Etre avec le soulèvement de la femme arabe

Transcription

Etre avec le soulèvement de la femme arabe
Ecole de journalisme de Sciences Po
Etre avec le soulèvement de la femme arabe
Soumis par BLAISE Lilia
11-10-2012
C'est l'histoire d'une page Facebook intitutée «The uprising of women
in the arab world», créée en octobre 2011 par quatre femmes
arabes afin de lutter pour l'émancipation des femmes. Sa popularité ne
cesse de croître grâce à une communication très simple mais efficace.
Chacun envoie sa photo avec en quelques mots, la raison de son soutien.
Le 11 octobre, elle totalisait 34 985 fans et 440 photos. Rencontre avec Yalda Ounès une des créatrices de la page qui
explique
l'initiative.
Comment est née la page The uprising of women in the arab world?
L'une d'entre nous a lancé le mouvement via une page Facebook, elle a
suggéré à une autre, la page et de fil en aiguille, nous sommes
retrouvées quatre femmes, sur le projet. Une Palestinienne, une
Egyptienne et deux Libanaises. L'idée de départ était de créer un réseau
de communication entre les femmes du monde arabe après la révolution.
Et puis c'était aussi en réaction au fait que les droits des femmes
étaient un peu les oubliés de la révolution. On donnait l'argument que
ce n'était pas une «priorité». L'exemple le plus extrême est
celui d'Aliaa El-Mahdy , la jeune Egyptienne qui avait
posé nue fin octobre 2011. On l'avait accusée de «nuire à la
révolution.»
Pourquoi ce succès?
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Je pense que c'est parce que l'on a mis des visages sur les slogans. Au
début, on recevait souvent des commentaires du genre mais qu'est-ce que
vous voulez vraiment ? Notre message n'était pas assez clair. Nous avons
donc lancé une campagne en août 2012 où chacun devait envoyer une
photo, expliquant en deux mots la raison de son soutien, en arabe ou en
anglais. Nous voulions montrer le nombre et la diversité des arguments.
On a utilisé notre réseau de connaissances sur Facebook et le mouvement
s'est peu à peu propagé.
Quel est votre but à terme ?
Nous avons trois objectifs: l'empowerment c'est-à-dire la
responsabilisation et la prise de pouvoir. Plus les femmes verront cette
page et enverront les photos, plus il y aura une prise de conscience
commune de la lutte pour le droit des femmes. L'autre idée, c'est aussi
d'informer. Certaines personnes qui envoient des photos font référence à
des problèmes au niveau des lois. Exemple, qui sait au Liban qu'une
femme ne peut pas ouvrir un compte en banque à son fils sans
autorisation de son mari. Peu de gens connaissent toutes les lois
restrictives en matière de droits des femmes dans le monde arabe. Le
dernier point, c'est aussi de confronter et de débattre.
Capture d'écran de la page
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Quel est le pays qui vous envoie le plus de photos ?
A ma grande surprise, c'est la Palestine. Je pense que c'est parce que
le conflit israélo-palestinien occupe tellement la place médiatique, on
ne parle plus des problèmes sociaux. Notre page était en quelque sorte
une plateforme où les femmes palestiniennes ont pu s'exprimer sans
parler de la cause politique. Il y a une jeune fille qui nous a envoyé
une photo avec comme slogan «Je suis avec le soulèvement des femmes
dans le monde arabe parce que le combat patriotique n'est pas une excuse
pour violer le droit des femmes.»
Vous avez des commentaires parfois assez radicaux, mais vous avez
fait le choix de les laisser sur la page pourquoi ?
C'est pour qu'au lieu d'effacer, les femmes aient le réflexe de se
défendre et de débattre dans un espace où la confrontation reste
virtuelle mais leur donne une parole. Il n'y a pas la peur de
l'affrontement donc tout le monde débat. Cela permet aussi de faire
tomber certains préjugés ou les idées reçues sur la femme arabe. Il y a
une femme yéménite en niqab qui a envoyé sa photo et a déclaré : «Je
suis pour le soulèvement de la femme arabe car c'est moi qui décide de
ce que je suis et qui je suis». L'idée c'est aussi de montrer que
l'initiative vient des femmes arabes du monde entier et l'on espère que
le mouvement va prendre encore plus d'ampleur.
Propos recueillis par Lilia Blaise
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