Inclusion des informations sur les facteurs de risque, le statut socio
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Inclusion des informations sur les facteurs de risque, le statut socio
INT J TUBERC LUNG DIS 13(2):171–176 © 2009 The Union SÉRIE DIDACTIQUE RECOMMANDATIONS EN SÉRIE Evaluer la prévalence de la tuberculose par des enquêtes basées sur la population NUMÉRO 6 DE LA SÉRIE Inclusion des informations sur les facteurs de risque, le statut socio-économique et le recours aux soins dans une enquête de prévalence de la tuberculose K. Lönnroth,* T. H. Holtz,† F. Cobelens,‡§ J. Chua,¶ F. van Leth,‡ T. Tupasi, ¶ B. Williams* * Stop Tuberculosis Department, World Health Organization, Geneva, Switzerland ; † Center for Disease Control and Prevention, Atlanta, Georgia, USA ; ‡ KNCV Tuberculosis Foundation, The Hague, § Centre for Infection and Immunity, Academic Medical Centre, Amsterdam, The Netherlands ; ¶ Tropical Disease Foundation, Manila, The Philippines RÉSUMÉ Les données sur le statut socio-économique, l’exposition aux facteurs de risque de tuberculose (TB) et les recours antérieurs aux soins pour TB peuvent être incluses dans une enquête de prévalence de la TB de façon à mieux connaître la répartition de la TB dans la population ainsi que pour mieux comprendre les facteurs qui déclenchent l’épidémie de TB dans un contexte donné. Cet article fournit un survol de la façon de collecter ce type complémentaire d’informations. L’article éclaire la nécessité d’envisager soigneusement le risque de mettre en danger la qualité de l’enquête globale en la surchargeant d’une collecte de données complémentaires. Il conclut que la sauvegarde de la qualité exige du temps et des ressources complémentaires pour la planification, la formation, la logistique et la supervision. Cet article discute également des considérations particulières concernant l’échantillonnage, la taille de l’échantillon et l’interprétation des données dans le cas où ce type d’intervention est inclus dans une enquête de prévalence de la TB. M O T S - C L E S : tuberculose ; enquête de prévalence ; facteurs de risque ; statut socio-économique ; recours aux soins POUR ÉVALUER LEURS PROGRÈS vers les cibles d’impact en matière de tuberculose (TB),1–3 tous les pays devraient être aptes, au plus tard en 2015, à évaluer les tendances de l’incidence, de la prévalence et de la mortalité par TB.4 Dans les pays où le fardeau de la TB est élevé et qui ne disposent pas d’un système totalement fiable pour la déclaration en routine de tous les cas incidents de TB ni d’un système d’enregistrement des causes de décès parfaitement foncLes articles précédents de cette série Éditorial: Glaziou P. Tuberculosis prevalence surveys: an educational series. Int J Tuberc Lung Dis 2008; 12 (9): 985. No 1: Glaziou P, van der Werf M J, Onozaki I, Dye C. Tuberculosis prevalence surveys: rationale and cost. Int J Tuberc Lung Dis 2008; 12 (9): 1003–1008. No 2: Williams B, Gopi P G, Borgdorff M W, Yamada N, Dye C. The design effect and cluster samples: optimising tuberculosis prevalence surveys. Int J Tuberc Lung Dis 2008; 12 (10): 1110–1115. No 3: van der Werf M J, Enarson D A, Borgdorff M W. How to identify tuberculosis cases in a prevalence survey. Int J Tuberc Lung Dis 2008; 12 (11): 1255–1260. No 4: van Leth F, Cobelens F G, Onozaki I. Organisation of a tuberculosis prevalence survey. Int J Tuberc Lung Dis 2008; 12 (12): 1365–1369. No 5: Chiang C-Y, Glaziou P, Enarson D A, Cobelens F, Lew W-J. Protecting patients’ rights, ensuring safety and quality assurance in tuberculosis prevalence surveys. Int J Tuberc Lung Dis 2009; 13(1): 27–31. tionnel, des enquêtes répétées de prévalence constituent une approche recommandée.4 Des analyses récentes suggèrent que l’objectif consistant à réduire l’incidence a déjà été atteint au niveau mondial, mais pas dans toutes les régions du monde.5 Le taux de déclin est lent et bien inférieur à celui qui serait nécessaire pour atteindre la cible d’élimination en 2050.6 De plus, le déclin actuel de la prévalence et des taux de décès de TB est trop lent pour atteindre dans toutes les régions du monde les cibles de prévalence et de taux de décès fixées pour 2015.5 Pour s’atteler au défi d’une accélération ultérieure du déclin du fardeau de la TB, il est important de prendre conscience du fait que les tendances en matière de fardeau de la TB ne sont pas seulement déterminées par la détection des cas et les taux de guérison de la TB, mais aussi par de nombreux autres facteurs biologiques, sociaux et éconoomiques.5 Pour garantir un déclin rapide du fardeau de la TB, les pays devraient pour cette raison envisager d’analyser, de faire face et de suivre les facteurs complémentaires suivants : Auteur pour correspondance : Knut Lönnroth, Stop TB Department, World Health Organization, 20 Avenue Appia, CH-1211 Geneva, Switzerland. Tel : (+41) 22 791 1628. Fax : (+41) 22 791 4268. e-mail : [email protected] [Traduction de l’article : « Inclusion of information on risk factors, socio-economic status and health seeking in a tuberculosis prevalence survey » Int J Tuberc Lung Dis 2009; 13 (2): 171–176] 2 The International Journal of Tuberculosis and Lung Disease • la prévalence des facteurs de risque de TB comme l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), le tabagisme, la malnutrition, le diabète, l’alcoolisme, l’entassement et la pollution de l’air dans la maison ; • la répartition de la TB dans différents sous-groupes de la population ; • la capacité des programmes TB d’atteindre les segments les plus pauvres et les plus vulnérables de la population ; • la longueur des retards de diagnostic et de traitement, les types de recours aux soins, et la proportion de sujets atteints d’une TB en cours qui ne reçoivent pas de traitement. De telles données ne sont normalement pas produites par le suivi de routine dans le programme TB. Les recherches opérationnelles pour répondre aux insuffisances de données dans ces domaines sont assez limitées. Une enquête de prévalence peut contribuer à compléter ces données manquantes en obtenant des informations au sujet du statut socio-économique, de la prévalence de divers facteurs de risque de TB et du recours aux soins dans la population faisant l’objet de l’enquête. Le suivi de telles données pourrait nous aider à mieux comprendre la répartition et les causes de l’épidémie de TB et, de cette manière, nous aider à focaliser nos interventions futures de lutte contre la TB. Il fournirait également des données qui pourraient être utilisées par des études épidémiologiques analytiques afin d’améliorer la base d’évidences en ce qui concerne les divers facteurs de risque de la TB. Toutefois, l’avantage de l’ajout de ce type d’informations doit être mis en balance avec les exigences supplémentaires de ressources et le risque de compromettre la qualité de l’ensemble de l’enquête. FACTEURS DE RISQUE DE TUBERCULOSE Les facteurs de risque de TB comportent les facteurs qui influencent le risque d’exposition aux gouttelettes infectieuses, le risque d’infection faisant suite à l’exposition et le risque de progression de l’infection vers la maladie.7 Ceux-ci incluent l’entassement et les déficiences de ventilation dans les lieux où les contacts surviennent avec les individus infectés,7,8 tout comme des facteurs qui limitent les défenses organiques de l’hôte contre l’infection et la progression vers la maladie, tels que l’infection VIH,9 la malnutrition,10 la fumée de tabac,11,12 la pollution de l’air dans la maison causée par la combustion de carburants solides,11,13 l’alcoolisme,14 le diabète,15 la silicose, les cancers et les traitements immunodépresseurs.7 L’infection VIH augmente le risque de TB de façon dramatique et a propulsé l’épidémie TB dans les pays qui ont connu une augmentation rapide de la prévalence du VIH au cours des années 1990.9 Dans ces pays, la lutte contre la TB dépendra largement de la maîtrise de l’épidémie VIH, particulièrement là où la séroprévalence du VIH est élevée. La malnutrition, le tabagisme, le diabète, l’abus d’alcool, l’entassement et la pollution de l’air dans la maison sont des facteurs de risque moins puissants au niveau individuel, les risques relatifs de tuberculose s’établissant en gros dans la fourchette de deux à quatre.16 Toutefois, comme la prévalence de ces facteurs de risque est élevée dans beaucoup de pays à fardeau élevé de TB, ils peuvent avoir une importance majeure au niveau de la population. Par exemple, les prévalences moyennes estimées pondérées du tabagisme et de la malnutrition dans les 22 pays à fardeau élevé de TB représentent toutes deux 20% (et bien davantage dans certains pays et certains groupes de population), et peuvent dès lors être responsables d’une proportion encore plus élevée du fardeau mondial de la TB que l’infection VIH. La réduction de la prévalence de ces facteurs de risque dans la population peut être nécessaire à une maîtrise à long terme de la TB.16 Les directives sur les enquêtes de prévalence publiées récemment comportent la suggestion d’approches et d’instruments de mesure pour plusieurs de ces facteurs de risque.17 Elles seront résumées brièvement ci-dessous. LE TEST VIH Comme aujourd’hui le traitement du VIH et du SIDA (syndrome d’immunodéficience acquise) devient plus largement disponible, la nécessité d’un accompagnement et de tests a augmenté et il est de plus en plus impératif de tester le VIH dans les enquêtes au niveau national. Les patients TB constituent une populationsentinelle pour la détermination du taux d’infection VIH dans le pays. Dans certains pays où l’épidémie est généralisée, une proportion élevée des cas de TB signalés sont infectés par le VIH et la TB est une cause de maladie de première importance chez les sujets infectés par le VIH. Ceci peut ne pas être le cas dans d’autres pays, et il peut arriver qu’un faible nombre de données épidémiologiques soient disponible au sein du Programme National de TB (PNT). Lorsque l’on envisage de tester le VIH au cours d’une enquête de prévalence de la TB, il est important de décider si les résultats VIH vont être communiqués aux sujets participant à l’enquête et la manière de le faire. Les premières enquêtes ont été conçues avec un test anonyme sans lien (TASL), dans lesquelles les résultats ne pouvaient pas être rapportés aux individus.18,19 Comme le traitement antirétroviral devient plus largement disponible, le TASL devient une stratégie de surveillance de moins en moins acceptable. L’Organisation Mondiale de la Santé et le Programme Conjoint des Nations Unies pour le VIH/SIDA ont fixé un standard international de soins faisant appel au test pour le VIH chez tous les patients TB et à l’envoi à ces derniers des résultats de leur test VIH.20 Enquêtes de prévalence : SSE et facteurs de risque 3 Les tests peuvent être réalisés dans plusieurs sousgroupes différents, notamment les suspects de TB, les patients TB, les contacts de patients TB ou un souséchantillon de tous les sujets de l’enquête. Les tests VIH ont été instaurés actuellement chez les patients TB dans la plupart des pays, mais une politique de tests chez les suspects de TB peut ne pas encore exister. Dans les contextes d’épidémie généralisée, l’occasion de tester les suspects et de leur permettre un accès aux soins lorsqu’ils sont séropositifs constitue un avantage potentiel de l’enquête. AUTRES FACTEURS DE RISQUE Les nouvelles directives pour les enquêtes de prévalence comportent la suggestion de nouveaux instruments basés sur des interviews afin d’apprécier le tabagisme, l’abus d’alcool, la pollution de l’air dans la maison, l’entassement dans les lieux de vie et le diabète. Le nombre total de questions peut varier entre 14 et 18 en fonction du nombre de facteurs de risque inclus dans l’enquête et du niveau de détail souhaités pour chacun des facteurs de risque.17 Le statut nutritionnel peut être mesuré indirectement par des questions à l’entourage au sujet de la sécurité alimentaire et le calcul de l’index de masse corporelle qui exige la mesure du poids et de la taille. La TB entraîne un amaigrissement, et pour cette raison, des données transversales n’ont qu’une valeur limitée pour l’analyse des relations de causalité entre la malnutrition et la TB. Les questions concernant la sécurité alimentaire du ménage dans le passé récent sont plus adéquates pour de telles analyses, mais elles ne donnent qu’une mesure indirecte de la sous-nutrition au niveau individuel. Si l’on veut obtenir des mesures directes et plus détaillées de l’état nutritionnel, ainsi que le diagnostic de diabète, il faut faire des prélèvements de sang et des examens biochimiques, ce qui en pratique posent des problèmes. ÉCHANTILLONNAGE ET TAILLE DE L’ÉCHANTILLON Les données sur les facteurs de risque ne doivent être recueillies que sur une partie de l’échantillon de l’enquête afin d’obtenir une mesure raisonnablement précise de la prévalence d’exposition à ces facteurs de risque au sein de la population. Pour réaliser les analyses de l’association entre ces facteurs et la prévalence de la TB, on peut pratiquer une étude cascontrôles « nichée » où les données sur les facteurs de risque sont obtenues pour tous les cas de TB diagnostiqués ainsi que pour un sous-groupe de cas non TB. Le nombre total de cas de TB détectés lors d’une enquête de prévalence est habituellement relativement faible, allant de moins d’une centaine à environ 200 cas. Ceci pose le problème de l’obtention d’une puissance statistique suffisante. Ce problème peut être Figure La taille de l’échantillon des cas (axe vertical) nécessaire pour un odds ratio déterminé (nombres le long des lignes) en fonction de la prévalence du facteur de risque (axe horizontal), avec un niveau de signification de 5% et une puissance de 80%, en supposant un nombre infini de contrôles par cas. S’il y a 10 contrôles par cas, l’erreur augmente de 20% par rapport à ce scénario, et s’il y a quatre contrôles par cas, l’erreur augmente de 50%. OR = odds ratio. compensé à un certain degré par un ratio contrôle/cas bien supérieur à 1/1. Le Figure montre le nombre de cas qui seraient nécessaires pour détecter un effet significatif à 5%, avec une puissance de 80%, en supposant que le nombre de contrôles disponibles est illimité. Ces données sont tracées en fonction de la prévalence du facteur de risque dans les cas pour différentes valeurs d’odds ratio (OR) dans les cas TB et dans les contrôles sans TB. Si la prévalence du facteur de risque dans les cas TB est de 50%, alors avec un OR de 4 nous aurions besoin d’une taille d’échantillons de 15 cas ; avec un OR de 2, la taille de l’échantillon nécessaire est de 53 ; et avec un OR de 1,5, la taille de l’échantillon nécessaire est de 152. Si la prévalence du facteur de risque est beaucoup plus élevée ou beaucoup plus faible que 0,5, les tailles correspondantes d’échantillon plus importantes sont nécessaires. Comme le nombre de cas détectés dans les enquêtes de prévalence de la TB est typiquement de l’ordre de quelques centaines, il devrait être possible de détecter des effets significatifs dans la plupart des enquêtes lorsque l’OR est ⩾ 1,5. Comme le nombre de contrôles potentiels correspond à la taille de l’ensemble de l’échantillon, le nombre de contrôles peut être facilement suffisant pourvu que l’information recherchée ait déjà été recueillie au cours de l’enquête. Si des informations complémentaires doivent être recueillies auprès des contrôles, le nombre de contrôles possible sera plus limité, ce qui réduira la puissance statistique. Un ratio contrôle/cas entre 4 /1 et 10/1 pourrait être approprié dans la plupart des situations (Figure). STATUT SOCIO-ÉCONOMIQUE La mesure du statut socio-économique (SSE) chez les sujets de l’enquête permet d’estimer la prévalence dans les différentes strates de SSE pourvu que la taille 4 The International Journal of Tuberculosis and Lung Disease de l’échantillons soit suffisante pour chacune des strates. Le profil du SSE chez les sujets atteints de TB identifiés lors d’une enquête de prévalence peut également être comparé à celui d’un échantillon de patients TB enregistré au sein du PNT. Ceci permet de mesurer à quel degré le PNT atteint les patients à faible SSE en proportion du fardeau de TB parmi eux (voyez, par exemple, Muniyandi et al.21) De plus, l’anamnèse de l’utilisation du service de santé chez les répondeurs souffrant de symptômes thoraciques peut être comparée entre les différentes strates du SSE, ce qui donne une idée de l’accès des plus pauvres à un traitement de qualité. Le SSE peut être quantifié sous forme de revenus, d’éducation, de profession, de biens ou d’une combinaison ou l’autre de ceux-ci ; la mesure la plus appropriée peut être différente en fonction des pays. Dans certains pays à faibles revenus, le revenu est généralement difficile à mesurer directement, mais peut être évalué indirectement par les biens du ménage.22 De nombreux pays ont mené des enquêtes démographiques et de santé en utilisant les « scores de biens » basés sur des éléments qui sont faciles à identifier au cours de l’interview d’un ménage.23 Ceux-ci, ou des instruments similaires, peuvent être utilisés dans une enquête de prévalence. UTILISATION DES SOINS DE SANTÉ Il faut qu’au moins tous les sujets chez qui la TB a été diagnostiquée au cours d’une enquête de prévalence soit interviewés en ce qui concerne la connaissance de leur statut de maladie, de leur traitement actuel, de leur utilisation antérieure des soins de santé et des retards dans le recours aux soins. De telles questions peuvent fournir des informations inestimables concernant le degré de connaissance des symptômes de TB par des sujets atteints de TB ainsi que les retards de recours aux soins de santé et aux services utilisés par les gens pour les soins de TB. Par exemple, des enquêtes de prévalence antérieures ont mis en évidence que beaucoup de gens n’avaient pas recouru aux soins malgré la présence de symptômes depuis une longue période, et que la majorité de ceux qui avaient cherché de l’aide avait fait appel à des pourvoyeurs de soins qui n’étaient pas suffisamment engagés dans la stratégie nationale de lutte contre la TB, comme les praticiens privés ou les hôpitaux généraux.24–26 ÉTUDE DE FAISABILITÉ AUX PHILIPPINES Une enquête de prévalence menée en 2007 aux Philippines a comporté une série de questions pour mesurer le SSE, le tabagisme, l’abus d’alcool, la pollution de l’air dans la maison, l’entassement dans les lieux de vie et le diabète avec un schéma d’interview qui avait été adapté à partir des nouvelles directives d’enquêtes de prévalence de la TB.17 Il comportait également des questions sur les données antérieures de recours aux soins et de traitement, ainsi que les connaissances en matière de TB. Le questionnaire d’interview du ménage comportait des questions sur les conditions de vie, les biens du ménage et la sécurité alimentaire (voir liste au Tableau 1). Elles ont été utilisées comme variables approximatives pour le SSE, le niveau d’entassement, l’exposition à la pollution de l’air dans la maison et la sous-nutrition antérieure. Le SSE a été évalué par une approche des biens par score qui permettait le classement des ménages par quintiles de santé des ménages. La méthodologie avait été élaborée pour une enquête démographique et de santé aux Philippines.27,28 Les questionnaires individuels comportaient des questions sur le niveau de facteurs individuels de risque pour la maladie TB (voir liste au Tableau 2), ainsi que toute une série de questions sur le recours aux soins, le traitement de la TB et les connaissances en matière de TB. Une enquête de faisabilité a été menée pour évaluer les exigences supplémentaires en matière de temps et de ressources liées à l’ajout dans l’enquête de questions sur le SSE et sur les facteurs de risque. L’équipe de l’enquête a été élargie de quatre scientifiques en matière sociale (entre autres un économiste de la santé) et de deux instructeurs supplémentaires pour l’interview sur le terrain. Les équipes du terrain sont passées de huit à 12 personnes. De plus, la prise en charge des données a exigé six encodeurs de données au lieu de quatre. Il a fallu au total 4 jours supplémentaires pour entraîner les équipes du terrain sur le SSE et le recueil des données au sujet des facteurs de risque. Le temps nécessaire au recueil de toutes les données de l’enquête dans chaque grappe a été de 9 jours dans l’enquête actuelle, par comparaison avec 7 jours dans l’enquête précédente, qui n’incluait pas la collecte de ces données complémentaires. Le temps attribué à chaque interview de ménage a été de 14 minutes au début de la collecte des données dans une grappe ; il est passé à 9 minutes vers le milieu de la période de collecte des données et à 7,5 minutes vers la fin, lorsque les interviewers avaient acquis de l’expérience en menant les interviews. Les interviews individuelles ont pris en moyenne 10 minutes au début, 7 minutes à mi-chemin et 6 minutes à la fin de la période de collecte des données. Il n’y a eu aucun problème à poser la plupart des questions complémentaires. Toutefois, on a remarqué que les réponses aux questions de sécurité alimentaire étaient parfois difficiles à obtenir chez les répondeurs à cause de leur caractère délicat. Dès lors, bien que le pourcentage de non-réponses aux deux questions sur la sécurité alimentaire ait été en fait inférieur à 1%, les réponses peuvent ne pas avoir été précises. L’étude de faisabilité n’a révélé aucun impact négatif évident sur la qualité des autres données colligées au cours de l’enquête. Ce qui est plus important, c’est qu’il n’y a Enquêtes de prévalence : SSE et facteurs de risque 5 Tableau 1 Outil d’interview pour les indicateurs économiques et les facteurs de risque du ménage en matière de tuberculose (version abrégée de questions sélectionnées) Variable Scolarité Profession Biens Habitation Questions Quel est votre degré/année le plus élevé de scolarité ? Avez-vous travaillé d’une façon ou d’une autre au cours des 12 derniers mois ? Si oui, quel est le type de travail ? (choix multiple) Disposez-vous d’électricité dans la maison ? Combien des éléments suivants votre ménage ou un membre de ce ménage possède t-il ? 1 Télévision 2 Lecteur CD/VCD/DVD 3 Karaoké 4 Chaine HIFI 5 Radio/radio cassette 6 Vidéo cassette, enregistreur 7 Téléphone/téléphone mobile/machine à laver 8 Réfrigérateur/congélateur 9 Poêle à gaz, cuisinière à gaz 10 Poêle électrique/cuisinière électrique 11 Ordinateur individuel 12 Air conditionné/voiture/jeep/camion 13 Motocyclette/tricycle 14 Vélo/vélo-pousse/carriole tiré par un animal Statut de jouissance de l’unité d’habitation : Possédez-vous ou amortissez-vous l’unité d’habitation occupée par votre ménage ou la louez-vous ? L’occupez-vous gratuitement avec le consentement du propriétaire ou gratuitement sans le consentement du propriétaire ? Type de maison 1 Maison individuelle 2 Maison pour deux familles 3 Résidence à unités multiples (trois unités ou davantage) 4 Commercial/industriel/agricole 5 Bureaux/usine, etc. 6 Autres (par ex. bateau, caverne, maison sur pilotis) Matériel de construction pour le toit 1 Matériaux solides (par ex. tôles de fer ou d’aluminium, tuiles, laiton, briques, pierres) 2 Matériaux légers (palmes, cogon, anahaw) 3 Matériel de récupération ou de fortune 4 Matériaux mixtes mais principalement en dur 5 Matériaux mixtes mais principalement légers 6 Matériels mixtes mais principalement de récupération Source d’eau Système d’eau publique prélevé dans 01 = Logement 02 = Cour/parcelle 03 = Robinet public Source ponctuelle 04 = Fontaine protégée 05 = Fontaine non protégée (mur avec tétin ouvert) 06 = Source aménagée 07 = Source non aménagée 08 = Rivière/courant/lac/étang/barrage 09 = Eau en bouteille/station de remplissage 10 = Eau de pluie 11 = Camion tank/colporteur 96 = Autre, à spécifier : ____________ eu aucun fait démontrant un effet sur la qualité de la détection des cas de TB. Toutefois, on a noté que des mesures significatives avaient dû être prises pour garantir une bonne qualité. Une planification supplémentaire de la composante SSE et facteur de risque a été nécessaire, tout comme l’addition d’une forma- Variable Entassement Pollution de l’air dans la maison Sécurité alimentaire Questions Quelle est la surface au sol de votre unité d’habitation ? (elle peut être mesurée par le nombre d’enjambées faites par l’interviewer le long des limites de la maison) Nombre de chambres à coucher Nombre de personnes par chambre à coucher Quel type de carburant utilise-t-on principalement dans votre maison pour la cuisine ? 00 = Pas de cuisson 01 = Electricité 02 = Gaz de pétrole liquéfié (LPG) 03 = Kérosène 04 = Charbon de bois 05 = Bois 06 = Copeaux de bois/enveloppes de riz/paille 96 = Autre, à spécifier ____________ Quel type de poêle utilisez-vous habituellement pour la cuisine ? 1 = Feu ouvert 2 = Feu protégé 3 = Feu protégé avec bac enterré 4 = Poêle avec chambre de combustion 5 = Deux ou trois poêles avec bacs 6 = Poêle avec bac enterré 7 = Poêle au gaz 8 = Fourneau électrique/au gaz La cuisine est-elle habituellement réalisée . . . ? 1 = au sein de la maison 2 = dans un bâtiment séparé 3 = à l’extérieur 6 = ailleurs, à spécifier : ____________ Au cours des 3 derniers mois, est-il arrivé au moins une fois que vous ou un membre quelconque de votre famille se sente affamé parce que vous n’aviez pas assez à manger ? 0 = Non 1 = Oui 7 = Refus de réponse 8 = Je ne sais pas Au cours des 3 derniers mois, est-il arrivé au moins une fois que vous ou un membre quelconque de votre famille ait dû réduire son alimentation parce que vous ne pouviez pas vous procurer assez d’aliments ? 0 = Non 1 = Oui 7 = Refus de réponse 8 = Je ne sais pas tion, la constitution d’équipes, la supervision, l’introduction des données et leur analyse. Des efforts supplémentaires ont été faits pour s’assurer que les chefs locaux et les responsables officiels de la santé soient bien informés au sujet de l’objectif et des méthodes de l’enquête, afin de garantir leur bonne coopération. 6 The International Journal of Tuberculosis and Lung Disease Tableau 2 Outil pour les facteurs de risques de tuberculose (version abrégée de questions sélectionnées) Variable Questions Tabagisme Avez-vous jamais fumé ? Quel âge aviez-vous quand vous avez commencé à fumer ? Quel âge aviez-vous quand vous avez arrêté de fumer ? En moyenne, combien de cigarettes avez-vous fumé ou fumez-vous par jour ? (choix multiple) Consommation Avez-vous jamais essayé de boire des boissons d’alcool alcoolisées ? A quel âge avez-vous essayé la première fois ? Quel âge aviez-vous lorsque vous avez arrêté de boire ? Quel type de boissons alcoolisées utilisez-vous le plus souvent ? (choix multiple) En moyenne, combien de bouteilles ou de verres consommez-vous par sortie pour boissons (choix multiple) A quelle fréquence buvez-vous n’importe quelle boisson alcoolisée ? (choix multiple) Déficience en 1 Cécité nocturne Vitamine A 2 Taches de Bitot 3 Xérophtalmie 4 Ulcère de la cornée 5 Kératomalacie Diabète A-t-on diagnostiqué un diabète à un moment quelconque ? Index de masse Taille, cm corporelle Poids, kg CONCLUSION Une enquête de prévalence de la TB dans un échantillon représentatif de la population constitue une occasion unique pour colliger les données complémentaires sur le SSE, les facteurs risque de TB et les types de recours aux soins de santé. La collecte de données concernant ces facteurs contribue à toute une série de connaissances épidémiologiques et permet de situer dans le contexte adéquat les estimations de la prévalence de TB. La combinaison des procédures de collecte des données augmentera l’efficience en utilisant au maximum l’infrastructure (logistique et humaine) qui est déjà en place pour les enquêtes de prévalence. L’inconvénient principal d’une collecte élargie des données est qu’elle peut interférer sur la collecte des données pour l’objectif principal de l’enquête : c’està-dire l’estimation de la prévalence de la TB. Si elle n’est pas planifiée correctement et dotée de ressources suffisantes, elle peut réduire la qualité des données ou augmenter le taux de non-participation. Lorsque la collecte des données supplémentaires implique des procédures plus complexes ou plus invasives, celles-ci peuvent augmenter le refus de participation du groupecible. Ce risque peut être minimisé si l’on prend soin de recourir à des interventions d’une durée acceptable et amicales vis-à-vis des interviewés. La collecte de données supplémentaires exige en supplément de la formation, de la supervision, une introduction des données et leur analyse. Dès lors, il est essentiel de veiller à ce que le personnel et les ressources supplé- mentaires soient disponibles et à ce que l’enquête soit planifiée et budgétée avec soin pour tenir compte des activités supplémentaires. Il faut être prudent dans l’interprétation de toute association observée entre la prévalence de la TB et les facteurs de risque de TB, particulièrement lorsque l’on n’a inclus qu’un nombre limité de facteurs de risque. Dans ces conditions, il ne faut pas perdre de vue la possibilité de facteurs confondants résiduels non mesurés. De plus, le caractère transversal d’une enquête rend difficile l’établissement ferme de relations de cause à effet. Références 1 World Health Organization. The Stop TB Strategy—building on and enhancing DOTS to meet the TB-related Millennium Development Goals. WHO/HTM/TB.2006.368. 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