Alimentaire, mon cher Fadil !
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Alimentaire, mon cher Fadil !
RÉPLIQUE Le Polisario polémique avec Driss Basri eune Afrique l’Intelligent a publié dans son édition n°2100 du 10 avril. La réponse à un droit de réponse, par une tierce personne. En l'occurrence Fadil Ismaïl, ministre avec portefeuille de la Rasd, mais sans territoire. Il s'est cru obligé de répondre à un droit de réponse de Driss Basri, exministre d'État à l'Intérieur, qui ne lui était pas adressé. Mais si les polisariens sont disponibles au dialogue, pourquoi pas. À la bonne heure. Fadil Ismaïl veut donner l'impression d'avoir découvert la faille qui tue. Driss Basri s'est prononcé pour un “référendum d'autodétermination libre, sincère, transparent et exempt de toute contrainte civile ou militaire" et pour des négociations entre “les deux parties concernées, le Maroc et le Front Polisario". Fadil Ismaïl pense avoir relevé une contradiction mortelle entre cette déclaration, dans la droite ligne de la position marocaine, et des propos –qu'il se garde de citer, autrement sa trouvaille tomberait à l'eau- de Ahmed Midaoui et Abderrahmane Youssoufi. Assurément, Fadil Ismaïl a besoin qu'on lui rappelle quelques éléments de base. Le référendum participe de l'universalité du principe d'auto-détermination, un choix dual où chacune des deux options est aussi importante que l'ensemble. Alimentaire, mon cher Fadil! Les directeurs de ces trois publications, tout autant que leurs rédactions et leurs lignes éditoriales, sont rationnellement, consciemment, intimement et viscéralement convaincus de la marocanité de nos provinces sahariennes. Ils sont suffisamment instruits et assez intelligents pour savoir d'où ils viennent historiquement; pour comprendre que le Sahara est une partie intégrante de leur marocanité. Élémentaire, cette fois-ci, mon cher Fadil. Mais là où Fadil Ismaïl parle vrai, certainement pour prêcher l'inverse, c'est lorsqu'il dit que “Driss Basri connaît bien le dossier du Sahara" et que “les personnes acceptées par l'ONU comme étant habilités à prendre part au référendum sont incontestablement favorables au Maroc". Naturel, très naturel, venant d'un grand homme d'État comme Driss Basri. Quant à notre cuisine interne, cela ne regarde que nous autres qui sommes de ce côtéci de Tindouf. Monsieur Fadil en doute. Il ne peut pas faire autrement de là où il est, du lieu où il s'agite. C'est compréhensible. Et c'est même pour cela qu'une solution politique, le mettrait lui-même en meilleure posture, lorsqu'il regagnera la mère patrie. À moins qu'il soit assez suicidaire pour choisir de vivre en Algérie. Encore qu'il n'est pas sûr que ses anciens maîtres © Ph:MHI Alimentaire, mon cher Fadil ! J veuillent bien de lui, après un référendum confirmatif sur le Sahara marocain. Élémentaire et alimentaire mon cher Fadil. Tu seras le bienvenu au Maroc. Quand tu voudras.❏ A. Mansour Le doigt dans l’œil Le fait que Monsieur Basri ne parle que du référendum, n'exclut en rien une préoccupation essentielle qu'il partage avec les superviseurs onusiens de la consultation référendaire. Un référendum doit avoir l'assentiment des deux parties en présence. Autrement, l'ONU qui a pour mission la recherche de la stabilité pacifique dans toutes les régions où elle intervient, prospecte d'autres voies et moyens. Dans le cas de figure du Sahara marocain, l'ONU, pour dépasser un embourbement certain et les obstructions répétitives du Polisario, n'a eu d'autre choix que de rechercher d'autres issues. Il s'agit précisément de cette sortie judicieuse, baptisée troisième voie et qui pourrait s'avérer opérationnelle et salutaire. Encore une fois, alimentaire, mon cher Fadil. Fadil Ismaïl pousse le bouchon trop loin lorsqu'il met les mésaventures du Journal, d'Assahifa et de Demain, sur le compte d'une éventuelle approche qui serait différente de l'unanimité nationale autour de la question de l'intégrité territoriale du Maroc. Là, monsieur Fadil se fout carrément le doigt dans l'œil. Maroc Hebdo International - N° 460 - Du 13 au 19 avril 2001- 3