le recrutement des enseignants sans formation initiale
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le recrutement des enseignants sans formation initiale
LA PROFESSIONNALISATION DES ENSEIGNANTS DE L’EDUCATION DE BASE : LES RECRUTEMENTS SANS FORMATION INITIALE Séminaire international : 11-15 juin 2007 LE RECRUTEMENT DES ENSEIGNANTS SANS FORMATION INITIALE : QUELLES ALTERNATIVES ? QUELS RISQUES ? QUELLES STRATEGIES DE FORMATION ? - Gabriele GOTTELMANN-DURET LE RECRUTEMENT DES ENSEIGNANTS SANS FORMATION INITIALE : QUELLES ALTERNATIVES ? QUELS RISQUES ? QUELLES STRATEGIES DE FORMATION ? Gabriele GOTTELMANN-DURET (en coopération avec Koffi SEGNIAGBETO) Spécialiste de programme IIPE/UNESCO Introduction D’après les estimations du Rapport mondial de suivi sur l’éducation pour tous 2007(UNESCO 2006) plus de 18 millions d’enseignants devront être recrutés d’ici 2015 pour que l’objectif de la scolarisation universelle puisse être atteint à cette échéance. Les besoins en enseignants sont particulièrement grands en Afrique subsaharienne dont la présente contribution au Séminaire traitera plus particulièrement : environ 1.7 millions d’enseignants additionnels, soit deux tiers du stock actuel d’enseignants, devront y être recrutés dans la période 2004-2015. Dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne on a commencé à répondre à ce défi par le recrutement d’enseignants non titulaires qui n’ont souvent pas reçu la formation pédagogique formellement requise pour être instituteur titulaire. En général ces ‘nouveaux enseignants’ reçoivent seulement une formation professionnelle courte de quelques semaines. Par ailleurs, ces ‘contractuels (payés par l’Etat) et ‘communautaires’ (payés par les communautés locales/parents) ne sont pas employés aux mêmes conditions que les enseignants, leurs contrats sont temporaires, et leur salaire et d’autres avantages sont nettement inférieurs à ceux des instituteurs titulaires. Cette stratégie est censée contribuer à relever un double défi auquel de nombreux pays en développement pauvres sont en effet confrontés à présent : (i) mobiliser un grand nombre d’enseignant requis pour la scolarisation de tous alors que les institutions de formation des maîtres ne sont généralement pas en mesure de ‘produire’ ces personnels au rythme exigé, et (ii) contenir l’augmentation galopante des dépenses salariales de l’Etat liée à la croissance des effectifs d’enseignants. Elle soulève cependant de nombreuses critiques au sein du corps enseignant et dans d’autres milieux, qui mettent en doute la qualité de l’enseignement dispensé par ces ‘nouveaux enseignants’. Notre présentation invite à une réflexion critique sur cette option d’ores et déjà prise dans de nombreux pays d’Afrique, notamment en Afrique francophone : Quelles ont été ses répercussions constatées sur l’accès et l’équité face à la scolarisation ainsi que sur la qualité de l’enseignement ? Y a-t-il des alternatives au recrutement de personnels non ou peu formés pour faire face au coût croissant du personnel enseignant ? Quelles stratégies de formation des enseignants pourraient répondre au mieux aux besoins et aux contraintes actuels du développement professionnel du personnel enseignant? 1 / 12 LA PROFESSIONNALISATION DES ENSEIGNANTS DE L’EDUCATION DE BASE : LES RECRUTEMENTS SANS FORMATION INITIALE Séminaire international : 11-15 juin 2007 LE RECRUTEMENT DES ENSEIGNANTS SANS FORMATION INITIALE : QUELLES ALTERNATIVES ? QUELS RISQUES ? QUELLES STRATEGIES DE FORMATION ? - Gabriele GOTTELMANN-DURET I. Le recrutement d’enseignants contractuels et communautaires – conséquences tendances et (1) Tendances Les tendances actuelles et prévisibles de la scolarisation et de la demande d’enseignants qui en résulte ne sont pas uniformes à travers le monde. Alors que certaines régions, notamment l’Europe centrale et orientale, l’Asie centrale et l’Asie de l’Est enregistrent une forte diminution des nouveaux inscrits (entre -12% et -18 %) durant la période1999 et 2005, l’Afrique sub-saharienne se distingue par une très forte croissance : avec 39,9% elle devance les Etats arabes (11,%) et l’Asie du Sud (9,4%) parmi les régions connaissant une croissance positive des élèves nouvellement inscrits. En Afrique subsaharienne cette évolution a été accompagnée du recrutement d’un grand nombre d’enseignants nouveaux ; en effet le personnel enseignant du primaire y a augmenté de plus de 25 % entre 1999 et 2005. (Rapport mondial de suivi sur l’éducation pour tous, UNESCO 2007). Les personnels enseignants contractuels et communautaires ont contribué largement à cette expansion du corps enseignant. Comme l’indique le Tableau 1, ils représentent, dans dix pays d’Afrique francophone, désormais plus de la moitié, dans certains pays même environ deux tiers du corps enseignant employé Si la tendance à la ‘contractualisation’ est assez nette dans cette région du monde, on peut se demander cependant dans quelle mesure ces ‘nouveaux enseignants’ sont vraiment moins qualifiés que leurs pairs titulaires ? Les résultats de recherches disponibles au niveau international ne permettent pas de répondre de manière assez complète à cette question. Mais les données d’échantillon du PASEC présentées également dans le Tableau 1 suggèrent que dans la quasi-totalité des pays enquêtés une très grande partie des non-titulaires n’ont reçu aucune ou moins d’un mois de formation. Tableau 1 : Proportion et formation des enseignants non titulaires, pays d’Afrique francophone Rapport mondial de suivi de l’EPT 2007, UNESCO, Paris , 2007 2 / 12 LA PROFESSIONNALISATION DES ENSEIGNANTS DE L’EDUCATION DE BASE : LES RECRUTEMENTS SANS FORMATION INITIALE Séminaire international : 11-15 juin 2007 LE RECRUTEMENT DES ENSEIGNANTS SANS FORMATION INITIALE : QUELLES ALTERNATIVES ? QUELS RISQUES ? QUELLES STRATEGIES DE FORMATION ? - Gabriele GOTTELMANN-DURET Il convient de noter, certes, que l’emploi de personnels enseignants n’ayant pas reçu la formation pédagogique formellement requise ne constitue pas un fait nouveau, lié aux seules stratégies récentes de contractualisation. Nombre de pays dans différentes parties du monde ont enregistré et enregistrent toujours une part significative d’enseignants n’ayant pas le niveau de qualification de référence pour enseigner. Le problème de la ‘qualification’ semble cependant se poser de manière plus aiguë en Afrique et dans certains pays d’Asie du Sud qu’ailleurs. Ainsi on constate, malgré certaines variations entre les pays concernant les niveaux de recrutement des enseignants (en termes du nombre total d’années d’études) et les exigences officielles de formation professionnelle (en termes de durée et de type de formation pédagogique) que dans la plupart des pays le niveau de recrutement officiel d’un enseignant du primaire est équivalent à la fin du Secondaire (ou plus). Dans une majorité de pays d’Europe, d’Asie de l’Est et du Pacifique et des Caraïbes la (quasi) totalité des enseignants possède ce niveau de qualification. C’est en Afrique sub-saharienne que la situation est la plus critique : environ un enseignant sur 5 n’a pas le niveau de qualification minimal requis dans cette région du monde, avec de fortes variations entre les pays cependant : cette proportion s’élève à deux tiers au Tchad, environ 40 % au Bénin et 0 % au Gabon par exemple (Rapport mondial 2007). Pour avoir une vision plus fine de la situation, il est utile de se référer par ailleurs au nombre d’élèves par enseignant qualifié. La Figure 1 ci-dessous montre assez clairement que ce ratio est de plus de 50 dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne et se situe donc au-dessus de la moyenne constatée dans d’autres régions du monde. On note par ailleurs que dans la majorité des pays africains ce ratio a augmenté depuis 1999, alors que dans d’autres régions du monde la tendance est à la baisse ( Rapport mondial 2008). Figure 1 : Rapport élèves/enseignant formé dans le primaire, 1999 et 2005 Source : Rapport mondial de suivi de l’EPT 2008, UNESCO, Paris, 2007 3 / 12 LA PROFESSIONNALISATION DES ENSEIGNANTS DE L’EDUCATION DE BASE : LES RECRUTEMENTS SANS FORMATION INITIALE Séminaire international : 11-15 juin 2007 LE RECRUTEMENT DES ENSEIGNANTS SANS FORMATION INITIALE : QUELLES ALTERNATIVES ? QUELS RISQUES ? QUELLES STRATEGIES DE FORMATION ? - Gabriele GOTTELMANN-DURET Si, malgré ce tableau comparatif peu favorable aux pays africains, nombre d’entre eux s’engagent ou persistent dans le recrutement d’enseignants non titulaires, souvent peu ou pas qualifiés, c’est surtout parce que cette stratégie promet de réaliser, comme cela a été évoqué plus haut, une expansion rapide du corps enseignant tout en contenant la croissance des dépenses salariales. De plus, les résultats d’études actuellement disponibles semblent suggérer que les répercussions visibles de cette option sont globalement plutôt positives. La section suivante essaie de donner un aperçu de quelques aspects centraux de cette discussion sur les conséquences du recrutement d’enseignants non titulaires. (2) Conséquences Le recrutement d’enseignants additionnels permet soit d’ouvrir plus de classes, soit de faire baisser le nombre d’élèves par enseignant, soit une combinaison des deux. Dans les pays concernés le recrutement de contractuels et/ou de communautaires a de toute évidence contribué à une expansion assez rapide de la scolarisation, et dans certains pays aussi à une réduction du ratio élèves/maître. Par ailleurs il a souvent conduit à une diminution de certaines disparités géographiques, comme le montre l’exemple du Bénin reflété dans le Tableau 2 ci-dessous. Suite à l’accélération du recrutement d’enseignants non titulaire au début du millénaire dans ce pays, le ratio élèves /maître s’est amélioré non seulement au niveau global mais particulièrement dans les régions caractérisées par les ratio E/M les plus élevés en 2001/2002 (Atacora-Donga, MonoCouffo Zou-Collines Borgou-Alibori). Les disparités interrégionales concernant la répartition des enseignants ont donc apparemment été réduites. Tableau 2 : Evolution du rapport Elèves/Maître après accélération du recrutement d’enseignants nonfonctionnaires au Bénin, 2001/2002 – 2003/2004 (par région) ATACORA-DONGA ATLANTIQUE-LITTO BORGOU-ALIBORI MONO-COUFFO OUEME-PLATEAU ZOU-COLLINES Bénin REM2001/2002 56,0 52,1 54,8 62,2 51,8 56,0 55,3 REM 2003/2004 52,6 50,9 51,5 59,3 49 ,6 52,7 52,7 Source . Mahoudi C. Johnson 2006. Le Tableau 3 montre que les régions enregistrant les améliorations les plus significatives de leur ratio E/M sont celles (à l’exception du Zou-Collines) où la proportion des enseignants non titulaires, surtout celle des communautaires recrutés par les communautés locales, est au-dessus de la moyenne nationale. En d’autres termes, dans ces régions qui avaient traditionnellement du mal à attirer des enseignants, l’offre d’enseignants et le ratio E/M se sont améliorés avec le recrutement de contractuels et de communautaires. On peut donc dire que cette stratégie de recrutement a contribué à la réduction des disparités régionales de l’offre éducative au Bénin. Ces observations convergent avec les résultats d’autres études (Yaël DUTHILLEUL 2005 ; KIRK J/DEMBELE M. 2007) qui montrent également que le recrutement d’enseignants non titulaires a permis d’occuper des postes dans des zones difficiles, qui étaient souvent restés vacants auparavant. 4 / 12 LA PROFESSIONNALISATION DES ENSEIGNANTS DE L’EDUCATION DE BASE : LES RECRUTEMENTS SANS FORMATION INITIALE Séminaire international : 11-15 juin 2007 LE RECRUTEMENT DES ENSEIGNANTS SANS FORMATION INITIALE : QUELLES ALTERNATIVES ? QUELS RISQUES ? QUELLES STRATEGIES DE FORMATION ? - Gabriele GOTTELMANN-DURET Tableau 3 : Répartition des enseignants communautaires et contractuels au Bénin par département, en pourcentages des effectifs d’enseignants (2000/2001 ; 2004/2005) 2000-2001 Agent Permanent d'Etat ATACORADONGA ATLANTIQUELITTORAL 2004-2005 Communautaire Contractuel Agent Permanent d'Etat Communautaire Contractuel 51 42 06 29 37 34 76 15,5 08,5 58 14 28 BORGOU-ALIBORI 59 19 22 33,5 28,5 38 MONO-COUFFO 55 20 25 38 26 36 OUEME-PLATEAU 77 16 07 50 15 35 ZOU-COLLINES 74 16 10 47 19 34 ENSEMBLE 67 20 13 43 23 34 SOURCE : DPP/MEPS 2006, cité dans : Mahoudi C. Johnson 2006. Comme cela a été évoqué dans l’Introduction, les résultats des études disponibles sont moins convergents sur les effets de cette stratégie sous l’angle de la qualité de l’enseignement. Ainsi, dans un document synthétisant plusieurs recherches menées en Afrique francophone, notamment celles du PASEC, Jean BOURDON et al. (2007) expliquent que les enseignants non titulaires dotés d’une formation professionnelle très réduite, ne montrent pas une efficacité pédagogique moindre que leurs homologues titulaires ; ils semblent même avoir de meilleurs résultats que ces derniers avec les élèves de niveau scolaire initial plus faible dans les classes des premiers grades du Primaire. Leur apport pour faire accéder et retenir les populations les plus désavantagées à l’école serait donc appréciable. Cependant ce même document par Bourdon et al., ainsi que d’autres études (MULKEEN A/CHAPMAN D. 2005, KIRK/DEMBELE 2007) soulignent que, dans certains pays, le recrutement des enseignants non titulaires a eu des effets plutôt négatifs sur la performance et la rétention des élèves. D’autres facteurs que la seule formation initiale devraient donc être considérés pour expliquer l’efficacité pédagogique des ‘nouveaux enseignants’ : Leurs effets sur les résultats des élèves sembleraient être peu probants ou négatifs dans des cas où, comme au Niger par exemple, le recrutement et le suivi de ces enseignants se font au niveau central, et où leur niveau de rémunération et leurs perspectives de carrière sont très largement inférieures à ceux de leurs collègues titulaires ; dans ces contextes le statut social et le niveau de motivation des enseignants non titulaires tendant à être très bas et entraîner des taux élevés d’absentéisme, de rotation et de déperdition affectant négativement la progression des élèves. Dans d’autres contextes, où ces enseignants ont des niveaux de rémunération relativement décents et un plan de carrière et des liens avec la communauté locale, les problèmes de démotivation et de déperdition semblent être plus réduits, parfois même moindre que parmi les enseignants titularisés, et donc leur efficacité pédagogique relativement satisfaisante (KIRK/DEMBELE 2007). Deux observations s’imposent à ce stade de notre réflexion : (1) Dans de nombreux pays en développement, même ceux n’ayant pas recrutés de contractuels récemment, une partie non négligeable du corps enseignant enseigne sans aucune ou un niveau très modeste de formation pédagogique initiale du corps enseignant. Bien au-delà de la problématique plus récente des enseignants contractuels et communautaires se pose donc le défi d’assurer que les personnels ‘sous qualifiés’, et en fait tous les enseignants employés, ait un niveau de compétence adéquat pour exercer efficacement leur métier. (2) Il semble être difficile de réaliser à moyen et à long 5 / 12 LA PROFESSIONNALISATION DES ENSEIGNANTS DE L’EDUCATION DE BASE : LES RECRUTEMENTS SANS FORMATION INITIALE Séminaire international : 11-15 juin 2007 LE RECRUTEMENT DES ENSEIGNANTS SANS FORMATION INITIALE : QUELLES ALTERNATIVES ? QUELS RISQUES ? QUELLES STRATEGIES DE FORMATION ? - Gabriele GOTTELMANN-DURET terme des économies – ou en tout cas autant d’économies que beaucoup avaient espéré pouvoir réaliser en optant pour le recrutement d’enseignants non titulaires – tout en maintenant un niveau satisfaisant de stabilité et d’engagement du personnel enseignant. Les sections suivantes aborderont précisément (II)la question des alternatives au recrutement d’enseignants non qualifiés et peu rémunérés pour contenir les dépenses relatives au personnel enseignant et (III) celle des options de formation prometteuses dans le contexte décrit ici. II. Quelles alternatives ? 1. Réduire le niveau de rémunération des enseignants en général ? Les ‘nouveaux enseignants’ coûtent, de toute évidence, moins chers à l’Etat que les enseignants fonctionnaires. Comme l’indique le tableau 4, le niveau de rémunération des enseignants fonctionnaire dans les pays d’Afrique francophone est souvent nettement supérieur au PIB par habitant. Il se situent par ailleurs pour la plupart d’entre eux au-dessus de la valeur de référence (3.5 fois le PIB/tête) proposée dans le cadre de l’Intitiative Fast Track de l’Education pour Tous. Le coût est divisé par deux en général dans le cas des contractuels. Le niveau de rémunération des enseignants communautaires est encore plus bas, parfois en dessous du PIB/habitant. Lorsqu’on enseignant communautaire titulaire du Bac gagne 50 % de moins qu’un titulaire du Bac employé dans le secteur informel, comme c’est le cas au Cameroun au début du millénaire par exemple (OXFAM, 2006) on peut s’interroger sur l’effet à moyen terme sur la rétention de ces personnels dans le système et en fin de compte sur la viabilité de cette politique de rémunération qui se répand pourtant dans nombre de pays à faible revenu. Tableau 4 : Rémunération des enseignants du primaire par statut (en % du PIB/habitant) PAYS FONCTIONNAIRES CONTRACT. COMMUNAUT. Benin (2002) 5,2 2,1 1,3 5,8 5,6 2,2 5,3 1,4 0,8 Congo (2003) 2,4 0,9 0,6 Guinée (2000) 3,5 1,1 - Mali (2000) 5,8 1,5 0,9 Niger (2000) 8,9 3,5 - Sénégal (2003) 5,7 2,6 - Tchad (2002) 8,2 - 2,3 Togo (2001) 6,4 3,3 1,3 Moyenne 5,6 2,4 1,3 Burkina Faso (2002) Cameroun (2002) Source : Mingat A., cité dans : Duthilleul Y.(2004) Si le ‘coût’ des enseignants titulaires peut paraître élevé comparé à celui des non titulaires et au PIB/habitant, il faut noter cependant que leur niveau relatif de rémunération (en % du PIB/habitant) s’est détériorée de manière significative au cours des 30 dernières années dans la plupart des pays à revenu faible. Dans les pays à revenu annuel au-dessous de 2000 US$ par habitant, un enseignant du primaire gagnait 6 fois le PNB/tête en 1975 et seulement près de 3.3 fois le PNB/tête en 2004 A titre d’exemple : au Kenya un enseignant du primaire gagne environ 5.3 le PNB/tête en 2004 ce qui paraît relativement élevé par rapport à la valeur de référence de l’Initiative Fast Track (qui est de 3.5 fois le PIB/habitant); il convient de noter cependant qu’il ne gagne pas beaucoup plus qu’un 6 / 12 LA PROFESSIONNALISATION DES ENSEIGNANTS DE L’EDUCATION DE BASE : LES RECRUTEMENTS SANS FORMATION INITIALE Séminaire international : 11-15 juin 2007 LE RECRUTEMENT DES ENSEIGNANTS SANS FORMATION INITIALE : QUELLES ALTERNATIVES ? QUELS RISQUES ? QUELLES STRATEGIES DE FORMATION ? - Gabriele GOTTELMANN-DURET conducteur de bus (seulement 100 US$ de plus par an en 2004 alors que la différence était de 1000 US $ par an en 1991 !) et moins qu’un ouvrier qualifié (Global Campaign for Education 2006). En général les enseignants – même ceux du secondaire – gagnent moins que les agents comptables, les employés (de bureau, de banque etc.) et les juristes. Dans la quasi-majorité des pays à faible revenue le salarie moyen d’un enseignant du primaire est de moins de 3 US$ par jour .Une famille de 5 personnes devant vivre sur ce seul revenu vit donc au-dessous du seuil de pauvreté (OXFAM, 2006). Faire des ‘économies’ de dépenses sur le salaire moyen des enseignants sans risquer une détérioration très sérieuse de la condition et de l’attrait de la profession enseignante ne semble donc guère évident ! Il semble impératif d’explorer d’autres pistes : Dans certains pays la part du budget de l’Etat consacrée à l’éducation est faible (largement en-dessous des 20% suggérés par l’Initiative Fast Track). Des marges pour des augmentations du budget de l’éducation existent dans ces cas qui pourraient être utilisés pour payer tous les enseignants à un niveau de rémunération plus décent (OXFAM 2007). En alternative ou en complément de cette option, il peut être intéressant de comparer la structure des salaires des enseignants sous l’angle de leur évolution au cours de la carrière. On peut noter ainsi que dans la plupart des pays d’Afrique un enseignant double son salaire au cours de sa carrière, alors que cette augmentation est nettement moindre dans les pays européens p.ex.) ; en Afrique l’augmentation du salaire enseignant est, y compris en comparaison avec le PIB/habitant, particulièrement importante après 15 ans de carrière. On peut s’interroger dans quelle mesure un certain ralentissement et tassement des augmentations salariales après 15 ans de service, par exemple, permettrait de baisser le coût moyen des enseignants titulaires, sans forcément avoir un effet négatif significatif sur l’attrait de la profession enseignante (ISU-UNESCO/ OCDE, 2001). (2) Optimiser l’utilisation des enseignants Le nombre d’enseignants requis pour offrir une éducation de base à tous, et en conséquence les dépenses pour leurs salaires, dépendent aussi de la manière dont les effectifs d’enseignants existants sont ‘utilisés’. Quelles sont, notamment dans les pays d’Afrique subsaharienne où les besoins en enseignants sont les plus grands dans les années à venir, les possibilités d’économies à travers une ‘utilisation’ plus rationnelle de leur personnel enseignants ? A cet égard, il est intéressant de jeter un bref regard comparatif aux normes régissant notamment la charge horaire et l’allocation des enseignants dans différents pays du monde, et aussi à la réalité de leur allocation et leur utilisation. L’Initiative Fast Track a fixé un ratio élèves/maître de 40/1 pour les pays n’ayant pas encore atteint et aspirant à l’horizon 2015 à une réalisation accélérée de l’Education pour Tous. Or ce ratio, que nombre de pédagogues considèrent pourtant comme étant très élevé et défiant l’efficacité de l’enseignant, est en réalité largement dépassé dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne. Le rapport élèves/enseignant dans le primaire y est en moyenne (en 2005) de 45 et même supérieur à 60 dans bon nombre de pays comme le Tchad, le Mozambique, l’Ethiopie, le Kenya par exemple (Rapport mondial 2008). Dans cette partie du monde il semble donc pas possible d’économiser des dépenses en augmentant encore davantage le nombre moyen d’élèves par enseignant. Une comparaison des options prises par différents pays quant à la charge horaire totale demandée aux enseignants semble ouvrir une piste plus prometteuse. Les données recueillies par l’Institut des Statistiques de l’UNESCO montrent à ce sujet une nette différence entre les pays industrialisés et les pays à faible revenue, surtout ceux d’Afrique. Alors que les réglementations dans la plupart des d’Europe, Amérique du Nord et d’Asie demandent à leurs enseignants entre 1600 et 1800 heures de travail par an celles en vigueur en 7 / 12 LA PROFESSIONNALISATION DES ENSEIGNANTS DE L’EDUCATION DE BASE : LES RECRUTEMENTS SANS FORMATION INITIALE Séminaire international : 11-15 juin 2007 LE RECRUTEMENT DES ENSEIGNANTS SANS FORMATION INITIALE : QUELLES ALTERNATIVES ? QUELS RISQUES ? QUELLES STRATEGIES DE FORMATION ? - Gabriele GOTTELMANN-DURET Afrique subsaharienne prévoient en général entre 8OO et 1350 heures par an, donc nettement moins. Les différences sont moins frappantes lorsqu’on se réfère au nombre d’heures d’instruction réglementaires strictement parlant (heures de contact en classe) (voir : UNESCO-IUS, 2006). A l’intérieur de l’Afrique on observe de très fortes variations entre les pays quant au nombre réglementaire d’heures d’instruction d’un enseignant du primaire : alors qu’un enseignant en Ouganda n’est censé enseigner que 541 heures par an ses collègues au Mali doivent en assurer 930 et au Sénégal même 1080. Certains pays pourraient effectivement envisager de limiter l’augmentation des effectifs d’enseignants additionnels à recruter par une augmentation de la charge horaire réglementaire. Une telle mesure ne constitue pas une panacée cependant. Elle semble notamment peu appropriée dans un contexte où le salaire de l’enseignant est en même temps tellement bas que celui-ci ne peut même pas en assurer sa subsistance et se trouve obligé d’avoir une deuxième source de revenu et donc une occupation en dehors de l’enseignement. Par ailleurs, le temps d’instruction officiel est souvent loin de refléter le nombre effectif d’heures de cours que reçoivent les élèves en réalité. En d’autres termes : augmenter la charge horaire officielle aura l’impact voulu (limiter la croissance du personnel, et les dépenses y afférant sans affecter le nombre d’heures dispensées aux élèves) seulement si cette mesure peut effectivement être mise en pratique sans entraîner un absentéisme accrue parmi les enseignants. L’absentéisme fait perdre une partie non négligeable du temps d’instruction : entre 12 et 43 jours (sur 170 jours de cours par an dans le primaire en moyenne) selon des recherches récentes menées dans différentes parties du monde en développement (Rapport mondial 2008). Dans certains pays l’affectation d’une proportion significative des enseignants par le VIH/SIDA explique partiellement des niveaux élevés d’absentéisme. Dans tous les cas, ce dernier doit être pris en compte dans la recherche de solutions puisqu’il diminue les ressources humaines réellement disponibles et augmente souvent la demande et les recrutements d’enseignants additionnels. (AKPAKA, O./ EKUE-D'ALMEIDA, S. 2007) La recherche d’une meilleure utilisation des ressources humaines existantes a engendré un intérêt croissant non seulement pour la réduction de l’absentéisme des enseignants mais aussi pour leur allocation rationnelle. La Figure 2 résume des résultats d’analyses par Mingat A et al.(cité dans DUTHIILLEUL Y. 2005) désormais largement cités dans les débats et les ouvrages s’intéressant à une gestion rationnelle du personnel enseignant en Afrique. Il montre que le rapport entre le nombre d’élèves dans un établissement et celui des enseignants qui y sont alloués est largement aléatoire dans beaucoup de pays (degré d’aléas). En d’autres termes : un grand nombre d’établissements ont soit moins soit plus d’enseignants qu’ils ne devraient en avoir en moyenne, compte tenu du nombre d’élèves qu’ils scolarisent. Alors qu’il est compréhensible que le ratio élèves/maître soit en dessous de la moyenne dans des établissements à faibles effectifs d’élèves dans des zones reculées, ce même phénomène observés dans des établissements de type urbain ou semi urbain semble indiquer un problème de sureffectif voire de sous-emploi qu’il serait en principe possible d’éviter en cas de gestion rationnelle des personnels. 8 / 12 LA PROFESSIONNALISATION DES ENSEIGNANTS DE L’EDUCATION DE BASE : LES RECRUTEMENTS SANS FORMATION INITIALE Séminaire international : 11-15 juin 2007 LE RECRUTEMENT DES ENSEIGNANTS SANS FORMATION INITIALE : QUELLES ALTERNATIVES ? QUELS RISQUES ? QUELLES STRATEGIES DE FORMATION ? - Gabriele GOTTELMANN-DURET Figure 2 :Degré d’aléas dans le déploiement des enseignants, année 2000 ou proche (Source : Mingat et al. 2004) Or, force est de constater que dans des pays où les conditions de vie (accès aux services de santé, emploi, revenus etc.) et de scolarisation sont très difficiles dans les zones rurales ou reculées, il n’est pas aisé de combattre ce phénomène assez courant des enseignants en sureffectifs dans des zones et des établissements urbains plus privilégiés. L’attrait relatif des villes l’emporte dans ces cas souvent même sur d’éventuelles mesures incitatives spécifiques (primes etc) pour attirer les enseignants sur des postes en zone rurale. Seuls le recrutement local d’enseignants et certaines initiatives de formation gratuite de maîtres dans les zones rurales semblent avoir eu un effet positif à moyen terme sur la disponibilité effective d’enseignants dans ces zones. (Rapport mondial 2007 ; Chapitre 3) Dans tous les cas cependant, la recherche d’améliorations de l’offre d’enseignants (sous ses divers aspects) passe par une révision critique de la gestion du personnel enseignant tant au niveau des options politiques (niveau administratif de recrutement et de gestion ; charge horaire ; carrière etc.) que des pratiques (transparence des décisions d’allocation, de mutations etc.). De plus, au vu des problèmes alarmants de qualité de l’enseignement constatés dans nombre de pays, il est important de trouver des voies adéquates pour assurer à tous les enseignants, pas seulement aux ‘nouveaux enseignants’ sans qualification, une formation qui leur permette d’être réellement ‘capables’ et efficaces dans l’exercice de leur activité d’enseignement. III. Options en matière de politiques et de stratégies de formation des enseignants La présente contribution ne vise pas à approfondir la question de savoir quelle formation les ‘nouveaux’ et les ‘anciens’ enseignants devraient recevoir. Elle invite simplement à quelques interrogations et réflexions émergeant de travaux récents qu’il semble intéressant de prendre en compte dans les choix futurs de formation des enseignants, notamment dans les pays à faible revenue. (1) Qu’est-ce qu’un ‘bon enseignant’ ? Même si dans le détail les réponses à cette question peuvent diverger, de nombreux travaux soulignent communément les critères centraux de ‘qualité’ suivants (tirés de LEWIN K./STUART J., 2003) : 9 / 12 LA PROFESSIONNALISATION DES ENSEIGNANTS DE L’EDUCATION DE BASE : LES RECRUTEMENTS SANS FORMATION INITIALE Séminaire international : 11-15 juin 2007 LE RECRUTEMENT DES ENSEIGNANTS SANS FORMATION INITIALE : QUELLES ALTERNATIVES ? QUELS RISQUES ? QUELLES STRATEGIES DE FORMATION ? - Gabriele GOTTELMANN-DURET • • • • (2) Maîtrise des contenus à enseigner Connaissances sur les processus d’apprentissage Connaissances et compétences d’enseignement/transmission de savoirs Motivation Quel type de formation peut générer ces qualités ? Encore une fois, les avis d’experts convergent pour dire que ces qualités ne peuvent être le résultat de la seule connaissance théorique des matières à enseigner, de la pédagogie et de la didactique ; elles se construisent aussi et surtout (i) à travers la pratique, (ii) non pas en une seule fois mais de manière continue, et (iii) avec l’ appui de toute une ‘communauté de pratique ‘(voir par exemple :DEMBELE M./SCHWILLE J., 2007 ; AVALOS B., 1995 ; CRAIG H. 1998 ; VILLEGAS-REIMERS H., 2003) Malgré ce consensus sur ce qu’est une ‘bonne formation’ des enseignants la réalité reste, dans la plupart des pays du monde, assez éloignée de ces principes. Dans la pratique, la formation des enseignants est rarement conçue comme un ‘continuum’, et la formation en cours de service souvent organisée ou utilisée de manière peu systématique. La formation initiale est restée l’investissement principal (ou parfois unique) dans le développement professionnel de l’enseignant, et de plus la partie ‘pratique’ intégrée dans cette formation est, dans de nombreux pays, extrêmement réduite. (3) Quels choix pour la formation initiale ? Si des formations alternant cours théoriques et la pratique en salle de classe existent dans divers pays, la formation initiale des enseignants du primaire se déroule (en général pendant 3 ou 4 ans) pour l’essentiel dans des institutions de formation spécialisées. Il convient de s’interroger sur le bien-fondé de cette option, non seulement à la lumière de l’importance évoquée de la formation pratique mais aussi en raison du coût conséquent que ces formations longues et ‘in situ’ (dans un établissement spécialisé) impliquent. Des recherches par K. Lewin et al ; ont comparé le coût total de la formation initiale d’un enseignant du primaire dans différents pays d’Afrique anglophones. Leurs résultats montrent que ce coût varie assez fortement d’un pays à l’autre (de 2.6 et 2.8 respectivement en Trinidad et Tobago et au Malawi à 13.1 fois le PIB par habitant au Lesotho en fonction de la durée de la formation et de divers facteurs entrant dans le coût d’une année de formation (K. LEWIN , 1999). Le Tableau 6 résume ces principaux facteurs organisationnels dont dépend, selon K. Lewin, le coût d’une année de formation Tableau 6 : Facteurs organisationnels affectant le coût de la formation des maîtres Institut de Nombre Nombre de Ratio Coût par Elèves/ formation d’élèvesformateurs Elèves/formateur élèveclasse enseignant des maîtres enseignants (si salaire moyen par formateur= 15000). Horaire Charge hebdomadaire horaire hebdomadaire Par formateur 1 500 67 8 2000 15 10 5 2 1000 67 15 1000 15 20 20 3 1500 67 23 667 15 20 30 4 2000 67 30 500 15 15 30 Source : K. Lewin 1999 10 / 12 LA PROFESSIONNALISATION DES ENSEIGNANTS DE L’EDUCATION DE BASE : LES RECRUTEMENTS SANS FORMATION INITIALE Séminaire international : 11-15 juin 2007 LE RECRUTEMENT DES ENSEIGNANTS SANS FORMATION INITIALE : QUELLES ALTERNATIVES ? QUELS RISQUES ? QUELLES STRATEGIES DE FORMATION ? - Gabriele GOTTELMANN-DURET S’il est vrai que des formations ‘in situ’ coûtent relativement chers, il serait imprudent d’en tirer des conclusions hâtives pour les choix futurs de formation, surtout ceux concernant les enseignants sans qualification. Ainsi il ne serait par exemple guère raisonnable de faire dépendre leur formation ‘qualifiante’ uniquement d’une formation sur le terrain ‘par les pairs’ Dans nombre de pays en développement en effet les conditions et le personnel, particulièrement dans les écoles rurales ou reculées de petite taille tendent à être insuffisants et inadéquats pour assurer une formation ‘pratique’ efficace des ‘nouveaux enseignants’. (4) Et après ? La qualité des enseignants de demain dépendra pour une large part d’une ‘formation’ tout au long de leur carrière professionnelle. Des expériences prometteuses soulignent en particulier l’importance du « mentorat », de matériels-guides et d’autres formes de soutien pour l’enseignant, notamment durant ses premières années de services. De même, et plus encore, elles mettent en exergue le rôle primordial des formateurs d’enseignants dans la formation initiale et continue des enseignants (SCHWILLE J/DEMBELE M.2007). Si les expériences prometteuses de formation en cours de service d’enseignants (déjà qualifiés ou non qualifiés) se sont multipliées depuis un certain nombre d’années des exemples de politiques de formation novatrices à vaste échelle (généralisée au niveau national) restent cependant encore difficiles à trouver. En résumé : • Le recrutement d’enseignants ‘non titulaires’ moins chers, et souvent moins formés, a eu le mérite d’élargir rapidement l’accès à l’école, en particulier dans les régions et les zones défavorisées. Dans de nombreux contextes cette stratégie a cependant été accompagnée d’un manque de stabilité et d’engagement dans le poste de la part de ces ‘nouveaux enseignants’ et affecté la qualité de l’enseignement dans les écoles concernées. • Dans certains contextes nationaux, des marges significatives pour des augmentations salariales existent : c’est le cas notamment des pays qui ne consacrent qu’une part relativement faible du budget de l’Etat à l’éducation. L’augmentation des fonds disponibles pour l’éducation dans les pays pauvres pourrait également se faire par le biais d’un engagement réel au niveau international pour l’effacement de la dette des pays fortement endettés et pour une aide financière plus vaste et à long terme pour l’éducation • Le contrôle des dépenses salariales pour les enseignants restera cependant un impératif pour les pays à faible revenue. Même les pays qui ont renoncé au recrutement d’enseignants contractuels ou communautaires, ou qui le souhaitent à l’avenir, devront répondre à cette exigence et envisager des options et des pratiques de gestion qui soient plus rationnelles en termes d’économies et d’équité distributive des ressources humaines, et néanmoins acceptables pour les concernés. • Dans de nombreux pays, non seulement ceux caractérisés par une forte proportion d’enseignants non qualifiés, la ‘qualité’ voire les capacités professionnelles des enseignants se trouvent remises en question à présent. Une formation conçue comme un processus d’ « apprentissage tout au long de la vie », faisant une plus large place à l’apprentissage pratique guidée ‘sur le terrain’, ayant une durée plus courte d’instruction théorique dans des institutions spécialisées et impliquant des formateurs de qualité, semble désormais s’imposer comme le meilleur choix pour l’avenir, à la fois efficace et relativement peu coûteux. 11 / 12 LA PROFESSIONNALISATION DES ENSEIGNANTS DE L’EDUCATION DE BASE : LES RECRUTEMENTS SANS FORMATION INITIALE Séminaire international : 11-15 juin 2007 LE RECRUTEMENT DES ENSEIGNANTS SANS FORMATION INITIALE : QUELLES ALTERNATIVES ? QUELS RISQUES ? QUELLES STRATEGIES DE FORMATION ? - Gabriele GOTTELMANN-DURET Bibliographie Akpaka, O./ Ekue-d'Almeida, S. (2007) L'impact du VIH et du sida sur le système éducatif au Togo, UNESCO-IIPE Avalos,B. 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