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Éxé-RA'02 APF OK 2/12/03 12:22 Page 1 Rapport annuel 2002 mble e s n e atie r c o dém ( www.apf.asso.fr page 1 Éxé-RA'02 APF OK 2/12/03 12:22 Page 2 Rapport annuel fres f i h c s ue q l e u q n L’APF e e r i a Somm e e ens i t a r c démo 33 291 adhérents à jour de cotisation 25 700 bénévoles mble L’APF est un mouvement national, présent dans tous les départements, au service des personnes en situation de handicap. 1 siège national ■ 97 délégations départementales ■ 506 470 donateurs (ayant fait au moins un don en 2002) ■ 92 établissements et services médico-éducatifs ■ 53 structures de travail adapté ■ 65 structures d’accueil pour adultes ■ 96 séjours de vacances organisés par APF Evasion ■ 380 sessions de formation animées par APF Formation ■ L’effectif global de l’APF est de 10 087 salariés (au 31/12/2001) auxquels s’ajoutent 946 travailleurs handicapés répartis dans les 21 centres d’aide par le travail. Répartition des salariés 213 au siège national (2%) 1 732 dans les délégations et les services d’auxiliaires de vie (17%) 2 951 dans les établissements et services médico-éducatifs (30%) L’APF en quelques chiffres Rapport moral d’hébergement (29%) ( page 2 page 2 page 4-10 Conseil d’administration page 11 Conseil scientifique / Comité technique des médecins page 12 Direction générale et adjointe page 13-15 Ensemble, se rencontrer page 16-18 Ensemble, participer page 19-21 Agir, revendiquer page 22-24 Agir, accompagner page 25-30 Les numéros verts page 31 Les publications APF page 32 Rapport financier 2 944 dans les foyers 2002 page 33-42 2 247 dans le travail adapté (22%) Liste des délégations page 43 page 3 ) Éxé-RA'02 APF OK 2/12/03 12:22 Page 4 l a r o m t r o p p a R Rapport annuel 2002 Rapport moral... Scolarisation et emploi, une réalité qui reste à construire démo c ense e i t a r mble © APF, M. Molenes n janvier 2000, le Premier ministre avait annoncé l’intention du gouvernement d’organiser des campagnes de sensibilisation du corps social à l’acceptation et au respect de la différence. Bel effet d’annonce mais sans effet. Un moyen de sensibilisation naturel existe pourtant : l’école. Malheureusement, vingt huit ans après la loi de 1975 faisant obligation à l’Éducation nationale d’assurer l’enseignement des jeunes en situation de handicap, leur scolarisation pose toujours problème. L’institution d’auxiliaires de vie scolaire (AVS) bien qu’elle ait permis à 3 500 enfants et adolescents d’être scolarisés en milieu scolaire ordinaire a toutefois montré ses limites du fait de la précarité du statut et du financement des salariés (CES et Emploi jeunes) et des moyens de fonctionnement et d’encadrement (basés majoritairement sur le bénévolat). C’est pourquoi l’APF s’est associée à la FNASEPH le 29 septembre 2002, au champ de Mars, à Paris, pour affirmer la nécessité d’abandonner l’idée de poursuivre le statut expérimental des Services d’Auxiliaires de Vie Scolaire pour en venir à une mission de service public relevant de l’Éducation nationale. Comme tout le monde, avec tout le monde. ( C’est le projet qui animait les quatre jeunes qui devaient en 1933 fonder l’Association des Paralysés de France, et qu’ils n’auraient de cesse de vouloir réaliser. 70 ans plus tard, l’APF n’a rien perdu de l’esprit combatif de ses fondateurs. Il s’agit toujours, pour ses militants de revendiquer haut et fort une citoyenneté pleine et entière. Regroupés au sein de l’Association, ils ont, au cours de l’année 2002, multiplié les actions destinées d’une part à faire prendre conscience à la société dans son ensemble que les personnes en situation de handicap y avaient toute leur place, et, d’autre part, à obtenir de ses représentants les moyens pour chacun de la tenir. L’année 2002 a vu se succéder l’élection présidentielle et les élections législatives. L’APF a interrogé les candidats à la Présidence de la République, sur leur programme, et fait connaître aux candidats à la députation les attentes des 3 millions de personnes en situation de handicap et de leur famille dont 92% selon un sondage IFOP envisageaient d’aller voter. Cette volonté de démontrer sa pleine citoyenneté chaque fois que l’occasion nous en est donnée, s’est exprimée au sein de l’Association elle-même, à l’occasion notamment de l’Assemblée générale principale annuelle tenue à Reims, sur le thème des ressources, et, plus encore, par la participation de 11 000 adhérents – sur les 34 000 que compte l’APF – aux élections du Conseil d’administration de juin 2002. Comment ne pas voir là une belle démonstration de la confiance de nos militants dans les instances démocratiques de l’Association et dans leur bon fonctionnement ? page 4 Les mesures annoncées répondent certes aux attentes de l’APF mais celle-ci continuera à faire preuve de vigilance pour que les pouvoirs publics poursuivent la mise en place des moyens nécessaires à un accueil adapté tant au plan de l’accessibilité des locaux, de la personnalisation des méthodes pédagogiques, des moyens techniques compensateurs au handicap que des aides humaines dont il est indispensable qu’elles soient formées et encadrées. Aux yeux de l’APF le handicap n’est pas une compétence. Aux yeux des employeurs, il est une preuve d’incompétence. Du moins, peut-on le penser si l’on s’en tient aux chiffres. Depuis juillet 1987 (date de promulgation de la loi fixant à 6 % le taux d’obligation d’emploi des travailleurs handicapés par les entreprises). ■ les entreprises du secteur privé peinent à dépasser le taux de 4 %. ■ le protocole signé dans la Fonction publique, en 2001, est loin, pour l’heure, de donner les résultats escomptés. L’APF dénonce cet état de fait, et, notamment l’immobilisme des fonctions publiques. L’atelier protégé reste l’un des moyens d’intégration, dans la vie économique et sociale, pour ceux des travailleurs handicapés qui ne trouvent pas d’emploi en milieu ordinaire. L’idée d’évolution des ateliers protégés vers des entreprises de travail adapté semble faire son chemin : elle est reprise dans le rapport du sénateur Paul Banc de juillet 2002, qui préconise de rétablir un continuum cohérent entre l’entreprise, l’atelier protégé et le CAT. L’APF demande, en outre, d’une part le développement de la formation en ateliers protégés par le paiement par l’Etat des cotisations correspondantes sur le complément de rémunération et, d’autre part, la publication immédiate du décret relatif à la prise en charge par l’Etat des accessoires de salaires assis sur le complément de rémunération, en application de l’article 132-IV de la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002. Concernant les CAT, l’APF demande la création de nouvelles places pour pouvoir faire aboutir certains projets d’extension ou d’ouverture de nouvelles structures. L’Association prône aussi une évolution de ces établissements, notamment du statut des travailleurs, vers la reconnaissance de droits liés à l’exercice d’une activité professionnelle (formation, représentation, congés légaux, etc.) tout en conservant au CAT son caractère médico-social • © APF, A. Grégoire E page 5 ) Éxé-RA'02 APF OK 2/12/03 12:23 Page 6 Rapport annuel 2002 Rapport moral... M enacer de se mettre en grève de la faim, telle est la solution extrême à laquelle étaient poussées, faute de disposer des aides humaines indispensables, des personnes sévèrement dépendantes, mais déterminées à vivre à domicile. L’APF, engagée depuis deux décennies dans le combat pour le libre choix du mode de vie, et résolue à ne pas abandonner ces personnes à leur désespoir, et à ne pas les laisser mettre leur vie en danger, a décidé, d’abord, de leur apporter toute l’assistance humaine et technique qu’exigeaient leurs différentes démarches, et, ensuite, de les soutenir dans leurs revendications et contacts avec les pouvoirs publics. L’action menée par ces personnes rejoint celle conduite par l’APF et l’AFM pour l’instauration d’un réel système de compensation individualisée dans le cadre du dispositif pour la vie autonome. ( Le constat d’une mise en œuvre laborieuse a contraint l’APF et l’AFM à organiser une action nationale inter associative pour procéder à une vraie évaluation de ce dispositif et faire des propositions d’amélioration. À l’occasion de celle-ci, un cadrage plus précis, une harmonisation, une cohérence, une égalité de traitement page 6 et un élargissement à la question de l’aide humaine ont été proposés. Cette action a débouché sur un rendez-vous avec la Secrétaire d’Etat aux personnes handicapées dans le but d’élaborer un nouveau texte régissant le fonctionnement de ces sites. Le précédent gouvernement avait présenté en janvier 2000 un plan de création de 3 000 postes d’auxiliaires de vie en 3 ans. Le nouveau gouvernement semble déterminé à poursuivre la mise en œuvre de ce plan à son compte. L’APF jugera sur pièces. Elle estime toutefois que les créations annoncées ne suffisent pas à répondre aux besoins existants actuellement sur le territoire : la France compte au moins 100 000 personnes qui ne peuvent vivre sans la présence d’une auxiliaire de vie à leur côté. Reste à régler le problème du montant des ressources mises à leur disposition pour les rémunérer. Un an après la mise en place de la réforme des compléments d’allocation d’éducation spéciale (AES), réforme dans laquelle l’APF s’est fortement investie ; le premier bilan dressé par l’Association est mitigé. Les nouvelles dispositions s’avèrent plus favorables pour une majorité de situations. Mais on constate que 30% des familles se sont vu diminuer ou supprimer leur complément. Ces premiers résultats montrent bien les limites d’un dispositif fondé sur une compensation forfaitaire. L’APF maintient sa revendication et sa volonté de faire inscrire le principe de compensation intégrale individualisée dans le futur projet de loi pour l’égalisation des chances des personnes en situation de handicap, actuellement en cours d’étude. A l’occasion du débat parlementaire sur la loi de financement de la Sécurité sociale et sur la loi de finances 2003, l’APF est revenue à la charge auprès des responsables politiques pour obtenir une augmentation sensible de l’AAH et de l’ACTP, ce qu’elle avait déjà demandé par courrier au Premier ministre, dès sa nomination. Le niveau de vie des bénéficiaires de l’AAH ainsi que celui des pensionnés d’invalidité ne cesse en effet de se dégrader par rapport à celui de la population active : depuis plusieurs années, on constate un décalage croissant entre le montant de l’AAH et celui du SMIC. Il n’est pas exagéré d’écrire que l’augmentation de cette allocation et de cette pension est une mesure d’urgence. La création des 3 000 postes d’auxiliaires de vie dans le cadre du plan pluriannuel annoncé par le Premier ministre ne peut réellement porter ses fruits que dans la mesure où les personnes en situation de handicap disposent de moyens suffisants pour y recourir au plus près de leurs besoins. De nouveaux droits pour les usagers P artir des besoins et des attentes de l’usager, tel est le principe directeur de l’APF. Aussi comprendra-t-on la détermination avec laquelle elle a bataillé, notamment au sein du Collectif inter-associatif sur la santé, pour que soient reconnus et inscrits dans une loi, les droits des usagers des établissements de soins. Les associations ont eu gain de cause puisque la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé énonce en tant que principes fondamentaux : l’égal accès aux soins pour tous, la non-discrimination dans l’accès à la prévention ou aux soins, le droit à la protection de la santé, au respect de la dignité de la personne malade, de sa vie privée et le secret des informations la concernant, le droit de recevoir les soins les plus appropriés à son état ainsi que le droit à une prise en charge de la douleur. Dorénavant, toute personne dispose du droit à l'information sur son état de santé portant sur les différentes investigations, traitements ou actions de prévention proposées, leur utilité, leur urgence éventuelle ainsi que sur leurs conséquences, les risques fréquents ou graves normalement prévisibles. © APF, APPA © APF, A. Grégoire La compensation des incapacités, un espoir plus qu’une réalité L’allocation compensatrice pour tierce personnes (ACTP) constitue un élément indissociable de cette politique. Or, depuis plusieurs années, force est de constater que cette allocation perd régulièrement de sa valeur par rapport au SMIC. Elle ne permet plus, aujourd’hui, de rémunérer qu’environ 3 heures de tierce personne par jour lorsqu’elle est accordée à un taux maximum (contre 4 h 30 en 1982), ce qui est très insuffisant pour répondre aux besoins des personnes gravement handicapées dont le maintien à domicile est de ce fait compromis • page 7 ) Éxé-RA'02 APF OK 2/12/03 12:23 Page 8 Rapport annuel 2002 Rapport moral... Un accès libre et sans entraves, une cause à défendre sans relâche d’un livret d’accueil, d’un contrat, d’un règlement de fonctionnement. N ombre des actions menées par l’APF le sont au bénéfice de la population. C’est le cas, nous l’avons vu des droits des usagers des établissements de soins, c’est aussi celui de l’accessibilité de la cité. 2 250 000 poussettes et landaus dans les rues, sur les trottoirs et les quais de gare, dans les grandes surfaces contraints de “ zigzaguer sur les parkings au milieu des voitures”, ou encore cinq millions de personnes de plus de 75 ans, avec leurs Caddies® pour faire leurs courses sont confrontées quotidiennement à des problèmes d’accessibilité. La loi demande, en outre, l’institution dans chaque établissement ou service d’un Conseil de la Vie sociale au sein duquel les usagers et/ou leur famille sont représentés. L’APF a anticipé la parution des décrets d’application en mettant en place dans ses établissements les instruments indispensables à l’instauration de ces nouvelles relations et en faisant évoluer les Conseils d’établissement qu’elle y avait installés auparavant. De plus, elle a décidé de créer un Conseil national des usagers, émanation par voie élective des Conseils de la Vie sociale • © APF, F. Lefèvre De même, chacun peut accéder à l’ensemble des informations formalisées concernant sa santé et détenues par des professionnels par la consultation directe de son dossier médical. La promulgation de cette loi ne nous fait pas baisser notre garde : l’APF fait preuve d’autant de détermination dans l’examen des textes d’application de la loi qu’elle montre de vigilance pour les contenus des décrets prévus par la loi du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale qui a pour but entre autres d’instaurer dans les établissements médicosociaux des relations de type contractuel entre les professionnels et les personnes accueillies. Est ainsi posée l’obligation d’une charte, Le colloque organisé en février 2002 par le Ministère de l’Équipement, des Transports et du Logement et le Ministère de l’Emploi et de la Solidarité, malgré son joli nom “Mieux vivre la cité” n’a guère fait avancer la solution de ce problème : l’inaccessibilité fait toujours la loi en France. D’où l’opération lancée par l’APF en septembre 2002, dans 76 villes, “les chantiers de l’accessibilité”, au cours de laquelle les militants de l’Association ont bloqué des bus, tenu des conférences de presse, mis des élus en situation de transports inaccessibles, manifesté devant des sociétés de transport, retardé des trains, bâché des véhicules mal stationnés. Le nouveau gouvernement a mis en place une mission sur l’accessibilité des transports. À quel constat pourra-t-elle parvenir qui n’ait été dressé depuis longtemps ? Quelles solutions préconisera-t-elle qui ne soient connues de tous ? Plutôt que de réaliser un rapport supplémentaire, il est temps de définir précisément des actions assorties d’un plan de financement et d’un calendrier de réalisation. ( page 8 Les personnes en situation de handicap veulent pourvoir circuler librement. Elles en ont assez d’être “baladées”. La défense des personnes en situation de handicap est l’une des principales missions de l’APF. C’est ainsi que la possibilité pour une association de se porter partie civile a conduit le Conseil d’administration à décider l’engagement d’actions contentieuses dans plusieurs affaires de discrimination. Deux affaires sont actuellement en cours et concernent toutes deux des refus d’accès à bord d’avions de ligne, de personnes avec un handicap moteur. Une affaire concerne la SNCF : trois personnes handicapées ont dû voyager dans le wagon à vélos, le personnel de la SNCF ayant refusé de les aider à effectuer le transfert de leur fauteuil à leur place dans le train. Une quatrième action est engagée contre un cinéma de Niort qui, malgré les différentes actions engagées par l’Association, localement, refuse de réaliser les travaux nécessaires à l’accessibilité des salles. L’APF demande la condamnation de la société gérante du cinéma à la réalisation de la rampe d’accès avec une astreinte de 150 euros par jour de retard. Dans la dernière affaire, une avocate handicapée est confrontée à l’inaccessibilité des tribunaux, ce qui a comme conséquence de constituer un obstacle à l’exercice de sa profession • page 9 ) Éxé-RA'02 APF OK 2/12/03 12:23 Page 10 Rapport annuel Conclusion n a pu le constater à la lecture de ce qui précède, les problèmes des personnes en situation de handicap sont loin d’être réglés. Essentiellement parce que les financements se font attendre. L’APF a, néanmoins, un motif de satisfaction : nombre de ses idées sont reprises par ses partenaires associatifs et par les responsables politiques. À l’occasion du passage à l’Euro, l’APF a organisé en partenariat avec deux autres associations une collecte des derniers francs. L’opération a été un succès dans toute la France : 7 millions de francs recueillis. La générosité et la fidélité de ses donateurs permet à l’Association de multiplier ses actions au service des causes qu’elle défend ; qu’ils en soient remerciés. Cela tient à la chance de l’Association de rassembler sous le même idéal des militants, des usagers et des professionnels. Les milliers de capteurs que constituent nos adhérents et nos usagers et la qualité de nos professionnels, notamment dans l’écoute et la réflexion sont l’assurance de partir des besoins et des attentes des personnes en situation de handicap et de concevoir avec elles les solutions à leurs problèmes et de leur apporter les services dont elles ont réellement besoin. Tout au long de l’année 2002, l’APF, non contente de proclamer son attachement à la pleine citoyenneté des personnes en situation de handicap, l’a prouvé en de multiples occasions. Elle continuera de le faire, forte du développement encore accru de la démocratie en son sein. Cette nouvelle étape de son existence, engagée à l’occasion de son Congrès de Marseille, en 2000, devrait en effet voir ses militants assumer, à tous les niveaux - local, départemental, régional… - les responsabilités les plus importantes. O Par ailleurs, le fait pour les personnes avec un handicap d’être concernées par tous les aspects de la vie, et la représentation de l’APF sur l’ensemble du territoire entraîne une présence de l’Association dans toutes les commissions – locales et nationales – qui traitent de près ou de loin des difficultés liées au handicap. Cela demande une mobilisation permanente de ses représentants, une forte réactivité, une vigilance de tous les instants et l’obligation d’être prêt, à la demande, de traiter tel ou tel dossier. Cela exige de la part de l’Association une grande capacité d’information et de formation de ses milliers de membres. L’efficacité et la cohérence de ses interventions et de ses actions est à ce prix. Cet effort de formation et d’information a un coût. Important. N’est-ce pas de bon augure au moment où le Président de la République manifeste sa volonté de faire voter par le Parlement une nouvelle loi destinée à remplacer celle du 30 juin 1975, et, en faisant de cette entreprise l’un des trois chantiers de son quinquennat ? L’APF prend acte de la volonté du Chef de l’Etat. La diversité et la multiplicité des actions qu’elle mène prouvent, assurément, que le chantier est d’importance. Forte de ses 34 000 adhérents, de ses 30 000 bénévoles, de ses centaines de milliers de donateurs, de ses dix mille salariés, l’Association s’y engage résolument • 2002 n o i t a r t s i n i m d a ’ d l i secteurs r e a p s s u l é strateurs i Con n i m utres. d a a 4 1 1 2 s e l sé de al pour mpo u nation o a c e v i t n s u e a t Il tre eux e rents. n é e ’ h d d a 7 r s ques pou nter le i e h p s a é r r g p o é e g ion : r s Sa mis Le bureau : Marie-Sophie DESAULLE, Claude LOSPIED, Vice-président Présidente André LAURET, Trésorier Jean-Jacques DEMONET, Jean-Marie BARBIER, Jean-Marie COLL, Vice-président Vice-président Aline PAIRET, Secrétaire Trésorier-adjoint Les administrateurs : ■ Paul BOULINIER, Président d’honneur ( page 10 ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ Joseph-Louis BARBOSA Marc BEZOMBES Daniel BLOT Françoise BRACONNIER Jean-Marie CREFF Jacqueline DUVAL Laurence ESTIOT ■ ■ ■ ■ ■ ■ Didier FAIVRE-D’ARCIER Jean-Pierre GARNIER Edwige GUILLON Pierre MARECAUX Sylvie MOUCHARD Pierre RIVIÈRE page 11 ) Éxé-RA'02 APF OK 2/12/03 12:23 Page 12 Rapport annuel Le Conseil scientifique de l’APF Il est formé de dix membres scientifiques représentant les disciplines concernées par le secteur d’activité visé (en particulier: économie, épidémiologie, médecine physique et de réadaptation, pédiatrie, psychologie, sciences de l’éducation, sociologie etc.), et de six membres de l’APF. Sa mission : aider l’APF à réaliser ou promouvoir des travaux scientifiques (recherche, études) de qualité pouvant concourir à la connaissance des déficiences motrices, à leur prévention, à la prise en charge médico-sociale et l’insertion des personnes qui en sont atteintes. u a e s é r u d e l a n o i t a n n o i t a n i d Coor ris 013 Pa 5 7 i u d Blanq oulevar b 7 1 : ational Siège N Bureau régional de Lille Bureau régional d’Amiens Président, Eric PLAISANCE. Professeur de Sciences de l’Éducation, Université René Descartes. Membres scientifiques ■ Anne ANDRONIKOF-SANGLADE Professeur de Psychologie ; Université Paris X-Nanterre. ■ Odile BOURGUIGNON Professeur de psychologie, Université Paris V. ■ Michèle CHAUVIERE Sociologue, CERSA (Paris II), Directeur de recherche CNRS. ■ Jean Pierre DIDIER Professeur de Médecine physique et réadaptation, CHU de Dijon. ■ Olivier DIZIEN Professeur de Médecine physique et réadaptation, Garches. ■ Vincent GAUTHERON Professeur de Médecine physique et réadaptation, CHU de Saint-Etienne. ■ Anne LAURENT-VANNIER Médecin, chef de service, Médecine physique et réadaptation, Hôpital National St-Maurice. ■ Jean-Marc LESAIN-DELABARRE Directeur d’études, CNEFEI Suresnes. ■ Alain LETOURMY Économiste de la santé, INSERM - CERMES. ■ Paul Antoine MIQUEL Maître de Conférence, philosophie, Université de Nice - Sophia Antipolis. Le Comité technique des médecins ■ Docteur Alain CARPENTIER, Président (CRF Marc SAUTELET et Camsp de Douai - 59) ■ Docteur Michel DELCEY, (Siège national - 75) ■ Docteur Patrick DOUCHEDE, (MAS Arrens - 65) ■ Docteur Guy GERMAIN (CAMSP, SESSD et IEM de Moselle - 57) ■ Docteur Philippe LOGEAIS (Foyer de Brest - 29) ■ Docteur Odile MATHIEU (MAS de Strasbourg - 67) ■ Docteur Christine MULLER (IEM et SESSD de Pfastatt - 68) ■ Docteur Bernard PARATTE (SESSD de Lons-le-Saunier - 39) ( page 12 ■ Docteur Marie-Laure PELLENQ-CARRIAS (Foyer de Gap - ESVAD 05) ■ Docteur Martine RABILLER (IEM de Beaune-les-Mines - 87) ■ Docteur Paul SANYAS (SESSD de La Rochelle - 17) ■ Docteur Jean-Luc SEYNAVE (SESSD de Lambersart et Foyer de Saint-Pol - 59) ■ Docteur Jean-Marie VIGOUREUX (IEM de Redon - 35) ■ Jacques RAVAUT (Direction générale au siège national - 75) Nord Pas-de-Calais (59, 62) Directeur régional : Jean LASBLEIS Picardie (02, 60, 80) Bureau régional de Paris Ile-de-France (75, 77, 78, 91, 92, 93, 94, 95) Directeur régional : Jean-Pierre CAILLIBOT Champagne Ardenne (08, 10, 51, 52) Directeur régional : Joël DODE Basse normandie (14, 50, 61) Haute normandie (27, 76) Directrice régionale : Marie-Christine BEAULIEU Bureau régional de Metz Alsace (67, 68) Lorraine (54, 55, 57, 88) Directeur régional : Yves LAURIÈRE Bureau régional d’Auxerre Bourgogne (21, 58, 71, 89) Franche-comté (25, 39, 70, 90) Directrice régionale : Marie-Ange DIEUDONNÉ Membres représentant l’APF ■ Marie Sophie DESAULLE, Présidente de l’APF. ■ Marc MAURY, Chargé de mission, ancien Vice-président de l'APF. ■ Marc ROUZEAU, Directeur général. ■ Claude MEUNIER, Directeur National des Délégations et des Établissements. ■ Michel DELCEY, Conseiller médical. ■ Abdou PAPA, Chargé d’études, Secrétaire du Conseil scientifique. 2002 Bureau régional de Lyon Bureau régional de Nantes Bretagne (22, 29, 35, 56) Directeur régional : Joël PREZELIN Pays de la Loire (44, 49, 53, 72, 85) Directeur régional : Bruno LOURMIÈRE Auvergne (03, 15, 43, 63) Rhône-Alpes (01, 07, 26, 38, 42, 69, 73, 74) Directeur régional : Jean-Claude PAGÈS Bureau régional de Tours Centre (18, 28, 36, 37, 41, 45) Directrice régionale : Annie JEANNEAU Bureau régional de Bordeaux Aquitaine (24, 33, 40, 47, 64) Directeur régional : Stéphane DEGOUÉ Bureau régional de Montpellier Limousin (19, 23, 87) Poitou-Charentes (16, 17, 79, 86) Directeur régional : Jean-Claude BAIL Languedoc Roussillon (11, 30, 34, 48, 66) Corse (2A, 2B) Directrice régionale : Monique PICARD Midi-Pyrénées (09, 12, 31, 32, 46, 65, 81, 82) Directeur régional : Jacques LAURENT PACA (04, 05, 06, 13, 83, 84) Directeur régional : Jean-Pierre BISSOL page 13 ) Éxé-RA'02 APF OK 2/12/03 12:23 Page 14 Rapport annuel 2002 Direction générale et adjointe e t n i o j d a t e e l a r é n é g on i t c e r i D “ Projet associatif 2002 : La montée en puissance Deux ans après le congrès de Marseille en mai 2000, l’état d’avancement, à mi-parcours du projet associatif “Ensemble, agir” est positif. Rappelons que ce projet constitue la base des orientations politiques nationales de l’Association. Fin 2002, 80 % des plans d’actions départementaux, composés de plus de 1 000 actions concrètes, ont été réalisés ou sont en cours de l’être. La majorité de ces actions sont des actions permanentes ou en voie de pérennisation. Vers l’adhérent : s’organiser autrement pour que les adhérents puissent prendre des responsabilités Marc ROUZEAU Directeur général Durant les six premiers mois de l’année, des réunions départementales et interrégionales ont présenté la démarche aux adhérents et aux bénévoles, afin de recueillir leurs questions et leurs suggestions. Des rencontres interrégionales de professionnels ont permis l’expression des salariés, relayées à l’échelon départemental. Ce projet veut donner à l’adhérent, socle de l’Association, une place prépondérante. La démocratie est l’affaire de tous, mais elle implique surtout l’adhésion de chacun. Atteindre cet objectif suppose d’associer chaque acteur dans la vie de l’Association : adhérents, bénévoles, usagers, donateurs et salariés. Finalisée début 2003, une proposition d’organisation d’instances démocratiques sera débattue à l’occasion du prochain Congrès en juin 2003 à Toulouse. De la prise en charge à l’accompagnement ( Résultant d’actions politiques entreprises par l’APF depuis deux ans, la loi du 2 janvier 2002, rénovant l’action sociale et médico-sociale, confirme la place centrale des usagers au sein de l’établissement. Ces nouveaux outils juridiques ont pour ambition de rendre effectif les droits des personnes. En outre, cette loi impulse un renouvellement de la dynamique participative des professionnels au sein de toutes les structures APF qui sont entrées dans ce mouvement. Certaines d’entre elles n’ont fait qu’entériner une dynamique déjà amorcée depuis quelques page 14 années à travers la démarche Qualité. Ainsi, les prestations individualisées dispensées par les établissements et services de l’APF sont concrétisées, tant par la charte de l’Association et son projet associatif que par le projet d’établissement ou de service, le livret d’accueil, le règlement de fonctionnement, l’accès à l’information et surtout, le contrat individualisé. La loi réaffirme que le bien-être physique, mental, la santé, la sécurité et la promotion de l’autonomie doivent être assurés à chacun. Que faire de mieux pour installer cette “bien traitance” que l’écoute, l’expression, le débat, la circulation d’une parole respectueuse de l’intimité et de la dignité des personnes ? Ainsi, les Conseils de la Vie sociale et le Conseil national des usagers, instaurés en 2002 par l’Association, sont les lieux privilégiés de l’élaboration des règles et des pratiques du “Vivre ensemble”. Basée sur la mise en œuvre de la loi du 2 janvier 2002 et le développement de la démarche qualité, la réflexion sur l’évolution et la diversification des formes d’accompagnement dans les établissements et les services se poursuit. Réactions à la déclaration du Président Jacques CHIRAC Le discours du président Jacques CHIRAC, le 14 juillet 2002, a présenté la situation des personnes handicapées comme le troisième chantier prioritaire de son mandat. Le 3 décembre 2002, au Palais de l’Elysée, devant les représentants du CNCPH, Monsieur Jacques Chirac présentait les grandes lignes de la prochaine loi concernant les personnes en situation de handicap. Marie-Sophie DESAULLE et Marc ROUZEAU représentaient l’APF. Après divers contacts, nous avons rappelé que nous souhaitons participer à la conception de la nouvelle loi, faire évoluer le niveau des ressources, dépasser l’ancienne logique d’assistance pour évoluer vers celle d’une protection sociale avec un réel principe de compensation et permettre l’accès à tout pour tous. À mi-parcours du dispositif Vie Autonome Le 25 janvier 2000, le gouvernement de Lionel JOSPIN annonçait la généralisation dans tous les départements du dispositif Vie Autonome pour fin 2003. Depuis, le nouveau gouvernement a repris à son compte les orientations dégagées lors des tables rondes organisées par l’APF et l’AFM. Le dispositif Vie Autonome doit mettre en place, sur tout le territoire, des guichets uniques. Ces sites pour la vie autonome (SVA) ont pour but d’évaluer les aides humaines et techniques nécessaires à chaque personne en situation de handicap. Ceci afin d’accéder le plus rapidement possible aux différents financements. En théorie, chaque site doit comporter un Comité technique de suivi, une équipe technique labellisée, une Commission des financeurs et une Caisse pivot. À mi-parcours, l’APF et les deux autres associations nationales, l’AFM et le GIHP, ont dressé un bilan d’étape. Premier point positif : de nombreuses équipes ESVAD (1) de l’APF ont été reconnues “Équipe technique labellisée” (ETEL). Composée de professionnels médico-sociaux, elles gèrent les demandes, définissent les besoins, préconisent les solutions et proposent un plan de financement. Cependant, en novembre 2002, seuls 28 % des départements français disposent d’un dispositif Vie Autonome en fonctionnement. Les autres sites manquent de financement. En effet, aucune disposition n’oblige les organismes composant la Commission des financeurs à alimenter la Caisse pivot. Enfin, de fortes disparités départementales sont relevées : 26 commissions existent mais seuls 6 départements ont mis en place une caisse pivot. L’APF demande vivement que ces obstacles soient revus au plus vite sans attendre le contenu de la future loi d’orientation. Les Auxiliaires d’intégration scolaire Malgré le contexte politique prometteur, l’APF n’a eu de cesse de rappeler que l’intégration des personnes en situation de handicap passe d’abord par l’éducation, et avant tout par l’intégration scolaire en milieu ordinaire. Selon les promesses gouvernementales de janvier 2000, 3 000 postes d’auxiliaires de vie scolaire auraient dû être progressivement créés en trois ans. Dans les faits, en 2001, 600 sur 1 000 ont été créés. Devant ce retard, dès septembre 2002, l’APF a manifesté au côté de la FNASEPH, la Fédération nationale pour l’accompagnement scolaire des élèves présentant un handicap. Leur revendication commune : affirmer la nécessité de pérenniser les postes d’auxiliaires de vie scolaire, fragilisés par la précarité de leur statut et de leur financement (Emploi Jeunes, CES), et encadrés en majorité par des bénévoles. Grâce aux efforts de tous, 3 500 enfants et adolescents sont scolarisés en milieu ordinaire grâce à l’accompagnement de 2 500 auxiliaires de vie scolaire, mais il faut maintenir notre pression pour que l’effort soit poursuivi. Allocation d’éducation spécialisée L’année 2002 a vu se mettre en place la réforme du versement de l’Allocation d’éducation spécialisée (AES) annoncée par Ségolène Royal en novembre 2001. Cette réforme entraîne des améliorations mais aussi des pénalisations. À l’échelle du réseau APF, sur 200 situations recensées dans 30 départements, le nouveau dispositif s’avère plutôt favorable. Cependant, 1/3 des familles sont pénalisées, subissant soit une diminution soit une suppression de leur allocation. L’APF s’est empressée d’alerter le gouvernement pour faire valoir l’intérêt d’un dispositif compensant intégralement les besoins des familles, sur la base d’une évaluation individualisée. Récupération par l’aide sociale Depuis plus d’un an, l’APF a mené un combat sans relâche pour la suppression de la récupération par le département des sommes versées au titre de l’allocation compensatrice en cas de retour à meilleure fortune. L’Association a vu ses efforts concrétisés dans la loi du 17 janvier 2002. Dans la foulée, une autre loi du 4 mars 2002 est venue étendre cette disposition aux sommes versées par l’aide sociale au titre de la prise en charge des frais d’hébergement en foyer. Grâce à l’action de l’APF et aux avancées législatives qui en ont découlé, les parents peuvent désormais léguer leurs biens à leur enfant handicapé sans que le département procède à la récupération des sommes versées. Claude MEUNIER Directeur général adjoint Forum européen des personnes handicapées à Madrid Le lancement de l’année européenne des personnes handicapées a permis la mise en place d’un comité de coordination dans chaque pays européen. Un texte de référence sur “Discrimination et exclusion”, basée sur la Déclaration de Madrid, est en cours. (1) ESVAD : Équipe spécialisée pour la vie autonome à domicile. ” page 15 ) 2/12/03 12:23 Page 16 . . . r e r t n o c n e r e s e l b m e s n E Le réseau de proximité en milieu rural et urbain - un moyen à développer et à dynamiser es plus petits cantons aux grandes préfectures, l’Association des Paralysés de France soutient et défend toute personne atteinte d’un handicap moteur. En 2002, l’évolution des besoins a amené l’APF à diversifier et à affiner la qualité de ses services, renforçant en filigrane, depuis le Congrès de Marseille en mai 2000, son objectif fondamental : l’expression de l’adhérent et de l’usager. Ainsi, comment les actions de l’APF s’adaptent-elles à chacun selon son handicap et son environnement familial, social et géographique ? Regard transversal, de la Champagne-Ardenne à l’Aquitaine en passant par le Languedoc-Roussillon. Chiffres APF Formation 370 4 700 10 000 990 sessions Deux fillières de formation diplomante stagiaires AMP : 60 stagiaires par an AVS : 15 stagiaires par promotion heures de formation ( structures clientes page 16 1 colloque à l'UNESCO 700 participants 400 structures représentées 5 programmes de recherche © APF, APPA D En milieu rural ou dans un environnement urbain, la rencontre avec l’autre est une source d’épanouissement. Tissant les liens sociaux, les salariés et les bénévolesde l’APF, correspondants ou responsables de groupes de parole, se rendent dans les localités les plus isolées pour y faire vivre le réseau associatif. Dans le même esprit, la souplesse de l’accueil et l’ouverture vers l’extérieur sont au sein des délégations les deux priorités indissociables. Les correspondants : des passeurs de lien Au pied du tout nouveau tramway, fleuron du transport accessible, la délégation APF de l’Hérault est installée à Montpellier, l’une des premières villes accessibles de France, avec Grenoble et Lille ! Ceci dit, le département fourmille de communes éloignées les unes des autres. Aussi, comment rencontrer les personnes en situation de handicap en milieu rural, là où aucun transport collectif ne va jamais ? C’est là qu’interviennent les correspondants de la délégation. L’équipe de l’Hérault est composée de treize correspondants réguliers, dont onze sont handicapés. Au cœur des villages les plus reculés, ils vont bénévolement à la rencontre des voisins handicapés pour recueillir leurs demandes ou leurs revendications. En échange, ils les informent des projets associatifs départementaux et nationaux, tout en sollicitant leurs avis et leurs suggestions. Tous les deux mois, une réunion avec les responsables de la délégation permet aux correspondants de se présenter mutuellement leurs nouvelles demandes et revendications, et de prendre connaissance des futures actions auxquelles ils vont participer. Parmi ces “passeurs de lien”, Annie Lhomme est responsable du secteur de Lamalou-Les-Bains, un petit village à 60 kilomètres de Montpellier. Une employée de banque s’obstine à ne pas utiliser le guichet adapté pour servir une personne handicapée ? Annie intervient sur place pour remédier à cette situation ubuesque. Et ce ne sont pas ses difficultés d’élocution qui la freinent ! Plus loin, à Vic-La-Gardiole, Murièle est plus particulièrement chargée du pro- Rapport annuel 2002 Ensemble se rencontrer... blème critique de manque d'infirmiers. Au côté de Claudette, de Frontignan, elle travaille aussi sur l'Année européenne du handicap. Un travail de fourmis, mais les choses avancent… Groupe Rencontres : les ramifications du réseau Accentué par les inondations de la fin de l’été 2002, le problème des transports s’avère crucial dans le département du Gard. Si Nîmes et Alès commencent à être desservies en transport adapté, rien n’existe dans les 351 communes à caractère rural. Seule la solidarité des bénévoles assure les déplacements. Depuis plusieurs années, la délégation APF a décidé de travailler par bassins de vie autour de Nîmes, Alès, Bagnols-surCèze et le Vigan. Au cœur de chacun d’eux, des permanences se tiennent mensuellement dans des locaux prêtés par les municipalités. Ainsi, à l’initiative du groupe de Bagnols-sur-Cèze, animé par Michel Bocklandt, responsable des actions d’intérêt collectif, un bilan des transports a permis de faire émerger la solution la plus simple : optimiser l’existant. À la demande de l’APF, l’association en place, qui gérait déjà le transport des personnes âgées, a accepté d’étendre son contrat en y intégrant les personnes à mobilité réduite. À ce jour, tous les acteurs sont dans l’attente d’une réponse de la part de la municipalité. “Par ailleurs, en novembre 2002, après trois ans d’actions ressources, notre ‘méga projet’ a enfin abouti : l’achat d’un véhicule aménagé de neuf places !” souligne Michel Bocklandt. Carnaval de © APF, C. Almodovar Éxé-RA'02 APF OK Témoignages... Mohamed Benabedrabou Lydia Morscheidt Thierry Faget Agent de fabrication en atelier protégé – Montpellier (34) Responsable Esvad – Perpignan (66) Résident du Foyer “Montséjour Marlyé” - Bordeaux (33) “En 2002, nous avons perdu un marché au profit de pays où la maind’œuvre est moins chère. Et, ce, bien que notre sérieux et notre compétence soient reconnus. En revanche, nous assistons au développement de l’activité de câblage électrique et électronique qui est plus intéressante car elle nécessite plus de compétences techniques.” “Je retiendrais de l’année 2002 une grande volonté, de l’intérêt, une bonne dose de mobilisation, toujours un peu d’humour, du piment pour les nombreux projets et surtout y croire pour les personnes en situation de handicap et, pour nous, salariés.” “Je participe activement à la mise en place de la démarche qualité dans le foyer. Je suis considéré comme un véritable partenaire au même titre que le personnel, c’est pour moi une expérience nouvelle de citoyen à part entière.” page 17 ) Éxé-RA'02 APF OK 2/12/03 12:23 Page 18 Rapport annuel © APF, APPA Cultiver et développer la relation individuelle et collective ( Se sentir compris en groupe de parole C’est en 2001 que Christine Grenen, bénévole atteinte de sclérose en plaques (SEP), une maladie neurologique auto-immune évolutive, a créé le groupe d’échange SEP au sein de la délégation de Dordogne. Mais c’est en 2002 que ce groupe a réellement pris sa vitesse de croisière, au rythme d’une réunion par mois. Suite à un questionnaire adressé à l’ensemble des personnes concernées, patients, neurologues et services sociaux partenaires, ce groupe d’échanges a décidé de poursuivre deux grands objectifs. Rompre l’isolement est sa première motivation. En effet, parler entre pairs sans jugement, librement, assurés d’une qualité d’écoute, contribue à se sentir compris. Le second objectif est l’information, tant médicale (traitement, avancées de la recherche), que législative ou pratique (alimentation, détente). Durant l’année 2002, le nombre de participants est passé de 15 à 20 personnes, montant même jusqu’à 40 lorsqu’un neurologue intervient, tel le docteur Lebrun Grandie, exerçant à Périgueux. À la fin de l’année, ce groupe d’échange est devenu groupe de parole grâce à l’animation de débats par un psychologue. Réseau ardennais : tout à reconstruire Ce n’est pas redresser la délégation des Ardennes dont Martine Bastard s’est vue confier la mission en juillet 2001, mais bien d’en recréer une. “Lorsqu’il n’y a plus rien, tout est permis” lance avec philosophie la nouvelle déléguée, ex-attachée de délégation à Poitiers. Forte de 250 adhérents il y a dix ans, la délégation de Charleville Mézières a rapidement été désertée puisque privée de délégué pendant six mois et délocalisée dans des bâtiments inaccessibles. Relevant le défi, Martine Bastard a totalement reconstruit le réseau APF ardennais. Son alliée : une politique régionale dynamique depuis l’arrivée du directeur régional Yves Laurière en page 18 . . . r e p i c i t r a p e l b m e s n E juillet 2001. Pour reconstruire le lien de confiance, la déléguée attaque l’année 2002 en partant au devant des personnes handicapées. Du plateau de Givet à la toute pointe des Ardennes, frontière franco-belge, la militante n’a eu de cesse de témoigner de la présence de l’APF : “Aujourd’hui, j’ai reconstitué une équipe départementale, embryonnaire certes mais forte de cinq solides maillons, tous bénévoles handicapés, impliqués dans chacune des démarches de la délégation”. À ce jour, 178 adhérents les soutiennent, dont 150 nouveaux. “Je leur ai simplement communiqué ma passion des défis : qu’un adhérent fasse un adhérent ! Cela amène les gens à se parler entre eux. Et c’est ça l’essentiel !” conclue la déléguée. Un accueil de qualité Un accueil souple et avenant La petite délégation APF de la Haute-Marne est fière de ses 180 adhérents. Depuis 2002, la délégation a décidé d’ouvrir les portes de l’ancienne ferme qu’elle occupe afin de favoriser l’accueil de ses adhérents. A travers 200 mètres carrés aménagés de façon conviviale, un va-et-vient permanent anime le lieu : “Depuis, la maison vit” constate avec contentement Michèle Lemorge, la déléguée. “Le pôle Accueil-Rencontre, centré autour d’un bar en zinc, rassemble chaque jour une quinzaine de personnes en situation de handicap, dont une majorité de jeunes. C’est leur maison en fait, que l’on appelle aussi la Maison d’Agathe, du nom de la donatrice de la ferme”. Cet esprit de famille ne néglige en rien l’accueil individuel, afin que puissent s’exprimer des difficultés spécifiques à chacun : vivre auprès de parents vieillissants ou butter sur des problèmes d’illettrisme. En parallèle, de nombreuses activités sociales et culturelles sont proposées. “Grâce à la participation des bénévoles, nos adhérents se sont rendus ensemble au festival international de l’affiche à Chaumont au mois de juin !”. Les parents ne sont pas oubliés : un Groupe Amitié sur Saint Dizier leur est ouvert, entre autres. Sur Chaumont, deux groupes, animés par trois bénévoles, proposent des activités récréatives et pédagogiques, tel qu’un atelier de travail sur la mémoire, outil indispensable pour garder son esprit d’initiative et donc sa liberté d’expression. Car, parmi les objectifs de la délégation, la prise de parole des usagers et des adhérents se place en tête : “Oser dire, c’est oser exister en tant que citoyen à part entière !” • © APF Nice ou Futuroscope de Poitiers, toutes les occasions de sorties sont bonnes, surtout la fête annuelle de la délégation, qui a rassemblé plus de 100 personnes autour d’un méchoui sanglier, au Vigan, dans les Cévennes. La fête s’est prolongée jusqu’à la nuit tombée. Un peu à l’image d’un certain petit village gaulois… 2002 La force de l’Association repose avant tout sur la participation de ses adhérents. Favoriser la prise de responsabilité des adhérents La place de l’adhérent est le thème fondateur de cette année 2002, mis en place au travers d’une nouvelle instance politique, le Conseil des adhérents. Pour favoriser la participation de tous, des formations et des groupes de réflexion apportent aux salariés et aux bénévoles une information de qualité, proche des préoccupations du terrain. Le Conseil des adhérents La délégation du Pays Basque compte plus de 300 adhérents. Afin de favoriser leur prise de responsabilité, un Conseil des adhérents les représente depuis le début de l’année 2002. Élus en Assemblée départementale, les membres de ce conseil ont un rôle consultatif. “Impliqué dans le fonctionnement de la délégation, le Conseil des adhérents est le ‘poil à gratter’ de notre organisation. page 19 ) Éxé-RA'02 APF OK 2/12/03 12:23 Page 20 Rapport annuel 2002 Il nous rappelle parfois des choses qui ne sont pas toujours agréables à entendre” reconnaît avec honnêteté le délégué Ferdinand Echavé. Composé de douze membres, neuf en situation de handicap, deux parents et une personne valide, le Conseil ne manque pas de faire remonter les dysfonctionnements recensés. Par exemple, l’accueil en délégation, estimé “froid et peu engageant” par certains, a aussitôt été revu. Depuis, les intervenants de l’accueil ont été formés, le mobilier rénové, la peinture refaite, sans oublier l’achat d’une fontaine réfrigérée. Autre problème élucidé : la décentralisation des activités. Les villes du Pays Basque intérieur ne proposaient aucun loisir. Toutes les activités adaptées étaient centralisées sur la Côte Basque. Ainsi donc, avec la collaboration d’une association culturelle ‘Garazikus’, et des professionnels de la Compagnie Traboules, la délégation a impulsé la mise en place d’un atelier théâtral hebdomadaire à Saint-Jean-Pied-de-Port, et ce, grâce à l’investissement d’une accompagnatrice bénévole. Enfin, toujours à la demande du Conseil des adhérents, un nouveau journal mensuel, “Info Contact Militant”, maintient un lien de communication entre les parutions du “Lien”, journal trimestriel. Il est prévu, entre autre, que les huit ordinateurs de l’atelier informatique du Centre de Loisirs servent de support à l’élaboration de ces deux journaux. Dans cette perspective, le labophoto pourra aussi être utilisé. Toutes ces initiatives ont reçu un cofinancement du Conseil général, de la Fondation de France ainsi que de la Dotation aux Initiatives Collectives du Conseil d’Administration de l’APF. Synergies internes pour une action plus efficace ( La mutualisation des compétences Entre les différentes structures de l’Hérault, la créativité et l’interactivité donnent le ton. En effet, la délégation départementale, le foyer de vie de Montblanc, le CAT et l’ATP multiplient les occasions de mettre en musique le mot “mutualisation”. Cela a commencé par la création d’un groupe artistique : les usagers des différentes structures se retrouvent plusieurs fois dans l’année pour composer ensemble ou monter des expositions artistiques à partir des réalisations page 20 individuelles et collectives. Et ce, grâce au soutien efficace et complice de trois animateurs. Deuxième expérience de travail en commun : mutualiser les véhicules, en particulier les véhicules adaptés. La distance entre les différents établissements ne facilite pas toujours la tâche, mais la volonté de tous permet de dépasser les problèmes matériels. Au travers de ces expériences, c’est la découverte de l’autre, de ses savoir-faire, et l’enrichissement mutuel, qui priment. Une nouvelle réflexion s’engage autour des prochaines modalités de travail en commun : réunions, échanges, écriture du projet. Une seule ambition : agir ensemble pour agir mieux ! Convivialité interprofessionnelle Les initiatives les plus simples s’avèrent parfois riches de sens. Dans la délégation de la Marne, pour saluer la nouvelle année 2002, tous les salariés de chaque structure du département ont été invités à déjeuner ensemble : au total, 40 personnes travaillant en délégation, dans l’Equipe de suivi pour la vie autonome à domicile (ESVAD), dans le Service d’accompagnement à la vie sociale (SAVS), au Centre d’aide par le travail (CAT), à l’Atelier de travail protégé (AP) et au Foyer d’hébergement pour travailleurs handicapés. Aucune équipe n’avait eu l’occasion de rencontrer les autres. Tous les comptables, par exemple, ne connaissaient pas leurs homologues. Les nouveaux embauchés ont pu rencontrer les “piliers” de l’Association, dont certains comptent plus de 25 ans de maison ! “Un tel déjeuner a l’air tout simple en soi, et pourtant ça ne s’était jamais produit” précise Nicolas Bonneville, délégué de la Marne. “Au-delà de la distance géographique, la distance culturelle nous freinait. Depuis, nous travaillons davantage en collaboration. Les relations sont plus fluides. Les échanges d’informations, parfois de matériel, sont plus nombreux”. Un projet similaire est en phase de réflexion à l’échelle de la région Champagne-Ardenne. Pas loin de 600 personnes seraient conviées ! Acteurs plus nombreux, mieux formés et informés pour une association forte Une synergie professionnelle La parution d’une loi est une chose, son application en est une autre. Il s’agit d’abord d’en comprendre toutes les subtilités. Afin de présenter la loi du 2 janvier 2002, qui rénove l’action sociale et médico-sociale, une formation régionale a été proposée aux nouveaux salariés et bénévoles des délégations de l’Aube, de la Marne et de la HauteMarne, ainsi qu’aux salariés du foyer de vie André Roche à Troyes et du Service d’accompagnement à la vie sociale (SAVS) de Reims, sans oublier les travailleurs du CAT de Reims. La première journée s’est déroulée dans la résidence Roche, tandis que la deuxième s’est passée au CAT. Adaptés aux terrains, des exemples concrets étayèrent la présentation théorique, tel que la mise en place du Contrat de séjour des résidents du foyer. Des phases récréatives ont alterné avec les séquences théoriques, permettant à chacun de prendre du recul. Nicolas Bonneville et Michèle Lemorge, respectivement délégués de la Marne et de la Haute-Marne, ont représenté la vie en délégation à l’aide d’une maquette et de personnages figurant les bénévoles, les salariés et les usagers. “Certains salariés se questionnaient beaucoup, surtout les AMP en formation, encore incertains quant à leur positionnement vis-à-vis de la sexualité des personnes handicapées, par exemple” précise Philippe Nivault, directeur du foyer de vie. “L’équipe d’encadrement a pris conscience des attentes de chaque catégorie de salariés. Et nous avons relevé le défi d’y répondre !” 35 délégations, une ESVAD, un SESSD, des APEA, un IEM et deux foyers. Au total, 35 participants ont réfléchi et exprimé leurs interrogations sur des thèmes communs : “Comment favoriser la bientraitance ?” ou “Quels sont les droits des usagers ?”. Afin d’élargir le débat, des intervenants extérieurs ont présenté les grandes orientations gouvernementales et leurs conséquences au niveau de l’Association. Michel Delcey, conseiller médical de l’APF, est intervenu au sujet de la loi du 4 mars 2002, relative au droit des malades et à la qualité du système de santé. De même, Jean-Marc Colin, directeur technique national des SESSD et des CAMSP, a présenté la nouvelle loi du 2 janvier 2002, concernant les établissements médico-sociaux. Travaillant dans des structures différentes, en direction de publics distincts, la multiplicité des questions a enrichi le débat. L’assistante de délégation était davantage concernée par les adultes, alors que l’ergothérapeute du SESSD s’informait au sujet des enfants et de leurs parents. À la lumière d’expériences différentes, chacun a pu relativiser ses difficultés et surtout les anticiper • participants ont réfléchi et exprimé leurs interrogations sur des thèmes communs : “Comment favoriser la bientraitance ?” ou “Quels sont les droits des usagers ?” © APF, Gérard Loucel © APF, DR Ensemble participer Réunions régionales : les balises du terrain À travers toute la région Aquitaine, la même dynamique associative mobilise les départements de Dordogne, Gironde, Landes, Lot-et-Garonne et Pyrénées-Atlantiques. Pour la consolider, une réunion thématique trimestrielle a rassemblé tous les acteurs des structures APF en 2002 : cinq Témoignages... Philippe Ebrard Jacky Goineau François Urcelay Directeur de l’IEM – Talence (33) Chargé d’accessibilité bénévole en délégation – Périgueux (24) Correspondant local en délégation – Dax (40) “Le démarrage de la démarche qualité au sein de l’établissement a généré : un réel potentiel d’amélioration qui s’appuie sur un consensus large des salariés, le développement de la démocratie et de l’éducation à la citoyenneté grâce à une plus grande participation des salariés. Une ombre au tableau la perspective de perdre nos emplois jeunes qui remplissent des fonctions inestimables.” “Dans notre région, l’année 2002 a été marquée par une sensible augmentation des demandes de conseils en matière de tourisme, avec la mise en place du label “Tourisme et handicap”, et de transports.” “Je retiendrai de l’année 2002 les heures passées avec les enfants des écoles dans le cadre de l’information scolaire. Toutes ces petites mains qui se lèvent pour poser des questions, parfois graves. Ces rencontres sont susceptibles de modifier l’état d’esprit des enfants vis-à-vis de la “différence”. J’espère durablement.” page 21 ) Éxé-RA'02 APF OK 2/12/03 12:23 Page 22 Rapport annuel 2002 Agir, revendiquer... ( page 22 Face aux obstacles quotidiens rencontrés par les person- Revendiquer avec méthode nes en situation de handicap, revendiquer est devenu une exigence. Les thèmes des revendications de l’APF sont clairs et précis : des ressources suffisantes et un droit à compensation, une intégration sociale, scolaire et professionnelle, et l’accessibilité des lieux publics et des transports. Les militants de l’APF s’y emploient, avec méthode, force et stratégie. Au niveau national En matière de transports publics, le constat dressé par l’APF est consternant : plus de 85% des réseaux de bus urbains ne sont pas équipés de planchers bas ou de palettes, 67,9% des départements n’ont pas d’autocars adaptés, les 3/5ème des lignes de métro ne sont pas utilisables et plus de la moitié des gares sont inaccessibles. Les tramways en revanche sont à l’honneur avec 89% de leurs lignes accessibles, suivis de près par les avions, sous Jamais agressifs mais déterminés “On est peu mais on fait du bruit” déclare fermement Anne Portugaëls, la déléguée du Lot-et-Garonne, qui se déplace à l’aide d’un fauteuil. “À Villeneuve-sur-Lot, nous avons mené une manifestation de sensibilisation à l’accessibilité de la voirie et des transports. On était entre 60 et 80 dans la rue, personnes en fauteuil, boiteux, cannes, tous confondus ! Notre but était de nous faire entendre, de rencontrer la population et les élus, pour négocier la promesse d’un petit plus à chaque fois”. Ainsi les militants ont-ils bloqué la Nationale 21 qui traverse la ville et les grandes artères. “Les ronds-points sont des endroits de prédilection : les voitures coincées coupent leur moteur. Nous expliquons aux conducteurs que si eux se retrouvent momentanément bloqués, nous, c’est tous les jours !”. Sans agressivité mais tambours battants, le cortège déambula au son de la chaleureuse voix de Calou la Gouaille, un chanteur régional qui s’accompagne d’un orgue de Barbarie. Sur l’air de “Dans la troupe, y’a des jambes de bois”, la manifestation champêtre et rurale fut aussi l’occasion de vendre des “roses de la solidarité” transportées dans des brouettes en bois. “Plutôt que de quêter, cette vente positionne les personnes handicapées en situation d’échange” précise Anne Portugaëls. Les événements de cette journée porteront leurs fruits. Au lendemain, une Commission extra-municipale à l’Accessibilité s’est mise en place, proposant d’emblée les projets de travaux indispensables. Plus de 85 % des réseaux de bus urbains ne sont pas équipés de planchers bas ou de palettes. © APF, Cédric Bouquet réserve de “la présence d’une aide humaine”. Le thème de la campagne “On devrait tous pouvoir circuler librement”, mené avec résolution dans 76 villes de France, a trouvé un net écho auprès des télévisions tant nationales (TF1, France 2, France 3, M6 et LCI) que régionales (France 3, M6 et TLT), ainsi qu’auprès des radios (RTL, France Inter, Europe 1, Sud Radio, RFM, Nostalgie). La presse ne s’est pas faite attendre non plus. Les plus grands titres nationaux étaient sur le pont : Libération, France Soir, La Croix, L’Humanité, le Figaro économique, Le Quotidien du médecin, Stratégies et CB News, et même Métro, journal distribué à la grille des stations du réseau de transports publics parisiens (RATP), qui n’a pas manqué d’évoquer l’inaccessibilité des bus et des trains… © APF, A. Grégoire r , r i g A . . . r e u q i d n e ev Revendiquer avec force “On devrait tous pouvoir circuler librement” “On devrait tous pouvoir circuler librement”, tel a été la version 2002 des “Chantiers de l’accessibilité”, l’opération nationale pour l’accessibilité des services publics. Une campagne d’affichage, de fin août à mi-septembre, a d’abord dénoncé le problème. Puis, coïncidant avec la 9ème semaine des transports publics, plus de 70 délégations ont revendiqué l’accessibilité des 67,9 % des départements n’ont pas d’autocars adaptés. Témoignages... Michèle Lemorge Jean-Michel Guy Déléguée départementale de la Haute-Marne – Chaumont (52) Délégué départemental bénévole de la Lozère – Mende (48) “Cette année fut marquée par la prise de responsabilité de personnes en situation de handicap dans des représentations de l’Association, dans des engagements,… Des personnes ont osé s’affirmer. Mais aussi par des gestes de solidarité qui montrent un lien fort entre les uns et les autres.” “2002 : fin de l’inégalité de traitement des personnes en situation de handicap si 2003 tient ses promesses !” page 23 ) Éxé-RA'02 APF OK 2/12/03 12:23 Page 24 Rapport annuel Dossiers vacanciers reçus 1633 Vacanciers partis 1269 Dossiers vacanciers “en intégration” reçus 269 Vacanciers “en intégration” partis 214 Offres d’accompagnateurs 2657 Accompagnateurs 1789 affectés 31 Infirmières présentes sur séjour 178 Véhicules © APF, A. Grégoire dont 121 adaptés 70 délégations ont revendiqué l’accessibilité des transports à travers des opérations “coups de poing” ( page 24 S’allier pour renforcer l’impact et les revendications. Un Collectif interassociatif Convaincues que l’union fait la force, toutes les associations concernées par le handicap dans le département de la Marne ont décidé d’agir ensemble afin d’accélérer la mise en place du . . . r e n g a p m o c c a Agir, site pour la vie autonome. Ce site coordonne techniquement le financement des plans d’aide en matière d’aide humaine, d’aide technique et d’adaptation du logement. Ces 23 associations, représentatives de tous les types de handicap (moteur, sensoriel, mental, psychique et polyhandicap), se sont réunies pour la première fois en juin 2001, afin de préparer la table ronde d’octobre. Depuis, leur alliance n’a eu de cesse de se renforcer. Ainsi, un an plus tard, le 9 octobre 2002, elles ont signé une Convention de partenariat, basée sur la rédaction collective d’une charte déontologique. Ce Collectif est très vite devenu un interlocuteur reconnu par les Pouvoirs publics. C’est donc vers lui que s’est tournée l’Union régionale interfédérale des organismes privés sanitaires et sociales (URIOPSS), afin de mener une étude préalable à la mise en place du dispositif pour la vie autonome. Le Collectif s’est d’ores et déjà positionné par rapport au futur fonctionnement du site : il insiste sur sa représentation au sein du futur Comité départemental consultatif des personnes handicapées. Et surtout, il revendique la prise en charge des aides humaines et techniques sans conditions de ressource. Un maillage départemental Pour la première fois dans le département de l’Aube, les mouvements associatifs concernant le handicap se sont regroupés au sein de l’Association départementale pour l’insertion scolaire et sociale (ADISS). L’ADISS rassemble des représentants de l’Association départementale des pupilles de l’enseignement public (ADPEP), l’Association des parents d’enfants inadaptés (APEI), l’APF, l’Association sociale et sanitaire de gestion (ASSAGE) et l’Ecole des enfants malades de l’Aube (EEMA). Impulsé par le dispositif “Handiscol”, le maillage de ces cinq associations devrait permettre à une trentaine d’enfants handicapés moteur, mental et sensoriel, de la maternelle au lycée, de bénéficier de l’aide d’une auxiliaire de vie scolaire dans le département. De plus, en juillet 2002, marquant officiellement sa reconnaissance, la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (DDASS) a proposé au Collectif de devenir l’association support du site pour la vie autonome. Le réseau associatif a accepté cette nouvelle mission, sans pour autant oublier son cheval de bataille, l’insertion scolaire • © APF, Olivier Roux Séjours 97 transports à travers des opérations “coups de poing” : cortèges de voitures paralysant la cité, bâchage des véhicules en infraction, blocages des accès routiers et des gares SNCF. “La gare de Perpignan était peut-être le centre du monde pour Salvador Dali, mais certainement pas pour les personnes handicapées. Les quais et les wagons ne sont pas du tout adaptés” déclarait au journaliste de l’Agence France Presse Jean-Charles Martino, chargé de l’accessibilité à la délégation des PyrénéesOrientales. Dans la gare, les personnes en fauteuil n’ont pas hésité à brocarder la société ferroviaire : “Des wagons, pas des fourgons !”. Des tracts distribués aux voyageurs précisaient quel type d’équipements techniques résoudraient les problèmes. A Carcassonne, dans l’Aude, ce sont les billetteries et les départs des lignes de bus urbains qui ont été bloqués. Profitant de cette immobilisation, les personnes en fauteuil ont vainement tenté de monter dans les bus, démontrant leurs difficultés. La distribution des tracts aux usagers a été ponctuée d’interviews auprès des médias nationaux et régionaux, tant la presse (L’Indépendant, La Dépêche du Midi, le Midi Libre) que les radios (Chéri FM, Radio Marseillaise, Radio chrétienne de France). “Suite à cette journée, les négociations en cours avec la municipalité devraient être accélérées” observe Didier Cichocki, chargé d’accessibilité. “Autre point positif de cette action : les usagers n’ont pas manifesté de mécontentement. Au contraire, ils ont réalisé que l’accessibilité profite à tous : personnes âgées et mamans avec poussette, entre autres”. 2002 Visant le maximum d’autonomie pour chaque personne handicapée, l’APF propose des formules souples adaptées à chaque projet : vivre à domicile, travailler en milieu ordinaire ou s’intégrer dans son lycée. Selon les besoins, les formules proposées par l’APF se diversifient : des interventions à la demande, un accompagnement par un médiateur ou une prévention privilégiant l’information. Répondre aux besoins et aux attentes des personnes et de leur famille : Etre l’acteur de son projet Dans les Appartements de préparation et d’éducation à l’autonomie (APEA) situés à Mérignac en Gironde, la moyenne d’âge des locataires est de 22 ans. Ces structures tremplin leur permettent d’expérimenter leurs capacités à vivre à domicile de manière autonome. “Le choix de vivre à domicile présente un risque certain d’enfermement” précise la directrice Angelina Cheval. “Pour éviter cela, notre équipe Chiffres Esvad Dans 81 départements, l’APF a aidé 32 000 personnes dont 1 200 sont suivies par les services d’Aide Humaine 415 ETP d ’auxiliaires de vie, c’est-à-dire environ ■ 700 auxiliaires ■ 85 postes créés page 25 ) Éxé-RA'02 APF OK 2/12/03 12:23 Page 26 Rapport annuel 2002 Agir, accompagner... 22 Ateliers Protégés 1 519 salariés handicapés, orientés par les COTOREP 9 141 heures de formation dispensées (416 personnes), dont 5 505 hors du plan de formation (226 personnes), à la charge de l'Atelier. 75 % concrétisent leur projet de vie à domicile CAT 21 Centres d'Aide par le Travail 993 personnes accueillies 1 153 heures de formation dispensées dans le cadre du plan de formation, au bénéfice de 80 personnes 5 407 heures de formation dispensées hors plan de formation, au bénéfice de 200 personnes 5 CAT certifies ISO dont 2 sur la nouvelle version 2000. ( page 26 les motive et les conseille dans leurs démarches mais ne fait rien à leur place”. Mis en situation réelle, les jeunes paient leur loyer et gèrent leur budget. Aucune activité ne leur est proposée ; aucun service ni aucun soin n’est assuré par l’équipe pluridisciplinaire. Celle-ci les encadre uniquement : son rôle est éducatif. Confrontés au quotidien, les résidants sont guidés dans leurs démarches auprès des services médicaux et d’aide humaine et technique de la ville. Ainsi, en septembre 2002, les locataires qui se plaignaient de l’inaccessibilité du quartier ont été invités à se mettre directement en contact avec le groupe revendication de la délégation. Soutenus et motivés, ils ont préparé un dossier complet, photos à l’appui, avant de rencontrer les responsables de la voirie. “La plupart nous quitte au bout de deux ans en moyenne. 75% concrétisent leur projet de vie à domicile” conclue fièrement la directrice. Sortir du milieu protégé Se loger et travailler, deux maîtres mots pour une vie autonome. Dans la région LanguedocRoussillon, l’une des régions les plus touchées par le chômage (15% de chômeurs en décembre 2002), l’Hérault arrive en tête, suivi de près par le Gard et les Pyrénées-Orientales. Présente là où les besoins sont dominants, l’APF gère à Montpellier un Centre d’aide par le travail (CAT) et un Atelier protégé (AP). Le CAT est un établissement médico-social qui propose une activité professionnelle à des personnes en situation de handicap, tandis que l’atelier est une entreprise à part entière en milieu adapté. Une enquête auprès des employés a mis en évidence, pour certains d’entre eux, le souhait de sortir du milieu protégé. Depuis, soutenus par les professionnels de l’atelier et la chargée d’insertion professionnelle de la délégation, ils prospectent vers d’autres milieux professionnels. Quant aux usagers du CAT, dont le nombre a triplé en cinq ans, ils bénéficient d’activités de soutien et d’accompagnement. Ces jeunes adultes de trente ans en moyenne, atteints de handicap moteur, bénéficient d’une remise à niveau scolaire et d’un soutien en culture générale, assurés par une enseignante à la retraite. De plus, un club informatique leur est ouvert. Des parents indispensables ! Marianne Kerdougli est bénévole à la délégation des Pyrénées-Orientales depuis sept ans. Représentante APF au sein de la commission Handiscol, elle est la maman d’une lycéenne de 19 ans atteinte d’Ataxie de Friedreich, une maladie génétique évolutive invalidante. “Malgré l’agrément, le lycée de ma fille a d’abord fait des difficultés pour l’inscrire. Seuls les courriers répétés de la déléguée, Isabelle Patuel, au Ministre de l’éducation ont eu gain de cause. En règle générale, on se heurte toujours à ce genre de problèmes : difficultés administratives, refus d’accueillir, accueil de mauvaise grâce. En réalité, cela dépend beaucoup du chef d’établissement, de sa bonne volonté et des moyens mis en œuvre”. Véritables aiguillons de la délégation, les parents du groupe des Pyrénées-Orientales, dont les co-responsables sont Annie Fournier et Claudie Michel, elle-même coordinatrice de la Commission nationale des Parents, sont à l’initiative de nombreuses démarches : “Les parents nous poussent à monter des projets, à ouvrir des structures comme des accueils de jour et des services accompagnement. En somme, ils nous remettent en question !” souligne Isabelle Patuel. C’est ainsi que la déléguée a obtenu le financement nécessaire pour mettre en place un groupe de parole concernant une question qui préoccupe les parents aujourd’hui : la sexualité de leurs jeunes handicapés. Dans le même esprit, en 2002, un groupe ouvert aux jeunes adultes s’est créé. Les remarques, questions et propositions émanant des deux groupes, guidés par un psychologue, feront l’objet d’une synthèse. Base de réflexion commune, le court métrage “L’Homme de compagnie” de Philippe Thomas, a permis de mettre à jour les questions les plus intimes des parents et des jeunes, avec humour et lucidité. de l’accessibilité : supermarché, pharmacie, clinique privée, parc, maison de quartier/ médiathèque et maison d’associations. Unique irréductible, le boulanger, qui sort de sa boutique pour servir les personnes qui ne peuvent accéder à la caisse ! Au total, 25 d’entre elles se sont installées dans le quartier, et 3 autres profitent des repas. En 2001, une étude de besoins a révélé la nécessité de créer de nouveaux services. Pour 83% des personnes interrogées demandaient principalement l’aide au maintien à domicile, pour faire face aux conséquences du vieillissement, ainsi que la sécurité de nuit. Ainsi donc, un Service d’accompagnement à la vie sociale (SAVS), financé par le Conseil général, s’est créé le 30 septembre 2002, complété par la présence d’un veilleur intervenant à la demande, jour et nuit, grâce à un système de téléalarme. A Troyes, parmi 196 logements, 13 appartements sont adaptés pour des personnes en situation de handicap. Chiffres d’Education Faire d’un espace un territoire Comment tirer profit d’un handicap architectural ? Le foyer de vie Saint Pierre à Montblanc, dans l’Hérault, a relevé le défi. Dans un château du Biterrois datant de 1870, les contraintes architecturales et l’isolement géographique alourdissent considérablement les difficultés quotidiennes des résidants. Le Conseil d’établissement, lieu de concertation des résidants Places d’accueil d’enfants et adolescents en 2002 © APF, Ph. Ghagnon © APF, J. Cl Woesteland Ateliers protégés Participation à la vie sociale Vivre au cœur de la cité En plein cœur du quartier HLM Les Marots, à Troyes, des personnes en situation de handicap vivent dans le foyer de vie André Roche. Parmi 196 logements, 13 appartements sont adaptés, jouxtés par un réfectoire de 100 mètres carrés proposant des repas collectifs. Toutes les infrastructures du quartier ont joué le jeu CAMSP : 506 SESSD : 1 813 IEM : 1 709 11 CAMSP 53 SESSD 19 IEM 2 IEM pour collégiens, lycéens, étudiants 4 IEM de formation professionnelle 1 Centre de rééducation fonctionnelle 2 Foyers scolarisés Témoignages... Yves Senelet Maryvonne Blum Directeur de l’atelier protégé APF Production – Reims (51) Directrice de séjour APF Evasion – Sainte Savine (10) “S’adapter ou disparaître : c’est le signe fort de l’année 2002 pour l’Atelier de travail protégé. Nous avons dû solliciter tous les acteurs de notre atelier pour relever ce défi. Comment faire face à ce fossé croissant qui sépare espace économique, avec la concurrence sauvage et les délocalisations, et espace social ? Comment continuer de répondre au mieux aux aspirations légitimes des travailleurs handicapés de vivre d’un emploi utile, rémunérateur et valorisant ?” “Août 2002 : le bonheur incommensurable de partager du soleil avec nos vacanciers et une équipe sensationnelle d’accompagnateurs, le partage des émotions et une certitude ! Je repars en 2003 et poursuivrai sans relâche cette expérience passionnante. Ce que l’on donne pendant ces séjours, les vacanciers nous le rendent au centuple.” page 27 ) Éxé-RA'02 APF OK 2/12/03 12:24 Page 28 Rapport annuel 2002 70 Les internes sont devenus davantage acteurs de leur prise en charge le 10 janvier 2002 basé sur le principe de la démarche nationale “Démocratie, ensemble”, a donc décidé de se réapproprier l’histoire des bâtiments et de son environnement viticole. Afin d’exploiter le parc du château, jusqu’alors très peu arpenté, un atelier d’équitation adaptée s’est ouvert grâce à l’acquisition d’un cheval. Les personnes sévèrement handicapées, qui ne peuvent y participer, participent à l’entretien de l’animal. Près de l’écurie, la chapelle a été réinvestie, pour y déjeuner à l’ombre ou y planter aux alentours des tomates et des courgettes. De minutieuses recherches en archives ont permis de concevoir une plaquette de présentation du domaine. Bientôt, le château Saint-Pierre participera à l’opération nationale “Journée du patrimoine”, ouvrant ses larges portes aux visiteurs guidés par les résidants. Poursuivre l’adaptation des structures au projet de la personne Une organisation administrative adaptée aux besoins À l’Institut d’Education Motrice (IEM) de Talence, en Gironde, les 70 internes sont devenus davantage acteurs de leur prise en charge le ( 10 janvier 2002, date du coup d’envoi de la démarche Qualité. En effet, dans le cadre du Comité Qualité, les délégués élus (un titulaire et un suppléant dans chaque catégorie scolaire : lycéen, étudiant ou en formation professionnelle) sont invités à participer aux différentes réunions. Les thèmes de réflexion de l’année 20022003 ont porté, entre autres, sur les missions de l’établissement, l’accès au dossier de l’usager et le projet personnalisé. Le point d’orgue des débats porta sur les aspirations des bénéficiaires de la structure à régir leur propre mode de vie face aux contraintes de gestion administratives et financières auxquelles est confrontée l’équipe d’encadrement. Pour les internes, la quasi obligation d’être présent au repas oblitère quelque peu leur vie sociale. De nombreux internes souhaitent parfois, de manière inopinée, déjeuner dans leur lycée Victor Louis situé à 800 mètres. Pour le personnel administratif, cette demande occasionne de nombreux inconvénients pratiques et financiers, tant au niveau des transports que des repas et du personnel. En assimilant progressivement une démarche participative des jeunes et du personnel, l’équipe administrative s’efforce progressivement d’instaurer davantage de souplesse dans l’organisation de l’intendance. “Alors que nous avions l’impression d’apprendre par nous-mêmes et pour nous-mêmes, nous réalisons de plus en plus que nous apprenons de nos élèves » confie le directeur Philippe Ebrard. “Même si nous avons parfois le sentiment de perdre un peu de notre pouvoir, nous ne devons perdre, par contre, aucune opportunité de démocratie. Le regard sur le mode de fonctionnement de notre établissement âgé de 30 ans se mesure aussi dans le témoignage des anciens élèves qui reviennent régulièrement nous voir, alors qu’ils sont insérés professionnellement et socialement, comme cet astrophysicien IMC de 30 ans qui travaille à l’observatoire de Floirac. Pour lui, indubitablement, notre démarche nous met sur la bonne voie, du moins sur celle qu’il ressentait intuitivement comme pouvant être la sienne mais dont il n’avait pas les éléments à l’époque”. Médiateurs* de projets Le projet du résidant est au cœur de l’établissement. Au Foyer de vie de “Monséjour Marly » à Bordeaux, en Gironde, *Terme choisi par l’équipe pour remplacer le mot “référent”, qui est plus adapté aux structures pour enfants. page 28 quatorze aides médico-psychologiques (AMP) et aides-soignants sont devenus les médiateurs des projets individualisés des résidants. Répondant à un appel à candidature qui les informait précisément des objectifs de la fonction de médiateur, ils ont été formés par un cabinet extérieur à l’accompagnement de projet, la gestion du temps ainsi qu’à la relation interpersonnelle. Un comité de suivi psychologique leur apporte régulièrement son soutien, composé du coordinateur des projets, de l’assistante sociale, de la gouvernante principale et de la psychologue. C’est ainsi que Denis, un des résidants les plus solitaires, a fait visiter le parc Astérix à quatre autres résidants pendant plusieurs jours. De même, Georgette, 75 ans, atteinte de poliomyélite, maman de 8 enfants, s’est empressée de choisir un médiateur pour l’aider à réaliser son projet personnel : écrire ses mémoires. Obtenir et mettre en place les moyens de l’accompagnement individuel Un accompagnement sur mesure “Aimez-vous jouer au scrabble ou préférez-vous aller à la piscine ?” Ces questions anodines permettent pourtant à MarieFrançoise Michel de sélectionner finement les accompagnateurs des personnes en situation de handicap. Chargée de mission au service accompagnement de la délégation des Pyrénées-Orientales, l’ancienne animatrice connaît les subtilités d’un accompagnement de qualité auquel font appel une tren- taine de personnes : “J’essaie que les affinités entre l’accompagnateur et la personne handicapée coïncident”. Les accompagnateurs, issus d’un public ultra prioritaire dont la majorité bénéficie du RMI, sont sélectionnés dans le cadre d’un Contrat Emploi Solidarité (CES) d’une durée de deux ans, grâce à un partenariat financier via l’Etat et le Conseil général. Motivés par un projet professionnel dans le domaine social, ils peuvent suivre une formation qualifiante dans le cadre du Certificat d’Aptitude à la Fonction d’Aide à Domicile (CAFAD) ou d’autres formations telles que Aide Médico-psychologique (AMP), Certificat de Capacité d’Ambulancier (CCA), etc… “Ce chantier école permet la rencontre de deux publics en difficultés : l’un rencontre des problèmes de réinsertion professionnelle, l’autre d’intégration sociale” poursuit la chargée de mission. “Ils se soutiennent mutuellement : c’est un réel échange”. Certains binômes sont très créateurs : Vincent, un jeune adulte atteint d’infirmité motrice cérébrale (IMC), et Frédéric, son accompagnateur, sont tous deux passionnés de mécanique. À la demande de Vincent, ils rendent visite à un garagiste qui, depuis, avec ses employés, leur a spontanément ouvert son lieu © APF, Gérard Loucel © APF, Gérard Loucel Agir, accompagner... Témoignages... Annie Debruyère Gilles Proth Directrice du SESSD – Alès (30) Ouvrier en CAT – Saint-Julien-Les-Metz (57) “Je retiendrai de l’année 2002, l’ouverture de notre service et la grande satisfaction d’apporter une réponse aux besoins des enfants et des familles après une attente de dix ans. Cette aventure se vit, se construit et se bâtit au jour le jour avec une équipe motivée, des parents dynamiques ainsi que des partenaires de proximité accueillants et présents.” “L’année 2002 m’a permis de découvrir deux nouvelles activités : le service de restauration et l’initiation à l’horticulture. Les deux domaines qui me plaisent m’ont apporté confiance en moi dans ma vie professionnelle et sociale.” page 29 ) Éxé-RA'02 APF OK 2/12/03 12:24 Page 30 Rapport annuel L’intégration passe par l’information Dans un département désertique en matière d’établissement, le Service d’éducation et de soins spécialisés (SESSD) des Hautes-Landes a vu le jour en janvier 2002. Cette équipe pluridisciplinaire accompagne 35 enfants, dont 23 scolarisés, sur leurs lieux de vie. En classe ou en activités de loisirs, ils harmonisent la rééducation, la scolarité et la vie quotidienne des jeunes, selon leurs capacités physiques et psychologiques. Cette année, certains lycéens handicapés ont été confrontés aux railleries de leurs camarades. Certes, ces derniers avaient été punis. “Mais la sanction n’est pas la solution !” affirme Brigitte Duquenne, la responsable des SESSD. “Mon équipe et moi-même sommes intervenus directement auprès de tous les lycéens et leurs professeurs, afin de créer une prise de conscience générale. Notre objectif est d’aider les jeunes à changer leur regard par rapport au handicap, le regard de ceux qui se moquent et de ceux qui laissent faire”. Ainsi, à la demande du proviseur, deux professionnelles du SESSD sont intervenues auprès de six classes de seconde. Suite à la projection du film “On est tous faits pour aimer la vie”, élèves et professeurs ont été mis en situation de handicap, dans des fauteuils roulant sur un parcours jonché de cartables. Pour conclure, deux jeunes accidentés ont témoigné de leur expérience. “La lettre de remerciement du Proviseur suffit à elle-même pour témoigner de la métamorphose des adolescents valides” • l’ e d s t r e v s o r é m u n s Le © APF, Ph. Chagnon de travail. Au bout de quelques mois, sur un établi de fortune dans un angle de l’atelier, ils ont ensemble fabriqué une sculpture interactive motorisée ! 2002 Écoute Handicap Moteur Depuis l’ouverture de la ligne en 1998, nous comptabilisons 16 323 appels vers le numéro vert 0 800 500 597 Année 2002 ■ ■ ■ 3 381 dont 443 nouveaux appelants Nombre de réponses : 2 717 Nombre d’appels traités : 860 Nombre d’appels : Écoute Sclérose en Plaques Depuis l’ouverture de la ligne en 1998, nous comptabilisons 19 849 appels vers le numéro vert 0 800 85 49 76 Année 2002 ■ ■ ■ ( page 30 4 561 Nombre de réponses : 2 430 Nombre d’appels traités : 977 Nombre d’appels : page 31 ) Éxé-RA'02 APF OK 2/12/03 Les 12:24 Page 32 r e i c n a n i f t r o p p Ra l’ e d s n io t a c i l b pu 2002 Outre ces supports, l’APF publie un catalogue “livres et vidéos”, dans lequel figurent les livres qu’elle édite, mais aussi ceux édités par d’autres associations ou maisons d’édition. ( Faire Face Le magazine des personnes handicapées motrices ■ 11 numéros par an ■ 32 000 exemplaires imprimés ■ 25 125 abonnés APF SEP Le magazine des personnes atteintes de sclérose en plaques ■ 3 numéros par an + 1 numéro spécial ■ 16 000 exemplaires imprimés ■ 12 399 abonnés Inter Parents Le journal d’expression des parents de l’APF ■ 4 numéros par an ■ 9 000 exemplaires imprimés ■ 6 600 abonnés Tous APF Le magazine des femmes et des hommes de l’APF ■ 6 numéros par an ■ 14 000 exemplaires imprimés Ensemble Bulletin d’information de l’APF à ses donateurs ■ 4 numéros par an ■ 520 000 exemplaires imprimés ( page 32 ) Bilan page 34/35 Compte de résultats page 36/37 Situation financière page 38 Résultat financier des activités page 39 Compte d’emploi annuel des ressources page 40 Liste des délégations page 43 page 33 ) Éxé-RA'02 APF OK 2/12/03 12:24 Page 34 Rapport financier Bilan au 31 décembre 2002 - actif (en euros) Bilan au 31 décembre 2002 - passif Exercice clos le 31/12/2002 Montant brut 31/12/2001 Amortissements provisions Montant net Montant net Immobilisations corporelles Terrains Constructions Installations techniques, matériel et outillage Autres Immobilisations corporelles en cours Avances et acomptes Immobilisations financières Titres immobilisés Prêts Autres Total de l’actif immobilisé 750 2 1 685 76 5 107 37 52 13 094 083 592 378 360 37 017 370 207 465 915 417 353 237 703 250 62 090 522 848 959 326 991 664 786 829 54 178 697 27 950 564 36 048 914 1 854 075 116 035 2 428 219 222 461 612 120 147 934 332 2 981 14 4 52 9 16 13 307 905 642 329 360 37 664 133 957 375 915 693 151 395 412 991 664 4 50 9 16 9 372 2 173 9 14 561 370 761 141 076 196 841 169 494 667 458 585 200 429 023 994 790 1 854 075 116 035 2 428 219 1 800 679 114 810 2 167 780 102 313 678 95 483 198 ACTIF CIRCULANT Stocks et en-cours Matières premières & autres approvisionnements En-cours de production (biens et services) Produits intermédiaires et finis Marchandises Avances & acomptes versés sur commandes 1 388 278 117 387 968 100 333 840 1 388 278 117 387 510 936 968 100 333 840 1 585 267 57 358 960 553 649 136 510 936 305 018 Créances Usagers, redevables et comptes rattachés Clients et comptes rattachés Autres 35 101 310 10 167 168 10 650 493 2 992 049 194 345 14 166 32 109 261 9 972 823 10 636 327 35 774 145 11 419 410 13 480 465 Valeurs mobilières de placement 62 746 990 9 980 800 52 766 190 49 951 030 5 348 714 7 737 781 Disponibilités Charges constatées d'avance Total de l’actif circulant Charges à répartir sur plusieurs exercices TOTAL DE L’ACTIF Engagements reçus (hors-bilan) Legs nets à réaliser : - acceptés par le Conseil d'Administration - acceptés par le Conseil d'Administration, et autorisés par la Préfecture ou le Conseil d'Etat Autres (en euros) 31/12/2002 31/12/2001 60 782 286 434 502 59 326 873 434 502 47 006 026 44 948 867 10 788 877 -11 003 616 10 540 642 -9 997 646 -6 478 927 -690 689 -2 671 293 1 059 671 88 051 -237 282 -9 934 580 141 993 836 531 -9 971 336 5 189 658 4 771 706 1 126 110 3 803 620 1 047 329 3 490 973 100 874 036 103 958 812 25 799 412 26 842 088 1 622 394 2 609 263 15 911 045 1 077 083 2 381 954 500 817 12 516 504 14 728 439 48 948 398 821 566 3 931 241 843 869 14 994 387 47 813 560 765 183 4 786 490 914 978 FONDS ASSOCIATIFS ACTIF IMMOBILISÉ Immobilisations incorporelles Frais d'établissement Frais de recherche et développement Logiciels, droits et autres valeurs similaires Autres Avances et acomptes 2002 5 348 714 1 104 899 826 644 127 802 751 835 541 835 541 1 104 899 13 181 360 330 355 330 355 114 621 391 505 186 505 186 121 763 791 392 043 392 043 351 099 903 133 659 649 217 440 254 217 639 032 5 677 839 4 656 088 7 190 011 7 424 148 Fonds propres Fonds associatifs sans droit de reprise Ecarts de réévaluation Réserves Réserves propres Réserves de trésorerie et de compensation des Ets sous gestion contrôlée Report à nouveau des structures en gestion propre Résultat de l'exercice Résultat de l'exercice des structures en gestion propre Résultat de l'exercice des établissements sous gestion contrôlées Autres fonds associatifs Fonds associatifs avec droit de reprise Résultats sous contrôle de tiers financeurs Résultats sous contrôle de tiers financeurs - congés payés Ecarts de réévaluation Subventions d'investissement sur biens non renouvelables Provisions réglementées Différence sur réalisation d'actifs Réserve de trésorerie des établissements sous gestion contrôlée Autres Droits des propriétaires (commodat) Total des fonds associatifs PROVISIONS POUR RISQUES ET CHARGES FONDS DÉDIÉS DETTES Dettes financières Emprunts et dettes auprès des établissements de crédit (à long terme) Découverts bancaires (à court terme) Emprunts et dettes financières divers Avances & acomptes reçus Dettes d’exploitation et diverses Dettes fournisseurs et comptes rattachés Dettes fiscales et sociales Dettes sur immobilisations et comptes rattachés Autres dettes Produits constatés d’avance Total des dettes TOTAL DU PASSIF Engagements donnés (hors-bilan) Avals, cautions, garanties donnés Autres 1 726 763 711 003 89 144 412 84 228 868 217 440 254 217 639 032 6 725 396 8 379 425 7 032 855 2 020 638 Quelques précisions sur le bilan ( Le bilan reflète la situation du patrimoine de l’association. Il comporte l’actif qui montre l’emploi fait des ressources au fil de l’histoire de l’organisme, et le passif qui reflète l’origine des ressources. Au passif, on remarque que certaines lignes sont libellées avec la mention “sous gestion contrôlée” ou “sous contrôle de tiers financeurs” : elles concernent les fonds gérés par les établissements sous contrôle des Directions départementales de l’action sanitaire et sociale, et des Conseils généraux. Il s’agit des établissements des page 34 secteurs à prix de journée ou à dotation globale ; les fonds ainsi gérés ne sont pas la propriété de l’association. Au cours de l’année 2002, l’Association des Paralysés de France a investi un peu moins de 20 millions d’euros financés par les dons, legs, subventions, emprunts et les dotations aux amortissements. Ces investissements permettent à l’association de continuer à mettre en œuvre des actions auprès des personnes handicapées • page 35 ) Éxé-RA'02 APF OK 2/12/03 12:24 Page 36 Rapport financier Compte de résultat 2002 (en euros) Ventes & prestations de service Ventes de marchandises Ventes de produits finis Prestations de service Sous-total Production stockée Compte de résultat 2002 2002 2001 1 510 752 3 858 498 292 620 528 1 760 725 3 610 596 280 308 927 297 989 778 285 680 249 105 203 183 879 Reprises sur provisions, report de ressources & transferts de charges Reprises sur provisions et amortissements, & transferts de charges Report des ressources non utilisées des exercices antérieurs Autres produits de gestion courante Dons (y compris ventes de dons en nature) Produits nets de la réalisation des legs Autres Produits d'exploitation Achats stockés Achats de marchandises Variation de stocks Achats de matières premières et autres approvisionnements Variation de stocks Autres achats et charges externes Impôts, taxes et versements assimilés Impôts et taxes sur rémunérations Autres impôts et taxes Charges de personnel Salaires et traitements Charges sociales Dotation aux amortissements, provisions & engagements Dotation aux amortissements des immobilisations Dotation aux provisions sur immobilisations Dotation aux provisions sur actif circulant Dotation aux provisions pour risques et charges Engagements à réaliser sur ressources affectées Autres charges de gestion courante Charges d'exploitation I. RESULTAT D'EXPLOITATION ( page 36 (en euros) 2002 2001 507 235 499 988 Produits nets sur cessions de valeurs mobilières de placement 1 207 582 1 103 068 Reprises sur provisions 6 864 322 3 553 591 Produits financiers 8 579 138 5 156 648 Intérêts et charges assimilées 657 387 504 007 Charges nettes sur cessions de valeurs mobilières de placement 791 008 375 456 Dotation aux provisions 9 980 800 6 867 598 Charges financières 11 429 195 7 747 061 II. RESULTAT FINANCIER -2 850 057 -2 590 413 III. RESULTAT COURANT (I+II) -7 812 629 -3 303 972 Produits exceptionnels sur opérations de gestion 1 305 382 2 080 052 Produits exceptionnels sur opérations en capital 1 433 501 2 688 290 Reprises sur provisions 210 057 231 287 Report des ressources non utilisées des exercices antérieurs 348 962 16 299 3 297 902 5 015 928 Revenus des placements, intérêts et produits assimilés 8 621 Production immobilisée Subventions d'exploitation 2002 28 900 106 26 131 593 2 645 961 902 888 5 153 886 461 816 23 725 966 6 981 967 31 290 899 23 986 669 6 321 870 29 486 684 392 542 766 1 292 -6 6 131 214 951 202 808 586 89 771 798 377 415 268 958 395 6 955 -98 678 310 681 385 86 267 867 Produits exceptionnels Charges exceptionnelles sur opérations de gestion Charges exceptionnelles sur opérations en capital Dotation aux amortissements et provisions 18 146 164 940 405 17 004 200 853 571 189 465 599 66 200 045 178 499 942 59 710 709 Engagements à réaliser sur ressources affectées Charges exceptionnelles IV. RESULTAT EXCEPTIONNEL Impôt sur les sociétés des personnes morales non lucratives 11 950 092 12 120 466 249 355 5 501 604 195 640 349 354 7 791 679 482 798 7 451 494 6 836 956 397 505 338 378 128 827 -4 962 572 -713 559 Total des produits dont report de ressources non utilisées des exercices antérieurs Total des charges dont engagements à réaliser sur ressources affectées Résultat de l'exercice des établissements sous gestion contrôlée Résultat de l'exercice des structures en gestion propre 1 012 578 1 181 196 274 996 1 075 794 1 249 863 706 448 85 915 310 578 2 623 352 3 274 016 674 550 1 741 912 31 537 49 562 404 419 807 387 587 843 1 251 850 478 115 411 589 423 389 199 465 281 555 793 377 -690 689 1 059 671 -6 478 927 -2 671 293 page 37 ) Éxé-RA'02 APF OK 2/12/03 12:24 Page 38 Rapport financier du fait d’une petite hausse des produits collectés (+ 0,6%), et d’une baisse des frais de collecte. L’augmentation de ces ressources est compensée par un accroissement de la masse salariale (+ 1,8 M€, soit + 7,0%). Résultats financiers des activités Tableau des résultats par secteur d’activité Etablissements sous contrôle CAMSP SESSD IEM Etablissements VIE SOCIALE CAT Dotation Globale ESVAD de l'Aisne Total Etablissements sous contrôle Etablissements hors contrôle Ateliers protégés CAT Gestion commerciale CDTD Total Etablissements hors contrôle Secteur Mouvement Délégations départementales Services auxiliaires de vie APF Évasion APF Formation APF Information SIEGE National Charges % Produits % Résultat 6 474 081 € 34 236 373 € 80 503 454 € 120 423 432 € 11 664 195 € 280 976 € 1,6 % 8,3 % 19,6 % 29,3 % 2,8 % 0,1 % 6 520 699 € 34 795 265 € 79 453 789 € 120 077 798 € 11 710 713 € 333 558 € 1,6 % 8,6 % 19,6 % 29,7 % 2,9 % 0,1 % 46 618 € 558 892 € - 1 049 665 € - 345 634 € 46 518 € 52 582 € 253 582 512 € 61,6 % 252 891 822 € 62,5% - 690 689 € 48 020 848 € 12 205 187 € 1 206 454 € 11,7 % 3,0 % 0,3 % 45 243 967 € 12 598 184 € 1 260 450 € 11,2 % 3,1 % 0,3 % - 2 776 881 € 392 997 € 53 996 € 61 432 488 € 14,9 % 59 102 601 € 14,6% - 2 329 887 € 51 180 740 € 8 825 051 € 3 289 171 € 2 180 314 € 1 518 835 € 29 580 313 € 12,4 % 2,1 % 0,8 % 0,5 % 0,4 % 7,2 % 50 693 492 € 9 186 212 € 3 294 292 € 2 196 419 € 1 473 663 € 25 581 305 € 12,5 % 2,3 % 0,8 % 0,5 % 0,4 % 6,3 % - 487 248 € 361 162 € 5 121 € 16 105 € - 45 172 € - 3 999 008 € 96 574 423 € 23,5 % 92 425 383 € 22,9 % - 4 149 040 € Total Gestion propre 158 006 911 € 38,4 % 151 527 984 € 37,5 % - 6 478 927 € TOTAL GENERAL 411 589 423 € 100,0 % 404 419 807 € 100,0 % - 7 169 616 € Total secteur Mouvement Pour Mémoire : total général 2001 Variation 2002 / 2001 en € Variation 2002 / 2001 en % 389 199 465 € 22 389 958 € 5,8 % 387 587 843 € 16 831 964 € 4,3 % - 1 611 622 € - 5 557 994 € 344,9 % Commentaires Le résultat global de l’association est déficitaire pour l’année 2002 de : - 7 169 616 € (1,7% des charges) Il se décompose en : • Un déficit revenant à l’association de : - 6 478 927 € (4,1% de ses charges) dont secteur “mouvement” : - 4 149 040 € dont établissements hors gestion contrôlée : - 2 329 887 € (le secteur “mouvement ” comprend les délégations départementales, les services d’auxiliaires de vie, APF Evasion, APF Formation, APF Informatique et le siège national) • Un déficit revenant aux organismes financeurs de : - 690 689 € (0,3% de ses charges) (secteur des établissements sous gestion contrôlée) ( page 38 Sur le résultat revenant à l’association : Plus précisément, on observe les caractéristiques suivantes : 1. Le secteur “mouvement” Le secteur “mouvement” est déficitaire de - 4,1 M€ en 2002, contre - 2,8 M€ en 2001. Le déficit représente 4,3% des charges de ce secteur. Globalement, dans ces deux secteurs “mouvement” et “établissements hors gestion contrôlée”, qui regroupent les activités dites de gestion propre de l’association, les charges progressent de 4,3%, et les produits de 1,8% seulement. Ceci est particulièrement visible pour les charges de personnel, dont l’augmentation (+6,1%) est plus rapide que celle du produit des activités courantes (produits hors éléments financiers, exceptionnels et hors provisions) (+1,0%) : ce phénomène s’observe surtout dans les établissements de travail adapté, mais aussi à un degré moindre dans le secteur “mouvement”. En conséquence, le poids des charges de personnel salarié augmente par rapport à 2001, puisqu’il représente 63,6 % du produit des activités courantes, contre 60,5% en 2001. Les autres charges, hors personnel et dotations aux amortissements et provisions, reculent quant à elles de 2,2%. • Les délégations présentent un déficit apparent de - 0,5 M€, en légère détérioration par rapport à l’exercice précédent (- 0,1 M€). En réalité, ce résultat doit être corrigé par le fait que des legs ont été comptabilisés au siège, pour le compte des délégations, à hauteur de 2,1 M€, et seront affectés en report à nouveau à leur disposition (en 2001, la somme était de 2,3 M€). Corrigé de cet élément, le résultat des délégations ressort excédentaire de + 1,6 M€ (contre + 2,2 M€ en 2001). Nos délégations sont principalement financées par subventions, et par dons et legs. Par rapport à l’exercice précédent, les subventions sont en hausse sensible (+1,7 M€, soit +9,3 %), principalement pour les activités d’aide humaine. Celles-ci, bien qu’étant assimilées à un service public, ne sont néanmoins financées qu’à environ 88 % par fonds externes (contre 86 % en 2001). De façon plus détaillée, l’intervention sociale individualisée n’est financée qu’à 76 % (soit un manque de 1,2 M€), et nos équipes spécialisées pour la vie autonome à domicile à 93 % (soit un manque de 0,9 M€). Le résultat de la collecte de dons augmente légèrement, • Les services d’auxiliaires de vie ont dégagé un excédent de 0,4 M€ (contre + 0,1 M€ en 2001). Cet excédent présente pour l’essentiel un caractère exceptionnel, et résulte de l’attribution de financements en année pleine pour des créations de poste qui n’ont pu être pourvus que sur une partie de l’année. Le nombre de postes créés est de plus de 80 postes. • APF Evasion, qui organise des séjours de vacances pour jeunes et adultes handicapés, présente un résultat à l’équilibre, comme en 2001. Le nombre de vacanciers augmente (+ 27%), mais sur des durées de séjour globalement plus courtes. In fine, les produits d’exploitation sont en hausse de 3,7%, compensés par un accroissement de charges dans les mêmes proportions. • APF Formation, qui assure des prestations de formation spécifiques au secteur médicosocial et des personnes en situation de handicap, présente un résultat équilibré, alors qu’ APF Informatique est légèrement déficitaire du fait des charges d’amortissement nécessaires au renouvellement des matériels informatiques. • Le siège national affiche, quant à lui, un déficit de - 4,0 M€. Comme précisé pour les délégations départementales, il y a lieu de corriger ce déficit du montant des legs, comptabilisés au siège, mais affectés aux délégations (2,1 M€) et aux établissements (0,6 M€), ce qui porte son déficit à - 6,7 M€ (contre - 5,2 M€ en 2001 avec les mêmes retraitements, et - 6,4 M€ en 2001 après neutralisation de reprises de provisions devenues sans objet, donc sans charges en contrepartie). Le siège est financé essentiellement par la participation de nos structures, par les dons et legs, et par les produits issus du placement de la trésorerie. Le mauvais résultat réalisé cette année provient pour une part importante de la dégradation du marché boursier, qui s’est poursuivie et a entraîné la constitution d’une provision pour moins-values latentes du portefeuille titres de 3,1 M€ nets. Concernant les produits de la générosité publique (après neutralisation de la quote-part revenant aux structures), l’augmentation des legs (+ 0,4 M€, soit + 10,3%) est compensée par une baisse des dons (- 0,4 M€) liée à l’absence de mailings exceptionnels. La participation de nos structures aux frais du siège est en hausse de 0,9 M€ ; il faut noter que le ministère des affaires sociales a accepté, à compter de 2003, d’augmenter cette participation dans nos établissements sous gestion contrôlée, pour la porter de 1,00 % à 1,54 % des charges de ces structures (circulaire DGAS-5B n°2003-168 du 04 avril 2003). Les charges de personnel augmentent de 6,1%, plus vite que le produit des activités courantes (+ 5,3%), les achats et services extérieurs sont en hausse plus modérée (+ 2,0%). En conclusion, il faut souligner que si le déficit du siège provient largement du résultat financier, il est aussi devenu en partie structurel, les ressources traditionnelles n’étant plus suffisantes. 2. Les établissements hors gestion contrôlée Le secteur des établissements hors gestion contrôlée, qui correspond aux structures de travail adapté (excepté les activités médico- sociales des CAT), est lourdement déficitaire (- 2,3 M€, contre un équilibre en 2001). Cette dégradation est liée à une conjoncture particulièrement défavorable qui a entraîné une chute du chiffre d’affaires de ces structures de 9,4 %, soit 3,9 M€, alors que la masse salariale progressait de 3,1 %, correspondant au souci qu’a l’association de maintenir autant que faire se peut l’emploi des personnes en situation de handicap. Les ateliers protégés, plus exposés aux difficultés économiques, sont particulièrement touchés (déficit de 2,8 M€, baisse de la valeur ajoutée de 11,8 %). Sur le résultat à restituer aux organismes financeurs : Conformément à la réglementation en vigueur, les résultats 2002 des établissements sous gestion contrôlée n’appartiennent pas à l’association, mais constituent sur le plan financier des dettes ou des créances apurées par incorporation aux budgets de fonctionnement de l’exercice 2004. Ce secteur regroupe les centres d’action médico-sociale précoce, les services d’éducation spécialisée et de soins à domicile, les instituts d’éducation motrice, les établissements d’hébergement et de vie sociale, et les centres d’aides par le travail (pour leurs activités médico-sociales). Les charges totales de ce secteur sont en progression de 6,7 %, et les produits de 5,9 % par rapport à 2001. Cette augmentation est due principalement à la création de 6 structures nouvelles au cours de l’exercice 2002, ainsi qu’à l’effet en année pleine de la création intervenue au cours de l’exercice précédent de 11 autres structures. Il faut souligner que ces établissements dégagent un déficit de 0,7 M€, alors qu’ils étaient traditionnellement en excédent les années passées (+ 1,1 M€ en 2001). Cette inversion résulte notamment de la politique budgétaire des pouvoirs publics, qui appliquent depuis plusieurs années un taux zéro sur les charges autres que le personnel, lors de la fixation des tarifs dans les structures financées par l’assurance maladie, et qui ne financent donc plus l’augmentation liée à la hausse des prix. Mais elle tient aussi, régulièrement, à un sousfinancement de nos charges de personnel, malgré les accords dûment agréés – ceci dans un contexte où la mise en place des 35 heures amène souvent une complexification des plannings et en conséquence une diminution du temps de présence et d’accompagnement auprès des personnes en situation de handicap. 2002 l’emploi et de la solidarité a effectué un contrôle approfondi à l’APF. Les conclusions de son rapport sont les suivantes : “Centré sur le compte d’emploi annuel des ressources (CER) et la conformité des dépenses engagées aux objectifs poursuivis par l’appel à la générosité publique, ce rapport présente un certain nombre de critiques ponctuelles, concernant notamment la fiabilité de l’élaboration du CER, des lacunes dans l’information des donateurs, et le suivi des collectes spécifiques. Pour certaines d’entre elles, l’association a mis en œuvre ou défini des actions d’amélioration dès qu’elle a eu connaissance des observations de l’IGAS. En conclusion, l’appréciation portée par la mission de l’IGAS sur les conditions d’utilisation des ressources issues de la générosité publique et la gestion des activités correspondantes est globalement positive. La qualité et le dynamisme de la vie associative, l’amélioration de la maîtrise comptable et les efforts observés en matière d’information et de transparence méritent d’être particulièrement soulignés” (Rapport n° 2001-120 – Février 2002). L’APF applique l’essentiel des recommandations formulées par l’IGAS, et lui en rend compte. L’association dispose d’un service interne de contrôle de gestion qui supervise l’ensemble de ses délégations et établissements. De plus, l’APF est membre depuis 1988, du comité de la charte de déontologie des organisations sociales et humanitaires faisant appel à la générosité du public. L’APF accepte de se soumettre volontairement, chaque année, aux vérifications de cet organisme qui portent sur le respect des engagements de transparence souscrits : - emploi des fonds collectés conformément aux buts annoncés, - transparence financière sur l’utilisation des ressources, - respect des exigences en matière d’appel à la générosité publique, - rigueur dans leurs relations avec les prestataires de services - chaque année, le censeur établit un rapport sur le respect de ces engagements. En 2002, les comptes des 369 structures comptables de l’APF ont fait l’objet d’un document unique, présentant le bilan, le compte de résultat, le tableau de financement, l’annexe aux comptes de l’exercice, le rapport du commissaire aux comptes, ainsi que le compte d’emploi des ressources et attestation du commissaire aux comptes sur celui-ci. Contrôle des comptes et publication Les comptes de l’association sont contrôlés par le cabinet François FOUCAT, commissaire aux comptes. En tant qu’association reconnue d’utilité publique depuis 1945, et agréée par différents ministères (Affaires sociales, Travailemploi, Jeunesse et sports, ...), l’Association des Paralysés de France rend compte de ses activités et de sa gestion à ces différentes administrations, avec lesquelles elle est en relation permanente, ainsi qu’au ministère de l’Intérieur. En 2001, l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS), rattachée au Ministère de Ce document (1) est diffusé aux responsables des structures de l’APF, aux administrations qui contrôlent et qui financent les activités, aux responsables politiques, aux adhérents et à tous les donateurs qui le souhaitent. Par ailleurs, comme tous les ans, une synthèse des comptes est publiée dans le rapport d’activités de l’association et la revue adressée aux donateurs : ENSEMBLE • (1) Vous pouvez vous procurer ce document en adressant votre demande à Françoise MOULIN, Directrice de la Communication de l’APF. page 39 ) Éxé-RA'02 APF OK 2/12/03 12:24 Page 40 Rapport financier Compte d’emploi annuel des ressources - année 2002 (en euros) 2002 2001 RESSOURCES Fonds privés Générosité du public Dons manuels Dons en nature Legs Ressources issues des actions de communication Autres ressources privées Travaux à façon et ventes de produits Participations des usagers, cotisations, et divers 29 343 20 284 2 076 6 981 1 805 54 253 37 966 16 286 028 106 956 967 193 215 280 935 288 433 125 236 983 864 51 449 261 Fonds publics et assimilés Prix de journée et dotation globale des établissements Subventions des collectivités & divers 31 942 1 714 6 427 8 762 12 428 2 609 Autres ressources Produits financiers Remboursement de charges de personnel et de formation Participation aux frais de siège et autres produits divers Produits exceptionnels et reprises de provisions Report des ressources non utilisées des exercices antérieurs TOTAL DES RESSOURCES 658 816 442 190 947 263 29 324 20 608 2 028 6 687 2 082 57 591 41 930 15 660 713 343 462 907 042 859 888 971 269 662 240 222 491 454 47 170 786 30 576 1 603 5 975 7 746 13 489 1 761 242 056 760 627 467 330 405 777 220 389 237 096 373 355 677 355 576 844 EMPLOIS Missions sociales Action hors établissements Délégations départementales Services d'auxiliaires de vie APF Evasion APF Formation Siège national Etablissements Médico-éducatifs Travail protégé Hébergement et vie sociale Ressources affectées restant à utiliser Frais d'appel à la générosité du public Charges de communication Fonctionnement de l'APF 42 8 3 2 946 802 248 038 121 197 73 084 120 415 1 622 7 397 2 437 29 739 TOTAL DES EMPLOIS 329 255 941 339 0 754 557 108 394 489 596 500 412 930 262 Différence entre ressources et emplois dont financements des établissements à restituer dont ressources et emplois figurant au bilan Résultat de l'année (A) (B) (C) (A)-(B)-(C) -7 153 -690 16 -6 478 042 689 574 927 39 7 3 1 970 548 727 778 169 286 886 054 182 378 117 058 73 404 109 311 2 609 7 473 2 571 25 759 030 514 252 263 559 521 465 391 381 389 -2 144 293 1 059 671 -532 671 -2 671 293 Quelques précisions sur le compte d’emploi annuel des ressources Destination des ressources issues de la générosité du public : ( Si le compte d’emploi des ressources regroupe l’ensemble des activités de l’association, il importe néanmoins de préciser que les dons et legs collectés sont majoritairement utilisés par nos délégations départementales, dont la vocation est plus précisément de défendre au plan local les droits des personnes handicapées page 40 (notamment en matière d’accessibilité, de ressources, d’emploi, de tourisme, etc.), d’animer des activités de loisirs et de rupture de l’isolement (séjours de vacances locaux, réunions, ateliers thématiques, sorties et spectacles, etc.), et d’apporter une aide humaine et sociale au moyen de services spécialisés (ces derniers étant également subventionnés par fonds publics). L’emploi des fonds issus de la générosité du public dans les autres structures de l’association reste plus faible, et permet le plus souvent de financer une partie de leurs investissements. Elaboration du compte d’emploi annuel des ressources : Les ressources et emplois correspondent respectivement au total des produits et des charges du compte de résultat, auxquels ont été ajoutés certaines opérations comptabilisées au bilan, conformément à la réglementation. Les ressources et charges de “communication” concernent aussi bien l’information des donateurs et la promotion de l’association, que l’information des personnes handicapées liée à la mission sociale de l’APF. Les autres ressources privées correspondent notamment à la production des établissements de travail adapté et aux participations des usagers et adhérents aux différentes activités. Compte tenu que, dans nos établissements et délégations, les charges de fonctionnement ne sont pas dissociables des missions sociales, nous avons été amenés à considérer que toutes les dépenses de notre siège constituaient les frais de fonctionnement de l’association – à l’exception des charges d’appel à la générosité du public et de communication, et des charges d’engagement à utiliser des ressources reçues pour nos missions sociales. Contributions volontaires : Au sein de l’APF, le bénévolat tient un rôle important. A titre d’information, l’aide offerte quantitativement par nos bénévoles réguliers 2002 peut être évaluée à 622 000 heures en 2003 (soit l’équivalent de plus de 340 personnes à temps plein), dont la grande majorité dans nos délégations départementales. Contrôle du compte d’emploi annuel des ressources : Notre commissaire aux comptes, M. François FOUCAT, atteste la sincérité et la conformité à la comptabilité de l’APF du compte d’emploi des ressources. Commentaires du compte d’emploi annuel des ressources - Année 2002 La vocation du compte d'emploi annuel des ressources est de permettre une meilleure compréhension, par les donateurs, de l'emploi qui est fait des ressources provenant de la générosité du public. Mais, conformément aux recommandations du Comité de la charte de déontologie des organisations sociales et humanitaires faisant appel à la générosité du public, l'APF publie le compte d'emploi de la totalité de ses ressources publiques ou privées car - à défaut la vision qu'aurait le lecteur de notre réalité économique, s'en trouverait faussée. Ressources L'APF gère de nombreux établissements et services financés pour l’essentiel par des fonds publics (organismes de sécurité sociale, conseils généraux …) soit 288 433 125 € correspondant à 71,1% de la totalité des ressources mises en œuvre au sein de l'association. Seuls, les ateliers protégés et les centres d'aide par le travail (pour leurs activités de production) tirent l'essentiel de leur financement des travaux à façon qu'ils réalisent en sous-traitance d'entreprises et des ventes de produits. Avec la participation des usagers à des services (auxiliaires de vie, vacances, loisirs…), ces deux postes constituent l'essentiel des "autres ressources privées" qui représentent 54 253 215 €, soit 13,4 % du total des ressources de l'APF. Les produits provenant de la générosité du public constituent une ressource indispensable pour l'APF : 29 343 028 €, soit 7,2 % du total des ressources ; ils sont principalement affectés à nos délégations départementales dont ils couvrent une partie des charges. Ils sont constitués pour plus des 2/3 par des dons manuels qui proviennent de nos appels postaux (pour 17 922 402 €), de la Semaine Nationale de collecte (399 463 €), de versements spontanés et autres (1 962 241€), parmi lesquels figure l’opération de collecte des derniers francs, menée début 2002 conjointement avec deux autres associations nationales, et qui a rapporté à l’APF une somme de 253 870 €. La baisse des dons manuels observée en 2001 s’est ralentie en 2002. Néanmoins elle atteint 324 237 € en 2002. Le passage à l’Euro a vraisemblablement freiné la collecte au 1er semestre. Cette baisse s’explique également par la diminution du nombre de courriers d’appel au don envoyés aux donateurs. Celle-ci répond à la demande de certains de nos donateurs et a été programmée pour ne pas éroder la marge dégagée pour financer l’action de l’APF. Les dons en nature sont principalement constitués des textiles usagés collectés (La Moisson du Cœur), qui ont connu une certaine stabilité par rapport à 2001. (-1%) qui confirme la forte baisse de l’année 2001. Les legs et les donations sont plus variables. Le produit de la cession des biens qui nous ont été légués a augmenté de 4,4 % entre 2002 et 2001. Les charges de communication imputables à la promotion de l'association et à l'information des donateurs ("Ensemble") se situent à 2 437 596 € (en partie couvert par les recettes). Emplois Bien évidemment, l'essentiel de "l'emploi des ressources", c'est à dire de nos charges, concerne nos missions sociales qui représentent 373 355 677 €, soit 90 % de l’ensemble de nos dépenses. Ces missions sociales s'exercent principalement à travers le réseau de nos 212 établissements et services médico-sociaux qui représentent à eux seuls 84% de ces missions (32,5% pour les établissements et services médico-éducatifs pour les enfants, adolescents et jeunes adultes, 19,6% pour les ateliers protégés et centres d'aide par le travail, 32,2% pour les structures d'hébergement). De leur coté, les délégations départementales et leurs services auxiliaires de vie agissent pour le soutien social individualisé, la lutte contre l'isolement, les loisirs, l'accessibilité, la vie associative. Ces actions représentent 14 % des missions sociales. Le solde des missions sociales concerne APF Evasion (organisation de séjours de vacances) et APF Formation (prestations de formations spécifiques au secteur médicosocial). Nous disposons d'un solde positif ("ressources affectées restant à utiliser") de 1 622 394 € sur le produit des campagnes d'appel de fonds qui sera notamment utilisé à des opérations d’investissement dans les délégations départementales. Les frais d'appel à la générosité du public s'élèvent à 7 397 489 € marquant une stabilisation Ils sont constitués essentiellement des dépenses concernant les appels postaux et le traitement des dons (6 457 469 €), qui représentent un véritable investissement. Rapportés à la totalité de nos charges, les frais d'appel sont de 1,6 % ; rapportés aux ressources collectées, ce ratio est de 25,2%. Les charges de fonctionnement sont imputables à notre siège national qui anime et contrôle l'ensemble de nos structures et représente les personnes handicapées au plan national et international. Ces charges sont de 7,2% du total de nos emplois. En conclusion Les ressources provenant de la générosité du public sont stables par rapport à 2001. Les legs ont légèrement progressé pendant que les dons manuels accusaient une légère baisse liée à un décalage dans le temps des dons, provoqué par le passage à l’Euro. L’objectif pour les années à venir est d’être toujours plus à l’écoute de nos donateurs qui nous permettent de répondre aux besoins exprimés par les personnes en situation de handicap. Nous souhaitons adapter nos envois au rythme de nos donateurs, développer le prélèvement automatique qui évite à ces derniers de recevoir de nombreux courriers et allège le coût de la collecte et enfin diversifier les moyens de paiement (dons en ligne sur le site de l’APF) et les moyens de collecte pour faciliter les échanges entre l’APF et ses donateurs. La Présidente et le Conseil d’administration remercient tous nos financeurs publics et privés et particulièrement nos donateurs et nos bénévoles – ainsi que l’ensemble de nos partenaires qui nous aident à réaliser notre mission • page 41 ) Éxé-RA'02 APF OK 2/12/03 12:24 Page 42 Rapport annuel Situation financière l’ e d s n atio g é l é d Les Répartition des produits par secteur d’activité APF Evasion 3,3 M€ (1%) APF Formation 2,2 M€ (0%) Siège national et APFI 27,1 M€ (7%) Etablissements médico-éducatifs 120,8 M€ (30%) Etablissements hébergement & vie sociale 120,1 M€ (30%) Services d’auxiliaires de vie 9,2 M€ (2%) Délégations départementales 51,0 M€ (13%) Etablissements de travail 70,8 M€ (17%) Répartition des produits selon leur origine Générosité du public Produits financiers, produits exceptionnels et divers 30 585 245 € (8%) Fonds publics et assimilés 288 433 125 € (71%) 29 343 028 € (7%) Resources issues des actions de communication 1 805 193 € (1%) Travaux à façon et autres ressources privées 54 253 215 € (13%) Répartition des ressources issues de la générosité du public Semaine nationale Legs 6 981 967 € (24%) 399 463 € (1%) Autres dons manuels ou en nature 2 068 950 € (7%) Vente des textiles collectés 1 970 247 € (7%) Mailing 17 922 402 € (61%) Répartition des frais liés à la générosité du public Frais de collecte de textiles 541 155 € (8%) Promotion et gestion des legs 158 344 € (2%) Semaine nationale 223 333 € (3%) Frais sur autres dons 17 190 € (0%) ( page 42 2002 Frais d’appel de dons (mailings) 6 457 469 € (87%) 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20A 20B 21 22 23 24 25 25 26 27 28 29 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 Ain Aisne Allier Alpes-de-Haute-Provence Hautes-Alpes Alpes-Maritimes Ardèche Ardennes Ariège Aube Aude Aveyron Bouches-du-Rhône Calvados Cantal Charente Charente-Maritime Cher Corrèze Corse du Sud Haute Corse Côte-d’Or Côtes-d’Armor Creuse Dordogne Doubs (Besançon) Doubs (Montbéliard) Drôme Eure Eure-et-Loir Finistère Nord (Brest) Finistère Sud (Quimper) Gard Haute-Garonne Gers Gironde Hérault Ille-et-Vilaine Indre Indre-et-Loire Isère Jura Landes Loir-et-Cher Loire Haute-Loire Loire-Atlantique Loiret Lot Lot-et-Garonne Lozère 04 03 04 04 04 04 04 03 05 03 04 05 04 02 04 05 05 02 05 04 04 03 02 05 05 03 03 04 02 02 02 02 04 05 05 05 04 02 02 02 04 03 05 02 04 04 02 02 05 05 04 74 23 70 92 92 92 75 24 61 25 68 65 91 31 71 45 46 48 55 95 95 80 96 55 53 81 81 75 32 37 98 98 66 34 62 56 67 99 54 47 76 84 58 54 77 71 51 38 65 53 66 23 64 48 71 51 07 20 33 05 78 25 78 79 35 48 92 30 20 24 20 30 68 33 52 53 53 90 78 28 28 42 90 29 50 06 08 10 84 34 37 43 47 74 43 93 05 80 43 35 66 65 41 33 13 74 68 98 25 00 01 24 62 98 99 19 20 96 46 12 43 75 86 24 00 98 13 34 58 58 16 61 07 06 27 85 10 67 03 26 13 60 13 12 67 04 28 20 68 28 73 01 06 59 81 60 50 71 00 25 41 86 40 25 10 99 40 57 64 60 12 55 33 01 10 75 05 25 33 23 60 66 43 70 10 07 50 41 30 25 66 45 00 28 62 92 05 62 30 00 53 03 53 13 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 76 77 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 Maine-et-Loire Manche Marne Haute-Marne Mayenne Meurthe-et-Moselle Meuse Morbihan Moselle Nièvre Nord Oise Orne Pas-de-Calais Puy-de-Dôme Pyrénées-Atlantiques (Bayonne) Pyrénées-Atlantiques (Pau) Hautes-Pyrénées Pyrénées-Orientales Bas-Rhin Haut-Rhin Rhône Haute-Saône Saône-et-Loire Sarthe Savoie Haute-Savoie Paris Seine-Maritime (Le Havre) Seine-Maritime (Rouen) Seine-et-Marne (Meaux) Seine-et-Marne (Melun) Yvelines Deux-Sèvres Somme Tarn Tarn-et-Garonne Var Vaucluse Vendée Vienne Haute-Vienne Vosges Yonne Territoire de Belfort Essonne Hauts-de-Seine Seine-Saint-Denis Val-de-Marne Val-d’Oise 02 02 03 03 02 03 03 02 03 03 03 03 02 03 04 05 05 05 04 03 03 04 03 03 02 04 04 01 02 02 01 01 01 05 03 05 05 04 04 02 05 05 03 03 03 01 01 01 01 01 41 33 26 25 43 83 29 97 87 86 20 44 33 21 73 59 59 62 68 88 89 72 84 85 43 79 50 44 35 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■ Médiatis ■ NRJ ■ Pfizer ■ Renault ■ Shell ■ Société Générale ■ UNAF ■ Yvon BAUMANN. page 43 ) Éxé-RA'02 APF OK 2/12/03 12:25 Page 44 if t a i c o s As t e j o r P 2000/2005 Ensemble Se rencontrer : Assurer une présence soutenue auprès de tous. L’APF tire sa force autant de sa présence que de ses compétences. Une présence par laquelle elle s’attache à rompre l’isolement des personnes handicapées et de leurs familles, à favoriser leurs relations sociales. Une présence qui lui permet de connaître leurs besoins, leurs aspirations, leurs attentes. Une présence qui passe par le développement d’un réseau de proximité en milieu rural et urbain, par des actions de mise en relation individuelle et collective, et par un accueil de qualité. Participer : Développer la vie associative partout sur le terrain. Adhérents, bénévoles et salariés sont acteurs de la dynamique associative. Cela exige que soient développées la participation de tous, en favorisant la prise de responsabilités des adhérents, et les synergies entre les différentes composantes de l’Association, avec les outils et les moyens appropriés pour des acteurs plus nombreux, mieux formés et informés. Agir Revendiquer : Militer pour l’intégration des personnes handicapées dans toutes les situations de Accompagner : Répondre aux demandes de plus en plus individualisées des personnes handicapées. Phénomène observé dans toutes les sociétés industrielles, les attentes de toutes les catégories de la population, et donc des personnes handicapées, visent le maximum d’autonomie et d’indépendance individuelle. Prenant en compte cette évolution sociologique et culturelle, l’APF travaille à la proposition de formules souples, dans une approche individualisée fondée sur le projet de la personne. L’action de l’APF est ainsi passée de la prise en charge à l’accompagnement. SIEGE NATIONAL 17, boulevard Auguste-Blanqui 75013 PARIS Tél. : 01 40 78 69 00 - Fax : 01 45 89 40 57 www.apf.asso.fr Crédit photo : APF - 03.023.06/DC APF - Conception et réalisation : Images & Caractères. la vie quotidienne. Vivre comme les autres, parmi les autres, est un droit fondamental pour la personne handicapée et sa famille. L’action de revendication de l’APF concerne essentiellement l’intégration de la personne handicapée dans la société en tant que citoyenne à part entière. En l’absence de réponses appropriées des pouvoirs publics, elle développe des solutions qui correspondent aux attentes des personnes handicapées. Pour renforcer l’impact des revendications, il faut agir avec méthode et avec force.