, ce sont des bandelettes colorimétriques qui ont été utilisées pour les tests de dureté (totale et carbonatée), les nitrites, les nitrates et le dichlore. Les mesures de pH ont été effectuées à l'aide d'un réactif permettant une lecture colorimétrique. La concentration des orthophosphates a été mesurée grâce à un kit test à lecture colorimétrique. Page 9 2.2.4 Définition des stations de prélèvement a) BOIRE DE SOUDON (cf. annexe 6) Quatre stations ont été définies. Le choix de ces dernières a été défini selon différents critères qui vont être exposés ci-après : Une station en amont (dans la zone là plus atterrée), pour définir un état physico-chimique des eaux avant tout apport des affluents. La boire est presque essentiellement bordée de prairies de fauche, une seule parcelle est dédiée à l'exploitation agricole (maïs). Ainsi, il est apparu pertinent de définir une station juste en amont puis une juste en aval de cette parcelle cultivée afin d'observer de potentielles répercussions sur la qualité des eaux. Une station a enfin été définie en aval, afin d'évaluer l'impact éventuel du parcours de la boire en lui-même et de ses affluents sur la qualité physico-chimique des eaux. Photo 2 : Seule parcelle cultivée sur le linéaire de la boire. b) BOIRE DU CURÉ (cf. annexe 7) De la même façon, quatre stations ont été définies sur le cours de la boire du Curé (boire restaurée). La première a été établie non loin de l'embouchure. L’idée étant d'établir un état physico-chimique des eaux avant tout apport des affluents (nous devrions avoir une qualité similaire aux eaux de Sarthe). La station est caractérisée par une ripisylve très clairsemée voire absente. Photo 3 : profil caractéristique de la Boire du Curé La seconde station a été définie après la confluence d'un affluent dans lequel une station d'épuration rejette ses effluents traités. La troisième station a été établie dans une parcelle de peupliers afin d'évaluer leur potentielle incidence sur le milieu. Les prélèvements de la quatrième station ont été opérés à l'aval juste avant le débouché, dans le secteur pour lequel le débit et la vitesse sont le plus forts. Page 10 c) AFFLUENT DE LA GANERIE (cf. annexe 8) Description de l'affluent de la Ganerie : La Ganerie est un petit ruisseau d'environ 1,1Km de long pour une section moyenne de l’ordre de 0,75 m. En amont, sa vitesse d'écoulement est presque nulle, elle est plus importante en aval. La Ganerie naît au sein de prairies de pâturage et de parcelles cultivées. Elle traverse un site d'extraction de graves (les carrières de la Saulaie), son cours est utilisé dans le cadre de cette exploitation. Ce ruisseau rejoint la boire de Soudon quelques 300 m en aval du site d'extraction. Choix des stations sur la Ganerie : Il a été jugé pertinent d'analyser les eaux de ce cours pour deux raisons. La première étant qu'il s'agit un affluent à la boire de Soudon, il donc est intéressant de se pencher sur l'apport de ses eaux - en terme physico-chimique- à celles de la Boire. La seconde vise à mettre en relief l'incidence (ou l'absence d'incidence) de la carrière sur la qualité des eaux le long du cours de la Ganerie. C'est pourquoi il a été décidé de définir une station en amont et une en aval. d) AFFLUENT DE L'ECHILLARDERIE (cf. annexe 9) Description de l'affluent de l'Echillarderie: L'Echillarderie est un ruisseau d'environ 3 Km de long pour une section allant d’une vingtaine de centimètre à l’amont à environ deux mètres à l’aval. Il naît au sein de parcelles cultivées puis traverse quelques parcelles boisées. Sur le dernier tiers de son cours, il borde des propriétés bâties. Choix des stations sur l'Echillarderie : Encore une fois, il a été jugé pertinent d'observer l'apport des eaux de ce cours - en terme physicochimique- à celles de la Boire. L’approche a été similaire à celle adoptée pour le ruisseau de la Ganerie à savoir un comparatif amont-aval. 2.3 Analyses biologiques 2.3.1 Pourquoi Afin de compléter l'étude de la Boire de Soudon, la dimension biologique a été abordée dans les deux dernières semaines de stage. L'objectif était plus de faire un point sur les organismes macroinvertébrés que l'on pouvait rencontrer dans la boire plutôt que de définir une réelle note IBGN, car la boire ne présente pas un faciès suffisamment lotique pour appliquer rigoureusement la procédure d'IBGN. Par ailleurs, en vue de déterminer si la restauration des boires peut avoir une influence sur les individus macro-invertébrés qu'on y rencontre, des prélèvements similaires à ceux de la boire de Soudon ont été effectués sur la boire du Curé, dernièrement restaurée. Enfin, dans le souci d'appliquer rigoureusement le protocole, nous avons tenu à effectuer la procédure d'IBG DCE compatible dans les affluents de la boire (ruisseau de l'Echillarderie et ruisseau de la Ganerie). D'une part, les résultats de l'analyse IBG DCE compatible des ces affluents peut être Page 11 intéressants à mettre en parallèle avec les observations effectuées sur la boire de Soudon. D'autre part, les caractéristiques de ces affluents (notamment du ruisseau de la Ganerie) en termes de profondeur, de variabilité de la vitesse, d'habitats divers, permettent d'appliquer scientifiquement la procédure d'IBG DCE compatible et de pouvoir leur attribuer une note « valable ». 2.3.2 Protocole Le protocole appliqué a été celui de l’IBG DCE compatible. Ce dernier introduit certaine nuances par rapport à l’ancien protocole IBGN avec notamment un passage de 8 à 12 prélèvements par station incluant une différenciation entre des bocaux d’échantillons issus d’habitats qualifiés de dominant et d’autres de marginaux. D’autre part, il prévoit une détermination affinée au genre plutôt qu’à la famille pour les familles très plurigénériques. La note estimée a été obtenue à partir des listes faunistique de référence IBGN. 2.3.3 Les stations 2.3.3.1 Définition des stations Avant toute chose, il convient de préciser que le protocole d’IBG DCE compatible exige des paramètres précis quant au cours d’eau étudié : son écoulement doit être lotique et sa profondeur de l’ordre du mètre au maximum. Par ailleurs, la définition de la station obéit elle aussi à des critères bien définis. Elle se doit d’être représentative de l’ensemble du tronçon étudié, présentant toutes les typologies d’habitats rencontrés sur le cours, avec différentes classes de vitesses. Des paramètres complémentaires sont relevés comme par exemple la température de l’air, les conditions hydrologiques, l’occupation du sol, etc. 2.3.3.2 Choix des stations sur les différents cours a) BOIRE DE SOUDON En théorie, la station de prélèvement doit être relativement représentative de l’ensemble du tronçon que l’on souhaite étudier. Ainsi, elle doit comporter à peu près toutes les typologies d’habitats susceptibles d’être rencontrées le long du cours, toutes ses morphologies, toutes ses différentes classes de vitesses d’écoulement, etc. Cependant, la boire de Soudon offre deux faciès opposables : sur une première partie elle s’avère bordée d’une ripisylve particulièrement dense, alors que sur les parcelles communales elle en est presque dénuée. (Puis, sur la partie aval, elle est de nouveau bordée d’une ripisylve très dense). Par ailleurs, il a été constaté que les habitats variaient selon ces paramètres : beaucoup plus d’hydrophytes ont été observés en partie ouverte. C’est pourquoi il est apparu intéressant de scinder la station de prélèvement biologique en deux points distincts, privilégiant ainsi la représentativité de l’ensemble de la boire dans sa variété d’habitats. Page 12 Les stations d’analyses biologiques de la boire de Soudon sont représentées sur l’annexe 6 par les points 2 et 3’. b) BOIRE DU CURE La station de prélèvement IBG DCE compatible a été établie dans les règles de l’art sur la boire du Curé. Effectivement, ce cours présente les caractéristiques nécessaires à l’application rigoureuse du protocole : Tout d’abord, la boire présente une profondeur inférieure au mètre, et un cours lotique. Ensuite, nous nous sommes attachés à définir une station présentant les trois habitats dominants (litière et débris végétaux, branchages et racines, vase) Photo 4 : Débouché à la Sarthe de la boire du Curé. ainsi que les deux habitats minoritaires (hydrophytes, hélophytes) rencontrés sur l’ensemble du cours. Par ailleurs, il était possible de faire varier les classes de vitesses pour les prélèvements opérés sur cette station. La station d’analyses biologiques de la boire du Curé est représentée sur l’annexe 7 par le point 2’. c) AFFLUENT DE LA GANERIE Deux stations ont été décidées : l’une en partie amont, l’autre en partie aval, l’objectif de ce doublet étant de mettre en relief une potentielle incidence de l’activité des carrières sur l’abondance des macro-invertébrés du cours. En ce qui concerne la station amont, elle a été définie à l’emplacement de la station des prélèvements physico-chimiques pour des raisons d’accessibilité. Quant à la station aval, elle a été définie juste en aval des carrières pour en montrer l’incidence directe s’il y a avant une quelconque atténuation. Les stations d’analyses biologiques du ruisseau de la Ganerie sont représentées sur l’annexe 8 par les points 1 et 2. Page 13 d) AFFLUENT DE L’ECHILLARDERIE En ce qui concerne le ruisseau de l’Echillarderie, la station de prélèvement IBG DCE compatible a été définie pour partie en fonction de celle qui a été retenue pour les analyses physico-chimiques de sorte à obtenir une certaine cohérence et des résultats d’analyse complets. Il aurait été pertinent de mener deux IBG DCE compatible sur ce cours (l’un en amont, l’autre en aval) afin d’observer si les effluents domestiques observés ont une Photo 5 : secteur aval de l'affluent de l'Echillarderie. incidence sur l’abondance des macroinvertébrés. Cependant, le cours ne présente pas une lame d’eau suffisante en amont pour appliquer le protocole. Ainsi, seule une station aval a été retenue. La station d’analyses biologiques du ruisseau de l’Echillarderie est représentée sur l’annexe 9 par le point 2. 2.3.4 Matériel utilisé Un filet Surber a été utilisé pour l’échantillonnage adjoint d’un tamis le tout prêté par le CFPPA pour 3 jours. Les échantillons ont été conservés à l’éthanol 70° dans des bocaux. Le tri et la détermination ont été opérés dans les locaux du CFPPA (laboratoire du bâtiment Maine) pendant une journée et demie. Une loupe binoculaire adjointe du guide invertébrés d’eau douce (Henri Tachet 2000) ont été nos « compagnons de jeu ». 3) Résultats et interprétation 3.1 Etat des lieux morphologique. Le diagnostic de terrain opéré montre différentes tendances. Tout d’abord il est avéré que la boire de Soudon ne connait quasiment plus d’écoulement significatif et que sur au moins 90 % de son linéaire on peut qualifier le faciès observé de lentique. D’autre part, l’envasement de la boire est quasi généralisé voire même son atterrissement dans certains secteurs et plus particulièrement sa partie amont. Photo 6 : Amont de la boire de Soudon fortement atterré. La boire de Soudon présente un tracé relativement méandriforme. Page 14 Différents types d’obstacles à l’écoulement ont été répertoriés sur le linéaire : - Arbre de grande section enraciné dans le lit mineur. Arbre de petite section enraciné dans le lit mineur. Arbre mort en travers du lit mineur. Obstacle de surface constitué par des branchages et/ou végétaux ligneux issus de la ripisylve. (effet peigne). Passage/franchissement non busé ou sous-dimensionné. Une influence non négligeable de ces obstacles est mise en évidence sur la dynamique naturelle d’envasement de la boire de Soudon. En effet, tous les obstacles pré-cités ont tendance à ralentir l’écoulement et accentuer l’envasement par une précipitation facilitée des matières en suspension. Nous nous trouvons donc en présence d’un cercle vicieux puisque l’envasement facilite le développement de végétaux aquatiques abondants puis si atterrissement il doit y avoir, de ligneux au sein même du lit. La dégradation des berges est manifeste sur une bonne partie du linéaire de la boire. Cette dernière est due principalement à deux paramètres : - Le ragondin très fortement présent et régulièrement observé sur la boire au cours des prospections terrain. Le piétinement des berges par le bétail (incluant des abreuvoirs dégradants). Cette dégradation accentue de manière notable le phénomène d’atterrissement et de « banalisation » du milieu. Les berges sont par ailleurs majoritairement abruptes ce qui ne laisse que peu de place au développement d’une ceinture végétale d’étage inférieur. La ripisylve est très marquée par une dominance de la strate arborée. On note cependant la présence ponctuelle d’hélophytes et ce plus particulièrement au passage d’un tronçon en secteur ouvert et prairial. La ripisylve est parfois en trop grosse densité et accentue l’effet de fermeture du milieu. De surcroit cette dernière présente une richesse spécifique très faible. D’autre part, la présence d’une espèce hydrophyte invasive a aussi pu être signalée (Azolla filiculoides) dans ce même secteur prairial. Ce signalement se révèle par ailleurs inquiétant car réalisé au mois de janvier. En effet, après discussion avec Guillaume Rocher (Cellule Aster du Conseil Général 49), il s’avère que cette espèce n’est normalement pas présente en périodes de basses températures et voit son développement exploser au printemps… Photo 7 : Station d'azolla filiculoides. Page 15 3.2 Analyses physico-chimiques (l’intégralité des données relevées a été retranscrite dans les tableaux mais toutes ne seront pas commentées) Figure 3 : Résultats des analyses physico-chimiques sur la boire de Soudon On constate que la conductivité de la boire de Soudon est importante. La conductivité moyenne des quatre prélèvements s'élève à 875 µS/cm. La valeur maximum observée est 995 µS/cm. Cette forte conductivité traduit une forte minéralisation de l'eau. Ceci peut s'expliquer par l'aspect très lentique de la boire : les matières en suspension s'accumulent lentement, l'eau stagnant sans être réellement renouvelée. On constate alors une accumulation de toutes les matières présentes dans l'eau de boire, qu'elles soient arrivées par la boire elle-même ou par lessivage des terrains attenants. Les valeurs les plus élevées de la conductivité correspondent aussi aux stations pour lesquelles la boire est plus stagnante : 836 µS/cm sur la station amont (particulièrement atterrée), 961 µS/cm sur une station située en amont d'un obstacle rendant l'écoulement plus difficile, 995 µS/cm en partie aval (qui se trouve particulièrement obstruée par de multiples embâcles). Par ailleurs, de telles mesures trahissant une eau fortement chargée en matière organique, et bien que les analyses aient été menées en hiver, on peut d'ores et déjà soupçonner une forte eutrophisation des eaux en périodes estivales. Les valeurs de pH relevées restent dans des normes acceptables et ne connaissent quasiment aucune variation d’amont en aval. L’eau de Soudon est qualifiable de très dure puisque la valeur de GH est supérieure ou égale à 16°dH avec une dureté carbonatée elle aussi très élevée. Cette valeur explique peut-être pour partie la régularité des valeurs de pH relevées de part le fort pouvoir tampon des bicarbonates de calcium. Aucune présence de nitrite n’a été détectée ce qui dénote une bonne santé du milieu. Cependant, une légère présence de nitrates a pu être mise en évidence légèrement en aval de la parcelle cultivée. La concentration en phosphate relevée est relativement élevée et connait de plus une augmentation à 1 mg/l en aval de la parcelle cultivée atteignant un niveau pouvant être qualifié d’inquiétant. Le ruisseau de la Ganerie semble avoir une influence sur la qualité des eaux de la boire puisque cette dernière voit sa dureté carbonatée chuter de 20 à 10° dH après la confluence avec ce dernier (qui a une valeur de dureté carbonatée plus faible comme nous le verrons par la suite). Page 16 Si on compare les résultats obtenus en boire de Soudon à des analyses opérées dans les eaux de Sarthe en amont et en aval de la boire, certaines différences notables apparaissent. L’eau de la boire de Soudon est nettement réchauffée, sa conductivité est bien plus élevée. Le pH est quant à lui plus faible. Les valeurs des concentrations en nitrates sont bien plus élevées en eaux de Sarthe. Cela laisse penser à un rôle épurateur de la boire. Une présence de nitrite est Figure 4 : Analyses eaux de Sarthe détectée dans la Sarthe mais n’a pas été signalée en boire de Soudon. Les valeurs de concentration en orthohosphates sont par contre nettement plus faibles dans les eaux de Sarthe. Cette différence met en évidence un apport issu du bassin versant de la boire. Il convient cependant de relativiser la portée de cette comparaison puisque les paramètres physico-chimiques peuvent être influencés par les conditions hydrologiques propres à chaque année. Figure 5 : Résultats des analyses physico-chimiques sur le ruisseau de la Ganerie Une variation amont-aval est mise en évidence au niveau du pH (descendant) et de la teneur en orthophosphates multipliée par 4 (de 0,05 mg/l à 0,2 mg/l). Les valeurs ne dénotent aucune pollution significative si ce n’est une minéralisation moyenne des eaux. Le passage par les carrières semble avoir une influence sur certains paramètres (PO43- et pH) mais nous ne sommes pas en mesure de l’expliquer. Page 17 Figure 6 : Résultats des analyses physico-chimiques sur l'affluent de l'Echillarderie L’affluent de l’Echillarderie montre une évolution amont-aval significative notamment en ce qui concerne la concentration en orthophosphates et la conductivité. Une teneur relativement importante en nitrates et orthophosphates sont relevés sur tout le cours d’eau probablement du fait de sa « naissance » en terres cultivées. L’évolution de la conductivité tient pour beaucoup au faciès très couvert et peu dynamique que connait le cours d’eau avant de rejoindre la boire de Soudon. L’évolution de la teneur en orthophosphates est quant à elle probablement explicable par la traversée de la zone habitée au cours de laquelle l’eau reçoit quelques effluents d’installations d’assainissement défectueuses voire absentes… Photo 8 : Effluents domestiques rejetés dans l'affluent Echillarderie. 3.3 Analyses biologiques Un seul IBG DCE compatible a pu être mené jusqu’à son terme dans le temps qui nous a été imparti. Ce dernier était celui de la Ganerie. La note médiocre de 5 a été calculée. Cette dernière résulte d’un Groupe indicateur de niveau 3 (Hydropsychidae) et d’une richesse spécifique de 7 taxons. La robustesse de la note est relativement faible et pourrait facilement tomber à 4 si l’on considère qu’un seul taxon membre du GI 3 a été identifié et que l’on pourrait facilement tomber dans la tranche 4 à 6 en termes de richesse spécifique. D’autre part les taxons représentant du groupe indicateur 1 sont présents en nombre (Chironomidae, Achètes, Oligochètes). De surcroit, les Hydropsychidae ont été échantillonnés dans un substrat qualifié de marginal. Ce dernier est donc de Page 18 fait moins présent sur le cours d’eau et plus sensible. Il est probablement moins représentatif de l’état biologique réel du cours d’eau. Quelques groupes ont cependant pu être identifiés dans les prélèvements de la boire de Soudon comme les Bithynia, les Lymnaeidae, les Planorbidae, les Chironomidae ou encore les Gammaridae. 3.4 Comparatif avec une boire restaurée 3.4.1 Aspects morpho-fonctionnels La boire du Curé, récemment restaurée a été arpentée afin de connaître les effets des travaux sur la fonctionnalité du milieu et sur sa qualité biologique et physico-chimique. Celle-ci est encore une fois une boire de Sarthe dont l’embouchure se situe sur la commune de Tiercé et le débouché à Briollay pour un linéaire d’environ 5 kilomètres. Elle est elle aussi classée en réserve de pêche pour l’année 2012 (cf. annexe 3). Photo 9 : Pont cadre sur la boire du Curé. Du point de vue fonctionnel, il est évident que la boire du Curé est bien plus courante que la boire de Soudon. Le faciès le plus couramment observé sur cette dernière est celui d’un plat courant avec une profondeur de l’ordre d’une cinquantaine de centimètres. La granulométrie de la boire du Curé est légèrement plus grosse que la boire de Soudon et le colmatage du substrat est bien moins important. La ripisylve se trouve en meilleur état car récemment restaurée. Elle présente moins d’embâcle et se trouve moins concentrée que sur la boire de Soudon. Un bon équilibre existe entre des zones ouvertes et arborées. Le milieu parait en meilleur « état de fonctionnement », cependant il demeure certains écueils comme : - Un tracé très rectiligne qui limite l’espace de divagation du cours d’eau et qui n’a pas été corrigé lors de la réalisation des travaux de restauration. - Des berges très abruptes non rectifiées lors des travaux de restauration. - Un manque de variation verticale dans le zonage du cours d’eau. En effet, il n’est pas réellement observé de zones de radier ou de mouilles avec un écoulement quasi constant d’un bout à l’autre de la boire. Page 19 3.4.2 Aspects physico-chimiques Figure 7 : Résultats des analyses physico-chimiques sur la boire du Curé La boire du Curé présente une température moyenne (7,9°C) bien inférieure à celle de la boire de Soudon (9,8°C). Les valeurs de conductivité observées en boire du Curé sont bien moindres par rapport à celles relevées en boire de Soudon (608 µS/cm en moyenne contre 875) Le pH relevé en boire du Curé est légèrement plus élevé (7,9 en moyenne contre 7,3) une valeur peut-être intimement liée à une dureté globale moins importante (13 en moyenne contre 16 ou plus sur la boire de Soudon). La teneur en orthophosphates est bien inférieure avec une moyenne à 0,08 mg/l contre 0,6 ml/l en boire de Soudon. A l’inverse de ces tendances positives on note une présence bien plus importante de nitrates sur la boire du Curé avec même un signalement de nitrites au débouché probablement explicable par un petit affluent (fossé) légèrement en amont du point de prélèvement. L’essentiel des observations réalisées est intimement lié à la dynamique du cours d’eau beaucoup plus marquée en boire du Curé qu’en boire de Soudon qui lui confère une plus grande capacité d’auto-épuration. Les travaux opérés sur la ripisylve ont permis d’avoir une eau plus oxygénée et moins ombragée mais sont peut-être indirectement partiellement responsables de teneur en nitrates un peu plus élevées du fait d’un pouvoir tampon abaissé avec moins d’activité biologique et un taux de MES abaissé. 3.5 Critiques du protocole réalisé 3.5.1 Aspects morpho-fonctionnels Le protocole de familiarisation avec la boire et de relevé des obstacles à l’écoulement est largement critiquable et ce sous différents aspects. Page 20 Tout d’abord, il est à noter que le travail de prospection a été majoritairement conduit lors des légères crues de janvier. Il a dès lors été délicat d’accéder à certaines zones et de pouvoir délimiter clairement la ripisylve. Cependant d’autres passages ont eu lieu en période de moyennes eaux pour les analyses physicochimiques et biologiques et ont permis d’affiner le diagnostic. De plus, la définition d’obstacle à l’écoulement reste largement Photo 10 : De la difficulté de localiser la ripisylve… subjective. En effet, s’il ne s’agit bien entendu pas de s’affranchir de tout végétal tombé dans le lit du cours d’eau, il convient de placer un juste curseur à l’équilibre entre la fonctionnalité du milieu et sa richesse en termes d’habitats potentiels. Il est difficile d’être catégorique quant à sa capacité à bien définir les limites entre un véritable embâcle et un simple élément constituant du cours d’eau d’autant plus lorsque le faciès observé est de nature très lentique. L’aspect ripisylve n’a pu être abordé que dans les généralités puisque la saison hivernale ne permet pas à un œil non averti de définir en détail les espèces observées. Par ailleurs la distinction entre les végétaux à statut domanial et non domanial n’a pas pu être réalisée (en fonction de l’emprise sur le lit mineur ou non). Cette dernière se serait révélée excessivement chronophage et fastidieuse dans le cadre d’un stage de 6 semaines. La granulométrie du fond n’a elle aussi pu être abordée que dans les grandes largeurs puisque la saison ne favorisait pas l’accessibilité et que les moyens techniques à notre disposition ne permettaient pas une étude poussée à ce niveau. 3.5.2 Aspects physico-chimiques Le matériel à disposition n’a pas permis de faire des analyses très poussées et a souvent laissé quelque doutes quant à la lecture des résultats. D’autre part, nous ne disposions pas des connaissances suffisantes pour nous permettre d’analyser finement les résultats obtenus plus particulièrement de valeurs seuils. La bibliographie a pu nous apporter certaines informations et nous donner certaines pistes d’interprétation mais certaines données ont pu être sous-exploitées voire totalement passées sous silence (Cl2 par exemple). Le positionnement des stations peut prêter à débat mais il a souvent été dicté par des conditions d’accessibilité a l’eau ainsi que d’accessibilité à certaines parcelles (cultivées, plantées de peupliers, chasseurs, etc.) Des valeurs de DBO5 ou DCO auraient pu être établies si nous avions eu le matériel à disposition. Page 21 Une réflexion aurait pu être menée à l’échelle de sous-bassins versants, cependant, aurait-elle vraiment été constructive pour des eaux d’alimentation de la boire de Soudon qui sont finalement essentiellement issues de la Sarthe. 3.5.3 Aspects biologiques Les attentes étaient importantes autour de ces analyses. Cependant, même si les prélèvements ont été opérés en temps et en heure et dans les règles de l’art, le temps imparti pour réaliser le tri et la détermination était beaucoup trop court. Il n’a pas permis d’aller au bout de l’analyse qui se révélait pourtant intéressante et encore jamais conduite dans les milieux étudiés. Le manque d’accès au matériel aura été le principal facteur limitant concernant l’aboutissement de cette étude. La quête de matériel a en effet abouti tardivement (refus de la fédération de pêche 49 puis conventionnement avec le CFPPA) et a inclus des contraintes de temps quasi rédhibitoires. De plus des biais ont probablement été introduits par un tri ou un échantillonnage trop peu ou trop appuyé selon les cas. Enfin, la saison un peu trop précoce a très probablement limité le développement et la présence des larves dans les échantillons. La critique formulée sur le positionnement des stations d’analyse physico-chimiques peut être réitérée sur les stations IBG en incluant dans la réflexion la manipulation d’un matériel couteux et volumineux. 4) Propositions 4.1 Ouvrages hydrauliques 4.1.1 Ouvrage amont Le vannage amont de la boire de Soudon constitue à lui seul un élément fondamental et décisif de l’état de comblement dans lequel elle se situe. En effet, même si ce dernier reste de manière permanente en position ouverte, il constitue un obstacle à la connectivité amont de la boire de part l’envasement qu’induisent ses supports maçonnés. Cet ouvrage est par ailleurs classé dans l’état de ruine par le bureau d’étude Hydroconcept dans son étude. Cet aménagement ne pose par ailleurs aucun souci dans le cadre de sa franchissabilité par les espèces migratrices (pour l'anguille classe 0, pour les salmonidés classe 1, pour les lamproies classe 0). Hydroconcept préconise un maintien dans l’état ouvert et à terme un remplacement par un pont cadre à l’image de ceux de la boire du Curé. Photo 11 : Vanne d'entrée de la boire de Soudon Page 22 Figure 8 : Classement général des obstacles à la montaison (Pierre Steinbach ONEMA 2009) 4.1.2 Passages busés ou remblayés Il existe sur le tracé de la boire de Soudon un grand nombre de passages et franchissements pour l’accès aux parcelles. Ces derniers n’ont pas toujours été réalisés dans les règles de l’art et peuvent constituer de réels obstacles à la dynamique du cours d’eau et favoriser la sédimentation. Il s’agira de prendre chaque ouvrage au cas par cas en période de basses eaux et ainsi déterminer si ce dernier a réellement une quelconque utilité et s’il ne nuit Photo 12 : Exemple de passage avec une buse mal placée et souspas à la dynamique du milieu. dimensionnée. Les risques de nuisance sont essentiellement constitués par un positionnement trop bas ou trop haut de la buse, un sous-dimensionnement de cette dernière voire même une absence de busage. Page 23 Une réponse appropriée devra être apportée à chaque cas de figure. Figure 9 Schéma de principe (Guide de gestion des travaux de renaturation des émissaires agricoles de plaine sur le bassin Rhin Meuse, Agence de l’Eau Rhin Meuse 2010) 4.2 Curage En couplant à une connexion de nouveau « naturelle » des travaux de curage sur la partie la plus envasée voire atterrée (de l’ordre de 200ml) le courant pourrait reprendre ses droits et stimuler le transport solide en aval engageant ainsi une dynamique d’autocurage sur le linéaire de la boire. Il conviendra de ne pas tout miser sur ces travaux lourds sans engager de réflexion globale sur l’état des berges et les causes de l’atterrissement. En effet, un curage sans action préalable n’aura que peu d’efficacité et de durabilité. Il conviendra donc de se pencher sur les problématiques de l’enrichissement excessif en matière organique issu des peupleraies ou encore de la dégradation des berges résultant, entre autre, de l’action conjointe des ragondins et du bétail. La boire étant de statut domanial, les travaux concernant l’entretien de son lit sont à la charge de la personne publique propriétaire du domaine public fluvial (art. L. 2124-11 du code général de la propriété des personnes publiques). Il est à noter que ces travaux seront soumis à la nomenclature loi sur l’Eau aux rubriques 3.1.2.0, 3.1.5.0 et enfin 3.2.1.0. 4.3 Intervention sur les obstacles à l’écoulement. La réinstauration d’une dynamique ne pourra être pérenne uniquement si elle est couplée à des travaux d’envergure concernant la ripisylve et les différents obstacles à l’écoulement. Il Page 24 conviendra donc de réaliser de lourds travaux de nettoyage de ripisylve et bucheronnage détaillés dans le programme d’action réalisé. Ces derniers devront être menés en concertation avec les propriétaires, exploitants et riverains de sorte à obtenir une gestion cohérente. D’autre part, certains végétaux seront totalement dépendants du domaine public étant donné le statut domanial de la boire de Soudon. Il y aura donc différents régimes d’entretien supposant qu’une opération de restauration groupée soit lancée de sorte à obtenir une cohérence et un allègement des charges administratives. 4.4 Problématiques dans la réalisation des travaux 4.4.1 Travaux de bucheronnage et d’enlèvement d’embâcles Les travaux de bucheronnage et d’enlèvement d’embâcles devront être réalisés de manière sélective et respectueuse du milieu. Il conviendra de : - intervenir dans une période adaptée en termes d’état de développement de la ripisylve, d’état d’engorgement des terrains et enfin hors des périodes de frai ou de nidification (privilégier la période du 1er septembre au 31 janvier). Figure 10 : Période préférentielle d'intervention sur le milieu - ne pas approcher d’engin trop près des berges, - ne pas opérer de coupe à blanc, - privilégier le broyage ou l’exportation des rémanents au brûlage sur site afin de respecter les engagements de la charte Natura 2000, - ne pas laisser de rémanents sur site conformément à l’article L.541-2 du code de l’environnement, - maintenir un ombrage suffisant sur la boire (exposition sud à ne pas trop éclaircir), - maintenir les souches d’arbres en place et arbres morts si ces derniers ne menacent pas l’écoulement naturel de la boire. Afin de se conformer aux contraintes pré-citées l’approche devra être celle d’un travail manuel. Cependant, une alternative sérieuse pourrait exister en la présence d’une pince coupante Woodcracker adaptable sur pelleteuse. En effet, cette dernière permet de travailler avec une rapidité importante tout en travaillant de manière « déportée » de la berge grâce au bras de la pelleteuse. Page 25 D’autre part, l’utilisation de ce matériel permettra d’éviter la chute d’arbre, bûche ou branches dans le lit de la boire. Il faudra envisager une action d’envergure sur le linéaire de la boire pour « rentabiliser » la location de la pelle et non pas des chantiers au coup par coup. Nous avons eu le loisir de voir l’outil en action et de pouvoir discuter avec le conducteur de pelle et le gérant de la société. Photo 13 : Pince Woodcracker en action lors d'un émondage de frênes sur le chemin du Roy. 4.4.2 Travaux de curage Dans le cadre des travaux de curage certains principes devront être respectés. Ainsi les travaux devront s’opérer selon le principe vieux-fond, vieux-bords et ainsi ne pas altérer le lit d’écoulement de la boire en profil vertical comme transversal. S’il existe une pente douce, il conviendra de la maintenir voire même de la conforter. Les boues de curage devront être régalées sur site si leur analyse ne présente pas de contreindication. Une forte teneur en métaux lourds doit diriger les boues vers les filières de traitement appropriées. 4.4.3 Interventionnisme vs dynamique naturelle Lorsque l’on s’engage dans une dynamique de restauration, la question du dosage entre le laisseraller et l’interventionnisme se pose de manière permanente. Dans le cas des bras morts, il faut bien savoir que la vocation naturelle de ces milieux est l’atterrissement puis le comblement. La rivière doit recréer cycliquement les milieux qui disparaissent si son fonctionnement naturel est préservé. Or actuellement, il n’existe plus de création de nouveau milieux de ce type, d’où l’intérêt de préserver les bras existants. En effet, ces derniers représentent des milieux atypiques en termes de diversité d’habitat et de dynamiques hydrauliques. Ces caractéristiques leur confèrent une grande richesse biologique. Un autre aspect est celui de la volonté de redynamiser le milieu à tout prix. Finalement, un bras mort comme celui de Soudon a-t-il vocation à connaître une véritable vitesse d’écoulement de l’eau ? Le fait de favoriser l’aspect dynamique du cours d’eau ne va-t-il pas se faire au détriment de certaines communautés (amphibiens notamment)? La meilleure réponse à ces interrogations serait de ne pas vouloir « faire propre » à tout prix. En effet, en adoptant une approche pragmatique face aux embâcles, envasements, atterrissements et autres obstacles à l‘écoulement on évite de tomber dans l’excès et on maintient une certaine diversité des habitats. De plus, la boire est quelquefois ramifiée, rien n’empêche dès lors de laisser certains bras à leur dynamique naturelle tout en intervenant sur le cours principal. Page 26 4.5 Intervenir sur les installations d’assainissement non conformes Il a été clairement mis en évidence que certaines installations de particuliers sur la commune de Juvardeil (affluent de l’Echilarderie) présentent des déficiences évidentes. Il s’agira pour la commune de Juvardeil de prendre les sanctions nécessaires pour inciter à une mise en conformité là plus rapide possible. Cela pourra passer par des constats et procès-verbaux réalisés par l’ONEMA. 4.6 Engager une réflexion générale sur les cours d’eau de tête de bassin versant Les petits affluents étudiés ont permis de mettre en évidence une certaine pollution présente sur les cours d’eau de tête de bassin versant. Il semble que la tendance soit générale si on en croit notamment les dires de certains exploitants en ce qui concerne le ruisseau du Piron. Il serait probablement judicieux d’engager une réflexion globale sur ces petits ruisseaux et rus dont la dégradation de la qualité peut fortement influencer celle des cours d’eau récepteurs. Page 27 Bibliographie ADASEA Maine et Loire. Charte Natura 2000 des sites FR5210115 (ZPS) « Basses Vallées Angevines et prairies de la Baumette » et FR5200630 (SIC) « Basses Vallées Angevines, aval de la rivière Mayenne et prairies de la Baumette », octobre 2008, 10 pages. ADASEA Maine et Loire. Document d’Objectifs Natura 2000 des Basses Vallées Angevines, janvier 2004, 221 pages. AGENCE DE L’EAU LOIRE-BRETAGNE. Le prélèvement d’échantillons en rivière : techniques d’échantillonnage en vue d’analyses physico-chimiques, novembre 2006, 134 pages. AGENCE DE L'EAU RHIN-MEUSE. Enlèvement d'obstacles à l'écoulement, 2010, 3 pages. AGENCE DE L'EAU RHIN-MEUSE. Gestion des atterrissements, 2011, 5 pages. AGENCE DE L'EAU RHIN-MEUSE. Gestion de la végétation des bras morts, 2000, 4 pages AGENCE DE L'EAU RHIN-MEUSE. L’enlèvement d’embâcles, 2000, 4 pages. AGENCE DE L'EAU RHIN-MEUSE. Retour d'experience : L’Orne à Jeandelize et Puxe Restauration d’un bras secondaire, 2009, 4 pages. DEJAIFVE P.-A. (LPO et ONF). Qualité de l'eau dans les bras morts de la Réserve Naturelle du Val d'Allier, juin 2003, 56 pages. HYDROCONCEPT. Etude préalable à la restauration et à l’entretien des milieux humides et du réseau hydrographique des Basses Vallées Angevines, 2011, 148 pages (379 pages annexes). LE PIMPEC Paul (CEMAGREF). Guide pratique de l'agent préleveur chargé de la police des milieux aquatiques, 2002, 160 pages. ROBERT Sophie. La Boire de Soudon à Juvardeil : diagnostic et perspectives de restauration ?, 2011, 144 pages. TACHET Henri. Invertébrés d’eau douce : systématique, biologie, écologie, 2000, 588 pages. UNION DES SYNDICAT D’AMENAGEMENT ET DE GESTION DES MILIEUX AQUATIQUES. Indice Biologique Global DCE compatible (Circulaire DCE 2007/22), avril 2007, 30 pages. Page 28 Annexes Annexe 1 : Listes faunistiques et floristiques. Annexe 2 : Localisation de la boire de Soudon. Annexe 3 : Extrait de la liste des réserves de pêche 2012 Fédération de pêche 49. Annexe 4 : Localisation du ruisseau de la Ganerie. Annexe 5 : Exemple de fiche action. Annexe 6 : Localisation des stations d’analyse et prélèvement boire de Soudon. Annexe 7 : Localisation des stations d’analyse et prélèvement boire du Curé. Annexe 8 : Localisation des stations d’analyse et prélèvement ruisseau de la Ganerie. Annexe 9 : Localisation des stations d’analyse et prélèvement affluent dit de l’Echillarderie. Annexe 1 : Listes faunistiques et floristiques Zones de Protection Spéciale Liste d'espèces "BASSES VALLEES ANGEVINES ET PRAIRIES DE LA BAUMETTE" Identifiant régional : FR5210115 Date de transmission : Date de désignation : 27/10/2004 Surface (calculée dans le SIG) : 7522.00 ha Département(s) :Maine-et-Loire (49) Oiseaux Espèces de l'annexe 1 : A023 Nycticorax nycticorax A026 Egretta garzetta A027 Egretta alba A029 Ardea purpurea A030 Ciconia nigra A031 Ciconia ciconia A034 Platalea leucorodia A060 Aythya nyroca A072 Pernis apivorus A073 Milvus migrans A081 Circus aeruginosus A082 Circus cyaneus A084 Circus pygargus A094 Pandion haliaetus A103 Falco peregrinus A119 Porzana porzana A121 Porzana pusilla A122 Crex crex A131 Himantopus himantopus A132 Recurvirostra avosetta A140 Pluvialis apricaria A151 Philomachus pugnax A176 Larus melanocephalus A193 Sterna hirundo Autres espèces d'oiseaux migrateurs : A028 Ardea cinerea A050 Anas penelope A051 Anas strepera A052 Anas crecca A054 Anas acuta A055 Anas querquedula A056 Anas clypeata A059 Aythya ferina A099 Falco subbuteo A113 Coturnix coturnix A142 Vanellus vanellus A152 Lymnocryptes minimus A153 Gallinago gallinago A156 Limosa limosa A160 Numenius arquata A162 Tringa totanus A179 Larus ridibundus A183 Larus fuscus A295 Acrocephalus schoenobaenus A459 Larus cachinnans SIC BASSES VALLEES ANGEVINES, AVAL DE LA RIVIERE MAYENNE ET PRAIRIES DE LA BAUMETTE Identifiant régional : FR5200630 Date de transmission : 21/07/2005 Date de désignation : Surface (calculée dans le SIG) : 9210.00 ha Opérateur : ADASEA 49 Animateur : Angers Loire Métropole Département(s) : Maine-et-Loire (49) Mayenne (53) Invertébrés Espèces de l'annexe 2 : 1044 Coenagrion mercuriale 1083 Lucanus cervus 1087 Rosalia alpina 1088 Cerambyx cerdo Autres espèces : Poissons Espèces de l'annexe 2 : 1095 Petromyzon marinus 1102 Alosa alosa 1103 Alosa fallax 1134 Rhodeus sericeus amarus Autres Trifolium michelianum Bufo calamita Cardamine parviflora Carex ligerica Coeloglossum viride Coluber viridiflavus Elaphe longissima Elatine macropoda Hyla arborea Orchis coriophora Rana dalmatina Rumex palustris Stellaria palustris Annexe 2 : Localisation de la boire de Soudon Annexe 3 : Extrait de la liste des réserves de pêche 2012 Fédération de pêche 49 Annexe 4 : Localisation du ruisseau de la Ganerie Annexe 5 : Exemple de fiche action Fiche chantier N°10 Nom et adresse du ou des propriétaires : - Mme Nourry Maison Rouge 49330 BRISSARTHE (ZH 24, 25 et 27) Référence(s) cadastrale(s) : - ZH24 (Cheffes) 17252m² ZH25 (Cheffes) 8652m² ZH27 (Cheffes) 30454 m² Descriptifs des obstacles à l’écoulement : Arbre(s) de grosse section dans le lit de la boire Arbre(s) de grosse section dans le lit de la boire Arbre de grosse section dans le lit de la boire et obstacles de surface en travers de l’écoulement. Descriptif des travaux à réaliser : Bucheronnage des arbres en place avec évacuation des rémanents ou broyage sur site. Enlèvement des obstacles de surface avec évacuation des rémanents ou broyage sur site. Chiffrage financier : Cartographie Annexe 6 : Localisation des stations d’analyse et prélèvement boire de Soudon Annexe 7 : Localisation des stations d’analyse et prélèvement boire du Curé Annexe 8 : Localisation des stations d’analyse et prélèvement ruisseau de la Ganerie Annexe 9 : Localisation des stations d’analyse et prélèvement affluent dit de l’Echillarderie