Collision d`avions légers en tour de piste
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Collision d`avions légers en tour de piste
Risk Bulletin Collision d’avions légers en tour de piste N° 41 Janvier 2013 Fiche éditée par Allianz Risk Consulting Activité Aviation de loisirs Intégration dans la circulation d’aérodrome. Enfin, il est d’usage au sein de l’aéroclub auquel appartenaient les deux aéronefs de ne pas effectuer, après un « vol local de courte durée », un passage à la verticale de l’aérodrome avant l’intégration dans le circuit. Dommages 1 victime décédée, 1 victime gravement blessée et 2 aéronefs détruits. Ce qui a provoqué l’accident Circonstances du sinistre Il est 15h33 en ce vendredi 31 octobre quand un TB 20 est en train d’effectuer son circuit d’aérodrome main gauche. Au même moment, un Robin, de retour d’un vol local, s’intègre directement, à une altitude légèrement inférieure à celle du circuit d’aérodrome, en début de vent arrière pour un atterrissage. Alors que le TB 20 se trouve en virage à gauche pour rejoindre la branche vent arrière, il entre en collision avec le Robin. Le pilote du Robin perd alors le contrôle de l’avion et décède en heurtant le sol. Le pilote du TB 20 ne conserve qu’un contrôle partiel de son appareil et parvient à atterrir en urgence dans un champ en étant gravement blessé. Contexte de l’accident Allianz Risk Consulting France Aviation Générale Tél : +33.1.58.85.98.80 [email protected] www.agcs.allianz.com Au moment de l’accident, les conditions météorologiques sont bonnes et propices au vol à vue. Les deux avions équipés de transpondeurs évoluent dans un espace aérien non contrôlé de classe G. L’aérodrome, exploité en auto-information, est réservé aux avions équipés de radio. Le circuit de l’aérodrome s’effectue en virages par la gauche, à une hauteur de 1000 pieds. A noter la configuration particulière du circuit d’aérodrome qui impose un long virage continu pour arriver en branche vent arrière (comprendre l’inexistence de la branche vent traversier). Le TB 20 venait de décoller. Il se trouvait alors dans le circuit de piste, dans le deuxième virage après la montée initiale. Il était incliné à gauche pour rejoindre le début de la branche vent arrière, à l’altitude du circuit. A ce moment, sa position (plus haute et avec une vitesse plus rapide que celle du Robin) et ses ailes basses ne permettaient pas à son pilote de voir le Robin. Pendant ce temps, le Robin, de retour d’un vol local, s’intégrait directement dans le circuit d’aérodrome en début de branche vent arrière et à une altitude légèrement inférieure à celle du circuit. Il se trouvait en légère montée, en avant et en dessous du TB 20. Son pilote ne pouvait donc pas voir le TB 20. Le pilote du TB 20 transmettait ses positions successives sur la fréquence d’auto-information. En revanche, il semble que le pilote du Robin n’a pas transmis sur la fréquence son intention de s’intégrer dans le circuit d’aérodrome. Le pilote du TB 20, n’ayant pas entendu d’autre pilote annoncer son intention de s’intégrer dans le circuit d’aérodrome, n’a pas recherché visuellement d’autres avions. C’est à ce moment qu’il percute le Robin par l’arrière. Commentaires et enseignements L’accident résulte d’une absence de détection réciproque de la part des pilotes. Plusieurs facteurs ont contribué à cette collision : • l’absence de message d’intégration et de position de la part du pilote du Robin associée à une intégration directe en branche vent arrière ; • le tracé particulier du circuit d’aérodrome; • la position relative associée à la configuration des deux avions. Or la réglementation (1) précise qu’avant toute intégration, un pilote doit procéder à l’évaluation des paramètres à une hauteur supérieure à celle du circuit d’aérodrome. Ce n’est qu’après ce passage à la verticale de l’aérodrome qu’il peut venir s’intégrer en début de branche vent arrière, à l’altitude du circuit. Il est toutefois précisé que le pilote peut se dispenser de cet examen lorsqu’il a déjà connaissance du vent et des signaux éventuels ou lorsqu’il en a pris connaissance par le biais des messages d’auto-information transmis par les aéronefs évoluant dans la circulation de l’aérodrome. Mais dans tous les cas, il doit rechercher la présence éventuelle d’autres aéronefs et transmettre des comptes-rendus de position en indiquant ses intentions. Ces éléments semblent avoir fait défaut dans le cas présent. Cet accident n’est malheureusement pas unique et confirme certains des facteurs à l’origine des abordages (Voir encart ci-contre). La vigilance et le respect de la réglementation sont d’autant plus cruciaux pour les aéronefs sous règlementation “VFR” (Visual Flight Rules) qui jouissent à la fois d’itinéraires moins stricts que les avions de lignes et d’une grande liberté une fois dans les airs. Les avions légers naviguant une bonne partie du temps à vue, le pilotage repose alors essentiellement sur les yeux du pilote et sur la fameuse règle universelle en matière de pilotage : « Voir et éviter ». Mais repérer un avion qui arrive à proximité n’est pas aussi facile qu’il n’y paraît et ce malgré les feux à éclats de navigation, phares et autres couleurs vives prévues à cet effet. Cela doit avant tout être une démarche active, ce qui explique que de nombreux instructeurs préfèrent traduire la règle par « chercher et détecter ». A titre d’information, deux avions de tourisme s’approchant de face (rapprochement de 120 m/s environ) ont 3 secondes entre le moment où ils sont théoriquement à vue l’un de l’autre (taille d’une mouche) et l’impact. On comprend qu’un manque de vigilance, même de courte durée, ne laissera que peu de chance d’éviter l’accident. Néanmoins cette règle bien que primordiale présente des failles. A commencer par les angles morts (ergonomie des cabines, position des ailes), les salissures sur le pare-brise et les tâches à effectuer dans le poste de pilotage qui sont autant d’obstacles au repérage visuel précoce d’un avion. Par ailleurs, comme le précise l’ALPA 2 , le danger vient souvent par derrière ! Plus de 82% des collisions en vol concernent un avion rapide qui rattrape et percute un avion plus lent que lui. La règle « Voir et éviter » a donc des limites pointées du doigt par diverses autorités de sécurité aérienne à travers le monde. Allianz Global Corporate & Specialty SE Succursale en France Tour Opus 12 - 77 Esplanade du Général de Gaulle La Défense 9 - 92081 Paris La Défense 487 424 608 RCS Nanterre ARC-RB-41-fr Siège social : Königinstrasse 28 80802 Munich Allemagne Ces dernières souhaitent une évolution réglementaire avec notamment le recours possible à des technologies embarquées (de type TCAS 3 , PCAS 4 etc…). Si l’efficacité de ce type d’appareillage n’est pas à démontrer, cela obligerait toutefois une généralisation de cette technologie à l’ensemble des avions entraînant un surcoût non négligeable pour l’aviation générale. En conclusion, la mise en place de nouveaux appareils embarqués pourrait contribuer à diminuer les risques de collisions. Cependant, le pilote reste seul maître de son avion et l’aide apportée par les équipements (restant faillibles au demeurant) ne doit pas inciter ce-dernier à relâcher sa vigilance ni à se soustraire aux procédures réglementaires. Le présent sinistre est malheureusement là pour nous le rappeler. Les collisions entre avions en quelques chiffres Une étude du BEA sur les abordages en France entre 1989 et 1999 fait état de : • 17 abordages (dont plus de 60% entre avions légers et 35% étaient en phase d’intégration) • 42 morts, 9 blessés et 27 aéronefs détruits. Cela représente environ 1,5 abordage par an, soit moins de 5% de tous les accidents - un nombre peut être faible mais dont les conséquences sont souvent tragiques. L’analyse des circonstances de ces sinistres montre que : • tous les abordages se sont produits de jour, par beau temps, le plus souvent à des altitudes peu élevées et dans des zones à forte concentration de trafic. La plupart ont lieu en espace aérien ou sur aérodrome non contrôlés ; • tous les pilotes peuvent se trouver confrontés à un tel risque quels que soient leur âge, leurs qualifications ou leur expérience (le manque d’entraînement constituant un facteur aggravant) ; • aux abords des aérodromes, la non-utilisation de la radio, la confiance excessive en l’information de vol et/ou la mauvaise interprétation de la réglementation (procédure d’intégration / circuit de piste) constituent des facteurs récurrents à l’origine des accidents étudiés. (1) Arrêté du 17 juillet 1992 – Annexe 1 : Procédures générales de circulation aérienne pour l’utilisation des aérodromes par les aéronefs. (2) ALPA : Air Line Pilots Association (3) TCAS : Trafic Collision Avoidance System (4) PCAS : Portable Collision Avoidance System Société Européenne immatriculée en Allemagne sous le N° HRB 208312 Entreprise soumise au contrôle de la Bundesanstalt für Finanzdienstleistungsaufsicht Graurheindorfer Strasse 108 - 53117 Bonn, Allemagne www.agcs.allianz.com Disclaimer & Copyright Copyright © 2012 Allianz Global Corporate & Specialty. Tous droits réservés. Le contenu de cette publication est destiné à fournir des renseignements généraux. Bien que toutes les précautions aient été prises pour s’assurer que les informations fournies sont exactes, Allianz Global Corporate & Specialty ne peut être tenu responsable pour toute erreur ou omission..