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Transcription
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Transcription Hong Kong souffrirait-elle de la révolution des boulettes ? Révolution le terme est un peu fort ! Emeute, peut-être ; révolte pourquoi pas… En tout cas cette révolution des boulettes, c’est le nom qu’on a donné aux troubles qui se sont déroulés dans cette ville tout récemment. La police voulait chasser des vendeurs ambulants qui proposaient très divers, et en particulier de boulettes de poisson. Echauffourées, heurts avec la police ! Tout ça pour des boulettes de poisson ! Les boulettes on en trouve de toute sorte au marché et dans les magasins : boulettes de viande, de légumes, de poisson. Il s’agit d’une petite boule – une boulette – faite de miettes, de fragments d’un produit alimentaire, mélangé d’autre chose : mie de pain, lait, épices, farine. Tout ça pour lui donner une certaine consistance, et ensuite le cuire, en générale en la faisant frire. Les boulettes, souvent excellentes, mais en général pas très chères : le plat populaire par excellence. Pourtant le mot boulette a d’autres significations : au sens propre c’est bien sûr une petite boule, mais au figuré c’est souvent une bourde, une bévue, une erreur qu’on a faite. Ou même plus souvent qu’on a dite : la boulette, c’est la gaffe ! Pourquoi ? Difficile à expliquer ! On pense d’abord à la boulette de papier qu’on peut lancer sur les copains ou sur le prof, quand on s’ennuie en classe. Alors la boulette, emblème du cancre ? Oui probablement même s’il est difficile, à partir de là d’expliquer le glissement de sens. A côté des boulettes, on a évidemment les boules d’où elles dérivent. Et là aussi, les sens figurés abondent. Parfois familiers d’ailleurs : J’ai les boules ! C’est-à-dire, je suis très énervé, très contrarié. Et souvent, la phrase (familière, on ne le répètera jamais assez !) s’accompagne d’une mimique expressive, le plus souvent qui indique qu’au niveau du cou, on a des boules qui ont enflé. On pense bien sûr à des glandes (d’ailleurs parfois on dit « j’ai les glandes »), que par décence on situe au niveau du cou : glandes salivaires, ganglions, qui enflent en cas d’inflammation ou de maladie : on comprend bien que ça inquiète. Mais on comprend aussi que le geste qui indique le cou est là comme euphémisme d’un autre qui se situerait plus bas. Et en même temps on se souvient de l’expression être en boule : autre formule un familière également, qui signifie être en colère, mais qui s’inspire peut-être de la position de certains animaux qui se roulent sur eux-mêmes quand ils sont agressifs. Ceci dit, la boule c’est souvent la tête. Ce qui se retrouve dans certaines locutions : un coup de boule, c’est un coup de tête. Et avoir la boule à zéro, c’est avoir le crâne rasé. Ce mot a-til d’autres dérivés que boulette ? Oui bien sûr : le boulet. Plus gros, plus lourd que la boulette. Le boulet c’est d’abord la boule métallique qui servira de projectile au canon. Une expression encore en usage est « tirer à boulets rouges ». C’est-à-dire attaquer violemment quelqu’un, en souvenir de cette pratique guerrière qui consistait à tirer des boulets rougis au feu, pour provoquer éventuellement des incendies chez l’ennemi. Et puis du boulet, on disait qu’il était lourd. Il lui en reste quelque chose. C’est peu aimable, mais on peut dire de quelqu’un que c’est un boulet, quand il est lourd justement, quand on a l’impression qu’il faut le tirer avec peine : il est lourd à porter. Chronique Les mots de l’actualité du 10-02-2016 Rédacteur : Julien Cousseau