UQAM PLAN DE COURS Titre du cours: Philosophie de l`histoire
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UQAM PLAN DE COURS Titre du cours: Philosophie de l`histoire
UQAM PLAN DE COURS Titre du cours: Philosophie de l’histoire Code (groupe) : PHI 4049-40 Session: hiver 2011 Horaire: jeudi de 14h00 à 17h00 Local : V-4410 Professeur: Dario Perinetti Bureau: W-5450 Téléphone: 987-3000 poste 3018 Heures de bureau : jeudi 13h-14h Courriel : [email protected] L’histoire est une discipline des plus répandues entre les nations (umam) et les races (ajyâl). Le vulgaire voudrait la connaître. Les rois, les dirigeants la recherchent à l’envie. Les ignorants peuvent aussi bien la comprendre que les gens instruits. En effet, l’histoire n’est, en apparence, que le récit des événements politiques, des dynasties (duwal) et des circonstances du lointain passé, présenté avec élégance et relevé par des citations. Elle permet de distraire de vastes publics et de nous faire une idée des affaires humaines. Elle fait voir les effets des changements, elle montre comment telle dynastie vient conquérir tel vaste pan de terre, jusqu’au jour où retentit l’Appel, lorsque son temps fut révolu. Cependant, vue de l’intérieur, l’histoire a un autre sens. Elle consiste à méditer, à s’efforcer d’accéder à la vérité, à expliquer avec finesse les causes et les origines des faits, à connaître à fond le pourquoi et le comment des événements. L’histoire prend donc racine dans la philosophie, dont elle doit être comptée comme une des branches. Ibn Khaldûn, Al-Muqaddima (Discours sur l’Histoire universelle), XIVe siècle. I-DESCRIPTION DU COURS SELON L'ANNUAIRE Introduction aux diverses philosophies de l'histoire: critiques, dialectiques, analytiques et herméneutiques. Présentation de l'antagonisme principal entre spéculation ontologique sur la vie historique et réflexion épistémologique sur la science historique, ainsi que de sa répercussion au sein de la logique de la science historique entre compréhension «idéaliste» et explication «positiviste» de l'histoire. On pourra privilégier les problèmes débattus du côté spéculatif (fondement spirituel ou matériel de l'histoire, forme linéaire ou cyclique du devenir, sens et fin de l'histoire, nécessité objective des structures et liberté subjective des acteurs ...) ou du côté critique et analytique (existence de lois historiques, possibilité de l'explication causale des événements, fondement de l'objectivité du jugement de l'historien ...). Ce cours «interdisciplinaire» est reconnu comme cours optionnel sous les deux sigles PHI4049 et HIS4049, dans les deux baccalauréats en philosophie et en histoire. II- PROBLÉMATIQUE, CONTENU ET OBJECTIFS Alors que nous avons tous une intuition plus au moins claire de ce qu'est l'histoire, nous en savons beaucoup moins lorsqu'il s'agit d'expliquer ce qu'on en sait. Est-ce que l’histoire serait la somme de tous les faits passés ? Mais tous les faits passés ne sont pas des faits historiques ; ou alors il faudrait admettre que votre lecture maintenant de ce plan de cours constituera demain un fait historique. L’histoire serait-elle alors la somme des faits passés ayant une « signification historique» ? Mais alors qu’est-ce qui fait que la traversée du Rubicon par Jules César a une « signification historique» alors que votre traversée du Saint-Laurent la semaine passée n’en a pas. Et par ailleurs, l’histoire se réduit-elle au passé seulement ou elle doit comprendre aussi le futur ? Ses questions, sans doute fortement théoriques, acquièrent une importance non négligeable dès lorsqu’on réalise que les réponses qu’on en donne comptent pour beaucoup à l’heure de définir quelle est notre rapport avec l’histoire. Car nous « tirons des leçons » de l’histoire ou, encore, nous sommes nous-mêmes des êtres qui ne se laissent comprendre qu’historiquement. La réflexion sur l’histoire n’est cependant pas l’apanage de la philosophie. Toute culture, tout peuple a une réflexion sur ces origines, sur les événements significatifs pour son existence commune et sur sa destinée. La réflexion philosophique sur l’histoire commence dès lors qu’on se pose des questions normatives à propos de a) notre capacité à connaître les faits passés et de déterminer la vérité de ce que nous prétendons connaître, b) de qu’est-ce qui confère une signification historique à certains faits et pas à d’autres et c) de notre droit à spéculer sur notre destinée. Or, la réflexion philosophique sur l'histoire se laisse, elle aussi, comprendre historiquement. Nous allons tenter dans ce cours de suivre l'évolution de la réflexion philosophique sur l'histoire dans les périodes moderne et contemporaine. Cette limite temporelle obéit à deux raisons : d’un côté aux contraintes propres à la durée de la session académique, mais aussi au fait que bien que la réflexion philosophique sur l’histoire soit aussi ancienne que la philosophie elle-même, c’est surtout à la fin de la Renaissance que les questions normatives à propos de l’histoire commencent à être posées systématiquement. Des nombreuses questions animent le choix de lectures proposé pour ce cours. Quelle est la «nature» de l'histoire? A-t-elle un sens ou elle n’est que la simple conjonction contingente d'événements? A-t-elle un début et une fin ? Comment connaît-on les faits historiques et en quoi consiste une explication en histoire ? Quel est notre rapport à l’histoire ? Une philosophie substantielle de l'histoire, portant sur son « sens », est-elle possible ou nous devons nous contenter d'une théorie critique de la connaissance historique? III-ENSEIGNEMENT ET ÉVALUATION Le cours se déroulera sous la forme d'exposés magistraux avec des périodes de discussion. La participation active des étudiant-e-s est requise. Cette participation comporte la lecture obligatoire des textes assignés chaque semaine ainsi que des interventions en classe (questions, débats, problèmes). Les étudiant-e-s auront trois travaux à remettre durant la session: 1) Un examen de cinq pages maximum portant sur un choix de questions qui seront soumises à l’avance. L’examen doit être remis le cours suivant, faute de quoi l’étudiant-e se verra attribuer la note « échec » comme s’il/elle avait été absent à un examen sur table. Toute demande de considération particulière requiert des raisons valables dûment attestées (certificat du médecin, etc.). La réussite des examens maison est étroitement liée à la capacité de l’étudiant-e de se tenir à jour avec les lectures et de participer dans les cours. Date de remise : le 10 mars. 2) Un examen sur table au dernier cours (21 avril). 3) Une dissertation de douze pages maximum portant sur la thématique du cours et dont le sujet aura été approuvé au préalable par le professeur. Date de remise : le 14 avril. N.B. : Le nombre de pages maximum pour les travaux est calculé sur la base de l’utilisation de caractères tels que Palatino, Times ou Times New Roman à 12 points et avec des marges de 3 cm. Tout dépassement de la limite sera considéré comme reflétant une difficulté dans la capacité de synthèse de l’étudiant-e et entraînera une diminution de la note. Les examens et la dissertation doivent être consacrés à présenter des arguments (ceux de l’auteur ou les vôtres, selon le cas) en évitant soigneusement les descriptions, succession d’exemples ou paraphrases. Des illustrations ou exemples peuvent être utilisés à condition qu'ils demeurent des illustrations ou exemples d'un concept ou d'un argument qui a été dûment expliqué dans le texte. Ils ne doivent en aucun cas prendre beaucoup de place dans le texte ni se substituer à l'argumentation. Aucune citation n'est acceptée dans les examens. Dans la dissertation finale, les citations doivent être utilisées seulement pour appuyer les énoncés que vous aurez formulés au préalable dans vos propres mots ou comme évidence des thèses que vous avancées. Dans la dissertation finale, l’étudiant-e doit discuter la littérature secondaire. Critères d'évaluation: compréhension des arguments et ou problèmes discutés, capacité de synthèse, rigueur et clarté de l'exposé, intérêt de la réflexion et qualité de l'expression écrite.). Aucune demande d'incomplet ne sera accordée sauf circonstances exceptionnelles, si la demande est dûment justifiée et elle a été sollicitée dans une rencontre ou une conversation téléphonique avec le professeur. 1- Examen maison : 2- Examen sur table : 3- Travail final : 25 % 25 % 50% Note sur les infractions de nature académique : Extrait du règlement No. 18 de l'UQAM « Tout acte de plagiat, fraude, copiage, tricherie ou falsification de document commis par une étudiante, un étudiant, de même que toute participation à ces actes ou tentative de les commettre, à l'occasion d'un examen ou d'un travail faisant l'objet d'une évaluation ou dans toute autre circonstance, constituent une infraction au sens de ce règlement». Le département de philosophie a pour politique de sanctionner tout acte de cette nature suivant les procédures prévues au règlement. IV- BARÈME : Les notes seront compilées et pondérées selon le barème suivant A+ A AB+ B BC+ C CD+ D E 4.3/4.3 4.0/4.3 3.7/4.3 3.3/4.3 3.0/4.3 2.7/4.3 2.3/4.3 2.0/4.3 1.7/4.3 1.3/4.3 1.0/4.3 0.0/4.3 90-100 % 85-89 % 80-84 % 77-79 % 73-76 % 70-72 % 65-69 % 60-64 % 57-59 % 54-56 % 50-53 % moins de 50 % V- CALENDRIER Lectures obligatoires Lectures complémentaires Travaux 13 janvier Introduction 20 janvier L’histoire et le système des savoirs à la fin de la Renaissance 27 janvier La crise de l’histoire providentielle 3 février Droit naturel et histoire I 10 février Droit naturel et histoire II Hugo Grotius, extrait du droit de la guerre et de la paix. Vico : La Scienza Nuova Vico : La Scienza Nuova 17 février Le sens de l’histoire I : L’histoire comme idée Kant : Idée d’une histoire universelle 24 février Le sens de l’histoire II : L’histoire comme idée Kant, continuation Remise des questions pour le premier examen 3 mars 10 mars Semaine de lecture Le sens de l’histoire III : La raison dans l’histoire (a) Le sens de l’histoire IV : La raison dans l’histoire (b) Le sens de l’histoire V : le matérialisme historique Hegel, Leçons de philosophie de l’histoire Hegel, continuation Remise du premier examen maison 17 mars 24 mars Jean Bodin : La méthode de l’histoire, pp. 281-283 La Popélinière : L’idée de l’histoire accomplie Hume : « Les miracles » Nicolas Fréret : « Réflexions générales sur l'étude des anciennes histoires » Kant : Conjectures sur les débuts de l’humanité. Marx, Contribution à la critique; l’Idéologie allemande 31 mars Le non-sens de l’histoire I Nietzsche : De l’utilité et des inconvénients de l’histoire pour la vie 7 avril Le non-sens de l’histoire II Walter Benjamin : « Sur le concept d’histoire « 14 avril Philosophie analytique et histoire Dray : la compréhension historique 21 avril Examen sur table Hayden White « The Historical Text as Literary Artifact » Hempel : Explanation in science and in history. Remise de la dissertation. . Examen sur table VI- BIBLIOGRAPHIE A) Textes dans le recueil : Textes obligatoires : 1. Bodin, Jean. La Méthode de l'histoire. Trad. Pierre Mesnard. Paris: Société d'Édition "Les Belles Lettres", 1941, pp. 278-283. 2. La Popélinière. Lancelot du Voisin de. « L’idée de l’histoire accomplie » in L’histoire des histoires, Paris : Fayard, 1989, pp. 27-48 et 68-84. 3. Hume, David. « Enquête sur l’entendement humain » (section X, « Des miracles ») in Essais et traités sur plusieurs sujets III, trad. Michel Malherbe, Paris : Vrin, 2004, 221 p. (pp. 137157). 4. Vico, Giambattista. Principes d’une science nouvelle relative à la nature commune des nations, trad. A. Doubine, Paris : Nagel, 1953, 558 p. (pp. 61-104). 5. Kant, Emmanuel. « Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique » in Opuscules sur l’histoire, trad. S. Piobetta, Paris, Flammarion, 1990, 245 p. (pp. 71-89). 6. G.W.F . Hegel. Leçons sur la philosophie de l’histoire, trad. J. Gibelin, Paris : Vrin, 1963, 349 p. (pp. 17-86). 7. Karl Marx. Contribution à la critique de l’économie politique, trad. M. Husson et G. Badia, Paris : Éditions sociales, 1977, 309 p. (pp. 2-3). 8. Marx, Karl. L’idéologie allemande, trad. H. Auger et al., Paris: Éditions sociales, 1968, 636 p. (pp. 45-72). 9. Benjamin, Walter. « Sur le concept d’histoire », in Œuvres III, Paris, Gallimard, coll. « Folio esssais », 2000, 482 p. (pp. 427-443). 10. Nietzsche, Friedrich. « De l’utilité et des inconvénients de l’histoire pour la vie » in Considérations inactuelles I et II, trad. Pierre Rusch, Paris : Gallimard, coll. « Folio essais », 1990, 208 p. (pp. 93- 149). 11. W. H. Dray. « La compréhension historique » in La philosophie de l’histoire, Ottawa : Éditions de l’Université d’Ottawa, 168 p. (pp. 13-32). Textes complémentaires : 13. Fréret, Nicolas. « Réflexions générales sur l'étude des anciennes histoires et sur le degré de certitude des différentes preuves historiques », in Mémoires Académiques, Paris: Fayard, 1996, 359 p. (pp.75-126). ISBN 2-213-597-235. 14. Kant, Emmanuel. « Conjectures sur les débuts de l’histoire humaine » in Opuscules sur l’histoire, trad. S. Piobetta, Paris, Flammarion, 1990, 245 p. (pp. 145-164). ISBN 2-08070522-9. 15. White, Hayden V. « The Historical Text as Literary Artifact », in History and Theory: Contemporary Readings, sous la dir. de Brian Fay, Philip Pomper et Richard T. Vann. Malden (Ma) ; Oxford (UK): Blackwell, 1998, 406 p. (pp. 15-33). ISBN 0-631-20953-0. 16. Lorenz, Chris. « Historical Knowledge and Historical Reality : A Plea for ‘Internal Realism’ » in History and Theory: Contemporary Readings, sous la dir. de Brian Fay, Philip Pomper et Richard T. Vann. Malden (Ma) ; Oxford (UK): Blackwell, 1998, 406 p. (pp. 342-376). ISBN 0-631-20953-0. 17. Hempel, Carl G., « Explanation in Science and in History » in Philosophical Analysis and History, sous la dir. de William Dray, New York : Harper & Row, 1966, 390 p. (pp. 95-126). LC 66-12554. 18. William H. Dray. « R.G. Collingwood et la façon de comprendre les actions dans l’histoire » in Perspectives sur l’histoire, Ottawa : Les Presses de l’Université d’Ottawa, 1987, 188 p. (pp. 19-39). ISBN 2-7603-0165-6. 19. Collingwood, R. G. « Human Nature and Human History » in The Idea of History, New York : Oxford University Press, 1956, 339 p. (pp. 205-231). B ) Éléments de bibliographie : Aldershot. The philosophy of history : A re-examination. Sweet, William ed. Burlington: Ashgate 2004. Ankersmit, F. R. et Hans Kellner. A new philosophy of history. London: Reaktion Books, 1995. Aron, Raymond. Introduction à la philosophie de l'histoire; essai sur les limites de l'objectivité historique, Bibliothèque des idées. Paris: Gallimard, 1938. ———. La philosophie critique de l'histoire, essai sur une théorie allemande de l'histoire. 4e éd. ed. Paris,: Vrin, 1969. Aron, Raymond, Mesure. Introduction à la philosophie de l'histoire : Essai sur les limites de l'objectivité historique. Nouv. éd., rev. et annotée par Sylvie Mesure, coll. « Bibliothèque des sciences humaines ». Paris: Gallimard, 1986. Benoist, Jocelyn et Fabio Merlini. Après la fin de l'histoire : Temps, monde, historicité, problèmes et controverses. Paris: J. Vrin, 1998. ———. Une histoire de l'avenir : Messianité et révolution, Problèmes et controverses. Paris: Librairie Philosophique J. Vrin, 2004. Binoche, Bertrand. 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